calou34

Ça ne me surprend pas de trop.Voici un petit zoom de la NOAA-14 sur le système perturbé quelques minutes après la tornade. La traîne très convective est prête à assaillir le littoral atlantique (nombreuses chutes de grêle et orages ce jour là) à l’arrière du front froid. On retrouve bien une ligne convective étroite (FF secondaire ?) étirée du large de l’estuaire au nord de la Charente. Les cartes synoptiques que j’ai présenté précédemment illustrent l’environnement barocline (dépression très creuse, vents violents, forts contrastes horizontaux de t°), d’où ressortent des mécanismes complexes d’amplification et de développements frontaux. Il nous faudrait beaucoup d’autres éléments pour mettre en évidence ces "phasages" (fortes valeurs de tourbillon près du sol, cisaillement du vent, convergence, jet de basses couches, ect.....) susceptibles d’expliquer de tels phénomènes.

Voilà Nico, profitant d’un peu de temps de quoi (je l’espère) apporter de l’eau à ton moulin. Témoignage et observation faits à 800m de la plage de St Georges de Didonne (17) le 19 novembre 1996 vers 13h15. Vue dégagée vers l’ouest et le sud, en direction de l’estuaire où le phénomène prît naissance. La matinée est très arrosée et tempétueuse, mais en ce début d’après midi, ce sont des roulements de tonnerre lointains qui attirent mon attention. Je me colle à la fenêtre de la cuisine pour y voir défiler à vive allure un ciel bouché et tourmenté, mais plus particulièrement menaçant à l’ouest où j’identifie la source du phénomène orageux. Les bases nuageuses sont basses, très sombres et masquent les rares éclairs intra-nuageux aux roulements étouffés. Puis, tout se passe très vite, en tout cas, trop vite pour une prise de conscience réelle. Une protubérance rabaissée prend de l’ampleur depuis la base nuageuse, et semble plonger vers le sol, mais sans que je puisse distinguer un quelconque mouvement rotatif. En quelques secondes, le vent cesse totalement de souffler tandis que cet entonnoir file du port vers la plage. La forme conique est distincte, mais très évasée et relativement large même à la base. Littéralement stupéfié, je vois le large entonnoir aspirer depuis le bas en tourbillonnant des bribes nuageuses et autres débris dans un fond sonore très impressionnant de train de marchandise qui passe au loin. Je ne vois cependant pas de véritables jonctions base-nuage. A vrai dire, j’ai cru au tonnerre, mais bien trop insistant et monocorde comme son, à la manière d’un séisme de grande profondeur. A ce moment là, je sais que j’assiste à une tornade et une angoisse terrible m’étreint l’espace de quelques secondes : se dirige-t-elle sur moi ? Non, ma tornade (ce n’était pas une trombe puisque l'aspiration en surface n'a débuté qu'en touchant la côte) disparaît de mon champs de vision vers le SE, dans la forêt de Suzac. Le temps de reprendre mes esprits, le ciel s’éclaircit et le vent reprend. J’ai du mal à croire ce que je viens de voir, aussi, je décide de me rendre sur le front de mer distant d’environ 800m. La plage st georgeaise est une grande conche de sable fin de 3km orientée nord-sud et encadrée à chaques extrémités de corniches rocheuses. Je constate ce que je n’osais croire ; des dégâts aussi insolites qu’incroyables sur un couloir d’une vingtaine, voire une trentaine de mètres de large. La tornade a pris naissance au niveau de l’école de voile située près du port, et les carrelets de pêcheurs (tu vois de quoi je parle Nico) en portent les stigmates. L’un d’entre eux en particulier au ponton renforcé par des armatures métalliques est littéralement replié à 90° ! sur lui-même ! Puis ce fut au tour de la crêperie du bord de plage de voir ses vitres soufflées. Une voiture a même ses vitres explosées ! L’entrée dans la forêt de pins maritimes est extraordinaire : les arbres sont étêtés et décapités, mais à dix mètres en hauteur. Malgré qu’aucun ne soit tombé, la vision du "couloir" emprunté est nette. Un peu plus tard encore, j’apprends le sinistre qui a frappé le lotissement de Semussac, avec au passage des dégâts signalés au lieu-dit Chenaumoine, soit dans l’axe ouest–est parcouru par la tornade sur une distance d’environ 8km ! Le panneau ci-dessous recadre la situation synoptique très perturbée de cette journée. La façade atlantique est soumise à la tempête, les rafales du jour culminent à 112 km/h à la Rochelle, 122 km/h à Chassiron et 126 km/h au phare des Baleines. Le lendemain, on relève encore 115 à Socoa, 122 au cap Ferret et 133 à Biscarosse. A noter que ce 19 novembre, le sémaphore de la Coubre situé à l’extrémité ouest de l’estuaire enregistre une pointe à 133 km/h, mais impossible de savoir si ce fut au passage du front froid, avant ou après dans la traîne. Autre preuve de la virulence de cette perturbation océanique, les quantités d’eau relevées en 24h le 19: 33mm à la Rochelle, 37mm à Royan et 39mm à Saintes. Voici vu du satellite le vortex dépressionnaire (IR et vapeur d’eau à 12 UTC). C'est ce qu'on appelle des souvenirs indélébiles, même si dans mon cas j'ai mis du temps à réaliser ce qu'il s'était passé.

Les deux RS simulés pour cette fin de journée à Trappes vont dans ce sens, un peu de neige, mais peu durable pour la RP. Saturation stable à 18h en tranche négative, puis rapidement saturation plus épaisse (NS) mais par t° positives jusqu’à plus de 1000m. Redoux prévu pour la nuit, mais GFS maintient des tempé basses. La neige aurait du mal à tenir, mais les sols sont froids. A peine plus à l’Est, comme tu le dis JS, l’isothermie devrait faire le reste.

Oui mais là, on est dans du long terme (j+7) ! Pour la forme, la probabilité est encore très mince, mais le CEP et surtout GFS nous concoctent quelque chose de gratiné, dont voici un échantillon peu exhaustif. Attention au "phasage" explosif en LR! PS: je le répète, ce n'est qu'une simulation déterministe lointaine /emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20">

Et si on recadrait un peu les choses.Ces vitesses là sont les mêmes que celles des tempêtes de 99, soit des maximum de jet exceptionnels ! Quand on regarde la simulation du 12à 00h ECMWF, on découvre un tube de vent à 160 (m/s) sur la Tripolitaine, ce qui donne,toujours selon vous, ....... 576km/h ! Extraordinaire, tommy a de quoi faire une syncope ! Personne n’a remarqué que la légende indique des modules de vitesses en.......knt. La conversion est de 207,5 km/h, mais plus de 403 km/h ! Le jet de Libye est ramené à moins de 300 km/h, ce qui est déjà énorme. Si un spécialiste passe par là, qu’il m’ôte d’un doute, personne n’ayant relevé depuis le début de l’après midi. Voilà ce que ça donne, en knt aujourd'hui

A mon avis, ce n’est pas tout à fait exact. Les lignes mauves traçent la direction du vent, les lignes jaunes balisent la vitesse de ces mêmes vents en nœuds. Le fond de carte n’est autre que la photo satellite IR correspondante. Il me semble que ce champ de vent zonal correspond aux niveaux 150-300 hPa. Il indique les cisaillements en force et en direction rencontrés en haute atmosphère.

Pour moi, cette journée fut mémorable /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Je vivais à l'époque à Bordeaux, et quand je revisite les bulletins climatologiques, voilà ce que j'y redécouvre (source MF): les vents atteignirent en rafales 115km/h à Bordeaux et à Guêret, et 137km/h au Cap Ferret. Les précipitations furent remarquables, 74mm à Agen et 82 mm à Bordeaux en 24h. Les intempéries du 10 au 16 février de cette année portèrent les cumuls pluviométriques à 140mm à Bordeaux, 168mm à Limoges et 182mm à Guêret en 7 jours. Une véritable "vague de chaleur" succéda à ce temps perturbé, les températures atteignirent 25° à Bordeaux et 26°2 à Pau le 24, une pointe à 27°2 fut enregistrée le 23 à Dax. Les chutes de neige très abondantes se produisirent au-dessus de 1800m sur les Pyrénées. Désolé pour le HS , souvenirs obligent /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Oui, NOGAPS est un peu esseulé à cette échéance, mais il simule bien le schéma d’un flux zonal rapide mais un peu plus septentrional et moins rentrant sur le continent. Le positionnement de la zone barocline est assez unanime, c’est assez rare à une telle échéance. Le CEP, GFS, JMA, UKMO sont en accord, c’est encore plus remarquable, pour localiser entre le 45ème et le 50ème parallèle un creusement rapide en phase (??) avec le rapide de jet. Situation potentiellement dangereuse, encore lointaine et donc à affiner au fil des runs.

L’image IR "fausses couleurs" de 13h (source MF) faisait apparaître les zones "tièdes" (hors couverture nuageuse), telles que le limousin, sud charentes, et dans une moindre mesure le département des Ardennes. lien temporaire N’apparaissent pas ici le Cantal, de même que le Var et les Alpes Maritimes. Sur la côte d’azur, d'ailleurs sur le littoral provençal dans son ensemble ainsi que sur la côte occidentale de la Corse, on peut peut-être évoquer une descente en fœhn humide (d’où le gain supplémentaire en température), insuffisante cependant pour assécher le retour d’Est perturbé. Avis aux spécialistes

A noter cette belle opposition des vents au sol entre Leucate à 18h (ESE 68 km/h raf 91 km/h) et Rivesaltes (WNW 7 km/h raf 22km/h). On retrouve en quelque sorte les mêmes acteurs qu’au-dessus de la vallée de l’Hérault hier, un forçage conséquent de basses couches, aggravé par le soulèvement orographique et la résistance de l’air froid (il neige sur Carcassonne). Encore quelques heures délicates à passer avant que les forts vents d’ESE ne mollissent et cessent de se heurter de plein fouet aux reliefs en accentuant vitesses verticales et convergences.

Puisqu’on en est à débattre des valeurs atypiques générées par la goutte froide ibérique et du chambardement des masses d’air induit, on peut comparer les 13° de Charleville Mézières cet après midi avec les 2° de Lisbonne ce soir où la neige se joint à la pluie. Fès au Maroc connaît à peu près les mêmes conditions climatiques. Pas banal tout ça /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">

Dsl les gars, je n'ai "que" le Vidourle à vous proposer à villetelle. Légère décrue à l'heure qu'il est.

Exact!Et pour ceux que ça intéresse, les explications sont visibles ici Regardez l'analyse de 12 UTC, la subsidence accompagne bien l'air chaud jusqu'au sol.

Des pluies modérées et continues ont repris ici, mais pas de type diluvien, régulières et fines. Il faut dire que la situation est moins propice aux fortes pluies dans l’Est du Languedoc. La mise en phase de circonstances aggravantes n’est plus la même, les champs de vents en basses couches n’offrent plus la convergence et le conflit de masse d’air de la veille, et surtout, la circulation dynamique d’altitude a perdu beaucoup de vigueur. Le vent est tombé également, secteur NE, transportant de l’air plus frais au sol (7°4 actu). Par opposition, la région marseillaise sous le vent d’ESE monte à 13°. Si j’ai le temps, j’irai jeter un œil sur le Vidourle. Aplus

Dire que j'ai raté tout ça Nous vous avions fait part hier soir, Hailstone Mike et moi, à un moment ou tout le monde ou presque doutait du mauvais temps dans l’Hérault d’un risque sévère de gros temps. /index.php?showtopic=13061&st=620'>forum prévi à court terme Je n’avais pas employé le terme de "cévenol" vu les valeurs peu élevées de la CAPE en prévision (même si ce n’est pas un paramètre indispensable aux épisodes cévenols). Mais GFS figurait bien cette convergence des vents peu communes en surface autour du golfe du Lion, et toujours d'actualité ce soir Ce soir, je rentre de Marseille (ou la violence du vent m'a surpris dans le centre ville), pluie faible tout le long du trajet, intensités croissantes en Arles jusqu’à Lunel ou se produisaient vers 00h30 les plus fortes précipitations, puis accalmie vers Montpellier. Je ne dispose pas des liens radars si pratiques quand il s’agit de repérer ces fameuses lignes de convergences pluvio-instables, et leur régénérescence en mer, mais l'image sat nous montre la réserve disponible. La bruine a remplacé la pluie à l’heure qu’il est. Bonne nuit

17cm /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> , quand je pense qu'Uzès est à moins de 50 bornes d'ici De la neige lourde, gorgée d'eau continue de remplacer la vraie pluie de fin de soirée. C'est vraiment de moins en moins liquide /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> et peut-être prometteur pour la suite. Continuez sans moi, après une semaine de boulot, j'en ai ma claque. bonne nuit et bon réveil blanc surtout /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Ce qu'il tombe est de plus en plus consistant, ce n'est pas encore de la neige mais on s'en rapproche peu à peu. T°en baisse, 1°1.

1ers effets de l'isothermie , après presqu'une heure de pluie modérée, de la neige de mois en moins fondue fait son apparition. 1°3, y'a pas encore de quoi pavoiser, mais c'est mieux que rien /emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20">

Eh ben, on est tous logés à la même enseigne.Il pleut ici aussi Pourvu que l'isothermie s'en mêle /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Autrement, v'la pas les scènes de ménage, hein Cyril? /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Vrai! C'est en gros ce qu'il devrait se passer dans les prochaines heures.Mais notre impatience et notre frustration (même si la neige a virevolté dans l'Est de l'Hérault aujourd'hui) nous rendent un peu nerveux (moi le 1er) et nous font douter de ce qui va arriver

Tu parles Mike de ce véritable jet de surface à venir qui subit une accélération au sud de l’arc alpin et le long des côtes. D’après GFS (je sais, mais c’est de la prévi immédiate donc fiable), il est prévu pour cette nuit et demain matin un creusement en surface au nord des Baléares en rapide évolution vers le golfe du Lion et l’Ouest du Languedoc. Les vents violents d’Est vont générer une forte convergence et un important forçage de basses couches, tandis que le pivotement de la goutte froide sur elle-même va placer la région en sortie de rapide de jet. La mise en phase idéale de puissantes ascendances associées à la divergence d’altitude, et la remontée (toujours d’après GFS) le long des côtes espagnoles d’une perturbation de tropopause forcera un peu plus ces ascendances. Une telle dynamique a de quoi générer du gros temps. /emoticons/ph34r@2x.png 2x" width="20" height="20"> La résistance de l’air froid entraînera la neige dans un 1er temps, mais la plaine littorale est plus exposée aux vents violents et au redoux comme tu le signales Mike. Les hostilités sont à venir en Languedoc

Je confirme, une neige fine et légère vient de faire son apparition, mais il fait 2°

Lol! Trop drôle la littérature contemporaire version maxi /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Faut pas pousser, on ne change pas un cliché gagnant. /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> La météo au rang des banalités élevée à celui qui tue l’amour ! Sans vouloir vendre la pluie et le beau temps au salon de l’érotisme ou du mariage, il y a des corrélations qui ne trompent pas dans la description « mammelonesque »faite des cumulus par exemple. Après tout, il suffit de savoir de savoir en parler aux femmes, avec passion …… Un peu de poésie dans un monde de brutes /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">/emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> PS: A ne sortir sous aucun prétexte de la bibliothèque WC /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

Merci JS, cette parenthèse pédagogique devrait ravir tous les amateurs en quête de connaissances et de compréhension de notre fluide géophysique préféré. Très intéressant, mais trop rare; On en redemande évidemment. /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">

On a du se croiser, je m'y suis arrêté un peu avant 16H Ah! quand les grands esprits se rencontrent /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">