Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Changement des climats en France métropolitaine


Palaja11
 Partager

Messages recommandés

Posté(e)
Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières

Bonjour à vous

 

Il y a quelques mois je m'étais lancé dans les archives de la station météo qui m'est la plus proche.

 

J'ai passé en revue les températures depuis 1947, date de l'ouverture de la station.

 

J'ai pu analyser plein de données, parfois très intéressantes et surprenantes, mais je ne vous présente ici seulement que des graphiques, tout simples. Ces graphiques sont des photos de mon ordi donc qualité faible (désolé)

 

Pour faire simple, mon étude n'était pas au niveau du réchauffement climatique mais plutôt de l'accélération du changement des saisons...

Elle est basée sur les températures relevées en périodes dites "chaudes".

 

Graphiques des t°C comprises entre 25° et 30°, 30° et 35° et 35° et 40°.

 

20240102_143859.thumb.jpg.1dfeed86bf9b4290815d31e4c38a563a.jpg

 

20240102_143919.thumb.jpg.0ac4a13a4a37338cd4355e1aa95eda2c.jpg

 

20240102_143945.thumb.jpg.ec750ad0f11bd818e03049ef2b25ab7a.jpg

 

On remarque que le nombre de jours par an avec t°C entre 25 et 30° n'augmente quasiment pas (sur 76ans).

Le nombre de jours entre 30° et 35° n'a quasiment pas augmenté entre 1947 et 1980. Puis une pente qui augmente un peu 1980 et 2000 et puis encore plus forte inclinaison entre 2000 et 2023.

Le nombre de jours entre 35° et 40° qui est resté stable et quasi nul jusqu'en 2000 avant d'avoir une explosion accélérée surtout après 2010 avec une très forte accentuation de la courbe.

 

Ceci montre les inégalités qu'il existe depuis 20ans.

Et vu que ces courbes n'évoluent pas du tout de la même manière, on peut conclure que les pics de chaleurs sont plus nombreux et plus forts qu'avant 2000 (en gros). Et que les coups de grosses chaleurs encore plus nombreux.

 

En aparté, imaginez, dans les années 1950 comment étaient les journées estivales...

 

 

Pour finir la courbe des précipitations qui montrent que nous allons vers une période de désertification (je n'ai pas dit désertique..(. 

 

20240102_143841.thumb.jpg.dc066709bbedc83cee3f4d8cf913b2cb.jpg

Depuis le milieu des années 90 (sur 30ans!) nous avons perdu environ 200mm, de manière linéaire et certaine. 

 

 

Pour conclure, j'ai analysé des milliers de données. La répartition des pluies sur l'année était très intéressante aussi car par exemple je n'ai pas vu de hausse d'épisodes méditerranéens automnaux contrairement à une idée reçue. Mais je ne vis pas en Cévennes...

 

 

Ceci a été réalisé pour les lecteurs lambdas. Il y aurait eu tant à écrire de manière plus scientifique. 

 

 

Modifié par Palaja11
  • J'aime 6
  • Merci 4
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale

pour ce qui est des températures, rien à dire...

par contre, concernant les précipitations, 2 remarques

 

d'abord, on voit sur ton graphique que les années 80 étaient aussi sèches, voire pire que la période actuelle. 

on a plus l'impression que c'était les années 90 qui ont été particulièrement arrosées.

d'ailleurs, vu la nature de la flore aux alentours de Carcassonne, 600 mm de moyenne, ça semble plutôt en adéquation...

 

ensuite, c'est un constat qui concerne le 11 (et le 66 du coup) région qui forme, surtout depuis 2 ans, une particularité en France à ce niveau là. 

donc le constat n'est pas extrapolable partout.

 

chez moi, niveau pluie, on était à 1050 mm avec 82 jours à 1 mm ou plus sur 1981/2010.

on est à 1060 mm avec 84 jours à 1 mm ou plus sur 1991/2020

 

clairement il n'y a pas de baisse et sur les dernières années, mis à part les ovni 2019 et 2022, les printemps et les automnes sont bien arrosés.

cette année, pour le printemps on en est à 460 mm pour une norme de 225 mm

 

après, vu que l'évapotranspiration augmente à cause de la chaleur, il est clair que ça s'assèche de ce point du vue là, mais la baisse des précipitations n'est pas clairement établie partout.

 

  • J'aime 4
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières
Posté(e) (modifié)

Oui j'ai créé ce topic pour que chacun puisse apporter sa pierre à l'édifice.

 

Quant à mon post il ne concerne que Carcassonne et n'est donc pas à corréler directement avec ailleurs en France.

 

Certaines régions ont peut-être leur climat qui évolue différemment. 

 

Pour le 11, le constat est sans appel pour les températures. 

Même pour les t°C > 40°C, absentes avant 1987, commencent à apparaître avec une courbe infléchie vers le haut (davantage infléchie que pour mes 3 courbes déjà mises sur le topic)

 

Ma remarque sur les épisodes méditerranéens mériteraient d'être approfondie pour d'autres secteurs du LR et PACA. Car on a tous tendance à penser qu'ils augmentent avec le temps. 

 

Modifié par Palaja11
  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement

Pour la pluviométrie, je ne pense pas qu'il faille résoner en cumul annuel mais il faut plutot regarder la saisonalité.

Ici mon cumul annuel des 40 dernières années est stable, par contre on onserve plus d'irrégularité d'une année sur l'autre depuis le début des années 2000

Quand on regarde la saisonalité, j'ai un automne et un hiver stable, un printemps qui a tendance à s'assecher un peu.

Concernant l'été rien de flagrant non plus, il semble s'assécher depuis le debut des années 2000 mais la décennie 90 avait été bien pluvieuse alors que la décénie 80 a été assez seche

Modifié par serge26
  • J'aime 4
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Palaja (Aude) - Contrefort des Corbières
il y a 2 minutes, serge26 a dit :

Pour la pluviométrie, je ne pense pas qu'il faille résoner en cumul annuel mais il faut plutot regarder la saisonalité.

Ici mon cumul annuel des 40 dernières années est stable, par contre on onserve plus d'irrégularité d'une année sur l'autre depuis le début des années 2000

Quand on regarde la saisonalité, j'ai un automne et un hiver stable, un printemps qui a tendance à s'assecher un peu.

Concernant l'été rien de flagrant non plus, il semble s'assécher depuis le debut des années 2000 mais la décennie 90 avait été bien pluvieuse alors que la décénie 80 a été assez seche

 

Justement dans mon étude j'ai fait la saisonnalité. Et ici c'est clairement l'automne météorologique qui est de moins en moins pluvieux par rapport à avant. Le reste de l'année, les variations sont plus anecdotiques. 

  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
Il y a 5 heures, boubou07 a dit :

après, vu que l'évapotranspiration augmente à cause de la chaleur, il est clair que ça s'assèche de ce point du vue là, mais la baisse des précipitations n'est pas clairement établie partout.

Dans le Centre-Est, la seule tendance perceptible  au niveau des précipitations, c'est une tendance à la baisse pour l'été météorologique, pour être précis, je dirais d'ailleurs plutôt la période allant de juillet à septembre inclus.

Mais cette tendance est surtout marquée depuis une quinzaine ou vingtaine d'années, ce qui est encore un peu juste pour en tirer une conclusion formelle (il faut normalement au moins 30 ans)

Et, évidemment, en été, nous partions de plus haut que la zone méditerranéenne ... (dont les étés déjà historiquement bien secs)

Pour le reste de l'année, pas d'évolution globale sensible.

  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Saint-André-Allas (225 m) à 5 km à l'ouest de Sarlat (Périgord Noir), Condat-sur-Vézère (88 m) pour le travail

En effet il y aurait tant à dire sur le sujet...D'autant que le climat évolue différemment selon les régions dans notre pays.

 

Lors du passage des normes 1981-2010 aux normes 1991-2020 j'avais créé un topic à ce sujet d'ailleurs. Ce que j'avais observé concernant les précipitations était que globalement ça augmentait légèrement au nord et diminuait au sud, plus sensiblement en régions méditerranéennes, avec une certaine saisonnalité...Au printemps et à l'automne ça diminuait dans les 3/4 nord, ça restait stable dans le sud-ouest et ça augmentait en Méditerranée (surtout l'automne), avec un beau dégradé nord/sud sur tout le pays. En hiver c'était très stable avec une répartition très hétérogène des évolutions. En été ça augmentait sensiblement partout...Sauf en Méditerranée où la baisse était même assez franche. Pour cette saison, c'était assez intéressant de se plonger dans les mois un par un, car on observait que cette augmentation à l'échelle du pays était uniquement dû à une forte augmentation en juin, alors que c'était plus stable sur le reste de l'été. La "concentration" des orages estivaux sur le début de saison est très nette et explique à mon avis entièrement cette observation et j'ai même tendance à dire que ça s'accentue encore depuis quelques années ! (Même en 2022, année très sèche partout, juin a été très orageux !).

 

Autre observation moins scientifique car non-chiffrée que je me suis faite ces dernières années (et je pense que beaucoup pourront confirmer) à propos de l'augmentation des périodes extrêmes (dans le sec comme dans le pluvieux) et des gros cumuls dans des régions moins habituées que les régions méditerranéennes : on observe de moins en moins de situations dynamiques, que ce soit de véritables conflits de masses d'air dans les situations orageuses ou que ce soit des jets rapides dans les régimes perturbés (ça n'empêche pas d'en avoir et qu'ils soient parfois plus violents qu'avant, à vérifier...). Et on se retrouve dans les deux cas avec des flux plutôt "mous" propices à la stagnation des précipitations, soit des orages peu mobiles et très pluvieux, soit des fronts ondulants dans des flux de sud-ouest récurrents en saison froide. C'est la récurrence de ces derniers qui provoquent des crues importantes...Chez nous dans le sud-ouest les crues de niveau décennal se produisent désormais tous les 2 ans minimum et souvent plusieurs fois dans une même saison. Et c'est toujours le même scénario : 2-3 semaines bien humides + un lessivage en règle des montagnes jusqu'à 2000m avec des fronts ondulants en flux de sud-ouest (car il a souvent fait plus froid avant le redoux donc il y a de quoi fondre...).

 

Comme cela a été dit précédemment, l'évolution annuelle n'est pas toujours pertinente, rarement même. L'évolution saisonnière peut être intéressante selon les endroits...Mais ce sont surtout les variabilités interannuelle et d'un même mois d'une année sur l'autre qui sont judicieuses. Je n'ai pas encore fait de statistiques à ce sujet, mais je pense que ça mériterait d'être étudiée...

 

Pour ce qui est des températures, là on n'a pas vraiment de doute sur les évolutions ! Et toutes les saisons se réchauffent partout, même s'il y a quelques rares disparités le nord-ouest se réchauffe beaucoup moins que le reste du pays en été par exemple, et le nord/nord-est se réchauffe plus que le sud et l'ouest l'hiver. Pour cette dernière observation, c'est à mettre en corrélation avec la raréfaction des flux continentaux (froids) et la prédominance des flux océaniques (dépressionnaires ou anticycloniques) : ça uniformise la masse d'air en basses couches avec un gradient entre régions habituellement froides et régions habituellement douces beaucoup moins grand. Dans les périodes anticycloniques on observe même des gelées beaucoup plus fréquentes au sud (souvent sous le soleil, sud-ouest compris) qu'au nord (sous les nuages bas). Et il n'est plus rare désormais d'enregistrer des mois presque aussi doux en Lorraine que dans l'intérieur du sud-ouest (le fameux "faux froid" de basses couches qui permet souvent à notre région de tirer son épingle du jeu avec de légers déficits thermiques en hiver).

 

Si la fréquence des gelées est à la baisse partout et que cela traduit très concrètement le radoucissement des hivers (alors que l'évolution à la baisse n'est pas claire au printemps d'ailleurs...), je pense que les évolutions pour la saison chaude sont à différencier selon les critères choisis.

 

Si on parle des Tx>25°C, une augmentation traduit un étalement de la saison chaude sur les intersaisons. Si on parle des Tx>30°, une augmentation va plutôt traduire une certaine normalisation de "l'été méditerranéen" dans d'autres régions normalement moins chaudes (je laisse entre guillemets car on parle juste du niveau des températures et pas d'autres choses). Aujourd'hui enchaîner des Tx entre 30 et 33°C pendant 10 ou 15 jours (voire plus) est devenu totalement banal dans le sud-ouest et le centre-est, où les normes sont pourtant autour de 27-29°C. Si on parle des Tx>35°C, une augmentation traduira une récurrence grandissante des vagues de chaleur/canicules.

Pour les 25°C c'est assez aléatoire d'une année sur l'autre car on peut avoir des intersaisons très douces et un été presque normal (ou en tout cas pas fou dans la chaleur) et le contraire est largement valable aussi...2022 a été chaude du printemps à l'automne presque sans discontinuer. 2023 a été relativement normal jusque début août (printemps compris quoique doux quand même), mais très chaud ensuite...On avait observé un nombre de 25°C presque normal, voire légèrement déficitaire jusqu'en milieu d'été, puis on connaît le (plus que) rattrapage de la fin de saison !

Pour les 30 et 35°C, là le constat est sans appel puisque l'augmentation est franche et continue depuis pas mal d'années déjà (avec une accélération depuis 2019, exception faite de 2021).

 

J'allais oublier, j'avais quand même fait un graphique sur l'aridité (méthode De Martonne) lors du changement de normes...Ca a l'avantage de prendre en compte précipitations et températures moyennes. 

 

Ca c'est l'indice d'aridité pour les normes 1991-2020 :

 

0yow.jpg

 

Et ça c'est l'évolution entre la même période et les 20 ans les plus récents (donc en enlevant les étés des années 90) :

 

tv1b.jpg

 

Sur le deuxième graphique on voit clairement une aridification des étés dans le sud et plus particulièrement dans le sud-ouest et le centre-est. Je pense que c'est un reflet assez clair de la raréfaction des orages sur le plein été dans ces régions (ils constituaient l'essentiel des précipitations estivales), alors que la moitié nord se sauve un peu grâce à quelques périodes plus perturbées de temps à autre (elle est plus proche du rail perturbé donc...). Pour les régions méditerranéennes l'évolution est plus hétérogène et difficile à faire parler à cause du biais statistique : les normes pluviométriques étant très basses, le moindre apport pluvieux un peu conséquent va peser lourd dans les moyennes sur l'ensemble de saison, alors qu'il s'agit d'un phénomène isolé (en gros une station peut vite se retrouver avec +200% de rapport aux moyennes parce qu'il est tombé 30 mm au lieu de 10).

Encore une fois ces statistiques prennent en compte l'ensemble de l'été météo et donc juin, qui a enregistré +7,3% d'évolution lors du changement de normes.

  • J'aime 6
  • Merci 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
Le 17/05/2024 à 09:46, acrid vintaquatre a dit :

En effet il y aurait tant à dire sur le sujet...D'autant que le climat évolue différemment selon les régions dans notre pays.

 

Lors du passage des normes 1981-2010 aux normes 1991-2020 j'avais créé un topic à ce sujet d'ailleurs. Ce que j'avais observé concernant les précipitations était que globalement ça augmentait légèrement au nord et diminuait au sud, plus sensiblement en régions méditerranéennes, avec une certaine saisonnalité...Au printemps et à l'automne ça diminuait dans les 3/4 nord, ça restait stable dans le sud-ouest et ça augmentait en Méditerranée (surtout l'automne), avec un beau dégradé nord/sud sur tout le pays. En hiver c'était très stable avec une répartition très hétérogène des évolutions. En été ça augmentait sensiblement partout...Sauf en Méditerranée où la baisse était même assez franche. Pour cette saison, c'était assez intéressant de se plonger dans les mois un par un, car on observait que cette augmentation à l'échelle du pays était uniquement dû à une forte augmentation en juin, alors que c'était plus stable sur le reste de l'été. La "concentration" des orages estivaux sur le début de saison est très nette et explique à mon avis entièrement cette observation et j'ai même tendance à dire que ça s'accentue encore depuis quelques années ! (Même en 2022, année très sèche partout, juin a été très orageux !).

 

Autre observation moins scientifique car non-chiffrée que je me suis faite ces dernières années (et je pense que beaucoup pourront confirmer) à propos de l'augmentation des périodes extrêmes (dans le sec comme dans le pluvieux) et des gros cumuls dans des régions moins habituées que les régions méditerranéennes : on observe de moins en moins de situations dynamiques, que ce soit de véritables conflits de masses d'air dans les situations orageuses ou que ce soit des jets rapides dans les régimes perturbés (ça n'empêche pas d'en avoir et qu'ils soient parfois plus violents qu'avant, à vérifier...). Et on se retrouve dans les deux cas avec des flux plutôt "mous" propices à la stagnation des précipitations, soit des orages peu mobiles et très pluvieux, soit des fronts ondulants dans des flux de sud-ouest récurrents en saison froide. C'est la récurrence de ces derniers qui provoquent des crues importantes...Chez nous dans le sud-ouest les crues de niveau décennal se produisent désormais tous les 2 ans minimum et souvent plusieurs fois dans une même saison. Et c'est toujours le même scénario : 2-3 semaines bien humides + un lessivage en règle des montagnes jusqu'à 2000m avec des fronts ondulants en flux de sud-ouest (car il a souvent fait plus froid avant le redoux donc il y a de quoi fondre...).

 

Comme cela a été dit précédemment, l'évolution annuelle n'est pas toujours pertinente, rarement même. L'évolution saisonnière peut être intéressante selon les endroits...Mais ce sont surtout les variabilités interannuelle et d'un même mois d'une année sur l'autre qui sont judicieuses. Je n'ai pas encore fait de statistiques à ce sujet, mais je pense que ça mériterait d'être étudiée...

 

Pour ce qui est des températures, là on n'a pas vraiment de doute sur les évolutions ! Et toutes les saisons se réchauffent partout, même s'il y a quelques rares disparités le nord-ouest se réchauffe beaucoup moins que le reste du pays en été par exemple, et le nord/nord-est se réchauffe plus que le sud et l'ouest l'hiver. Pour cette dernière observation, c'est à mettre en corrélation avec la raréfaction des flux continentaux (froids) et la prédominance des flux océaniques (dépressionnaires ou anticycloniques) : ça uniformise la masse d'air en basses couches avec un gradient entre régions habituellement froides et régions habituellement douces beaucoup moins grand. Dans les périodes anticycloniques on observe même des gelées beaucoup plus fréquentes au sud (souvent sous le soleil, sud-ouest compris) qu'au nord (sous les nuages bas). Et il n'est plus rare désormais d'enregistrer des mois presque aussi doux en Lorraine que dans l'intérieur du sud-ouest (le fameux "faux froid" de basses couches qui permet souvent à notre région de tirer son épingle du jeu avec de légers déficits thermiques en hiver).

 

Si la fréquence des gelées est à la baisse partout et que cela traduit très concrètement le radoucissement des hivers (alors que l'évolution à la baisse n'est pas claire au printemps d'ailleurs...), je pense que les évolutions pour la saison chaude sont à différencier selon les critères choisis.

 

Si on parle des Tx>25°C, une augmentation traduit un étalement de la saison chaude sur les intersaisons. Si on parle des Tx>30°, une augmentation va plutôt traduire une certaine normalisation de "l'été méditerranéen" dans d'autres régions normalement moins chaudes (je laisse entre guillemets car on parle juste du niveau des températures et pas d'autres choses). Aujourd'hui enchaîner des Tx entre 30 et 33°C pendant 10 ou 15 jours (voire plus) est devenu totalement banal dans le sud-ouest et le centre-est, où les normes sont pourtant autour de 27-29°C. Si on parle des Tx>35°C, une augmentation traduira une récurrence grandissante des vagues de chaleur/canicules.

Pour les 25°C c'est assez aléatoire d'une année sur l'autre car on peut avoir des intersaisons très douces et un été presque normal (ou en tout cas pas fou dans la chaleur) et le contraire est largement valable aussi...2022 a été chaude du printemps à l'automne presque sans discontinuer. 2023 a été relativement normal jusque début août (printemps compris quoique doux quand même), mais très chaud ensuite...On avait observé un nombre de 25°C presque normal, voire légèrement déficitaire jusqu'en milieu d'été, puis on connaît le (plus que) rattrapage de la fin de saison !

Pour les 30 et 35°C, là le constat est sans appel puisque l'augmentation est franche et continue depuis pas mal d'années déjà (avec une accélération depuis 2019, exception faite de 2021).

 

J'allais oublier, j'avais quand même fait un graphique sur l'aridité (méthode De Martonne) lors du changement de normes...Ca a l'avantage de prendre en compte précipitations et températures moyennes. 

 

Ca c'est l'indice d'aridité pour les normes 1991-2020 :

 

 

 

Et ça c'est l'évolution entre la même période et les 20 ans les plus récents (donc en enlevant les étés des années 90) :

 

 

 

Sur le deuxième graphique on voit clairement une aridification des étés dans le sud et plus particulièrement dans le sud-ouest et le centre-est. Je pense que c'est un reflet assez clair de la raréfaction des orages sur le plein été dans ces régions (ils constituaient l'essentiel des précipitations estivales), alors que la moitié nord se sauve un peu grâce à quelques périodes plus perturbées de temps à autre (elle est plus proche du rail perturbé donc...). Pour les régions méditerranéennes l'évolution est plus hétérogène et difficile à faire parler à cause du biais statistique : les normes pluviométriques étant très basses, le moindre apport pluvieux un peu conséquent va peser lourd dans les moyennes sur l'ensemble de saison, alors qu'il s'agit d'un phénomène isolé (en gros une station peut vite se retrouver avec +200% de rapport aux moyennes parce qu'il est tombé 30 mm au lieu de 10).

Encore une fois ces statistiques prennent en compte l'ensemble de l'été météo et donc juin, qui a enregistré +7,3% d'évolution lors du changement de normes.

Oui, on a un peu l'impression d'une sorte de "nivellement" , ou de "confusion" dans la France non-méditerranéenne (la zone méditerranéenne se distinguant toujours nettement du reste de la France)

On a vu en 2019 des régions du nord-ouest enregistrer des records effrayants de température,  supérieurs même à ceux de certaines régions de la moitié sud.

Alors que ce quart nord-ouest est le quart de la France dont les étés ont toujours été  traditionnellement les moins chauds ....

Si on prend l'actualité, et puisque tu parles de la Lorraine, sur ce mois de mai 2024, la txm provisoire de Nancy-Essey est  très légèrement supérieure à celle de Toulouse-Blagnac ...

On pourrait au moins penser que Blagnac s'en tire bien mieux sur le plan de l'insolation ... et ce n'est même pas le cas : les totaux provisoires des 2 stations sont quasi identiques (4h de soleil en plus  à Blagnac en 21 jours ...)

Globalement, on a un peu l'impression que "tout devient possible un peu partout", les nuances climatiques tendent à s'estomper, sauf bien sûr l'opposition toujours franche "zone méditerranéenne / reste de la France"

Modifié par Dionysos
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le 17/05/2024 à 09:46, acrid vintaquatre a dit :

En effet il y aurait tant à dire sur le sujet...D'autant que le climat évolue différemment selon les régions dans notre pays.

 

Lors du passage des normes 1981-2010 aux normes 1991-2020 j'avais créé un topic à ce sujet d'ailleurs. Ce que j'avais observé concernant les précipitations était que globalement ça augmentait légèrement au nord et diminuait au sud, plus sensiblement en régions méditerranéennes, avec une certaine saisonnalité...Au printemps et à l'automne ça diminuait dans les 3/4 nord, ça restait stable dans le sud-ouest et ça augmentait en Méditerranée (surtout l'automne), avec un beau dégradé nord/sud sur tout le pays. En hiver c'était très stable avec une répartition très hétérogène des évolutions. En été ça augmentait sensiblement partout...Sauf en Méditerranée où la baisse était même assez franche. Pour cette saison, c'était assez intéressant de se plonger dans les mois un par un, car on observait que cette augmentation à l'échelle du pays était uniquement dû à une forte augmentation en juin, alors que c'était plus stable sur le reste de l'été. La "concentration" des orages estivaux sur le début de saison est très nette et explique à mon avis entièrement cette observation et j'ai même tendance à dire que ça s'accentue encore depuis quelques années ! (Même en 2022, année très sèche partout, juin a été très orageux !).

 

Autre observation moins scientifique car non-chiffrée que je me suis faite ces dernières années (et je pense que beaucoup pourront confirmer) à propos de l'augmentation des périodes extrêmes (dans le sec comme dans le pluvieux) et des gros cumuls dans des régions moins habituées que les régions méditerranéennes : on observe de moins en moins de situations dynamiques, que ce soit de véritables conflits de masses d'air dans les situations orageuses ou que ce soit des jets rapides dans les régimes perturbés (ça n'empêche pas d'en avoir et qu'ils soient parfois plus violents qu'avant, à vérifier...). Et on se retrouve dans les deux cas avec des flux plutôt "mous" propices à la stagnation des précipitations, soit des orages peu mobiles et très pluvieux, soit des fronts ondulants dans des flux de sud-ouest récurrents en saison froide. C'est la récurrence de ces derniers qui provoquent des crues importantes...Chez nous dans le sud-ouest les crues de niveau décennal se produisent désormais tous les 2 ans minimum et souvent plusieurs fois dans une même saison. Et c'est toujours le même scénario : 2-3 semaines bien humides + un lessivage en règle des montagnes jusqu'à 2000m avec des fronts ondulants en flux de sud-ouest (car il a souvent fait plus froid avant le redoux donc il y a de quoi fondre...).

 

Comme cela a été dit précédemment, l'évolution annuelle n'est pas toujours pertinente, rarement même. L'évolution saisonnière peut être intéressante selon les endroits...Mais ce sont surtout les variabilités interannuelle et d'un même mois d'une année sur l'autre qui sont judicieuses. Je n'ai pas encore fait de statistiques à ce sujet, mais je pense que ça mériterait d'être étudiée...

 

Pour ce qui est des températures, là on n'a pas vraiment de doute sur les évolutions ! Et toutes les saisons se réchauffent partout, même s'il y a quelques rares disparités le nord-ouest se réchauffe beaucoup moins que le reste du pays en été par exemple, et le nord/nord-est se réchauffe plus que le sud et l'ouest l'hiver. Pour cette dernière observation, c'est à mettre en corrélation avec la raréfaction des flux continentaux (froids) et la prédominance des flux océaniques (dépressionnaires ou anticycloniques) : ça uniformise la masse d'air en basses couches avec un gradient entre régions habituellement froides et régions habituellement douces beaucoup moins grand. Dans les périodes anticycloniques on observe même des gelées beaucoup plus fréquentes au sud (souvent sous le soleil, sud-ouest compris) qu'au nord (sous les nuages bas). Et il n'est plus rare désormais d'enregistrer des mois presque aussi doux en Lorraine que dans l'intérieur du sud-ouest (le fameux "faux froid" de basses couches qui permet souvent à notre région de tirer son épingle du jeu avec de légers déficits thermiques en hiver).

 

Si la fréquence des gelées est à la baisse partout et que cela traduit très concrètement le radoucissement des hivers (alors que l'évolution à la baisse n'est pas claire au printemps d'ailleurs...), je pense que les évolutions pour la saison chaude sont à différencier selon les critères choisis.

 

Si on parle des Tx>25°C, une augmentation traduit un étalement de la saison chaude sur les intersaisons. Si on parle des Tx>30°, une augmentation va plutôt traduire une certaine normalisation de "l'été méditerranéen" dans d'autres régions normalement moins chaudes (je laisse entre guillemets car on parle juste du niveau des températures et pas d'autres choses). Aujourd'hui enchaîner des Tx entre 30 et 33°C pendant 10 ou 15 jours (voire plus) est devenu totalement banal dans le sud-ouest et le centre-est, où les normes sont pourtant autour de 27-29°C. Si on parle des Tx>35°C, une augmentation traduira une récurrence grandissante des vagues de chaleur/canicules.

Pour les 25°C c'est assez aléatoire d'une année sur l'autre car on peut avoir des intersaisons très douces et un été presque normal (ou en tout cas pas fou dans la chaleur) et le contraire est largement valable aussi...2022 a été chaude du printemps à l'automne presque sans discontinuer. 2023 a été relativement normal jusque début août (printemps compris quoique doux quand même), mais très chaud ensuite...On avait observé un nombre de 25°C presque normal, voire légèrement déficitaire jusqu'en milieu d'été, puis on connaît le (plus que) rattrapage de la fin de saison !

Pour les 30 et 35°C, là le constat est sans appel puisque l'augmentation est franche et continue depuis pas mal d'années déjà (avec une accélération depuis 2019, exception faite de 2021).

 

J'allais oublier, j'avais quand même fait un graphique sur l'aridité (méthode De Martonne) lors du changement de normes...Ca a l'avantage de prendre en compte précipitations et températures moyennes. 

 

Ca c'est l'indice d'aridité pour les normes 1991-2020 :

 

 

 

Et ça c'est l'évolution entre la même période et les 20 ans les plus récents (donc en enlevant les étés des années 90) :

 

 

 

Sur le deuxième graphique on voit clairement une aridification des étés dans le sud et plus particulièrement dans le sud-ouest et le centre-est. Je pense que c'est un reflet assez clair de la raréfaction des orages sur le plein été dans ces régions (ils constituaient l'essentiel des précipitations estivales), alors que la moitié nord se sauve un peu grâce à quelques périodes plus perturbées de temps à autre (elle est plus proche du rail perturbé donc...). Pour les régions méditerranéennes l'évolution est plus hétérogène et difficile à faire parler à cause du biais statistique : les normes pluviométriques étant très basses, le moindre apport pluvieux un peu conséquent va peser lourd dans les moyennes sur l'ensemble de saison, alors qu'il s'agit d'un phénomène isolé (en gros une station peut vite se retrouver avec +200% de rapport aux moyennes parce qu'il est tombé 30 mm au lieu de 10).

Encore une fois ces statistiques prennent en compte l'ensemble de l'été météo et donc juin, qui a enregistré +7,3% d'évolution lors du changement de normes.

 

J'ai regardé juste pour janvier les écarts entre les tnm de janvier entre 2 stations plutôt rurales, Erneville dans la Meuse et Gourdon dans le Lot.

 

image.png.c83382d7a76ee193835398fee1c6b091.png

 

Et entre 2 stations périurbaines soumises à l'ICU d'une grande ville, Nancy-Essey et Toulouse Blagnac.

 

image.png.9685272bd3af41a42beb62bdcae7c288.png

 

L'écart de fond (généralement 1 à 4° selon les mois de janvier) n'évolue pas vraiment sur le temps long, il arrive quelque fois que la tnm des mois de janvier soient équivalente en Lorraine et dans l'intérieur du SO mais cela arrive 1 à 2 fois tous les 10 ans à rythme relativement régulier. Cela correspond à  ces mois de janvier sous HP  s'étendant de l'Espagne au Alpes où le ciel demeure claire au sud, tandis que le nord est sous l'influence d'un flux anticyclonique de SSO très doux souvent chargé en nuages bas. Ce type de configuration n'est pas nouvelle on en trouve dans les années 50/60/70.

 

En revanche les écarts importants (> à 5/6°) semblent plus rares ces dernières années, mais rien ne dit qu'il s'agit d'un cycle en tous cas le graphique semble suggérer que si l'on pouvait remonter plus loin la présence de cycle peut-être (?)

 

 

 

Si l'on regarde février, il n'y a plus de mois de février où la tnm à Toulouse est équivalente à Nancy, du fait d'une nébulosité moins forte en février dans le NE, les période anticycloniques y sont souvent moins nébuleuses.

 

On retrouve cet écart "moyen" entre -1 et  -4° sur les tn, avec là aussi raréfaction des écarts importants (>5/6°), après une période prolifique à la mi-temps des années 1980.

 

image.png.2994963355ce5b4834e5e055acfa1e2b.png

 

 

 

Autre point, la distinction + nette entre france med. et france non med est surtout le fait du régime de précipitation et de l'ensoleillement. Il ne faut pas sous-estimer l'écart des températures moyennes entre régions de la France "océaniques" en saison froide, elles peuvent -être relativement significative.

 

Par exemple si l'on prend les écarts en terme de températures, il y a  au niveau de la température moyenne environ 4° d'écart entre la Lorraine et l'intérieur du SO en janvier, soit l'équivalent de l'écart entre les températures moyenne de de juillet en région parisienne et en basse vallée du Rhône.

 

 

 

Modifié par thib91
  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Il y a 3 heures, Dionysos a dit :

Oui, on a un peu l'impression d'une sorte de "nivellement" , ou de "confusion" dans la France non-méditerranéenne (la zone méditerranéenne se distinguant toujours nettement du reste de la France)

On a vu en 2019 des régions du nord-ouest enregistrer des records effrayants de température,  supérieurs même à ceux de certaines régions de la moitié sud.

Alors que ce quart nord-ouest est le quart de la France dont les étés ont toujours été  traditionnellement les moins chauds ....

Si on prend l'actualité, et puisque tu parles de la Lorraine, sur ce mois de mai 2024, la txm provisoire de Nancy-Essey est  très légèrement supérieure à celle de Toulouse-Blagnac ...

On pourrait au moins penser que Blagnac s'en tire bien mieux sur le plan de l'insolation ... et ce n'est même pas le cas : les totaux provisoires des 2 stations sont quasi identiques (4h de soleil en plus  à Blagnac en 21 jours ...)

Globalement, on a un peu l'impression que "tout devient possible un peu partout", les nuances climatiques tendent à s'estomper, sauf bien sûr l'opposition toujours franche "zone méditerranéenne / reste de la France"

 

Là aussi, cela peut arriver que Nancy enregistre une moyenne des maximales en mai égale ou supérieure à Toulouse. C'est rare mais cela est déjà arrivé dans le passé, rien de nouveau sous le soleil de ce côté pour l'instant.

 

image.png.99ad7a240c196347ba74a8d48ab011ac.png

Modifié par thib91
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Un conseil perso sur l'observation de l'évolution des climats, notamment par rapport à la pluviométrie: ce qui est le plus déterminant, ce n'est pas que le cumul annuel, mais surtout la répartition dans l'année. Donc ce qui est le plus révélateur, c'est l'évolution du diagramme ombrothermique, qu'il serait intéressant de comparer entre les années du début des relevés et de maintenant.

  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Toulon Bas-Faron

Il s’agit plutôt d’une projection, ( on en a parlé plus ou moins auparavant ), la région PACA est en ligne de mire concernant l’augmentation du nombre de nuits tropicales ( notamment ). L’ Insee propose un article publié hier.

 

IMG_6402.thumb.jpeg.d0cce1937c99eb60c17239b1dcc96df6.jpeg

Avec une population toujours plus exposée :


IMG_6404.thumb.jpeg.c94f84cb15575f28ef6853b5c6345e1e.jpeg


En détail https://www.insee.fr/fr/statistiques/8188144#figure4_radio1

  • J'adore 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
il y a 24 minutes, grecale2b a dit :

Un conseil perso sur l'observation de l'évolution des climats, notamment par rapport à la pluviométrie: ce qui est le plus déterminant, ce n'est pas que le cumul annuel, mais surtout la répartition dans l'année. Donc ce qui est le plus révélateur, c'est l'évolution du diagramme ombrothermique, qu'il serait intéressant de comparer entre les années du début des relevés et de maintenant.

 

Tout à fait d'accord.

Pour moi, la pluviométrie, ce n'est pas tant la quantité de précipitations  qui est importante, que la répartition (aussi bien journalière que mensuelle)

2 exemples :

1) un mois de juillet globalement très anticyclonique, très sec, mais, sur 31 jours,  2 ou 3 très gros orages isolés ...

le cumul de précipitations de ce mois va être très correct (pour un mois de juillet), voire peut-être même excédentaire, et pourtant on ne pourra pas parler d'un mois de juillet "humide" ...

2) en été , il y a une grande différence entre :

- d'une part, une belle journée chaude et ensoleillée qui se conclut par un gros orage en soirée

- d'autre part, une journée de flux océanique, avec de faibles précipitations, mais bien grise, avec une tx qui peine à atteindre les 20° (voire ne les atteint pas)

A mes yeux,  la 1ère journée a une météo "estivale" malgré tout, la 2ème clairement non . 

Modifié par Dionysos
  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Le 14/05/2024 à 10:40, Palaja11 a dit :

Bonjour à vous

 

Il y a quelques mois je m'étais lancé dans les archives de la station météo qui m'est la plus proche.

 

J'ai passé en revue les températures depuis 1947, date de l'ouverture de la station.

 

J'ai pu analyser plein de données, parfois très intéressantes et surprenantes, mais je ne vous présente ici seulement que des graphiques, tout simples. Ces graphiques sont des photos de mon ordi donc qualité faible (désolé)

 

Pour faire simple, mon étude n'était pas au niveau du réchauffement climatique mais plutôt de l'accélération du changement des saisons...

Elle est basée sur les températures relevées en périodes dites "chaudes".

 

Graphiques des t°C comprises entre 25° et 30°, 30° et 35° et 35° et 40°.

 

20240102_143859.thumb.jpg.1dfeed86bf9b4290815d31e4c38a563a.jpg

 

20240102_143919.thumb.jpg.0ac4a13a4a37338cd4355e1aa95eda2c.jpg

 

20240102_143945.thumb.jpg.ec750ad0f11bd818e03049ef2b25ab7a.jpg

 

On remarque que le nombre de jours par an avec t°C entre 25 et 30° n'augmente quasiment pas (sur 76ans).

Le nombre de jours entre 30° et 35° n'a quasiment pas augmenté entre 1947 et 1980. Puis une pente qui augmente un peu 1980 et 2000 et puis encore plus forte inclinaison entre 2000 et 2023.

Le nombre de jours entre 35° et 40° qui est resté stable et quasi nul jusqu'en 2000 avant d'avoir une explosion accélérée surtout après 2010 avec une très forte accentuation de la courbe.

 

Ceci montre les inégalités qu'il existe depuis 20ans.

Et vu que ces courbes n'évoluent pas du tout de la même manière, on peut conclure que les pics de chaleurs sont plus nombreux et plus forts qu'avant 2000 (en gros). Et que les coups de grosses chaleurs encore plus nombreux.

 

En aparté, imaginez, dans les années 1950 comment étaient les journées estivales...

 

 

Pour finir la courbe des précipitations qui montrent que nous allons vers une période de désertification (je n'ai pas dit désertique..(. 

 

20240102_143841.thumb.jpg.dc066709bbedc83cee3f4d8cf913b2cb.jpg

Depuis le milieu des années 90 (sur 30ans!) nous avons perdu environ 200mm, de manière linéaire et certaine. 

 

 

Pour conclure, j'ai analysé des milliers de données. La répartition des pluies sur l'année était très intéressante aussi car par exemple je n'ai pas vu de hausse d'épisodes méditerranéens automnaux contrairement à une idée reçue. Mais je ne vis pas en Cévennes...

 

 

Ceci a été réalisé pour les lecteurs lambdas. Il y aurait eu tant à écrire de manière plus scientifique. 

 

 

Une chose que je trouverais intéressant à savoir, c'est l'évolution des températures sur les saisons de transition, mars-avril-mai et septembre-octobre-novembre. Par exemple la moyenne des températures minimales, entre 0 et 5°C, 5°C et 10°C, et supérieur à 10°C.  Et pour les maximales reprendre ce classement.   

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble gare et Monestier de Clermont pour le travail. Précieux dans la plaine du Forez pour les vacances.

Sur une année glissante (mai 2023 mai 2024), l'anomalie sur les températures moyennes à la station de Paris-Montsouris est de l'ordre de +1,6°C par rapport aux températures moyennes des années 91/20!

 

Ce qui ferait un excédent de 3°C par rapport aux températures pré-industrielles...

  • Surprise 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
Le 17/05/2024 à 09:46, acrid vintaquatre a dit :

le nord/nord-est se réchauffe plus que le sud et l'ouest l'hiver. Pour cette dernière observation, c'est à mettre en corrélation avec la raréfaction des flux continentaux (froids) et la prédominance des flux océaniques (dépressionnaires ou anticycloniques) : ça uniformise la masse d'air en basses couches avec un gradient entre régions habituellement froides et régions habituellement douces beaucoup moins grand. Dans les périodes anticycloniques on observe même des gelées beaucoup plus fréquentes au sud (souvent sous le soleil, sud-ouest compris) qu'au nord (sous les nuages bas). Et il n'est plus rare désormais d'enregistrer des mois presque aussi doux en Lorraine que dans l'intérieur du sud-ouest (le fameux "faux froid" de basses couches qui permet souvent à notre région de tirer son épingle du jeu avec de légers déficits thermiques en hiver).

 

 

Tout à fait.

Certains secteurs de l'arrière-pays méditerranéen et de la Haute Provence ont un nombre étonnamment élevé de jours de gel ou de jours avec tn très faiblement positives en hiver.

Cela tient effectivement au fait que dans ces secteurs, même en hiver le ciel est souvent dégagé au petit matin.

Alors que dans de nombreux secteurs de la France non-méditerranéenne, les situations anticycloniques d'hiver  se traduisent par le présence de grisailles, au moins au petit matin.

Ces grisailles conduisent à limiter le rayonnement , et donc la baisse des températures

Pour illustrer, on peut comparer Millau (ville) et Charleville Mezières sur  le très anticyclonique mois de février 2023 :

Millau tnm -1° txm 12,3°

Charleville tnm -0,3° txm 9,1°

La tnm de Millau est inférieure à celle de Charleville Mezières, sans doute car le ciel plus souvent dégagé au petit matin

La txm de Millau est supérieure, assez nettement, à celle de Charleville Mézières , ce qui laisse supposer un bien meilleur ensoleillement

Les chiffres le confirment d'ailleurs :  Millau 177h Charleville 100h (écart d'insolation important pour un mois où les jours sont courts ...)

A noter que le plus faible ensoleillement de Charleville est bien dû à des grisailles anticycloniques plus ou moins persistantes car le total mensuel de précipitations y est encore plus faible qu'à Millau (6mm contre 13mm)

On peut trouver une situation intermédiaire avec Grenoble - CEA, dont on n'a pas les chiffres d'insolation, mais qui, sur ce mois de février 2023 ,  a une tnm sensiblement supérieure à Millau et une txm quasi identique. 

Ceci traduit la présence de grisailles matinales plus fréquentes qu'à Millau (d'où une meilleure tnm) , mais des grisailles qui se dissipent en cours de matinée (d'où au final une txm équivalente à Millau)

 

Modifié par Dionysos
  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens

Puisqu'on a parlé d'espèces méditerranéennes; je vous laisse le soin d'admirer ce spécimen de mimosa grenoblois

Vous noterez en particulier l'épaisseur du tronc, qu'on aperçoit au centre de la photo ...

Il fleurit magnifiquement tous les ans ... mais au mois de mars 😉

 

 

20240529_195108.jpg

  • J'aime 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

  • 3 weeks later...
Posté(e)
Gap - Hautes Alpes 05 - alt 800m

Le mimosa n'est pas une plante méditerranéenne. Il est originaire du sud de l'Australie et de Tasmanie. 

  • J'aime 3
  • Merci 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Beaucoup de mimosas aussi en Bretagne, le mien a une santé de fer et depuis 4 ans que je suis en Bretagne il fleurit dès fin janvier !

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
Le 15/06/2024 à 14:10, jeb04 a dit :

Le mimosa n'est pas une plante méditerranéenne. Il est originaire du sud de l'Australie et de Tasmanie. 

Certes, mais le sud de l'Australie a un climat très doux (la ville de Melbourne est considérée comme ayant un climat "méditerranéen", le climat méditerranéen pouvant se trouver aussi dans d'autres endroits du globe qu'autour de la Méditerranée)

J'ai montré cette photo de mimosa grenoblois surtout pour illustrer à quel point le climat s'était radouci (c'est le sujet du topic)

Car, comme l'a souligné @boubou07, je pense qu'il y a 40 ou 50 ans, un mimosa n'aurait passé l'hiver à Grenoble ....

Celui que j'ai montré sur la photo, vu la taille de son tronc, il est clair qu'il a déjà connu quelques hivers 😉

(et il fleurit magnifiquement tous les ans)

 

 

Modifié par Dionysos
  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
35 km au sud de Paris

Hello

 

Les mimosa sont loin d'être rares à Paris depuis au moins 20 ans, voici celui du jardin des plantes en 2019. Avec à son pied un chamerops humilis - le seul palmier autochtone sur les cotes NO de la Méditerranée.

On commence à en voir en banlieue aussi - j'en ai un en pleine terre, un acacia retinodes, celui des 4 saisons qui est un peu moins rustique que le dealbata, le plus classique, à feuilles très divisées "glauques" - adaptation au stress hydrique des plantes de climat méditerranéen. Il a passé 2 hivers dehors - contre un mur exposé plein Est, donc un peu protégé quand même - et il fleurit très bien (en décembre et en mars pour le coup à la dernière saison froide, et il refleurit maintenant).

Mimosa_Acacia_decurrens_Rustica_arbre_fleurs_floraison_Jardin_des_Plantes_Paris_mars_2019_1.jpg

Modifié par Llop
  • J'aime 1
  • Merci 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Pour beaucoup de plantes exotiques cultivées, le principal critère est le niveau de froid hivernal, pas le climat au sens large.

Vos témoignages reflètent donc principalement la raréfaction des vagues de froids significatives, et une seule matinée trop froide, ou pire, une journée sans dégel, peuvent tuer ces plantes, ou au moins les faire repartir du pied si elles le peuvent.

  • J'aime 2
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale

il y a aussi que les mimosas ne sont pas si frileux que ça.

dans mon secteur, on en plantait bien avant le RC (il y avait même un commerce de ces fleurs)

certains sujets sont très vieux, avec des troncs de 50 ou 60cm de diamètre, et plus haut que les maisons.

ils craignent surtout la neige lourde et collante mais en terme de froid ils peuvent supporter facilement des - 5 ou -6°C 

la seule fois où j'ai vu des dégâts c'était en février 2012 où on avait eu du -10°C 

  • C'est corrigé 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
Grenoble - Eybens
Il y a 2 heures, Boomslang47 a dit :

Pour beaucoup de plantes exotiques cultivées, le principal critère est le niveau de froid hivernal, pas le climat au sens large.

Vos témoignages reflètent donc principalement la raréfaction des vagues de froids significatives, et une seule matinée trop froide, ou pire, une journée sans dégel, peuvent tuer ces plantes, ou au moins les faire repartir du pied si elles le peuvent.

Dans des villes comme Paris et Grenoble, qui, outre le RC,  ont des ICU très élevés , une journée sans dégel en centre ville a désormais très peu de risques de se produire ...

 

 

il y a une heure, boubou07 a dit :

la seule fois où j'ai vu des dégâts c'était en février 2012 où on avait eu du -10°C 

Le mimosa que j'ai montré en photo, je ne connais pas sa date de plantation, mais je ne serais pas étonné qu''il ait été planté juste après 2012 , il aurait alors une dizaine ou douzaine d'années

En février 2012, la station de SMH était descendue jusqu'à -12° 

Depuis 2012, cette station n'est plus descendue que rarement en dessous de -5°  (et plus jamais en dessous de -7°, jusqu'à présent)

 

Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Posté(e)
35 km au sud de Paris

A Paris Montsouris, il faut remonter à 1997 pour trouver une Tn < - 10 °C (-11,2)... et c'est Montsouris qui est excentré et loin du max d'ICU. Entre Chatelet, Repu et Bastille, on peut rajouter un bon degré voir plus s'il y a peu de vent

J'ai un collègue qui a un avocatier dans sa cour intérieure, dans le 11ème, depuis une dizaine d'années.

 

Alors effectivement, les mimosa... Celui du jardin des plantes n'a pas bronché en 2012 en tous cas et il doit avoir une vingtaine d'année, ou plus.

 

Et sur les balcons/terrasses du centre, il ne gèle plus que très exceptionnellement

Modifié par Llop
  • Surprise 1
Lien à poster
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
 Partager

  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...