sastrugis

Ce matin les températures sont toujours anormalement douces sur la Pologne, mais à un niveau moindre toutefois (11 à l'Ouest et 8 à l'Est quand même !). On voit le déplacement de l'onde de "chaleur" jusqu'au Kazakhstan et aux Monts Oural, alors que Moscou est repassé dans de l'air un peu plus froid (le 0°au bout de la flèche blanche, après avoir atteint +6,2°C dans la nuit). L'Allemagne fait encore fort ce matin avec des valeurs de 11 à 14°C, notamment autour de Berlin...

Avant de passer à la prévision pour ce mois de janvier (bien mal embarqué pour les hivernophiles), un dernier point en image de ce mois de décembre 2022 terminé dans une extrême douceur, voire une douceur extrême ! Au final, seule un petit quart NO conservera un déficit...

Après la France, l'Allemagne puis la Pologne, et aujourd'hui la Lettonie et la Biélorussie, la masse d'air chaud (on peut employer le terme pour cette saison !) s'attaque au bloc russe. Aujourd'hui dégel marqué sur Moscou (+4°C) après déjà 2 jours autour de 0°C et un mois de décembre légèrement au-dessus de la normale (TN de -5,6 au lieu de -7,6 et TX de -2,7 au lieu de -3,1) et des précipitations deux fois plus abondantes (111 mm au lieu de 55 mm). Apparemment cet air chaud va avoir du mal à avancer plus loin, et le froid pourrait même se rabattre pour la fin de semaine. A suivre quand même sachant qu'on a en ce moment 7°C à Smolensk et 6°C à Kaluga, en augmentation régulière...

Bonjour @Shirdeur84, je ne compare pas à proprement parler le climat mais j'essaye de voir les répercussions ailleurs d'une synoptique qui nous, nous a envoyé longuement de l'air très doux. Parce que, en dehors de toutes considérations sur le RC qui fait monter d'un cran dans la globalité les températures, l'atmosphère est un tout et quand il y a des déséquilibres quelque part ils sont souvent compensés ailleurs par des déséquilibres inverses. Ainsi, quand on a eu des VDF importantes par le passé en Europe, l'Islande était souvent dans un flux de douceur inhabituelle (car elle profitait du rejet des courants doux subtropicaux plus au Nord, en accord avec une remontée et l'isolement d'air d'origine subtropical très au nord et formation d'un blocage). Exemple ci-dessous de la mi-janvier 1987 : HG et afflux d'air doux sur l'Islande, combiné avec le glissement d'air froid sous ses mêmes HG nordiques en direction de l'Europe occidentale. Au total du mois : moyenne de janvier à Reykjavik = +3,2°C et moyenne à Châteauroux = -2,6°C... Après, je te l'accorde, pour de la prévision à MT et LT, le problème de ce genre d'observations est que ces compensations ne sont pas toujours calées aux mêmes endroits et surtout ne sont pas systématiquement synchrones ou même déphasées non plus ! En résumé, et pour élargir le propos vers de la prévi, rien ne dit que dans les semaines à venir nous "allons payer" notre douceur extrême actuelle par du froid... et qu'a contrario l'Islande va bénéficier d'une douceur à la hauteur de son froid actuel !

C'est cela @Cers ! J'ai pris comme référence 1961-1990 car on est juste avant la période de réchauffement anthropique avéré (rupture statistique vers 1987-1988 selon les tests usuels). Cela montre bien l'écart colossal (+2.5°C) en si peu de temps de cette année 2022 avec le climat "d'avant". Pour compléter, ci-dessous la chronique des écarts à la Normale (1961-1990 à gauche) et à la Normale actuelle (1991-2020 à droite). Même sur la Normale en cours l'écart est très important : +1,5°C (ce qui veut bien dire qu'entre 1961-1990 et 1991-2020 on a pris +1°C !).

Sans aller en montagne, en décembre, en Europe il fallait aller en Islande pour avoir du froid durable. Comme quoi la synoptique qui ne nous a pas été favorable la seconde partie du mois a fait des hivernophiles heureux quelque part, comme ci-dessous avec les données remarquables de Reykjavik : comparé aux années précédentes, la différence est impressionnante ! Il n'a pas dégelé depuis le 6 décembre, ce qui veut dire que les habituels fort redoux dont l'Islande est coutumière à cette saison n'ont pas opéré (25 jours consécutifs sans dégel !). Sur les cartes on voit que cette région de l'Europe est restée depuis des semaines dans le secteur froid des perturbations, avec des réalimentations successives en air polaire arctique maritimisé en provenance du Spitzberg via Jan Mayen.

La bulle chaude fait encore des siennes : maintenant à Varsovie on approche les 18°C !

Souhaits : que 2023 ne ressemble pas à 2022 !

Attention quand même avec un déterministe qui se promène tout en bas de son ensemble... Il est cependant vrai qu'en montagne on pourrait déjà moins mal apprécié juste la réalisation du scénario moyen, avec -2°C à 850 hPa plutôt que les +10°C actuels !

No comment !

Encore mieux ce matin à Bernières-sur-Mer, dans le Calvados : apparemment le barbecue a été préparé dès ce matin au pied de la station 😉

Ce n'est pas de la prévi mais juste de l'info (préférable au silence abyssal des posts sur cette période !). Ci-dessous une animation des températures sur l'Europe où on voit très bien passer une espèce de bulle chaude (en jaune clair > 15°) à travers la France du nord durant la nuit puis l'Allemagne et actuellement qui "attaque" la Pologne.

Un mois de décembre en deux périodes bien distinctes pour les températures dans le NO !

Au 30/12, la moyenne à Montsouris est de 5,4°C, soit encore un demi degré sous la normale 1991-2020 (et même encore un dixième sous la Normale 1981-2010). Si la moyenne d'aujourd'hui s'établit à 15°C, on arrivera à une moyenne mensuelle de 5,9°C, c'est-à-dire la Normale actuelle 1991-2020... Quand on regarde le déroulé du mois, on voit que cette moyenne n'est pas du tout révélatrice des deux ambiances bien différentes qui ont permis son calcul !

Importante remontée d'air chaud du Golfe du Mexique vers le Québec. C'est sûr, c'est moins médiatique que la coulée froide de la semaine dernière !

Tout le monde est bien à sa place, comme dans un manuel de météo !

Bricquebec = trou à froid et trou à pluie !

Avant des premières analyses de la situation à venir (je l'espère !), voici un petit point à 2 jours du terme de ce mois de décembre 2022 sur les statistiques des 30 stations servant de référence à l'indicateur thermique national. Après un début très prometteur pour les hivernophiles, comme attendu la seconde partie du mois a remis les thermomètres à l'heure : du 16 au 29/12 l'écart moyen est passé de -2,3°C par rapport à la Normale 1991-2020 à +0,3°C ! Les deux derniers jours du mois devraient encore renforcer le renversement de tendance avec les températures exceptionnelles attendues sur le territoire. A ce jour, 12 stations sur 30 présentaient encore un déficit mensuel, le soir du 31 décembre combien en restera-t-il ? (en haut la TM et en bas l'écart à la Normale 1991-2020 ; la couleur indique l'écart à la Normale)

Au-delà du 80e parallèle il s'agit essentiellement de surfaces océaniques (voir carte ci-dessous), la banquise fond en été sur la plus grande partie de cet espace mais il est bien difficile à la température de grimper car l'eau à une forte inertie thermique et l'été est trop court... Cela explique que cela stagne autour de 0°C pour la température de l'air en surface à cette saison.

Pour reprendre le fil d'hier soir sur l'éventualité (minime) de développement de HG/HP sur la Scandinavie (hypothèse d'un AS pour GFS et secondairement CEP), on voit sur ces cartes déterministes à J+7 que cela ne changerait pas fondamentalement nos affaires en Europe occidentale car le lien avec les HG subtropicaux atlantiques nous remonte toujours un flux de composante SO sur un axe Açores-Scandinavie. Le tout étant consolidé par des HG méditerranéens inamovibles. Le dipôle BG subpolaires / HG subtropicaux est bien en place et n'offre guère de possibilités intéressantes pour les hivernophiles (hors phénomènes de BC car le champ de pression monte). Comment va-t-on s'en sortir ?

Pour revenir sur le cas de la Scandinavie, une vue des scénarios possibles à travers la Z500 et la PMER est assez significative de l'étroitesse d'une synoptique finale comme on la souhaiterait... La tendance à l'augmentation du champ de pression en altitude comme au sol est semble-t-il acquise pour le début de semaine, puis quelques scénarios prolongent et amplifient même le signal, mais la plupart ramène à la case départ très rapidement.

D'après CEP, sur la fin de semaine on voit en effet apparaître des zones d'incertitudes plus fortes incluant la Scandinavie...

Il ne nous manquait plus que cela !

On a beau regarder tous les modèles et leurs ensembles, en effet, rien à l'horizon ! Pour le froid de BC, la moitié S devrait mieux s'en sortir pour le coup que la moitié N qui risque d'avoir un peu plus de vent et de nuages, en marge des perturbations circulant bien plus au N.