
charles.muller
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Bonjour et bienvenu. Cette question est plus "météo" que "climato", contrairement au reste de ton post. Elle est intéressante. Sur l'échelle de temps considéré (24 h), comment prend-on en considération les perturbations sous la couche-limite des différentes activités humaines pour évaluer leurs influences locales ? A moins que tu aies en tête une influence plus durable sur le climat de l'HN. Dans cette hypothèse, peux-tu l'expliciter?
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Merci à la modération pour ce reclassement plus cohérent. Et je suggère au passage que ceux qui veulent continuer la sous-sous discussion (!) sur le temps de résidence du CO2 le fassent dans un nouveau topic. Avant de plonger avec PE dans la circulation thermohaline, je rappelle que les deux questions sous-jacentes étaient: - la stagnation des Ts globales, observée depuis quelques années, a-t-elle une cause première océanique (sachant que les SST elles-mêmes stagnent ou baissent depuis 1998-PE ou 2003-Meteor)? - si oui, quel est le mécanisme océanique susceptible de l'expliquer et en quoi s'inscrit-il éventuellement dans la variabilité normale/cyclique du climat?
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On en revient toujours au même point et, comme le dit sirius ci-dessus, tu sembles implictement considérer l'atmosphère comme inerte du point de vue énergétique. Or, si elle est quasi-transparente (approximativement) pour le rayonnement solaire, elle ne l'est pas pour le rayonnement tellurique. Donc, au-delà de l'équilibre au sommet de l'atmosphère (ce qui entre = ce qui sort), tu as des échanges dans la couche atmosphère-surface et cela explique cette fameuse chaleur qui te semble venue de nulle part. Pour essayer de le dire encore autrement, tu as en fait un premier équilibre entrant/sortant au sommet de l'atmosphère, qui met en jeu le Soleil d'un côté, la Terre de l'autre. Et puis au sein du système Terre, tu as une sorte de second équilibre atmosphère / surface où tu as aussi des échanges d'énergie. Au bout d'un moment, on voit que les crobards persos et coins de table simplifiés n'apportent plus rien à la compréhension, puisque cela bloque depuis 10 pages. Je te propose donc de partir désormais du schéma ci-dessous, qui représente les flux énergétiques réels du système soleil-atmosphère-surface. (Extrait de Delmas et al., Atmosphère, océan et climat, Belin / Pour la science 2007). Tu vas pouvoir désigner plus clairement les flux / bilans qui bloquent, et on pourra t'expliquer plus clairement aussi en parlant de la même chose.
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Cela devient complètement HS ici, mais je signale ce papier intéressant de Baines et Folland paru cette année dans le J Clim. Les auteurs mettent en évidence une rupture dans le climat global à la fin des années 1960 (à partir de nombreux indices régionaux) et la rapportent à une modification de la circulation thermohaline (peut-être due aux aérosols en HN des années 1950-70). Journal of Climate, Volume 20, Issue 12 (June 2007), pp. 2721–2744 Evidence for a Rapid Global Climate Shift across the Late 1960s Peter G. Baines Department of Civil and Environmental Engineering, University of Melbourne, Melbourne, Australia, and QUEST, Department of Earth Sciences, University of Bristol, Bristol, United Kingdom Chris K. Folland Hadley Centre, Met Office, Exeter, United Kingdom ABSTRACT - It is shown that a number of important characteristics of the global atmospheric circulation and climate changed in a near-monotonic fashion over the decade, or less, centered on the late 1960s. These changes were largest or commonest in tropical regions, the Southern Hemisphere, and the Atlantic sector of the Northern Hemisphere. Some, such as the decrease in rainfall in the African Sahel, are well known. Others appear to be new, but their combined extent is global and dynamical linkages between them are evident. The list of affected variables includes patterns of SST; tropical rainfall in the African Sahel and Sudan, the Amazon basin, and northeast Brazil; pressure and SST in the tropical North Atlantic and the west and central Pacific; various branches of the southern Hadley circulation and the southern subtropical jet stream; the summer North Atlantic Oscillation; south Greenland temperature; the Southern Hemisphere storm track; and, quite likely, the Antarctic sea ice boundary. These changes are often strongest in the June–August season; changes are also seen in December–February but are generally smaller. In Greenland, annual mean temperature seems to be affected strongly, reflecting similar changes in SST throughout the year in the higher latitudes of the North Atlantic. Possible causes for these coordinated changes are briefly evaluated. The most likely candidates appear to be a likely reduction in the northward oceanic heat flux associated with the North Atlantic thermohaline circulation in the 1950s to 1970s, which was nearly in phase with a rapid increase in anthropogenic aerosol emissions during the 1950s and 1960s, particularly over Europe and North America. Lien pdf http//:www.civenv.unimelb.edu.au/~baines/Baines&Folland_JClim2007.pdf
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Merci d'avoir précisé cela, la notion de potentiel de réchauffement prête facilement à confusion. Pour les océans, je crois me souvenir des discussions Lyman / Levitus où l'on constatait que des refroidissements de quelques années des premières couches 0-700 m s'étaient déjà produits dans le passé. Ce qui ne donne pas le mécanisme, ni son éventuelle périodicité. A-t-on des données plus précises sur les bassins / les latitudes où le refroidissement océanique de surface est plus marqué ?
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Oui mais cela change quoi pour la surface ? Quand on dit "le réchauffement va continuer pendant des décennies voire des siècles même si l'on arrête les émissions de GES" - ce qui est courant comme jbaf le rappelle -, on ne parle généralement pas du réchauffement des fonds océanique par la circulation thermohaline, on sous-entend que la surface va se réchauffer en raison du contenu de chaleur accumulé dans les océans. C'est cela que je ne comprends tjrs pas très bien malgré les explications ici. Si je suis Meteor, l'idée est que l'océan va rayonner plus que la surface s'il y a refroidissement, parce qu'il se refroidira lui-même moins vite. Ce que je conçois, mais cela ne signifie pas que le réchauffement continuerait (plutôt que le refroidissement serait atténué, non ?)
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Cette histoire d'océan, cela me turlupine toujours un peu. Suite au forçage, on a un certain contenu de chaleur suppl. par rapport à la normale. Aujourd'hui, est-ce que l'on sait grosso modo quelle part va s'échanger avec l'atmosphère et quelle part va se diffuser vers le fond ? Soit une quantité 100, un arrêt du forçage à t0, un pas de temps à 10 ans : à t1, t2... t10, que devient au juste le 100 de chaleur océanique ?
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Merci, ce sont en effet des quantités plus importantes que je ne le pensais, je vais creuser cela.
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Merci pour ce poste dense et riche.Sur ce point précis, j'ai des doutes. Les effets des aérosols restent très localisés compte tenu de leur lessivage rapide. Dans Ohmura 2006, on voit par exemple que le sud-est de la Chine connaît déjà un global brightening depuis 1985-90, tandis que la nord-est est toujours en global dimming. Je doute que les océans de l'HS ou de l'HN puissent être très affectés, surtout qu'il y a déjà bcp de noyaux de condensation naturels, donc que les effets indirects doivent être assez modérés. Il y a aussi un facteur dont on parle peu : la stagnation du CH4. Elle est peut-être compensée par la hausse de concentration du CO2 des dix dernières années (1,9 ppm/an 1995-2005 contre 1,4 ppm/an 1960-2005), il faudrait voir les GWP de chaque gaz et les évolutions 1980-2000 / 2001-2007.
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Oui, la couche de contact avec la surface où sont prises les mesures de T (pas la couche des nuages en revanche... qui peut monter jusqu'en haut de la troposphère). J'ai des intuitions comparables, mais faudrait justement préciser. En fait, le point un peu contre-intuitif par rapport à la notion d'effet de serre par IR, c'est que si le rayonnement est toujours équilibré (la couche émet autant qu'elle reçoit), ce n'est pas le rayonnement en soi qui chauffe. Il y a un moment et un mécanisme (ou des moments et des mécanismes) par lesquels "cela" chauffe dans les différentes couches. C'est cela dont je voudrais une description physique simple et exhaustive, histoire de connecter tout ce qu'on a dit jusu'à présent sur le rayonnement eu réchauffement proprement dit, toujours à l'échelle microscopique. Cela a sans doute à voir avec l'énergie cinétique moyenne et les degrés de liberté des molécules considérées... mais autant laisser parler un expert /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
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Je suis comme Ricquet, je ne vois pas ce qu'apporte le raisonnement en bilan par rapport au flux : c'est moins clair et c'est plus éloigné de la réalité que l'on décrit.
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Prévision climatique et chaos
charles.muller a répondu à un sujet dans Questions - réponses sur la météo
Ben justement, c'est ce point qui n'est pas clair pour moi. Quand Gavin Schmidt avait publié son papier sur la physique de la modélisation sur RC, il avait apporté cette précision assez énigmatique dans les comments : Maybe this could have been clearer, but it is the climate within the models that is non-chaotic, not the model itself. All individual solutions in the models are chaotic in the ’sensitivity to initial conditions’ sense, but their statistical properties are stable and are not sensitive to the intial conditions (though as I allude to in the article, I don’t know whether that will remain true as we add in more feedbacks). Il dit que les runs individuels d'un modèle en particulier sont bel et bien chaotiques, au sens de la sensibilité aux conditions initiales, mais que les propriétés statistiques d'un ensemble de runs individuels sont stables, donc non chaotiques. C'est là où je n'ai pas du tout le bagage en physique mathématique pour juger : est-ce que cela a un sens de dégager des propriétés statistiques moyennes (et/ou des densités de probabilité) d'un ensemble dont chaque élément est en fait chaotique ? Tu as raison sur le fait que la fourchette publiée vient de l'existence de 20 modèles. Mais finalement, même au sein de chaque modèle du GIEC, il y a déjà une fourchette de résultat pour la sensibilité et le modèle en extrait sa meilleure estimation. Si l'on analysait toutes fourchettes confondues (y compris les valeurs peu probables mais possibles de chaque fourchette de chaque modèle) on aurait sûrement une amplitude encore plus vaste, quelques chose comme 1-7°C pour un doublement. -
Prévision climatique et chaos
charles.muller a répondu à un sujet dans Questions - réponses sur la météo
Je lis en ce moment deux ou trucs sur le chaos, pour clarifier mes idées. Donc, je parle vraiment de manière peu informée. Il me semble que le chaos appliqué au climat ne consiste pas à dire : il se peut que l'Equateur devienne plus froid que l'Antarctique. En fait, malgré l'image qui vient à l'esprit, le chaos ne signifie pas désordre complet : au contraire, l'attracteur de Lorenz montre qu'un système dynamique évolue vers une géométrie assez ordonnée, à ceci près que les formes ne sont jamais répétées à l'identique et que des variations infimes au départ se traduisent par des variations significatives à l'arrivée. Je vois donc plutôt le chaos dans l'incapacité à réduire le facteur 2 ou 3 d'incertitudes au sein des fourchettes (dont les bornes sont sans doute les fameuses "conditions aux limites" sur lesquelles travaillent les modélisateurs). Comme la différence entre un changement modéré et un changement emballé se situe au sein de la fourchette... -
Prévision climatique et chaos
charles.muller a répondu à un sujet dans Questions - réponses sur la météo
C'était le point de Annan et Connolley dans leur papier sur RC à ce sujet : http://www.realclimate.org/index.php?p=204 Quels que soit le modèles climatique, le réponse de la T globale moyennée à un forçage thermique est linéaire. Ce qui est problématique à mon sens, c'est que l'on attend des modèles la réponse régionale des température de surface à une certaine date. Or, j'ai l'impression que ces précisions d'espace et de temps sont un peu ruinées par la nature chaotique des phénomènes considérés. Il se trouve que je recherche et relis des papiers anciens sur le RC. C'est finalement assez désespérant : celui de Hansen et al. dans Science en 1981 dit exactement la même chose qu'aujourd'hui : selon le choix énergétique, on va vers un réchauffement de 1 à 4 °C ; il y aura des sécheresses ; la péninsule Antarctique va fondre et le passage du Nord-Ouest sera libre. Donc, avec trente ans de loi de Moore pour les ordinateurs, cinq fois plus de personnels, des mesures satellites de précision, on est toujours au même point - à ceci près bien sûr que les années 1980 et 1990 ont vu un réchauffement que l'on a attribué principalement à l'homme. Mais sur le fond, être ainsi incapable de réduire les fourchettes et répétéer la même chose de décennies en décennies, n'est-ce pas reconnaître implicitement que la distribution au sein de la fourchette est chaotique, c'est-à-dire que de petites perturbations dans le cours du run peuvent faire varier d'un facteur 2 à 3 la solution à l'arrivée (cela pour la T globale moyennée, plus on va vers des conditions locales, plus on doit intégrer de paramètres et plus cela doit diverger) ? PS : si c'est bien chaotique au sein de la fourchette, on peut sans doute s'interroger sur les best estimates apportées par l'AR4. On m'a expliqué récemment que par définition, un système chaotique n'admet pas de solution moyenne. Donc, choisir la valeur centrale d'un pdf n'aurait aucun sens. -
Je vais quand même re-creuser ce dernier point, car cela nous mènera sans doute ici à la question des rétroactions et de la manière dont elles peuvent affecter les température de surface. Je précise cela en gras pour deux raisons : - d'abord parce que la sensibilité climatique s'intéresse à la surface, et non aux autres couches (rappel : c'est l'évolution des températures de surface à l'équilibre pour 2xCO2 = 3,7 W/m2 de forçage + l'ensemble des rétroactions à ce forçage) ; - ensuite parce que certains auteurs comme R. Lindzen, sans remettre en cause l'effet de serre, doute qu'il ait au final un effet important sur la surface en raison d'autres phénomènes plus importants, comme la convection. Avant d'explorer cela, je vais quand même poser une question très basique. On a montré ici comment l'effet de serre modifie l'équilibre du rayonnement IR sortant, par lequel la Terre se refroidit. Mais où et comment exactement ce rayonnement se transforme-t-il en chaleur ? Sirius a apporté un premier élément de réponse en évoquant les collisions, mais il serait peut-être utile de bien la préciser pour que tout le monde (moi le premier) ait les idées au clair au fur et à mesure que progresse la discussion. Il s'agit en effet de concepts physiques qui sont assez abstraits et, comme les dessins de Raymiss ou les métaphores de Ricquet le rappellent, les non-physciens n'intègrent bien un sujet que lorsqu'ils arrivent à se le représenter, même de manière approximative, quitte ensuite à bosser sur sa formalisation physico-mathématique. Donc mon enfant de... 10 ans revient et dit : bien, j'ai à peu près compris l'ES, j'ai du rayonnement IR absorbé et réémis, mais comment ce rayonnement produit-il au final de la chaleur, où au juste, pourquoi à cet endroit plutôt qu'un autre ?
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Avec plaisir sauf qu'il faut prendre en considération les précisions de sirius ci-dessus. Qui sont plus exactes, mais aussi plus explicites encore concernant l'idée contre-intuitive d'une atmosphère "froide" contribuant au réchauffement d'une surface "chaude" (car on imagine que les collisions sont d'autant plus fréquentes que la T de la couche est élevée et que les molécules y sont nombreuses... le tout sous l'effet d'un rayonnement provoquant l'excitation et provenant de toutes les directions).
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Je pense que l'on arrive au coeur de l'incompréhension - et plus facilement au final avec des questions "physiques" qu'avec des exemples trop basiques - et meteor, sirius et ricquet ont déjà soulevé le point. Si j'ai bien compris (hum) et si donc je simplifie au maximum : A. L'IR est absorbé par certaines molécules, d'où qu'il vienne. L'absorption met les atomes en vibration, ce qui augmente la température. C'est le principe du transfert de chaleur par rayonnement ou transfert radiatif. OK ou non ? B. Les couches plus froides que la surface (en atmosphère) absorbent l'IR (selon les molécules présentes) et l'émettent dans toutes directions. Y compris la surface, donc. Que la haute atmosphère soit plus froide que la basse atmosphère ne l'empêche pas d'émettre de l'IR vers la surface comme vers l'espace. OK ou non ? C. Les couches près de la surface reçoivent l'IR émis par les couches supérieures en vertu de B, et en vertu de A leur température augmente par vibration. OK ou non ? D. Les trois points A, B et C ne violent pas le second principe : ce n'est pas une masse d'air froid qui vient réchauffer une masse d'air chaud, c'est un rayonnement dans toutes les directions qui interagit avec la matière qu'il rencontre selon les couches. OK ou non ? E. Si ma version simplifiée est correcte et si tu es d'accord avec ABCD... alors le problème est résolu... non ?
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En un sens, le papier de Knight et al. sur la prévi à court terme (modèle Hadley tuné en conditions initiales précises depuis 1980) répond à tes interrogations, non ? Ce modèle prévoit que la stagnation va durer jusqu'en 2008-2009 en raison de la variabilité intrinsèque, puis que cela repart ensuite à la hausse. Ce qui est ma foi une hypothèse cohérente, même si je penche bien sûr pour un autre scénario.
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La principale inertie, c'est le contenu de chaleur des océans, non ? Car l'énergie en surcroît qui ne s'est immédiatement pas traduite en fonte, en hausse des T, en tempêtes ou en ce que l'on veut, elle se situe là. Il me semble que Levitus ou Lyman publient régulièrement des papiers de synthèse à ce sujet, donc on peut prendre ce facteur en compte. Ce que RA Pielke propose d'ailleurs comme nouvelle métrique du réchauffement, plus significative selon lui que les Ts biaisées par des phénomènes locaux en budget de surface ou des mesures inégales. Et ce que Hansen et al. utilisent pour déduire le réchauffement qui est encore "dans les tuyaux". Au-delà de l'inertie, il y a surtout les effets de seuil que la progressivité ne pourrait pas vraiment prendre en compte. Mais à dire vrai, étant donné leur caractère structurellement imprédictible, je ne vois pas trop ce qui peut les prendre en compte : l'objectif a priori de 450-550 ppm comme borne supérieure pour le XXIe siècle n'exclut pas non plus un effet de seuil local qui se déclencherait avant. Oh tu sais, c'est comme les rapports GIEC : on trouve plein d'infos, mais il faut lire très en détail /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">Cela dit, il y a sur mon site un premier texte qui s'appelle "Présentation", en tête de lecture pour les nouveau-venus. Et dans ce texte on peut lire (désolé de me citer) : "Quant aux préjugés, j’en ai sûrement comme tout le monde. Mais je suis de toute façon très ouvert et, par scepticisme justement, je refuse de prononcer des jugements définitifs sur l’évolution passée et future du climat. Rien ne dit que les progrès de la science ne révéleront pas le caractère essentiellement anthropique du réchauffement moderne et le caractère réellement alarmant de ses conséquences. A ce jour, on en est encore bien loin. La poudre aux yeux des « Résumés pour décideurs » du GIEC / IPCC ne doit pas faire illusion sur les incertitudes et lacunes encore très importantes des sciences climatiques." Tu vois, c'est quand même clair aussi. Je me trompe peut-être, mais je ne pense pas que des sites comme Réseau Action Climat préviennent leur lecteur de la sorte. Et comme je fais un site intitulé Climat sceptique, je ne peux pas non plus noircir des pages et des pages sur tout ce que j'accepte volontiers comme conclusion provisoire des sciences du climat.
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Pas trop d'accord : - 2008 permettra surtout de voir si les modèles glaciologiques ont raison quand ils prévoient un non-retour après une forte chute ; - en soi, l'océan Arctique à lui seul ne décide pas de tout le RC (sauf bien sûr dans ton hypothèse d'effet de seuil sur les clathrates pour le RC futur) et on peut constater d'ailleurs que les fortes diminutions 2005 puis 2007 s'inscrivent dans une période assez stable 2001-2007 pour ce qui est du RC global ; - l'Arctique semble refléter en les amplifiant les tendances de l'HN, notamment du bassin atlantique. La base Zakharov (in Johannessen 2004) montre des variations pluridécennales au cours du XXe siècle, avec parfois des maintiens ou des hausses d'extent, contrairement à la base Walsh-Chapman (2001 et Cryosphere). Mais cela dans une pente de long terme à la baisse depuis un siècle, comme la plupart des glaciers terrestres.
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J'ai tjrs un peu de mal comprendre, et les moulins ne changent pas du jus d'orange Au lieu de dire que la surface se réchauffe, et qui te paraît illogique, tu peux aussi considérer qu'elle se refroidit moins. En soi, elle reçoit toujours le même flux d'énergie, mais elle le dissipe plus difficilement vers l'espace. Question : est-ce le réchauffement de la surface qui te semble illogique ou celui du système en général (la tropo et la surface) ? Parce que sur la surface stricto sensu, et non les différentes couches de la tropo, j'ai moi aussi quelques doutes résiduels (ou incompréhensions).
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Eh bien non, à nouveau : aucune estimation du pétrole ne considère qu'il sera abondant après 2050, toutes les estimations annoncent un pic ou un plateau entre 2007 et 2040, avec 2015-2035 qui semble surnager comme fourchette la plus probable. Donc, en l'état des connaissances : a- le problème du pétrole (et des fossiles indexés sur son cours) va se poser assez rapidement (dans la première moitié du siècle) ; b- ce sera un problème sérieux puisqu'il représente 35% de l'énergie primaire (et surtout la quasi-totalité du carburant) et que les économies sont sensibles à la hausse de ses coûts c- c'est un problème qui va probablement modifier les scénarios GIEC selon le choix de l'alternative, donc les émissions carbone 2050-2100. En 2020, on sera peut-être déjà sur le pic ou le plateau du pétrole, alors que l'on n'attend pas des bouleversements climatiques sans précédent. Voilà pourquoi les mesures énergétiques n'ont pas à mon sens le même calendrier que les mesures climatiques. Pour le climat, je ne souhaite pas spécialement "attendre voir", puisque mon propos plus haut consistait à dire : prenons donc des mesures, afin que Jim Hansen, Jean Jouzel et autres nobles vigies évitent l'apoplexie, mais le plus raisonnable semble alors des mesures progressives et indexées sur l'évolution du climat (et de sa modélisation), puisque tout le monde reconnaît de fortes incertitudes et tout le monde constate que la modélisation évolue d'un rapport GIEC sur l'autre, avec par exemple une baisse tendancielle de la sensibilité climatique. Les mesures "radicales" de division par deux rapide me semblent un non-sens, surtout de la part de ceux qui en appellent à la prudence et à la précaution. (Nota : sur l'énergie, je suis bien loin d'avoir creusé autant que sur le climat, donc mon opinion n'est fondée que sur une connaissance très moyenne). Décidément, tu veux à tout prix que je me contredise Je signalais que par "principe de précaution" résiduel, on devrait réfléchir à la capture du CO2 à la source pour le charbon, notamment les centrales thermiques. Pourquoi?- Parce que comme Météor le signalait, c'est surtout le charbon qui fait la différence en 2050-2100 dans les SRES, précisément parce que le pétrole va sans doute manquer avant par rapport aux besoins croissants ; - Parce que comme je l'ai signalé à plusieurs reprises, en tant que sceptique "intégral", je n'exclus pas des valeurs hautes pour le RC 2000-2100. Il me semble simplement que bien peu de choses plaident pour le moment en faveur des SRES carbone-intensifs comme des sensibilités climatiques élevées. Résultat : comme il n'est pas exclu que l'on ait un RC soutenu, comme il n'est pas certain que l'on trouvera autre chose que le charbon pour remplacer le pétrole, comme il n'est pas sûr que le système cardiovasculaire de MM Hansen, Jouzel and Co résiste trop longtemps à l'absence d'espoir pour notre avenir énergético-climatique, comme il me semble fort périlleux de restreindre une source d'énergie de l'humanité en l'absence d'alternative, on devrait en priorité accélérer les expériences de capture à la source du carbone. Toutes ces précisions ne changent rien à mon propos initial : il n'existe pas d'état d'urgence climatique et toute tentative de précipiter la prise de décision sur cette base me paraît une manipulation pure et simple de l'opinion, pour des motivations que j'estime peu scientifiques.
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La NOAA a publié son estimation, avec une anomalie 0,4819°C pour octobre 2007 contre 0,4261°C pour octobre 1998. J'attends le Hadley, qui tarde, pour republier le tableau mis à jour. On se dirige peu à peu vers le même cas de figure que 2005 : Giss et NOAA vont sans doute trouver 1998, 2005 et 2007 très proche, alors que Hadley, RSS et UAH la mettront assez clairement en dessous, dans la norme des années 2001-2006 (entre 0,40 et 0,45°C d'anomalie pour le Hadley, sans tendance). Si cela se confirme, on sera quand même à sept années consécutives de stagnation, ce qui devient intéressant. *** Par ailleurs, je me suis penché plus en détail sur la base Nasa Giss et j'ai extrait les valeurs interpolées (rayon de lissage 1200 km) des valeurs mesurées (rayon de lissage 250 km, pas de données si pas de stations dans ce périmètre). Il en ressort le tableau suivant. On constate que 2007 est plus chaude que 1998 par interpolation, mais moins chaude par mesure (ou interpolation limitée pour être précis). On constate aussi que l'interpolation 1998 est plus proche de la mesure 1998 que dans le cas de 2007 : 0,019 de différence en 1998, 0,102 en 2007, soit un facteur 5. Mais on parle là en centièmes de degré, ce n'est de toute façon pas significatif. Je retiens quand même que la Nasa Giss semble établir ses "records" sur la base d'algorithmes d'interpolation n'ayant pas le même effet sur les données primaires d'une année sur l'autre.
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Ce qui m'a surtout découragé quand j'ai commencé à aborder la question, c'est que les chiffres des réserves (autre que prouvées) sont cachés, donc que l'on parle dans le vide, sans mesure commune et objective à la base. Dès lors, cela spécule à tout va (sans jeu de mot) en étudiant le production puits par puits ou en guettant quotidiennement le cours du pétrole. Dans ce fatras de données, je n'arrive absolument pas à me faire un avis - mais je constate que plusieurs prévisions passées de pic se sont révélées fausses, ce qui incite à la prudence.Il y a en plus une dimension économique dans la prévi, comme tu le soulignes, et ce n'est pas ma tasse de thé.
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L'inversion est amusante et réussie... mais je n'arrive toujours pas bien à saisir en quoi ma position est contradictoire. Pour le pétrole et le gaz, c'est assez simple : quasiment personne n'imagine qu'ils seront abondants après 2050... à part peut-être le GIEC dans certains scénarios. La plupart des scénarios du pic varient de maintenant à 2030-2040. L'AIE fait partie des optimistes et prévoit un plateau commençant en 2030 (mais un plateau avec une demande croissante, cela a évidemment des conséquences importantes). S'il existait des sceptiques du fossile expliquant que les réservés réelles sont en fait très abondantes et que l'on en a jusqu'en 2100 au moins sans aucune restriction et à bon marché, j'envisagerais bien sûr leur thèse, mais cela n'existe pas à ma connaissance. Les sceptiques énergétiques sont plutôt du côté pessimiste, avec un pic actuel ou imminent. De l'avis des optimises comme des pessimistes, l'enjeu énergétique se situe donc à plus court terme que l'enjeu climatique. Et cet enjeu me semble bien plus important pour l'humanité que le climat (mais on peut en débattre) : les sociétés modernes peuvent s'adapter à +2°C ou +1 m de niveau des mers (surtout avec une énergie abondante et un progrès florissant), mais elles seraient mal en point si leur base énergétique venait à manquer (pas seulement pour s'adapter au climat). Donc, si l'on veut des énergies de substitution à grande échelle et à bon marché, c'est dès maintenant que cela se prépare en R&D. Et cela s'implémente en industriel dès que le coût de revient est similaire à celui du fossile (ou dès maintenant aussi s'il y a une politique volontariste pour des choix d'indépendance ou d'équilibre, ce que j'approuve vu les régimes politiques autoritaires ou totalitaires assis sur la manne pétrolière et les stupides guerres impérialistes pour en assurer le contrôle). Ma position énergétique est non seulement compatible avec ma position climatique, mais elle la renforce : on fera une transition post-fossile dans les cinq ou six décennies à venir, avec ou sans réchauffement. Et cette transition aura pour effet de nous faire tendre vers les SRES les plus optimistes du GIEC pour 2050-2100, ce qui est une raison de plus pour ne pas s'affoler climatiquement. Je dirais que le principal enjeu résiduel au titre du principe de précaution, c'est le charbon propre (s'il ne s'agit pas d'une contradiction dans les termes /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">).