sastrugis

Sur la durée de ce topic, l'animation hémisphérique du déterministe GFS confirme le recentrage du VP troposphérique vers la Fennoscandie, venant refouler (temporairement ?) les crêtes chaudes issues des HG tropicaux un peu plus vers leurs latitudes d'origine.

Pas un message depuis plus de 14 heures ! Signe que la synoptique n'est pas engageante pour un hivernophile à moyen, long et très long terme ! Pour nuancer le marasme ambiant, voici une superposition des 4 derniers runs de GEFS de la T850. On y voit que pour la période du topic concerné (29/01 au 04/02) nous allons selon toute vraisemblance continuer dans la lignée d'une masse d'air plutôt douce pour la saison mais sans excès. Pour le nord du pays, le temps sensible dépendant beaucoup alors de la capacité des HP/HG très présentes à dégager le ciel et de l'orientation et de la force du flux pour permettre des phénomènes de basses couches (fraîcheur matinale et douceur dans la journée). Pour la suite le champ des possibles parait très ouvert... mais c'est une autre histoire à écrire dans le prochain topic !

Au delà de notre topic, le déterministe de GFS décroche totalement de son ensemble... Cela fait voir des cartes sympathiques pour les hivernophiles mais leur proba de réalisation est bien maigre !!! Ce qui est un peu embêtant c'est que sur le TLT l'ensemble lui remonte d'un cran nettement par rapport à des précédentes sorties où les scénarios frais-froids commençaient à se faire une place... Il est possible que le GEFS 12Z rappelle à l'ordre cet énergumène !

Si l'on regarde la température de la masse d'air à 850 hPa au niveau de Paris, en l'état des simulations, il semblerait que la fin de ce topic marque l'amorce d'un rafraîchissement nous ramenant vers des valeurs "normales" pour la saison. Et si l'on regarde les déterministes pour le bout de notre topic (+216H), les 3 principaux modèles marquent un accord assez remarquable sur le positionnement des grandes masses avec comme point commun le recentrage du noyau principal du VP sur le nord de la Fennoscandie. Pour l'Europe on baignerait encore dans les effluves subtropicales en lien avec ce décalage vers les latitudes moyennes de la cellule de HG. Pour comprendre le début de rafraîchissement évoqué en début de ce post, par la suite les BG fennoscandiens basculeraient légèrement vers nous, avec jonction possible par les BG au NE du Canada qui auraient tendance à envahir l'espace atlantique. Mais nous sommes encore très loin de tout cela !

Honnêtement, pour un hivernophile, quand on voit les ensembles, cela fait penser à ça !

...et à l'échelle hémisphérique des modifications possibles sur le VP, avec comme élément le plus remarquable le recentrage du noyau principal vers la Scandinavie. Pour le moment pas de conséquence thermique majeure sur l'Europe occidentale pour les hivernophiles, mais une alimentation progressivement plus O que SO, plus dans la mouvance/ en marge des BG que des HG, pour le N du pays au moins...

En hiver, le nombre de réponses sur le forum "Evolution à plus long terme" est toujours un bon indicateur de l'importance prévue des configurations froides... Pour ce qui est de la prévision pour la semaine de ce topic, voici les moyennes des ensembles pour GFS et CEP. No comment !

Merci pour ces données très concrètes et objectives. Pour tes stats, tu prends les 30 stations du réseau MF servant au calcul de l'ITN ?

Depuis le début du mois de novembre dernier, la période hivernale n'a pas été accentuée sur St-Pierre : 53 gelées et 8 jours sans dégel...

Le froid bat en retraite sur l'Europe...

Sur le LT et TLT, je ne sais pas s'il faut accorder beaucoup d'importance à la synoptique proposée par le déterministe quand on voit où il est situé dans son ensemble... pas plus qu'au run de contrôle d'ailleurs ! C'est le grand écart entre les deux (air tropical pour le déterministe et air polaire maritime pour le contrôle), signe que la situation est encore très sensible et pas stabilisée. Attendons donc encore de voir comment cette amorce possible de dorsale se positionne sur notre secteur d'analyse.

Attention ! On ne peut pas comparer la valeur "globale" (pour la planète Terre dans son ensemble) avec des valeurs régionales ! Les 1,5°C dont tout le monde parle correspondent à l'ensemble continent + océan, or chacun de ces deux espaces n'a pas la même réponse au forçage radiatif des 3,2 W/m² actuels liés aux GES... D'après le rapport du Giec, "La température globale sur la surface de la Terre était plus chaude de 1,09°C entre 2011 et 2020 qu'elle ne l'était entre 1850 et 1900, avec une hausse plus importante au niveau des terres (1,59°C) qu'au niveau des océans (0,88°C)." Si l'on considère approximativement que les océans c'est 70% de la surface terrestre et les continents 30%, on retombe bien sur la valeur "globale" de +1,1°C depuis le début de l'ère industrielle pour la moyenne décennale 2011-2020. Donc, sur une moyenne décennale, la "marge" actuelle serait d'environ 0,4°C pour atteindre le "point de non retour" des 1,5°C mais on y est déjà sur les continents considérés dans leur ensemble (ensuite il y a en plus des différences entre régions continentales...). Ceci dit, selon l’ensemble de données ERA5, à l'échelle d'une année seule, on vient de frôler ce seuil : la température moyenne mondiale pour 2023 était de 14,98 °C 😔 Au final, prenons garde à ne comparer que du comparable avant de tirer des conclusions !!! [Fin du HS]

A 45°N de latitude, entre le 21 janvier et le 15 février le soleil sera monté à midi au-dessus de l'horizon de 6,2°C (de 19,3 à 25,5°) et la journée plus longue de 1,1 h (de 9,0h à 10,1h). Mais ces éléments sont surtout importants par temps radiatif pour la fabrication du froid par rayonnement la nuit et le réchauffement de jour... Ce qui n'empêche pas les hivernophiles d'espérer de beaux épisodes jusqu'à début mars "grâce" aux masses d'air (cf. en 2005 avec l'exemple de Paris-Montsouris)... et de la neige au sol du 23 février au 7 mars !

Comme nous sommes encore très loin des jours de ce topic, je ne m'attacherai pas au déterministe mais juste à une vision d'ensemble des "perturbations" du modèle GFS. Si l'on devait voir un bon côté des choses pour un hivernophile, indépendamment du déterministe qui peut naviguer de haut en bas d'un run à l'autre, il semblerait qu'en fin de topic les scénarios plus froids deviennent plus nombreux (tendance déjà hier soir et qui se confirme ce matin).

Allez, hivernophiles, pour ne pas tomber dans la sinistrose si on cherche bien, on peut encore trouver 3 ou 4 scénarios avec un semblant de froid ? Sur un malentendu, la dynamique atmosphérique peut nous réserver des surprises ! (on parle quand même ici d'un topic dont les jours sont dans le LT, TLT...) Sinon, pour les amateurs de films d'horreur...

Petit souvenir de cet épisode froid... avant le retour de la douceur : à Rouen-Boos, 11 jours avec TM négatives et 14 gelées (dont 4 fortes), 4 jours sans dégel (la dernière fois remontait au 17 décembre 2022). Sur les 20 premiers jours du mois, on a été 14 fois de suite sous la Normale 1991-2020 et le déficit moyen est de -2,5°C (1,8° vs 4,3°) Voir maintenant où va nous ramener la dernière décade, avec pour commencer la semaine des excédents sensibles...

En m'appuyant sur le déterministe de GFS, petit essai de résumé de la semaine à l'échelle hémisphérique (les autres modèles présentent des variantes mais les conséquences sur l'Europe occidentale sont sensiblement les mêmes) : - dans un 1er temps (lundi) : on voit un vortex polaire (VP) bien concentré et qui lance quelques bras (talwegs) dans 4 directions : bien marqués vers le Pacifique (1) et l'Asie orientale (2), très modestes vers la Russie occidentale (3) et le NO de l"Atlantique (4) ; sur l'Europe de l'Ouest le flux dominant est de composante O avec alimentation d'origine subtropicale. - dans un 2ème temps (mercredi) : les talwegs pacifique et asiatique tendent à se couper de leurs racines polaires (cut off marqué par le double trait) et se transformer en goutte froide (GF), alors que les micro talwegs américain et européens se résorbent ; sur l'Europe de l'Ouest le flux dominant est de composante O à SO avec alimentation d'origine subtropicale. - dans un 3ème temps (vendredi) : Le VP principal semble se recroqueviller sur lui-même et laisser 2 petits morceaux en Russie centrale (2') et en Russie occidentale (3') ; pendant ce temps les 2 GF du Pacifique et de l'Asie orientale amorcent une fusion ; sur l'Europe de l'Ouest le flux dominant est de composante SO avec alimentation d'origine subtropicale. - dans un 4ème temps (dimanche) : le VP principal s'arrondit et pulse de l'air froid venant réalimenter les 2 GF pacifique (GF 1-2) et le talweg est-asiatique (2') ; dans le même temps, le résidu froid de l'ouest européen se résorbe sur place en s'isolant en une simili GF (GF3') ; côté américain : rien ! ; sur l'Europe de l'Ouest le flux dominant est de composante SO avec alimentation d'origine subtropicale. Conclusion : hivernophiles, prenez votre mal en patience et croisez les doigts pour que la mécanique enclenchée est un sérieux raté pour nous éloigner du spectre des HG subtropicaux stationnant sur le Sud de l'Europe occidentale avec débordement sur la France !

Dans le contexte du RC rapide, les coups de chaleur remarquables, la douceur hors saison et les records mensuels sont commun chaque année ! En fait, battre des records devient la "normale" ! C'est donc le concept même de Normale (sous entendu valeurs moyennes sur 30 ans) qu'il faut interroger... Il suffit de regarder la courbe de l'ITN pour voir que de se référer à la Normale en cours 1991-2020 est délicat quand on voit la dernière décennie 2011-2020 (13,44°C) qui prend un coup de chaud de près de 0,5°C par rapport aux deux décennies qui précédaient qui composent elles aussi cette Normale. Et je ne parle même pas des deux dernières années qui s'envolent nettement au-dessus de la dernière décennies !

Joli dégradé de bleu sur l'ouest du NO ce midi ! On voit bien la progression de l'air plus doux par le nez de la Bretagne.

Oui, il faut se méfier des impressions vues à travers le prisme de nos régions respectives quand on évoque l'ITN... Avec 30 stations de références bien réparties sur tout le territoire ça change la donne ! (sinon, une France bleu-blanc-rouge 😄)

Effectivement, la situation n'est pas très engageante question froid dynamique avec la reconcentration d'un petit mais costaud VP sur le nord américain et plus rien sur la Scandinavie et la Russie occidentale... En termes de masse d'air, la lecture est un peu différente avec à 500 et 850 hPa de l'air froid qui stationnerait sur l'Europe de l'Est, alimentée par l'est par une circulation sous pseudo blocage lié à la bulle de HG sur la façade arctique de la Russie. Il faudra donc surveiller ce qu'il se passe sur la frange arctique russe dans les prochains jours, après migration des HG. Certes cela ne nous concernerait pas directement mais nous serions à portée en cas d'évolution favorable (pour les hivernophiles !).

Bonjour, Ce matin les modèles déterministes sont d'accord pour une fin de semaine marquée par des HP/HG sur la France mais ne parvenant pas s'élever en latitude vers la Scandinavie. La faute au noyau de VP canado-groenlandais qui génère des vagues successives de petits talwegs circulant via l'Islande pour venir rejoindre la Scandinavie. Donc, pour les amateurs de froid, après la disette du début de semaine emportée par l'air atlantique, on pourrait renouer avec des températures plus basses liées à la formation d'un AF et des phénomènes de basses couches, amplifiés si celui se positionne assez haut en latitude sur le pays pour advecter de l'air continental en provenance d'Europe centrale (dans cette configuration la moitié SE du pays serait plus concernée que la partie NO). Toutefois, pour la suite, les ensemblistes laissent planer le doute sur la formation du fameux AS car la cyclogenèse atlantique est sujette à des affaiblissements possibles que les poussées subtropicales pourraient exploiter très rapidement. Si on regarde l'évolution possible de la pression sur le sud de la Scandinavie, on constate que la succession des vagues de BP (associée à ce qui est mentionné ci-dessus) tendrait à s'atténuer mais rien n'est vraiment stabilisé dès la fin de notre topic (la plupart des scénarios oscille entre 1000 et 1030 hPa, et les plus extrêmes de 990 à 1040 hPa !). Dans le topic suivant l'édifice pourrait rapidement s'écrouler mais c'est une autre histoire, fort lointaine encore (d'autant plus que lors de la formation d'un AS - s'il y a AS ! - on ne connait jamais vraiment sa résistance sur le LT...). A l'échelle de la France, sur le topic (cadre bleu), on peut envisager le positionnement de l'AF qui irait en se décalant vers le N du pays, comme le montre l'évolution de la pression entre Lille et Toulouse. Dans le cadre de faibles mouvements atmosphériques, ceci favoriserait progressivement un flux plus continental. Pour la suite, le champ des possibles est vaste (dans un premier temps entre écrasement de l'AF (déterministe, trait noir) et prolongement de la situation (contrôle, trait bleu).

Quand le ciel se dégage, pas compliqué de voir quels ont été les petits chanceux de ces derniers jours dans le NO !

Merci, données très intéressantes ! On voit bien pour aujourd'hui la petite surchauffe dans le creux d'Asnelles par rapport au site exposé de Longues. On voit bien aussi comment cette nuit la bascule de vent a favorisé le refroidissement rapide sur la côte quand l'air adouci de la mer n'opérait plus... En fait, si on enlève l'effet un peu confiné et "urbain" d'Asnellles, tes données de Longues sont le complément de celles de Bernières/Mer mais pour une côte de nature différente (falaise vs côte basse sableuse).

Terrain sympa pour ta nouvelle station ! A combien de distance de la mer es-tu à vol de mouette ? Est-ce bien plan comme il semble sur la photo ?