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mottoth

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Tout ce qui a été posté par mottoth

  1. mottoth

    Climats du monde

    Oui, de beaux hivers, c'est sur, avec un froid qui n'est pas trop invivable, de la neige abondante et pas mal de soleil. Quand aux chaleurs soudaines oui c'est le foehn... l'effet de foehn n'est pas en lui même très fort car il advecte sur la côte des chaleurs similaires à celles de la vallée centrale de l'ile, ce qui est impressionnant c'est le combat entre ce vent, qui est un vent synoptique, et le vent marin qui est un courant thermique quasi indélogeable.
  2. mottoth

    Climats du monde

    Nogliki a sa propre synoptique (32053, 51°47'02"N 143°08'19"E) dont les données sont dispos sur Ogimet. Pour le lieu-dit en question (Pogranichnoye) je le verrais plus faire partie du raïon de Smirnykhovsky, mais je ne trouve rien non plus sur le wiki russe.
  3. mottoth

    Climats du monde

    #657. Pogranichnoye. Pogranichnoye est un hameau sur la côte est de l'ile de Sakhaline, je n'ai trouvé aucune info à son sujet: ce mot signifie plus ou moins "frontière" en russe et l'on a pas mal de localités portant ce nom dans l'ex-URSS (dont une proche de Kamen-Rybonov dans le territoire du Primorié). Yuznho-Sakhalinsk est à 390kms, Nikolayevsk sur Amour 375kms, Khabarovsk 655kms et Moscou 6410kms. Cette côte est isolée de l'intérieur de l'ile par la chaine orientale, on y trouvera donc durant la saison de soleil haut un climat beaucoup plus frais, sous l'influence des brises marines. Vue vers l'ouest: La station étudiée est à 500m du rivage: C'est un climat subarctique, à la limite entre le maritime et le continental: l'hiver est franchement continental, avec pas mal de soleil et de amplitudes thermiques diurnes assez marquées, l'été est franchement maritime avec une grande fraicheur et pas mal de grisaille sous forme de stratus et de brouillards côtiers. Le maximum pluviométrique est décalé vers l'automne, comme souvent pour ces climats subarctiques à forte composante maritime. Autre trait très maritime: le maximum thermique qui se situe fin aout, avec donc un mois de septembre légèrement plus chaud que juillet ! La cyclogenèse de la mer d'Okhotsk, associée aux minimum statistique des Aléoutiennes, garanti un hiver copieusement enneigé. L'hiver se passe essentiellement sous un courant zonal d'ouest, qui est sec après avoir franchi deux chaines de montagnes en traversant l'ile de Sakhaline. En été les brises marines de sud est sont bien présentes. Enfin le vent de nord à NNO est associé au mauvais temps en toutes saisons, il apporte notamment en hiver redoux et neiges. En hiver nous retrouvons les deux types de temps qui s'opposent à peu près partout en Sibérie et dans les climats froids: - froid sec et ensoleillé - redoux neigeux Le premier type de temps domine nettement, avec un froid marqué malgré la position en bord de mer (il fait quasiment aussi froid que dans l'intérieur de l'ile, notamment les tn). Le deuxième type de temps se caractérise par des abats neigeux parfois importants. Au printemps la couche de neige atteint un maximum d'en moyenne 1 mètre de mi-mars à mi-avril. Le vent dominant commence à s'inverser en avril, avec un temps moins lumineux et des apports de neige plus fréquents, ainsi la couche de neige souvent abondante se maintient sans problème jusqu'à mi-mai. L'hiver est très, très long à partir, encore pire qu'en Gaspésie ! De temps en temps un coup de foehn apporte une douceur éphémère durant la deuxième partie de cette saison, avec des tx qui font parfois de brèves incursions très largement au dessus de la moyenne. Sur ces 20 derniers mois de mai on a eu deux coups de chaleur à plus de 30°c, et un troisième à 29°c ! BONUS: avril 2013, où une tempête de neige se solda par un enneigement record: 1.70m, maximum de ma période d'étude. BONUS: mai 2010, le plus froid de ma période d'étude, suivi de juin 2010, le plus chaud de ma période d'étude. Ce mois de mai est d'une tristesse absolue et bien sur l'enneigement se poursuivi cette année là jusqu'en juin. Les bouffées de chaleur enregistrées ensuite montrent bien leur brièveté, le résultat est assez surprenant quand un vent chaud de l'intérieur arrive à contrer les brises marines pour quelques heures. Voici un été assez moyen: en juin et juillet les coups de chaleur restent rares, en aout on connait enfin un petit été. Notez que le mois d'aout choisi fut particulièrement arrosé, avec la visite de plusieurs systèmes (ex-)tropicaux: Conson le 15/08, Chanthu le 17/08, Mindulle le 23/08. La première moitié de l'automne est la période la plus agréable de l'année, avant l'installation de l'hiver à la mi-novembre. BONUS: octobre 2015, avec trois évènements inhabituels: - une dépression très creuse en début de mois, avec un relevé à 954.8 hPa. - l'ex-tempête tropicale Choi-wan qui donna 178 mm de précipitations les 9 et 10. - le plus fort épisode neigeux en octobre sur ma période d'étude le 24. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  4. mottoth

    Climats du monde

    Je suis d'accord, mais les photos des services officiels ne sont pas en assez grand format pour ici (je privilégie 1000 pixels de large). D'ailleurs même les fiches de poste MF n'ont pas des photos aussi grandes. Pour autant ne te prive pas de poster ces petits compléments sur les stations présentées. Je suis notamment preneur de photos ou infos supplémentaires sur Toko.
  5. mottoth

    Climats du monde

    #656. Terney. Terney est un village côtier d'environ 3500h. Hier à Kamen-Rybolov nous étions dans la région la plus "peuplée" et la plus développée du territoire du Primorié, le long de l'axe Vladivostok - Khabarovsk. En revanche la côte de la mer du Japon est dépeuplée et très sauvage, les montagnes du Sikhote-Aline tombent directement dans la mer et l'on ne trouve même pas de route côtière continue. Le centre de cette chaine de montagnes abrite un parc national inscrit à l'UNESCO, et la star (très discrète) des lieux est le tigre de sibérie. Kamen-Rybolov est à 360kms, Vladivostok 430kms, Sapporo 440kms, Khabarovsk 400kms et Moscou 6515kms. De nombreux fleuves se jettent dans la mer du Japon tout au long de cette côte, Terney est à l'embouchure de l'un d'entre eux et cette vallée perpendiculaire à la côte donne un couloir venteux pour le zonal de la saison hivernale. Vue vers le nord-ouest. La station étudiée est à 4kms de la côte. C'est bien plus joli que l'immense majorité des villes soviétiques à moitié abandonnées que l'on a écumé ces dernières semaines. C'est rare de trouver une photo montrant le parc à instrument, en voici une prise en direction du sud-est. L'installation est légèrement en pente, à 62m d'altitude. On retrouve ce climat faiblement continental déjà vu à Vladivostok, avec un hiver plus ensoleillé que l'été et un fort décalage thermique du maximum thermique. Cependant ici quelques nuances rendent ce climat encore plus dingue que celui de Vladivostok: - le régime de vent est très atypique, avec un vent fort au cœur de l'hiver, puis celui ci devient quasiment absent en été. - le relief donne des conditions de foehn responsables de pic de chaleur impressionnants: le record de chaleur de ma période d'étude (37.8°c) si situe au dessus de celui de Vladivostok (32.8°c), Kamen-Rybolov (35.5°c) et même Khabarovsk (36.4°c). - les précipitations hivernales sont plus abondantes qu'à Vladivostok, apportant un enneigement beaucoup plus pérenne (et parfois très abondant). On le voit les forts vents hivernaux déboulent de la vallée, donnant des conditions de foehn quasi permanentes avec un froid "modéré" (mais aggravé par un fort ICU) et une hygrométrie souvent basse. En été les vents sont faibles, en allant voir les données détaillées j'y ai trouvé un régime de brises: brises de terre nocturnes de nord-ouest, de mer diurne de sud-est. Voici un hiver normal. Comme dans le reste de la région il est largement dominé par un temps ensoleillé. Mais le vent est très présent et les advection arctiques de nord-ouest se transforment ici souvent en tempêtes de foehn. De temps en temps une tempête se forme en mer du Japon, le vent s'inverse pour quelques heure avec occasionnellement de forts cumuls neigeux de nature orographique: on a deux bons exemples ici, le 20/12 et le 19/02. Et à chaque fois un bon épisode de poudrerie derrière, soufflant une bonne partie de la couche de neige. BONUS: parfois la neige ne vient pas, sur ma période d'étude j'ai deux hivers sans neige, 2013-2014 et ici 2018-2019. Avec à chaque fois une hygrométrie bien plus basse que la normale. Il est remarquable comme la traversée de la mer du Japon transforme cet air qui ira donner des neiges d'effet de lac en Hokkaido après s'être chargé d'humidité. BONUS: parfois le neige vient d'un coup, en trop grande quantité. L'hiver 2008-2009 a commencé un peu en misère neigeuse (début de l'enneigement tardif le 5/12 puis jamais plus de 5cms au sol), puis une formidable tempête a déposé 1,30m en 60 heures. Durant la dernière décade de ce mois de janvier 2009 on a également les plus basses tn de ma période d'étude, à la faveur d'un affaiblissement du vent durant quelques nuits. En mars le début du printemps garde un dynamique assez hivernale, avec encore la part belle au vents de terre et au soleil. Puis avril et mai sont plus contrastés, entre fraicheur humide maritime et coups de foehn chauds et secs. Le début de l'été est presque aussi glauque qu'à Vladivostok, avec de longues périodes humides sans soleil, et des brouillards côtiers. Les coups de chaleurs sont rares et de courtes durées, puis arrive le mois d'aout et les choses s'arrangent: les journées de beau temps deviennent plus nombreuses, avec une certaine chaleur. Dans cette région du monde les cyclones tropicaux sont une source de précipitations estivales, ici le mauvais temps et le coup du vent du 11/08 sont dus au Typhon Halong. Les pluies moins violentes du 26/07 sont également dues au reste d'un typhon, Matmo. BONUS: un mois de juillet 2017 chaud, avec notamment ce record mensuel de 37.8°c le 6. BONUS: un autre mois de juillet exceptionnel, en 2013. C'est le record absolu de plus fort cumul mensuel, tous mois confondus. Aucun typhon n'a été vu dans las parages durant ce mois diluvien. Il faut noter aussi cette parenthèse de beau temps chaud d'une semaine, entre le 7 et le 14/07. Avec cette position géographique, cette côte montagneuse perpendiculaire aux flux dominants et antagonistes, j'aurais pu multiplier les exemples excessifs de ce type en toutes saisons: pluies et/ou neige fortes sont des événements qui marquent régulièrement ce climat, au même titre que le foehn jamais en panne d'inspiration. Voici un exemple d'automne pour finir, c'est un trimestre bien ensoleillé et assez agréable avant l'arrivée du vent trop froid généralement courant novembre. Le mauvais temps des 10 et 11/09 est du aux restes de la tempête tropicale Etau. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  6. Oui, une faute de frappe, valeur probable 41.5°c.
  7. mottoth

    Climats du monde

    #655. Kamen-Rybolov. Voici une étape rajoutée "au dernier moment", alors que ma feuille de route est désormais figée pour les 16 prochaines et dernières (?) étapes de cette série Sibérienne. Le climat de Vladivostok a été abordé il y a déjà presque 9 ans dans ce topic, mais il faut reconnaitre que cette station installée en haut d'une colline sur une presqu'ile n'est pas vraiment représentative du reste du territoire du Primorié. J'ai donc déniché cette synoptique, nommée Astrakhanka sur les bases de l'OMM mais représentant en fait la ville de Kamen-Rybolov, qui compte environ 11 000h et est situé au bord du lac Khanka, un lac partagé avec la Chine voisine. Vladivostok est à 175kms, Harbin 450kms, Khabarovsk 485kms, et Moscou 6310kms. Nous sommes situé dans une plaine lacustre, et vers le sud s'ouvre une trouée jusqu'à la mer du Japon (à 157kms) et Vladivostok. Le lac Khanka mesure 90kms du nord au sud, et la frontière chinoise est à 55kms. C'est un écosystème riche et protégé, cependant on peut voir l’énorme différence entre la Russie et la Chine sur l'imagerie satellitaire: la Russie est peu peuplée et assez "sauvage", tandis que côté de la Chine surpeuplée on peut dénombrer une multitude de villages et de villes (toutes ces taches grises), et chaque mètre carré de plaine semble exploité d'une manière ou d'une autre. La grande ville chinoise de Jixi (650 000h, WMO Id 50978) est à 140kms. La station étudiée est vraiment située au bord du lac (à 35m), vers la lisière sud de l'agglomération. Voici donc un climat hypercontinental (ICA= 1.79), bien plus proche de celui de la zone Amour / Mandchourie (Harbin, Khabarovsk, Blagoveshchensk) que de celui de Vladivostok (ICA= 1.19). Pour bien resituer, nous sommes à peu près à la latitude de Montélimar. Donc les hivers sont encore vraiment froids pour la latitude, bien que l'on ait gagné 4°c par rapport à Khabarovsk. En revanche les étés ne sont pas plus chauds qu'à Khabarovsk ou Blagoveshchensk, ils sont même légèrement moins chauds, et plus gris - sans atteindre le summum de grisaille fraîche rencontré sur les collines de Vladivostok. La mousson asiatique est évidemment bien présente en cette saison, avec un fort pic hygrométrique. On retrouve cette mousson avec ce flux de SSO dominant en été, tandis qu'en hiver les roses des vents sont partagées entre coups de zonal bien déviés au NNO par le relief et brises locales de SO. On distingue sur les premiers mois de l'année une tendance aux brises de lac d'est, très froides au printemps et rabaissant parfois beaucoup la t° après une tx en matinée ou vers midi. L'hiver est peu enneigé, et l'on retrouve les longues période de ciel bleu de l'hiver Mandchou. Le vent de nord-ouest est souvent sensible, glacial. Voici une comparaison du même mois de décembre entre ici et Vladivostok. Les écarts sur les tn étaient prévisibles, la topographie et le vent moins constant permettant ici de connaitre des nuits bien plus froides. Les redoux venant de la mer du Japon progressent également moins ici, et d'un autre côté les journées vraiment froides le paraissent plus à Vladivostok en raison d'un IRE plus bas. Au printemps des contrastes sympathiques apparaissent: ci cette saison devient de plus en plus sous influence maritime au fur et à mesure qu'elle s'avance, elle est ponctuées par des coups de chaleur continentaux, avec des bonds du thermomètre qui ne durent rarement plus de 24h. La neige disparait habituellement autour du 10 mars. Revoici une comparaison avec Vladivostok, pour le mois d'avril 2018. L'été est découpé de la même façon un peu partout autour de la Mandchourie: juin garde une dynamique printanière, avec des températures bien variables et souvent les plus gros coups de chauds annuels. Puis en juillet et aout le temps est plus nébuleux et régulier, l'hygrométrie bien plus pesante que durant les chaleurs de juin, et le ciel bien moins souvent au grand bleu. Bien que ce soit le pic de précipitations annuel, il ne pleut pas si souvent. En cette saison la différence est importante avec Vladivostok, souvent impactée par le brouillard côtier et des tx en berne. Enfin voici un automne normal. C'est souvent assez plaisant jusqu'à début octobre, puis l'hiver arrive en deux temps: - généralisation des gelées passé mi-octobre - arrivée de la neige au sol tardive, habituellement pas avant début décembre: ici l’enneigement démarre en avance le 22/11, mais on voit bien que cela se joue à pas grand chose, juste quelques heures de neige durant la nuit. A partir de novembre les perturbations sont rares et souvent peu chargée en eau, d'un hiver à l'autre l'enneigement connait donc des fortunes très diverses. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
  8. mottoth

    Climats du monde

    #654. Blagoveshchensk C'est une grande ville de 220 000h dans la région (oblast) de l'Amour, à la confluence du fleuve Amour et de la rivière Zeya. Mohe est à 500kms, Harbin 485kms, Khabarovsk 585kms, Osipenko 670kms et Moscou 5620kms. La région assez plane à l'est de la ville, tandis qu'à l'ouest (côté chinois) c'est une région vallonnée dans les collines du petit Khingan. Le fleuve Amour fait frontière avec la Chine (province du Heilongjiang), la ville frontalière Heihe comte elle aussi environ 210 000h. J'ai fais sur cette fiche quelque chose que j'évite habituellement: j'ai mélangé les relevés de deux stations différentes: - du 1/01/2000 au 24/12/2014, les données disponibles sur Ogimet sont celles d'une station bien urbanisée dans le coin sud-est de la ville, à 132m d'altitude, cette station avait l'identifiant 31510 au 01/01/2000 et jusqu'au 24/06/2009, puis l'identifiant 31512 à compter du 25/06/2009. Sur l'imagerie sat la plus récente elle semble décommissionnée, et depuis le 25/12/2014 ses données ne sont plus disponibles. - du 25/12/2014 à aujourd'hui les données disponibles proviennent d'une station en bordure est de la ville, à 6.4kms de la première et 169m d'altitude, qui a hérité de l'identifiant 31510. L'imagerie sat plus ancienne montre que la présence de cette station est bien antérieure à 2014 mais qu'elle a été réaménagée 80m plus au sud entre fin 2014 et début 2015. Hormis le micmac autour du numéro d'identification il faut surtout considérer que la station a déménagé d'un peu plus de 6kms le 25/12/2014, dans une zone moins urbanisée, un peu plus en hauteur et mieux dégagée, donc à priori plus ventée et moins froide lors de conditions d'inversions hivernales: c'est effectivement ce que j'ai observé depuis 2015, avec +33% de vitesse moyenne du vent, mais il m'est impossible de chiffrer le "réchauffement" hivernal au milieu du bruit de la variabilité naturelle et du RC (en valeur brute j'ai quand même dans les 2°c !). Les amplitudes thermiques diurnes hivernales ont perdu 0.3°c, c'est tout ce que je peux affirmer, et cela ne présage à priori pas d'un si gros chamboulement entre les deux localisations. Si j'ai le temps je creuserais la question un jour en étudiant les données de la station voisine de Heihe (Wmo Id 50468), à moins que quelqu'un d'autre veuille bien le faire et trouver la valeur du réchauffement entre les mois de janvier période 2000-2014 et ceux de la période 2015-2020. Nous voici avec un climat hypercontinental pur, on a quitté le domaine subarctique et les étés sont même plutôt chauds, avec aussi un surplus de chaleur sous forme d'humidité et des Td qui montent souvent à des valeurs inconfortables. L'hiver est bien évidemment encore remarquablement froid pour une latitude comparable à celle de Lille ou Francfort, et l'enneigement est particulièrement faible - à des années lumières de celui de Nikolayevsk sur Amour, à 970kms de distance. Par rapport à Khabarovsk les différences ne sont pas énormes (hivers aussi froids et un peu moins enneigés ici, été un peu plus chauds ici mais pareillement arrosés) mais elles suffisent à faire bondir l'ICA de 1.84 à 2.27. En hiver le vent zonal domine, il est bien canalisé par la vallée de l'Amour. En été c'est bien partagé entre une influence tempérée zonale de nord-ouest et une influence moussonique de sud-est. Cette région d'Asie est vraiment ensoleillée en hiver, on l'avait déjà remarqué précédemment et même si l'on ne dispose pas ici de données précises on voit bien qu'il fait très beau la plupart du temps. Les perturbations neigeuses sont rares et peu fournie, ici cet exemple d'hiver pourtant excédentaire en RR ne montre qu'un seule valeur quotidienne excédent 5mm. J'ai eu beaucoup de mal à trouver des exemples de saison correct, celui ci a été pris au début de la période d'étude alors que les reports de neige au sol étaient indisponibles. Voici un exemple de printemps bien normal, où la neige disparait courant mars avec malgré tout une semaine de retard. Le creux annuel d'humidité relative est vraiment prononcé ici, avec de nombreuses journées très sèches en avril et mai. Le coup de chaleur du 20/05/2016 est à la fois remarquable (c'est txx de mai pour la période d'étude) et en même temps pas si extravagant (txx médiane de mai 30.5°c). impossible de trouver un été normal, j'ai du regrouper deux années différentes. Juin est encore bien variable, dans la continuité du printemps, et l'on y trouve souvent la txx annuelle dans cette agitation (txx mensuelle médiane 34.5°c en juin contre 34.0°c en juillet). Si la chaleur est encore souvent sèche en juin, elle s'humidifie ensuite sous l'influence de la mousson. Au cœur de l'été les journées chaudes s'accompagnent généralement de Td supérieurs à 20°c, c'est une saison où le temps est souvent assez moyen et hésitant. En septembre le temps redevient très variable, entre chaleurs tardives et premières gelées. L'enneigement continu démarre un peu laborieusement, les premières chutes de neiges ne résistant souvent pas aux redoux. En moyenne l'hiver commence donc vraiment autour du 11 novembre, sur cet exemple on a presque une semaine d'avance. BONUS: c'était dans l'actu il y a quelques jours, les neiges tardives d'avril 2020: Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  9. Franchement je crois que @Bunk a bien fait le boulot, non ?
  10. mottoth

    Climats du monde

    #653. Imeni Poliny Osipenko. Ce village du territoire de Khabarovsk d'environ 2000h tire son nom d'une aviatrice russe des années 1930, Polina Osipenko, qui crasha son avion de façon contrôlée dans les environs du village après avoir battu le record mondial féminin de distance non-stop depuis Moscou en 1938. Pour la suite et sur les cartes j'utiliserais uniquement 'Osipenko' pour désigner cet endroit. Nikolayevsk on Amur est à 295kms, Khabarovsk 440kms, Ayan 465kms, Toko 550kms et Moscou 5910kms. Nous sommes dans une plaine orientée nord-sud, entre deux régions montagneuses, avec notamment la chaine de Yamalin à l'ouest. Cette chaine coupe la circulation zonale d'ouest et donne à cette plaine un effet d'abri favorisant une forte continentalité. La station étudiée est dans le village, et celui est dans une zone humide au milieu de nombreux bras mort de la rivière Amgun (un affluent de l'Amour). Après une pause un peu plus maritime à Ayan et Nikolayevsk nous revoici avec un climat hypercontinental: malgré la relative proximité avec Nikolayevsk le froid hivernal est bien plus intense ici (4°c de moins en moyenne, 6°c de moins sur les tn), et l'été plus chaud (44 jours de chaleur et 9 jours de forte chaleur contre 17 jours et 1.5 jours à Nikolayevsk). Au printemps le froid est bien plus tardif à Nikolayevsk, sous le vent marin et l'influence froide de la mer d'Okhotsk, qu'ici: si l’enneigement continu démarre à peu près à la même date (tous derniers jours d'octobre), il se termine presque un mois plus tôt ici. Cet enneigement est aussi moins abondant, avec des précipitations hivernales faibles et un régime de précipitation bien plus typiquement continental que vers la mer d'Okhotsk. L'ensoleillement hivernal est excellent, et avec le vent souvent nul cela rend le froid de cette saison assez supportable. Avec ce relief les vent sont donc essentiellement méridiens, et c'est logiquement au printemps qu'ils s'expriment le mieux. En été le courant de nord domine largement, il coule depuis l'ouverture sur la mer au nord vers le continent plus chaud: c'est un courant thermique de la même nature qu'à Nikolayevsk, mais comme nous sommes bien plus loin de la mer ici et il a le temps de se réchauffer en traversant la plaine. En hiver le vent de nord est de nature perturbée, avec un redoux à la clef. Voici un hiver normal, où le froid de février compense la "douceur" de décembre. Ce qui ressort de cet exemple se sont les périodes de froid calme qui dominent, où il fait souvent très beau, et des périodes plus courtes de mauvais temps venté et pas très froid. Après toutes ces fiches sibériennes ce froid peu sembler banal, aussi dois-je rappeler que nous avons bien descendu en latitude depuis quelques jours, nous sommes à 52°N soit la latitude de Berlin ou Amsterdam ! Le soleil est donc plus vaillant aussi et dès le mois de février les amplitudes thermiques diurnes deviennent importantes. Nous ressentons ici au printemps que nous sommes plus bas en latitude, car la neige disparait dès la première quinzaine d'avril et ce mois est en fait souvent printanier - je pense que l'on avait plus vu de printemps aussi clément depuis les escales proches du Baïkal. En mai les premières chaleurs se montrent normalement (max mensuel moyen dans les 27°c, et ici un beau 31°c qui n'a rien d'exceptionnel), mais la neige revient aussi assez souvent (un peu plus d'une année sur deux en moyenne). Bref c'est une saison contrastée, où les coups de vents plus fréquents sont révélateurs de cette agitation. L'été est contrasté aussi: la chaleur peut s'exprimer librement dans cette plaine et le relief présent à l'ouest et au sud ont tendance à foehner les advections d'air chaud en provenance de la Chine. Ainsi on a un record absolu assez remarquable de 39.3° le 7/07/2017. Mais la mer d'Okhotsk n'est qu'à 150kms au nord et la fraicheur est facilement rabattue ici même en plein été, on passe donc assez rapidement de périodes de fortes chaleurs à des périodes où les tx sont plus proches de 15°c que de 20°c. A ce propos nous sommes vraiment ici à la limite subarctique, j'ai une période de Tm>10°c d'à peine moins de 4 mois: 119 jours, du 24 mai au 20 septembre. Les chaleurs sont souvent humides, on commence a avoir cette moiteur qui remonte de Mandchourie, voyez comme le Td moyen s'approche de 20°c en juillet et aout lorsqu'il fait chaud. BONUS: juillet 2011, avec une canicule moins intense qu'en 2017 mais bien plus longue. Et également des valeur de Td tropicales, jusqu'à 26°c à plusieurs reprises en fin de journée. L'automne est assez agréable jusqu'au 10 octobre, plus la pente descendante s'accélère avec la généralisation des fortes gelées autour du 15/10, la début de l'enneigement en fin de mois, puis l'arrivée du grand froid en novembre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  11. mottoth

    Climats du monde

    #652. Nikolayevsk on Amur. Ou en français Nikolaïevsk sur Amour, une ville d'environ 20 000h (en déclin rapide) du territoire de Khabarovsk, à 35kms de l'embouchure du fleuve Amour. Ayan est à 405kms, Khabarovsk 640kms, Yuzhno Sakhalinsk 705kms, et Moscou 6040kms. La région est assez accidentée, même si les montagnes ne montent pas haut et ne protègent pas du mauvais temps maritime. Le relief de part et d'autre de la vallée de l'Amour va bien canaliser les vents dominants le long du fleuve. La station étudiée est bien placée, à 2kms de la ville et 1.1km du fleuve: C'est un climat subarctique continental modéré, aux étés bien rafraichis par la proximité de la mer d'Okhotsk: avec environ 16.5°c de Tm estivale on ne fait pas mieux ici qu'à Zhigansk, 13° plus au nord. Et inversement les hivers sont un peu modérés, avec une Tm de janvier similaire à celle de Khabarovsk (5° plus au sud) et des extrêmes semblables également. Le régime de précipitations est vraiment un hybride entre le continental (max d'été, min d'hiver) et le maritime (min de début d'été, max d'automne pour la variante froide du maritime). Il en ressort donc un automne très humide, ainsi que le début d'hiver, garantissant un enneigement abondant (avec un maximum de 92 cms en valeur médiane autour du 27 mars). Les vents dominants suivent logiquement la vallée de l'Amour, et l'on retrouve essentiellement des courants thermiques de grande échelle: - courant continental en hiver, du continent froid vers la mer moins froide - courant maritime en été, de la mer froide vers le continent plus chaud. Les vents de tendance nord que l'on voit surtout en été sont des brises de montagne nocturnes. L'hiver est dominé par un temps froid et beau sous un courant continental souvent faible. Malgré le froid ce n'est pas pas trop désagréable. De temps en temps une tempête viens troubler cette mécanique, avec un redoux plus ou moins prononcé et des chutes de neige parfois très abondantes. Dans cette partie est du continent Asiatique on observe souvent les mêmes phénomènes que dans l'est de l'Amérique du nord, avec des dépressions "cas d'école" où des langues d'air doux pointent jusqu'à leur cœur, ce qui explique les redoux de quelques heures seulement que l'on peut observer (comme le 2/12 ou surtout le 23/01). Le printemps est tardif, il faut attendre mai pour être débarrassé de la neige et des fortes gelées. La neige est plus fréquente qu'en plein hiver et on atteint habituellement le pic d'enneigement fin mars, ici avec quasiment 1 mètre le 27/03 on est très proche de la moyenne. On constate que dès la mi-avril le vent dominant bascule à l'est, c'est un vent marin frais qui limite beaucoup les premières envolées printanières et l'on a encore beaucoup de mal à atteindre les 20°c fin mai. Voici un exemple d'été très moyen en tous points de vue: on est proches des moyennes pour chaque mois, et le temps est souvent très "moyen", notamment ce juillet sans grand relief et sans vrai chaleur. Ce n'est plus l'horrible grisaille parfois très pluvieuse de Ayan ou Okhotsk, mais l'été n'est pas vraiment passionnant ici. On ne compte en moyenne que 16.7 jours de chaleur et 1 ou 2 jours de forte chaleur, contre 57 et 9 à Khabarovsk. Le pic de chaleur atteint début aout est donc parfaitement normal. Parfois des bouffées d'humidité subtropicale remontent jusqu'ici, avec des Td qui peuvent largement dépasser 20°c en journée, mais cela n'est pas fréquent et n'arrive pas à chaque été. Septembre est un mois assez agréable malgré la petite fraicheur déjà présente... j'ai vraiment l'impression de me répéter, mais partout sur la façade est-asiatique, de Shanghai jusqu'à Okhotsk ou Petropavlovsk Kamtchatka en passant par les Corées et le Japon, partout le mois de septembre est l'un des mois les plus agréables de l'année. Cela se gâte en octobre avec l'arrivée des premières fortes gelées et de premières bordées de neige, puis l'hiver s'installe pour de bon en novembre après le début de l’enneigement continu en moyenne le 29 octobre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  12. Pour moi c'est Lyon Bron, et pour Cyclone30 c'est probablement Bron aussi. Mais les périodes diffèrent: mes anomalies sont calculées par rapport à la moyenne 2000-2020, très réchauffée, tandis que la carte de MF se base sur les normales 1981-2010. La différence en dit long sur le réchauffement des décennies en cours.
  13. mottoth

    Frigo sibérien en route

    4e mois consécutif avec des anomalies positives de t° énormes en Sibérie Occidentale et Centrale. Petit florilège non exhaustif avec quelques stations étudiées récemment dans le topic climats du monde. Omsk et Novossibirsk n'ont pas battu de record mensuel de chaleur pour avril, et l’enneigement n'a pas pris fin avec trop d'avance (2 à 3 jours seulement): Fin d'enneigement avec deux semaines d'avance à Napas, avec un record mensuel pour avril probable de 25.7°c le 23 ! Pas de record mensuel à Yeniseysk (à 0.5°c près); l'enneigement a pris fin avec 8 jours d'avance. Record mensuel pulvérisé à Vanavara (AR 20.7°c en 1967). Fin de l'enneigement avec plus de 10 jours d'avance. Record mensuel battu également à Nizhneudinsk, avec un beau 31°c. Notez les amplitudes thermiques diurnes impressionnantes.
  14. Un mois d'avril énorme à Tomsk, beau, sec et très doux:
  15. Beau et chaud ici aussi à Lyon, voici le tableau de Bron: Finalement nous sommes assez loin derrière avril 2007 (Tm: 16.1°c).
  16. Par rapport à la moyenne vous êtes en avance ou en retard sur la fin de l'enneigement cette année ?
  17. mottoth

    Climats du monde

    #651. Ayan. Ayan est un village de moins de 1000h du territoire de Khabarovsk, c'est un lieu extrêmement isolé malgré son emplacement sur la côte de la mer d'Okhotsk. Okhotsk est à 440kms, Toko 445kms, Khabarovsk 905kms, et Moscou 5660kms. Le village est sur une presqu'ile, une position très maritime. La chaine de Dzhugdzhur sépare la côte de l'intérieur, avec de part et d'autre des climats radicalement différents. De l'autre côté on a affaire à un climat désormais bien cerné, avec des hivers très froids similaires à ceux de Toko ou Yakutsk, vous pourrez aller consulter les données quotidiennes de Nelkan (WMO Id 31152) sur ogimet ou ailleurs pour vous en rendre compte. Dans le coin nord-ouest de cette carte, à 246kms de Ayan, nous avons une formation géologique parfaitement circulaire qui n'est pas un cratère d'impact météoritique mais celui d'un volcan: Kondyor attise les convoitises minières, notamment en raison d'un important gisement de platine. La station étudiée est dans le village, à 320m de la mer. Voici une vue vers l'ONO: La cassure est vraiment énorme avec les climats hypercontinentaux de l'intérieur, avec ici un ICA de seulement 1.22 contre 2.21 à Toko. C'est un climat subarctique humide faiblement continental à continental modéré. L'été est très frais et incroyablement pluvieux: si dans les grandes lignes ce climat ressemble beaucoup à celui de Okhotsk, étudié ici il y a quelques années, l'été est ici encore plus gris et humide. Et même en hiver nous sommes ici bien plus soumis aux tempêtes de la mer d'Okhotsk, même si c'est irrégulier et se solde par un enneigement très disparate d'une année sur l'autre. Seule la fin de l'hiver et le début du printemps sont correctement ensoleillé, et ceci combiné au fait que les vents sont moins forts qu'à Okhotsk rend cette saison pas trop désagréable pour cette région. La côte et le relief canalisent fortement les vents selon un axe SO / NE. Les vents de nord-est sont associé au mauvais temps et à la cyclogenèse dans la mer d'Okhotsk. Voici un hiver au bilan parfaitement normal: 2010-2011. Cependant le déroulé est inégal: décembre fut contrasté et tempétueux, donnant au final une bonne avance à l'enneigement, et donnant aussi les froids les plus intenses de cet hiver. Néanmoins les -30°c n'ont pas été atteints, comme durant la plupart des hivers. Janvier fut lui très sec, sous une subsidence persistante depuis la chaine de Dzhugdzhur avec de basses hygrométries à la clé. Février fut lui plus partagé et parfaitement normal, à part peut être un ensoleillement décevant. Cet exemple de printemps a lui aussi un bilan normal, mais les choses se sont un peu déroulées à l'envers: mars à été bien plus perturbé que d'habitude, avec des bordées de neige successives qui ont porté la couche de neige au niveau des grands crus. Et à contrario mai a été plus clément que la normale. Du coup on retombe sur nos pieds avec une date de fin d'enneigement conforme à la moyenne (mi-mai, trois semaines plus tard qu'à Okhotsk). Malgré le froid clément celui est habituellement bien prolongé par les précipitations neigeuses de plus en plus abondantes au fur et à mesure que la saison progresse. BONUS: un horrible mois de mai en 2001. Cette année là l'enneigement s'acheva le 1er juin. C'est aussi le plus gris des mois de mai de ma période d'étude (mais pas du tout le plus arrosé). Cet été 2006 débuta sous une grande fraicheur en juin pour s'achever sur une "petite fraicheur" en aout. Juin et juillet sont les mois où le brouillard marin est le plus présent, 20% du temps en moyenne. En aout le vent marin commence à lâcher prise, avec plus d'opportunités de journées douces sous un vent de terre plus sec. Le coup de chaleur de mi-juillet est tout à fait exceptionnel, on y trouve les tnx et txx de ma période d'étude ce mois. Les chaleurs plus modérées du mois d'aout sont bien plus représentatives du pic annuel habituellement atteint. BONUS: juillet 2014, le mois le plus arrosé de ma période d'étude tous mois confondu. C'est également le mois de juillet le plus arrosé depuis l'ouverture de la station. J'ai observé bien d'autres déluges de ce genre en préparant cette fiche, et sur ma période d'étude 2000-présent on est pourtant resté assez loin des records journaliers listés par le site pogodaiklimat: 259mm en aout 1932 et 235mm en septembre 1983... et il s'agit bien là de records sur 24h, le record mensuel étant de 714mm en aout 1981 ! Comme à Okhotsk septembre est un mois plutôt agréable: il ne fait pas encore vraiment froid et le vent marin n'impose plus son diktat, laissant une ambiance souvent lumineuse. On avait vraiment trouvé la même progression à Okhotsk, avec aussi un mois de septembre plutôt plaisant après un été sous la grisaille. L'entrée dans l'hiver est très variable d'une année sur l'autre et dépend de la précocité ou non des premières tempêtes de neige. Ici ce fut précoce, il a suffit d'une bonne nuit neigeuse entre le 10 et le 11/10 pour démarrer l'hiver avec deux semaines d'avance. Puis novembre a transformé l'essai par deux fois avec encore une fois de très beau abats neigeux en quelques jours. BONUS: deux derniers exemples de mois de novembre que tout oppose pour bien vous montrer la forte variabilité inter-annuelle, ici les hivers se ressemblent rarement d'une année sur l'autre. - novembre 2017, le plus froid, le plus sec et le plus ensoleillé de ma période d'étude. - novembre 2005: le moins froid, le plus tempétueux et le plus neigeux de ma période d'étude. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. Encore une fois c'est un climat qui ravira ceux qui aiment les gavages neigeux, par contre le reste est à fuir et notamment l'été !
  18. mottoth

    Record d'amplitude

    En effet le sujet est vaste, comme déjà évoqué par @Bunk les climats d'altiplano sont ceux qui enregistrent le plus régulièrement des grandes amplitudes thermiques en saison sèche, avec des moyennes quotidiennes qui dépassent 20°c et des pointes entre 25°c et 30°c. Le ciel clair, la très faible humidité, l'altitude, et l’absence de vent synoptique se combinent pour favoriser ces valeurs. Un des derniers exemples de ce climat posté dans ma série Climats du Mondes est très parlant: La Quiaca. Je vois aussi deux autres catégories de climats qui se distinguent par de fortes amplitudes thermiques diurnes régulières: - certains climats désertiques, et notamment la variante que j'appelle "de fond de dune". Exemple: l'exploitation minière de Tazhong, dans le Takla Makan. - les climats hypercontinentaux en fin d'hiver / début de printemps, avec pas mal d'exemples dans la série en cours sur la Sibérie. Dès qu'il fait beau on enregistre régulièrement des amplitudes thermiques qui atteignent 30°c dans la plupart des creux et vallées de Sibérie en mars et avril: Tura, Vanavara, Agata, Nizhneudinsk, et même Verkhoyansk ou Oymyakon. Dernier exemple en date: le TAF de Toko, en Sibérie Orientale, avec des amplitudes thermiques impressionnantes toute l'année, comme à Oymyakon d'ailleurs. Je n'ai pas cherché de records ponctuel dans toutes les données quotidiennes de ces climats, mais il y a néanmoins une limite qui semble difficile à dépasser avec des conditions stables: 30°c d'amplitude. Dans tous les endroits cités ci-dessus et quelque soit la zone climatique on semble se heurter à ce seuil de 30°c. Et on semble se heurter à ce mur également en France dans la liste parfois impressionnante qui est régulièrement étoffée dans ce sujet. Les records mondiaux provenant du Montana (56°c à Browning voire 57°c à Loma) ont été enregistrés sur 2 jours glissants et surtout impliquent des changement de temps drastiques, chinook vs. pulsion arctique, ils sont donc un peu hors-jeu pour moi.
  19. mottoth

    Climats du monde

    #650. Toko. Une étape un peu particulière aujourd'hui, puisque Toko est l'une de ces stations installées au milieu de nulle part, sans village rattaché. Et on va le voir c'est un sacré TAF, un coin de Sibérie assez exceptionnel. Aldan est à 430kms, Yakutsk 655kms, Okhotsk 810kms, Mohe 630kms, Khabarovsk 895kms et Moscou 5360kms. Toko est située dans un bassin, à 8kms du Grand Toko, un lac immaculé qui contient des vestiges sédimentaires des dernières glaciations. Au nord cette dépression est bordée par l'extrémité est du Massif de l'Aldan, et au sud par l'extrémité est de la chaine de Stanovoï. La station est au bord de la rivière Mulan, à 849m d'altitude, 50m sous le niveau du lac. Elle est située sur la rive droite, donc dans le territoire (kraï) de Khabarovsk, la rivière faisant frontière avec la République de Sakha. Ce coin de nature est néanmoins menacé par l'exploitation minière d'Elga (ou Elginski), l'une des "plus grosses réserves de charbon d'Eurasie". Les premières installations sont environ 20kms à l'ouest, et il est prévu d'y construire une dérivation du BAM pour évacuer le minerais. Vue vers le sud-ouest. Tout concorde à faire un très beau TAF de cette région, avec un lent écoulement du froid radiatif depuis le lac dans la vallée de la rivière. Petite photo d'ambiance estivale au bord du lac, avec la chaine de Stanovoï au fond: C'est un climat subarctique hypercontinental pur, avec un été vraiment frais en raison de l'altitude. Les amplitudes thermiques diurnes sont importantes toute l'année, signature d'un TAF puissant avec un froid radiatif qui se met en place dès que le soleil se couche. L'hiver est assez peu enneigé, mais l'été est humide, peut-être même très humide. Beaucoup de choses me rappellent Oymyakon ici: l'altitude, les températures estivales, et les amplitudes thermiques diurnes impressionnantes durant une bonne partie de l'année - la différence étant qu'à 63°N Oymyakon connait un début d'hiver bien plus sombre avec alors des amplitudes thermiques plus réduites. Le vent est faible toute l'année, là encore de quoi favoriser le froid radiatif mais aussi un fort réchauffement lors des journées ensoleillées. A part des coups de vent sous le passages de perturbations le vent est le plus souvent soit nul (en hiver) soit des petites brises locales, et les roses des vents ne nous apprennent pas grand chose. En été un fort "cycle de rosée" est à l’œuvre, avec des nuits proches de la saturation et un important rebond du Td en journée. Voici un hiver normal: les redoux pénètrent rarement ce bassin, et les tx > -20°c sont rares. Le froid est souvent intense dans un calme absolu, et dès la mi-janvier il y a assez de soleil pour donner de fortes amplitudes thermiques: on atteint déjà souvent 20°c. La première partie du printemps, de mars à mi-avril, donne lieu aux à des amplitudes thermiques diurnes souvent comprises entre 25°c et 30°. Il apparait aussi les premières perturbations ventées, avec en avril des apports neigeux qui viennent retarder un peu le vrai printemps, celui qui arrive en mai avec la disparition de la neige. Le régime de temps que l'on observe ici après la mi-mai est déjà ce que l’appellerais le régime "estival", qui alterne entre de belles journées marquées par des variations de température toujours fortes, et des journées maussades aux tx nettement plus fraiches. En été la fraicheur n'est jamais loin, que ce soit la nuit - il peut geler toute l'année, en moyenne 1.5 jour sur un mois de juillet normal -, soit par des journées de mauvais temps. La neige peut revenir début juin comme sur cet exemple, c'est cependant rare (2 épisodes de cette intensité sur 20 ans). Et donc les amplitudes thermiques diurnes restent souvent impressionnantes lors des périodes de beau temps, dès que le soleil baisse on passe facilement de 30°c à moins de 15°c en quelques heures. Je n'ai pas trouvé fin aout d'épisode neigeux comme celui de 2005 à Aldan, cependant les fortes gelées ne sont pas exceptionnelles. BONUS: aout 2019. Un mois plutôt normal, mais marqué par les fumées d'incendie, une plaie ici encore peut-être plus qu'ailleurs, avec 17 jours non-stop dans la fumée (). L'automne est assez variable jusqu'à la plongée dans l'hiver mi-octobre. Malgré les redoux l'enneigement continu arrive à se mettre en place début octobre. Je trouve que les dernières nuits de cet exemple en septembre 2015 sont tout à fait remarquables et montrent bien le potentiel de ce TAF, avec jusqu'à -18°c sans neige au sol ! Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
  20. mottoth

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    #649. Aldan. Aldan est une ville de 21 000h dans le sud de la République de Sakha, elle est sur la route nord/sud qui relie Yakutsk à Skovorodino en passant par les villes minières de Chulman et Neryungri. Aldan a aussi une activité minière importante, notamment les mines d'or. Chara est à 465kms, Yakutsk 450kms, Nyurba 650kms, Mohe 595kms, et Moscou 4925kms. La ville partage son nom avec la rivière Aldan, affluent de la Lena, et le massif de l'Aldan dont les reliefs s’étendent d'est en ouest sur plus de 500kms. La ville est donc située dans une région vallonnée, entre 600 et 700m d'altitude. La station étudiée est sur les parties hautes de la ville, à 679m d'altitude. On y retrouvera des conditions hivernales bien plus clémentes qu'en fond de vallée: en comparant "vite fait" les relevés quotidiens sur ogimet entre Aldan (31004) et Tommot (31005, à 280m d'altitude) on constate des écarts de tn qui évoluent souvent entre 5°c et 10°c durant les mois d'hiver. La station n'est qu'à quelques centaines de mètres du centre ville, elle est également à coté de l'aéroport. Les températures hivernales relativement "clémentes" étaient attendues du fait de la localisation sur une colline; l'été également assez frais n'est pas non plus une surprise. En revanche une telle abondance de précipitations en toutes saison est pour moi une vraie surprise. L'été est très humide, alimenté par la convection au dessus du relief, on atteint des lames d'eau pas encore rencontrées dans cette exploration de la Sibérie. Quand à l'hiver il semble bénéficier de la même mécanique qu'à Vitim, avec du mauvais temps bloqué par le massif d'Aldan au sud, et avec le même résultat, à savoir un enneigement abondant. Et comme à Vitim l’ensoleillement annuel est médiocre, avec ici environ 1810h contre 2210h à Chara et 2270h à Yakutsk. Mention spéciale à la tn haute de juillet à plus de 24°c: une colline, une nuit d'été ventée et nuageuse, et le tour est joué ! Pour autant ce n'est pas un climat de colline très venté, c'est même plus calme qu'à Vitim ou Zhigansk. La direction des vents dominants est sud-ouest / nord-est, parallèlement au relief. L'hiver ne nous dépayse pas trop après déjà trois semaines à passer des climats sibériens en revue, on alterne ici entre des séquences assez longues de temps gris, faiblement neigeux et modérément froid, et d'autres aussi longues de temps très froid et plus lumineux. Les amplitudes thermiques diurnes sont évidemment modérées par la situation sur une colline, on ne retrouve pas de valeurs délirantes en fin d'hiver et au printemps. Sur cet exemple de l'hiver 2017-2018 la couche de neige atteint le mètre fin février, ce qui est au dessus de la moyenne mais pas exceptionnel non plus. L'enneigement est long a se terminer, avec des tempêtes printanières qui rajoutent facilement 10 ou 20cms et retardent d'autant l'arrivée véritable des beaux jours. La neige revient souvent abondamment courant mai, voire même début juin ! BONUS: juin 2004. Et oui, c'est moche... Enchainons sur un exemple d'été plus normal, voici l'été 2010. L'été est vraiment instable et est marqué de temps en temps par de véritables déluges. Je me demande si parfois il ne s’établit pas une convergence sur ces montagnes de l'Aldan, entre flux d'origine moussonique au sud et courant perturbés tempéré au nord: des épisodes semblables à celui du 25/07 j'en ai vu bien d'autres, et je les ais tous confrontés à une deuxième source pour écarter d'éventuelles erreurs d'encodage. BONUS: aout 2005. A l'époque on avait parlé de cet épisode neigeux sur le forum, il avait concerné également Chulman, à 190kms au sud, avec 37cms de neige au sol le matin du 31/08. C'est tout de même assez monstrueux, surtout que cela a conclu un mois déjà bien humide. BONUS 2: septembre 2017. Une autre entrée dans l'hiver bien costaude, avec déjà presque 60cms de neige au sol en fin de mois, et là aussi un mois au final très humide avec le déluge du 6 (là encore ça coïncide avec les données de pogodaiklimat). La vigueur des perturbations pluvio-neigeuses dès le mois de septembre fait que l'enneigement continu débute vraiment tôt, en moyenne le 30 septembre soit deux semaines plus tôt qu'à Yakutsk qui connait pourtant des hivers bien plus froids. Il y a encore des dégels francs et fréquents jusqu'à la mi-octobre, mais pas toujours suffisants pour effacer complètement les premières neiges. Ce n'est pourtant pas ce que l'on voit sur cet exemple, bricolé à partir de deux années différentes (2002 et 2005) mais avec un enchainement plausible entre septembre et octobre. Pour 2005 la date d'enneigement continu retenue est le 13/10, en raison du redoux trop violent qui précédé et laissa une pause de 3 jours sans neige au sol du 10 au 12/10. C'est au final très en retard mais cela ne s'est pas joué à grand chose car on avait 19cms au sol le 4/10... et on vient de voir la première tempête de neige avait eu lieu le 29/08 ! Voilà, au final les amateurs de neige peuvent y trouver leur compte, mais pour moi c'est niet, 30cms de neige en juin ou fin aout c'est pas possible !
  21. mottoth

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    Pour être honnête avec vous je ne connaissais pas il y a 3 jours, j'ai choisi Chara il y a trois bonnes semaines lorsque je cherchais une synoptique au milieu de ces montagnes, et ce n'est qu'en commençant à visualiser la région en détail avant-hier que j'ai remarqué cette tâche claire sur l'imagerie sat. Vu le climat et l'isolement (malgré une liaison aérienne avec Chita ou un arrêt du BAM à 10kms), il y a peu de risque que le tourisme de masse vienne tout détruire; c'est le genre de destination "qui se mérite".
  22. mottoth

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    #648. Chara. Nous partons pour quelques escales dans les régions très montagneuses qui s'étendent entre le Baïkal et la mer d'Okhotsk. Chara est un village de 1900h situé au cœur d'un bassin nommé bassin de Charsk. Mohe est à 460kms, Vitim 435kms, Nizhneangarsk 550kms, Yakutsk 860kms, Irkutsk 1035kms et Moscou 4685kms. Le bassin de Charsk mesure environ 110kms dans sa plus grande longueur, et est encadré par deux chaines de montagnes, dont les Monts Kodar au nord qui coupent complètement l'arrivée du mauvais temps hivernal par le nord-ouest. On retrouve sur leur versant nord la rivière Vitim dont on a fait connaissance hier. La rivière Chara, qui s'écoule vers le nord, est elle aussi un affluent de la Lena. Ce bassin possède une particularité géologique: les sables de Chara, un champ de dunes qui mesure environ 9kms sur 3kms. Ce n'est pas le climat local qui est responsable de ce "désert", qui n'est à priori que les restes d'un lac. Vue vers l'ouest: la station étudiée est en bordure du village. Les sables commencent à 5kms de distance, et les Monts Kodar sont à 11kms. La région à l'air très belle, notamment ce champ de dunes: L'enclavement de ce bassin, et notamment son isolement vis-à-vis des perturbations zonales et nordiques, lui vaut un climat hypercontinental pur avec un ICA qui atteint des sommets: 2.41 ! Nous sommes à 710m d'altitude, ce qui se ressent sur les températures estivales qui sont 1.5°c moins chaudes qu'à Vitim; avec une période avec Tm>10°c de seulement 96 jours (30 mai au 3 septembre) nous sommes encore largement dans le domaine subarctique, d'ailleurs il peut geler à n'importe quel moment de l'été, même mi-juillet. L'hiver est très avare en précipitations, la différence est notable avec Vitim et met bien en évidence le rôle de cette barrière montagneuse entre les deux villages. Les précipitations hivernales sont tellement faibles que la couche de neige est très irrégulière d'une année sur l'autre et entièrement suspendue à la saison automnale, et si cela se goupille mal une bonne partie de l'hiver peut rester sans neige: c'est arrivé durant l'hiver 2000-2001 où il a fallu attendre un saupoudrage mi-janvier pour débuter l'enneigement continu. D'autres hivers ont eu tellement peu de neige qu'elle a fondu assez précocement avant la mi-mars. Inversement la présence des montagnes en été assure de bonnes pluies convectives, et peut être également qu'ici on reçoit des résidus de mousson asiatique. Enfin la topographie favorise une atmosphère très calme en hiver, avec un fort froid radiatif à la clef. Tous ces facteurs combinés explique la très très forte continentalité du lieu. Les vents sont en effet très calmes de novembre à février, ensuite on retrouve essentiellement des vents qui transitent entre les deux chaines de montagnes, et les coups de vents foehnés du nord ouest qui arrivent à franchir les Monts Kodar. L'hiver est également plus plus ensoleillé et lumineux que dans la République de Sakha, et couplé aux conditions calme cela donne des amplitudes thermiques diurnes assez importantes même en décembre et janvier. On constate donc un pic de t° peu durable mais marqué durant les après midis de janvier. Voici un hiver normal, où la relative douceur de décembre 2011 est compensé par le froid en janvier 2012. On voit souvent le soleil, et le temps est beaucoup moins à la floconnade quasi permanente souvent vue dans le reste de la Sibérie. Les plus grands froids sont accompagnés de brouillards qui se forme dans ce bassin, puis dès la fin janvier les amplitudes thermiques diurnes deviennent souvent fortes. En février le soleil fait déjà repartir les température à la hausse avec une forte pente thermique, et les amplitudes thermiques sont aussi fortes qu'au printemps. Au printemps le vent se réveille, apportant avec lui des changements de temps qui s'additionnent aux fortes amplitudes thermiques diurnes. C'est donc la saison des plus fortes variations de température. A partir d'avril les précipitations deviennent moins négligeables, et c'est souvent sous des neiges de printemps assez éphémères que l'on peut mesurer la plus épaisse couche de l'année, parfois bien après la fin de l'enneigement hivernal continu. L'été continu d'être marqué par de fortes amplitudes thermiques, souvent plus de 20°c. C'est ici une saison tout aussi variable que dans le reste de la Sibérie, avec ces chaleurs, ses orages, et ses coups de fraicheur maussade qui durent parfois un peu trop. La fin du mois d'aout est souvent automnale. BONUS: aout 2019. Pour vous montrer de très fortes amplitudes thermiques, et aussi les épisodes de fumée d'incendie () qui marqué l'été dernier en Sibérie. Le problème des fumées est présent vraiment de partout même si il ne se produit pas chaque année: si je ne vous ai pas toujours livré d'exemples d'été en contenant, j'ai trouvé des épisodes de fumée dans absolument TOUTES les fiches sauf les climats polaires (et encore, j'en ai trouvé un à Dikson). Contrairement aux climats plus nordiques de la république de Sakha, l'automne réserve encore de belles journées, et les redoux tardifs avec franc dégels comme ceux connus ici fin octobre 2005 sont de ceux qui peuvent faire démarrer une saison hivernale avec peu ou pas de neige au sol. Le grand hiver s'installe en novembre, neige au sol ou pas. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
  23. mottoth

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    #647. Vitim Vitim est un village de 4500h sur la rive gauche de la Lena, une population en hausse en raison d'un boom pétrolier dans la région. Nous sommes ici à la limite sud-ouest de la République de Sakha. Nyurba est à 530kms, Vanavara 580kms, Nizhneangarsk 440kms, Yakutsk 975kms, Irkutsk 950kms et Moscou 4250kms. La Lena coule à une altitude de 170m, mais partout ailleurs l'altitude monte rapidement à 400m ou plus, que ce soit sur le plateau de Prilensky ou dans les hauts de Patom, extrémité nord des montagnes qui sont au nord du Baïkal. Vitim est à la confluence de la Lena et de la rivière Vitim. A 110kms à l'ONO on trouve le champs de pétrole de Talakan, en plein boom, avec un aéroport flambant neuf ouvert en 2012, signe de l'essor de la région. La station est à 3kms au nord du village et à 20m au dessus du fleuve. Vue du quartier de la station et de la confluence. J'ai encadré la synoptique en rouge. Voici donc encore un climat hypercontinental subarctique, avec à peine plus de trois où la Tm dépasse 10°c (101 jours du 27 mai au 5 septembre). Mais encore une fois ce climat recèle une petite surprise, avec un ICA de "seulement" 1.76. C'est que les précipitations y sont plutôt généreuses, notamment en automne et hiver avec comme résultat un enneigement assez copieux (79cms en moyenne au maximum vers le 10 mars). Sachant que l'on n'avait en moyenne que 50 à 55cms au mieux plus à l'ouest (Vanavara, Tura) et que l'on s'attend à une décroissance du manteau neigeux en progressant vers l'est, cet enneigement abondant a de quoi un peu surprendre. Je pense que les hauts de Patom sont responsables de ce surplus de précipitations, en bloquant le mauvais temps comme le font les Monts de Verkhoyansk dans la région de Zhigansk. Ce climat est probablement le plus enneigé (en plaine) et le moins froid de la République de Sakha, si les coups de froids y sont aussi sévères qu'ailleurs (on est dans le club des -55°c) les redoux y sont bien plus vaillants (les 10-centiles de tn/tx en janvier sont 8°c supérieurs à ceux de Nyurba). Et comme à Zhigansk je suis un peu surpris de la bonne tenue du vent ici, malgré la position en fond de vallée plus favorable aux grands calmes hivernaux. Les vents sont bien canalisés par la Lena. En hiver les vent dominants sont de SSO, d'origine perturbée (les conditions de grands froids sont calmes). En été c'est plus variable. Nous ne sommes plus qu'à 59°N ici, avec une astronomie comparable à celle de Stockholm: le 21 décembre le jour dure 6h02, le 21 juin il dure 18h40. L'hiver est presque une copie conforme de celui de Vanavara, avec cependant plus de neige. Les amplitudes thermiques diurnes sont assez fortes pour cette latitude, et les variations à la baisse ou à la hausse des t° sont de grande amplitude: on passe rapidement d'un grand froid dans le brouillard givrant (t° autour de -40°c voire moins) à des redoux assez ventés mais pas trop froids (des tx de -10°c en Yakoutie en plein hiver c'est vraiment "doux"). On retrouve au printemps un soleil souvent vaillant (de n'est plus une surprise avec toutes ces fiches vues depuis 3 semaines), et également les plus fortes amplitudes thermiques diurnes de l'année (plus une surprise non plus), avec fréquemment plus de 20°c. Même si le dégel devient fréquent dès la fin mars la couche de neige met plus d'un mois à fondre, car on part de haut et parce que la nature très variable du printemps fait que le froid revient souvent avec un peu de neige supplémentaire. En mai on sent que les degrés gagné en latitude vers le sud depuis le nord de la République de Sakha sont là, avec les premiers jours de chaleur dès la fin du mois. Les seuils de chaleur et forte chaleur sont atteints aussi souvent qu'à Yakutsk (38 jours / 11 jours), et avec une txm de 25°c en juillet on a un beau petit été. Mais comme partout ailleurs en Sibérie les coups de fraicheur et de grisaille sont là, et d'autant plus en aout. On sent d'ailleurs la la longueur de certaines période grises et fraiches qu'elles sont bien accrochées et bloquées par le relief au sud-est: cet exemple d'été est le même qu'à Nyurba, pourtant le mois d'aout n'est pas du tout le même. Si dans le nord de la République de Sakha (Olenyok, Zhigansk) on pouvait comparer septembre à janvier en France, ici septembre ressemble plus à nos mois de mars: on peut voir la neige sans qu'elle tienne vraiment au sol, et l'on peut aussi compter sur quelques belles douceurs voisines de 20°c. Le début de l'enneigement arrive courant octobre et c'est parfois un peu laborieux en raison de la puissance des redoux. Sur cet exemple on une bonne hésitation avec au final le vrai démarrage de l'hiver le 20/10, mais j'ai pu observer pire et notamment l'automne 2013 avec un début d'enneigement repoussé au 8 novembre en raison de la douceur. En novembre tout est possible d'ailleurs, y compris les premiers -40°c vers le milieu du mois (on les a frôlé sur cet exemple, de façon assez précoce). On multiplie les étapes dans ce tour de la Sibérie mais jusqu'à présent je dois dire que les surprises de manquent pas finalement, notamment les climats assez neigeux et venté de Vitim ou Zhigansk. Cette fiche de Vitim a bouclé la boucle entamée depuis le Baïkal, avec une couverture et un maillage aussi réguliers que possible de la Sibérie Centrale et de l'arctique. Cependant le voyage est loin d'être fini et j'ai encore quelques lieux spectaculaires à vous montrer, et je n'en doute pas d'autres surprises (et je serais le premier surpris car depuis Tura je n'ai aucune fiche de prête d'avance, c'est frais du jour même et à chaque étape je ne découvre que quelques heures avant vous).
  24. mottoth

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    #646. Nyurba. Environ 10 000h vivent à Nyurba, une ville de la République de Sakha tournée vers l'industrie du diamant. La république de Sakha concentre 99% de la production de diamants Russes, et 25% de la production mondiale. La mine à ciel ouvert de Mirny est mondialement célèbre pour la démesure de son puits, elle est à 240kms à l'OSO. Yakutsk est à 595kms, Zhigansk 455kms, Olenyok 640kms, Irkutsk 1475kms et Moscou 4325kms. Nous sommes dans la vallée de la Vilyuy, à la limite entre le plateau du même nom et la plaine centrale Yakoute, qui s'étend vers l'est et le nord-est jusqu'à la Lena. La station étudiée est sur l'aéroport, à 2.2kms de la Vilyuy et 25m plus haut. Le gigantisme de la mine de Mirny (désormais fermée): Voilà un climat hypercontinental pur. Nous sommes à peu près à la même longitude que Olenyok, et les hivers y sont aussi contrastés, bien plus qu'à Zhigansk ou Yakutsk. Nous allons comparer un peu plus en détail des 4 localités: - les coups de froids hivernaux sont similaires partout, voici les 10-centile de tn/tx en janvier, qui représentent le seuil de froid atteint 3 fois dans le mois en moyenne: Olenyok -48.9°c/-43.4°c, Zhigansk -47.4°c/-42.3°c, Nyurba -46.7°c/-40.9°c, Yakutsk -45.1°c/-41.9°c. Il y a des petites nuances mais c'est à peu près pareil, et du côté des records l'ouest de la République de Sakha semble faire "mieux" (-56.4°c à Olenyok, -56.6°c à Nyurba, contre -53.3°c à Zhigansk et -52.1°c à Yakutsk, cette dernière étant bien plus urbanisée). - les redoux hivernaux sont bien plus prononcés dans l'ouest de la république, voici le 90-centiles de tn/tx qui représentent le seuil généralement atteint ou dépassé lors des trois journées les plus douces de janvier: Olenyok -25.3°c/-17.0°c, Nyurba -24.3°c / -16.6°c, mais plus froid à Zhigansk -30.6°c / -24.7°c et Yakutsk -33.7°c / -25.9°c. - en été la chaleur est évidemment bien plus directement corrélée à la latitude, voici le nombre moyen annuel de jours de chaleur (tx>25°c) / forte chaleur (tx>30°c): Olenyok (68°30'N) 12.7 j / 2.3 j, Zhigansk (66°47'N) 13.9 j / 1.6 j, Nyurba (63°18'N) 30.4 j / 7.1 j, Yakutsk (62°01'N) 39.4 j / 11.1 j. On commence à voir une belle chaleur estivale ici contrairement aux localités plus nordiques, avec une semaine de forte chaleur par été en moyenne. - l’ensoleillement croît également rapidement du nord au sud, et la saison la plus impactée est l'automne. Voici le cumul annuel et la fraction d'insolation de septembre: Olenyok 1900h / 26%, Zhigansk 2000h / 35%, Nyurba 2236h / 43%, et Yakutsk 2273h / 46%. Les vents dominants sont canalisés par la vallée de la Vilyuy, pourtant peu profonde. Au 21/12 le jour dure 4h35, et le 21/06 il dure 21h00. Voici un hiver parfaitement normal: t°, précipitations, pression, hauteur de neige, ensoleillement (surtout pertinent à partir de février), tout est dans les moyennes. On oscille toujours entre ces deux types de temps vus quasiment partout depuis le début de cette série sibérienne: un froid moyen, gris et faiblement neigeux, ou le grand froid avec ciel dégagé et vent très faible voire nul. Après la fiche sur Zhigansk hier je suis encore un peu surpris aujourd'hui de la présence d'autant de vent en hiver, bien qu'il ne soit jamais vraiment fort. Les froids les plus intenses se déroulent ici souvent dans le brouillard. Nous retrouvons au printemps des amplitudes thermiques diurnes parfois colossales, similaires à celles des vallées de Tura ou Vanavara. Il faut dire que c'est une saison souvent très belle, mars et avril recevant les meilleures fraction d'isolation de l'année. En avril le dégel diurne s'impose rapidement, entrainant la disparition de la couche neigeuse en moyenne le 28/04. La deuxième partie du printemps est assez perturbée, avec pourquoi pas le retour de la neige au mois de mai. Voici un été parfaitement normal. Il n'est pas aberrant que le mois de juin concentre la plupart des journées de forte chaleur comme sur cet exemple, on avait déjà vu cela en Sibérie occidentale. Bien sur l'été reste court et est souvent mis en pause par des périodes automnales et grises, mais ici l'affaire n'est pas pliée dès début aout comme on l'a vu pour des climats plus nordiques (au delà de 65°N): le dernier mois d'été peut être très agréable comme ici, à défaut d'être le plus chaud de l'année. BONUS: juillet 2003. Comme en France une canicule notable a été observée ici durant cet été, mais par contre elle s'est terminée par un coup de fraicheur arctique vraiment violent: Comme dit plus haut l'automne ne démarre donc pas de façon aussi grise et morne que plus haut en latitude, certains mois de septembre peuvent même se démarquer plus par leur beau temps comme cet exemple de 2015. Attention tout de même, des chaleurs aussi tardives sont rares, seuls 2007 et 2016 en ont aussi connu depuis 2000. Le froid se fait cependant rapidement mordant avec déjà des fortes gelées régulières fin septembre, et une plongée rapide en octobre après le début de l’enneigement permanent. BONUS: janvier 2014, le mois le plus froid de ma période d'étude. Décidément ce mois fut exceptionnel pour une bonne partie de la Sibérie. Ça c'est de l'hiver Yakoute, et ça s'est poursuivi en février avec jusqu'à -56°c: Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
  25. mottoth

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    Attention quand je parlais du bidon c'était de la neige au sol autour de lui, grâce au bidon on voit bien qu'il n'y a presque rien.
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