Oliv91

Comme certains intervenant l'ont mentionné hier, les modèles tendent à voir une extension des hauts géopotentiels vers les hautes latitudes pour la fin de semaine prochaine. Cette zone de HG d'abord localisée vers la Scandinavie est prévue s'amplifier et s'étendre vers l'ouest et le Groenland. Ce scénario est repris par les principaux déterministes à longue échéance (GEM, CEP, GFS, GFS//) : En revanche ça reste encore timoré sur les ensemblistes où la plupart des scénarios GEFS laisse le Groenland sous l'emprise dépressionnaire. L'accord déterministe à long terme sur la formation de cette poche massive de HG entre Groenland et Scandinavie constitue tout de même un signal fort. Niveau temps sensible sur l'Europe de l'ouest, on reste dans une configuration océanique assez douce et humide mais pas des plus classiques puisque cette circulation est caractérisée par un jet plongeant vers des latitudes basses avec la Méditerranée souvent en ligne de mire. Ce n'est donc pas la marque d'un véritable régime ZO/NAO+ à mon sens (je partage l'avis de Philippe sur ce point là). Cette tendance à voir circuler le jet de manière très méridionale pourrait d'ailleurs s'accentuer en fin d'échéance si la vision déterministe proposant l'extension massive des HG vers les hautes latitudes s’avérait être la bonne.

On peut essayer de tirer une tendance grossière pour un type de régime pour l'hiver D/J/F/M sur l'Europe de l'ouest en jetant un œil sur les cartes d'anomalies de pression (z700) de CFS. CFS avait été plutôt bon l'année dernière pour la prévision des blocages récurrents nord Pacifiques ainsi que la tendance au ZO sur l'Europe de l'ouest. Pour le mois de décembre, on distingue une anomalie négative de pression entre Groenland et Scandinavie avec le maximum d'anomalie centrée sur la GB. En descendant vers le sud, l'anomalie négative se résorbe et devient positive entre les Açores et les Balkans. Cela pourrait être la signature d'un régime NAO+ prononcé avec un régime ZO dominant sur ce mois de décembre. La circulation d'ouest en arrivant sur le continent pourrait bifurquer vers la Scandinavie en buttant sur les hautes pressions situées sur l'Europe Centrale. Sur la France, cela coïnciderait avec un temps humide et doux sur une large moitié nord (en marge du temps très perturbé sur la GB) alors qu'en gagnant les régions méridionales, le temps resterait doux mais plus sec. Cette douceur concernerait une grande parie de l'Europe. Pour décebre Pour le mois de janvier, on retrouve notre ceinture de basses pressions entre Groenland et Scandinavie alors qu'on identifie une forte anomalie de pressions positive sur le centre Atlantique. Il faudra voir comment se comportent cette poche de HP Atlantiques et leur faculté à migrer vers les plus hautes latitudes. La tendance actuelle reste à un régime ZO sur l’Europe de l'ouest mais de manière moins nette et peut être plus anticyclonique qu'au mois de décembre. Selon le comportement de l'AA, des ondulations plus marquées pourraient favoriser des intrusions froides et humides sur le pays. La douceur pourrait ainsi être moins prononcée qu'en décembre. Enfin pour la dernière partie de l'hiver il semble que la tendance au gonflement des HP sur l'Atlantique et leur extension vers le Groenland soit un scénario possible. Malgré l'échéance très lointaine, les centres d'actions semblent relativement bien dessinés si l'on ce concentre sur les anomalies de pression du mois de mars. C'est moins net sur le mois de février. On retrouve par conséquent les marqueurs d'un régime plutôt NAO- avec des anomalies positives assez nettes sur le nord Atlantique couplées à une anomalie négative sur l'Europe de l'ouest jusqu'en Scandinavie. On remarque également l'amplification des anomalies positives aux très hautes latitudes. Cette situation pourrait être favorable à une ou plusieurs descentes froides et humides par flux nordique. En conclusion, après une première moitié d'hiver sous dominance ZO donc douce et plus ou moins humide,la fin de l'hiver serait possiblement plus froide favorisée par des probabilités plus élevées de régime NAO-.

Merci pour vos relevés. Je suis cependant étonné de voir de telles différences sur le nombre de tx>25°C et tx>30°C alors que les deux villes ne sont séparées que de quelques km.

Attention quand même à l'évolution de cette GF sur l'Islande en fin de semaine. Hier encore, elle était vue évoluer beaucoup plus au nord alors que ce matin elle aurait tendance à plonger vers l'Europe de l'ouest pour le week-end prochain. C'est la vision CEP/GFS ce matin, pas très optimiste pour un temps estival généralisé.

J'ai monté le plateau de Beille il y a un certain temps. J'ai le souvenir des 12 premiers km difficiles alors que les 4 derniers sont plus roulants.

Tous les modèles envisagent désormais un blocage hivernal pour l'échéance de ce topic. C'est une première depuis le début de la saison froide et il aura fallu attendre le début du printemps calendaire. Dommage, une telle situation au mois de janvier nous aurait valu un bel épisode de froid, fin mars c'est bien trop tard...

Pas mal de divergences ce matin entre GFS/CEP et leurs ensemblistes respectifs : - Retour assez franc des HP dès le début d'échéance de ce topic de manière assez durable chez l'américain. - Les HP restent surtout ancrés sur l'Atlantique favorisant le maintien d'une composante NO restant fraîche et probablement plus humide sur l'Européen :

Pas grand chose à dire en effet ce matin. Beau temps anticyclonique frais le matin et doux l'après-midi pour une grande partie de l'échéance couverte par ce topic. A surveiller cependant un petit risque d'une composante plus maritime pour la toute fin d'échéance (week-end prochain). Même si cela resterait largement anticyclonique, cela pourrait favoriser le retour de nuages bas par le nord et un ressenti bien moins agréable.

Oui les modèles semblent d'accord pour un début de semaine anticyclonique avec un régime d'est : On devrait donc connaitre des conditions calmes et bien ensoleillées grâce à l'influence continentale. Les matinées seraient assez froides puis les après-midi deviendraient très agréables avec le soleil de la mi-mars. De bonnes amplitudes thermiques à prévoir donc et peut être de manière assez durable. Dommage que ce régime ne se soit pas installé durant l'hiver, on aurait pu profiter de belles journées froides et ensoleillées, un ressenti donc bien différent de ce que l'on a pu connaître...

Tous pour un flux d'est anticyclonique l'hiver prochain. On ne sait même plus ce qu'est une gelée avec ce ZO qui s'éternise. Quand je pense que certains hivernophiles se réjouissaient de l'arrivée du ZO mi décembre en pensant que cela favoriserait une redistribution des cartes, ils doivent aujourd'hui s'en mordre les doigts!

On peut également rajouter GEM et NAVGEM qui sans être similaires à l'anglais offrent peu de place à l'arrivée des HG Atlantiques. GFS est donc isolé ce soir en attendant CEP.

Si si c'est bien parti pour foirer même si rien de sensationnel était entrevu.

Ah bon? Les doudounes n'ont jamais été de sortie pour ma part et pour cause: pas une seule gelée en 2014...

Le coup de rabot est encore plus marqué chez UKMO avec une zone barocline plus basse en latitude que sur GFS : On a seulement un passage en NO de 24h le vendredi 28.

Au passage, on constatera que la dorsale a été bien rabotée au fil des runs sur l'ensemble des modèles : Avec l'écrasement plus rapide qu'envisagé de la dorsale Atlantique, un retour des HP par l'océan est du domaine du possible dès la toute fin d'échéance de ce topic. L'américain insiste depuis plusieurs runs sur cette option.

Beau retour d'est dépressionnaire :

Ce n'est pas l'endroit pour se lamenter mais c'est assez dommage qu'avec un flux relativement nordique on n'arrive même pas à atteindre les -5°C à 850hp chose pourtant courante avec ce type de flux surtout fin février où les masses d'air sont plus froides qu'en début d'hiver. La situation synoptique est propice à des giboulées en fin d'échéance, giboulées qui auraient pu se produire sous forme neigeuse avec un peu plus d'air froid d'altitude. Pour le moment, c'est trop doux.

Il y a quelques ajustements mais on reste dans la même configuration au fil des runs. L'amplitude de la dorsale varie un peu selon les runs et les modèles mais dans tous les cas cette dernière est vue rapidement s'effondrer pour le début d'échéance du topic suivant. Pour moi, l'inconnue réside davantage sur le comportement du jet suite à l'affaissement de la dorsale. Soit le jet continue de plonger vers le bassin Méditerranéen et le flux se maintient au NO sur le pays avec un temps frais à giboulées soit le jet reprend une circulation plus classique (par exemple vers la Scandinavie) et dans ce cas on repasse en flux d'O plus ou moins anticyclonique et radouci. Bref, c'est un bis répétita de la seconde partie du mois de janvier. Peu de chances pour une autre alternative selon moi...

Les modélisations actuelles s'inscrivent pleinement dans la récurrence de cet hiver. La fin d'échéance s'inscrirait cependant dans une variante dans le sens où le jet sur l'Atlantique bifurquerait vers le bassin Méditerranéen. On a connu ce type de schéma synoptique au cours du mois de janvier. Le flux s'orienterait alors au NO avec un temps plus frais et instable et peut être les premières giboulées.

Oui Lame, le vortex nord américain est vu très costaud comme à de multiples reprises cet hiver. D'ailleurs, ça sent de nouveau le coup de froid assez marqué pour la côte nord-est des Etats Unis : De mon côté, j'ai toujours du mal à croire qu'une puissante dorsale puisse atteindre le Groenland dès lors que le vortex nord Américain est vu aussi puissant et ce même si ce dernier a tendance à plonger vers le sud favorisant l'effet de levier. S'il est vrai qu'une cyclogénèse marquée en sortie de continent Américain est favorable à la formation de dorsales sur le nord Atlantique, j'ai un peu l'impression que ce vortex est quand même bien trop costaud. A chaque fois cet hiver que les modèles ont entrevu une élévation plus significative d'une dorsale, c'était déjà dans un contexte d'un vortex nord Américain surpuissant et on a vu que les dorsales étaient systématiquement rabotées au fur et à mesure que l'on s'approchait de l'échéance. Côté nord Pacifique/Alaska en revanche, on est clairement reparti pour un tour avec un nouveau blocage qui se met en place après une très courte interruption puisque le dernier blocage avait pris fin début février.

Je partage ton analyse. Il y a en effet une tentative d'élévation de HG sur le nord Atlantique pour l'échéance de ce topic, reprise par la plupart des déterministes et ensemblistes. Maintenant, CEP déterministe est celui qui envisage la dorsale la plus puissante et la plus à l'ouest à long terme. Si l'on reste dans la récurrence de cet hiver, il n'y a en effet pas grand chose à espérer de plus qu'un flux de NO frais et humide temporaire en plaine surtout qu'il y a très peu de froid à advecter en altitude. D'ailleurs, peu de scénarios GEFS voient quelque chose de plus consistant allant dans le sens d'un blocage nord Atlantique ou même d'un flux de nord arctique.

Je ne sais pas si c'est lié au réchauffement climatique mais d'un point de vue hémisphérique on dénote tout de même une tendance à une amplification des dorsales vers les hautes latitudes en hiver. Même s'il est vrai que le vortex a été moins attaqué que lors des précédents hivers, on a quand même eu de multiples advections douces vers les hautes latitudes. Les années précédentes c'était surtout côté Atlantique nord que plusieurs blocages s'étaient manifestés favorisant des hivers froids sur l'Europe. Cette année, il est clair que c'est au niveau nord Pacifique que les HG se sont donnés à cœur joie pour remonter jusque vers les latitudes nordiques (Alaska en particulier). Ces blocages ou puissantes dorsales ont favorisé un hiver plus froid que les années précédentes sur la partie est du continent nord Américain et au contraire plus de douceur et de sécheresse sur la partie occidentale des blocages (nord-ouest Canadien, Alaska). C'est surtout la récurrence de ces dorsales/blocages nord Pacifique qui est troublante et il n'y a eu que très peu d'intermèdes entre chaque advection douce. On devine d'ailleurs une nouvelle pulsion douce pour la fin février aux mêmes endroits et avec les mêmes conséquences et cela dure depuis quasiment deux mois. Côté Atlantique en revanche, l'activité ondulatoire a été très peu marquée avec un régime ZO survitaminé caractérisé par une zone barocline relativement basse d'où des précipitations parfois marquées qui ont réussi à atteindre les régions les plus méridionales. Ce régime ZO s'est inscrit dans la durée sans réelle interruption depuis mi-décembre et on n'en voit toujours pas la fin ce qui est tout de même assez exceptionnel. Il faut en effet remonter à l'hiver 1988/1989 pour retrouver la trace d'un hiver sans le moindre coup de froid mais cet hiver là avait eu un caractère beaucoup plus anticyclonique.

De mon côté, je mise sur la poursuite de la récurrence en mars : - Des remontées douces côté nord Pacifique suffisamment puissantes pour atteindre l'Alaska (c'est un schéma bien connu cet hiver). - Un vortex polaire qui plonge côté est du continent du nord américain. - Des anomalies négatives de pression entre l'est du continent nord américain et l'Europe de l'ouest signe d'un ZO toujours survitaminé. Globalement, on peut peut être miser sur un temps restant perturbé et doux avec quelques passages plus calmes selon l'évolution en latitude de la zone barocline.

A noter qu'une nouvelle pulsion Pacifique est en vue pour la fin d'échéance de ce topic. Elle entrainerait une nouvelle descente d'air froid aux mêmes endroits que précédemment (est du continent nord Américain). Dans le même temps, le ZO pourrait donc reprendre de la vigueur sur l'Atlantique mais avec un jet orienté davantage vers la Scandinavie, le flux pourrait alors s'incurver au SO anticyclonique sur l'Europe de l'ouest : En termes de prévi saisonnières, on peut tout de même constater que CFS avait très bien anticipé les centres d'action (anomales positives de pression sur l'ouest du continent US, fortes anomalies négatives sur la partie est et tout l'Atlantique nord jusqu'en Europe de l'ouest).

Oui piloutop, on peut désormais affirmer sans trop de risque qu'aucun épisode hivernal ne se produira d'ici la fin du mois février. Au final, cet hiver n'aura donc connu aucune synoptique hivernale. Il faut remonter à l'hiver 1988-1989 pour retrouver un non hiver de la sorte. Seulement 2013/2014 se distingue de 1988/1989 par son caractère dépressionnaire avec des bas géopotentiels qui se sont infiltrés jusque sur les régions les plus méridionales. Un hiver du type 1988/89 était beaucoup plus anticyclonique avec de l'AF et du SO anticyclonique en pagaille de quoi ravir les fans de douceur sèche, ce qui n'aura pas été vraiment le cas cette année. Au passage sachez qu'il aura fallu attendre le début du mois d'avril 1989 pour que la situation se débloque par AS avec l'arrivée de la neige en plaine sur les régions situées au nord de la Loire : Tout le mois de mars avait été dans la parfaite lignée de l'hiver avec un régime ZO omniprésent. Tout cela pour dire qu'on peut être pas fini de manger notre pain noir.