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mottoth

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  1. mottoth

    Climats du monde

    #594. Quetta Cette fiche et les quelques suivantes vont s'intéresser à une province un peu à part du reste du Pakistan, mais stratégique: le Balouchistan. Quetta en est la plus grande ville, avec environ 1 million d'habitants. Jacobabad est à 260kms, Multan 430kms, Jaisalmer 535kms, Lahore 725kms, Islamabad 695kms et Serhetabat 705kms. Nous sommes à 1600m d'altitude, dans la chaine centrale Brahui, ou plutôt sur son flanc ouest: nous allons voir à quel point cette chaine est une barrière climatique, avec des saisons complètement différentes de celles de la plaine de l'Indus. Cette zone n'est plus vraiment sous l'influence de la mousson indo-pakistanaise, c'est plutôt ce qu'il se passe en Asie Centrale qui intéresse cette ville, et surtout ce qui vient d'Afghanistan et du désert voisin du Régistan. Vue vers le sud-est et les monts Brahui. La station étudiée est sur l'aéroport, à 10kms du centre ville. Nous sommes donc sur un plateau d'altitude moyenne 1600m, les reliefs les plus hauts dépassent 3000m avant de plonger vers la plaine de l'Indus à environ 70kms de distance. On retrouve ici un espèce de climat pseudo-méditerranéen sec, un peu comme à Chitral. Pas de maximum thermique en mai / juin comme dans les plaines, pas de maximum pluvio (fut-il secondaire et très atténué) en juillet et aout: de légères hausses de la nébulosité et du Td en juillet et aout sont les seuls indices de la mousson humide de la plaine indo-gangétique pourtant pas si éloignée. Le maximum de précipitation de fin d'hiver / début de printemps, après une fin d'année sèche, nous rattache pleinement à l'Asie Centrale, ainsi que la sécheresse estivale sous un bouclier de hautes pression subtropicales. C'est un climat assez venté, et notamment en été: c'est commun à toute cette zone autour et dans le bassin du Sistan qui occupe le sud de l'Afghanistan. A ce propos n'ayez aucun espoir de fiches sur l'Afghanistan "prochainement", les données synoptiques sont trop rares et de mauvaises qualité; le climat de Quetta vu aujourd'hui est une approximation assez bonne de celui de Kandahar, avec quelques degrés de moins en été (Kandahar est 600m plus basse). Pas de roses des vents, on peut voir dans les tableaux horaires que les vents dominants viennent du nord-ouest ou du sud est: - le vent de nord ouest est soit une brise de vallée diurne, soit le courant d'ouest apportant les perturbations d'ouest hivernales ou de l'air sec en été, ces deux vents se superposent souvent, lui conférant un caractère vigoureux en journée. - le vent de sud est est essentiellement une brise de montagne nocturne, et parfois un vent synoptique à l'avant des perturbations (en hiver) ou le courant de mousson estival lorsque celui est assez fort pour passer les montagnes. En hiver les nuits sont froides, nous sommes quand même à 1600m d'altitude. Les gelées sont donc fréquentes, parfois fortes, mais les journées sont agréables. Parfois la neige s'invite à la place de la pluie sous les perturbations hivernales d'ouest, c'est cependant plus rare que ce que le wiki laisse entendre, et la ville est rarement enneigée. Le déroulement de l'hiver est typique d'une bonne partie de l'Asie Centrale, avec un début stable et ensoleillé puis du mauvais temps de plus en plus fréquent à mesure que l'on progresse vers l'hiver, avec une diminution graduelle des amplitudes thermiques diurnes. La sécheresse de l'air est assez marquée durant les périodes de beau temps, que le vent vienne du désert du Régistan ou des montagnes il est sec. Au printemps il faut encore se méfier de mars, avec potentiellement des journées encore froides, et un temps qui peut être franchement mauvais: début mars 2019 un épisode de perturbations d'ouest d'intensité exceptionnelle a touché une vaste zone centrée sur le bassin du Sistan, avec notamment 237mm de précipitations à Quetta en deux jours (pluie surtout, avec un peu de neige mêlée). D'ailleurs la synoptique a cessé d’émettre jusqu'en avril suite à ces intempéries, j'ai été cherché ce cumul sur internet pour compléter mes données. Voici une très bonne carte qui résume cet épisode, voyez notamment l'impressionnante bande de RR > 50mm de Zahedan à Kandahar, en plein désert: Rien d'aussi extrême sur cet exemple du printemps 2015, mais encore quelques pluies marquées et de beaux coups de fraicheur en mars. Cela s’arrange rapidement en avril, avec un temps qui devient bien plus stable après la moitié du mois. On peut considérer que l'été démarre courant mai, avec déjà des températures souvent proches de 35°c. Notez le vent, bien sensible, et le sable souvent présent. L'été est d'une grande régularité pour les t°: il n'y a que 4°c d'écart entre la txx de ma période d'étude et la txm de juillet ! Le vent de nord ouest ramène souvent du sable du désert du Régistan, et le vent de sud est moussonique s'active parfois pour apporter quelques journées plus humides et nébuleuses, mais sans jamais vraiment de pluies. NB: tous les exemples de saisons présentés ici sont récents, et postérieurs à un probable changement de sonde d'HR vers 2015 avec depuis des HR reportées sensiblement plus basses qu'avant. Les anomalies de Td sont donc la plupart de temps négatives dans ces exemples, parfois largement, mais ces Td reflètent je pense mieux les conditions réelles. Je n'ai pas beaucoup d'exemple de saison très complets à ma disposition, et celui que j'ai choisi pour l'automne n'est pas idéal: il est trop caricatural de cette saison hyper stable, la moins ventée de l'année, avec les plus fortes amplitudes thermiques diurnes annuelles et un ciel constamment bleu. On devrait normalement s'attendre à une voire deux épisodes faiblement perturbés de plus. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  2. mottoth

    Climats du monde

    #593. Islamabad. Suite à l'ouverture d'un nouvel aéroport loin de la ville, j'avais craint que la station étudiée aujourd'hui ne ferme définitivement car elle est située sur l'ancien aéroport: depuis fin février 2019 les données de cette station n'étaient plus disponibles. Mais elles le sont à nouveau depuis la fin de ce mois d'aout, et d'après l'imagerie satellitaire récente il s'avère que cet "ancien" aéroport ait conversé une activité, à priori militaire. Donc grâce à la suggestion de Gaël je suis revenu sur ma décision de zapper cette ville: Islamabad est la capitale du Pakistan, c'est une agglomération très atypique car construite sur plan à partir de rien, comme Brasilia ou Naypidiaw. La ville voisine de Rawalpindi, plus peuplée, montre un développement cependant bien plus organique (voire anarchique) et typique de cette région. L'agglomération de ces deux villes compte 4 million d'habitants. Chitral est à 280kms, Srinagar 165kms, Lahore 255kms, Multan 405kms, Jacobabad 735kms, et Delhi 680kms. Nous sommes à environ 500m d'altitude, sur le plateau de Pothohar. Cette altitude, bien que modérée, et la proximité de reliefs comme les collines de Margalla ou la chaîne du Pir Panchal, va modérer la pointe de chaleur estivale et renforcer la fréquence et la vigueur des précipitations, un peu comme on avait constaté dans le Piedmont Himalayen à Dehradun, moins chaude et nettement plus humide que Delhi pourtant assez proche. A part la chaîne de Sel (Salt Range) peu imposante, aucun relief au sud et au sud est ne vient vraiment contrarier la remontée de la mousson d'été indo-pakistanaise: cette saison sera donc très arrosée, contrairement à la Vallée de Peshawar qui elle est nettement plus à l'abri. La station étudiée est donc sur l'ancien aéroport, bien urbanisé dans les faubourgs de Rawalpindi (5kms du centre). Islamabad est à environ 12kms au nord, le long des collines de Margalla. C'est probablement la région la plus arrosée du Pakistan, et contrairement aux autres fiches déjà présentées ici sur ce pays il ne sera jamais question d'aridité ou même de semi-aridité. Seuls trois mois sont sec, et encore pas de manière absolue. Le mois le moins pluvieux, novembre, correspond au début de la saison des brumes et des brouillards et on trouve souvent une humidité assez forte. Les pics pluviométriques correspondent à la saison des perturbations d'ouest (février et mars) et à la mousson d'été indo-pakistanaise (mi-juin à septembre). C'est globalement la même chose qu'à Lahore, Multan ou même Jacobabad, mais en bien plus arrosé ici. De même ce qu'on appelle l'été ici (le pic de chaleur pré-mousson) se déroule avant le cœur de l'été astronomique, ici il est un peu décalé par rapport au reste du pays (mai - début juillet au lieu de 15 avril - juin) et c'est du la la position plus septentrionale. Pas de belles roses des vents à présenter, d'après ce que j'ai compris on peut distinguer: - des brises de montagne de nord-est la nuit, des brises de vallée de sud-ouest en journée, ceci un peu toute l'année (cf tableaux horaires ci-dessous) - un flux hivernal de nord-ouest associé à la circulation d'ouest, et un flux de mousson d'été au sud-est, qui prennent le pas sur les brises quand il sont plus dynamiques. J'ai gardé le découpage en cinq saisons, même si elles ne se superposent pas toujours très bien avec des mois calendaires. Voici donc l'hiver, brumeux et pas très perturbé. Il fait la plupart de temps beau mais avec une importante grisaille le nuit et le matin. De temps en temps une perturbation d'ouest s'invite pour un jour ou deux, laissant des lames d'eau non négligeables par effet orographique contre les reliefs voisins. Souvenez vous, à Chitral on a en hiver des épisodes de vents catabatiques secs et plutôt doux qui descendent de l'Hindou Kouch: ces vents poursuivent leur route via la vallée de Peshawar et s'invitent parfois jusqu'ici. Leur caractère sec est oublié ici, mais on remarque ces journées plutôt ventées et assez douces sur cet exemple (7 et 8/01, 27/01). On a à contrario des journées trop calmes où la grisaille à plus de mal à se dissiper, des inversions de température se forment alors avec des nuit presque froides et des tx qui parfois peinent à vraiment dépasser 10°c ou 12°c (quelques exemples entre le 15 et le 22/01). Voici la fin d'hiver, début de printemps. Les saisons sont un peu décalées ici par rapport à la plaine indo-gangétique, février est parfois ici un vrai mois d'hiver et on devrait plutôt considérer surtout mars et avril pour le printemps. Mais bon voici donc un exemple centré sur février et mars, ce qui correspond au maximum pluvio secondaire. Et pour le coup cet exemple de 2016 montre un mois de février très printanier, avec des tx déjà chaudes et un petit déficit de t°. Puis mars rattrape le coup avec des pluies abondantes et plus de fraicheur. Cette saison est vraiment variable et souvent bien perturbée, et notez le vent souvent fort. BONUS: mars 2015, le plus arrosé de ma période d'étude, avec un très gros épisode pluvieux en début de mois. Cette saison est souvent délicate en montagne, c'est le genre d'épisode qui pose 30cms de neige lourde dans la vallée du Cashmire et plus d'un mètre dans le Pir Panchal. Comme à chaque fois avec ce pays, impossible de trouver un bon exemple d'été avec les données disponibles. En voici donc un fictif, où j'ai mélangé 2013, 2010 et 2011. C'est bien plus agité que dans les plaines: voyez la valse des tx, les orages fréquents, et comme le vent souffle souvent. En avril et mai c'est de plus en plus chaud et les orages produisent de moins en moins d'eau, mais le temps n'arrive pas vraiment à se stabiliser. c'est seulement en juin que l'on trouve des vagues de chaleur plus durables avant l'arrivée de la mousson. Et comme tout est un peu décalé dans le calendrier par rapport aux plaines, les td élevés accompagnant la mousson de sud-est n'arrivent que courant juin: c'est donc quand même plus supportable que dans la plaine à Lahore ou Delhi. Voici la saison des pluies de mousson 2018: comme souvent on trouve encore de grosses chaleurs (parfois les plus fortes de l'année) durant la première décade de juillet avant que la saison des pluies ne démarre vraiment. De gros orages grêligènes assurent un arrosage abondant et parfois diluvien: ainsi on a eu 163mm en quelques heures dans la nuit du 6 au 7/08, pas si loin de la RR24h annuelle maxi médiane (123mm). La chaleur descend graduellement jusqu'à mi-septembre, puis ensuite on retrouve des chaleurs plus supportables et des précipitations beaucoup moins fréquentes à partir du 15 ou 20/09: c'est le début de l'automne. BONUS: septembre 2014, pour son épisode de pluie extrême du 4/09. C'est à priori encore loin du record de précipitations sur 24h, qui serait de 620mm le 23/07/2001 d'après wikipedia (pas assez de données synoptiques disponibles pour confirmer hélas). Enfin un exemple de "bel automne", cette saison la moins perturbée de l'année, à la chaleur agréable et sans trop de grisaille matinale. Les rares perturbations permettent de franchir un palier de t° vers le bas et ainsi d'atteindre un nouvel équilibre en principe stable pour plusieurs semaines (si vous revenez en arrière sur l'exemple d'hiver, on peut voir que le dernier palier automnal est franchi avec la perturbation du 10/12). Vraiment, c'est cette saison qu'il faut choisir pour aller voyager dans ces régions (OK le Pakistan c'est un peu difficile niveau tourisme, pas très "safe", mais cette saison est également fabuleuse dans le nord de l'Inde). Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. La prochaine étape reprendra le cours prévu après Jacobabad.
  3. mottoth

    Climats du monde

    Voici un exemple en juillet 2012: http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=41715&lang=en&decoded=yes&ndays=12&ano=2012&mes=7&day=20&hora=18 Pas mal de valeurs proches de 30°c, quelques une manifestement erronées à 32°c ou 33°c par des t° de 42°c. Pour Sibi les exemples délirants sont légions, je n'ai pas eu à chercher loin pour en trouver, par exemple ici début juin 2013: http://www.ogimet.com/cgi-bin/gsynres?ind=41697&lang=en&decoded=yes&ndays=12&ano=2013&mes=6&day=12&hora=18 Je veux bien que le relief piège encore plus d'humidité de basse couche au sol, mais là quand même faut pas déconner: les relevés de Sibi sont vraiment inexploitables. Concrètement pour corriger ce genre de dérive j'efface les Td des heures les plus chaudes et je garde les Td nocturnes, puis j'interpole pour compléter les trous et retrouver un régime diurne conforme à ce qui est observé en moyenne, c-à-d un Td à peu près constant sur 24h durant les moins les plus humides. Et même avec cela je me retrouve avec des couples t°/td du genre 42/28, de quoi bien exploser les indices de t° ressenties ! Peut être qu'en effet je me retrouve au final avec des moyennes de Td bien plus proches de la réalité que je que je veux bien croire, il est vrai que les zones irriguées le long du fleuve peuvent fournir un surplus d'humidité de basse couche et le vent généralement faible n'aide pas à la disperser dans des couches plus hautes de l'atmosphère. Pour Islamabad faut que je revois ça en détail... Peshawar aurait vraiment été idéale, il manque vraiment une étape de plaine pour montrer la transition entre Chitral et Lahore.
  4. mottoth

    Climats du monde

    #592. Jacobabad Cette ville de 200 000h de la province du Sindh est, avec sa voisine Sibi (150kms), un point chaud bien connu du Pakistan durant le pic de chaleur pré-mousson. Sibi semble encore plus chaude, mais les mesures de Td trop souvent fantaisistes m'ont dissuadé de travailler sur cette ville. Déjà ici à Jacobabad je trouve la plupart des mesures de Td un peu trop hautes pour être vraies, j'ai d'ailleurs systématiquement raboté les Td qui montaient anormalement en journée certaines années... et pourtant malgré ce traitement vous allez voir que l'on reste à des valeurs moyennes estivales vraiment extrêmes. Jaisalmer est à 285kms, Multan 360kms, Lahore 675kms, Delhi 860kms, Chitral 905kms. NB: j'ai depuis toujours écris de façon erronée Jacobadad au lieu de Jacobabad. Je me suis aperçu de cette erreur en rédigeant cette fiche mais je n'ai pas corrigé les infographies. Jacobabad est dans la zone humide de la plaine de l'Indus, cependant cette humidité n'est due qu'au fleuve. Sibi, à 150kms au NNO, est dans le désert et devrait connaitre des Td globalement plus bas que ceux de Jacobabad, contrairement à ce qui est souvent erronément reporté dans les synops. Au NNE on trouve à 80kms les premiers reliefs de l'extrémité sud des monts Sulaiman. A l'ouest la chaine centrale Brahui prend le relais des Mts Sulaiman et étend vers le sud la barrière climatique entre plaine indo-gangétique et les montagnes, bassins et plateaux du Balouchistan, de l'Afghanistan et de l'Iran. La trouée entre ces deux montagnes, où est nichée Sibi, est un couloir d'où déboulent de temps en temps des masses d'air sèches en provenance du bassin du Sistan (Afghanistan). La station étudiée est sur l'aéroport, à 2kms du centre ville. C'est un climat très semblable à celui de Multan, et l'on peut retenir a même appellation: Aride continental chaud à influence moussonique, on doit également pouvoir remplacer l'adjectif "chaud" par "d'affinité tropicale" comme l'a indiqué Gaël pour la fiche précédente. C'est encore plus extrême qu'à Multan: plus chaud, plus sec (sauf les Td estivaux). Notons tout de même que comme à Multan le gel faible est parfois observé ici (Tnn de -1°c sur ma période d'étude). Un petit mot sur la résolution des mesures de t°: pour cette station et la plupart des autres au Pakistan, la température est reportée par pas de 0.5°c: la txx de ma période d'étude de 52.5°c peut donc être 52.3°c ou 52.7°c. On a aussi pas mal de températures dont la décimale est .1 (soit 10.1°c, 11.1°c, etc), à priori un dixième de degré gagné par rapport à une mesure ronde (10°, 11°, etc...) durant des conversions successives d'unité (le nouveau format BUFR encode les t° en Kelvin). Rien de vraiment gênant dans tout cela: pour les moyennes le résultat est le même que si les t° étaient mesurées avec une résolution de 0.1°c, pour les extrêmes il faut bien avoir cette incertitude de +/- 0.2°c en tête, mais de toute façon la mesure elle même a une incertitude au moins aussi large, voire plus (l'utilisation habituelle de la résolution de 0.1°c est toujours illusoire, elle donne une impression d'exactitude trompeuse car même le matériel professionnel affiche toujours une incertitude supérieure à +/- 0.1°c). Toujours pas de roses des vents, à cause de la résolution des relevés de direction des vents (45° seulement, là où la plupart des pays utilisent une résolution de 10° ou 22.5°). Le vent est faible en toutes saisons, et assez variable. En hiver on a plus de vents de nord ouest ou de nord est, au printemps c'est très variable, en été/saison des "pluies" c'est nord est ou sud est, en automne c'est surtout sud est. Le cœur de l'hiver (la saison des brumes et brouillards) montre un cycle de rosée comme à Multan. L'été, avec un Td moyen de 26°c, les chaleurs sont absolument insupportables et même à Dubai ou Bahrein/Manama on n'atteint pas des valeurs moyennes de Heat Index aussi hautes. Ces Td sont probablement un peu sur estimés, je verrais plutôt une valeur "tropicale standard" proche de 24°c. A Jaisalmer, en plein désert de Thar mais plus proche des flux de mousson humides, enregistre 23.5°c de Td moyen en juillet et aout (et c'est déjà énorme). J'ai conservé le découpage en 5 saisons présenté pour Lahore et Multan. Le cœur de l'hiver est nettement moins pollué par les brouillards qu'à Multan, cependant la grisaille nocturne et matinale est bien présente. Si aucune perturbation d'ouest ne se manifeste on peut avoir des mois complétement stables et secs, comme ce mois de décembre d'une grande régularité. Voici le printemps: sur cet exemple on a un mois de février un peu frais et humide, avec 3 perturbations d'ouest qui contribuent elles seules au cumul du maximum pluviométrique secondaire observé en cette saison. Voici l'été, qui d'après le découpage local des saisons est considéré débuter le 15/04. Pas d'exemple suffisamment représentatif et fourni sur ma période d'étude, j'ai du donc encore bricoler un exemple fictif avec 3 mois issus de 3 années différentes. Sans surprise, les chaleurs d'avril et mai sont encore relativement vivables grâce à une humidité faible ou modérée. Puis le td devient tropical en juin avec des chaleurs extrêmes, difficilement tolérables. Notez tout de même quelques baisses notables (mais temporaires) du Td (un exemple par mois sur ces 3 mois), correspondants à l'arrivée par le NNO de masses d'air sèches en provenance d'Afghanistan. BONUS: mai 2010, avec la plus forte canicule de ma période d'étude. Notez les fortes amplitudes thermiques, et l'hygrométrie souvent basse durant ce mois. Le plus fortes chaleurs semblent se produire sous un léger courant d'ouest: subsidences descendant de la chaine centrale du Brahui et probable sur-adiabatique produisent ces Tx de 50°c et plus. La saison des pluies n'en a que le nom... Les précipitations sont encore plus rares et plus aléatoires qu'à Multan, cette saison n'est qu'une étuve constante avec de trop rares averses, souvent même trop faibles pour apporter un peu de répit dans cette chaleur. Températures et point de rosée sont donc d'une grande régularité, et le gradient thermique est en pente douce descendante entre juillet et septembre. BONUS: septembre 2012. Il m'a fallu quelques jours de réflexion pour "cracker" la logique d'encodage des précipitations au Pakistan, avec des choix de durées atypiques sur les relevés intermédiaires et un relevé sur 24h émit à 3h TU, en décalage avec les principaux relevés intermédiaires. Et de plus les pakistanais ont la mauvaise habitude de mal encoder le relevé sur 24h, en faisant la plupart du temps une erreur de virgule qui multiplie la valeur par 10. Je suis resté donc très attentif aux valeurs qui me paraissaient un peu hors norme, et lorsque je suis tombé sur ce mois de septembre 2012 j'ai été vraiment dubitatif: On trouve cependant pas mal de choses sur internet à propos de ces inondations de septembre 2012, et j'ai notamment trouvé un article qui valide pleinement les 480mm de cumul mensuel, dont 433mm en 18 heures ! C'est presque 3 années de précipitations, et cet épisode diluvien a largement contribué à gonfler le cumul moyen attribué à septembre sur ma période d'étude. Sans 2012 le cumul moyen serais de 9.6mm au lieu de 42.3mm. L'automne est la saison la plus sèche, il se déroule normalement sans aucune pluie comme sur cet exemple. Durant la première quinzaine d'octobre la chaleur redevient supportable avec enfin une baisse sensible du Td, puis le reste de cette saison est un vrai délice. Remarquez début novembre une advection d'air plus sec en provenance d'Afghanistan par la "trouée de Sibi", avec à la clef un bon palier de chaleur perdu. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  5. mottoth

    Climats du monde

    #591. Multan Multan, au Penjab, est une ville Pakistanaise de 1.8 million d'habitants. Lahore est à 325kms, Jaisalmer 360kms, Delhi 590kms, Chitral 640kms. Nous sommes ici dans la plaine du Penjab, sous-ensemble de la vaste plaine Indo-Gangétique, qui s'étend en forme de croissant entre le sud du Pakistan et le Bangladesh en passant par Lahore ou Delhi. Le terme 'Indo' ne se réfère non pas à l'Inde mais à l'Indus, le principal fleuve du Pakistan. Cette plaine inondable est irriguée ici par de nombreux affluents de l'Indus: j'ai noté les plus importants sur la carte ci-dessous, dont le Chenab qui arrose Multan. Il ne faut pas s'y méprendre, ce sont bel et bien ces fleuves qui donnent ce côté si vert à cette région, nous verrons plus bas que les maigres précipitations annuelles n'y sont pour rien: il suffit de voir les déserts environnants dont le désert de Thar. Cette plaine est parfaitement... plane. A 80kms à l'ouest le relief commence à monter, et les Monts Suleiman sont à 120kms. Ils forment une barrière climatique entre la plaine encore soumise à une faible mousson indo-pakistanaise, et les ensembles complètement arides plus à l'ouest (bassin du Sistan, plateau Iranien). La station étudiée est sur l'aéroport à 6kms à l'ouest du centre ville, en bordure de la zone fortement urbanisée. A l'ouest de l'aéroport on trouve 4kms peu urbanisés avant le fleuve Chenab. Je n'ai pas fait beaucoup de fiches dont la Txx atteint 50°c, ici on atteint pile poil cet extrême sur ma période d'étude: nous entrons dans la zone qui fait régulièrement l'actu climatologique entre fin avril et fin juin, avec des spots bien connus comme Jacobadad ou Sibi qui se disputent chaque année les txx mondiales avec la plaine au nord du Golfe Persique (la zone Koweit - Bassorah - Awhaz) et certains coins plus restreints géographiquement comme la Vallée de la Mort. On peut retenir le même découpage en 5 saisons qu'à Lahore: ici l'été (avril à juin) est donc soumis à des vagues de chaleur extrêmes, et la saison des pluies est trop légère pour prétendre combattre la sécheresse de ce climat. Malgré la latitude plus basse on note encore un 2e maximum secondaire de précipitations au printemps, la encore insuffisant pour contrer l'aridité. Et si l'hiver "brumeux" est vraiment la saison des brouillards, c'est du surtout au milieu humide de cette plaine, à Jaisalmer en plein désert de Thar on ne retrouve pas ces brouillards et l'HR moyenne hivernale est bien plus basse (45% de moyenne contre 71% ici). Je propose d'appeler ce climat: climat aride continental chaud à influence moussonique. Pas de roses des vents, d'après ce que je peux voir en hiver c'est plutôt des vents de nord, durant la "saison des pluies" des vents de sud à sud-ouest, et le reste du temps c'est bien partagé à l'exception des vent d'ouest et nord ouest qui sont toujours quasiment absents. C'est un climat très peu venté sauf durant la période soleil haut. Lé régime de Td en hiver montre ce que j'appelle un fort "cycle de rosée", avec un important relâchement d'humidité en matinée par évaporation, et un pic de Td en soirée lorsque la machine à rosée se remet en route pour la nuit. De juin à aout la combinaison chaleur/humidité donne des Heat Index extrêmes durant les après midi, ce sont des mois absolument infernaux. Voici la saison des brouillards, décembre et janvier. A part une éventuelle perturbation d'ouest (un seul bon exemple : les 30 et 31/01/2019), c'est le calme plat et du brouillard tenace. Les températures sont douces en journée et fraiches voire un peu froides la nuit. BONUS: janvier 2013, avec quelques jours de brouillard permanent en première décade qui ont valu des tx particulièrement froides. Les pauvres, ils ne doivent pas être bien préparés à des tx inférieures à 10°c ! On continue avec l'année 2013 pour le printemps, où l'on connait un petit maximum pluviométrique dans un contexte de températures qui se réchauffent mais pas trop. Cette pluviométrie est très irrégulière, et ici un seul épisode début février fait assure quasiment toute la saison. Encore pas mal de brouillards en février (souvenez vous la fiche de Lahore: la saison des brouillard s'arrête vers le 15/02) L'été dure du 15/04 à fin juin. Pour cette trilogie avril/mai/juin j'ai du bricoler un exemple issu de 3 années différentes, heureusement les mois s'enchainent de façon très crédible. Avril peut encore connaitre des perturbations d'ouest avec les derniers jours pas trop chaud avant longtemps... Le vent se réveille, et avec lui arrive la poussière des zones arides voisines. On remarque la même progression qu'à Lahore: chaleur encore sèche en mai, puis bien trop humide en juin où c'est un véritable enfer. Les plus fortes vagues de chaleur surviennent habituellement fin mai / début juin; le jour le plus chaud de l'année en tx est en moyenne le 29/05 (Txm 42.5°c, lissé sur 5 jour). La saison des pluies n'en est pas vraiment une: la chaleur humide est écrasante, elle diminue lentement et graduellement entre fin juin et septembre. Une poignée d'ondes orageuses apportent l'essentiel des pluies en quelques heures, et avec eux des répits très temporaires dans la chaleur. Septembre ne peut même pas vraiment prétendre faire partie de cette saison pluvieuse, d'ailleurs celui ci (2016) est presque complètement sec. Je l'ai inclus pour garder le même découpage des saisons en 5 parties comme à Lahore, et parce que la pente descendante des t° est à peu près la même qu'en juillet et aout. Enfin l'automne, généralement sec et très peu perturbé - sauf une éventuelle perturbation d'ouest comme ici le 25/10. Les brouillards reviennent dès novembre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  6. mottoth

    Climats du monde

    #590. Lahore. J'ai eu pas mal de tergiversations sur cette deuxième étape Pakistanaise: d'abord je voulais faire Peshawar, mais je n'ai pas assez de données en raison d'un changement de station disponible sur le réseaux synoptique mondial: entre 2006 et 2009/2010 c'était l'aéroport, avec des données correctes, puis quasiment rien entre 2010 et 2014, puis désormais ce sont les données d'une station bien plus urbaine qui sont dispo, les données sont correctes également mais les mesures de vent n'ont plus rien à voir. J’hésite de tout façon beaucoup avant de mélanger les données de deux station bien différentes, et de plus j'ai au final trop peu d'années de données à dispo, j'ai donc du abandonner Peshawar. Dommage car c'était une étape importante entre le climat pseudo-méditérranéen des contreforts de l'Hindou Kouch et le climat de mousson que l'on s'apprête à voir aujourd'hui, avec deux maximums pluviométriques annuels à peu près équivalents. J'ai également essayé de faire Islamabad, mais là encore c'est le même micmac entre plusieurs stations, d'autant plus qu'un nouvel aéroport a ouvert l'année dernière. J'ai aussi envisagé de faire une fiche sur la ville indienne voisine de Amritsar en lieu et place de celle ci, car la station synoptique y est beaucoup plus campagnarde, mais j'ai abandonné en cours de route, les tn/tx étant souvent suspectes, bien trop éloignées des relevés de t° horaire. Voici donc Lahore, plus de 11 millions d'habitants (!), 2e ville du pays par sa population et 1ere ville du nord. Amritsar est à 50kms, Islamabad 270kms, Srinagar 280kms, Delhi 430kms et Chitral 535kms. C'est extrêmement plat dans cette région, les premières collines du piedmont Himalayen sont à 135kms an nord est, et les premières vrai montagnes à 160kms. C'est une grande agglomération anarchique qui s'étend sur 35kms dans sa plus grande dimension. La station étudiée est hyper urbanisée. L'urbanisation très forte autour de la station remonte les tn de 2°c à 3°c bons degrés par rapport aux campagnes environnantes, d'après ce que j'ai pu constaté en travaillant un peu sur Amritsar. En revanche j'ai des tx estivales moins chaudes ici qu'à Amritsar, ce qui m'a beaucoup fait douter sur une éventuelle sur exposition à Amritsar et conforté dans mon choix d’abandonner cette ville au profit de la station bien plus urbaine étudiée aujourd'hui. C'est une variante assez sèche du climat subtropical de mousson: l'hiver est trop frais pour être pleinement tropical, les pluies étant toujours fraiches (la plupart d'entre elles tombent entre 10°c et 14°c). On retrouve un maximum secondaire de fin d'hiver / début de printemps du aux perturbations d'ouest qui viennent de l'Asie Centrale, et un pic de mousson indo-pakistanaise en été après le maximum thermique. J'ai des doutes sur la semi aridité: certes certains mois sont très secs (avril, mai, octobre, novembre), mais l'hiver se déroule dans une ambiance extrêmement humide. Dans ces plaines on distingue 5 saisons au cours de l'année: - les brouillards hivernaux (15/11 - 15/02) - le printemps agréable (15/02 - 15-04) - l'été (15/04 - juin), qui est en fait le pic de chaleur pré-saison des pluies. - la saison des pluies (juillet - 15 septembre) - l'automne sec (15 septembre - 15 novembre). Ce découpage de l'année en 5 parties est valable dans une grande partie de la plaine de l'Indus (Pakistan) et du Gange (Inde). Pas de roses des vents, sachez que c'est plutôt du vent de nord-ouest (sec) en hiver et la mousson de sud-est (humide) en été. J'ai donc découpé l'année en 5 parties en essayant de m'ajuster aux 5 saisons présentées plus haut. Ici l'hiver et ses brouillards. Hormis quelques perturbations d'ouest le temps est beau et très calme, et une très forte humidité de basse couche génère des brumes/brouillard quotidiens qui certains jours on beaucoup de mal à se dissiper. Dans les campagnes le gel faible peut être observé (tnn d'environ -1°c à Amritsar), mais pas ici en pleine ville: Voici le printemps "agréable", en février et mars. Les brouillards disparaissent et dès début février la t° monte déjà. Les perturbations d'ouest apportent des dégradations de courtes durée, et le temps dominant est un beau temps pas encore trop chaud. Voici l'été, le pic de chaleur annuel atteint surtout en mai et juin. La chaleur est encore assez sèche jusqu'en mai, par contre juin est absolument invivable, avec une forte humidité et des nuits très chaudes en plus des tx souvent largement supérieures à 40°c. La poussière du désert de Thar s'invite aussi de temps en temps. Fin juin la mousson arrive avec ses premières journées nettement moins chaudes grâce aux pluies: Voici la saison des pluies. Elle est ici très irrégulière et peu intense, la majorité des pluies étant concentrée sur quelques journées. En dehors de averses le temps est plutôt beau et encore souvent trop chaud, ce n'est pas une saison agréable du tout. En septembre les les pluies sont encore plus éparses, il fait encore bien humide mais on amorce la baisse vers l'automne. Voici le bel automne, la saison la moins perturbée de l'année avec les plus longues périodes de beau temps stable et les plus fortes amplitudes thermiques diurnes de l'année de mi-octobre à fin novembre. C'est pour mois la meilleure période de l'année. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  7. mottoth

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    Ce sont les meilleures réponses, Fayzabad est à 175kms de la cible, et nous sommes bien sur les contreforts de l'Hindou Kouch. Je ne m'attendais pas à ce que vous trouviez la bonne réponse, pour deux raisons: - j'ai des doutes sur les mesures de t° en journées, je soupçonne ce poste de surchauffer au soleil, et les Txm/Txx sont probablement trop hautes d'un à deux bons degrés (cependant les t° horaires et les tx présentes dans les synops sont bien cohérentes entre elles). Donc même si vous avez pensé à chercher au bon endroit, les valeurs apparemment trop hautes des tx estivales ont pu vous mettre dans l'erreur. - ce régime pluvio caractéristique d'une grosse partie de l'Asie Centrale posait une zone de départ très vaste, trop vaste. Mais il y avait un indice dedans: les précipitations estivales, bien que faibles, sont trop importantes pour être aux nord des montagnes d'Iran ou de l'Afghanistan où les lames d'eau des mois d'été tendent vers zéro (cf Ashgabat, Serhetabat, Termez). Il fallait chercher du côté sud de l'Indou Kouch pour trouver ces timides précipitations estivales qui sont en fait quelques miettes de la mousson indienne. La clémence des tnn aurait pu vous mettre sur cette voie également (au nord de ces montagnes les tnn de plaine sont plus proches de -20°c que de -10°c). C'était un bon indice en effet, vu que j'ai déjà mentionné à plusieurs reprises que les données concernant l'Iran n'avaient pas une régularité suffisante avant 2006/2007 pour travailler dessus. Mais c'est également le cas pour le Pakistan: #589. Chitral. Chitral est à l'extrême nord du Pakistan, dans les zones tribales, et sa position aussi excentrée lui vaut un climat qui n'a pas grand chose à voir avec le reste du pays. Khorog est à 180kms, Termez 430kms, Srinagar 340kms, Islamabad 265kms et Kaboul 280kms. La ligne de crête de l'Hindou Kouch passe à environ 45 à 50kms au nord-ouest. Derrière, c'est l'Afghanistan, et notamment au nord le fameux corridor de Wakhan qui faisait autrefois zone tampon entre l'Empire Russe et l'Empire Anglais. Chitral est dans la vallée de la rivière du même nom, à 1500m d'altitude. Cette vallée est orientée nord sud, et canalise tout les vents. A 41kms au nord se dresse Minas Tirith le Tirich Mir, point culminant de l'Hindou Kouch. La station étudiée se trouve je pense sur l'aéroport à 3kms au nord de la ville, bien que j'en ai aucune certitude. Et bien selon Köppen c'est un climat méditerranéen xérique ou semi-aride (sur le fil du semi-aride, ca se joue à 4mm sur le cumul annuel moyen de RR). L'ICA est quand même largement supérieur à 1 donc il ne faut pas ignorer l'aspect continental de ce climat, d'autant plus que la tnm de janvier est faiblement négative, ce qui nous sort du méditerranéen pur. N'empêche, évoquer le climat méditerranéen ici au Pakistan c'est plutôt inattendu ! La mécanique à l’œuvre est globalement la même que dans le reste de l'Asie centrale: un printemps instable, en raison de conflits marqués entre l'air polaire encore vigoureux qui descend de Sibérie et l'air tropical qui chauffe très vite avec la montée du soleil. Ces conflits dégénèrent régulièrement en perturbations d'ouest (western disturbances comme on dit au Pakistan) qui prennent une trajectoire Asie Centrale -> Kashmir/Penjab -> Plaine du Gange -> Assam et viennent mourir contre les montagnes du nord de la Birmanie. Le reste de l'année les hautes pressions subtropicales assurent un temps stable et sec, sauf qu'ici sur le versant sud de l'Hindou Kouch on reçoit parfois les dernières miettes de la mousson d'été indo-pakistanaise, ce qui empêche cette saison d'être complètement sèche. L'Hindou Kouch est le dernier rempart montagneux contre lequel cette mousson à bout de souffle vient parfois buter, elle ne progresse jamais plus au nord ouest. Nous sommes quand même à 1500m d'altitude, et la chaleur estivale m'interpelle: extrapolées vers le niveau de la mer on aurait des txm de l'ordre de 48°c et des txx de l'ordre de 55°c (je prend le gradient de 0.8°c/100m qui semblait bien fonctionner au Sahara). Ca me parait beaucoup, sachant qu'en plaine (350m) Peshawar (205kms au sud) n'a qu'une txx de 48°c. Je pense donc à une surexposition et une surestimation des Tx, peut-être jusqu'à 2°c... la faiblesse du vent mesuré par cette station milite aussi dans ce sens. D'un autre côté ces valeurs dantesques une fois extrapolées et ramenées au niveau de la mer sont celles qui sont pressenties exister dans les creux des plus chauds déserts d'Iran, comme le désert de Lut, distant de 1350kms. Pas de roses des vents, la résolution angulaire des mesures anémométriques au Pakistan n'étant que de 45°. C'est soit plein sud soit plein nord, mais de toutes façon calme la plupart du temps. En été on a un courant de vallée qui remonte du sud, en hiver c'est très calme avec à l'occasion des épisodes de vent catabatiques qui descendent de l'Hindou Kouch (cela sera mieux mis en évidence sur les exemples de saison). Je ne l'ai pas encore mentionné, mais ce climat ressemble aussi beaucoup à celui de Srinagar, avec notamment le même déroulé de la saison hivernale: décembre est très beau avec de fortes amplitudes thermiques diurnes, puis à partir de janvier il fait de moins en moins souvent beau avec un hiver qui se termine souvent de façon maussade en février, avec à l'occasion de fortes dégradation pluvio neigeuses. C'est toujours très limite pour la neige, et quand la pluie se transforme vraiment en neige c'est une neige très lourde qui peut faire beaucoup de dégâts. Avant le début de la saison maussade, donc durant la première moitié de l'hiver, on remarque des épisodes de vent du nord: c'est un vent catabatique, donc sec et pas vraiment froid, provoqué par des poussées anticycloniques en Asie Centrale. Impossible de trouver une année bien représentative du printemps depuis 2006, voici donc un exemple "parfait" bricolé à partir de 3 années différentes: 2013, 2010, et 2009. J'ai de la chance, les trois mois choisis s'enchainent de manière crédible. C'est une saison où les perturbations défilent régulièrement de mars à début mai, avec quand même de belles pauses de beau temps. Courant mai le beau temps et la chaleur s'installent, c'est une période agréable, pas trop chaude et encore bien sèche. Voici l'été 2016. Il est moins chaud que la moyenne 2006-2019, avec notamment une txx qui ne dépasse pas 39°c: si le biais de surexposition de t° suspecté est avéré, cet été représente donc peut-être pas si mal les conditions réelles. Cela reste globalement chaud, mais tellement plus supportable que la fournaise des plaines du Pakistan. Le td monte parfois un peu, mais rarement au delà de 20°c et là aussi cette humidité est sans commune mesure avec le reste du pays. C'est donc un très bon endroit pour passer l'été au Pakistan, et le mauvais temps est bien rare tellement la mousson indo-pakistanaise arrive affaiblie ici. Pour l'automne aussi j'ai du bricoler un exemple à partir de deux années différente. Comme dans le reste de l'Asie Centrale ou même à Srinagar, c'est la saison des plus fortes amplitudes thermiques diurnes avec beaucoup de journées magnifiques. Fin octobre les premières perturbations d'ouest se produisent, elles restent peu fréquentes durant la fin de l'automne et le début de l'hiver. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  8. mottoth

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    #589. Mystère ??? A vous de devinez la prochaine étape du voyage. Ce n'est pas une station de plaine.
  9. Bilan de ce mois à Calgary:
  10. Orage fort signalé à Dorval il y a 30 mins, pas mal de vols déroutent. Il faut dire qu'il y a un gros contraste de t° cet après midi: 8°c à Quebec, 13°c à Montréal, 31°c à Toronto (Td 20°c)... et jusqu'à 34°c à Cincinnati.
  11. mottoth

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    #588. Radisson / La Grande Rivière Radisson est une petite localité du Québec qui ne compte qu'environ 450 habitants, la plupart employés sur le barrage géant Robert Bourassa, sur la Grande Rivière. C'est l'une des deux seules localités non inuit de la province au nord du 53e parallèle, l'autre étant Schefferville. Kuujjuaq est à 765kms, Wabush Lake 725kms, Roberval 675kms, Val d'Or 615kms, Montréal 940kms et Toronto 1110kms. La Baie James est à 90kms vers l'ouest. La station étudiée est sur l'aéroport, à 19kms du village et 6.6kms du réservoir Robert Bourassa. Nous ne sommes qu'à la latitude de Dublin ou Manchester, et pourtant c'est un climat vraiment froid avec une Tm annuelle négative (-1.8°c). C'est un climat continental subarctique marqué. Encore une fois la continentalité est loin d'être pure, est est altérée par la proximité de la Baie James (et sa grande sœur la Baie d'Hudson) qui provoque un net décalage thermique en hiver: ainsi mars est quasiment aussi froid que décembre ! On distingue aussi un décalage du maximum pluviométrique vers l'automne, cela fait plusieurs fiches qu'on le remarque et j'ai cherché à en savoir plus: d'après ce que j'ai pu trouver la cyclogenèse automnale se développe et stagne souvent dans cette zone, alors que durant le reste de l'année les systèmes dépressionnaires évoluent un peu plus au sud selon une trajectoire ouest -> est dans la région des grands lacs. Ce maximum pluvio coïncide aussi avec la période de l'année où la Baie d'Hudson n'est pas prise par les glaces et relâche son humidité. Le corollaire de cette saison maussade qui débute durant la 2e partie de l'été pour culminer en automne, c'est un avancement des plus grosses chaleurs annuelles vers le début de l'été, complètement à rebours du décalage thermique hivernal; voici une carte tirée de ce blog où l'on voit bien tout une zone autour et au sud de la Baie James où l'été culmine en moyenne dans la première quinzaine de juillet voire début juillet: Ainsi sur ma période d'étude la txx d'aout n'est que 30.8°c, alors que juin enregistre 34.2°c et juillet un étonnant 37.3°c ! Beaucoup de vents zonaux sur les roses des vents, plaçant cette région fréquemment sous le vent de la Baie James. Le vent est assez fort en toutes saison, y compris lors des grands froids hivernaux. En hiver les vents de nord, en provenance lointaine de la baie d'Ungava voire de l'Atlantique, sont d'une façon un peu surprenante les moins froids. En été le vent de la baie est sans surprise pourvoyeur de fraicheur et d'humidité. L'hiver est un peu moins variable que plus au sud, nous sommes souvent au dessus (en latitude) du rail perturbé: la zone barocline évolue préférentiellement dans la région des grands lacs voire plus bas, et ici plus rares sont les remontées douces. Elle surviennent encore mais ne sont généralement plus assez douce pour permettre le dégel, et le reste du temps le froid est assez constant. Dans ce contexte le froid tombe souvent vers les mêmes valeurs (autour de -30°c à -35°c pour les tn), alors que les redoux voient de brefs passages au dessus de -10°c, pour quelques heures. Le vent est souvent sensible mais il arrive à se calmer certains jours, donnant parfois de très belles journées. On trouve aussi beaucoup de grisaille faiblement floconneuse, un type de temps hivernal typique de la péninsule Québecoise. Mars peut être assimilé à un mois d'hiver au même titre que décembre... l'hiver se prolonge très tard, l'enneigement continu se terminant habituellement fin avril après une durée de six mois. En juin les gelées sont encore assez fréquentes (5 jours en moyenne), mais c'est également la plus belle partie de l'été avec de belles périodes de beau temps. Cet exemple de 2013 est bien représentatif avec un été qui culmine durant la première quinzaine de juillet, avant une deuxième partie bien plus maussade où soleil et chaleur ont de plus en plus de mal à s'imposer... aout 2013 n'a même pas réussi à atteindre une seule fois le seuil de la chaleur. Durant tout l'été on trouve des journées sous le vent de la baie avec des tx vraiment indignes, voisines de 10°c à 15°c. L'automne voit une arrivée précoce de l'hiver malgré le décalage thermique, c'est vraiment un climat rude où l'été est vite oublié. Cette saison est comme annoncé très grise et maussade, et la neige fait normalement partie du paysage dès la fin octobre. Quel climat horrible, j'imagine que les salaires proposés par Hydro-Québec justifient largement l'isolement au sein d'une nature aussi rude. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, et c'est également la dernière fiche de cette série. L'ouest de l'Ontario, les Prairies et le Nunavut seront traités ultérieurement, et avec ce qu'il reste des Etats Unis il doit y avoir de quoi faire deux longues séries.
  12. mottoth

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    Pour le premier point la réponse est dans le 1er tableau de stats: la hauteur médiane de neige est de 5cms fin novembre, 18cms fin décembre, 27cms fin janvier, 26cms fin février et 3cms fin mars. La hauteur max médiane est de 29.5cms (arrondie à 30cms sur mon tableau) autour du 18/02 (ça c'est une info bonus qui ne figure pas sur le tableau). Donc cela semble en effet très similaire aux données d'Ottawa. Et l'hiver dernier (2018-2019) fut le plus enneigé de ma période d'étude avec 1.02m de neige au sol entre le 16 et le 22/02/2019. Quand à l'Humidex (ou le Heat Index) tout indique qu'il est plus fort à Montréal qu'à Sudbury, autant en moyenne qu'en extrêmes: - la t° est plus forte à Montréal qu'à Sudbury en été (+2.5°c sur la Tm de juillet, +0.5°c sur la txx anuelle médiane, +1.4°c sur la txx 2000-2019). - le Td est plus fort à Montréal qu'à Sudbury (+2.2°c de Tdm en juillet, +2°c pour les 95-centiles, +1.8°c sur le Tdx 2000-2019). - le Heat Index (HI), qui n'est pas calculé pareil que l'Humidex mais qui varie dans le même sens, est en moyenne 2.3 unités plus haut à Montréal lors des journées chaudes (j'ai comparé les 95-centiles de Biométéo, où à ces niveau de t° je ne retient que le HI dans le calcul de cet indice). Et le HI horaire max de la période d'étude est de 42.1 à Montréal contre 38.8 à Sudbury.
  13. mottoth

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    #587. Sudbury. Sudbury est la plus grande ville du nord de l'Ontario, avec 160 000. Nous sommes à peu près à la latitude de Québec City mais on parle déjà ici du "nord": c'est avant tout du au fait que les 3/4 restant de l'Ontario (au nord et à l'ouest) sont quasiment vides de population, mais on verra aussi que les hivers sont déjà bien plus rudes ici qu'à Toronto. Toronto est à 340kms, Traverse City 425kms, Val d'Or 275kms, Montréal 560kms. Le lac Huron est à 81 kms: La station étudiée est sur l'aéroport, à 21kms du centre ville. L'agglo s'étend sur environ 35kms, tout en longueur. La région a été défigurée par les mines de nickel et largement polluée par les usines d'extraction, décidément l'écologie et le Canada ne font pas bon ménage. La station n'est pas très bien placée, au milieu des voies de circulations, mais l'aéroport est assez isolé du reste de l'agglomération. C'est un climat continental marqué, avec une Tm de janvier de -12°c, nettement plus basse que celle de Montréal (-8.4°c) ou Toronto (-4.6°c). L’enneigement continu dépasse 4 mois, et c'est un climat encore assez venté: avec 15 à 16 km/h de vent moyen en hiver le froid ne doit pas passer souvent inaperçu. Les étés sont vraiment modérés même si bien sur les coups de chaleurs sont renforcés par une humidité souvent marquée. A beaucoup d'égards ce climat semble très proche de celui de Québec City, à part peut-être le régime pluviométrique qui montre ici un décalage vers l'automne du pic annuel. Le climat déjà étudié dans ce fil le plus proche est celui de Val d'Or, et là aussi on peut distinguer un pic annuel de précipitations en automne. On peut également y retrouver des roses des vents un peu similaires à celles de Sudbury, qui font la part belle aux flux méridiens, bien partagés entre nord et sud en toutes saisons: L'hiver connait encore quelques dégels, mais pas de quoi normalement inquiéter la couche de neige. La pluie est souvent verglaçante, et elle s'intègre dans tout le mix de temps hivernal que l'on trouve régulièrement ici, au côté de la neige, de la poudrerie, et des refroidissements rapides lorsque l'air arctique déboule du grand nord. On trouve beaucoup de journées grises et faiblement floconneuses qui ne cumulent pas grand chose. Après un mois de mars encore rigoureux, il faut attendre avril pour avoir les premières journées printanières. Cette saison est faite de réguliers retours en arrière avec des coups de fraicheurs qui peuvent apporter du gel jusqu'en mai. L'été est une saison elle aussi bien variable, on peut espérer de bonnes chaleurs à plusieurs reprises (très lourdes parfois), mais la fin aout peut déjà sembler automnale comme sur cet exemple de 2006. L'automne est assez gris et arrosé, c'est même franchement maussade en octobre et novembre, mais on peut espérer aussi une belle pause d'été indien comme sur cet exemple début octobre 2003. Passé cette dernière belle séquence on s'enfonce inévitablement dans l'hiver, avec des neiges fréquentes dès la mi-octobre. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.
  14. mottoth

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    Ma remarque initiale concernant Toronto était: "l'été est tout juste chaud (Tm de juillet > 22°c)". Je fais ici une référence à la classif de Köppen (je sais elle a ses défauts) qui défini les climats tempérées à été chaud par au moins un mois avec Tm > 22°c. Dans le contexte d'une classification globale (celle de Köppen ou une autre) cette remarque me semble toujours particulièrement pertinente pour Toronto avec un seul mois "chaud", et encore de pas loin (22.4°c). Je ne parlais pas de la France, ni même de la t° ressentie. Et il me semble que ton approche habituelle de la climatologie est plus centrée sur la botanique que sur le ressenti humain. Les plantes font-elles autant cas de l'Humidex ? Pour en finir sur Toronto oui le profil diurne d'hygrométrique est un peu atypique, avec une tendance à l'élévation du Td en journée (1°c de plus que la nuit en moyenne) alors que dans la plupart des climats on observe plutôt une baisse durant les heures chaudes. Mais au final les conditions moyennes d'une après midi de juillet à Toronto restent quand même clémentes: en moyenne entre 15.4°c et 15.2°c de Td aux heures les plus chaudes (27.5°c de tx), c'est pas Miami. Le problème c'est que la combinaison chaleur/humidité est tellement forte durant les quelques journées les plus chaudes de l'année que ces épisodes marquent les esprits et laissent une impression un peu exagérée et biaisée d'été infernal, alors que finalement c'est très vivable durant la plupart de la saison. L'exemple choisi (2013) est quand même super proche des normales en juillet (tn -0.5°c / tx -0.4°c / td -0.3°c), et encore ces anomalies ne sont même pas calculées sur 1981-2010 mais sur la climato 2000-2019 probablement plus chaude. Aout est lui plus chaud et compense pas mal, notamment avec un Td plutôt haut (tn +0.5°c / tx +0.5°c / td +1.1°c), et pourtant il n'est pas trop désagréable: une longue séquence humide mais pas si chaude en première quinzaine, puis un temps plus variable avec quelques pics de chaleur pas si humides. Il manque un gros coup de chaleur humide sur cet exemple (cf celui de Detroit fin juillet/début aout, là on est dans les dur !) mais justement, il montre que de tels épisodes ne sont même pas assurés à 100% sur une saison... tout comme on peut avoir des hivers peu enneigés.
  15. mottoth

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    #586. Traverse City Traverse City, Michigan, est une ville d'environ 15 000h qui occupe une position relativement nordique dans l’État. C'est une zone moins peuplée et peu défrichée, sur l'imagerie satellitaire les forêts semblent occuper la majorité du sol. Detroit est à 330kms, Chicago 360kms, Toronto 490kms et Val d'Or 700kms. La ville est au fond de la Grand Traverse Bay, une baie du lac Michigan. Je ne m'attendais pas à trouver autant de reliefs, avec des collines près du lac et un plateau qui dépasse par endroit 500m d'altitude dans le centre du Michigan. La station étudiée est sur l'aéroport, à 5kms du centre ville et 1.6km de la baie. Elle est bien isolée du béton de l'aéroport, et proche du milieu 'naturel' de la région, des bois et des collines. Ici une vue vers le sud est: C'est un climat continental modéré à marqué, avec cependant ce fort décalage thermique de l'hiver vers février (bien plus froid que décembre). Ce décalage est encore accentué par rapport à Detroit ou Toronto, et la durée moyenne d'enneigement continu (épaisseur >= 1 pouce soit 2.5cms) englobe bien le cœur de l'hiver qui est constitué de janvier et février. L'été n'est pas 'chaud' au sens de Köppen (Tm > 22°c), il semble d'ailleurs assez contrasté à la vu des extrêmes de juillet et aout, notamment tnn et tnx ! Je ne m'explique pas trop ce minimum secondaire de RR en juillet, on le retrouve sur les normales de la NOAA mais en beaucoup plus atténué. Notez un maximum de précipitations d'automne: on le retrouvera et on en reparlera sur les prochaines fiches. Le zonal souffle essentiellement de l'ouest en hiver; durant la saison de soleil haut on retrouve une domination des brises de lac de NNE, notamment au printemps où elles ralentissent bien la hausse des températures. Globalement ce climat est nettement moins venté que ceux des grandes villes de la région (Chicago, Detroit, Toronto)... est ce du à la foret plus présente ? L'hiver est dominé pas un temps gris et plus ou moins neigeux sous les vents du lac: la neige d'effet de lac est plus importante en début de saison qu'en fin de saison une fois le lac gelé (si il gèle). L'exemple suivant (2017-2018) est à la fois normal pour le bilan des 3 mois et les extrêmes de t° rencontrés, en revanche son déroulé est un peu inhabituel avec du froid et de la neige précoces en décembre, puis un fin d'hiver assez douce (la neige disparait d'ailleurs complètement durant janvier puis à nouveau précocement mi-février). Et le vent est donc globalement moins fort par rapport au reste de la région des grand lacs, certes il donne encore des IRE pénibles lorsqu'il fait froid, mais on trouve aussi des journées où il est clément. BONUS: février 2015, exceptionnel ici aussi. Les tn profitent des nuits plus calmes pour plonger bien plus bas à Chicago, Detroit ou Toronto. Le -30°c du 20/02 est le seul de ma période d'étude. Le printemps est long à venir. Mars est un mois qui peut être pleinement hivernal avec encore pas mal de neige et de gel. La hausse du thermomètre est laborieuse, et le vent froid du lac peut ramener des flocons jusqu'en mai. Les coups de douceurs sont fragiles en cette saison, tout est une question de flux: de sud chaud et continental, ou de nord froid et lacustre. On le voit bien sur ce mois de mai: il peut faire aussi chaud que dans les métropoles plus au sud, mais la fraicheur ne recule jamais très loin et reste en embuscade sur le lac. Sur cet exemple d'été normal on voit bien que ces contrastes demeurent en été: par flux de sud les coups de chaleur humides sont dignes de ce que l'on observe ailleurs aux Etats Unis, d'ailleurs les tn de nuits ventées peuvent être vraiment impressionnantes avec plusieurs valeurs autour de 28°c sur ma période d'étude. En revanche les périodes de basses humidité apportent des nuits vraiment fraiches et des journées à la chaleur très agréable. Certains jours maussades sont vraiment frais. Cet exemple d'automne 2011 nous gratifie d'un magnifique été indien début octobre, ensuite c'est beaucoup plus tristounet. Notez aussi la belle séquence début septembre avec des montagnes russes thermiques. Au final c'est un climat intéressant, une variante moins ventée et bien contrasté toute l'année (même en été) des climats continentaux de la région des Grands Lacs. En hiver le surplus de grisaille est consolé par un vent moins "méchant". Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  16. Curieux le record de froid de la jeune station de l'aéroport international de Durban (ouvert en 2010), égaré au milieu de tous ces records de chaleur !
  17. mottoth

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    Chicago est en moyenne 1°c à 1.5°c plus chaude que Toronto en été, et le Td moyen de juillet est lui aussi un peu plus élevé avec 16.3°c de moyenne (16.5°c en aout). Donc oui au niveau chaleur ressentie on doit égaler les zone méditerranéennes Françaises les plus chaudes comme Marignane, Nimes, Perpignan. La vague de chaleur de 1934 est à replacer dans le contexte du dust bowl des années 30 dont je parlais récemment, merci de l'avoir postée: elle montre bien l'intensité extrême de la sécheresse sur le Midwest. La majorité des records de chaleur historiques de la région des Grands Lac et du Midwest datent de 1934 ou 1936... avec un matériel un peu ancien donc, mais tout de même ces records résistent bien depuis plus de 80 ans !
  18. mottoth

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    Je ne suis pas vraiment d'accord: Toronto est aussi souvent dans l'air polaire plutôt sec que dans l'air subtropical en été, et on le vois bien sur l'exemple de l'été 2003 très moyen que j'ai posté. A part une poignée de journées chaudes et vraiment humides, ça ressemble pas mal à ce que l'on connait dans le sud-ouest de la France. D'ailleurs le Td moyen et la plage habituelle de Td montrent des similitudes entre Toronto et Toulouse (05-centile, Td moyen, 95-centile): - Toronto: 8 / 15.0 / 21 - Toulouse: 8.7 / 14.2 / 19.0 Le Td moyen est un peu plus élevé à Toronto (moins de 1°c d'écart), vers le bas le 05-centile s'abaisse à peu près au même niveau (il est même un peu plus sec à Toronto !), la seule différence notable se fait sur le 95-centile (les "5% du temps où il fait le plus humide") avec 2°c de plus à Toronto: ces conditions bien plus lourdes mais au final limitées dans le temps laissent à tort l'impression que l'été est bien pire à Toronto, mais au final ce n'est que quelques jours par an. Et si l'on regarde plus loin les conditions chaudes de Toulouse ne sont même pas tellement différentes: le 95-centile de Heat Index en juillet est le même à Toulouse (31.6) qu'à Toronto (31.5), en raison d'une t° vraie plus élevée à Toulouse (et en aout Toulouse creuse carrément l'écart avec 2°c de plus !). Il n'y a que sur les pointes de t° annuelles ou les conditions les plus extrêmes que l'écart se creuse vraiment, avec des records horaires de Heat Index voisins de 45 à Toronto alors que l'on a du mal à dépasser 40 à Toulouse (à part le 43.1 de juin dernier, tiens d'ailleurs devant le 41.7 de Toronto !). J'ai déjà abordé le sujet - mais sans trop insister - sur les fiches de Pittsburgh ou Cincinnati, et en regardant en arrière on peut dire la même chose du climat de Chicago: l'été est souvent bien ventilé par l'air polaire avec des t° modérées et une humidité assez basse, ce n'est pas constamment le hammam tropical (c'est même plutôt rarement le cas - seulement quelques jours par an - dans le cadre d'un été normal).
  19. mottoth

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    Très bonne transition: #585. Toronto. Toronto, Ontario, est la plus grande ville Canadienne, avec presque 6 millions d'habitants pour son agglomération. Detroit est à 340kms, Pittsburgh 355kms, New York 560kms, et Montréal 510kms. La ville est construite sur une pente douce qui descend vers le lac Ontario. L'escarpement vers l'ouest et le nord ouest dépasse 500m d'altitude par endroit. On trouve une urbanisation continue entre Oshawa et Niagara Fall, qui constitue ce que l'on appelle le Golden Horseshoe et qui compte à elle seule plus de 9 millions d'habitants, soit 55% de la population et 21% de la population du Canada ! On mesure jusqu'à 115kms entre Oshawa et Hamilton. La station étudiée est sur l'aéroport intercontinental Pearson, en pleine zone urbaine à 18kms du centre ville et 10kms du lac. Vue vers l'est: l'implantation de la station n'est pas si mal pour une zone aussi bétonnée. C'est donc un climat continental modéré, de façade est: le régime de précipitation est assez uniforme pour un climat continental, avec des précipitations hivernales importantes. Et on constate le même décalage thermique de l'hiver qu'à Détroit, New York ou Montréal avec un mois de février nettement plus froid que décembre. On peut dénombrer à peu près 2 mois d'enneigement continu au cœur de l'hiver, et décembre est justement généralement exclu de cette période (dates moyennes 1/01 au 28/02). L'été est tout juste chaud (Tm de juillet > 22°c), l'extrême sud de l'Ontario (Windsor, London, Hamilton, Toronto) étant la seule zone à remplir cette condition au Canada. Le vent zonal domine en hiver, tandis qu'en été c'est une alternance de brises (de lac, de terre). L'alternance des brises est bien visible durant les mois de soleil haut (avril ->septembre): brises de terres nocturnes (300° à 360°), brises de lac diurnes (150°). Voici l'hiver dernier (2018-2019) en exemple plutôt bien dans la moyenne, même si le début de l'enneigement continu aura été laborieux. On trouve de nombreux redoux vraiment forts et ceux ci mettent à mal la couche de neige, d'autant plus que Toronto n'est pas du bon côté du lac pour connaître d'abondantes neiges d'effet de lac. Remarquez comme le vent souffle vraiment fort lors des plus gros froids, c'est vraiment pénible à endurer: BONUS: février 2015. Le seul mois depuis au moins 2000 à ne pas avoir connu de dégel. ce fut un mois de grand hiver, et là encore les journées les plus froides sont aussi les plus ventées, avec au plus bas des IRE voisines de -40. Le printemps est une saison redoutée au Québec (cf la déprime saisonnière chaque année dans les topics de suivi de ce forum), et c'est sensiblement pareil ici avec la neige et le gel qui s'accrochent jusqu'en avril et aussi pas mal de temps maussade. Seul le mois de mai est vraiment agréable sur cet exemple, et encore il se solde par de grosses variations de t°: L'été est une saison variable, où les périodes de temps moins chaud sont souvent plus belles et plus agréables que les périodes douces/chaudes, souvent grises et/ou trop humides. Septembre voit encore quelques pulsions subtropicales, souvent brèves (comme à Detroit), puis début octobre on guette un éventuel été indien (ici 4 jours du 7 au 10/10). Courant novembre le rythme hivernal reprend, avec de fréquents changement de temps et de masses d'air, mais la neige et le fort gel se font encore rares. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  20. mottoth

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    Probablement la présence des Grands Lacs, de la Baie d'Hudson, et des milliers de lacs plus petits qui parsèment l'Ontario et le Québec. Ca fait beaucoup d'eau, et ça pourrait expliquer ce décalage thermique de l'hiver.
  21. mottoth

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    Appellation compliquée, et c'est bien normal tellement Dodge City est à la limite de toutes les influences qui concernent cette région: nous sommes sur l'isotherme 0°c en janvier, à la limite des hivers froids, nous sommes sur le 100e méridien ouest à l'ouest duquel l'agriculture "conventionnelle" n'est plus du tout viable, mais pour autant les fortes précipitations issues de l'humidité du Golfe du Mexique peuvent encore survenir (la RRx/24h annuelle est de 57mm, soit 10% du cumul annuel moyen). Je ne vais pas continuer cette série vers le nord aujourd'hui: il reste beaucoup d'espace à couvrir entre le Nebraska et le Nunavut, en passant par les prairie Canadiennes. Ce sera pour plus tard, à l'occasion d'une future longue série nord américaine. Dodge City est donc notre terminus pour l'instant dans le Midwest américain, il me reste encore quelques fiches pour combler les trous laissés dans la région des lacs et l'Ontario, puis nous changerons de continent. #584. Detroit. Detroit, Michigan, compte 3.7 millions d'habitants avec son agglo. Detroit, c'est de la musique: la soul avec le label Motown, mais aussi des musiques plus urbaines: tout un pan du rock un peu sale (Iggy Pop, MC5, Ted Nugent) mais surtout la Techno qui naquit ici au début des années 80. Detroit c'est aussi grandeur et décadence de l'industrie américaine: c'est une ville emblématique de la Rust Belt, cette large région du nord est des Etats Unis qui subi de plein fouet la désindustrialisation et la migration de l'économie vers le tertiaire et vers les suburbs. Détroit, en capitale de l'automobile, a été particulièrement touchée par les crises successives du secteur: cette ville a connu une chute record de 25% de sa population dans les années 2000 ! Donc pas de local de l'étape à la Stooges ou Jackson Five pour mettre en musique cette fiche, mais un groupe anglais qui a su parfaitement raconter en un peu moins d'un quart d'heure l'histoire de cette partie du Michigan et plus globalement de la Rust Belt: Dire Straits avec leur Telegraph Road (cette route relie la banlieue nord ouest de Detroit à Toledo sur 128kms). Chicago est à 380kms, Cincinnati 365kms, Pittsburgh 320kms, New York 785kms. C'est la région des grands lacs et des plaines qui les entourent. Dans sa plus grande dimension l'agglo fait 70kms le long d'une diagonale NNE/SSO. La station étudiée est sur l'aéroport intercontinental à 26kms du centre ville. Vue vers l'est. Une implantation correcte malgré les larges zone bétonnées de ce gros aéroport. Revoici un climat continental, à la limite entre le modéré et le marqué, avec un régime pluviométrique qui donne plusieurs bons indices sur la localisation de la ville: les précipitations hivernales ne sont pas trop basses même si elles ne sont pas aussi élevées que plus à l'est en se rapprochant de l'humidité Atlantique, et l'on distingue un pic au moi de mai qui rappelle le climat des grandes plaines plus à l'ouest. Le froid hivernal est limite pour maintenir une couche de neige au sol pendant tout l'hiver - du moins une couche de 1 pouce (2.5cms) ou plus d'épaisseur, les épaisseurs plus fines n'étant pas comptabilisées. Les roses des vents sont très partagées en été, un peu moins en hiver avec une majorité de zonal incurvé au sud-ouest. Les froids les plus mordants viennent du nord-ouest. Voici un hiver récent comme exemple d'hiver moyen: l'hiver 2017-2018 avait été marqué par une vague de froid assez durable entre noël et début janvier, ce qui n'est pas si courant sur une telle longueur. Au final l'intensité du froid a été un peu plus forte que les extrêmes annuels médians, mais encore loin des records. Cet exemple montre bien la succession de périodes de gel (et parfois de neige forte) entrecoupées de redoux suffisamment forts pour faire fondre la neige. Cela reste un climat bien venté et agité par rapport à nos hivers européens, et le fort refroidissement éolien est à considérer lors de chaque coup de froid. Voici un exemple de printemps un peu sec (mars surtout) mais au bilan thermique normal et au déroulé bien représentatif. La neige est encore fréquente en mars, puis avril et mai sont marqués par des dégradations pluvio orageuses qui laissent rarement le temps au beau temps prospérer. Voilà un été moyen, avec cependant un pic de chaleur humide très marqué début aout, typique des chaleurs trop lourdes endurées dans l'est des États Unis. La pluie et les orages sont plutôt associés à des conditions douces voire chaudes, les séquences fraiches étant plutôt marquées par un temps assez stable et sec. Les tn souvent tropicales sont je trouve l'élément le plus remarquable (avec le fort Td) des coups de chaleur, plus que les tx 'vraies'. En automne septembre voit généralement les dernières chaleurs humides, puis on peut espérer une belle séquence douce en octobre, quelque chose entre l'été indien des Canadiens et la belle arrière saison d'un très grand quart sud-est des Etats Unis. Le froid est un peu long à arriver, l'hiver ne culminant vraiment qu'en janvier et février (décembre est bien plus doux que février): novembre ne voit donc pas beaucoup la neige, comme sur cet exemple. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  22. mottoth

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    L'ensoleillement provient des vieilles normales CLINO 1961-1990. Il semble que ces mesures de l'époque sur-estimaient de 10% à 15% les cumuls d’ensoleillement par rapport à ce que l'on trouverait aujourd'hui avec un matériel moderne (c'est ce qui avait été conclu ici il y a quelques année en comparant entre elles des stations assez proches le long de la frontière Canada - Etats Unis).
  23. mottoth

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    #583. Dodge City. Dodge City, Kansas, est réputée être la ville la plus venteuse des Etats Unis. En plus de son climat extrêmement tumultueux et assez inhospitalier, cette ville au cœur du Midwest occupe une place de choix dans le mythe Américain du Far West et fut l'un des lieux clé dans la notion de frontière qui théorisa l'expansion des États Unis vers l'Ouest. Cette ville, établie au milieu du XIXe siècle, est rapidement devenue un haut lieu de l'élevage et des Cowboys, dans une région qui vis de nombreux affrontement entre blancs et indiens. Aujourd'hui encore l'économie principale de la ville est l'industrie de la viande. Tulsa est à 405kms, Kansas City 485kms, Denver 465kms, Lubbock 485kms. Nous sommes à environ 800m d'altitude, la zone monte en pente douce des Grandes Plaines vers les Hautes Plaines. Le relief étant très peu accidenté cette élévation progressive est insensible et invisible à l’œil du voyageur qui parcours ces plaines. La vallée de l'Arkansas est peu profonde, le paysage est très monotone à l'exception des cultures irriguées en disque. La ville compte 27 000h. La station étudiée est sur l'aéroport, à 4.6kms du centre ville. Voici une vue vers l'OSO: NB: cette aéroport secondaire ne reporte pas la nébulosité de l'étage moyen et supérieur (base des nuages > 3600m). Les stats de nébulosité sont donc très incomplètes et mes tableaux vont souvent donner une impression erronée d'un grand beau temps alors que le ciel peut être très voilé voire même couvert d'altostratus. Par rapport à Tulsa (405kms à l'est) la pluviométrie est presque divisée par deux: ce n'est pas semi-aride au sens de Köppen, d'ailleurs seul septembre semble sec (novembre est trop froid pour faire partie de la saison végétative). Gaël nous précisera j'espère les indices d'humidité de ce climat, cependant il est fréquemment admis que Dodge City se trouve à la limite de la zone semi-aride du Midwest (je me souviens avoir lu que la frontière empirique est le 100e méridien ouest). La variabilité inter annuelle des précipitations explique la vulnérabilité de la zone vis-à-vis des sècheresses et la tentation de son rattachement à la zone semi-aride, et l'histoire du Dust Bowl est pleine d'enseignements: la politique volontariste du gouvernement fédéral au début du XXe siècle (années 10 et 20) a encouragé l'établissement d'une agriculture massive dans le Midwest en incitant la venue de nouveaux colons, avec à l'époque un manque de recul regrettable sur la variabilité du climat du midwest. Dans le courant des années 20 des années inhabituellement humides ont donné raison à l'adage optimiste de l'époque "la pluie suit le labour" (rain follows the plow). Puis durant les années 30 un cycle d'année sèches (1934, 36, 39-40) ont radicalement changé la donne: non seulement les exploitations "à l’Européenne" n'ont pas résisté à ces années, mais en plus les dommages causés au sol par les labours ont accéléré son assèchement et favorisé la formation de nuages et tempêtes de poussières, rendant la région complètement invivable. Aujourd'hui les tempêtes de poussière du Dust Bowl ne surviendraient plus: les bonnes leçons ont été tirées de ces erreurs, et les précieuses herbes de la prairie protègent à nouveau le sol de l'érosion et de la sécheresse. Mais le spectre des années de sécheresse et de vaches maigres subsiste dans ces plaines, et le dernier exemple en date fut le spectaculaire été 2011. Nous le verrons plus en détails plus bas, les précipitations sont de plus souvent trop violentes pour être efficaces, et les vents constamment forts et souvent asséchant sont également un défi pour la végétation. C'est donc un climat continental marqué à été chaud et long, épisodiquement xérique. Les minis/maxis annuels médian sont impressionnants: -19°c / +41°c, on endure ici grands froids et très fortes chaleurs lors d'une année normale. On retrouve les mêmes roses des vents qu'à Tulsa: des vents méridiens, avec des affrontements nord/sud la plupart de l'année et une majorité de vents de sud en été sous la cellule de hautes pressions subtropicales. Voici un hiver au bilan équilibré, 2014-2015. C'est une saison où il peut faire 25°c ou -20°c "sur un coup de dé", l'hiver n'est qu'une succession de coup de printemps et de coups de froids, de coups de vents poussiéreux et de blizzards, sans logique ni unité apparente. Les tx peuvent varier dans un sens ou dans l'autre de 15°c à 20°c en 24h, puis pourquoi pas dans l'autre sens un ou deux jours après. On trouve même des types de temps que l'on ne s'attend pas à priori à trouver ici, comme ce brouillard tenace dans une certaine douceur du 10/12 au 13/12. Le printemps continue dans la même veine, avec de fortes amplitudes thermiques. Les t° moyennes plus élevées qu'en hiver se traduisent par plus d'eau précipitable et donc aussi plus d'eau précipitée sous ces incessants conflits de masse d'air: c'est le pic annuel de RR, bien que cet exemple de 2005 manque un peu d'eau. BONUS: mars 2009, particulièrement contrasté, marqué par un bon blizzard en fin de mois ! Je ne l'ai pas encore mentionné sur cette fiche: Dodge City est en plein dans la Tornado Alley. Ceux qui on potassé un peu la théorie savent que les situations à risque maximal présentent un conflit de trois masses d'air autour du point au meilleur potentiel tornadique: une chaude et humide (généralement au sud / sud-est), une chaude et sèche (généralement à l'ouest) et une froide (généralement au nord, moins humide que la première mais plus que la deuxième). Dans le Midwest les deux premiers éléments sont souvent présents et séparés par un front de point de rosée appelé dry line. Celle ci connait une oscillation diurne perpendiculaire aux courbes de relief: elle descend vers l'est en journée, et remonte vers l'ouest en soirée. Voici quelques exemples d'observations de la dry line à Dodge City pris durant les mois de mai de ma période d'étude: 19/05/2011: on commence la journée dans l'air humide, dans un vent moyen de 160°. Puis vers 15hTU (10h locale) la dry line passe avec un vent qui prend la direction moyenne 210° jusqu'en fin d’après midi, avec des HR bien basses dans l'air sec (jusqu'à 17%). Puis le vent reprend une composante légèrement est au deuxième passage de la dry line vers 0h TU (19h locale). Cette journée se conclura peu après par un orage qui a fini par se former au voisinage de la dry line. 10/05/2005: un cas où la dry line fait 4 passages (deux aller retours) en 24h sur la ville: d'abord une évolution diurne classique (passage dans l'air sec à 14hTU / 9h du matin et retour de l'air humide à 0h TU / 19h); puis un retour nocturne de l'air sec, entre minuit (5hTU) et 4h du mat (9hTU), avec probablement des orages dans le secteur (des éclairs 'LT' reportés en temps présent). Notez à chaque fois la légère inflexion du vent (en moyenne 170° dans l'air humide, 200° dans l'air sec). 08/05/2003: une situation fortement dynamique: on commence dans l'air doux et humide, puis le cœur d'une dépression apporte une première bascule de sud ouest chaude et sèche, puis ensuite une bascule au NNO sous le front froid avec l'arrivé du froid et de conditions d'humidité intermédiaires. Typiquement le type de conflit 'tripolaire' qui peut dégénérer en tornado outbreak. 07/05/2000: un autre exemple où les trois masses d'air se succèdent dans une situation bien dynamique. Là encore pas encore de gros temps mais ça bouge bien quand même. Voici un été normal, 2005. Appréciez la brièveté des pluies en juillet et aout, au final on ne dénombre que 6 orages modérément pluvieux durant ces deux mois, qui accusent un léger déficit mais sans que l'on puisse parler de véritable anomalie climatique. Améliorations appréciables par rapport aux étés des grandes plaines: les chaleurs sont moins humides, et le refroidissement nocturne plus prononcé. Plus de tn > 25°c ici, ni même de points de rosée tropicaux. BONUS: juillet 2011, mois le plus chaud d'un été complétement hors norme. Ce fut aussi une année de sécheresse marquée. BONUS: juillet 2010. Parfois l'humidité du golfe du Mexique est advectée par ici plutôt que le long de sa trajectoire préférentielle le long du Mississippi, et l'on trouve d'occasionnel déluges orageux avec des lames d'eau très inattendues ici comme les 177mm de cet épisode début juillet 2010. J'ai dénombré 4 autres épisodes à plus de 100mm/24h depuis 2000, et un 5e à plus de 90mm. Enfin un exemple d'automne. C'est un peu plus calme qu'au printemps: les changements de temps peuvent être tout aussi radicaux, mais ils sont moins fréquents qu'en mars ou avril. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui !
  24. mottoth

    Climats du monde

    La symétrie entre classification océanique et continentale est rétablie, par contre peut-être que la limite entre le continental marqué et l'hypercontinental pourrait être repoussée un peu, à 1.60 voire un peu plus au lieu de 1.50 ? L'été 2011, bien que particulièrement extrême en chaleur, est un bon exemple d'été trop sec. Le wiki anglais de Tulsa dit ceci: "It is situated on the Arkansas River between the Osage Hills and the foothills of the Ozark Mountains in northeast Oklahoma, a region of the state known as Green Country". L'article linké donne une carte de l'Oklahoma qui semble préciser la même zone de transition avec les climats xériques du grand sud-ouest américain.
  25. Petit retour en arrière, avec les inondations à Townsville (Queensland) de l'été dernier: une dépression tropicale centrée sur Mt Isa a stagné durant presque 2 semaines, et une ligne de convergence quasi stationnaire s'est formé à l'est, déversant 1422mm sur Townsville en 12 jours !!! A noter également les coups de chaleurs remarquables, en janvier ou février, mais loin des records historiques (44.3°c le 7/01/1994).
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