Dionysos

Oui, curieusement, à Montpellier-Fréjorgues, les 40° n'avaient jamais été atteints avant juin 2019, et les records actuels de juillet et d'août en restent même assez loin (autour de 38°) Ce qui montre encore une fois que les records ne sont nécessairement pas le reflet d'un climat général. Car, même s'ils ne sont pas les plus chauds de France, les étés montpelliérains n'ont strictement rien à voir avec les étés parisiens ... 😉

Un été méditerranéen, c'est un été évidemment très ensoleillé et bien chaud, mais aussi et surtout très sec Ce n'est toujours pas vraiment le cas en France non méditerranéenne Prenons 2 villes non méditerranéennes dont les étés sont généralement bien chauds et bien ensoleillés : Lyon et Toulouse Normales de précipitations mensuelles de la dernière décade (2015-2024) Toulouse n'est plus si loin du compte en juillet et août, c'est moins évident pour Lyon ... A noter toutefois que sur cette même décade, les étés lyonnais sont encore un petit peu plus ensoleillés que les étés toulousains, ce qui laisse supposer que le surplus de précipitations à Lyon est dû essentiellement à des orages de soirée ou de nuit qui impactent très peu l'ensoleillement.

Je viens de voir que dans leur données, il n'y a pas Grenoble, c'est fort dommage pour le coup, car c'est (paraît-il) la ville française "championne" de l'ICU (hormis Paris bien sûr qui est "hors-catégorie' 😉 ) Enfin, c'est ce que j'ai lu de plusieurs sources d'études récentes ... Même si, comme déjà écrit plus haut, je me demande toujours comment sont calculés précisément ces ICU et si ces modes de calculs ne sont pas quelque peu biaisés ... Je vais essayer de faire des recherches plus poussées là-dessus

Pour ce qui est de la limite géographique en France entre climat semi-continental et climat océanique, je serais tenté de dire que grosso modo : - le climat océanique correspondrait aux bassins des 3 grands fleuves océaniques : Garonne, Loire et Seine (plus les bassins des petits fleuves côtiers type Charente et Somme) - le climat semi-continental correspondrait au bassin du Rhône hors zone méditerranéenne et au bassin du Rhin (le Rhin est un fleuve océanique, mais son bassin, relativement réduit, en France est très éloigné de l'Océan ...) Et il y a le cas particulier du Massif Central, dont les eaux vont très majoritairement à l'Océan (une petite partie vers la Méditerranée), mais dont le climat présente, il me semble des traits "continentaux" assez marqués ... (voir l'exemple de Clermont-Ferrand)

Je suis d'accord, c'est un secteur que je connais bien et je confirme (mon père est enterré en Lozère) Evidemment, la transition météo n'est pas toujours aussi brutale que le mercredi 26 mars. En été, notamment, on ne voit la plupart du temps pas trop la différence (si ce n'est que les nuits sont plus fraîches sur le versant océanique, à altitude égale) Mais c'est souvent très net à la saison froide (au sens élargi) , ce qui explique d'ailleurs le changement brutal de végétation Pour l'anecdote, ce mercredi 26 mars, la tx de Millau ville n'était que 0,5° au dessus de celle de Saint-Geoirs ... (à des altitudes comparables et ICU négligeable dans les 2 cas ) Ce qui montre qu'à seulement 35 km à vol d'oiseau de la ligne de transition, tout trait méditerranéen était déjà perdu ...

Après vérification, les données du mercredi 26 confirment parfaitement ce que tu dis : 4,3° d'écart entre les tx de Lodève (17,5°) et Le Caylar (13,2°) Ce jour-là il y avait également 6,5° d'écart entre Le Caylar et Montpellier (20,3°) A noter par ailleurs que la tx de Millau (ville) était à peine meilleure que celle du Caylar (13,7° contre 13,2°) , malgré une altitude sensiblement inférieure ...

Je vais vous raconter mon périple du mercredi 28 mars, car il est très évocateur , c'est presque un cas d'école... 😉 Parti de Grenoble par temps sec, mais avec un ciel gris et assez bas (il avait plu dans la nuit ), ressenti pas trop désagréable ceci dit, en l'absence de vent. Grand beau à partir des abords sud de Valence (le centre ville de Valence était encore mitigé), mais au prix d'un mistral soutenu Même type de temps jusqu'aux abords de Montpellier, où le vent était beaucoup plus sage mais en contrepartie le ciel moins bien dégagé (passages nuageux) Reparti en direction de Millau, dans la vallée de l'Hérault, retour du grand vent et du grand beau Une fois passé le tunnel du Pas de l'Escalette, passage sur le versant océanique et changement assez brutal de temps : d'un coup plus de soleil et chute de la température Dommage que je n'aie pas de thermomètre dans la voiture, j'aurais bien aimé savoir de combien de degrés la température avait chuté entre Lodève et Le Caylar ... (certes, il y a aussi une différence d'altitude , mais quand même ...) Passage à Millau où le ciel était à à peu près aussi gris qu'en partant de Grenoble. Arrivée à La Canourgue où la météo était la pire de la journée ... (car il y faisait plus froid dans l'après-midi que le matin à Grenoble, ou en tout cas le ressenti était bien plus désagréable, en raison d'un vent assez présent, mais incapable de dégager le ciel ...)

Insolation de mars faiblarde à Saint-Geoirs, avec seulement 147 h de soleil ... (pour une normale de 173 h) txm mensuelle correcte néanmoins au CEA , avec 15,4° (grosso modo dans la moyenne des 6 années d'existence de la station) Total de précipitations assez faible, autour de 60 mm Ce matin, beau temps, avec une température de saison

Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de problèmes (il commence déjà à y en avoir ) Mais si la question est "y aura-t-il des régions vivables ?", l'Andalousie est toujours "vivable" ... Une question plus pertinente et réaliste serait "quelles régions ne seront plus vivables en France dans 30 ans ?" J'ai tenté d'y répondre : secteurs montagneux menacés par les glissement de terrain, secteurs côtiers menacés par les inondations ( ,secteurs plutôt atlantiques que méditerranéens, d'ailleurs), etc Et , encore une fois, le problème le plus dramatique à court terme en France, les personnes qui perdent leur maison, déclarée inhabitable, en secteur argileux (les indemnisations des assurances et de l'état étant largement insuffisantes pour leur permettre d'acquérir un bien de remplacement) C'est le paradoxe du RC, les pires conséquences à court terme ou moyen terme ne sont pas forcément celles auxquelles on pense au premier abord : avoir "trop chaud" l'été , c'est une chose, mais perdre sa maison à cause des inondations, des fissures ou des glissements de terrain, c'est bien plus grave ...

Oui, Montpellier, c'est pour le moins surprenant ... On pourrait penser au vent, mais Montpellier n'est pas la ville la plus ventée de la zone méditerranéenne, loin de là (je l'ai encore constaté lundi, où le vent soufflait un peu à Montpellier, mais bien moins fort qu'à Nîmes ou dans la Vallée du Rhône) La question de fond reste la même, comment sont calculés ces ICU ? On nous parle de +2°, +4° ,voire plus 6° pour Grenoble, mais par rapport à quoi ? Sur 2003-2025, il y a 2° (tout pile) d'écart de température moyenne entre Saint-Geoirs et SMH, sachant que Saint-Geoirs est certes dans la campagne, mais également 150 m plus haut en altitude que SMH ... Bon, la station de SMH, ce n'est pas le centre ville de Grenoble, mais tout de même, pour arriver à 6° ... ?

Dans 30 ans, toutes les régions françaises seront encore vivables, c'est certain. Le réchauffement s'accélère, mais on voit quand-même assez mal pour quelles raisons des régions françaises ne seraient plus vivables dans seulement 30 ans ... En terme de secheresse et de chaleur estivale, le sud de l'Espagne doit bien avoir 30 ans d'avance sur le sud de la France, et on y vit encore (les touristes continuent même d'y affluer en masse en été) Et rappelons que si, en France, en 2025, près de 10 millions de français sont en situation de précarité énergétique ( selon certaines études récentes), c'est du froid dont on parle là et pas de la chaleur ... 😉 A mon avis, à une échéance de 50 ans, le principal danger concerne des secteurs localisés maritimes (inondations) ou montagneux (glissements de terrain). Il y a aussi le problème de la fragilisation des constructions sur les terres argileuses dont on parle moins mais qui pourrait mettre à la rue pas mal de français... Et peut-être la sécheresse effectivement, mais dans des secteurs localisés de la zone méditerranéenne uniquement.

Je suis actuellement à Noyarey, il y a un foehn "à décorner les boeufs" (comme on disait dans ma famille) , c'est très impressionnant . La tx a atteint 22,7° au CEA, malgré un ensoleillement assez chiche ... Journée par ailleurs très compliquée pour les allergiques au pollen comme moi ...

C'est possible, etant donné que les plages de Nice etaient couvertes de neige (et pas qu'un peu) en 1985 😉 Moi,ce qui me surprend,.c'est que ça ait pu encore arriver à Marseille en 2009, malgré le RC . Quelque part ça rassure un tout petit peu ... même si on ne le reverra peut-être plus jamais ...

Est-ce qu'il y a un endroit où on peut trouver un historique des hauteurs de neige dans un lieu donné ? La neige au sol devient de plus en plus rare dans la cuvette grenobloise, et je ne me souviens même plus de quand date le tout dernier épisode notable ... (je ne parle pas du "saupoudrage" au petit matin qui .a déjà disparu à midi ..) Il y a bien sûr le fameux 28 octobre 2012, dont je me souviens bien et dont j'ai déjà parlé, mais ensuite ... ?

A l"échelle nationale, c'est pas évident de trancher ... Dans le sud du massif central, ce sont les épisodes cévenols en plein hiver qui font généralement très mal (l'exemple de @theodu12 ) Dans les Alpes, ce sont plutôt soit des descentes scandinaves (comme celle du week-end dernier ... mais trop déjà trop tardive ... et le RC est passé par là), soit des retours d'est, ou encore des "attaques" venant du Nord-Ouest , mais avec le RC c'est devenu très rare qu'elles arrivent à donner de grosses épaisseurs à basse altitude (on le voit bien à Grenoble) Dans les Pyrénées ou les Vosges, ce sont encore d'autres configurations C'est assez rare, il me semble, que tous les massifs français soient concernés au même niveau à basse altitude Sur la Côte d'Azur, il y a janvier 1985 (c'est exceptionnel qu'on puisse faire du ski de fond et des bonhommes de neige sur les plages de Nice ....) Dans l'Isère et la vallée du Rhône, il y a janvier 1971 (l'A7 complètement bloquée à Montélimar, une situation vraiment dantesque ...)

Un épisode pas si ancien, et resté encore bien ancré dans les mémoires grenobloises : https://www.ledauphine.com/isere-sud/2018/10/28/le-28-octobre-2012-le-jour-ou-grenoble-a-ete-paralysee-par-la-neige Cet épisode n'est pas exceptionnel par la hauteur de neige (il y a certainement eu bien pire dans des temps anciens) mais par le fait qu'il est intervenu dans les années 2000 et au mois d'octobre ... ! 😉 Alors que, dans les années 2000, de telles hauteurs de neige sont devenues très rares dans la cuvette grenobloise, même en plein hiver ... alors octobre ... NB : je l'ai vécu "en direct", ça s'est passé un dimanche heureusement, car je n'ose même pas imaginer le mer... que ça aurait causé si ça s'était produit un jour de semaine 😉 (le lendemain, tout avait fondu ...)

Salut Evaluer correctement l'insolation sans appareil adéquat (héliographe ou pyranomètre), c'est très compliqué ... Sur un autre topic, j'avais démontré (en m'appuyant sur des webcams) que les données d'insolation (mesurées à partir des radiations) de la station IC de SMH étaient fantaisistes pour le mois de décembre 2024 ... (et certainement pas que pour ce mois ...) Tu peux essayer, mais il faut rester conscient que les données calculées risquent de ne pas être très fiables ... En regardant chaque jour une webcam horodatée de ton coin, tu auras sûrement des données meilleures 😉 (mais c'est fastidieux sur le long terme ...)

Je n'en doute pas une seconde : la normale de juillet de st-geoirs est déjà quasi du meme niveau que celle de la rochelle 😉 ( a quelques heures pres) Donc évidemment c'est forcement encore bien plus en zone mediterraneenne Ceci dit, près de 300 h, c'est déjà très élevé en soi . Je pense que la différence se fait surtout sur l'humidité et les températures.

Globalement, Valence est plus ensoleillée que Grenoble, c'est clair. Pour les stratus, ta comparaison est un peu bancale car il faudrait comparer les mêmes années. Sinon, je peux te dire que l'année 2022 a Grenoble a ete plus ensoleillee que l'annee 2024 a Valence 😉 (c'est vrai, mais c'est bancal car les années 2022 et 2024 n'avaient rien a voir en France ...)

Là, encore, j'ai peut être été maladroit ... La comparaison entre Lyon, Montpellier et Strasbourg, c'était juste pour dire que l'écart de température entre Lyon et Strasbourg n'était pas si négligeable que ça Et j'ai dit le Havre un peu sans vérifier, je l'avoue, j'aurais dû ... Je n'ai évidemment pas fait la comparaison entre les 3 villes pour l'insolation car là , évidemment, Lyon est bien plus proche de Strasbourg que de Montpellier Je crois que c'est évident pour tout le monde sur ce forum, même pas besoin de le préciser Cette comparaison n'a pas de sens en soi car n'importe quelles villes de la France non méditerranéenne sont plus proches l'une de l'autre que chacune ne l'est de Montpellier 😉 Toulouse est aussi plus proche en insolation de Strasbourg que de Montpellier ... 😉 (elle est pourtant infiniment plus proche géographiquement de Montpellier que de Strasbourg , plus proche encore que Lyon ... 😉 ) PS : sur 1981-2010, 2002 -1693 = 309 h 😉

La Rochelle Normale d'insolation de juillet sur 1991-2020 => 297 h 😉 Par contre, au niveau températures, le compte n'y est pas, c'est clair Et ça reste un chouia plus humide (normale de précipitations juillet 40 mm)

@dann17, dire que le climat de Lyon, c'est peu ou prou le climat de Strasbourg, ça revient un peu à dire que le climat de Bordeaux, c'est peu ou prou le climat du Havre 😉 Je ne suis pas spécialement fan du climat de Lyon, surtout en hiver, mais sur l'année c'est quand même 300 h de soleil de plus que Strasbourg, et , effectivement, 2° d'écart en température moyenne (à peu de choses près, il y a presque autant d'écart de température entre Lyon et Strasbourg qu'entre Lyon et Montpellier ... )

Je n'avais pas vu ton post 😉 Où ai-je écrit que le climat de Grenoble serait sur le point de devenir méditerranéen ? Je viens de dire que ce n'est même pas (encore) le cas de Valence, alors Grenoble .... Ce que j'ai justement voulu souligner, au contraire, c'est que ce n'est pas parce qu'il y a des oliviers plantés en Bretagne, que le climat y présente des caractéristiques méditerranéennes ou même sub-méditerranéennes. Et il faut aussi tenir compte du RC, qui radoucit le climat partout (c'est pour ça justement que je mentionnais l'olivier en Combe de Savoie, chose qui aurait été impensable il y a 50 ans ...) En fait, là où on est pas d'accord, c'est que je trouve que tu as tendance à "enjoliver" le climat océanique et "noircir" le climat semi-continental, par rapport à la réalité Un climat semi-continental du sud (type Centre-Est) est très certainement plus agréable qu'un climat océanique du nord (type Manche -Mer du nord , ou même Bretagne) Après, bien sûr, tout dépend de qu'on entend par "agréable" (chacun à ses propres critères)

Tout à fait. Certains parlent de Valence, mais le climat de Valence est n'est pas méditerranéen (en tout cas, pas encore) 2 exemples en 2024 : - en juin, Valence a reçu 64 mm de précipitations, ce n'est pas franchement dans les standards estivaux méditerranéens ... A titre de comparaison, sur le même mois, Montpellier, c'est 18 mm ... - lors de la semaine de fin décembre, la seule où Grenoble a connu des journées de stratus vraiment tenaces, Valence n'était pas mieux lotie (c'était même presque pire, voir les webcams ..)

Pour rebondir sur ce que disait @acrid vintaquatre (100% d'accord), mon père était de la Canourgue, en Lozère, et j'y retourne de temps en temps ... (maison familiale) On est là à environ 500 m d'altitude, pas loin géographiquement de la zone méditerranéenne, mais sur le versant océanique (vallée du Lot) Globalement, la végétation spontanée n'a déjà plus grand-chose de vraiment méditerranéen. A la rigueur, avec un peu d'imagination, sur les pentes calcaires orientées sud et encore ... ( même là, ce n'est pas du chêne vert, plutôt du buis et autres broussailles ...) Petit bourg, donc ICU négligeable, et dans les jardins, même pas de laurier-rose ... (ou alors chétifs ...), ne parlons pas des mimosas ou oliviers ... Là, ce ne sont pas les étés qui posent problème (généralement chauds, bien ensoleillés et même assez secs), mais plutôt la saison froide, avec , malgré le RC, des nuits hivernales encore trop rudes globalement, et des entre-saisons qui peuvent connaître certes des périodes très agréables, mais aussi toujours des coups de froid tardifs ou précoces ... A supposer que le climat méditerranéen progresse avec le RC vers le nord et l'ouest, c'est en tout cas très lentement ...