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charles.muller

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  1. Merci du rappel. Plusieurs points cependant. Que les oscillations aient un effet local, je n'en doute pas (comme l'AMO et les 15% en Europe occidentale). J'ignore en revanche : - si elles ont vraiment un effet global (par exemple, si une oscillation positive est associée à une oscillation négative, le bilan peut être nul, c'est juste une répartition spatiale différente du même contenu de chaleur océanique et dans ce cas, la contribution de la variabilité naturelle à la hausse des T est nulle) ; - si l'on a contraire des phases positives cohérentes et trentenaires suivies de phase négatives cohérentes et trentenaires, ce que tu sembles suggérer (dans cette hypothèse, et par exemple sur 1950-2005 où l'on attribue actuellement aux GES l'essentiel du RC, on est peut-être passé d'une phase négative 1950-1980 à une phase positive 1980-2010, mais j'aimerais alors savoir si une quantification du ∆T global attribuable aux oscillations (-) > (+) est possible dans un modèle) ; - si l'ensemble des oscillations habituellement citées sont associées, c'est-à-dire qu'elles co-varient de manière cohérente, quel est au juste le facteur de covariance, c'est-à-dire quel mécanisme physique précis de la circulation O-A est à l'origine de l'ensemble des oscillations ? Ainsi, les corrélations que tu avances avec l'activité solaire ne donnent pas de mécanisme : pourquoi et surtout comment le soleil aurait-il une influence cyclique sut telle ou telle oscillation ? C'est peut-être lié aux échanges stratosphère-troposphère, qui sont pas mal étudiés depuis quelques temps et où le soleil est plus influent (à cause des variations UV fortes entre les cycles), mais je ne vois pas trop comment cela modifierait les échanges de chaleur à la surface entre océan et atmosphère (par le régime des vents et des courants ?). Il y a aussi l'effet du soleil sur le contenu de chaleur océanique, qui varie peut-être spatialement selon les cycles. Quoiqu'il en soit, je ne connais pas de théorie au sens fort de la variabilité, c'est-à-dire pas seulement son constat et des corrélations, mais un ensemble d'hypothèses explicatives et prédictives.
  2. Cela m'intéresse aussi tu t'en doutes /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Il me semble que cette stabilisation comme le "bruit" auquel tu fais allusion plus haut renvoie à la variabilité intrinsèque du climat. Celle-ci s'inscrit dans des cycles (ENSO, AO, etc.) dont on a montré une quasi-périodicité, qui agissent apparemment comme des attracteurs de Lorenz, que l'on peut décrire de manière synoptique, que l'on a corrélés à des tas de choses (dont le soleil bien sûr, champion toute catégorie de la corrélation /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">), dont on observe les téléconnexions... mais dont on ne connaît finalement pas vraiment le mécanisme (à savoir les questions de base : pourquoi cette périodicité et quelle amplitude pour ces oscillations hors forçage ?). Les candidats favoris sont les océans et le soleil, mais à ma connaissance, on n'a pas en effet de "théorie unifiée" de la variabilité décennale ou pluridécennale. PS : j'ignore même si l'on peut estimer aujourd'hui la part de cette variabilité dans la tendance des Ts. Par exemple, peut-on répondre à la question : quelle est la part (en fourchette) des ENSO dans le ∆T 1960-80 (Enso plutôt faibles) par rapport à 1980-2000 (ENSO plutôt forts) ? A moins que cela ne joue pas du tout et que ce soit un "jeu à somme nulle", je l'ignore en fait.
  3. En fait, tout le monde "se réfugie" d'un côté ou de l'autre des incertitudes - soit en disant que l'on en sait bien assez pour statuer sur la gravité de la situation, soit en disant le contraire. La seule chose qui ne fait (presque) pas débat, ce sont les observations. Et elles ne sont pas alarmantes : à plus de 80% d'un doublement en équivalent CO2, on a gagné 0,7-0,9 °C en moyenne et en réponse transitoire. Cela pour 1850-2006, avec une activité solaire dont les spécialistes conviennent qu'elle a été plus forte au XXe siècle (y compris sa seconde moitié) que dans les siècles précédents. C'est finalement peu et le seul facteur permettant d'obtenir une sensibilité transitoire élevée, ce serait les aérosols autre que la suie. Or, tout le monde reconnaît à commencer par le rapport GIEC qu'il s'agit d'un domaine où l'on est en faible niveau de compréhension. Difficile de ne pas être sceptique quand la condition empirique d'une sensibilité forte est aussi celle qu'on connaît le moins. A mon sens, le réel inverse la charge de la preuve : si l'on pense que le climat moderne a une forte sensibilité au CO2 (en transitoire et à l'équilibre), il faut le "démontrer" plus efficacement qu'on ne le fait aujourd'hui. Comme je doute que l'on y parvienne, je fais finalement confiance au réel pour départager les protagonistes sur 2007-2020. Vu les moyens d'observation désormais en place à l'échelle globale, ces années vont en effet permettre de comparer bien plus précisément la pente des T surface, T tropo et T océaniques avec l'ensemble des forçages susceptibles de l'expliquer. On verra donc si la pente assez forte 1977-2006 se poursuit, s'infléchit ou change de signe. Dans le premier cas, cela devrait faire taire les sceptiques. Dans le second, cela plaidera pour une sensibilité moyenne à élevée selon la pente, il y aura encore des débats. Dans le troisième, cela donnera raison aux sceptiques. Non ? PS : je reviens dès la semaine prochaine sur le "thermostat" analysé plus en détail.
  4. Non, je ne peux pas tellement préciser : je me contentais de poser le "cahier des charges" politique/économique qui me semble le plus raisonnable. Mais concevoir les réformes ou mesures que cela demande, c'est un métier à part entière. Je réponds quand même pour ne pas botter en touche : 1) c'est intéressant, chacun peut s'exprimer là-dessus : quelles évolutions du climat réel justifient selon vous des mesures urgentes ? Je vois deux indices assez simples : la pente du RC par rapport aux fourchettes des modèles (en fait, je suggère au préalable des modèles ad hoc qui se concentrent sur la prévi rapprochée 2000-2050, car les modèles projetant à 2100, 2200, etc. ne sont pas très efficaces en terme de décision... ni à mon avis de prévision !)* ou si la hausse du niveau des mers s'accélère durablement au-dessus d'un seuil annuel. Le tout révisable tous les 5 ou 10 ans. 2) les contraintes dépendent du mécanisme choisi à la base (si taxe : taxe plus importante ; si marché, droit d'émission inférieur donc obligation plus rapide de négocier les émissions supplémentaires). 3) le laps de temps dépend de la nature de la contrainte, du coût du fossile et des alternatives disponibles. Difficile de répondre ce qu'il en sera en 2010, 2020 ou 2030. (*) Question au passage : pourquoi ne fait-on pas déjà des prévis plus rapprochées mais plus précises (avec plus de puissance de calcul, etc.) que 2100 ? Après tout, prévoir sur 50 ans c'est déjà un exercice climatique et non météorologique, c'est-à-dire supposé peu dépendant des conditions initiales.
  5. Cela ne me semble pas tellement contradictoire : on a fait le nucléaire ou programmé ITER sans réelles contraintes climatiques, juste parce que l'après-fossile est un souci récurrent depuis un siècle (l'hydrogène, la fusion, le bioarburant, le solaire c'est finalement ancien comme idées), que ce souci est devenu bien plus actif après les premiers chocs pétroliers des années 1970, qu'il le devient plus encore aujourd'hui avec un baril à 100 $ sans cause précise, qu'il le sera sans doute plus encore en 2020, etc. Je le disais, les décisions énergétiques ont leur logique propre. En effet, les contraints économiques sont aujourd'hui beaucoup plus réelles et immédiates que les contraintes climatiques : il est notoire qu'une crise économique se traduit vite par des troubles (inégalités, exclusions, extrémismes, guerres, etc.). Alors que des cyclones un peu plus intenses "more likely that not" en 2100, cela pèse peu pour le moment (et cela pèse peu objectivement quand on doit "gérer" une société en 2007). On peut le regretter, mais tout le monde (toi, moi, les autres) dépend de cette économie pour vivre : sans revenu ou retraite ou allocation, on vit très très mal, bien plus mal qu'avec deux degrés de plus ou de moins. Cela ne signifie pas qu'il faut sacrifier le long terme au court terme. Plutôt qu'il faut être progressif dans les changements économiques importants, sauf urgence manifeste.
  6. Ma première remarque à chaud, c'est bravo pour la synthèse ! Je vais lire cela plus en détail.
  7. En fait, je ne trouve pas tellement que cela soit si difficile. Tout réside dans le temps que l'on s'accorde et la méthode que l'on emploie. Disons qu'il faut parvenir à un consensus minimum sur les points suivants : - le RC peut avoir des conséquences catastrophiques - il importe de continuer à améliorer notre compréhension et nos observations du climat - les décisions doivent / devront être proportionnées au risque modélisé ou constaté. Une fois cela établi, la seule chose qui pose vraiment problème, c'est l'ambiance artificielle d'état d'urgence créée par la frange la plus alarmiste (sans doute minoritaire, quoique très visible médiatiquement) des experts du climat. Cet état d'urgence exige en effet de prendre des décisions à la fois massives (en terme de réduction) et rapides (en terme de calendrier), cela dans la situation d'incertitude que l'on connaît. Mais cela n'a pas lieu d'être, et c'est d'ailleurs contraire au fameux principe de précaution avancé comme justification (car toute mesure massive et rapide a elle aussi ses incertitudes, donc ses risques). Comme je l'avais écrit je ne sais plus où, cela devient du principe de précipitation : on prend une climatologie locale inquiétante qui passe dans l'actualité et on fait un communiqué pour dire qu'il faut réduire vite, vite, vite, et fort, fort, fort. Cette espèce d'agitation permanente devient contreproductive à force d'être répétitive - et aisément contredite par d'autres climatologies locales peu alarmantes. Que Greenpeace ou les Amis de la Terre fassent cela, ce n'est pas très dérangeant, c'est leur job de lobbyiste. Que les chercheurs s'y mettent, cela rompt quelque peu le présupposé d'objectivité et de pondération qui entoure leurs travaux. Donc, pour en revenir au point discuté, la non-urgence de la décision tient du bon sens : contrairement à l'ozone et aux CFCs, nous ne sommes pas dans une logique du tout ou rien (interdire), mais dans une logique de progressivité (réduire l'intensité carbone au minimum, les émissions carbone au mieux). Or cette progressivité peut très bien être indexée en douceur sur la gravité des changements climatiques tels qu'ils sont observés et modélisés. En d'autres termes, on y verra tout bêtement plus clair en 2010, en 2015, en 2020, etc. Et il sera toujours temps de contraindre nos décisions dans un sens plus rigoureux car c'est à l'échelle du siècle - et non pas des quelques années au mieux et quelques mois au pire de l'actualité - que se joue l'enjeu climatique. Enfin, la question climatique est étroitement associée à la question énergétique, qui possède ses propres logiques de décision. Quand la Commission européenne a fixé ses objectifs de réduction d'émission carbone dans son récent plan énergie 2000-2050, elle les a motivés par le réchauffement climatique, mais aussi bien par la nécessité d'indépendance énergétique et par l'incertitude sur l'évolution du fossile. On peut très bien approuver les deux derniers motifs sans cautionner le premier. Plus généralement, vu le temps d'implémentation des alternatives énergétiques, il vaut mieux se préparer dès maintenant à l'après-fossile, ce qui est d'ailleurs déjà fait un peu partout dans le monde et ce qui se fera de plus en plus si le fossile continue de perdre son avantage compétitif en terme de coût. Bref, pour conclure, reconnaissons que nous avons du temps en cessant le chantage infondé à l'urgence, mettons au point une méthode souple susceptible d'avoir l'accord des poids lourds (Asie, Amérique) et incluant le principe de contraintes plus fortes en cas d'évolution grave : la dimension politique / économique du climat ne sera plus un vrai problème. Il restera la dimension scientifique, qui est bien sûr la plus intéressante.
  8. Tu trouves cela dans le résumé pour décideur AR4 du GIEC : La plupart des données sont assez incertaines, comme l'indiquent les niveaux de vraisemblance des observations ou des prédictions. Même pour les cyclones, c'est encore très débattu. Il n'est pas certain que le RC ait une influence vraiment significative sur la fréquence et l'intensité à l'avenir. Et pour les trente dernières années en global, c'est encore douteux, il n'y a en fait que le bassin Atlantique où l'on a repéré une tendance nette.
  9. A mon avis, c'est là que cela se joue dans ton exemple : Monsieur C, quand il se pointe, il prélève dans ce ruisseau : avant, madame T renvoyait tout à la rivière ; monsieur C emplit sa mare intermédiaire, puis n'en renvoie désormais qu'une moitié vers la rivière et reverse le reste à madame T. Laquelle voit donc le niveau de sa mare augmenter d'une moitié de la mare de monsieur C. Mais le petit Thomas a tort quand il dit : Si justement, le niveau de la mare de madame T n'est pas fixé, il peut très bien augmenter. Notamment si monsieur C stocke du jus d'orange et lui renvoie. Surtout dans l'opération, monsieur C n'a pas simplement pris une partie du jus d'orange de madame T pour lui (jeu à somme nulle), il a en réalité augmenté la quantité totale de jus d'orange du robinet pouvant être stockée, en créant une seconde mare de stockage dans le système. Comme il est généreux, et comme il s'est quand même incrusté grave le sala*d /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">, il partage la moitié des bénéfs avec madame T, c'est-à-dire que sa mare sert à faire monter le niveau de celle de madame. Et lui ne renvoie à la rivière que ce que madame renvoyait avant, donc le surplus de jus d'orange reste désormais dans le système des mares. Mais bon, je ne sais pas si c'est très pédagogique, ces mares de jus d'orange. Je verrai un truc du genre : Thomas est dans sa cour de récré. On lui donne dix ballons par dix ballons, gonflés avec un gaz plus léger que l'air. Il doit les lâcher pour les faire partir vers le ciel. Ce qu'il fait sans difficulté au début du jeu, il a toujours dix ballons dans les mains, mais dès qu'il les lâche, ils s'envolent. Et puis on complique la règle et on met un filet à maille large au-dessus de Thomas : le filet laisse partir 5 ballons, mais il y en a cinq qui restent. Thomas s'aperçoit qu'il n'arrive plus à envoyer tous ses ballons vers le ciel (c'est l'ES, la radiation). Les ballons s'accumulent en bas à cause du filet et Thomas est désespéré. Heureusement, on complique encore les règles : quand il y a trop de ballons en dessous, le filet se met à grimper (c'est la convection) et une fois plus haut, il relâche à nouveau dix ballons (c'est l'équilibre). Thomas s'aperçoit donc au bout d'un moment que le filet l'oblige à avoir un peu plus de ballons au-dessus de lui, même s'il finit au bout du compte par en laisser partir 10 dans le ciel, comme au début du jeu. Bon je me demande si c'est mieux mes histoires de ballon /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">
  10. Je suis d'accord avec toi, la pédagogie commence souvent avec les questions les plus simples, fussent-elles souvent répétées... mais il faudrait répondre aux deux, c'est-à-dire les post naïfs ou provocateurs, mais aussi les autres. Sinon, vu de l'extérieur, cela donne une impression de parti-pris. Ce n'est pas tellement le déni ou le découragement que je vois comme effet pervers, mais tout simplement le constat que les catastrophes en question ne sont pas au RV. Avec l'effet multiplicateur des médias, qui est aussi un effet de mode, les gens finissent par s'habituer à l'idée que tout va très mal et que tout s'accélère. Mais si cela ne vas pas si mal et que l'accélération n'est pas au rendez-vous, ils vont bien se dire un jour qu'on les gruge, et mettre à tort les scientifiques dans le même sac que les médiatiques. Ce qui serai dommage, car quoi qu'on pense du climat en particulier, j'estime que l'on n'a jamais eu autant besoin d'une confiance de la société dans la science (et aussi de vocations, mais c'est un autre débat). Là aussi, d'accord avec toi. Mais un problème évident, c'est que l'on ne peut écarter aucun événement très grave en l'état de nos connaissances et qu'ils sont souvent non-prédictibles (au sens où l'on connaîtra sans doute jamais à l'avance les seuils de basculement, le fameux tipping points). Assigner une probabilité est donc dans une certaine mesure un procédé artificiel et la décision publique n'est pas très avancée. PS : je n'oublie pas les autres débats de fond (rétroactions, ondes planétaires - merci d'ailleurs pour tes posts, que je vais lire attentivement) et j'y reviens dès que je peux, mais je suis trop pris en ce moment. Au passage, et pour faire rêver nos amis frigophiles /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">, je reviens de Stockholm où les campagnes environnantes commencent à se couvrir de neige, avec les toujours superbes paysages de fermes rouges ou jaunes se détachant dans la blancheur du sol et la noirceur des sapins ; hélas, pas d'appareil photo sous la main. Mais en revenant sur Paris, je vois que la fraîcheur est ici aussi).
  11. C'est possible que j'ai eu la main lourde sur le GIEC, oui. En tout cas, j'ai toujours conseillé de lire ses rapports comme base préalable à la discussion. Et puis l'institution s'améliore : certains précédents facheux (la fameuse courbe de hockey et sa suite pas très fameuse pour la représentativité des résumés pour décideurs) ont conduit à plus de prudence dans les formulations. Certains ont d'ailleurs réussi à faire un "résumé pour décideurs" bis en ne citant que des extraits de l'AR4 et en montrant que la plupart des incertitudes majeures sont reconnues, mais discrètement. J'ai vraiment du mal à supporter ce genre de saillies médiatiques - c'est d'ailleurs là mon problème, j'aime bien en général discuter posément et à fond des sujets pour comprendre ou échanger des infos, mais ce genre de c*nneries me fait vite sortir de mes gonds et me donne envie de revenir à un niveau plus polémique. Ce que je fais d'ailleurs, en perdant mon temps. En plus, c'est complètement improductif : toute personne ayant un peu d'esprit critique se dit, "ce n'est pas possible, ils n'en sont pas encore à tirer des ficelles aussi grossières pour faire une enième fois de la surenchère dans des médias dont c'est toute façon la spécialité". Bref, bravo Hansen and co, cela fait un peu plus de sceptiques, ou simplement un peu plus de recul vis à vis de gens qui n'arrivent visiblement pas à vivre sans vendre de la catastrophe imminente. Bon mais arrêtons là, cela ne sert à rien. PS : C'est comme sur Real Climate : j'apprécie quand ils font des articles pédagogiques (où ils défendent bien sûr le consensus, et parfois de manière convaincante) mais quand je les vois revenir à des questions subalternes ou à des attaques mesquines, ou bien encore ignorer ceratines questions dans les comments en choisissant souvent de répondre aux posts des sceptiques les plus d*biles, je n'arrive décidément pas à être convaincu de leur bonne foi, tout "climate scientist" qu'ils soient.
  12. Oui en le publiant, j'ai pensé à toi. Je ne dirais pas que cela fait plaisir, car l'expression serait très mal choisie, mais tu dois avoir une certaine satisfaction intellectuelle de constater que tes analyses déjà anciennes sont désormais envisagées comme des possibles à relativement court terme. Il n'empêche bien sûr que je suis en quasi total quoique toujours cordial désaccord avec tes analyses (ou celles de Hansen et autres). Et toujours très irrité de voir que même les plus grands noms de la recherche climatique ont recours à des procédés quasi journalistiques consistant à sélectionner quelques données climatologiques récentes, à les isoler de leur contexte de compréhension et à les offrir en pâture à l'opinion publique, le tout sur le dos du GIEC. J'ai pas mal (peut-être trop) critiqué cette institution, mais je ne crois pas l'avoir fait (ou alors c'était une erreur) sur ce genre de base tape-à-l'oeil (les sceptiques insistent au contraire sur le long terme, qui permet généralement, mais pas toujours, de relativiser des évolutions récentes présentées comme inouies). Et dans tous les cas, n'ayant pas eu l'honneur de collaborer à l'institution nobélisée, je ne crache pas dans la soupe où je me suis abondamment nourri...
  13. C'est vrai que cela semble modéré depuis 2004. Cela montre peut-être que la part stérique (dilatation thermique, dilution saline) qui était forte au début des mesures J-T-P (50% au lieu de 25% pour le XXe siècle en moyenne) est en phase descendante. Cazenave, Lombard et quelques autres avaient prévenu qu'il existe des oscillations quasi-décennales dans la part stérique de la hausse, et il n'y a pas de raison que cela change je pense. Y a-t-il une base de données numériques assez simple (ie déjà intégrée en global) pour voir le taux annuel ?
  14. Bien sûr, mais sous-estimer (critique de Hansen and co) ou sur-estimer (critique de Lindzen and co) sont deux manières de se tromper. Pour le niveau des mers, l'AR4 2007 est plutôt optimiste au sens où la fourchette, même en scénario à forte émission, ne représente pas un changement dangereux à l'horizon 2100 et permet une adaptation en douceur. Comme c'est la marotte récente de Hansen (il a écrit plusieurs papiers sur ce sujet précis entre 2004 et 2006, en insistant sur la hausse des mers comme seul vrai changement dangereux), on comprend qu'il critique le GIEC. En outre, il semble que le bonhomme aime les déclarations fracassantes aux journalistes...
  15. Une petite parenthèse politique, mais pas politicienne : tous les systèmes idéologiques modernes ont été et sont productivistes, pas seulement le libéralisme (celui-ci couple le productivisme au consumérisme, alors que des sytèmes communistes par exemple le couplaient à l'idéologie et l'impulsion étatique ou que les systèmes sociaux-démocrates indexent la nécessité de la croissance sur celle du partage). On aurait donc tort d'incriminer telle ou telle idéologie en particulier : à l'encontre des métaphysiques de jadis, la pensée moderne dominante considère que l'homme est plus heureux lorsqu'il accroit son bien-être physique et matériel, de même qu'elle considère qu'il est plus paisible lorsqu'il investit son énergie dans le travail et échange plutôt que dans des conflits moraux, politiques ou religieux. (Le présupposé est ici que l'homme est porté au conflit, donc qu'il faut gérer au mieux cette pulsion en l'orientant vers des activités moins dangereuses) La question du climat et de l'énergie, des réformes nécessaires, s'insère donc dans une certaine mentalité collective ayant déjà plusieurs siècles d'existence et, bien sûr, dans des pratiques collectives renouvellées à chaque génération. Fin de la parenthèse. (La modération peut couper, cela n'est pas très grave, juste une réflexion matinale /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">)
  16. En effet, la vitesse du réchauffement pourrait s'amplifier. La dimension politique, cela m'ennuie : le moyen le plus simple de mettre tout le monde d'accord, et de se concentrer uniquement sur l'aspect scientifique, ce serait d'ailleurs une décision indexant de manière souple les choix carbone sur la vitesse du RC. Comme cela, pas de souci : si cela s'accélère (en Ts et en hausse des mers), l'enveloppe d'émission carbone diminue et vice-versa (quel que soit le moyen pour gérer l'enveloppe carbone, taxe ou marché d'émission). Cela évite des décisions trop contraignantes sur des bases trop incertaines, cela permet de devenir plus contraignant si nos certitudes se resserrent dans le mauvais sens. Tu dis que la communication devrait "favoriser l'acceptation et au final l'action" : ce n'est pas mon point de vue, désolé. Il y a un côté "silence dans les rangs, la patrie est en danger" dans ce genre d'attitudes exigeant in fine de museler son opinion personnelle au bénéfice d'un consensus imposé pour cause d'état d'urgence. Mais il n'y a pas d'état d'urgence climatique pour le moment. Et quand je vois les chercheurs eux-mêmes se saisir des grands médias pour critiquer le GIEC (cf /index.php?showtopic=23546'>discussion récemment ouverte et moins HS que celle-ci pour ce genre de débat), je me dis que tu devrais t'adresser en priorité à eux : vu leur position médiatique aujourd'hui dominante, ils sèment la confusion bien plus efficacement que les sceptiques et au rythme où cela va, tout le monde va se marrer quand le GIEC prononcera le mot "consensus". Enfin, tu es inquiet parce que l'AFP a fait une brève sur une recherche. Mais comme tu es étudiant, tu sais qu'il ne faut pas juger sur ce genre de base, plutôt faire des biblios sur chaque sujet (ici la rétroaction de la VE) et voir ce qui s'en dégage dans les orientations actuelles de la recherche. (Le rapport du GIEC est bien sûr une base de choix, puisqu'il donne des synthèses thématiques de ce genre).
  17. Je préfère quand même RC à l'AFP Et RC n'a pas vraiment pour vocation de semer le doute chez ses lecteurs En l'occurrence, R. Pierrehumbert prend le soin de distinguer entre une rétroaction vapeur d'eau en surface, due à des épisodes chauds par exemple, et qui aggrave ces épisodes chauds, de la rétroaction vapeur d'eau dans la troposphère globale, qui elle forme la véritable rétroaction au sens où la calculent les modèles. Justement, si tu fais l'effort l'effort de lire le lien vers RC (Gavin, Ray, voyez comme je fais votre pub /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">), tu verras la différence entre deux études sur la VE, Philipona 2005 et Soden 2005. Cette dernière étude met en évidence véritablement une hausse de la VE atm. dans les hautes couches, donc une rétroaction "pertinente" pour essayer de contraindre 2000-2100. Si, lors d'un coup de chaud local, tu mesures la VE sur 0-1000 m et tu constates une augmentation, tu n'as rien démontré parce que cela se passe presque toujours comme cela (à savoir que l'évaporation augmente quand il fait plus chaud et qu'il y a de l'eau). L'important, c'est de mesurer globalement s'il y a plus de VE en hautes couches, c'est-à-dire pour simplifier si la VE renforce l'effet de serre au lieu de faire en moyenne couche des nuages qui la diminuent. Ce ne sont pas les mêmes mesures, sur les mêmes échelles de temps. Non seulement ce n'est pas insensé, mais c'est même le fameux "consensus" ! Là, ce n'est pas insensé non plus, mais il faut voir plus en détail l'amplitude de la rétroaction VE et définir aussi ce qui est dangereux. D'où les débats. Nous sommes d'accord, il faut avant tout s'accorder sur les observations. La précision sur l'évolution climatique passe forcément par des progrès sur ce qui est encore peu ou mal connu (parce que le reste, par définition, est déjà bien connu).
  18. Bonjour Une brève AFP est en train de circuler sur le net, on peut la lire ici notamment : http://newsinfo.inquirer.net/breakingnews/...ticle_id=100087 En substance, alors que le GIEC se réunit à Valence pour mettre au point la synthèse finale de ses trois nouveaux rapports, des voix s'élèvent pour affirmer que ce rapport est déjà périmé avant même d'être imprimé*. Principaux arguments : "But some experts are worried, fearing that the IPCC's ponderous machinery, which gives birth to a new review only every five or six years, is falling dangerously behind with what's happening to Earth's climate systems. The new report notably fails to take into account a batch of dramatic recent evidence, including the shrinkage of the Arctic ice cap, glacier loss in Greenland, a surge in levels of atmospheric carbon dioxide (CO2) and an apparent slowing of Earth's ability to absorb greenhouse gases, they say." Ce qui donne en substance : le GIEC est une "machinerie" trop pondérée, dont les rapports tous les 5-6 ans ne prennent pas en compte la dynamique rapide du climat. Le GIEC n'a pas été capable d'intégrer des phénomènes récents comme la chute de la banquise arctique, les pertes du Groenland, l'élévation du CO2 atmosphérique due à la saturation des puits. Sans grande surprise, on voit apparaître les noms de Hansen, Jouzel, Lovelock ou encore Canadell (tiens, tiens, le même qui sort en ce moment une étude assez bizarre dans les PNAS). On peut faire plusieurs lectures de ce phénomène (un point intéressant serait de savoir s'il s'agit d'une synthèse personnelle du journaliste ou d'un tir groupé des chercheurs cités, en forme de conf' ou communiqué de presse). - De la part d'experts en sciences du climat, critiquer la non-prise en compte de quelques années récentes est un non-sens. Cela traduit certainement leur état d'esprit subjectif, et c'est en cela révélateur, mais cela n'empêche que l'on ne peut rien statuer de définitif sur le Groenland à partir GRACE 2002-2007, sur l'Arctique à partir de l'été 2007, sur les puits de carbone à partir de... rien (l'accélération de la hausse de la concentration reste inférieure à celle des émissions, donc les puits fonctionnent toujours). Il y a plein d'autres indices qui vont dans l'autre sens (la stabilité des Ts et Ttropo depuis quelques années, la bonne santé de l'Antarctique hors péninsule et même péninsule incluse pour le bilan de masse global, le refroissement de certaines zones océaniques, etc.), cela ne permet pas plus de statuer. L'OMM fait des bilans annuels, et c'est là que l'on met en évidence les anomalies les plus marquantes de l'année. - Pour le GIEC, c'est assez ennuyeux. Les personnes qui s'expriment ainsi sont reconnues et font ou ont fait partie du GIEC. Là, certaines d'entre elles remettent directement en cause l'institution, son processus de travail, son mode de communication. Il y avait déjà une critique sceptique soutenue et qui n'a pas désarmé depuis 15 ans. Il va falloir faire avec une critique "alarmiste" au sens non péjoratif (c'est-à-dire une critique qui ne remet pas en cause la base du consensus, comme les sceptiques, mais qui critique le GIEC sur sa lenteur, sa modération, son incapacité à tirer plus violemment sur la sonnette d'alarme). - Ce genre d'anecdotes n'est pas tellement pertinent pour les sciences du climat. Mais ca l'est et le sera pour l'histoire de ces sciences, notamment dans leurs rapports à la politique et aux médias depuis les années 1990. Pour ma part, je ne peux m'empêcher de penser que ces interventions intempestives révèlent des préjugés, et que ces préjugés influent la manière dont les chercheurs présentent leurs travaux. (*) En fait, je crois qu'il est déjà imprimé depuis quelques jours (pour le WG I), chez Cambridge University Press, je le signale pour ceux dont les yeux sont fusillés par trop de lecture à l'écran... Mais il est très cher hélas.
  19. Ah d'accord, je ne suivais pas trop sur le PRG. En fait, je me demande à quoi sert cette notion ou ce qu'elle amène, à part pour faciliter des calculs pratiques sur les émissions (dans le cadre de Kyoto ou autre). En outre, comme c'est notamment une fonction du temps, cela suppose aussi de bien connaître le cycle de vie de l'espèce considérée, et il me semble que les calculs divergent un peu pour le CO2 selon les modèles. Difficile de savoir de quelle étude tu parles Comme cela mentionne la Suisse, je pense que c'est Philipona et al. 2005 dans les GRL. Mais attention, si c'est le cas, ce n'est pas tout à fait la VE comme rétroaction au sens habituel. Raymond Pierrehumbert avait fait un papier précis à ce sujet sur Real Climate : http://www.realclimate.org/index.php/archi...gswitch_lang/in
  20. Je ne vois pas très bien à quoi sert ce forum si ce n'est pour échanger des vues et notamment poser des questions aux personnes susceptibles d'y répondre. Quand tu dis "consultation d'autres spectres IR", tu présupposes qu'une personne pas spécialement versée en spectrométrie est capable d'interpréter toute seule la baisse au delà de 14 comme un artefact de mesure ou de comprendre toute seule en allant voir d'autres graphes. Pour ma part, je savais que le N2 et l'O2 n'absorbaient pas dans l'IR (donc, je pense que c'est effectivement un non-débat), mais j'aurais été incapable d'expliquer pourquoi les courbes censées le montrer ne se traduisaient pas par un transmittance de 100% (contrairement par exemple aux graphes de Meteor plus haut où la réponse est claire : pas d'absorption dans ces bandes). Maintenant je le sais et je te remercie donc au passage de tes diverses précisions.
  21. Ben, je pense que Gallad est comme moi (ie pas spécialement un étudiant de DEA de chimie organique ou un technicien de labo d'analyse spectro IR), donc que le superposition de l'explication et du graphe l'amène à poser des questions. (Gallad est peut-être plus jeune que moi et l'ardeur de la jeunesse conduit à poser des questions... abruptes, c'est bien connu ) Tomar explique en substance que ces schémas N2 et O2 reproduisent simplement "le spectre... de l'appareil" (à faible sensibilité). Je le crois volontiers, mais on conviendra alors que ce n'est pas très utile. Mais je vous tiendrai au courant si je reçois une réponse de l'ENS.
  22. Attention bien : on ne remet en cause la lecture des graphes par une personne habituée à la spectro, mais il se trouve que ces graphes sont dans une page pédagogique où l'on répond à des questions de lycéen. Comme ils n'apportent rien (dans le cas du N2 et O2, il suffit d'expliquer pourquoi les molécules diatomiques ne jouent pas dans l'IR) et comme ils sont de lecture ambigue pour un non-initié, c'est la dimension pédagogique est qui est en cause.
  23. charles.muller

    1998-2007

    Je pense que cela se réfère à la récente publication dans Science cet été et qui a été discutée de-ci de-là. A noter que le journaliste se goure encore en parlant de "résistance au réchauffement dans l'océan Arctique" (le pauvre résiste mal), c'est océan Austral qu'il faut lire ("the appearance of cooler water in the tropical Pacific and a resistance to warming in the Southern Ocean" dans le comment d'origine; d'ailleurs la citation de Doug Smith conredit le propos du journaliste, puisque le chercheur parle bien de l'Antarctique). Ma foi, je suis joueur de nature et prêt à prendre les paris. /emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20"> Je ne pense pas que la méthode, consistant en gros à intégrer 20 ans préalables de données réelles comme conditions initiales du run, soit de nature à contraindre suffisamment la variabilité intrinsèque pour faire des prédictions fiables. Pour être cohérent avec mes opinions du moment, je pense pour ma part que l'on ne battra 1998 qu'en cas de El Nino d'ampleur comparable ou en cas de cycle solaire 24 très actif. Au mieux, on aura une ou deux années comparables à 1998 entre 2010 et 2020, et non pas une année sur deux. Pour le dire autrement, si une année sur deux est plus chaude que 1998 après 2009, sans variation solaire significative, sans phase ENSO+ et NAO+ comme on en a connu entre 1980 et 2000, cela érodera significativement mon scepticisme sur l'importance de la sensibilité climatique au CO2. (Si l'on a des phases ENSO+ et NAO+ persistantes, il faudra quand même s'interroger sur la part forcée de cette configuration dominante des oscillations naturelles). http://www.sciencemag.org/cgi/content/abst...ci;317/5839/796 Science 10 August 2007: Vol. 317. no. 5839, pp. 796 - 799 DOI: 10.1126/science.1139540 Improved Surface Temperature Prediction for the Coming Decade from a Global Climate Model Doug M. Smith,* Stephen Cusack, Andrew W. Colman, Chris K. Folland, Glen R. Harris, James M. Murphy Previous climate model projections of climate change accounted for external forcing from natural and anthropogenic sources but did not attempt to predict internally generated natural variability. We present a new modeling system that predicts both internal variability and externally forced changes and hence forecasts surface temperature with substantially improved skill throughout a decade, both globally and in many regions. Our system predicts that internal variability will partially offset the anthropogenic global warming signal for the next few years. However, climate will continue to warm, with at least half of the years after 2009 predicted to exceed the warmest year currently on record.
  24. Tu as raison, je leur ai écrit.
  25. Génial, merci beaucoup pour l'info. Il y a cependant encore peu de choses (26 publications avec comité de lecture), mais cela devrait augmenter vite à mesure que les chercheurs déposent. Pour les non-anglophones : - vous ne pourrez pas faire de science sans une connaissance basique de l'anglais, qui est de facto la langue commune de la communication scientifique. Donc comme dit Sirius, il faut s'y coller. Heureusement, ce n'est pas très compliqué : une syntaxe simplissime + 300 mots de base + vocabulaire spécifique de la discipline. Quant au langage mathématique (équations et autres), il est bien sûr universel. - sur le site de MF, vous trouvez des documents en français (les thèses par exemple).
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