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charles.muller

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Tout ce qui a été posté par charles.muller

  1. Apparemment, ton post est mal passé (fin coupée). Nous sommes au moins tous les deux d'accord sur un point, les projections GIEC / IPCC pour les scénarios d'émission ont de bonnes chances d'être inexactes. La concentration GES en 2100 ne dépend pas seulement des émissions (donc des scénarios économie+énergie+démographie), mais aussi bien du cycle du carbone. Et là, n'en parlons pas, le couplage climat / biogéochimie terrestre et océanique en est à ses débuts, ce n'est même pas la peine de se battre sur les toutes premières estimations tellement les marges d'incertitude sont énormes sur tous les postes. S'y ajoutent les réactions non-linéaires dont tu parles. D'où les difficultés pour un décideur de décider sur cette base (la mission initiale du GIEC est de réduire l'incertitude pour aider la décision). D'où aussi, amha, le caractère un peu surréaliste des débats enflammés sur la base des fourchettes 2100. En fait, la réponse à la question fondamentale : "y a-t-il un risque de modification dangereuse du climat du fait de l'homme?" (CCNU climat 1992) est déjà donnée, c'est oui. Savoir si ce risque est très faible, faible, moyen, fort, très fort... on n'aura pas de réponse avant longtemps. D'ici là, les décisions énergétiques seront prises, et pas seulement pour des raisons climatiques. La Commission européenne motive ses choix par la question de la sécurité de l'approvisionnement, la Chine raisonne de même (elle est de plus en plus importatrice de fossile malgré ses réserves de charbon, cette dépendance est mal vue).
  2. J'en reviens à la remarque initiale de Coitssois : dans les stations françaises, il y a un décalage net à partir du début des années 1980, qui s'accentue ensuite jusqu'à aujourd'hui. Et cela aussi bien dans les stations non urbanisées. Le phénomène se vérifie dans l'Hémisphère Nord, et il se renforce au sein de la période (voir les trois cartes ci-dessous des anomalies 1980-2005, 1992-2005 et 1999-2005 par rapport à la période de référence 1951-1980). Comme le remarque MiniTAX, on n'a pas de raison de penser que les GES ont soudain une influence qu'il n'avait pas auparavant (les trois décennies précédentes, où l'on stagnait, voire refroidissait un peu). Et l'hypothèse d'oscillations naturelles régionales est un peu difficile à tenir (une NAO+ explique bien une partie du réchauffement de la façade atlantique, moins bien celui de la Sibérie ou de l'Amérique du Nord). Une chose qui a changé sur la période 1980-2005, et de plus en plus changé à mesure que l'on avançait, ce sont les émissions anthropiques d'aérosols sulfatés (d'abord en Europe et aux Etats-Unis, puis en post-URSS et récemment en Asie). Il me paraît difficile de ne pas considérer cette hypothèse (et son lien avec la nébulosité / insolation) comme une piste privilégiée pour analyser une partie de la variation des T de la période. Le problème, on en a déjà parlé longuement, est que l'on a très peu de précision des mesures à la base (les émissions / concentrations d'aérosols et leur variation exacte au sein de la période), de même que l'on a encore des fourchettes larges sur les effets radiatifs directs / indirects de ces aérosols.
  3. Ta précision ne résout pas mon incompréhension. L'ENSO n'est pas plus "purement naturelle" que la NAO, au sens où le bilan radiatif (qui inclut le déséquilibre d'origine anthropique) influence d'une manière ou d'une autre son mécanisme. Même si c'est un "grain de sable" (mais un grain de sable dans un système complexe non linéaire, cela peut avoir des effets conséquents). Comme tu le dis, il faut faire tourner un modèle avec / sans influence anthropique, ce qui est d'ailleurs fait dans les simulations de contrôle des modèles climatiques. Mais cela pose une autre question : quelle est au juste la valeur de ces scénarios de contrôle ? C'est d'ailleurs débattu en ce moment chez Real Climate, dans certains comments des discussions récentes. Un scénario de contrôle a toujours une certaine sensibilité aux conditions initiales. De plus, la divergence constatée entre un scénario de contrôle et un scénario "anthropique" ne dit pas si le modèle est correct à la base (pour les deux scénarios). Et il y a de bonnes raisons de penser qu'il ne l'est pas. Pour l'ENSO par exemple, qui est le phénomène régional à téléconnexion globale le plus étudié, voir la comparaison intermodèle récente de Joseph et Nigam 2006 dans le J. Clim. Leur conclusion : "The analysis reveals that climate models are improving but still unable to simulate many features of ENSO variability and its circulation and hydroclimate teleconnections to North America. Predicting regional climate variability/change remains an onerous burden on models." Comme d'hab', les modèles s'améliorent mais quand on regarde en détail, ils ne simulent toujours pas correctement le phénomène concerné. Partant de là, quelle valeur réelle peut-on accorder à une comparaison forçage naturel / forçage naturel+anthropique ? Référence Joseph, R, Nigam, S. (2006), ENSO evolution and teleconnections in IPCC's twentieth-century climate simulations: Realistic representation?, J. Climate, 19, 4360-4377. On peut charger le papier depuis cette page (draft, pdf) http://www-pcmdi.llnl.gov/ipcc/abstract.ph...blication_id=56
  4. A ce propos, j'ai lu hier dans Libération que la Commission européenne propose de rendre obligatoire la capture / séquestration du CO2 d'ici 2020 pour toute nouvelle installation de centrale thermique. Dans les SRES du GIEC, il est intéressant de noter que c'est surtout après 2050 que l'écart se creuse pour les émissions de CO2. Les scénarios "pessimistes" sont un pari implicite sur la domination persistante du fossile comme énergie et comme carburant en 2050-2100.
  5. Tu peux aussi l'expliquer par une oscillation naturelle renforcée par le RC. Je ne comprends pas bien ce que tu entends par une oscillation qui ne serait pas liée au "climat effectif".
  6. Merci bien pour l'explication. Donc on a plus d'aérosols d'un côté, moins d'évaporation et de convection de l'autre. Difficile d'avancer une quelconque estimation pour la nébulosité, en effet.
  7. Merci aux uns et aux autres des explications et références. Donc la paramétrisation, cela concerne les phénomènes trop petits ou trop complexes pour le modèle (météo/climato), que l'on ne peut pas calculer directement et qui sont remplacés par des paramètres simplifiés.
  8. Il y a d'autres solutions bien moins émettrices de GES que le charbon - mais certaines des plus efficaces ne plaisent pas aux mêmes qui diabolisent le fossile, ce qui rend toute alternative évidemment difficile à concevoir. Quant aux centrales thermiques en 2030 ou 2050, doit-on partir du principe qu'elles rejetteront autant de GES qu'aujourd'hui ? Le Club CO2 (soutenu par la très environnementalement correcte Ademe) et quelques autres dans le monde travaillent à des solutions de séquestration, me semble-t-il. http://www.clubco2.net/
  9. Euh... pourquoi es-tu si agressif ? L'ablation ou la progression glaciaire dépend en effet des températures (aussi des précipitations, insolation, flux et quelques autres facteurs). Comme le climat se réchauffe depuis 150 ans, la plupart des glaciers régressent, du moins la plupart de ceux que l'on étudie (pas tous : gain du bilan de masse en Nouvelle Zélande, Scandinavie et Vallée de l'Indus sur les dernières décennies). Ils régressent après avoir connu une forte progression pendant les quatre siècles précédents (cf Vincent et Six, LGGE in Pour La Science, janv.mars 2007, 28-29). Quel intérêt aurais-je à le nier ? Et qu'en déduis-tu ? Le massif du Mont Blanc a connu des régressions plus importantes qu'aujourd'hui au cours du Holocène. A l'époque, c'était les gaz d'échappement des chars romains ou hittites ?
  10. Allons, gbl, calmez-vous, la douceur hivernale ne doit tout de même pas vous faire ressortir des noms d'oiseaux. Vous êtes libre de considérer les belles images de Hulot et Bertrand comme une mesure correcte du RC, c'est d'ailleurs ce que font vos contemporains. Moi, je préfère effectivement les résultats des labos à ces images (et à vos célèbres mesures sur le réchauffement récent que je ne conteste pas).
  11. Une question à ce propos : je lis (et répète moi-même d'ailleurs) qu'El Nino a été relativement faible. Quelles sont exactement les méthodes permettant de classer l'intensité de cette oscillation (sa durée, sa période exacte de survenue, les SST...) ?
  12. Le problème vient des incertitudes persistantes sur les scénarios d'émission comme sur la sensibilité climatique. Dans les deux cas, cela baisse. Et ce n'est pas fini : par exemple, on est déjà quasiment sûr que le CH4 n'atteindra pas en 2020 les valeurs des plus optimistes des scénarios, car aucun n'a tablé sur sa décélération puis sa stagnation voire sa baisse ces dernières années. Ce n'est pas moi qui le dis, mais Simpson et al. 2006. Les projections O3, N2O, suie de carbone... sont-elles plus assurées ? Et que dire du CO2 : deux milliards de véhicules à essence en 2050, c'est crédible ? Quant à la sensibilité climatique, personne ne peut sérieusement soutenir qu'un modèle GCM simule correctement en 2007 le comportement de la vapeur d'eau, de la nébulosité ou du gradient thermique, trois ingrédients nécessaires pour arriver à la fourchette 2-4,5°C. Laquelle a de bonnes raisons d'être encore surestimée au regard du réchauffement 1750-2000 ou LGW-PI. Bref, je demande bel et bien "plus de précision" (et je ne suis "certain" de rien, contrairement à nombre de mes interlocuteurs semblant certains du pire).
  13. Désolé, j'avais sans doute mésestimé la portée de tes propos initiaux, que je voyais plutôt comme une réflexion rationnelle (assez glaçante) sur la nécessité de voir liquidée une partie de l'humanité pour le bien-être de la Terre. Pensée assez commune dans certains milieux deep ecologist. Sinon, la cécité générale des foules occidentales à autre chose que leur nombril est désespérante, mais sont-elles les plus à blâmer ? Je crois que c'est un trait humain, trop humain, de raisonner sur le court terme et, tout simplement, de ne pas trop réfléchir à ce qui se passe au loin (dans l'espace ou le temps). En ce sens, je préfère un alarmiste qui se trompe, mais qui défend son opinion, à un veau qui ne se trompe pas, parce qu'il se contente de brouter. **Fin du HS pour ma part, retour au climat**
  14. Assez d'accord sur le premier point. Sur le second, il y a un projet ici juste à côté de chez moi, cela fait du bruit ? J'avoue que je suis venu à la campagne parce que je ne supportais plus les horizons bouchés des villes, voir cinq pylones au milieu des collines et du ciel me gave un peu. Mais bon, j'ai choisi un coin encore trop peuplé, quelques années encore et je pourrais aller au fin fond des Causses. Tu m'installeras les panneaux solaires ? /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> (Panneaux qui sont nécessaires dans l'hypothèse où le réchauffement climatique est une réalité plus grave que je ne le pense, bien sûr).
  15. Les animaux domestiques me séduisent déjà un peu moins, même si j'en ai un certain nombre. Si tu veux, j'ai régulièrement du chaton à revendre, je t'en ferai un hachis parmentier. /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais pas touche aux couleuvres de mon coin ni aux orvets, salamandres, crapauds et autres aimables compagnons. (Compagnons qui résistent assez bien ici au réchauffement climatique, je le précise pour conserver un vague lien à ce thème dans ce thread qui part dans tous les sens, de mon fait notamment )
  16. Mais je t'en prie et je retourne les remerciements, c'est toujours un plaisir de débattre aimablement lorsque l'on n'est pas d'accord. J'avais été quelque peu sevré, ces derniers temps, par des pratiques bien moins amènes... En fait, les effets des GES vont se prolonger sur plusieurs siècles, même si l'on coupait toutes les émissions maintenant. C'est l'ordre de grandeur de la sensibilité climatique à l'équilibre (et non en transitoire). C'est un peu une vue de l'esprit car si l'on coupe les GES, les autres facteurs de variabilité (naturels ou anthropiques) seront toujours là, donc la notion d'équilibre n'existe pas vraiment. Tu n'as donc pas besoin de faire intervenir des "facteurs d'emballement" pour projeter la courbe du RC attendu à l'équilibre. Ou plutôt, comme je le rappelais plus haut en parlant de la discussion Hansen, il convient d'expliquer quel emballement on craint à quel seuil de réchauffement, seuil qui peut se situer dans la partie post-transtoire de la courbe (entre 2100 et 2300 plutôt qu'entre maintenant et 2100). Ce qui me fait réfléchir, c'est la part "sensibilités". Cf. réponse à Chris : nous projetons beaucoup cela sur les générations futures, mais c'est nous-mêmes que nous projetons. Et pourtant les enfants, dès qu'ils sont grands, te reprochent ce que tu es /emoticons/sleep@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais nous faisons aussi des projections plus rationnelles sur l'avenir, c'est là-dessus que les discussions sont les plus ouvertes (dans la mesure où l'on change plus difficilement de sensibilité). Je qualifie d'alarmiste pour ma part les individus :- qui propagent systématiquement des données alarmantes sans vérifier leur exactitude ou leur véracité ; - qui propagent volontairement des données alarmantes parce qu'ils y ont un intérêt économique, politique, idéologique, etc. Si l'on veut, on a parfaitement le droit de mettre "négateur" à la place d'alarmiste et "rassurantes" à la place d'alarmantes. (Je ne me sentirai pas visé parce que j'essaie de vérifier l'exactitude de ce que je décris et que je n'ai pas d'autre intérêt qu"intellectuel pour le climat ; et si je sélectionne des données "rassurantes", c'est parce que je ne supporte pas la manipulation ni la pensée unique). Pour le RC, son caractère de "facteur aggravant" est évidemment proportionné à son amplitude. Mais nous sommes d'accord. Pour ma part, j'ai une sensibilité aux mondes non-humains et même non-vivants (c'est à nouveau un préjugé, je comprends très bien quand miniTax dit qu'il privilégie toujours l'homme sur le non-humain, c'est là aussi son préjugé très légitime). Intégrer l'environnement au sens large dans la politique au sens large aussi me paraît donc aussi naturel que d'y intégrer l'énergie ou la santé. Ce qui signifie sacrifier parfois des intérêts humains à des "intérêts non-humains" (ce dernier point est un petit problème philosophique, il faudrait creuser). Mais pour l'environnement comme pour le climat, nous avons besoin d'analyses précises pour des actions précises, pas de généralités alarmistes pour des actions précipitées. Donc, j'aurai le même discours. Je ne cautionne pas des slogans du genre "nous vivons la sixième extinction, il disparaît 20.000 espèces par an". Mais je partage tout à fait l'approche conservationniste des espèces, des biotopes, etc., ainsi que la nécessité générale de limiter de manière raisonnable l'empreinte humaine sur le milieu.
  17. C'était simplement un dialogue (d'où le toi et moi, je ne m'accordais pas plus d'importance qu'à lolox). Mais je reformule : au nom de quoi quiconque prétend mieux juger de l'intérêt des générations futures qu'un autre ? Je pose cette question parce que le choix inspiré par Hans Jonas et d'autres de se référer aux "générations futures" ne résout aucun problème à mes yeux. Nous projetons pour les générations futures ce que nous pensons être la vie bonne pour notre propre génération (vie réelle ou idéale). Donc, on peut très bien avoir le discours suivant : "penser aux générations futures, c'est leur permettre comme à nous-mêmes d'accéder aux bienfaits du capitalisme industriel et financier, supérieurs pour l'homme à tous les autres" Cela me paraît moralement cohérent si la personne qui énonce cela pense vraiment ce qu'elle dit sur la maximisation du bien par le capitalisme. Et l'on peut remplacer capitalisme parce que l'on veut, d'ailleurs, je prenais cet exemple parce que certains le trouvent sans doute soit amoral soit incohérent. Donc, on voit bien que le problème n'est pas entre présent et futur (c'est purement rhétorique), mais entre les différentes conceptions du bien (du présent et du futur). Enfin, c'est ainsi que je vois les choses.
  18. Désolé j'avais laissé passer. La question, c'est bien : et en 2200, et en 2300, après vous le déluge ? A mon sens, c'est une simple extrapolation de l'argument : 2100 c'est loin, vous serez mort, après vous le déluge. Je te réponds : en mon âme et conscience, je ne "crois" pas dans les conséquences catastrophiques du réchauffement 2000-2100, pour des motifs amplement évoqués un peu partout, motifs qui ne relèvent pas de la croyance (d'où les guillemets), mais d'une analyse des données aussi détaillée que le permet ma raison critique. Partant de là, je "crois" encore moins à une catastrophe climatique pour 2200 ou 2300, car les forçages de l'humanité (ou les moyens de réduire les forçages) auront tellement évolué que le thème est indécidable. Surtout qu'il y aura sans doute eu un paquet de catastrophes non climatiques dans l'intervalle. Tout cela étant dit, j'ai également la claire conscience qu'il subsiste des incertitudes importantes sur l'ampleur des risques, et que des non-catastrophes globales n'impliquent pas des non-catastrophes locales. Donc, comme un sceptique digne de ce nom, j'évite tout jugement définitif et je reste attentif aux évolutions de nos connaissances. A mon tour de te poser une question : au nom de quoi penses-tu interpréter mieux que moi ce qu'attendent les générations futures ?
  19. C'est quoi d'ailleurs, la faille, techniquement parlant ? J'y connais rien en économie. Je dirais que les bénéfices de la chaîne sont illusoires, car en fait il y a deux coûts (la subvention initiale et ceux dont le carreau est cassé). Le coût du carreau équivaut éventuellement au bénéfice du remplacement, c'est donc un jeu à somme nulle (sauf que c'est pas marrant d'être du côté du carreau cassé). Mais il reste de toute façon le coût initial de la subvention. Pour revenir à l'exemple de Charolais06, ce n'est pas tout à fait pareil car on a juste la subvention au départ (ensuite, avoir une énergie renouvelable type solaire n'est pas comme le carreau cassé, c'est un gain). Il me semble que le budget de l'Etat français est de 260 milliards d'euros en dépense. Si tu me laisses le choix, je fais des économies sur certains postes et j'augmente les subventions à l'énergie. Mais cela doit pas être le bon exemple, on parle de collectivités locales, je n'y connais rien en budget non plus, même pas le mien Question plus générale au passage : le principe d'un marché de permis d'émissions carbone négociables (plutôt qu'une taxe carbone) est-il défendu par certains et qui précisément ? (Je parle d'un marché étendu aux particuliers, pas seulement les gros émetteurs comme le système Kyoto).
  20. Cher Meteor, Ce n'est pas une obsession, juste une question systématique que j'oppose désormais à des interlocuteurs prétendant donner des leçons de morale ou de politique ou de responsabilité, etc. Je trouve trop simple (et trop agaçant) de jouer le beau rôle depuis son clavier avec des déclarations généreuses sur l'humain et la terre, mais de ne jamais faire l'effort de peser et penser la faisabilité / les conséquences collectives de ses propos. Cela ne s'adresse pas à toi, il va sans dire. Les solutions concrètes, il y en a plein. Et c'est justement mon propos : plutôt que de dire en regardant l'azur clair d'un air sombre "l'humanité court à sa propre perte, la vie aura le dernier mot dans le grand jeu de la sélection", colletons-nous aux réalités, examinons en détail les postes énergie / carburant / combustible, analysons les alternatives disponibles, quantifions le coût des transitions que l'on juge utile, etc. Et faisons cela sans préjugé aucun, notamment sans penser : la pénurie c'est de toute façon la bonne solution parce qu'il faire payer à l'homme / au riche / au blanc / au capitaliste / etc. le prix de ses péchés. Cette espèce de pensée misérabilisto-revancharde, cela me hérisse le poil à 1000 mètres. Ou plutôt, ce qui me hérisse le poil, c'est quand elle prend l'alibi de soi-disant fatalités énergétiques / climatiques pour justifier ses préjugés. (Fin du HS, désolé à nouveau) Je lisais dans Pour la science que 20 m2 de panneau solaire sur une maison de 100 m2, avec un rendement raisonnable à 20%, suffisent pour assurer le tiers de son énergie utile annuelle. Et 110% si la maison en question a été conçue selon des procédés écolabellisés. 30% à 100% de cette énergie des ménages qui passe du fossile / nucléaire au renouvelable, c'est conséquent, et cela semble faisable sur 20 à 50 ans. Dans le transport et le carburant, j'imagine que plein de solutions existent. J'ai vu récemment un projet en phase pré-industrielle de biocarburant à base de phytoplancton produisant 20% de contenu utile de lipides par micro-organisme (bien plus que les oléagineux), il suffirait de 150.000 km2 de culture de ces planctons pour remplacer tout l'équivalent-pétrole en carburant, et les bassins de culture peuvent en plus être conectés à des émissions CO2 pour augmenter le rendement. Même si les concepteurs se trompent d'un facteur 1000, c'est une piste énorme. Des pistes comme cela, on en trouve pas mal ajourd'hui. Et c'est clair pour moi que les Chinois et les Indiens auront des voitures, mais pas des 4x4 Diesel, leur engin individuel en 2050 ne ressemblera pas à une version améliorée du nôtre, mais aura sûrement un moteur, un carburant / une énergie, un matériau très différents. Je vois donc plein de raison d'être optimiste si l'on fait le pari de la volonté et du progrès. Plein de raisons d'être pessimiste si l'on s'en tient à la fatalité et à la régression. (Nota : c'est un préjugé de ma part, je l'assume, dire à l'humanité qu'elle doit stagner ou revenir en arrière au nom de Mère Nature est à mes yeux un discours réactionnaire. Cela ne m'empêche pas de vivre au milieu des bêtes plutôt que des humains je trouve les premières plus sympathiques, contrairement à miniTAX ).
  21. A ce propos des glaciers, il y a un article dans le n° spécial de Pour la science sur le climat (Vincet et Six, pp. 28-29). Les auteurs parlent en tout et pour tout d'un échantillon de 60 glaciers étudiés sur le long terme dans le monde, reconnaissant eux-mêmes un "manque de représentativité" (l'Himalaya n'y figure même pas, la chaîne a à peine 11 ans de mesure sur certains points). J'avoue que ces chiffres m'ont laissé un peu pantois. Ils savent de quoi ils parlent, puisque qu'ils bossent au LGGE. Mais 60 glaciers vraiment analysés sur toute la Terre, ce n'est quand même pas bézef'. Sinon, à part la Nouvelle Zélande et la Scandinavie, ils régressent tous. Difficile de ne pas y voir un lien avec le RC. Mais comme le rappellent les mêmes auteurs, cette régression "succède à une période de forte crue glaciaire entre le XIVe siècle et le XIXe siècle (...) généralisée dans le monde". Cette précision suffit à faire comprendre que le "proxy glacier" n'est pas de nature à départager les opinions sur le caractère exceptionnel du climat actuel.
  22. Comme je prends toujours soin de distinguer les questions morales et les questions politiques, je mentirais en disant que je suis choqué par ta réponse. Et sur le fond, je pense aussi que la Terre serait plutôt meilleure à vivre avec moins d'humains. Pour autant, je n'accepte pas ce genre de fatalité (X milliards d'humain vont y passer, laissons faire), encore moins bien sûr une solution violente. Mais allons un peu plus au fond, ta réponse signifie-t-elle : que l'on fasse rien ou quelque chose, pas mal d'humains vont périr, donc faisons quelque chose (pénurie énergétique) car au moins, ils périront pour une bonne raison. PS : il faudrait que mes camarades environnementalistes se posent une question de fond. Pourquoi, après trente ans d'existence politique, ils ne dépassent guère les 5-10% dans les pays où ils sont implantés (la minorité)? Je pense que la réponse de grecale2b, parmi bien d'autres, explique en partie le phénomène. L'écologie politique est souvent contre (la société actuelle, la technique actuelle, l'économie actuelle, etc.) et poussée dans ses retranchements, elle admet parfois qu'elle est finalement contre l'humanité actuelle (ce qui est d'ailleurs logique, je préfère un deep ecologist qui me le dit franchement). Pourquoi pas, mais il ne faut pas s'étonner de la difficulté à faire partager ses opinions avec ladite humanité. Le politique est l'art du possible, pas le refuge de l'idéal (amha).
  23. Ce n'est pas ce que je lis sur le draft en page 10-3. 2-4,5°C, c'est la sensibilité climatique à l'équilibre (lignes 50 et 51) et la valeur la plus probable est 3°C (je ne pense pas à 95% : chaque modèle a son propre intervalle de confiance, centré sur des valeurs allant de 2 à 4,5 °C). Les projections 2080-2100 selon trois types de scénarios B1, A1B, A2, cela donne : 1,5-2,2°C (B1) 2,2-3,3°C (A1B) 2,7-4,0°C (A2) Soit en valeur médiane de chaque scénario de 1,77°C à 3,012°C. Donc les 3°C dont tu parles, c'est désormais la valeur moyenne du plus haut scénario (A2) - le GIEC /IPCC rappelle le scénario du pire (A1FI), mais il le fait à l'écart des autres, comme s'il était là pour la piqûre de rappel. Je n'ai pas eu le SPM, je ne sais donc pas comment c'est rendu en résumé de synthèse. Mais le fait est là : la valeur moyenne de sensibilité climatique est en baisse, la valeur moyenne des projections les plus crédibles aussi. Le cru 2007 ne sera pas de nature à renforcer les interprétations alarmantes, sauf s'il y a des modifs significatives entre draft et version finale sur ces points.
  24. Merci, je vais encore enrichir MF lors de mon prochain passage à Paris /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
  25. Sur quelques points rapides, c'est parti dans tous les sens. - Je vois mal comment on peut défendre à la fois la biodiversité et une agriculture extensive pour nourrir 8 milliards d'humains. C'est précisément par souci de préservation d'un maximum d'espaces "sauvages" (non humanisés, non fragmentés) que je souhaite à l'humanité de produire demain une bonne partie de sa nourriture par des usines à bouffe transgénique, perspective que je ne trouve guère différente des poulets industriels vendus en hypermarché (80% des ventes si ma mémoire est bonne). Cette double position technophile / biophile peut surprendre, mais il faudrait me démonter en quoi elle est incohérente. Pour moi, l'humain est définitivement un animal artificiel. Le reste du vivant, non (HS, désolé). - Nous raisonnons là sur des scénarios issus de notre imagination. J'ai malencontreusement ouvert la boite de Pandore avec ma Beauce transgénique et ma Sibérie tempérée. Il ne sert à rien de se jeter à la figure des lendemains qui rient / pleurent avec la hargne propre aux certitudes : ce ne sont pas des certitudes, juste des hypothèses plus ou moins crédibles. Je n'ai jamais répondu à mes interlocuteurs, "arrête tes c*******s, on sait très bien que cela va se réchauffer d'un demi-degré et tout le monde sera heureux". Alors de grâce, évitez-moi l'équivalent ("c'est monstrueux, on sait très bien que 10 millions de Bengali vont périr sous les flots et que les survivants vont nous transmettre la malaria"). Un minimum de distance (auto)critique par rapport à ses propres assertions. - J'avais lancé voici quelques semaines une discussion sur le thème précis : c'est quoi un changement climatique dangereux, sur la base d'un texte de Hansen mais ouvert à la définition de chacun. Il est dommage que bien des personnes ayant visiblement une réponse en tête n'aient pas participé à ce moment là. Hansen a au moins le mérite de répondre : pour lui, c'est un niveau des mers à plus de 2 mètres / aujourd'hui. Alors pour vous, c'est quoi ? On peut bien sûr dire : tout changement est potentiellement dangereux, plus le changement est prononcé plus il est dangereux, il faut donc agir dès maintenant dans le sens contraire du changement sans se poser de questions. Dans ce cas, le débat est clos, pas la peine d'agiter des maladies émergentes ou des flots déchaînés puisque la décision est prise avant même réflexion. - En question subsidiaire : pensez-vous que vos propres solutions pour éviter le changement sont elles-mêmes sans danger ni risque pour l'humanité ? Merci de me préciser votre idée sur la manière dont 7-8 milliards d'humains vivent en 2050 en ayant divisé par X (votre solution) leurs émissions de carbone par rapport à 2000.
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