Invité Guest Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Bonjour à tous, Suite aux suggestions de certains membres je décide d'ouvrir ce topic à la suite d'une observation graphique et synoptique que j'ai effectuée hier et aujourd'hui. La voici: "Sécheresse en France, faut-il s'en inquiéter ? . Le site de météociel est très utile, grâce à ses tableaux horaires, quant aux relevés de précipitations ville par ville sur une longue période. Ainsi il m'a été permis, à partir de ces relevés sous forme de tableaux mensuels, de construire des graphiques à la lecture plus confortable. Au fur et à mesure de ce travail je me suis rendu compte du caractère pas si aléatoire que ça d'une sécheresse qui affecte la France de plus en plus souvent, notamment au printemps et en automne. Bref voici les relevés pour ma ville natale, Besançon, de 2004 à 2011: Les petites croix sur le premier graphique représentent la moyenne pluviométrique pour cette ville (moyennes recherchées sur Wikipédia, site qui m'a bien aidé également). A première vue rien de bien éloquent je l'admets. Mais en faisant la moyenne de ces huit années mois après mois et en les comparant avec la moyenne pluviométrique annuelle 1970 - 2000, les résultats sont déjà plus probants: Janvier, février, avril, mai, juin, septembre, octobre et novembre -soit huit mois sur douze- sont déficitaires en précipitations! A l'inverse, le mois d'août est de plus en plus pluvieux, et est réputé ces dernières années par la présence de plus en plus franche d'une certaine fraîcheur qui nous fait quelque peu oublier les folies de 2003. Avril et les trois mois d'automne marquent les statistiques les plus inquiétantes niveau sécheresse récurrente. Pour démontrer cette récurrence, j'ai également effectué des graphiques montrant, de 2004 à 2011, le pourcentage de précipitations par rapport à la moyenne 1970 - 2000 pour les mois d'avril, août et septembre. Niveau déficit, novembre aurait été un mois plus approprié, mais j'ai choisi septembre pour mieux montrer l'étrange brutalité des modifications pluviométriques entre ce mois et le mois d'août. La barre violette foncée représente la barre du 100 % (la moyenne). Regardez les résultats frappants du mois d'avril, surtout 2007 et les trois dernières années... En revanche, observons la recrudescence des pluies au mois d'Août, puis leur brutale "disparition" dès qu'on arrive en septembre. En conclusion, le ressenti des passionnés se plaignant du retour systématique des hautes pressions envahissantes dès le premier septembre n'est pas faux, d'autant plus que le déficit inquiétant en septembre se prolonge et s'amplifie en octobre novembre, où le paroxysme de la sécheresse a été atteint en novembre de l'année dernière avec des cumuls pluviométriques minables dans tout le Nord de la France. Ça ne fait donc plus de doute, au printemps et en automne, les hautes pressions deviennent de plus en plus envahissantes. Pourquoi? Voici mon hypothèse. A l'époque (années 70), vers le mois d'avril, la modification de position des cellules de Hadley favorisait la remontée des hauts géopotentiels vers l'Europe du Sud et la France, mais cette remontée était encore trop faible pour garantir une protection contre les dépressions plus au Nord. D'où les précipitations encore convenables au printemps chez nous: Maintenant, peut être à cause du réchaauffement, cette remontée des cellules de Hadley doit être plus importante, donc par conséquent les anticyclones se font écrasants chez nous, même si parfois plutôt que de prendre notre direction, il vient titiller le Groenland. D'où ce bouclier de hautes pressions indélogeable et ces précipitations extrêmement faibles voire inexistantes pendant plus de 30 jours parfois, au détriment de notre végétation qui en pâtit sévèrement parfois . Et en été, que se passe-t-il? A l'époque, la remontée anticyclonique telle qu'on l'observe dès le mois d'avril maintenant, s'opérait en juin juillet août. D'où les précipitations un peu plus faibles mais tout de même existantes grâce aux éventuelles gouttes froides ou aux phénomènes convectifs. Maintenant la remontée anticyclonique est si franche que les champs de hauts géopotentiels montrent trop au Nord de notre position. Si bien qu'au flanc sud -ou latéral- de ces masses anticycloniques des dépressions voire des gouttes froides peuvent s'infiltrer: Alors qu'avant ces anticyclones se contentaient (le plus souvent bien qu'il existe des contre-exemples) de rester cantonnés sur le Sud de l'Europe ou le centre du continent. Mais parfois ces remontées anticycloniques sont insuffisantes ou trop mal orientées pour permettre aux dépressions de s'infiltrer par chez nous, ce qui peut provoquer des canicules insupportables (2007 en Europe centrale, juillet 2006 chez nous, 2003). Ce qui fait que l'été c'est tout ou rien désormais. Pour l'automne c'est le phénomène inverse, les cellules de Hadley redescendent vers le Sud et l'anticyclone aussi, qui vient alors s'affaler sur la France. D'où ce retour subit à des déficits monstrueux en précipitations. Donc pour répondre à la question posée en titre, OUI, il faut commencer à s'inquiéter de cette sécheresse. Les graphiques le montrent, elle est trop récurrente pour être due au simple hasard. Il y a alors une explication rationnelle que j'ai tenté de donner. " C'est alors que je propose d'ouvrir le débat sur cette hypothèse. Ce topic a donc un but différent de celui sensé obtenir des observations sur la sécheresse, car il vise à l'expliquer et à prédire son évolution. Quoiqu'il en soit cette année confirme la tendance avec à nouveau des perspectives inquiétantes sur l'absence totale de précipitations jusqu'à des échéances déraisonnables. Une tendance qui pourrait bien s'alourdir plus les années passeront. Sur ce bon débat et bonne journée, Neigepassion . PS: Désolé pour le bug dans le script je ne sais pas ce qui s'est passé, mais j'ai tenté de rétablir. ^^ Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 De toute façon, il est clair qu'on va vers une subtropicalisation de la France. Les modèles le prévoient : P-E, c'est pour Précipitation - Evaporation. Si négatif, cela part plutôt vers le sec et réciproquement : Figure 1. (a) Multi-model ensemble mean P-E in the A2 scenario. Shading indicates the difference between the first and the last 20 years of the 21st century and the black line denotes the 0-isopleths averaged from 2001 to 2020. The zonal mean averaged over 2001–2020 (black) and 2081– 2100 (red) is shown; units are mm/day. ( Number count out of the total 15 models that simulate a moistening (i.e., D(P-E) > 0) at each grid point. We first examine the response of global hydrological cycle in scenario A2 by looking at the field of precipitation minus evaporation (P-E, Figure 1); for clarity, areas of negative climatological P-E are hatched. The overall characteristic of the multi-model ensemble mean hydrological response to global warming is a reinforcement of the global climatological background pattern [Held and Soden, 2006]. In addition, there is a general tendency for a poleward expansion of the subtropical dry zone (areas encircled by the 0 isopleths of P-E). Counting the number of models that simulate a positive P-E change (Figure 1b), one can see that the overall pattern of P-E change is robust across most models and that the model number count bears great resemblance to the trend pattern itself. http://www.gfdl.noaa.gov/bibliography/related_files/jlu0701.pdf Et c'est déjà ce que l'on observe dans le Sud de la France et le Nord de l'Espagne : En Espagne, entre la pollution des cours d'eaux et la désertification progressive, la gestion de l'eau devient un sujet d'importance critique, à tel point qu'il y a même un article Wikipedia sur la question : http://es.wikipedia.org/wiki/Gesti%C3%B3n_del_agua_en_Espa%C3%B1a Et un pavé du ministère de 60 pages : http://www.mma.es/secciones/cambio_climatico/areas_tematicas/impactos_cc/pdf/pna_v3.pdf Et cela n'arrange pas les tensions communautaires dans un pays où de base tu n'a pas intérêt à taxer un catalan d'andalou si tu ne veux pas te faire trucider au sens propre du terme. Physiquement, cela rejoint le fait qu'on a une zone barocline rejetée vers le Nord. Cela est de la même dynamique. Dans le même temps, tout n'est pas non plus certain. Les données actuelles montrent clairement une progression vers les Pôles de Hadley, mais laissent plus de doute quand à son intensité et il n'est pas certain que la cellule soit plus ou moins intense. De plus, le renforcement du VP strato par son refroidissement tend à déporter lui aussi le jet vers le Pôle. En Antarctique, c'est encore plus marqué avec le trou cratère dans la couche d'ozone, où le VP a eu bien tendance à se refroidir. Et comme je le disais, d'un avis plus perso, l’occurrence plus tardive des SFW ne doit pas arranger la chose. P.S. / le lien vers le premier message : /topic/70352-le-topic-des-lamentations-2/page__view__findpost__p__1794514'>http://forums.infoclimat.fr/topic/70352-le-topic-des-lamentations-2/page__view__findpost__p__1794514 Et notons aussi que tout n'est pas linéaire et qu'on parle de tendance /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Ce n'est pas parce que la tendance est à un asséchement progressif qu'on n'aura pas des années ou même des décennies plus humide durant ce siècle ou le suivant. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kev Posté(e) 24 février 2012 Marcheprime, entre Bordeaux et le bassin d'Arcachon Partager Posté(e) 24 février 2012 Intéressant comme sujet! Comme le dit Paix, la tendance est à l'assèchement progressif. La zone barocline est effectivement prévue remonter plus au nord. Cependant, en attendant de pouvoir discuter avec l'auteur de l'article (C.CASSOU) il semblerait que des SST supérieures à la normale dans l'océan Atlantique tropical, induiraient un renforcement du courant jet ainsi qu'une déviation des tempêtes vers le sud (affaiblissement de l'anti des Açores et de la dépressions d'Islande). Je ne parviens pas trop à comprendre ce mécanisme car pour moi, un renforcement de la cellule de Hadley conduirait à un renforcement de cet anticyclone, et aussi de la NAO+.. Peut-être que vous pourrez m'éclairer! L'article ci-joint : http://www.smf.asso.fr/Ressources/Cassou45.pdf Kévin Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
acrid vintaquatre Posté(e) 24 février 2012 Saint-André-Allas (225 m) à 5 km à l'ouest de Sarlat (Périgord Noir), Condat-sur-Vézère (88 m) pour le travail Partager Posté(e) 24 février 2012 Depuis le temps que j'étudie l'évolution de la pluviométrie chez moi et en France de manière plus générale, mes études se portent sur l'évolution annuelle, mais NeigePassion m'ayant redonné l'idée de faire une étude mensuelle et saisonnière du phénomène (j'y avais déjà pensé auparavant mais je me suis penchée sur d'autres études entre temps), voilà que j'ai réalisé grâce aux données de Météociel un comparatif aux moyennes 1971/2000 par mois pour le METAR de Bordeaux-Mérignac. Et...Comment ne pas dire que la situation est ô combien inquiétante car, si je savais que le déficit global annuel sur la dernière décennie comparé à la période 1971/2000 était déjà élevé, ce qui est déjà inquiétant en soi, que dire de l'évolution pour certains mois de l'année ? Pour faire plus simple voilà quelques graphiques que j'ai réalisé...Ma période d'étude est 2000/2011 soit les 12 dernières années. Voilà d'abord un graphique sur la pluviométrie mensuelle sur la période : Janvier = Min : 13,5 mm en 2000 / Max : 135,2 mm en 2004 Février = Min : 17,4 mm en 2001 / Max : 138,6 mm en 2007 Mars = Min : 27,2 mm en 2009 / Max : 115,1 mm en 2001 Avril = Min : 11,2 mm en 2011 / Max : 115,8 mm en 2009 Mai = Min : 7,6 mm en 2011 / Max : 148,8 mm en 2008 Juin = Min : 10,6 mm en 2004 / Max : 101,3 mm en 2010 Juillet = Min : 15,4 mm en 2010 / Max : 76,3 mm en 2001 Août = Min : 11,8 mm en 2000 / Max : 83,8 mm en 2007 Septembre = Min : 17,1 mm en 2000 / Max : 98,6 mm en 2006 Octobre = Min : 33,6 mm en 2009 / Max : 155,4 mm en 2003 Novembre = Min : 11,2 mm en 2004 / Max : 214,6 mm en 2010 Décembre = Min : 40,4 mm en 2001 / Max : 174,9 mm en 2011 Un 2ème graphique sur l'évolution (en chiffres bruts c'est à dire en mm) entre les moyennes 1971/2000 et la période étudiée : Et enfin un 3ème graphique sur la même comparaison mais cette fois-ci en rapport à la moyenne, celle-ci étant caractérisée par l'indice 100 : Et pour résumer le tout de manière plus chiffrée voilà mon tableau récapitulatif où j'ai intégré également le paramètre des températures pour parer au plus réaliste possible, sachant bien qu'une sécheresse pluviométrique n'a pas les mêmes effets selon les températures extérieures, modifiant l'évaporation et donc la pénétration dans les sols et le remplissage des nappes phréatiques (les températures sont également issues des moyennes 1971/2000) : Période avec Tm<10° (évaporation min) : Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars Période avec 10° Période avec 15° Période avec Tm>20° (évaporation max) : Juillet et Août Observations : -> Un seul mois connaissant une augmentation. -> 3 mois connaissant une baisse supérieure à 30 % et 8 mois connaissant une baisse supérieure à 20 %. -> Par saison, le printemps est la saison qui s'est la moins asséchée mais exclusivement grâce au mois de Mars, très humide certaines années. -> Les 3 autres saisons ont connu une baisse assez similaire avec de grosses disparités au sein de chaque saison. -> Les baisses les plus inquiétantes, selon moi sont celles des mois d'Octobre, Décembre et Février d'une part et Avril d'autre part. Les 3 premiers de ces mois étant en plein dans la période de recharge des nappes cela fait 3 mois sur 5 en déficit important sur la période la plus cruciale de l'année en terme de pluviométrie. Quant à Avril, lorsque l'on sait que c'est le mois de l'année où la végétation croît le plus vite, et que de cette façon celle-ci pompe dans les nappes et dans les sols, un déficit de cet ordre conduit à un asséchement très rapide de ceux-ci. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Count Posté(e) 24 février 2012 Riedisheim (68 - 262 m) Partager Posté(e) 24 février 2012 Excellent boulot NeigePassion . Ce que je trouve récurrent également c'est l'inégale répartition des précipitations depuis de nombreux mois voir plusieurs années. On en a eu la preuve formelle pendant cette année 2011, un printemps très sec puis un été très humide. Et ce fût la même chose à la fin de l'année, exemple à Épinal, 10,6mm en novembre contre 198,6mm en décembre... Et je trouve que passer d'un extrême à un autre d'un mois à l'autre devient de plus en plus régulier. Cela aussi pourrait devenir dramatique les prochaines années si la tendance se poursuit. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
printemps Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Dans les années 90 et début 2000, les années étaient très pluvieuses et on parlait à l'époque d'une océanisation du climat pour les années futurs. c'est pas sur six années qu'on peut établir une tendance Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
franck64 Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Très bonne analyse neige passion. Effectivement, je pense également que le réchauffement global a tendance à faire remonter plus nord les anticycones subtropicaux. La conséquence majeure est une perte de vitesse du flux zonal caractéristique des façades océaniques des pays tempérés. Et donc des périodes séches plus fréquentes. Si le phénomène est avéré et s'amplifie, il y a donc tout lieu de s'inquiéter pour les années et les décennies à venir. La sécheresse du printemps 2011 ne sera plus un événement singulier mais sera devenu la norme. Et le début de l'année 2012 part malheuresement sous les mêmes auspices... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Intéressant comme sujet! Comme le dit Paix, la tendance est à l'assèchement progressif. La zone barocline est effectivement prévue remonter plus au nord. Cependant, en attendant de pouvoir discuter avec l'auteur de l'article (C.CASSOU) il semblerait que des SST supérieures à la normale dans l'océan Atlantique tropical, induiraient un renforcement du courant jet ainsi qu'une déviation des tempêtes vers le sud (affaiblissement de l'anti des Açores et de la dépressions d'Islande). Je ne parviens pas trop à comprendre ce mécanisme car pour moi, un renforcement de la cellule de Hadley conduirait à un renforcement de cet anticyclone, et aussi de la NAO+.. Peut-être que vous pourrez m'éclairer! L'article ci-joint : http://www.smf.asso.fr/Ressources/Cassou45.pdf Kévin Avez-vous donc l’occasion de parler avec C. Cassou ? C'est un des chercheurs français que j'apprécie le plus avec J. Jouzel je dois dire Sinon, pour le papier, je penses que vous avez lu un peu trop vite sans vouloir vous offenser Il dit clairement qu'un océan tropical plus chaud génère un affaiblissement de la circulation de Hadley avec un régime NAO- (donc un temps dépressionnaire plus bas en latitude). On note d'ailleurs d'un point de vue hémisphérique que l'AMO est négativement corrélé à l'AO. Les phases AMO- avec une refroidissement de l'Atlantique tropical Nord tendent à renforcer la circulation zonale et donne plutôt une AO+. Sachant qu'il y a aussi une rétroaction positive, la baisse de l'AO renforçant le chauffage tropical (les alizés plus faibles diminuent la dissipation convective de la chaleur). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
music85 Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Merci pour cette étude neigepassion Nous ne nous dirigeons pas vers la bonne période climatique, j'en ai bien peur... /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sylver19 Posté(e) 24 février 2012 st yrieix le déjalat (19) 750 m / 1800 mm annuel Partager Posté(e) 24 février 2012 salut , ici pour retrouver une faible pluviometrie ,il faut remonter en fev 1965: 16,2 mm ou fev 1959 : 12 mm et actu 9,2 mm et la nina etait aussi faiblissante en 1965 et nada en 1959 . L'année 1964 avait été une peu pluvieuse aussi . Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Ventdautan Posté(e) 24 février 2012 Toulouse (quartier Lardenne) Partager Posté(e) 24 février 2012 Je remet les cartes que j'avais posté sur le suivi de la sécheresse 2011-2012. C'est sur que la sécheresse devient récurrente ces dernières années et les déficits n'arrêtent pas de s'accumuler depuis de nombreuses années. Pour ma part, l'humidité des sols est un très bon indicateur de la sécheresse absolue que l'on vit actuellement sachant que la recharge des nappes est efficace seulement quand le sol est saturé. Pour illustrer mes propos, voici les différentes cartes d'humidité des sols depuis Octobre 2010. Vous remarquerez que la région toulousaine est quasiment la seule région de France à n'avoir jamais eu un sol saturé sur cette période (même la région de Marseille était à la quasi saturation le 1er Décembre 2011) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Virgile Posté(e) 24 février 2012 Cormeilles (27) Partager Posté(e) 24 février 2012 très bon sujet et très bonne analyse neigepassion. Comme vous, je constate surtout entre février et mai mais aussi en automne depuis plusieurs années une "subtropicalisation de la France" comme le dit paix avec la quasi disparition du flux zonal toujours repoussé très nord et des anticyclones à gogo arrivant toujours de l'ouest comme une vaste ceinture anti qui remonte de + en + nord. Les thalweg ont de + en + de mal à être présent entre les cellules anti. Et bonne remarque de neige passion où c'est l'inverse en été. Et même si certaines tempêtes restent encore puissantes, elle deviennent rare depuis les années 2000. Cela démontre bien l'absence de ce flux zonal. + rares mais + puissantes. Je pense aussi que le RC joue un role dans tout ceci. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
sebb Posté(e) 24 février 2012 Partager Posté(e) 24 février 2012 Et même si certaines tempêtes restent encore puissantes, elle deviennent rare depuis les années 2000. Cela démontre bien l'absence de ce flux zonal. + rares mais + puissantes. Je pense aussi que le RC joue un role dans tout ceci. C'est bien rapide que de comparer des périodes météorologiques entre 2 décennies, à une évolution climatique, peut être faut-il s'en tenir aux faits et au sujet, plutôt que d'esquisser une conclusion sur une période aussi courte. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tornado75 Posté(e) 24 février 2012 Asnières sur Seine Partager Posté(e) 24 février 2012 j'ai une hypothèse: vu que nous sommes en période de réchauffement climatique les anomalies positives vont devenir légions au fil des années. Donc nous allons avoir des flux de sud ou sud ouest à gogo, d'où une multiplication des AF, flux de sud ouest anticycloniques, dome de chaleur en été sous AF... C'est dans le domaine des probabilités les flux de nord ou nord est seront de plus en plus rares c'est pour cela qu'on s'extasie des qu'on est sous ls normales saisonnières Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 C'est bien rapide que de comparer des périodes météorologiques entre 2 décennies, à une évolution climatique, peut être faut-il s'en tenir aux faits et au sujet, plutôt que d'esquisser une conclusion sur une période aussi courte. Note : neigepassion, t'assure pour tes graphes, on peut lire les valeurs exactes pour chaque mois /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Oui, il ne faut pas trop se hâter non plus. Je n'ai pas les données 71/00 de Besac' pour mettre dos à dos les échantillons, mais en travaillant juste sur l'échantillon 2003/2011 (à 80% ) : Mois IC inf Moy IC supJan 60 77 95Fév 55 69 83mars 65 87 110Avril 48 74 100mai 77 94 110Juin 81 97 114Juil 80 100 120Août 85 119 153Sep 65 82 99Oct 72 102 132Nov 56 77 97Dec 77 101 125 En supposant que l'intervalle de confiance soit réduit sur la moyenne LT, seulement Septembre et Novembre sont significativement différent de celle-ci avec un risque élevé de 20%. Il est donc probable (IPCC joke inside ) qu'on assiste a une réduction des précipitations en Septembre et Novembre, mais pour les autres mois rien de très concluant. Par saison : Mois IC inf Moy IC supHiver 219 247 276Printemps 211 255 299Eté 278 316 354Automne 230 261 291 On peut voir là aussi que seul l'Automne s'assèche significativement, et cette fois-ci on peut même réduire le risque à 10%, très probable asséchement automnale de Besac. J'ai aussi vérifié pour le couple Avril/Mai, l'asséchement est probable /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> Avec les intervalles au risque 20% de 135 à 200 mm, moyenne de 168 mm. Si je lis correctement le graphique, la somme est de 214 mm sur 71/00, une incertitude au risque 20% de 14mm sur cette moyenne est jouable. Un autre point de vue est la cohérence des observations avec les modélisations. Après les années humides 80/90 consécutive à une AO++ dû aux premiers effets du changement climatique et à l'AMO négative, le basculement en AMO positive et le déport vers le Nord de la zone barocline à mesure que le réchauffement s'amplifie provoque une extension vers le Nord des zones sèches subtropicales. Dans ce contexte, les observations sont en cohérences avec les modélisations. Ce que l'on vient de se faire n'est rien d'autre que la détection / attribution. On détecte un changement, significatif pour partie. C'est la partie mathématique, on y a va avec les tables de student et l'obsession du chiffre /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> On attribue alors ce changement à des causes internes ou externes. C'est la partie physique, on y va avec des modèles visant à décrire les observations. On peut donc se dire que l'asséchement sur Avril/Mai et sur l'Automne est probable, et correspond à l'évolution attendu d'un asséchement progressif avec l'extension vers le Nord de la zone subtropicale. Pour l'Hiver et l’Été, les données ne montrent pas d'évolution significative. Par contre, non significatif ne veut pas dire qu'il n'y est pas d'évolution... Ne faisons pas dire tout et n'importe quoi aux chiffres. Et l'un dans l'autre, Besac' n'est pas le centre du monde, et il est important de remettre cette observation dans un contexte plus large qui est celui de l’asséchement des latitudes 40°N environ à travers le monde Bon voila, c'était l'instant ch**** des stat's où tout le monde y crame quelques neurones avec le chieur de service Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
gerardlh Posté(e) 25 février 2012 Rouen Est 152 m. Partager Posté(e) 25 février 2012 Merci à tous une vrai mine d'or ce sujet à imprimer . Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
guigui1984 Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Je confirme également ici en Suisse une tendance à des printemps qui deviennent de plus en plus secs et doux. Printemps 2007, 2009, 2010, 2011 et maintenant 2012 qui semble se diriger vers une sécheresse qui pourra devenir récurrente ! Je ne fais qu'approuver cette analyse par l'observation qui confirme cette tendance. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
printemps Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Pour rappel durant l'année 2010 on etait loin d'une subtropicalisation de la France avec un jet anormalement au sud et des bp passant régulièrement au sud. On a vu pire aussi dans les années 20 y'a qu'a regarder les cartes de 1921 et 1923.c'est peut etre que temporaire comme les années anormalement zonales des années 90 et début 2000 ou on craignait des tempêtes et inondations plus fréquentes... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Charly-C Posté(e) 25 février 2012 Bourgoin-Jallieu (38) Partager Posté(e) 25 février 2012 Pour l'Automne je resterai assez prudent sur une tendance à des cumuls plus faibles. (sur une aussi courte échéance) Septembre/Octobre/Novembre sont des mois ou l'on peut avoir aussi de très gros excédents pluviométriques. Il sera plus difficile de compenser un Novembre 2002 qu'un Novembre 2011 par exemple, d'où souvent l'impression d'avoir plus de mois déficitaires qu'excédentaires. D'ailleurs sur le plan national si l'on prend un échantillon 2003/11 comme l'a démontré Paix, on aura un déficit pluviométrique assez marqué en Novembre, mais finalement totalement comblé avec une norme décennale 2002/11. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Merci pour votre contribution à tous! Il y a aussi quelque chose qui m'a marqué cette dernière décennie c'est les périodes de concentration extrême du vortex polaire, ce qui me fait penser à une amplification des courants de Hadley, contrairement à ce qui a été dit à propos du réchauffement de l'Atlantique tropical Nord. D'ailleurs à ce sujet j'avoue ne pas avoir tout compris. ^^ Il faudrait que je trouve un moyen de le démontrer. Ce qui serait intéressant c'est également d'observer les variations pluviométriques dans les pays les plus au Sud, voir s'il y a une humidification chez eux grâce à la remontée des zones anticycloniques. Je tâcherai de m'y pencher. Neigepassion. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Pour l'Automne je resterai assez prudent sur une tendance à des cumuls plus faibles. (sur une aussi courte échéance) Septembre/Octobre/Novembre sont des mois ou l'on peut avoir aussi de très gros excédents pluviométriques. Il sera plus difficile de compenser un Novembre 2002 qu'un Novembre 2011 par exemple, d'où souvent l'impression d'avoir plus de mois déficitaires qu'excédentaires. D'ailleurs sur le plan national si l'on prend un échantillon 2003/11 comme l'a démontré Paix, on aura un déficit pluviométrique assez marqué en Novembre, mais finalement totalement comblé avec une norme décennale 2002/11. Oui, après statistiquement, il est clair que ce n'est pas l'observation de 9 années sec à Besac' qui fait un changement climatique /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> La période est "bien choisi" car elle tombe sur les années les plus secs et il faut raison garder. Et puis, une AMO négative pourrait éventuellement aider à ramener un peu d'humidité pour la prochaine décennie, qui sait. Mais globalement, c'est la même dynamique pour les latitudes ~40°N à travers le globe, d'où le fait qu'on puisse se permettre (en tous cas que je me permets /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) de tirer des conclusions qui peuvent sembler de prime abord hâtive, il est clair. Merci pour votre contribution à tous! Il y a aussi quelque chose qui m'a marqué cette dernière décennie c'est les périodes de concentration extrême du vortex polaire, ce qui me fait penser à une amplification des courants de Hadley, contrairement à ce qui a été dit à propos du réchauffement de l'Atlantique tropical Nord. D'ailleurs à ce sujet j'avoue ne pas avoir tout compris. ^^ Il faudrait que je trouve un moyen de le démontrer. Ce qui serait intéressant c'est également d'observer les variations pluviométriques dans les pays les plus au Sud, voir s'il y a une humidification chez eux grâce à la remontée des zones anticycloniques. Je tâcherai de m'y pencher. Neigepassion. Cela va, je ne suis pas tout seul dans mes délires /emoticons/happy@2x.png 2x" width="20" height="20"> Je penses aussi qu'on a une plus grande concentration du VP stratosphérique, mais globalement avec la baisse du gradient thermique entre le Pôle et les latitudes moyennes, cela part un peu choups dans la troposphère entre ces moments de "gloire vorticale" et ces moments de débâcles, avec une conséquence sur l'évolution de l'intensité de Hadley très incertaine. Pour les pays les plus au Sud, il faut les chercher autour de l'équateur : Si on exclut les données les plus anciennes qui semblent partir un peu en cacahuète (manque d'obs's sans doute), on a bien une tendance à la hausse. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
printemps Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Prendre Besançon comme station d'etude n'est pas le plus approprié pour se rendre compte des evolutions de précipitations. En effet le profil pluviométrique de la station est océanique avec forte pp en toute saison. Cela masque l'absence des flux d'ouest puisque les flux de nord ou de sud peuvent apporter de grosses précipitations. Le flux zonal est rare depuis 2003 mais succède a une période trop zonale entre 1990 et 2002 avec de longs hivers sans froids et neige. La période que nous connaissons s'est déjà produite dans les années 20 et 30 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lolo44 Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Et pour résumer le tout de manière plus chiffrée voilà mon tableau récapitulatif où j'ai intégré également le paramètre des températures pour parer au plus réaliste possible, sachant bien qu'une sécheresse pluviométrique n'a pas les mêmes effets selon les températures extérieures, modifiant l'évaporation et donc la pénétration dans les sols et le remplissage des nappes phréatiques (les températures sont également issues des moyennes 1971/2000) : Période avec Tm<10° (évaporation min) : Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars Période avec 10° Période avec 15° Période avec Tm>20° (évaporation max) : Juillet et Août Observations : -> Un seul mois connaissant une augmentation. -> 3 mois connaissant une baisse supérieure à 30 % et 8 mois connaissant une baisse supérieure à 20 %. -> Par saison, le printemps est la saison qui s'est la moins asséchée mais exclusivement grâce au mois de Mars, très humide certaines années. -> Les 3 autres saisons ont connu une baisse assez similaire avec de grosses disparités au sein de chaque saison. -> Les baisses les plus inquiétantes, selon moi sont celles des mois d'Octobre, Décembre et Février d'une part et Avril d'autre part. Les 3 premiers de ces mois étant en plein dans la période de recharge des nappes cela fait 3 mois sur 5 en déficit important sur la période la plus cruciale de l'année en terme de pluviométrie. Quant à Avril, lorsque l'on sait que c'est le mois de l'année où la végétation croît le plus vite, et que de cette façon celle-ci pompe dans les nappes et dans les sols, un déficit de cet ordre conduit à un asséchement très rapide de ceux-ci. Génial comme sujet ( merci à NeigePassion ) .... et comme toujours bravo à Paix ... même si très souvent je suis dépassé mais au moins j'essaie d'assimiler au fur et à mesure certaines notions . Par contre il me semble Paix qu'intégrer le paramètre température ne colle pas forcément pour parer au plus réaliste possible ou plutôt ne suffit pas pour le critère évaporation , le paramètre vent me parait encore plus important ( ce fameux vent d'est qui assèche complètement les sols et la végétation ) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Guest Posté(e) 25 février 2012 Partager Posté(e) 25 février 2012 Génial comme sujet ( merci à NeigePassion ) .... et comme toujours bravo à Paix ... même si très souvent je suis dépassé mais au moins j'essaie d'assimiler au fur et à mesure certaines notions . Par contre il me semble Paix qu'intégrer le paramètre température ne colle pas forcément pour parer au plus réaliste possible ou plutôt ne suffit pas pour le critère évaporation , le paramètre vent me parait encore plus important ( ce fameux vent d'est qui assèche complètement les sols et la végétation ) J'entends bien, mais le réchauffement climatique actuel influe sur les températures mais pas vraiment sur le vent. Pour une température plus élevée et un vent de la même intensité, l'évaporation est plus forte, d'où les remarques concernant l'évaporation. Neigepassion. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Paulo Posté(e) 25 février 2012 Les Sables d'Olonne Partager Posté(e) 25 février 2012 Le quotidien "Ouest France" titre aujourd'hui en première page : "Encore un hiver trop sec dans l'ouest" Il est vrai que janvier et février auront été plus secs que l'année dernière. On démarre très fort... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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