Du 9 janvier au 15 janvier 2023 - Prévisions météo semaine 2

[sastrugis]

Petit schéma pour montrer que pour ce topic du 9 au 15 janvier (cadre bleu clair), au-delà du 13 (trait noir vertical en tireté) les chemins se dispersent mais le tube principal est nettement à l'avantage de l'air doux, option que le déterministe de GEFS (courbe noire épaisse) reprend également ce matin à 850 hPa alors que la situation paraissait déjà plus robuste depuis plusieurs runs à 500 hPa. Pour le prochain topic (à droite des graphiques), à cette échéance lointaine le déterministe se balade encore logiquement beaucoup et il ne faut pas en tenir compte pour le moment. Il faudra certainement attendre quelques jours pour voir si les apparitions furtives d'options froides (cf. le 12Z d'hier), qui ont fait sortir de la torpeur les hivernophiles, se manifestent plus en nombre...

 

 

 

Modifié 8 janvier 2023 par sastrugis

[cédric du Lot]

GFS est dans l'extrême inverse d'hier, avec des petits détails qui exacerbent la synoptique comme ce fond de talweg qui déboulerai samedi avant de plonger entre Açores et Portugal et bien sur redressant le flux plein sud a l'avant, c'est d'ailleurs quasiment devenu le scénario majoritaire dans le panel, bon il reste un ET important sur l'Atlantique autorisant le doute.

 

UKMO modélise plutot une petite anomalie qui glisserait sous la barocline a l'avant d'une dorsale Atlantique en gestation? le devenir de cette situation est encore inconnu.

 

 

Rien sur l'européen, abaissement de la barocline avant une possible bascule au polaire maritime la semaine suivante, bref j'ai le sentiment que l'on est pas vraiment plus avancés qu'hier puisqu'il n'y a pas unanimité.

 

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Et les modèles que l'on utilise finalement assez peu ne nous aident pas, ICON fait de l'UKMO et GEM du CEP...

 

 

 

 

Le scénario le plus pourri va t-il (encore) l'emporter? je dirais oui, pour éviter la désillusion...

Modifié 8 janvier 2023 par cédric du Lot

[Nico 14]

Un bon nombre se scénarios lâchent le déterministe américain 48h plus tard ,la plupart de ceux qui n'exacerbent pas le talweg Atlantique quelque fois certains retardent simplement la mise en place d'un décrochage. ICON sur la suite de son run je pense se rangerait du coté de CEP et GEM. 

Modifié 8 janvier 2023 par Nico 14

[cédric du Lot]

il y a 16 minutes, Nico 14 a dit :

Un bon nombre se scénarios lâchent le déterministe américain 48h plus tard ,la plupart de ceux qui n'exacerbent pas le talweg Atlantique quelque fois certains retardent simplement la mise en place d'un décrochage. ICON sur la suite de son run je pense se rangerait du coté de CEP et GEM. 

 

Je ne privilige pas un scénario plus qu'un autre, mais quand a une échéance raccourcie(6jours) tu vois apparaitre ceci sur un déterministe( même si c'est l'américain et même si c'est la prévision d'ensemble dit autre chose) tu te pose des questions tout de même... (a tort je l'espères)

 

[Nico 14]

il y a 15 minutes, cédric du Lot a dit :

Je ne privilige pas un scénario plus qu'un autre, mais quand a une échéance raccourcie(6jours) tu vois apparaitre ceci sur un déterministe( même si c'est l'américain et même si c'est la prévision d'ensemble dit autre chose) tu te pose des questions tout de même... (a tort je l'espères)

 

Je comprends tout à fait et je suis d'accord avec toi surtout quand on voit comment il gère ces talwegs en période estivale hein!!.Mais pour le coup je ne le suivrai pas en synthétisant la modélisation ce matin. 

 

@cédric du LotD'ailleurs la correction apportée sur la gestion de ce talweg entre son 18z d'hier et son 06z est plus que visible:

 

Modifié 8 janvier 2023 par Nico 14

[sebb]

Pour le scénario intermédiaire on a ICON ce matin, et la moyenne IFS qui laisse entendre que les 2 étapes que sont donc le rajout de pompe à douceur avant de finir malgré tout en flux de NO, UKMO également.

 

D'ailleurs UKMO à une modélisation que l'on retrouve assez souvent sur les PE, c'est à dire que non seulement l'isolement du talweg (celui après 150h) se produit, mais encore plus tôt que GFS, ce qui au final n'empêche pas complètement la mise en place d'un flux de NO. La dorsale coupée en 2, flux de NO amoindri, avec comme résultante un gradient SO>NE devenant important. Ce serait mon option privilégiée.

 

[_sb]

Les plats de spaghettis de MOGREPS-G 00z, l'ensemble d'UKMO pour H120, H144, H168 et H192. Le déterministe est en pointillé gras (sauf H192 car son échéance max est à 168 contrairement à son ensemble) et le contrôle est en gras continue.

À H120, déterministe, contrôle et membres sont raccords, à la nuance près que les autres membres de l'ensemble posent le rail un peu plus haut en latitude que le déterministe et le contrôle.

Ensuite, la dispersion augmente dès les 24h suivantes avec un découplage déterministe / contrôle sur l'Atlantique. Le déterministe propose l'option la plus basse en latitude de son ensemble, le contrôle est plutôt dans sa moyenne haute.

À l'échéance suivante (H168, dimanche 0h), le déterministe (« UKMO ») continue sur un rail océanique d'W, emmenant avec lui une partie de l'ensemble. Le déterministe emboîte sans hésitation la piste du thalweg plongeant vers les Açores emportant timidement avec lui une partie de son ensemble.

À H192, le contrôle prend la position d'un profond thalweg jusqu'aux Canaries et une dorsale sur l'Europe de l'ouest. L'ensemble suit diversement tout en modélisation une faiblesse du champ sur le proche-Atlantique à l'inverse du continent.

 

-> Au-delà du modèle du Met'Off, la fin de semaine est ouverte, surtout sur la moitié nord. Plus au sud, les possibilités se restreignent sur l'humidité, la douceur semblant difficile à déloger.

 

Modifié 8 janvier 2023 par _sb

[Météodu37]

Semaine 02 - Défilé de perturbations et douceur persistante  :

 

On se dirige clairement vers une semaine perturbée avec beaucoup de pluie au programme et surtout sur les régions du Nord et du Centre, la moitié Sud pourrait être mise un peu à l'écart. 

 

On retrouve ce rail dépressionnaire qui va s'étirer du golfe du Labrador jusqu'en Scandinavie en passant au Nord de la Grande-Bretagne à la suite d'une forte ondulation du courant jet altitude, mais celui-ci prendra progressivement une forme plus rectiligne en cours de semaine avec l'installation d'un flux plus zonal (Ouest à tendance Sud-Ouest). On remarque également la tentative d'une poussée de hauts géopotentiels entre le proche Atlantique et l'Ouest de l'Europe en tout début de semaine mais celle-ci sera rapidement balayé vers le centre de l'Europe par le rapide flux d'Ouest qui va s'imposer juste derrière et si le Sud sera la partie la moins concernée par ce temps perturbé, c'est grâce à l'installation de hautes pressions entre les Açores et la péninsule Ibérique qui auront du mal à s'engouffrer au-dessus du bassin Méditerranéen en raison d'un minimum qui va onduler une partie de la semaine sur la partie Sud-Est de l'Europe, ce minimum provient d'un fond de talweg piloté par la dépression synoptique déjà ondulante entre Islande et Grande-Bretagne.

 

En ce tout début de semaine on pourra remarquer que la masse d'air sera dominée par une petite fraîcheur en faveur du flux qui sera encore orienté au Nord-Ouest, cette fraîcheur sera vite remplacée par la douceur océanique avec l'arrivée de la dorsale d'altitude par l'Ouest.

 

 

 

La synoptique semble prendre une autre tournure à partir de la fin de semaine et pour le week-end qui s'en suit, on voit tout d'abord la mise en place d'un nouveau complexe dépressionnaire mais cette fois-ci situé entre Scandinavie et Islande tandis que ça va bouger un peu plus sur l'Atlantique. En milieu de semaine, on va observer la constitution d'un puissant anticyclone sur l'Est du Canada qui va occasionner la descente d'un talweg d'altitude bien structuré au-dessus de l'Atlantique en y advectant de l'air polaire dans le même temps (jusqu'à -40°c à 500 hPa) pour y rencontrer la circulation d'un minimum en surface en provenance du Sud-Ouest. On a donc à faire de nouveau à un scénario qui va donner naissance à une forte cyclogenèse entre Vendredi et Samedi au Nord des Açores avec le creusement d'une nouvelle dépression qui va circuler sous les moyennes latitudes pour ensuite venir onduler entre l'Islande et la Grande-Bretagne, elle devrait se creuser au sein d'une ondulation du courant jet en altitude avec un maximum sur sont flanc Ouest (jusqu'à plus de 350 km/h). Lors de sa circulation près de la Grande-Bretagne, le flux va automatique se redresser plein Sud-Ouest occasionnant la poussée d'une dorsale sur l'Ouest de l'Europe qui aura tout de même du mal à réellement s'imposer avec la présence omniprésente de ces basses pressions plus au Nord. 

 

 

 

Pour la toute fin du week-end, on remarquera la mise en place d'un gros bloc anticyclonique près des Açores (jusqu'à 1040 hPa) tandis que notre dorsale va peut-être avoir une fenêtre pour pouvoir s'étirer jusqu'en Scandinavie en faveur d'un talweg plongeant sur le proche Atlantique et accentuant le flux de Sud-Ouest altitude. 

 

Dans cette configuration, le flux de Sud-Ouest sera accompagné d'une masse d'air anormalement douce en altitude (jusqu'à +8°c en anomalie à 850 hPa), le scénario de l'Américain laisse entrevoir la possibilité d'atteindre la barre des 15°c sur le Sud-Ouest du pays en toute fin de week-end. 

 

 

 

 

Il faut tout de même notifier que ce nouveau creusement est encore assez mal appréhendé avec notamment un gros écart-type sur les ensemblistes de GEFS, l'idée est suivie par les autres modèles tel que ARPEGE, CEP ou encore UKMO même si on voit ce minimum circuler en surface, mais l'intensité du creusement n'y est pas du tout du même cran. 

 

 

 

Pour la journée de Lundi, peu de régions seront épargnées par le mauvais temps cependant avec un vaste régime de traîne qui sera accompagné de fortes averses (localement orageuses) productrices localement de grêle/grésil et de fortes rafales de vent, ce mauvais temps ira jusqu'à concerner les régions autour du golfe du Lion avec un vent qui pourra souffler fort en rafales près des côtes Méditerranéenne.

 

A partir de Mardi jusqu'à Samedi la moitié Nord sera sous l'emprise des perturbations tandis que la moitié Sud sera plus au sec, on pourrait voir une accalmie à partir de la journée de Dimanche grâce au retour des hautes pressions et l'installation de ce flux de Sud-Ouest très doux pour la saison. Sous certaines perturbations, le vent pourrait souffler fort en rafales le long de la façade Atlantique et près des côtes de la Manche. 

 

 

[Cers]

Un système frontal assez classique traverse la France de mardi à mercredi. Voici l'analyse du DWD à 6 h UTC, quand le front chaud a abordé la Bretagne :

 

 

Le front chaud traversant le nord de la France est suivi du front froid encore sur l'Atlantique, associé à un thalweg de surface (cf les isobares) ; la perturbation synoptique ce matin vue par satellite :

 

 

Le champ de température potentielle équivalente en basse couche permet de repérer les fronts, chacun étant caractérisé par un fort gradient thermique horizontal (les iso-theta-E = isentropes sont rapprochées), ci-dessous une prévision pour 18 h UTC :

 

 

Le front chaud sépare l'air froid (à l'avant en bleu/vert) et l'air chaud (à l'arrière en rouge/orange), les deux fronts étant séparés par le secteur chaud.

 

Je vous montre deux champs dérivés qui permettent d'identifier la frontogenèse, c'est à dire la formation ou l'intensification des fronts. Le vent agit sur les isothermes (ou en terme de température potentielle, sur les isentropes). Sur la première carte ci-dessous, le paramètre représenté en couleurs mesure la variation temporelle du module du gradient de température potentielle, due à la déformation/divergence du vent. Quand il est positif, cela signifie que les isentropes se resserrent => frontogenèse cinématique ; quand il est négatif, le gradient diminue => frontolyse. Pour notre front chaud par exemple, on voit qu'il y a frontogenèse à mi-journée, le gradient horizontal de température se renforce de ~ 1 °C pour 100 km par heure environ.

 

 

Le paramètre précèdent s'identifie en fait à l'opposé de la composante normale aux isentropes du vecteur Q (c'est la raison pour laquelle il est écrit -Qn en bas de la carte). D'après la théorie quasi-géostrophique du mouvement, Q est un vecteur dont la divergence est reliée à la vitesse verticale : div Q > 0 (divergence de Q) => forçage pour subsidence ; div Q < 0 (convergence de Q) => forçage pour ascendance.

 

Sur la carte suivante est représentée à un facteur près la divergence de Qn, notée FQn, reliée à la frontogenèse ou la frontoloyse. Lorsque FQn < 0 il y a forçage pour ascendance, et si FQn > 0 il y a forçage pour subsidence. Ci-dessous au niveau du front chaud il y a ascendance dans l'air chaud et subsidence dans l'air froid, ce qui correspond à une circulation directe et un processus de frontogenèse. Le rôle des mouvements verticaux est d'atténuer le gradient de température, mais la convergence du vent près de la surface qui accompagne les ascendances et assure la conservation de la masse intensifie le gradient thermique horizontal, ce qui amplifie la frontogenèse...

 

 

On termine avec une coupe verticale O-E à travers la perturbation (simulation ARPEGE).

 

1) Le champ de theta-E permet de voir le front chaud actif à l'est avec un gradient thermique horizontal plutôt important, et le front froid plus à l'ouest (à gauche de la figure) dont la pente moyenne est plus forte :

 

 

 

2) Le champ de VV montre les ascendances associées à chacun des fronts ; on retrouve bien notre circulation transverse avec ascendance du côté chaud et subsidence du côté froid (j'ai ajouté grossièrement des flèches noires) :

 

 

 

La vitesse verticale atteint ~ -30 hPa/h (ascendance de l'air => baisse de pression). Dans la troposphère, la pression diminue de ~ 1 hPa quand on s'élève de 10 m (le gradient vertical de pression dépend en toute rigueur de l'altitude mais c'est juste un ordre de grandeur). Donc une vitesse verticale de -30 hPa/h correspond à peu près à une ascendance de 300 m/h, soit pratiquement 1 km en 3 heures.

 

3) Bien entendu, là où l'air monte, il se condense et forme des nuages (l'humidité relative atteint 100 %) :

 

Modifié 10 janvier 2023 par Cers
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[Chloroplaste]

Un grand merci d'avoir pris le temps de faire ce long post explicatif.
Moi qui démarre la lecture du manuel "Concepts et méthodes pour le météorologiste: Tome 1, Les savoirs : modèles conceptuels et données disponibles", j'en suis au chapitre sur la frontogénèse.  Ce post tombe donc à pic.