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charles.muller

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  1. Grande nouvelle : j'ai enfin obtenu (de Scafetta) la fameuse reconstruction de la TSI 1610-2004 de Wang et Lean 2005, qui sert de base à l'AR4. (Les personnes intéressées peuvent m'envoyer un MP avec leur mail, je leur enverrai le fichier de base (txt). Pour 1900-2004, voici ce que cela donne. Je trouve décidément que cette reconstruction pose plus de problèmes qu'elle n'en résoud. Rappelons que c'est la reconstruction la plus basse, mais que les autres sont dans les mêmes ordres de grandeur. Premier point : les années 1910-40. On constate d'abord que la hausse d'irradiance n'est pas si marquée. Et surtout, en valeur absolue, elle fait quelque chose comme 0,2 W/m2 de maximum à maximum, du cycle 16 (max 1927) au cycle 18 (max 1948). Encore moins si l'on prend le cycle 15 (max 1917), qui était plus élevé que le 16 et le 17. Plus si l'on prend le cycle 19... mais cela ne colle plus avec les Ts, car en 1957 (maximum du cycle 19), on était déjà en stagnation des Ts depuis 10-15 ans. Mais le plus important, ce sont de toute façon les valeurs absolues impliquées. Une hausse de TSI de 0,2 W/m2, cela fait un forçage TOA de 0,2/4*0,7 = 0,035 W/m2 Autant dire, rien. Mais dans ce cas, la hausse assez soutenue 1910-40 (0,4 K) doit être entièrement rapportée à la variabilité intrinsèque, à l'absence de volcanisme et aux GES. Second point : on constate quand même clairement que l'activité solaire des années 1980 et 1990 est soutenue, elle se situe dans cette reconstruction aux maxima du siècle (comme le cycle 19). La linéaire comme la mobile sur 10 ans montre bien une augmentation progressive. Le cycle 20 (1970) ayant été faible, il est donc faux de dire qu'il n'y a pas de tendance depuis 1960 (ce que répète toujours Real Climate par exemple), il n'y en a pas depuis 1980 (si PMOD est correct pour les trois derniers cycles). Et même sans tendance depuis 1980, nous sommes en phase de soleil actif, c'est-à-dire que l'activité solaire 1980-présent est supérieure à toute autre période de 3 cycles successifs au cours du XXe siècle. Dire qu'il n'y a pas d'activité solaire particulière dans la période re réchauffement récent est donc un non sens, puisque cette période se trouve au contraire être la plus active dans la reconstruction reconnue par le GIEC. Mais c'est quand même le premier point qui importe. Car ces tendances récentes n'ont de toute façon aucun sens avec un forçage maxi de 0,06W/m2 sur tout le siècle (autant dire non significatif) - et en arrière-plan, avec un forçage TOA comme métrique de base des influences importantes sur le climat. On a trois possibilités : - la reconstruction n'est pas correcte, les modèles solaires "ratent" quelque chose dans l'analyse des proxies avant les mesures satellites (avant 1978) - la reconstruction est correcte, la TSI mesurée TOA est la variable pertinente pour comprendre l'influence solaire... et le soleil n'a aucune influence sur le RC récent (depuis 1900, pas seulement depuis 1980) - la reconstruction est correcte, la TSI mesurée TOA n'est pas la variable décisive... et il faut trouver par quel moyen des variations solaires faibles (en irradiance totale) se traduisent par des signaux climatiques perceptibles sur les tendances à long terme. J'opte pour la troisième voie (avec une option sur la première). En tout cas, je pense que la meilleure compréhension de l'influence solaire sur le climat devrait donner lieu à des révisions déchirantes à l'avenir. Soit on va sortir définitivement de l'idée que le soleil est important en dehors des variations orbitales. Soit on va trouver des mécanismes non connus, et il faudra repenser les évolutions climatiques. PS : pour info tout de même, voici la courbe complète depuis 1610, avec le creux Maunder bien visible au début. Bien visible, mais aux effets bien peu compréhensibles eux aussi, puisque le forçage à la baisse est de 0,15 W/m2 TOA à l'époque, ce qui ne devrait pas être suffisant pour faire geler la Tamise et mourir quelques millions de personnes à cause de mauvaises récoltes...
  2. En fait, il y a plusieurs problèmes pour des prévisions locales telles que Science & Vie les "vend". - pb général de la précision et de la qualité des modèles actuels (on est au moins sûr... qu'ils seront mieux en 2020 !) - pb général des inconnues sur 2000-2050/2100 : par définition, on ne sait pas aujourd'hui quel sera le volcanisme, quelle sera l'activité solaire, quelles seront les évolutions technologiques et les émissions. Donc faire croire aux gens qu'ils peuvent voir "vraiment" ce qui va se passer chez eux dans 50 ans, c'est du pipeau. Ils ont au mieux une vague idée toutes choses égales par ailleurs et selon un scénario historique précis. - pb spécifique des prévisions locales : plus on se rapproche du local (et non de grandeurs moyennes globales calculées aux limites), plus le modèle est sensible à la dimension chaotique du temps et du climat.
  3. Petite précision au passage : j'avais signalé PMOD (Frohlich) comme une base solaire de référence pour la TSI depuis 1978, mais il y a cependant une querelle plus sérieuse que je ne l'imaginais avec la base ACRIM (Willson, Mordvinov). Sur Real Climate, Scafetta a rendu public un jugement assez sévère de Willson sur ses collègues. Je le reproduis ci-dessous, et je vais surtout voir ce qu'il en est dans les publications. Pour mémoire, il y a eu deux problèmes techniques dans les enregistrements satellitaires de l'irradiance et, selon la manière dont on comble le manque (par d'autres instruments), on obtient aucune tendance sur le cycle 21-23 (PMOD) ou une tendance à la hausse, avec baisse à la fin du cycle 23 (ACRIM). Ce n'est évidemment pas indifférent pour le réchauffement récent depuis 1977 et pour l'estimation des TSI passées. C'est désespérant de voir le nombre de polémiques en sciences climatiques ! A chaque fois que l'on se dit "chouette, avec tel instrument il n'y aura plus débat ni ambiguité sur tel point", cela repart de plus belle.
  4. Il faudrait repréciser la question, j'ai un peu de mal à suivre. Ton idée, est-ce : l'estimation de l'effet indirect des aérosols (dans la partie forçage) doit avoir une influence sur l'estimation de la rétroaction nuage (dans la partie sensibilité, run à 2xCO2) ? Et plus précisément l: la manière dont on modélise l'effet indirect est-elle liée à la manière dont on modélise la nébulosité en général, notamment en 2xCO2 ? Je ne crois pas (et j'espère ne pas) être blessant. Comme le sujet est sérieux, j'aimerais bien que les décideurs et l'opinion soient pris au sérieux. Les propos de Kiehl sont "archi-connus", mais ils n'apparaissent jamais comme tels dans les résumés pour décideurs ni dans les grandes déclarations. Les GRL, c'est bien, mais il n'y a que les spécialistes pour les lire. Il me semblerait naturel que les textes importants du GIEC (les plus lus) possèdent une partie clairement intitulée "Biais, carences et divergences des modèles" où l'on fait le point sur ce qui est encore non-robuste ou problématique. Si je ne me trompe pas, le chapitre 8 est par exemple exclu du résumé pour décideurs. Et il faut attendre la fin du résumé technique pour voir apparaître les "key uncertainties"... lesquelles ont pourtant un rôle dans la prise de décision (ou dans la formation d'une opinion éclairée).
  5. Ah, je n'en suis pas sûr. Je suis au contraire surpris de la manière dont notre ami raymiss alterne des propos très naïfs... et des allusions au corpus scientifique qui le sont moins. J'ai comme l'impression d'un jeu du chat et la souris Donc raymiss, pour en revenir à l'exemple de l'atmosphère, tu reconnais qu'elle absorbe l'IR de surface, le réemet dans toutes les directions, mais tu supposes que ce rayonnement n'a aucune traduction thermique. Donc, pourquoi le transfert de chaleur par rayonnement serait ici inopérant ? Que deviennent les IR émis vers la surface ?
  6. J'en trouve dix fonctionnant encore en 05-2005 (date de la mise à jour) quand je cherche sur France. Sais-tu quelles sont les six stations de référence parmi ces dix ? Cela m'intéresserait de lancer un topic spécifique à ce sujet, permettant à chacun de poster des infos sur l'évolution historique des 6 stations de référence et de leur environnement. Au moins, on parlerait sur du concret en terme d'instrumentation et d'influence de l'usage des sols. PS : à moins que cela ne soit fait ailleurs, dans la perspective envisagée (c'est-à-dire climato et non pas météo, s'intéressant aux évolutions décennales des sites et des instruments - surtout des sites puisque les moyennes mensuelles elles-mêmes et les éventuelles ruptures sont homogénéisées de manière rigoureuse, pour ce que j'avais lu, mais j'ai plus de doute pour les modifications progressives du budget de surface aux alentours).
  7. Oui, et tout le monde converge vers des valeurs faiblardes. Tu as cité le dernier Solanki Krivova qui n'est pas loin de Wang et Lean. Le plus élevé dans les reconstructions encore considérées comme valables, c'est apparemment Foster 2004 avec 0,28 W/m2 de changement TOA pour le forçage solaire. Donc, les travaux avec des modèles différents convergent pour le moment dans la fourchette 0,1-0,3 W/m2 depuis le Maunder, un peu moins depuis 1750, et sans doute plus près de la fourchette basse. Je reviens un peu en amont pour expliquer le problème de base de ce genre d'exercice, si important pour le climat mais encore si incertain pour la science. Le point difficile dans les reconstructions solaires, c'est que l'activité énergétique doit être déduite de l'activité magnétique à laquelle elle est associée (les tâches solaires et faculae, liées aux phases actives, sont dues à des variations du champ magnétique interne du soleil, dans sa zone convective). Les proxies cosmogéniques dont on dispose, comme les radionucléides Cl36, le Be10, le C14 ou récemment le Ti44 des météorites, reflètent en réalité l'influence du flux magnétique ouvert du soleil sur le champ magnétique interplénataire, et précisément sur les rayons cosmiques atteignant la surface terrestre. Ce flux magnétique ouvert lui-même est formé par les lignes de champ transportées dans l'espace par le vent solaire. Cela pose au moins deux problèmes : - dans quelle mesure les proxies terrestres ne sont pas "perturbés" par des variations du géomagnétisme sans lien avec le soleil ? - dans quelle mesure à la base y a-t-il bonne concordance entre le flux magnétique ouvert du Soleil et son activité magnétique/énergétique totale (et, éventuellement, spectrale s'il s'avère que la variation spectrale UV est plus importante pour le climat que la variation totale d'irradiance) ? Comme on n'a que trois cycles d'observation, dont deux très comparables (21, 22), c'est encore difficile de contraindre la réponse à la seconde question. Et comme on ne peut pas observer ce qui se passe dans le soleil (la zone radiative au-dessus du coeur, puis la zone convective qui amène en surface les irrégularités types granulations, taches, facules et autres), les modèles d'irradiance restent approximatifs, ils ont été modifiés à mesure que des données plus précises arrivaient des missions solaires comme Ulysse, Virgo-Soho, Yohkoh, etc. et ils seront sans doute encore modifiés à l'avenir.
  8. En fait, je ne sais pas si elles sont complètement obsolètes, précisément parce que je n'ai jamais trouvé Wang 2005 ou les diverses Solanki en données ftp, donc je ne sais dans quelle mesure cela corrige bcp les données habituelles Lean 1995 ou Lean 2000/2004, que l'on peut trouver plus facilement. Le tableau 2.10 de l'AR4 donne 10 exemples de reconstructions depuis Maunder : on voit que les reconstructions Lean 1992, Hoyt Schatten 1993, Lean 1995, Lean 2000, Solanki et Fligge 1999 sont désormais considérées comme non valables car basées sur un mauvais calibrage de la luminosité stellaire, initialement proposé par Baliunas en 1990.A mon avis, cela n'est pas fini, car l'analyse du cycle 23 risque d'amener de nouvelles corrections dans les modèles solaires (et les algorithmes d'interprétation des proxies terrestres). J'ai vu par exemple un papier récent de Frohlich soulignant au passage que sur les cycles 21-23, on n'a pas spécialement de concordance entre le nb de taches solaires au maximum et la TSI... un peu embêtant si c'est confirmé, j'imagine. Euh bonne question Je présuppose que c'est le même chose qu'en sortie de glaciaire (mais en fait là aussi, cela n'est pas si clair, voir le chapitre 6 de l'AR4) : des variations solaires provoquent des variations de température et de stratification océaniques en même temps qu'un accroissement de l'activité végétale, donc un cycle du carbone atmosphérique un peu intensifié avec une capture océanique un peu diminuée... mais c'est flou dans mon esprit, je l'admets. Je pars simplement du "modèle" glaciaire > interglaciaire où l'on a le schéma variation d'insolation > variation de T > variation de CO2, et je suppose que cela se réplique à petite échelle dans les changements séculaires (même si l'amplitude de la variation solaire dans ces changements séculaires et leur influence exacte sur le climat restent finalement peu comprises, et ne sont de toute façon ps les mêmes que les variations orbitales à grande échelle de temps). Bref, je reconnais volontiers que c'est approximatif, j'ai simplement essayé de prendre S&F au mot et de voir si des variations naturelles CO2 sont envisageables. A mon sens, c'est un peu tiré par les cheveux, sauf si l'on a un lien clair entre activité solaire et bilan carbone par le biais de la pompe physique ou de la pompe biologique. Si je devais mettre mon argent dans un pari, je dirais plutôt 10% que 20% /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
  9. Si je prends Etheridge 1998 (CDIAC), l'amplitude maximale observée au cours des 1000 dernières années pour le plus court laps de temps semble entre 1535 et 1615, avec une baisse de 8 ppm en 80 ans (mais ce doit être surtout volcanique, ou peut-être des activités historiques style déforestation que Ruddiman a mis en avant dans ses travaux). Mais si l'on moyenne OM et PAG, donc par exemple les valeurs hautes du XIIe siècle et les basses du XVII-XVIIIe siècle, cela fait plutôt 7 ppm sur plusieurs siècles, comme Meteor le relève. Le problème avec Bard 2000, c'est que ses références choisies pour calculer l'irradiance (Lean 1995, Fligge et Solanki 1998, Reid 1997) ne sont plus à jour, de l'aveu même des auteurs concernés qui ont révisé leur modèle solaire depuis. Hélas, je n'ai pas les données ftp de Wang et Lean 2005 ou Solanki et Krivova 2003 ou Solanki 2005. Raison pour laquelle j'ai reproduit les schémas sur 1000 ans, sans données chiffrées d'irradiance. Dès le départ (post 17), j'ai bien précisé : "Si l'on considère que l'activité solaire du XXe siècle est exceptionnelle au Holocène (travaux d'Usoskin ou Solanki)..." Donc, c'est à partir de cela que je raisonne, à titre d'hypothèse de travail. Sur le schéma 1 de Solanki 2005 ci-dessus, on observe que l'amplitude solaire 1800-2000 est supérieure à toute autre au cours des 1000 dernières années. Environ le double selon le critère choisi (équivalent tache solaire = SN, diversement reconstruit : env. +40 pour la période 1800-2000, env. +/-20 pour les périodes précédentes.) Donc, si je suppose : a- que la variation à la hausse a bien été deux fois plus élevée en deux siècles qu'elle ne l'a été dans les huit siècles précédents, b- qu'un laps de temps court est possible pour les évolutions du CO2 atm hors période industrielle (cf variation CO2 de 8 ppm en 80 ans) 2x7 = 14 ppm ne me semblent absurdes, et cela tombe au milieu des 10-20% de S&W. Mais il faudrait les données de Solanki 2005 pour être plus précis. Et quelqu'un connaît-il des données CO2 pour le Holocène plus précise que Vostok ?
  10. Un point classique de la critique sceptique est le suivant : avec des sensibilités climatiques différentes, variant d'un facteur 2 à 3, les 20 AOGCMs du GIEC arrivent tous à simuler les température de surface du XXe siècle. Comment un tel miracle est-il possible, sinon parce que chaque modèle subit des réglages (tuning) jusqu'au moment où sa simulation colle à peu près ? Réglages qui, évidemment, ressemblent fortement à des paramétrisations ad hoc. Au-delà des cercles sceptiques, la question a été abordée par Jeffrey T. Kiehl (très honorablement connu dans le monde de la modélisation) dans un article des GRL, ci-après. Les deux schémas ci-après montrent le comportement de neuf modèles AOGCM utilisés dans l'AR4 du GIEC et deux modèles de balance énergétique. Sans surprise, on voit que les modèles à sensibilité climatique forte intègrent un forçage anthropique faible (schéma 1). Et on constate que ce sont les aérosols qui servent surtout de variable d'ajustement (schéma 2). Kiehl commente : "Note that the range in total anthropogenic forcing is slightly over a factor of 2, which is the same order as the uncertainty in climate sensitivity. These results explain to a large degree why models with such diverse climate sensitivities can all simulate the global anomaly in surface temperature. The magnitude of applied anthropogenic total forcing compensates for the model sensitivity." Il n'y a pas seulement un facteur 2/3 d'incertitude sur la sensibilité climatique, mais également un facteur 2 dans les forçages anthropiques implémentés dans les modèles. Ce n'est pas très nouveau, tout cela, sauf que cela permet au "commun des mortels" de comprendre un peu mieux ce qui se passe dans les modèles. Là où l'on vante parfois une pure physique dégagée de toute contrainte empirique... on constate qu'il faut encore pas mal de bricolage. En tout cas, le GIEC 2007 a cru bon donner des best estimates pour le forçages, y compris les aérosols, mais on constate que chaque modèle du même GIEC produit sa propre "meilleure estimation", différente de celles des autres. On dira sans doute que la moyenne issue des simulations d'ensemble s'approche de la réalité. Hum... Difficile quand même de trouver cela très satisfaisant. Parce qu'au-delà de ces moyennes ou de ces PDF, il existe une seule vraie valeur pour le forçage négatif des aérosols 1750-présent. Et par définition, cette valeur est susceptible d'invalider une bonne part des sensibilités climatiques estimées. PS : article commenté ici (Climate Audit, anglais) http://www.climateaudit.org/?p=2475 *** GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L22710, doi:10.1029/2007GL031383, 2007 Twentieth century climate model response and climate sensitivity Jeffrey T. Kiehl Climate Change Research Section, National Center for Atmospheric Research, Boulder, Colorado, USA Abstract - Climate forcing and climate sensitivity are two key factors in understanding Earth's climate. There is considerable interest in decreasing our uncertainty in climate sensitivity. This study explores the role of these two factors in climate simulations of the 20th century. It is found that the total anthropogenic forcing for a wide range of climate models differs by a factor of two and that the total forcing is inversely correlated to climate sensitivity. Much of the uncertainty in total anthropogenic forcing derives from a threefold range of uncertainty in the aerosol forcing used in the simulations.
  11. Si tu es dans un système à l'équilibre avec une couche absorbant l'IR, il n'y a ni réchauffement ni refroidissement. Donc tu as ton "bilan nul en global". La question posée (me semble-t-il) est de savoir ce qui se passe quand on épaissit la couche, donc quand le système entre en déséquilibre. A la base de tout ce dont on parle, on a la surface qui se réchauffe en recevant l'énergie solaire, et qui se refroidit par convection ou radiation vers l'espace, ces deux flux étant en accord avec le second principe. Ce qui semble décidément poser problème, c'est la couche atmosphérique : comme elle est plus froide que la surface, tu ne penses pas que l'on puisse avoir le moindre transfert de chaleur de l'atmosphère vers la surface. Est-ce que c'est cela ? (Je reviens au climat, parce que ces histoires de serre cela finit par m'embrouiller ).
  12. Non, l'histoire de la nature exacte du forçage solaire n'est pas pertinente ici. La question est de savoir si Scafetta est fondé à faire l'hypothèse que 10-20% du CO2 atmosphérique récent (1750-présent) provient d'un forçage solaire. Soit 10-20 ppm. Meteor semble penser que c'est inexact, je suggère que ce n'est pas si saugrenu. Si je prends les 1000 dernières années, avant 1750, le CO2 atmosphérique semble varier entre 275 et 284 ppm. Soit environ 9 ppm pour la période préindustrielle récente. http://cdiac.ornl.gov/ftp/trends/co2/lawdome.combined.dat Si je prends le Holocène, donc depuis 10.000 BP, les quatre valeurs disponibles sur le forage Vostok oscillent entre 262 et 284 ppm. Soit environ 22 ppm pour le Holocène. http://cdiac.ornl.gov/ftp/trends/co2/vostok.icecore.co2 Je suppose que ces amplitudes de 9-22 ppm sont essentiellement dues aux variations solaires, et à l'intensification du cycle du carbone liée aux phases de réchauffement. Maintenant, je prends la reconstruction solaire de Solanki et al. 2005. Elle suggère que l'activité solaire est plus forte ces 200 dernières années que les 1000 précédentes (schéma 1), voire que ces 11.000 dernières années (schéma 2). 1. Depuis 1000 ans 2. Depuis 11.000 ans Muscheler et al. 2007 font d'autres calculs que Solanki et al., mais ils parviennent cependant à une activité moderne forte, les valeurs actuelles étant supérieures dans leur reconstruction à celle de la période 1000-1750 (ci-dessous, en gris calcul par Be10, en noir par C14). (J'ai pour l'instant un peu plus confiance dans Solanki 2005, parce qu'il calibre ses reconstructions sur un modèle solaire qui reproduit très bien les variations 1978-présent et parce que le C14 privilégié par Muscheler est un proxy plus ambigu pour l'activité solaire ; mais peu importe ici). Ma conclusion est que l'on peut raisonnablement attribuer 10-20 ppm de CO2 atm à la part solaire du réchauffement modene (comme rétroaction ou effet indirect, donc), compte-tenu des variations observées au cours du Holocène ou des 1000 dernières années et compte-tenu de l'activité moderne plus soutenue de notre étoile. Evidemment, l'activité humaine représente 80-90% de la hausse observée, une proportion qui ne peut que s'amplifier au cours de ce siècle. C'est un simple calcul d'ordre de grandeur, sans référence précise à l'amplitude exacte de la TSI ni aux autres mécanismes indirects d'influence solaire.
  13. Oui mais cela revient au même : les variations de 10-20 ppm au cours du Holocène sont dues à des variations solaires; comme selon Scafetta nous sommes en pleine phase solaire "active" (radiative et non orbitale, mais l'effet est le même sur les T), il est logique de considérer que 10-20 ppm du CO2 atm depuis deux siècles viennent aussi du soleil, le reste étant attribuable aux activités humaines. (Cela dit, je voulais aller sur CDIAC pour vérifier les amplitudes des variations du Holocène que je cite de mémoire, mais leur serveur semble HS pour le moment, donc c'est sous réserve mes propos). Non seulement ce n'est pas sacrilège, mais c'est plus ou moins la conclusion des modèles actuels (je dis plus ou moins, car il n'y a pas à ma connaissance de chiffrage de la part GES dans l'attribution détection, c'est donc quelque part entre 50 et 100%, sans doute tes valeurs puisqu'à part les GES, il n'y a pas de forçage positif majeur dans les entrées des modèles).
  14. Sur le CO2, Scafetta est cohérent me semble-t-il. Si l'on considère que l'activité solaire du XXe siècle est exceptionnelle au Holocène (travaux d'Usoskin ou Solanki) et si l'on observe les variations du CO2 au cours du même Holocène (+/-10-20 ppm depuis 10.000 ans dans les forages), il n'est pas incohérent de considérer que 10 ou 20 ppm de la hausse depuis 1750 sont dus au réchauffement induit par le soleil. Je n'ai pas souvenir que les méthodes isotopiques C12/C13 permettent d'exclure cela, mais je n'ai jamais trop creusé le sujet à vrai dire. Sinon, toute estimation à la hausse de la variabilité intrinsèque ou du forçage solaire revient de facto à minorer la part anthropique du RC moderne. Mais justement, je ne vois pas ce qu'il y a de "sacrilège" à l'idée que le CO2 anthropique pourrait n'être responsable que de 40, 50 ou 60% de ce réchauffement. Pour ce qui est du travail de "corrélation", qui énerve sirius et t'énerve aussi, plusieurs choses. - Les gens qui travaillent sur le soleil (Solanki, Lean, Wang, Frohlich, Lockwood, Usoskin, etc.) sont des physiciens et le gros de leur travail consiste généralement à développer des modèles solaires (lesquels sont en retard par rapport aux modèles du climat terrestre) ; - La même remarque est valable pour Svensmark, Friis-Christensen, Shaviv et les autres qui travaillent sur le lien soleil-GCR, idem bien sûr pour les chimistes et physiciens travaillant sur le lien strato-tropo mentionné par sirius (modèle Hammonia pour citer l'un des plus développés aujourd'hui) ; - en science expérimentale, il n'y a rien de très étonnant à voir une masse de travaux d'observation et de corrélation ; en l'occurrence, s'il existe un mécanisme amplificateur dur forçage solaire, on doit bien essayer d'identifier ses signaux sur le climat (d'où les "avalanches corrélatives" sur les variations solaires et les variations régionales, les oscillations, la réaction des différentes couches atmosphériques ou océaniques, etc.) PS : il existe aussi des kilotonnes d'articles de "modélisation" qui ne font pas avancer d'un iota la physique du modèle, mais se contentent de le faire tourner sur tel ou tel thème, généralement pour en tirer des conclusions peu robustes sur des phénomènes peu centraux. L'inflation générale de publication en sciences climatiques oblige à hiérarchiser l'intérêt des papiers et c'est vrai bien sûr pour le lien soleil-climat.
  15. Oui, c'est ma position. Disons que je soupçonne fortement RC (par exemple) d'avoir un état d'esprit un peu différent, dont témoigne le caractère souvent agressif des articles ou commentaires "solaires". Plutôt quelque chose du genre : le soleil bouge peu (Wang a raison), les T bougent peu avant le CO2 (Mann a raison), donc ces histoires d'effets multiplicateurs de la TSI, ce sont des détails sans grande importance, et en plus ce sont des alibis pour sceptiques visant à remettre en cause la prépondérance du forçage carbonique. Ils ont peut-être raison sur le fond (c'est-à-dire que le soleil est peut-être pas si important dans les variations des 100 ou 1000 dernières années), mais sur la forme, ils donnent le sentiment (contreproductif pour eux) de mal supporter l'idée que l'on envisage un rôle solaire plus important à titre de simple hypothèse de travail. Car au fond, 50% de cause solaire dans le réchauffement 1900-2005, surtout en première partie, ce ne serait pas si révolutionnaire. Enfin, c'est ma lecture "sceptique", elle est donc probablement déformée.
  16. Ben oui mais tout le débat solaire (y compris Scafetta West 2007) tourne de plus en plus autour de cela : comment le climat peut-il être sensible à de très petites variations ? C'est pour cela que S&W ont pris Moberg 2005 d'un côté, Wang et Lean 2005 de l'autre, c'est-à-dire les plus fortes variations de T pour les plus faibles variations de TSI. Cela donne en quelque sorte la "valeur haute" de la sensibilité solaire en l'état des reconstructions. S'ils avaient pris Mann 2005 (variation T faible) et Krivova 2003 (variation TSI plus forte que Wang 2005), cela aurait sans doute conduit à une estimation faible (la fourchette basse de l'influence solaire). J'ai d'ailleurs posé la question à Scafetta sur RC. Il faut rappeler que l'AR4 donne désormais comme meilleure estimation du ∆F solaire 0,12 W/m2 entre 1750 et maintenant. (C'est la correction Wang et al. apportée à Lean 1995 et Lean 2000.) Mais avec une sensibilité "courante" de 0,75°C/W/m2, cela donne une contribution solaire au réchauffement moderne de 0,09°C... c'est-à-dire pas grand chose (12% du ∆T du RC moderne). C'est difficilement compatible avec certaines comparaisons modèles/réel qui concluent que le forçage solaire est plutôt sous-estimé (Stott 2003 pour le modèle Hadley par exemple). L'autre point adressé par Scafetta et West, mais ps tjrs de manière claire en première lecture de leur papier, c'est le pas de temps d'interprétation du signal solaire. Cela rejoint la remarque d'Alain : on peut dire que le forçage solaire change peu depuis cinquante ans (c'est vrai) et on peut dire que le forçage solaire est plus élevé depuis cinquante ans que dans les cinquante années précédentes (c'est vrai aussi, c'est même vrai pour les 250 années précédentes). Alors, qu'est-ce qui est pertinent pour le climat ? On voit sur le graphe que les minima des années 1980 et 1990 restent plus élevés que les maxima des années antérieures à 1940. Si le chauffage solaire est ainsi en hausse, comment évacuer une influence sur les T ? Par définition, cela signifie que l'énergie entrante 1951-2000 est plus importante que l'énergie entrante 1901-50, quel que soit l'ES ensuite. Ensuite, il faut voir quelle énergie est pertinente pour comprendre les variations climatiques : c'est peut-être la TSI, peut-être les UV, peut-être les variations électromagnétiques associées à la TSI...
  17. Là dessus, voir discussion en cours su Real Climate (Scafetta vient d'arriver, cela va peut-être devenir drôle) : http://www.realclimate.org/index.php/archi...logical-sequel/ J'essaie pour ma part d'élucider un mystère, avec Mike Mann (en général, c'est difficile de dialoguer avec lui mais bon). J'ai chargé ses données sur le forçage solaire tropical dans Mann 2005, données issues de Crowley 2000. Voilà ce que cela donne pour le XXe siècle. On voit qu'il y a bien une tendance à la hausse sur tout le siècle, y compris sur la seconde partie du XXe siècle, les valeurs les plus hautes étant dans les années 1980 et 1990 (voir aussi les deux courbes de moyennes mobiles sur deux périodes). En moyenne trentenaire, cela donne : 1910-1939 : 0,218 W/m2 1940-1969 : 0,269 W/m2 1970-1999 : 0,322 W/m2 (Annuellement, les deux valeurs les plus hautes de toute la série (pas seulement depuis 1900, mais depuis 1000 puisqu'il s'agit d'une reconstruction millénaire à la base) sont 1989 et 1990, avec 0,423 et 0,418 W/m2.) C'est pas bézef', mais cela grimpe. Or, RC ne cesse de répéter qu'il n'y a aucune tendance solaire dans la seconde moitié du XXe siècle. Je comprends donc mal pourquoi Mann emploie des données qui contredisent cette assertion. Mann 2005 : ftp://ftp.ncdc.noaa.gov/pub/data/paleo/cl...rcing/mann2005/
  18. charles.muller

    1998-2007

    Oui en effet, si je comprends, ils se contentent de souligner que le métabolisme des humains et de leurs animaux de compagnie accélère le transfert du carbone de la biosphère vers l'atmosphère ou inversement.
  19. Sur le sujet océanique, cette riche page de C Wunsch, notamment le texte : C. Wunsch, R. Ponte, P. Heimbach, 2007. Decadal trends in sea level patterns: 1993-2004 J. Clim., in press, (pdf) La conclusion est assez "décevante", comme le disent les auteurs : les données que l'on a aujourd'hui sont insuffisantes en qualité (par rapport à la variabilité temporelle / spatiale du niveau des mers) pour que les moyennes globales du niveau des mers aient un sens. Voir aussi et surtout cet autre texte, qui est une longue volée de bois vert sur la qualité des modèles actuels de l'océan et leur prétention à faire des projections / simulations correctes avec une physique rudimentaire ou incomplète : C. Wunsch, 2007. The Past and Future Ocean Circulation from a Contemporary Perspective, in AGU Monograph, 173, A. Schmittner, J. Chiang and S. Hemming, Eds., 53-74, (pdf) Je ne sais pas si c'est la proximité de la retraite, mais le célèbre océanographe du MIT n'y va pas vraiment avec le dos de la cuillère ! Site : http://puddle.mit.edu/~cwunsch/
  20. Oui, j'ai réfléchi à ce papier. En même temps, il y a un point qui me turlupine. L'équilibre thermique de la serre est atteint quand l'énergie reçue est égale à l'énergie émise (par conduction ou rayonnement, on suppose qu'il n'y a pas de trous dans le plafond, donc pas de convection vers l'extérieur). Or, si la fuite par rayonnement est bloquée, l'équilibre se fera seulement par conduction de la vitre, et il fera plus chaud dans la serre, non ?
  21. charles.muller

    1998-2007

    Ah non, le bilan carbone est équilibré, pour la vigne comme pour les plants de tabac (je parle de mes émissions personnelles et de mes vilains péchés). Enfin je le croyais : un article récent de Prairie et Duarte, que je n'ai pas eu l'occasion de lire en détail, semble suggérer que nos bilans personnels ne sont finalement pas équilibrés et devraient être intégrés dans le forçage. 3,1 GtC/an pour notre respiration, nos besoins, ceux de nos animaux domestiques, cela me paraît démesurément important :http://adsabs.harvard.edu/abs/2007BGeo....4..215P
  22. En fait, si on parvenait à supprimer totalement la perte par conduction et par convection (une serre parfaite en quelque sorte), la T intérieur tendrait-elle vers l'infini ? Elle recevrait toujours le rayonnement entrant, ne le perdrait pas, récupérerait la totalité de son IR...
  23. En effet, même si les modèles prévoient une non-reprise les étés suivants après une forte baisse estivale, de sorte que les prochaines années seront un test de validité intéressant. D'un point de vue purement physique, que l'océan arctique ait accumulé plus de chaleur en été 2007 change quoi en automne-hiver 2007 et en printemps-été 2008 ? On peur dire l'épaisseur de la glace, mais celle-ci dépend aussi des T et des vents, j'imagine qu'une situation synoptique favorable peut très bien donner des glaces aussi épaisses après l'été 2007 qu'après un autre été. Il serait plus intéressant de comprendre ce que devient exactement la chaleur des couches supérieures de l'océan arctique. Ce qui me gêne en fait, c'est que l'on n'explique ni ne quantifie pas trop les choses dans ce post, on se contente de regarder les mesures de Chapman au fur et à mesure qu'elles tombent. Je ne me penche pas trop sur la physique des glaces, donc je suis très ignorant sur la question ; mais peut-être qqun pourrait-il expliquer en gros les mécanismes, comme Sirius le fait pour l'atmosphère ?
  24. charles.muller

    1998-2007

    Oui, ils ont sans doute rectifié le tir en constatant la transition rapide Nino > Nina, alors que le Nino était in facteur de premier ordre dans la hausse attendue pour cette année. Bon alors qui m'offre une coupe de champagne?
  25. On n'a pas de pot avec toi... le schéma est ambigu /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Le flux de 340 W/m2 ne vient pas du nuage seulement, comme la flèche peut le laisser penser, mais bien sûr de l'atmosphère. La terre surface émet 392 W/m2 en IR, dont 32 filent l'espace (la fenête atmosphérique). L'atmosphère absorbe 360 W/m2 en IR, auxquels s'ajoutent les 81 W/m2 de solaire diffusé (à l'extrême gauche cette fois). Donc, ton atmosphère a absorbé 441 W/m2 : il y en a 207 qui filent vers l'espace (et font l'équilibre entrant-sortant à 239, en ajoutant la fenêtre de 32), 340 qui restent dans le système vers la surface.
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