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Les ondes planétaires pour les nuls
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Questions - réponses sur la météo
Et donc l'onde elle est où dans le baba au rhum ? /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Le chaud-froid, c'est équateur-pôle. La rotation, c'est Coriolis. Et l'onde, c'est la "tendance de fond", comme le thème en musique, la mélodie principale qui revient toujours, ici le tempo que l'on voit se dessiner peu à peu dans l'huile au-delà des turbulences locales ? (Ceci pour "imager" le phénomène en première instance). -
Les ondes planétaires pour les nuls
charles.muller a posté un sujet dans Questions - réponses sur la météo
Bonjour A l'occasion de recherches sur les analyses récentes du couplage stratosphère-troposphère, je tombe souvent sur les ondes planétaires ou ondes de Rossby. J'ai trouvé deux pages d'explication en français : http://euromet.meteo.fr/euromet/french/nwp...00/n2d00009.htm http://www.meteofrance.com/FR/glossaire/de...urieux_view.jsp Comme cela fait intervenir de la météo d'une part, de la dynamique atmosphérique pas toujours accessible au profane d'autre part, j'ai quelques questions supplémentaires relatives à ces ondes. Certains pourront peut-être intervenir comme ils l'avaient fait de manière si utile dans une précédente discussion sur les tempêtes en zone tempérée : - s'il fallait décrire une onde planétaire à un enfant de cinq ans, vous le feriez comment ? - l'onde planétaire est-elle un simple moyen de caractériser des variations de pression / température en rapport avec une circulation zonale déterminée par Coriolis, c'est-à-dire un outil purement descriptif ? Ou l'utilise-t-on pour faire des analyses prédictives et à quelle échéance (ie : si j'ai telle onde à tel moment, je sais qu'il se passera "plutôt" telle chose à tel endroit dans les X périodes de temps venir) ? - les ondes de Rossby proprement dites sont-elles limitées à 500 hPa et sont-elles les seules ondes planétaires, ou ce dernier terme est-il aussi employé pour d'autres phénomènes plus haut (tropopause, stratosphère) ou plus bas (surface, océan) ? - il existe semble-t-il une variabilité saisonnière du nombre et de la vitesse des ondes de Rossby. Existe-t-il aussi une variabilité inter-annuelle ou inter-décennale (plus ou moins d'ondes, plus ou moins rapides)? - un réchauffement climatique est-il censé avoir une influence sur les caractéristiques des ondes planétaires ? Si oui, un réchauffement sur quelles couches ? - les variations cycliques d'irradiance solaire (totale ou spectrale UV) sont-elles susceptibles de faire varier les ondes planétaires et sur quelles couches ? Merci d'avance. Nota : j'ai mis cela en évolution du climat car c'est la perspective qui m'intéresse, mais cela a peut-être sa place en question-réponse sur la météo. Les modérateurs peuvent donc déplacer le sujet s'ils le jugent nécessaire. J'avais fait une recherche "onde planétaire" sur le moteur interne, mais sans succès. -
La pollution ralentirait le réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de jojo13 dans Archives
Pour ce qui est de la moyenne globale, on est de l'ordre du centième °C, donc sans signification. Pour ce qui est des inversions locales, il faudrait creuser les cycles connus (modes annulaires N et S, Nino/Nina, PDO, etc.) et voir si l'on n'est pas simplement en antiphase. J'ignore les téléconnexions de ces oscillations. -
Réchauffement climatique: bon pour la santé!
charles.muller a répondu à un sujet de Seb73 dans Archives
C'est vrai dans l'Hémisphère Nord, où le froid est (de loin) plus meurtrier que le chaud : les pics de mortalité des statistiques épidémiologiques se situent toujours en DJF, pour cause de pathologies cardiovasculaires, de pathologies respiratoires ou de traumatismes (chutes/accidents). La raison évolutive en est d'ailleurs assez évidente : jusqu'à une date récente (env. 50.000 ans), tous nos ancêtres humains et pré-humains (env. 60 millions d'années) ont vécu en zone tropicale chaude. Nos organismes sont donc assez profondément adaptés à un milieu chaud, pas à l'alternance chaud-froid qui caractérise les hautes latitudes. Bien sûr, il y a eu adaptation progressive des migrants "out fo Africa", c'est-à-dire que les moins résistants au froid n'ont pas survécu à l'aventure. Mais aujourd'hui encore, dès que l'organisme faiblit (vieillissement, baisse du système immunitaire, épuisement de la pompe cardiaque ou encrassement des vaisseaux, etc.), le froid est rapidement fatal car il exige un surcroît d'effort de l'organisme pour maintenir l'équilibre thermique interne. Ensuite, il faut voir la hausse des T considérées. Une canicule comme 2003 est également meurtrière, surtout dans les villes où elle se cumule à d'autres stress (pollution) et à l'îlot de chaleur urbain (qui ajoute déjà quelques degrés). PS : si je voulais faire de la "propagande sceptique", je pourrais dire sans trop d'erreur que le réchauffement climatique (par les hivers doux que nous connaissons depuis les années 1980) a sauvé des milliers d'existence chaque année en France, et sans doute augmenté notre espérance de vie moyenne de quelques mois. Mais bien sûr, ce genre de calcul n'est pas intéressant, pas plus que les calculs inverses essayant d'aligner des milliers de morts pour convaincre. Il faut simplement savoir reconnaître les avantages et les inconvénients d'une situation, essayer de les projeter ensuite. La santé publique est habituée à ces calculs coût-bénéfice qui sont assez "froids", mais indispensables dès que l'on raisonne sur une population. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Cela rejoint ma question plus haut. Mais pour le Groenland, un climat plus doux signifie peut-être plus de chutes de neige dans la partie centrale au printemps et en automne - outre l'accélération des glaciers côtiers. En terme de bilan de masse, est-on si sûr que l'adoucissement se traduirait par une aggravation rapide de la perte ? Par ailleurs, je me souviens d'une discussion sur Real Climate d'où il ressortait que pour les simulations d'ensemble des modèles GIEC, le Groenland est la région de l'HN où l'on attend le moins de réchauffement au cours de ce siècle. Du coup, je m'interroge : les mêmes modèles prévoient aussi une diminution de la banquise, sans que cela se répercute sur le Groenland. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Une autre précision que je lis dans Nature (courrier de deux chercheurs, Julia Singo et Rowan Sutton, réagissant à une new de la revue sur la fonte estivale) : la fonte estivale de 2007 ne peut être uniquement rattachée aux températures globales ou mêmes locales ; elle est liée à la distribution des vents ; tout au long de l'année 2007, des conditions exceptionnelles de vent et de pression ont persisté sur l'océan Arctique ; elles s'inscrivent dans une anomalie de circulation plus globale de cet été 2007 dont les causes ne sont pas encore claires ; La Nina joue un rôle certain et important, car les analyses passées montre que cette oscillation prédispose à ce genre de situation et de blocage au pôle nord. Voilà, c'est une traduction "à l'arrache" des éléments essentiels, comme c'est un simple courrier ce n'est pas plus développé. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Oui bien sûr, je trouve que les courbes 1979-2006 des températures comme de la banquise sont significatives. A propos, imaginons que la banquise estivale n'existe plus en 2010, sait-on les effets prévisibles ? Il y a l'hypothèse clathrate d'Alain, il y a une probable diminution des glaces printanières et automnales (mais pas tellement hivernales vu les températures), mais quels sont au juste les autres effets locaux et globaux attendus ? Par exemple, comment cela est-il couplé (ou non) à la fonte du Groenland ? -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Hélas... autant les mois qui viennent seront intéressants à observer, autant les enseignements que l'on en tirera seront faibles. On a beau essayé de "court-termiser" (désolé) le climat sur des bases plus ou moins objectives, on sait bien qu'une année "chaude" ou une année "froide", une banquise en déroute ou une banquise en reprise, ce n'est jamais très significatif. Même dans le cas de la banquise estivale, il faudra un recul de plusieurs années pour voir si la baisse d'englacement devient structurelle. Je rejoins donc les réserves émises par Meteor ici (ou sur Real Climate) : la sélection de tel ou tel indice isolé permet toujours de projeter vers le pire ou le meilleur, mais c'est une vue d'ensemble qu'il faut développer. A notre petit niveau, c'est quasi-impossible, mais la multiplication des posts sur des points précis ayant des données climatologiques reconnues et mises à jour (comme ici la banquise) permet au moins de se faire une idée plus précise, moins fantasmatique. On a quand même un certain nombre de données (Ts, Ttropo, Tstrato, banquise...) qui sont accessibles mensuellement, d'autres (niveau des mers, précipitations, enneigement, fonte glaciers, cyclones...) qui sortent tous les six mois ou tous les ans (avec au milieu des articles scientifiues d'interprétation des données). A la limite, cela vaudrait le coup de "rationaliser" nos échanges ici en consacrant des discussions thématisées et cumulatives où chacun poste les données pertinentes. Sur le modèle de la présente discussion, cela donnerait "Températures et changement climatique", "Cyclones et changement climatique", "Niveau des mers et changement climatique", etc. -
Les cyclones de l'Atlantique Nord depuis 1760
charles.muller a répondu à un sujet de Gallad dans Archives
C'est pour cela qu'ils n'utilisent pas des témoignages historiques, mais des proxies : analyse de luminescence des coraux et analyse de l'abondance des foraminifères planctoniques (Globigerina bulloides, datés au C14 et Pb210), qui reflètent directement ou indirectement la puissance des vents, l'importance des précipitations et les anomalies de SST (et cela en plusieurs points du bassin Atlantique tropical : baie de Cariaco, Iles Mona, Catalina, La Parguera). Comme toujours pour ce genre de reconstruction, les proxies sont d'abord calibrés sur la période où l'on a des observations fiables (assez anciennes dans l'Atlantique par rapport aux autres bassins), puis c'est reconstitué ensuite pour la période antérieure. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Evidemment, c'est une réserve de principe que l'on peut faire sur tous les sujets abordés ici (au moins en projection). Les schémas ci-dessus sont des runs sur le scénario A1B, qui prévoit par exemple 491 ppm de CO2 et 2337 ppb de CH4 en 2040 (je prends cette année comme hypothèse la plus pessimiste pour la banquise estivale). Le CH4, on ne sait plus trop comment ni pourquoi il évolue. Le CO2, cela suppose une hausse continue des émissions humaines, jusqu'à 14,95 GtC/an en 2040 pour A1B. Si le prix des hydrocarbures montait rapidement pour cause de rareté, cela aurait sans doute des conséquences négatives dans un premier temps (recours massif au charbon, y compris liquéfié), mais positive dans un second temps (implémentation rapide des alternatives non fossiles devenues compétitives). Ce qui est certain, c'est que cela changerait la donne pour 2050-2100. Il aurait été intéressant de voir ce que donnent les projections CCSM3 de la banquise pour des scénarios moins "carboniques", comme le B1 ou B2. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Concernant la banquise estivale, un papier de Holland et al. 2006 avait été très commenté, notamment sur Real Climate avec la participation d'un co-auteur (Bitz de mémoire). Ce papier montrait qu'une simulation d'ensemble (CCM3) prévoyait, selon les runs, une disparition de la banquise pérenne entre 2040 et 2080. Tous les runs ou presque annonçaient des chutes assez brutales, mais un peu plus tard (au plus tôt dans la décennie 2010 selon un run). Deux choses : - la précocité des 'seuils" n'est pas exactement synonyme de précocoté de disparition de la fonte (le run 7, plus linéaire, aboutit à une quasi-disparition un peu plus tôt que le run 6, à seuil proche) ; - aucun run ne prévoyait une reprise dans les années suivantes : une fois la chute opérée, on ne revient pas au niveau de l'année précédente, au mieux cela remonte un peu, mais généralement cela continue à descendre. On va avoir en 2008 une expérience en direct : le réchauffement de l'océan et l'amincissement de la glace sont-ils des facteurs inexorables de déclin d'une année sur l'autre? Pour ma part, je ne parierais pas. D'après les échanges de-ci de-là, j'ai cru comprendre que le facteur d'extent estival est avant tout l'état de la glace printannière. S'il y a des conditions synoptiques favorables (vent, courants, température surface), on ne peut exclure que l'été 2008 ou 2009 revienne à des valeurs proches des années 2000-2005. Mais quoi qu'il en soit, la très forte anomalie 2007 va permettre de mieux comprendre la dynamique de formation / disparition des glaces quand tous les paramètres d'observation seront réunis. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Je lis dans le communiqué de presse de Tara : C'est un peu ennuyeux, pour la crédibilité des rédacteurs, d'affirmer que les modèles ont du mal à faire des prévisions fiables et de s'avancer soi-même sur de telles prévisions. On peut bien sûr faire plein de critiques aux modélisateurs (je ne suis pas toujours le dernier dans cet exercice), mais il faut quand même reconnaître à la base que les gens travaillant sur l'Arctique connaissent leurs données climatologiques de court et long termes, maîtrisent quelques rudiments sur la circulation océan-atmosphère, n'ignorent pas la complexité des forçages en zone polaire et subpolaires, essaient d'intégrer à tout cela et en surcroît la dynamique des glaces, qui n'est pas une mince affaire. Affirmer du haut de son ponton affrété par Agnès B que l'on a sa propre petite idée sur le devenir proche de l'Arctique, cela manque un peu de recul. -
Cette brève en français pour les non-anglophones (c'est bien une publicaton PNAS et non Nature comme écrit ci-dessous) : GÉOLOGIE La météorite tueuse de mammouths Selon une hypothèse présentée en mai lors de la réunion de l'American Geophysical Union ( AGU ), au Mexique, et publiée ensuite dans la revue Nature , un astéroïde aurait percuté la calotte glaciaire de l'hémisphère Nord il y a 13 000 ans. Ce cataclysme aurait entraîné la disparition de la mégafaune américaine ( mammouths, chevaux, paresseux géants, mastodontes ) et affecté les populations dites de Clovis habitant l'Amérique du Nord ( lire S. et A. n ° 722, avril 2007 ). Cette hypothèse prend appui sur la découverte, en 50 endroits différents du continent nord-américain et sur le site de Lommel, en Belgique, d'une couche noire riche en carbone et éléments spécifiques aux impacts extraterrestres : sphérules carbonées, grains magnétiques, iridium, etc. Cet événement pourrait également expliquer, selon les auteurs, le refroidissement majeur constaté entre -12 900 ans et -11 500 ans ( -2 ° C à -10 ° C ), appelé Younger Dryas . Le catastrophisme reste décidément à la mode. Pour rendre compte d'un événement mal compris, on évoque volontiers le choc d'un astéroïde, l'hypervolcanisme ou un super-déluge... Cette théorie suscite néanmoins de nombreuses réserves. « La grande extinction de la fin du pléistocène a été plus forte dans des continents très éloignés de l'Amérique du Nord, et donc du point de chute supposé de l'astéroïde » , rappelle Claude Guérin, paléontologue spécialiste de la faune américaine à l'université Claude-Bernard de Lyon. Bernadette Arnaud Sciences et Avenir *** Pour ma part, je doute un peu de la portée climatique de l'éventuel impact de météorite en Amérique du Nord. Le Dryas récent s'inscrit à ma connaissance dans la continuation de changements climatiques rapides au cours du dernier glaciaire, dont les événements de Dansgaard-Oeschger et Heinrich sont les exemples les mieux documentés (sauf que le Dryas intervient en phase avancée de déglaciation, sa signature diffère). Il semble que ces événements suivent une cyclicité (environ 1500 ans) et sont amplifiés dans le bassin Atlantique (Rahmstorf 2003). Les hypothèse avancées sont des oscillations longues de la thermohaline, une influence de la Lune, un forçage orbital solaire... mais rien de concluant pour le moment.
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Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Le problème des 5-7 °C, c'est d'avoir une valeur absolue de référence pour juger de l'anomalie. Je n'ai rien trouvé à ce sujet. Sur les réanalyses NCEP-NCAR, une carte des SST (la "peau") pour la période juillet-septembre et pour 1990-2006 montre une valeur moyenne située entre 0 et -5 °C au dessus de 80°N, avec quelque zones à 0-5°C ou même 5-10°C entre 70 et 80 °N (nord et est de la Scandinavie). Mais c'est très imprécis de même que la remarque du chercheur rapportée par le journaliste (il fait état d'un pic à 5-7 °C mais cela ne donne ni la zone observée, ni la période d'observation, ni la moyenne sur la période d'observation, ni la moyenne habituelle sur la zone). Donc c'est assez tape-à-l'oeil. -
Je ne puis que répéter ce que j'ai dit plus haut : la température de surface est utilisée pour la sensibilité climatique et pour les projections du GIEC, parce que ce sont les grandeurs qui nous intéressent (en tant qu'humains vivant en surface et désireux de connaître l'évolution de notre climat sur ce point) et dans ce cas, toutes les rétroactions sont prises en compte. Cela concerne alors l'ensemble de la machine climatique et aboutit à une certaine T d'équilibre en surface quand les océans, les terres, les glaces, l'atmosphère, la vie, etc. ont réagi au forçage, donc transformé à nouveau le bilan radiatif et son effet thermique : s'il y a une fourchette large de 2-4,5 °C c'est justement parce qu'un grand nombre de facteurs doivent être intégrés pour ce calcul-là. Mais quand on analyse comme nous le faisons l'effet instantané d'un forçage toutes choses égales par ailleurs, pour avoir un premier ordre de grandeur, on ne fait pas tous ces calculs complexes, on veut juste savoir quelle énergie il y a en plus dans le système et l'on se met TOA. Quand on parle d'un forçage solaire, par exemple, c'est l'irradiance totale évaluée à l'entrée du système. Pareil pour le 2xCO2 qui nous occupe : c'est en entrée/sortie que l'on regarde ce qui se passe, c'est donc à ce point d'équilibre que l'on prend la température de référence si l'on veut faire le calcul du ∆T avec la formule proposée par le GIEC. Note bien que je n'ai aucune légitimité particulière à expliquer cela, on se trompe peut-être tous (enfin certains j'en doute), mais c'est simplement la conclusion logique que je tire pour ma part de nos échanges ici. Concernant l'équation, il me semble que Météor a vu juste et l'a expliqué plus haut : certes, l'auteur prend Ts dans l'équation que tu extrais, mais il adjoint à Ts un coefficient d'émisivité dont il explique plus haut (en 4-16) et plus bas (en 24-25) la construction. Ce coefficient aboutit à prendre en compte de manière simplifiée l'atmosphère (donc, pas la surface seulement) - et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle l'auteur aboutit à une valeur différente de la tienne pour le ∆T consécutif à un ∆F2xCO2 sans rétroaction.
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(Pour Meteor) L'émissivité epsilon telle que tu la calcules, c'est bien au départ un coefficient permettant de faire coïncider le flux partant de la surface (calculé à partir de Ts 288 K) et le flux sortant TOA (240 W/m2), cela sans aucune considération pour ce qui se passe réellement entre la surface et TOA ? Si tel est le cas, on retombe forcément sur nos pieds puisque cela revient à prendre le flux sortant TOA, non ? C'est une méthode qui permet simplement de conserver Ts comme référence dans le calcul, mais en considérant que c'est le flux sortant qui importe (donc que Ts doit être pondérée d'un coeff. y parvenant, à ce flux sortant).
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Merci de l'explication simplifiée, que je vais avoir en tête en lisant de près le papier. En effet, cela semble finalement assez classique. Ce qui est intéressant dans leur courbe, et ce qu'ils soulignent dans leur propos, c'est qu'elle montre "immédiatement" la difficulté intrinsèque à réduire la fourchette, vu que de petites incertitudes sur f (la rétroaction ou l'amplificateur opérationel, distribution en bas) se traduisent vite par des grandes incertitudes sur S (sur la sensibilité ou le gain) dont la courbe prend une pente quasi-exponentielle. Or, réduire l'incertitude sur f est justement une gageure en raison de la complexité intrinsèque des mécanismes concernés (évaporation, condensation et précipitation = cycle vapeur d'eau et nébulosité, notamment dans les cellules convectives tropicales, auxquels s'ajoutent plein de petites rétroactions secondaires de type glace ou végétation qui apportent autant de petites variations à la valeur finale de f). Il faut aussi voir que plus l'on rajoute de "modules" aux AOGCM (par exemple le couplage avec le cycle du carbone), plus les incertitudes sur f augmentent, plus il est difficile de réduire les fourchettes de S (leurs valeurs hautes, celles qui inquiètent). Evidemment, chacun va tirer la conclusion plus "pratique" qui l'intéresse. Ainsi, le sujet est débattu depuis hier soir sur Real Climate, où l'on souligne in fine que le seuil de 450 ppm est un objectif symbolique, mais que le moins sera le mieux quoiqu'il advienne vu l'existence d'un risque lourd difficilement anticipable. Dans un entretien au New Scientist, Pielke conclut pour sa part que les modèles actuels sont dans l'incapacité structurelle à remplir leur cahier des charges, à savoir réduire l'incertitude pour aider à la décision politique, vu que leur objet est trop complexe. RC : http://www.realclimate.org/index.php/archi...gswitch_lang/fr NS : http://environment.newscientist.com/articl...redictions.html
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Ah juge, moi, jamais ! Avocat à la rigueur, j'aime bien plaider les causes perdues Non sérieusement, je ne peux rien juger du tout dans ces échanges parce que je n'ai pas la connaissance ad hoc au départ, juste celle qui découlent de nos débats et de mes lectures, ce qui n'est évidemment pas comparable avec ceux dont c'est la formation et la profession. Ce qui m'inquiète d'avance, c'est quand on va passer du forçage à la sensibilité, parce que si on discute pareillement et une à une les rétroactions, on n'est pas sorti de l'auberge ! Mais enfin, c'est intéressant. PS : Je signale d'ailleurs aux abonnés de Science un papier original sur la sensibilité climatique. C'est original (par rapport à ce que je lis d'habitude du moins) parce que les auteurs ont une approche purement analytique de la question, et qu'ils déduisent en substance (si j'ai bien compris) que l'on est condamné à une incertitude assez forte, c'est-à-dire à des courbes de fonction de densité de probabilité assez larges (notamment du côté des valeurs hautes de la sensibilité). La raison selon eux tient à la relation asymétrique entre S (la sensibilité) et f (le feedback positif quel qu'il soit), où lorsque f tend vers 1 (au sein d'une distribution gaussienne), S tend rapidement vers l'infini. Ce que résume le schéma ci-dessous (mais il faut lire attentivement le papier, ce que je n'ai pas encore fait, et il est assez trapu). Donc, ils font une prédiction : vu comment fonctionnent le système climatique et les modèles actuels, la fourchette du prochain rapport GIEC ne sera pas très différente de celui de 2007. Qui n'était pas lui-même très différent de ceux de 2001 ou 1995... Science 26 October 2007: Vol. 318. no. 5850, pp. 629 - 632 DOI: 10.1126/science.1144735 Reports Why Is Climate Sensitivity So Unpredictable? Gerard H. Roe* and Marcia B. Baker Uncertainties in projections of future climate change have not lessened substantially in past decades. Both models and observations yield broad probability distributions for long-term increases in global mean temperature expected from the doubling of atmospheric carbon dioxide, with small but finite probabilities of very large increases. We show that the shape of these probability distributions is an inevitable and general consequence of the nature of the climate system, and we derive a simple analytic form for the shape that fits recent published distributions very well. We show that the breadth of the distribution and, in particular, the probability of large temperature increases are relatively insensitive to decreases in uncertainties associated with the underlying climate processes. Department of Earth and Space Sciences, University of Washington, Seattle, WA 98195, USA. Le papier : http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/318/5850/629 Son comment : http://www.sciencemag.org/cgi/content/full/318/5850/582
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Je crois que c'est sur ce point où je ne suis pas d'accord avec toi (voir post ci-dessus). > Si tu calcules la sensibilité climatique à 2xCO2, oui, tu t'intéresses aux T surface car c'est ainsi qu'elle se définit (l'équilibre à la surface après toute les rétroactions). > Mais si nous sommes dans le calcul que tu proposes au départ (le ∆T instantané pour un ∆F TOA sans rétroaction), alors c'est bien l'ensemble du système qui est concerné, et non pas une couche particulière. La T d'équilibre de référence est alors celle du système dans sa situation d'équilibre radiatif (le flux entrant-sortant TOA, c'est-à-dire "vu de l'espace" selon l'image assez parlante de sirius).
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Si l'on parle de chose différentes, cela ne va pas être simple. Au départ, Gallad voulait calculer le ∆T pour un ∆F donné de CO2 (doublement). Et cela toutes choses égales par ailleurs, donc sans savoir comment se répartit l'énergie du ∆F ni ce qu'elle enctraîne comme rétroaction sur une partie donnée du système. La présente sous-discussion est partie de ce post (Gallad, tu me corriges si je me trompe) : /index.php?s=&showtopic=22153&view=findpost&p=579310'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?s=&a...st&p=579310 et concerne le choix T = 288 dans la dérivée de S-B. Puisque précisément Gallad ne prend pas en compte la répartition de l'énergie dans le système et qu'il fait un calcul instantané (donc on met de côté les rétroactions), on est bien obligé à mon sens de prendre la T instantanée telle qu'elle se calcule en entrée-sortie du système analysé, TOA. Sinon, pourquoi prendre comme référence la T à la surface, pas celle des fonds océaniques ou de la moyenne tropo ou de ce que l'on veut ? Enfin, c'est comme cela que je le comprends, mais c'est en effet assez ardu. (Le seul enjeu de calcul, c'est finalement de savoir si cela fait 0,7 ou 0,9 °C avec les formules du post initial de Gallad ; mais évidemment, le vrai enjeu est plutôt de clarifier nos réflexions sur les affaires de forçages et de rétroactions).
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Les cyclones de l'Atlantique Nord depuis 1760
charles.muller a répondu à un sujet de Gallad dans Archives
Oui, merci de ces nouveaux graphiques (je n'avais pas non plus pris garde au fait que c'était tout l'HN... mais du coup je ne comprends pas très bien, cela signifie-t-il que les bassins sud des océans tropicaux ne font pas partie des stats?). Il faut rappeler au passage que les cyclones Atlantique sont très médiatisés car ils touchent les Etats-Unis, mais qu'ils ne représentent que 10 à 15% des cyclones selon les années. Si l'on raisonne en terme de tendance globale, le premier schéma est donc plus parlant pour l'HN puisqu'il intègre tous les bassins : on voit une claire croissance de l'ACE jusqu'en 1992, un déclin depuis. -
Les cyclones de l'Atlantique Nord depuis 1760
charles.muller a répondu à un sujet de Gallad dans Archives
Merci des infos. Je peux me tromper, mais je crois aussi me souvenir qu'en début d'année, en plein hiver chaud, Michael Mann prédisait lui aussi sur Real Climate une saison plutôt dantesque (avec la manière souvent agressive qui est la sienne dans les débats). Je verrais si je retrouve cela, pour la petite histoire. Sinon, il serait intéressant d'analyser ce qui n'a pas collé dans les facteurs prédictifs de la NOAA. A-t-on des infos sur les autres bassins tropicaux ? -
En fait, là on est dans une sous-discussion ouverte par Gallad sur le calcul de 2xCO2 hors rétroaction (atmosphère, surface et océan inertes), selon une formule simplifiée proposée par le GIEC. Le problème de cette sous-discussion, c'est la T de référence à l'équilibre pour faire le calcul et ton choix me semble plus logique (puisque le système en question s'équilibre à 240 W/m2 entrant/sortant TOA et que l'on s'intéresse à la dimension radiative). En effet, la sensibilité climatique est un autre débat, où là plus rien n'est inerte et ce sont donc toutes les rétroactions dynamiques à 2xCO2 (ou à n'importe quel forçage équivalent) qui entrent en ligne de compte pour calculer une température de surface à l'équilibre. Cette sensibilité climatique reste le débat principal (un forçage radiatif "toutes choses égales par ailleurs", ce n'est finalement pas très intéressant puisque ce n'est pas ainsi que fonctionne l'objet d'étude, à savoir le climat).
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Oui, mais là on parle d'un doublement CO2 toutes choses égales par ailleurs, avec 3,7 W/m2 au sommet de l'atmosphère et de ce que cela rajoute dans le système (la T à l'équilibre est donc dans le calcul de sirius la T eq. rad. de ce qui entre / sort dans le système, si j'ai bien suivi, que tu calcules donc à partir d'env. 240 W/m2 = IR sortant = rayonnement entrant minus rayonnement réfléchi). La sensibilité climatique, c'est en effet une évaluation des températures de surface en transitoire ou à l'équilibre, avec les rétroactions. Tu as raison, ce détail est important, parce que si cela se réchauffe plus en troposphère, l'humain est déjà moins concerné. Parmi ces rétroactions, tu en as justement qui concernent l'évolution attendue du gradient thermique de la colonne verticale (lapse rate dans la littérature). Il ne faut pas seulement prendre en compte le transfert radiatif (la saturation IR des couches selon l'H2O et autres GES), mais aussi le transfert convectif.
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Tout est un peu lié à mon sens : si le climat est plus sensible que prévu aux variations solaires (par rétroaction du rayonnement cosmique / nébulosité, par irradiance UV en strato ou par tout autre mécanisme encore non conceptualisé) et s'il est corrélativement moins sensible que prévu au CO2 (ou dans les fourchettes basses), on peut avoir un réchauffement "acceptable" d'ici 2100, surtout si le soleil entre en phase calme après l'activité forte du XXe siècle. A ce propos, le travail de Lockwood et Fröhlich 2007 (réf ci-dessous) a souvent été rcensé de manière rapide pour dire que le soleil est "hors de cause". Or, quand on lit vraiment le papier, la moitié est consacrée à dire que les proxies concordent bien (Be10, C14, grains détritiques, tâches solaires, ec.), que les réactions passées du climat suggèrent une réponse dépassant les simples variations d'irradiance totale, que le soleil a une influence notable jusqu'en 1950, qu'il est stable depuis 1980 (donc sans lien radiatif direct avec la pente des années 1980-1990) etc. Bref, un papier que je trouve assez constructif, finalement. Proc Roy Soc A Mike Lockwood1, 2, Claus Fröhlich3 Recent oppositely directed trends in solar climate forcings and the global mean surface air temperature Issue Volume 463, Number 2086 / October 08, 2007 Pages 2447-2460 DOI 10.1098/rspa.2007.1880 (On le trouve en pdf en googleisant le titre)