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charles.muller

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  1. charles.muller

    2006

    Dire que l'on connaît les années les plus chaudes tout en disant l'on est en phase de réchauffement depuis l'année X (1950, 1900, 1850, 1750), ce n'est pas un exercice d'autruche, mais cela ressemble fort à un enfoncement de porte ouverte /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Mais bon, les "records", cela plaît toujours aux gens.
  2. En fait, David demandait d'approuver un consensus sur l'état de la recherche scientifique, sans même vérifier si cet état de la recherche est connu. En d'autres termes, cela s'appelle une croyance (accepter la valeur de vérité d'une proposition sans la vérifier). Si l'on cherche vraiment un consensus (ce dont je doute au fond), je pense que ma version est meilleure.
  3. Le catastrophiste n'est pas celui qui désire la catastrophe, simplement celui qui l'annonce. Un peu difficile de dire que ce n'est pas ton cas, non ?
  4. Les 10 ou 12 millions de km2 de Sibérie sont en train de fondre et se terrestrialiser depuis leur part méridionale, c'est-à-dire au fond que la région devient plus hospitalière à l'homme. Ses matières premières sont plus accessibles, le développement de la végétation devient un puits carbone après la phase de dégel où elle est une source. Mais bien sûr, c'est une catastrophe sans précédent pour les routes, les pipelines et les bâtiments (dont chacun sait qu'ils sont très nombreux). Sans parler des phénomènes non quantifiés ou non vérifiés ou non rapportables au RC (déclin des rennes, exil de Vanuatu, etc.), des bonnes nouvelles 2006 omises (saison cyclonique globale moins intense, même en intégrant les bassins pacifique et indien), du mélange des faits avérés (pas très graves) et des prédictions (toujours gravissimes), etc. Exercice risible de catastrophisme systématique et hyperbolique.
  5. Pour info, cette brève de FS : il semble que l'on trouve des hydrates à des profondeurs asses faibles (60-100 mères) par rapport aux prédictions des modèles actuels température-pression, d'après une analyse récente autour de l'île de Vancouver par l'équipe de Michael Riedel. http://www.futura-sciences.com/news-methan...ement_10110.php L'info d'origine dans Nature (reportage sur le meeting AGU 2006) : http://www.nature.com/news/2006/061211/full/061211-6.html
  6. Donc, si je retranscris dans mon langage, plus tu ajoutes des GES dans les couches, plus elles saturent l'IR. La couche supérieure absorbe de plus en plus ce que lui transmet la couche inférieure, de sorte que l'IR "sort" de plus en plus haut dans la troposphère (vu que plus bas, le produit émission-transmission tend vers son maximum). Et sur les différentes couches, il sort (émet) en fonction de la loi de Planck ou de Stefan, donc de la température de la couche. La limite de tout cela, c'est quoi ? Le fait que les concentrations de GES baissent avec l'altitude (la pression) ? Sinon, je ne comprends pas bien la phrase en gras. PS : je crois que par un "tilt" soudain, je me représente mieux le rapport de tout cela avec la convection et le gradient thermique, dont on parlait dans l'évaluation des rétroactions.
  7. La question se pose en effet quel que soit son interlocuteur. Je suis par exemple désespéré quand j'entends répéter "seuls les GES expliquent le très fort réchauffement des trente dernières années" à peine une semaine après un long débat où l'on a montré que la pente trentenaire du réchauffement récent n'est pas si forte et que d'autres facteurs peuvent avoir contribué à cette pente. Mais bon, n'insistons pas, je ne pense pas que tu visais ces personnes. Sinon, le débat est toujours intéressant pour les gens dont les idées ne sont pas arrêtées. Et il est surtout intéressant quand les gens n'ont pas les mêmes idées. Vu que sinon, y'a pas débat /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20"> Parce qu'il est (ou été) adaptatif, à mon avis. Dans une situation dangereuse, qui est le lot commun des primates sociaux depuis quelques millions d'années, l'individu insouciant a sans doute une moindre probabilité de survie que l'individu prudent. Cela a dû plutôt favoriser (en tendance) la réceptivité aux signaux de danger.Mais tu as des explications psychologiques aussi. Pas mal de travaux ont été faits ces deux dernières décennies sur les illusions cognitives : comme dans le cas des illusions optiques, notre cerveau se trompe assez souvent, surtout face à des situations complexes pour lesquelles il n'est pas préparé (par l'évolution). Tu as plein d'exemples d'inférences erronées dans la vie courante ("bon sang, quand je suis pressé, les feux sont toujours rouges", etc.). Un réflexe alarmiste (sur tout sujet) peut facilement s'alimenter par ce genre de construction mentale, à base de biais dans la sélection des indices. Il en va de même pour les récits de type paranoïaque. Entièrement d'accord sur la nécessité de lire les sceptiques avec scepticisme. (Mais pas les alarmistes avec alarmisme, cela n'apporte rien intellectuellement parlant). Moi j'apprends plein de chose en discutant avec toi - je dis pas que je comprends tout, hélas, mais un peu mieux c'est sûr. Ce n'est pas tant apprendre au sens d'accumuler des connaissances, d'ailleurs, que d'aller directement aux explications physiques pertinentes des phénomènes dont on parle. Et pour cela, pas de doute, il faut être physicien ! (Pour finir, je conseille quand même la limonade ou la bière, cet espèce de panaché sucré de Canada Dry ce n'est pas le top. En fait, autant passer au champagne, Noël approche ).
  8. Eh non, si le reptile ne peut se projeter dans l'avenir, ce qui me semble assez probable, il n'est pas plus optimiste que pessimiste.Mais je suis d'accord avec toi : le développement du cortex au cours de l'hominisation a très probablement été associé à celui de l'anxiété, ne serait-ce que par la représentation plus aigue de sa mort ou de celle des siens. C'est d'ailleurs intéressant comme piste de réflexion générale.
  9. Sur la strato, on peut supposer que la raréfaction de l'ozone explique une partie du refroidissement, non ? Les courbes strato des satellites ne donnent pas tellement de tendance depuis 1994 (comparaison des données RSS / UAH sur le canal Low Stratosphere). Outre El Chichon et Pinatubo, on voit que la baisse est nettement plus marquée en 1979-1993 qu'en 1994-2006 (il n'est pas sûr à vue d'oeil qu'il y ait une baisse depuis 10 ans). Est-ce que cela ne correspond pas mieux aux limitations des CFC (effectives fin des années 1980), donc à l'ozone comme principal moteur des variations thermiques de la strato ?
  10. Je vais essayer. Il ne faut pas m'en vouloir, avec toutes ces nouvelles alarmistes qui font appel au fond reptilien des peurs ancestrales, j'ai le néocortex qui finit par régresser.
  11. Tu retardes un peu, pour le budget. AFP le 21/12/2006 18h01 Contrat d'objectifs 2007-2010 Etat/Ademe: budget 2007 en hausse de 10% Le nouveau contrat d'objectifs pour 2007-2010 entre l'Etat et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), a été signé jeudi avec un budget en hausse de 10% pour 2007, a annoncé l'Ademe. Le budget global de l'Ademe (intervention et fonctionnement) va ainsi passer de 310 millions d'euros en 2006 à 340 millions en 2007, a précisé l'agence. Ce renforcement des moyens de l'Ademe intervient dans le cadre de la réactualisation du plan climat dont les principales mesures ont été annoncées par le Premier ministre Dominique de Villepin. Ces nouvelles ressources proviennent de la Taxe générale sur les activités polluantes (Tgap) pour un montant de 25 millions d'euros et de la nouvelle taxe charbon (5 millions d'euros). Elles seront consacrées en grande partie (20 millions d'euros) à la promotion de systèmes de chauffage propre utilisant des énergies renouvelables (bois, géothermie, solaire, biogaz). L'Ademe voit ainsi son allocation pour la promotion de la "chaleur renouvelable" doublée à 40 millions d'euros par an. Par ailleurs, l'agence consacrera quelque 10 millions d'euros en 2007 à des opérations de communication, au renforcement de son réseau d'information des particuliers, et au financement d'aides à la décision dans le bâtiment pour promouvoir la haute qualité environnementale (HQE). Ce nouveau contrat d'objectifs va permettre à l'Ademe de renforcer ses capacités d'expertise et d'effectuer des interventions financières "plus ciblées", a-t-elle estimé dans un communiqué. L'agence entend "se concentrer sur des opérations exemplaires et qui incitent les gens à bouger pour faire évoluer les choses". L'Ademe est un établissement public placé sous la tutelle conjointe des ministères de l'Ecologie, de l'Industrie et de la Recherche.
  12. Mais pas de souci, David et toi me dénigaudisez à vue d'oeil grâce à une forme très particulière de la thérapie post-cognitive et post-comportementale. Cela donne : Etape 1 : répétez 100 fois au patient "l'effet de serre est dangereux, que fais-tu maintenant contre cela au lieu de le nier ?" Etape 2 : introduisez une pause de déstabilisation pour briser la résistance cognitive à l'évidence, par exemple : "l'effet de serre, c'est comme l'anorexie, on préfère ne pas regarder l'iceberg" Etape 3 : répétez 100 fois au patient "l'effet de serre est dangereux, as-tu compris que tu te trompes à cause des lobbies ?" Etc. Jusqu'à temps que le patient réponde enfin : "oui, je me trompe, l'effet de serre est dangereux, je vais agir maintenant, sinon mon anorexie fera encore fondre un icerberg"
  13. Bon, on ne vas pas trop insister. Après tout, s'il existe de bonnes méthodes pour guérir un trouble, elles finiront bien par s'imposer malgré l'horrible pression des labos-lobbies lobotomisateurs. Mais c'est comme pour l'effet de serre, je suppose que l'humanité n'aura presque plus de cerveau quand elle s'apercevra qu'il est trop tard (tu vois, je progresse dans la compréhension de la vision paranoïaque du monde et des analogies vertigineuses qu'elle permet )
  14. J'essaie, mais là c'est la colle. Je préfère encore les convolutions de Planck /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Toi qui a tout compris, tu vas m'expliquer : quel lien entre la responsabilité du milieu familial dans l'anorexie et la responsabilité du facteur humain dans l'effet de serre ? Entre thérapie cognitive et taxe carbone, il y a déjà un lien : cela commence par TC /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
  15. charles.muller

    Débat

    Difficile de te répondre. La différence entre le minimum de Maunder et aujourd'hui va environ de 0,6°C (estimation la plus conservatrice de Mann) à 1,1°C (estimation la plus large de Huang). Ensuite, estimer la part exacte attribuable à l'irradiance, personne ne s'y avance. Si on restreint à 1700-1850, pour éliminer les GES anthropiques, le ∆T va de 0 à 0,4 °C environ (mais il y a aussi le volcanisme, et l'irradiance est encore en hausse de 1850 à 1950). Bref, comme toujours, c'est assez inextricable sur des petites amplitudes et des petites variations de forçage.
  16. Oui, c'est amusant comme tout se tient /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Remarque bien : je n'avais pas dit que j'approuvais ou désapprouvais le contenu des rapports d'évaluation en question. Mais ton interprétation est la bonne, je trouve que le travail de l'Inserm est correct sur ces deux points, et les réactions disproportionnées par rapport au contenu. (Sans que ce contenu soit souvent connu, c'est comme pour les rapports du GIEC : on est pour ou contre, mais en général on ne l'a pas lu intégralement). Les thérapies cognitives et comportementales sont parfaitement neutres sur le rapport gène-milieu dans la construction de la personnalité ou l'étiologie d'un trouble. Et comme leur nom l'indique, elles considèrent qu'une influence du milieu (celle de la thérapie) peut aider à soulager une souffrance. Certaines de ces thérapies sont d'ailleurs familiales. Ta critique tombe donc un peu à côté, tu as l'air d'imaginer que les TCC reviennent à la thérapie génique, l'électrochoc ou la fluoxétine. Quant au lien avec le climat, je ne saisis pas du tout. Le but de toute science est de mettre à jour les "parties cachées" du réel sous forme de causes physiques, non ?
  17. Tu compares ou opposes là deux "mondes" qui n'ont pas de raison de l'être. Il est clair qu'un journaliste, un essayiste ou un chercheur non spécialiste n'apporte rien à la construction de la science du climat. Cela n'empêche les uns et les autres de se critiquer. Je trouve tout à fait normal qu'un scientifique affirme : ce journaliste est un ignorant doublé d'un malfaisant. Et qu'un journaliste dise : ce scientifique exagère délibérément la portée de son travail. Le tout est que les uns et les autres argumentent leur propos. C'est d'autant plus vrai que le domaine de recherche a une portée sociale, économique ou politique directe : dans ce cas, le chercheur ne doit quand même pas s'attendre à ce que son propos soit accepté sans discussion, par le seul argument d'autorité de son statut ! Quand mes camarades de l'Inserm pondent une review de 300 pages sur les troubles du comportement de l'enfant ou sur les bénéfices comparés des psychothérapies, ils se font descendre en flammes par certains médias comme des "flics de maternelle" ou des "antifreudiens primaires adeptes du déterminisme biologique". C'est devenu le cours normal du rapport science-société sur les sujets à conséquences directes pour les gens, la climatologie n'a pas de statut d'exception. Et elle serait très parano à s'imaginer qu'elle est la seule victime du phénomène (combien de "polémiques" mal informées en biologie et en psychologie ?). Par ailleurs, il faut distinguer jugements de valeur sur la qualité d'un travail scientifique et jugements de fait sur l'évolution de la recherche, les seconds n'exigeant pas le même niveau de connaissance que les premiers. Par exemple : - tel spécialiste des glaces n'a pas la même conclusion que tel autre (jugement de fait), pourquoi me dit-on que tous les spécialistes sont d'accord (autre jugement de fait) ? - telle intercomparaison des modèles concluent à une médiocre simulation de l'ENSO (jugement de fait), pourquoi me dit-on qu'il y a de très nets progrès en la matière (autre jugement de fait). Et ainsi de suite.
  18. Je crois que je vais bientôt lancer un post sur ce thème énergie/climat. Mes "propositions" ne seraient sans doute pas très pertinentes, vu ma relative inculture économique. L'argent est en effet devenu le levier de nos comportements collectifs, mais la taxe n'est qu'un des outils parmi bien d'autres de modification des flux de l'argent (et des comportements donc). Et quoiqu'en disent Janco et Granjean, elle aggrave tendanciellement les problèmes d'inégalités sociales et territoriales (comme la TVA, la TIPP...), et aussi professionnelles dans ce cas (toutes les professions dépendantes du carburant disponible), ce qui oblige à mettre en place des mécanismes correcteurs relevant vite de l'usine à gaz (sans mauvais jeu de mot) et promet des transitions tout sauf pacifiques. En plus, dans le cas français, s'ajoute la résistance de la population qui s'estime déjà beaucoup taxée et la conciliation avec nos partenaires européens, qui n'apprécient pas vraiment notre vision hexagonale des entorses au libre-marché intérieur. Si l'on pose vraiment à plat la question de l'énergie comme enjeu national / européen / mondial, on doit d'abord faire l'état des lieux complets des pratiques actuelles et des alternatives disponibles (ce qui n'est pas fait chez Janco-Grandjean dans le chapitre 3), fixer les objectifs et délais de transition du fossile vers le post-fossile (même remarque, on fixe des dates genre 2050 sans préciser leur sens), examiner enfin l'ensemble des moyens de parvenir à l'objectif (taxes et autres) dans le cadre d'une politique budgétaire globale (comme disent Janco-Gradjean, toute décision ne fait pas que des heureux). A ce propos, pour le fun, une petite citation de ce livre (pp. 137-138) : "N'ayons pas peur de nous faire quelques ennemis : bien des modèles sont utilisés non parce qu'ils sont juste (c'est-à-dire permettent de faire des prévisions toujours confirmées par l'expérience), mais parce que ce sont les seuls disponibles ! Nous retrouvons là une propension bien humaines à se servir à toute force de ce qu'on possède, même si c'est inapproprié". Rassurez-vous, il s'agit des modèles... économiques /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">
  19. charles.muller

    Débat

    L'effet Pinatubo dont on parlait sur les courbes récentes montre qu'il y a une réaction rapide sur les concentrations de CO2 (si l'interprétation est correcte : plus d'albedo strato, moins de rayonnement solaire, baisse de la T couche supérieure océanique, augmentation du puits). En transitoire (pour la projection 2100), l'effet d'une baisse d'irradiance du soleil serait donc rapidement perceptible, non ? C'est-à-dire qu'un Pinatubo dilaté sur 40 ans (l'équivalent de Maunder) se traduirait par une amélioration tendancielle de la fonction puits sur la même période.
  20. Merci des précisions. Quand j'avais lu "la convolution de la fonction de Planck par l'absorption de l'atmosphère", je crois que mes neurones avaient zappé /emoticons/tongue@2x.png 2x" width="20" height="20">
  21. charles.muller

    Débat

    Tout d'abord, sache que je suis très sensible à ta présence ici et aux explications que tu prends le temps de nous donner. Comme nos échanges (en général) oscillent entre la discussion aimable et la polémique féroce, il ne faut pas prendre la mouche si l'une déteint parfois sur l'autre. Concernant ton point 3 : - aucun spécialiste du soleil, même ceux qui envisagent une baisse d'irradiance à venir comme Solanki, n'a dit à ma connaissance qu'une telle évolution serait susceptible de contrebalancer la hausse des T du RC. - tout est affaire d'ordre de grandeur. La valeur moyenne du RC attendu en 2100 se situe vers 1,8°C pour les scénarios optimistes, 2,7°C pour les moyens et 3,3°C pour les pessimistes. A supposer que ces valeurs soient exactes, une baisse de 0,2 à 0,6 °C due au soleil ne serait pas de nature à annuler cet effet, mais à le rendre plus acceptable ou supportable, surtout pour les premiers scénarios. - outre l'effet direct sur les températures et la circulation, on doit aussi prendre en compte d'autres effets (par exemple, un refroidissement de la couche supérieure océanique et une amélioration de la fonction de puits). - la référence aux paléoclimats ne nous aide pas beaucoup à anticiper ce que serait l'effet d'une baisse comparable à Maunder. Il existe en effet pour le PAG une différence de plus de 0,6 °C entre les reconstructions extrêmes (Mann 1999, 2003 versus Moberg 2005, Huang 2004). - si je comprends bien le sens de ta réponse, tu dis : même s'il y avait une variation comparable à Maunder, on ne pourrait pas la simuler sur un GCM car tous les éléments sont en interaction, donc il faudrait connaître la période et l'amplitude de cette variation pour voir comment les autres éléments se comportent. Cette objection est en effet compréhensible. L'exercice serait sans doute mieux envisageable sur des modèles EBM simples. - le problème principal de ces débats sans fin reste de toute façon le conditionnel que tu emploies ("ce qui pourrait bien arriver"), lui-même dérivé des incertitudes persistantes sur la sensibilité climatique (pb scientifique) et aussi des incertitudes sur le réalisme des scenarios d'émission (pb économique et énergétique). * Enfin, je me permets de te signaler un problème de communication (comme c'est ma "spécialité", je dois au moins être pertinent dans mes remarques à ce sujet). Dans les affaires climatiques, la question n'est pas seulement qu'un chercheur soit dans l'erreur ou non, c'est aussi la manière dont cette recherche est désormais présentée aux décideurs (par le GIEC ou par tel chercheur en conférence ou audition publique) et au public (par les médias). Côté média, les chercheurs ne peuvent pas faire grand chose face aux déformations qui sont une seconde nature chez les journalistes. Côté décideurs (et expression directe du chercheur hors de la publication scientifique), la responsabilité des scientifiques est bel et bien engagée car c'est à eux de choisir la manière dont ils rendent compte de leurs travaux (et cela en position forte, puisqu'il y a asymétrie d'information avec l'auditoire / lectorat). On passe à ce stade du style démonstratif et précis de la publication au style expressif et flou du langage commun. Et à ce stade là aussi s'expriment des préjugés ou des intimes convictions n'ayant plus nécessairement une base scientifique. Ce qui est normal, un chercheur est un homme (et un citoyen). Mais ce qui induit à mon sens des confusions parfois dommageables, car 0,1% seulement de la population lit le chercheur dans sa publication d'origine, la seule qui ait une valeur proprement scientifique.
  22. A ce propos, je me pose une question (sans lien avec 1998) sur cette accumulation et sa traduction radiative. Sur le site ENS, on lit par exemple : "L'effet de serre naturel est principalement dû à H2O et CO2. Compte tenu des concentrations actuelles de ces gaz dans l'atmosphère, aux longueurs d'onde considérées, l'absorption du rayonnement est totale. Une augmentation de concentration de ces gaz ne conduit pas alors à une augmentation proportionnelle de l'absorption (relation non linéaire). Ceci explique que le doublement du gaz carbonique de 350 ppmv à 700 ppmv ne conduise qu'à un apport d'énergie supplémentaire de 4 W/m2 alors que l'effet actuel (qui correspond à un passage de 0 ppmv à 350 ppmv) est d'environ 50 W/m2." http://www.ens-lyon.fr/Planet-Terre/Infosc...ffetdeserre.htm D'une part, je me représente mal la physique de cette "absorption totale". (Réflexion naïve : si la bande est saturée, que je rajoute des molécules piégeant l'IR ne devrait rien changer puisque l'IR est déjà totalement absorbé sur la couche considérée). Donc, comment décrire (en termes simples) le fait que cela rajoute malgré tout 4 W/m2 (dans cet exemple) malgré la saturation. D'autre part, je présume que cette variation logarithimique de l'effet de serre se vérifie sur toute la courbe. Faut-il en déduire que l'apport d'énergie supplémentaire des GES que l'on émet décroît dans le temps en fonction de la concentration déjà existante, donc que l'on réchauffe (proportionnellement) de moins en moins à mesure que l'on émet ? Et dans ce cas, faut-il en déduire que la sensibilité climatique à +50 ppm CO2 n'est pas la même selon que mon atmosphère initiale est à 280 ou 380 ppm ?
  23. Eh non, sans même parler de la rétroaction nébulosité, l'irradiance totale et spectrale du soleil est elle aussi en "low level of understanding". Les modèles solaires ne donnent pas les mêmes résultats pour 1750-2000 et il n'est même pas certain qu'un seul de ces modèles soit exact pour la valeur absolue de l'irradiance totale (laquelle n'est pas intégralement refletée par le champ magnétique ouvert du vent solaire et son effet sur les proxies, par exemple). En outre, l'irradiance spectrale UV, qui connaît les variations les plus fortes, ne se retrouve pas dans le bilan TOA (car elle agit sur la stratosphère, et ensuite sur des échanges strato-tropo qui ne sont pas comptabilisés actuellement en forçage). Enfin, de nombreuses corrélations climatiques montrent que l'analyse régionale du forçage (et non moyenné TOA) serait probablement plus pertinente pour comprendre le lien avec la circulation générale. D'ailleurs, en paléo, on voit que les variations régionales (orbitales) ont des effets conséquents sans que le bilan global ne bouge. Il est probable que le cycle 23 en train de s'achever va permettre des progrès sur la compréhension, car il aura différé des cycles 21 et 22, assez semblables.
  24. Ah mais je ne trouve pas déraisonnable du tout de prendre des mesures énergétiques dès maintenant. Je m'honore d'ailleurs d'avoir (très) modestement participé à la communication de deux acteurs français en ce domaine De fait, je m'intéresse à cette question de l'énergie car elle est souvent liée au climat dans nos débats (et qu'elle est intéressante en soi de toute façon). La lecture de Jancovici et Granjean (Le plein SVP) est d'ailleurs en train de me convaincre définitivement que la taxe carbone n'est pas du tout la bonne solution /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Le point faible de leur raisonnement est le chapitre 3, où ils passent en revue de manière bien trop sommaire (et parfois caricaturale) les différentes alternatives au fossile, pour mieux convaincre ensuite que la pénurie organisée est la seule solution. Mais bon, c'est un autre débat.
  25. A mon avis, 3°C ne veut rien dire, car c'est la valeur médiane de scénarios différents. Il faut plutôt avancer les valeurs médianes par famille de scénario. Ce qui fait (2080-2100 / 1980-2000) : 1,5-2,2 °C pour émission B1 > 1,85 °C 2,2-3,3 °C pour émission A1B > 2,75 °C 2,7-4,0 °C pour émission A2 > 3,35 °C Comme James Hansen, je pense que les scénarios pessimistes type A2 ne sont pas réalistes. A2 est à 856ppm CO2 en valeur moyenne (il faudrait une hausse annuelle moyenne entre 4 et 5 ppm, alors que l'on part à 2 ppm avec une accélération décennale de 0,275 ppm) et à 3731 ppb méthane, alors que l'on est à 1760 ppb et en phase de décélération, puis stagnation (il faudrait que cela remonte à une valeur moyenne de 20ppb/an, du jamais vu bien sûr). Pour ceux qui "croient" en la qualité des modèles actuels, il faut donc plutôt "marteler" 1,85 °C ou 2,75 °C, ce qui est déjà un peu moins convaincant que 3°C. Ensuite, il faut rappeler que c'est "toutes choses égales par ailleurs", et que l'on ne connaît pas un siècle récent où le soleil et les volcans n'aient pas varié d'activité. Donc, c'est une simulation partielle ne nous disant de toute façon pas ce qu'il en sera vraiment. Enfin, un sceptique considérera que la sensibilité climatique moyenne 2xCO2 des modèles permettant d'obtenir ces résultats a de bonnes chances d'être trop élevée, donc que les valeurs les plus probables se caleront sans doute entre 1 et 2 °C en 2100 selon les scénarios. Ce qui est important, mais pas catastrophique pour l'humanité. Surtout si l'activité moyenne très forte du soleil au cours du XXe siècle en revient à des valeurs plus faibles d'ici 2100. Voilà pourquoi la suite ambitieuse de Kyoto doit être méditée à deux fois, si l'on en reste aux motivations climatiques. Si l'on pense que la dépendance aux énergies fossiles est dangereuse en raison des inconnues sur les ressources, et de possibles "chocs gazo-pétroliers" de très grande ampleur, on peut réfléchir à des plans énergétiques très ambitieux. Car de toute façon, il faudra bien sortir un jour du fossile y compris pour des raisons climatiques (on ne peut pas brûler tout le charbon et tout le pétrole non conventionnel). Autant être à l'avant-garde de ce mouvement.
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