
charles.muller
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Merci. En effet, on trouve des infos sur cette page : http://www.climateprediction.net/science/f...g_scenarios.php On voit qu'ils ont envisagé pas mal de cas possibles. Pour le coup, je suis épaté de leur prévision 2080. Cela signifie que le scénario stockage-baisse du CO2 atmosph. 2050 + aérosols anthropiques abondants + baisse du forçage solaire + volcanisme fort arrive malgré tout à un réchauffement minimum de presque 2 °C en Angleterre entre 2000 et 2080 (je n'ai pas trouvé de courbe globale avec la fourchette, juste des cartes). Dans ces conditions, pas très étonnant que 4°C soit la valeur médiane. Mais je me demande bien quelle est la sensibilité climatique moyenne aux GES de leur modèle à l'arrivée.
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Ce qui n'est pas clair dans cette expérience anglaise, c'est le rythme choisi pour les forçages et leur durée. Je n'ai pas trouvé d'information précise. J'ai vu en revanche qu'ils intégraient différents scénarios solaires et volcaniques. Ci-dessous, extrait de la BBC, le graphique compare le modèle anglais et les scénarios GIEC IPCC. Or, le scénario A1FI est aujourd'hui considéré comme irréaliste et l'on s'aperçoit qu'il correspond à la valeur médiane des projections anglaises. On est plutôt à 1,7-3°C pour l'équivalent des scénarios B1-A2, donc dans le bas (voire en dehors) de la fourchette anglaise. Mais je ne sais pas si ce graphique compare seulement les projections des T ou aussi, implicitement, les concentrations de GES correspondants. Evidemment, on peut faire tourner un modèle avec 2000 ppm de CO2 et 4000 ppb de CH4 dans l'atmosphère, il conclura sûrement à un futur climat proche du Jurassique...
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Après les Mayas, les Russes, les Chinois, voici... un Anglais. Mais pas des moindres tout de même, Nigel Weiss est un spécialiste du soleil (notamment des liens entre convection et flux magnétiques), professeur émérite à Cambridge d'astrophysique mathématique et ancien président de la Société royale d'astronomie. Ayant sa carrière derrière lui, il peut sans doute se permettre d'exprimer librement quelques doutes sur l'influence dominante des GES. Ce qu'il fait dans cet article du Financial Post, où il suggère que la haute activité solaire du XXe siècle devrait être suivie d'un "crash" mémorable : "Cela nous permettra de saisir le vrai niveau d'influence du soleil sur le climat terrestre", se réjouit-il. On s'en réjouit avec lui, bien sûr. Will the sun cool us? LAWRENCE SOLOMON Financial Post Friday, January 12, 2007 The science is settled” on climate change, say most scientists in the field. They believe that man-made emissions of greenhouse gases are heating the globe to dangerous levels and that, in the coming decades, steadily increasing temperatures will melt the polar ice caps and flood the world’s low-lying coastal areas. Don’t tell that to Nigel Weiss, Professor Emeritus at the Department of Applied Mathematics and Theoretical Physics at the University of Cambridge, past President of the Royal Astronomical Society, and a scientist as honoured as they come. The science is anything but settled, he observes, except for one virtual certainty: The world is about to enter a cooling period. Dr. Weiss believes that man-made greenhouse gases have recently had a role in warming the earth, although the extent of that role, he says, cannot yet be known. What is known, however, is that throughout earth’s history climate change has been driven by factors other than man: “Variable behaviour of the sun is an obvious explanation,” says Dr. Weiss, “and there is increasing evidence that Earth’s climate responds to changing patterns of solar magnetic activity.” The sun’s most obvious magnetic features are sunspots, formed as magnetic fields rip through the sun’s surface. A magnetically active sun boosts the number of sunspots, indicating that vast amounts of energy are being released from deep within. Typically, sunspots flare up and settle down in cycles of about 11 years. In the last 50 years, we haven’t been living in typical times: “If you look back into the sun’s past, you find that we live in a period of abnormally high solar activity,” Dr. Weiss states. These hyperactive periods do not last long, “perhaps 50 to 100 years, then you get a crash,” says Dr. Weiss. ‘It’s a boom-bust system, and I would expect a crash soon.” In addition to the 11-year cycle, sunspots almost entirely “crash,” or die out, every 200 years or so as solar activity diminishes. When the crash occurs, the Earth can cool dramatically. Dr. Weiss knows because these phenomenon, known as “Grand minima,” have recurred over the past 10,000 years, if not longer. “The deeper the crash, the longer it will last,” Dr. Weiss explains. In the 17th century, sunspots almost completely disappeared for 70 years. That was the coldest interval of the Little Ice Age, when New York Harbour froze, allowing walkers to journey from Manhattan to Staten Island, and when Viking colonies abandoned Greenland, a once verdant land that became tundra. Also in the Little Ice Age, Finland lost one-third of its population, Iceland half. The previous cooling period lasted 150 years while a minor crash at the beginning of the 19th century was accompanied by a cooling period that lasted only 30 years. In contrast, when the sun is very active, such as the period we’re now in, the Earth can warm dramatically. This was the case during the Medieval Warm Period, when the Vikings first colonized Greenland and when Britain was wine-growing country. No one knows precisely when a crash will occur but some expect it soon, because the sun’s polar field is now at its weakest since measurements began in the early 1950s. Some predict the crash within five years, and many speculate about its effect on global warming. A mild crash could be beneficial, in giving us Earthlings the decades needed to reverse our greenhouse gas producing ways. Others speculate that the recent global warming may be a blessing in disguise, big-time, by moderating the negative consequences of what might otherwise be a deep chill following a deep crash. During the Little Ice Age, scientists estimate, global temperatures on average may have dropped by less than 1 degree Celsius, showing the potential consequences of even an apparently small decline. Dr. Weiss prefers not to speculate. He sees the coming crash as an opportunity to obtain the knowledge necessary to make informed decisions on climate change, and the extent to which man-made emissions have been a factor. “Having a crash would certainly allow us to pin down the sun’s true level of influence on the Earth’s climate,” concludes Dr. Weiss. Then we will be able to act on fact, rather than from fear. Lawrence Solomon is executive director of Urban Renaissance Institute and Consumer Policy Institute, divisions of Energy Probe Research Foundation. CV OF A DENIER: Nigel Weiss, professor emeritus of mathematical astrophysics in the University of Cambridge, discovered the process of “flux expulsion” by which a conducting fluid undergoing rotating motion acts to expel the magnetic flux from the region of motion, a process now known to occur in the photosphere of the sun and other stars. He is also distinguished for his work on the theory of convection, and for precise numerical experiments on the behaviour of complicated non-linear differential equations. Nigel Weiss is a recipient of a Royal Society Citation, he is a past President of the Royal Astronomical Society, and a past Chairman of Cambridge’s School of Physical Sciences. He was educated at Clare College, University of Cambridge.
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Cela ne devrait rien changer pour nous à court terme (le cycle de précession des équinoxes), puisque sa révolution est justement très lente (26.000 ans env.), comme les autres cycles astronomiques de Milankovitch. Les prévisions à la baisse de l'activité solaire concernent plutôt des cycles plus courts (Suess, Gleisberg) qui sont aussi plus spéculatifs. Disons simplement que l'activité solaire semble avoir connu son maximum d'activité au cours du XXe siècle (voir courbe des tâches solaires plus haut) et que certains prévoient un minimum au cours de ce siècle, comparable au m. de Maunder au XVIIe siècle ou au m. de Dalton au XIXe siècle. Si les analyses "dominantes" des astrophysiciens et des modèles climatiques sont correctes (dominantes = celles qu'on peut lire dans les rapports GIEC), cela devrait avoir assez peu d'effets sur le climat (puisque la variations d'irradiance d'un tel minimum serait de 0,1 à 0,3 W/m2 et que la sensibilité climatique au forçage solaire est supposée la même que pour les GES, donc l'effet sur les T serait faible). On verra bien ce qu'il en est si l'activité solaire décline réellement pendant plusieurs cycles.
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Pour moi, la paramétrisation d'un modèle climato désigne une représentation simplifiée des mécanismes non calculables intégralement (à trop petite échelle ou trop lourd en calcul). Elle calibre alors ses coefficients à partir des "statistiques passées", c'est-à-dire qu'elle essaie d'approcher au plus près du réel selon les diverses mesures in situ. Pour le CO2, le calcul est sans doute bcp plus direct pour l'essentiel (par les équations du transfert radiatif). Mais cela demande à être confirmé. Un modèle climato utilise donc les stats des observations en amont, quand ses différents modules et schèmes sont codés. Mais en soi, le modèle est ensuite une simulation "pure", on entre l'état initial 1980 et cela tourne jusqu'à 2100 (+50 ans en "slab ocean" pour estimer l'équilibre, je crois). Tout cela à préciser par une un modélisateur (suivez mon regard /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). PS : merci Meteor pour le lien IPSL, c'est intéressant, je vais le lire en détail.
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Si si, au contraire, c'est intéressant. Note bien que pour ma part, et comme précisé au départ, j'observe simplement, donc je serais bien en peine de voir clairement ce qu'il y a "dans la machine". C'est pour cela que les réponses des modélisateurs météo/climato sont intéressantes, cela permet de mesurer la pertinence relative des observations critiques (en général, pour les pondérer). J'espère que sirius s'il passe pourra participer (ou les amis jice et wetterfrosch, dont on attend tous avec impatience le magistral retour /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> ). Nota : Je pense que dans l'ensemble de ton post, "forçage" est employé au sens météo, c'est-à-dire qqch comme une modification dynamique de la tropopause (?) et ce qui s'ensuit (ce dont on a parlé dans les tempêtes, par exemple). Donc, pas vraiment le forçage radiatif des modèles climato. Quelques remarques rapides (je suis en déplacement, cela tombe mal, tous les camarades météos arrivent ce WE là ! /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) - pour les éruptions volcaniques importantes, en effet, cela ne joue pas a priori sur les tendances longues, juste sur 6-18 mois selon la quantité d'aérosols déversée dans l'atmosphère (et l'altitude). Evidemment, un refroidissement de 0,5°C (Pinatubo) remodifie les "conditions initiales" (dans la logique d'un run à long terme), mais les tendances moyennes doivent revenir assez vite. Disons simplement que s'il y a trois grosses éruptions au cours de ce siècle, cela fera forcément trois pauses dans le RC attendu, donc un peu moins à l'arrivée. - pour les sols, ils sont théoriquement pris en compte... mais assez pauvrement semble-t-il. Si cela t'intéresse, le chercheur Roger Pielke Sr, dont c'est le principal thème de publication, recense assez bien les études (climato) sur son site Climate Science. Il est très critique sur la validité des modèles GIEC pour leur prévision régionale (et globale par extension) en raison de cette mauvaise prise en compte de l'évolution des usages des sols (donc évolution de l'albedo, des flux convectifs, des échanges en couche limite, des précipitations, des aérosols organiques, etc.). Je pense que c'est un pb de maille des grilles, mais je ne suis pas sûr. Il y aussi le long terme (difficile de savoir si une zone est boisée ou déboisée en 2050, ou bien encore gelée ou dégelée et terrestrialisée pour les permafrosts, etc.) et la complexité inhérente du calcul convectif-radiatif en basse couche (puis en convection profonde). - pour les modèles non hydrostatiques et la VE, c'est très intéressant. Concernant l'incertitude des modèles actuels en VE, Minschwaner 2006 a fait par exemple une comparaison intermodèles (17) sur la troposphère tropicale pour un double CO2. Cela va de 20 à 70 ppm / K à 250 hPa (c'est en haute tropo que l'essentiel de la rétroaction VE est attendue), donc encore un facteur 3,5 pour ces modèles. En simulation de l'humidité relative sur le même potentiel, ils sont à une moyenne de -2,3% / K contre -4,8%/K pour les observations (sous-estimé mais raisonnable et avec le bon signe donc, les observations sont elles-mêmes très incertaines sur les tendances).
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Pour filer la métaphore et paraphraser Sirius, c'est un pull dans l'atmosphère plutôt qu'une plaque en surface qui image notre problème de sensibilité CO2. L'albedo a peu ou pas changé (à part certaines zones comme l'Arctique, et je ne parle pas de l'albedo par usage des sols qui, lui, a parfois beaucoup changé localement). C'est donc la réaction à +3,7 W/m2 ToA qu'il faut analyser ou, dans le cas plus précis de l'idée de Lindzen, la significativité du ratio deltaT suface océanique / deltaT surface terrestre sur 100 ans. A mon sens, il faudrait d'abord examiner en détail les 19 sensibilités climatiques GCM, voir leur ratio transitoire/équilibre, vérifier qu'une valeur haute à l'équilibre se traduit par une valeur haute en transitoire (ce qui ne me semble pas garanti, cela dépend justement de la manière dont le modèle calcule le temps de réponse des océans dans le retour à l'équilibre).
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Merci pour ce graphique synthétique, la source m'intéresse pour éventuellement le reproduire aillers. Cela fait partie des limites des modèles actuels, aussi bien l'évaluation exacte du forçage spectral / total que les rétroactions induites, à l'échelle régionale surtout pour la circulation, en haute troposphère pour les échanges énergétiques, en biogéochimie (surtout zone océanique euphotique avec la production d'aérosols organiques) pour le cycle du carbone, etc. A soleil supposé constant, cela ne pose pas grand problème. A soleil variable (dans le passé ou l'avenir), cela change forcément pas mal de choses dans les calculs et la simulation du climat réel. Des petites choses à l'échelle globale, peut-être, de moins petites choses à l'échelle régionale, sans doute.
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C'est cette idée de couplage que je comprends mal, justement : vu les propriétés du sol et de l'eau vis-à-vis du rayonnement entrant et de la diffusion de chaleur, pourquoi faudrait-il imaginer que les delta températures soient les mêmes pour un forçage équivalent ?
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Encore faudrait-il que nous ayons la moindre fiabilité prédictive sur notre astre. Cette courbe des tâches extraite de Bard 2006 (commenté en Paléo) ne montre pas de grande cohérence sur les cycles 11/22 ans du XXe siècle. On peut aussi penser que le déclin 22 > 23 (pour les maxima, on en est phase de minimum et les minima sont plus significatifs je crois) va se poursuivre sur 23 > 24. Je l'espère pour ma part, car cela serait plus riche d'enseignement. (Cela en supposant que les tâches soient le seul proxy pertinent des variations d'irradiance spectrale / totale... ce qui n'est pas sûr).
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Oui, je l'ai lu en partie et le consulte souvent sur des points précis (avec son frère jumeau, M. Rotaru et al., Les climats passés de la terre, même éditeur, même année ie Vuibert 2006). Je les trouve très bien l'un et l'autre.
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Je ne saisis pas très bien le premier point. Le réchauffement des terres est dominé par les flux atmosphériques, donc quasi instantané, mais ces flux atmosphériques eux-mêmes sont sans doute "atténués" par l'effet-tampon des océans (l'énergie étant en partie diffusée sous forme de chaleur vers les basses couches). Il n'empêche que les 0,48°C/siècle des SST ne sont pas très éloignés des 0,6°C/siècle Tsurf (avec des marges d'erreur, sans doute plus importante pour les SST). Cela ne semble pas tellement plaider pour le stockage d'une grande quantité de chaleur dans les océans. Pour les courbes, je ne pense pas que le décrochage soit propre à la phase récente 1979-2006. Quand tu regardes le premier graphe que j'ai posté (océan global), tu vois une croissance quasi-linéaire à pente douce des SST, aussi bien en phase de réchauffement "fort" (1916-45 ou 1977-2006) qu'en phase de refroidissement stagnation (1946-1975). Le couplage hausse/baisse est limité aux océans de l'HN (graphe 2).
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Nouvelle-Zélande - Record mensuel de froid
charles.muller a répondu à un sujet de florent76 dans Océanie et Pacifique
Entièrement d'accord avec cette réserve lexicale. Personne ne traite les alarmistes de fascistes ni de staliniens. (Or, l'emploi de dénomination ou de qualification insultante / dégradante pour inférioriser / diaboliser son adversaire est une méthode qui s'apparente assez aux moeurs fascistes et staliniennes. Et négationniste est à l'évidence une insulte de ce genre, dans son emploi actuel en France qui désigne dans la quasi-totalité des cas et dans le dictionnaire la négation du génocide juif par les nazis). Je suis aussi ravi de voir autant de vigilance quand des annonces médiatiques lient un événement météo au RC. Evidemment, une complète objectivité consisterait à quantifier le phénomène. Mon impression peut-être biaisée est que 90% des journalistes tirent prétexte d'un cyclone, d'une tempête, d'une sécheresse ou d'une vague de chaleur pour nous resservir une grosse louche sur le RC. Toutefois comme mon avis n'est pas partagé par tout le monde, je dois consulter les mauvais médias ou suspecter une paranoïa aiguë. J'en parlerai à mon psychiatre /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> -
J'en profite pour poser une question un peu HS : y a-t-il des sites qui donnent en temps réel ou quasi-réel (J+1 ou J+2) des cartes mondiales d'anomalies des T par rapport à la normale locale (pas les T absolues, les anomalies) ? Par exemple, si je veux savoir si l'Alaska, l'Inde, l'Australie ou le Pérou sont présentement en anomalie chaude ou froide, comment puis-je faire ?
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Merci pour ta réponse (et aussi Météor). Le point que je ne saisis pas trop est que la sensibilité climatique se calcule pour moi à l'équilibre, donc elle ne dit pas forcément les interactions océan-atmosphère en phase transitoire (à quelle vitesse respective ils se réchauffent). Je me demandais donc si c'était des flux convectifs de chaleur sensible et latente ou des flux radiatifs. Néanmoins, je suppose d'après son texte que les modèles à sensibilité élevée donnent une réponse rapide de l'atmosphère (des T surface terrestres) et lente des océans. De fait, Lindzen souligne un point qui m'a déjà marqué. On dit que l'océan a une forte inertie thermique, je suis surtout frappé de voir à quel point la courbe des T océaniques suit assez rapidement celle des T terrestres au XXe siècle (c'est surtout visible dans les océans dans l'HN avec la "pause" 1950-80). J'avais un graphe NOAA de comparaison des deux tendances, plus lisibles que celui-là, et c'était encore plus frappant, mais je ne l'ai pas retrouvé.
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Tout simplement, la discussion El Nino était partie en HS sur les modèles en conditions initiales / limites, je souhaitais simplement qu'elle continue ici dans un post mieux appropriée et sur une base élargie à divers limites actuelles des modèles. Hélas, à part quelques interventions de Cotissois et Gomberveaux, nos amis versés en météo dynamique n'ont pas suivi pour le moment. Mais il semble que les communautés météo et climato se côtoient sans vraiment échanger (en modélisation, j'entends, pas spécialement ici). Pourtant, la circulation générale est la même pour tous. A part l'échelle spatiale des grilles et l'échelle temporelles des runs, je me demande ce qui diffère dans la physique des modèles. Notamment pour les prévi. saisonnières. Par exemple, les modèles météo font-ils de la microphysique des nuages pour voir comment ils vont évoluer ? Et comment intègrent-ils les transferts radiatifs?
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Pour ceux que cela intéresse, je signale ce papier (pdf, anglais) d'Edouard Bard et Martin Frank. C'est une synthèse assez lisible sur l'influence du soleil sur le climat. Tout le contraire de Veizer 2005, que j'avais naguère posté et commenté ici également : leur conclusion est que le rôle exact du soleil sur les changements climatiques reste non prouvé, qu'il s'agisse des glaciations du Quaternaire ou du RC actuel, qu'il représente le plus probablement un effet de second ordre, mais qu'un faisceau d'indices pointe une influence probable sur l'Optimum Médiéval (900-1400) et le Petit Age Glaciaire (1500-1800). On remarquera que ces trois assertions (traduites de l'abstract ci-dessous) sont un peu contradictoires : si l'on n'a pas de preuve du lien avec le climat (on ne le comprend pas physiquement, les corrélations sont incertaines), aucun effet (de premier, second ou n'importe quel ordre) n'est plus probable qu'un autre, et l'influence sur l'OM ou le PAG reste elle aussi hypothétique. De plus, si le soleil a joué un rôle dans la baisse du PAG, on peut s'attendre à ce qu'il ait joué un rôle dans le RC moderne qui l'a immédiatement suivi, pour autant qu'il n'est pas resté aux valeurs plancher des minima de Maunder et Dalton. Malgré tout, le style est ouvert, l'essentiel du papier pointe les débats autour des faiblesses méthodologiques d'analyse des proxies (et même des données satellitaires depuis 1978 !) de l'irradiance solaire. Il est amusant de voir les auteurs signaler au détour de leur panorama : "Jusqu'au début des années 1980, les relations entre le soleil et le changement climatique étaient encore vues avec suspicion par le plus large de la communauté climatique et restait souvent un sujet 'tabou' dans la communauté de l'astrophysique solaire". Je n'ai pas l'impression que cette suspicion et ce tabou soient tombés chez tous les membres de la gentille communauté climatique : Real Climate tire à boulets rouges dès que l'on évoque un rôle du soleil au XXe siècle (même si ses membres, G. Schmidt en premier lieu, analysent volontiers son rôle dans les climats... passés ). Mais bon, on ne peut pas parler globalement d'agressivité, non, juste un peu de moquerie pour les éternelles "corrélations" dont la physique est si peu solide. En dernier ressort, c'est bien ce dernier point qui est frappant. Nous en sommes en 2007, le climat est un enjeu scientifique important depuis une quarantaine d'années (les premiers modèles informatisés EBM et RCM des années 1960), doublé d'un enjeu politique et médiatique depuis 20 ans. Et nous ne savons toujours pas grand chose de la physique du rayonnement solaire, comme de la physique des interactions de ce rayonnement et des différentes couches de l'atmosphère. Nous ne savons même pas nous mettre d'accord sur les deux derniers cycles complets examinés par satellite (Bard et Frank concluent que ce n'est pas décidable entre Willson 2003 et Fröhlich 2004). Le retard se rattrape sans aucun doute, à mesure que la suspicion et le tabou reculent, à mesure aussi que les missions satellite se déploient. Mais il est difficile de penser que l'accent mis sur les "perturbations anthropiques dangereuses" par des choix politiques n'explique pas une partie de ce retard. Enfin, difficile pour moi /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Quoiqu'il en soit, ma conclusion est optimiste : puisque la physique de l'effet de serre est "très bien connue" (dixit les modélisateurs et leur toujours-grandissant degré de confiance) et la physique solaire "très mal connue" (dixit ce texte et bien d'autres), on sait au moins où il faut attendre des avancées et des surprises dans les prochaines années. Lien vers le papier : http://www.college-de-france.fr/media/evo_..._Bard06EPSL.pdf Earth and Planetary Science Letters Volume 248, Issues 1-2 , 15 August 2006, Pages 1-14 Climate change and solar variability: What's new under the sun? Edouard Bard, Martin Frank Abstract The Sun has an obvious effect on climate since its radiation is the main energy source for the outer envelopes of our planet. Nevertheless, there is a long-standing controversy on whether solar variability can significantly generate climate change, and how this might occur. This is a crucial issue not only in the field of paleoclimatology, but also for predicting the future of the Earth's climate, which will be subject to perturbations by anthropogenic greenhouse gases. Indeed, if climate changes due to the Sun were large and rapid, this would make it more difficult to extract the anthropogenic effects from precise records of instrumental data over the past century. Hence, Sun–climate relationships have never been so controversial as today, forming a debate that often escapes the scientific arena. Here, we provide a review of this problem by considering changes on different time scales, from the last million years up to recent decades. In doing so, we also critically assess recent claims that the variability of the Sun has had a significant impact on global climate. The different studied records also illustrate the multi-disciplinary nature of this difficult problem, requiring knowledge in several fields such as astronomy and astrophysics, atmospheric dynamics and microphysics, isotope geochemistry and geochronology, as well as geophysics, paleoceanography and glaciology. Overall, the role of solar activity in climate changes — such as the Quaternary glaciations or the present global warming — remains unproven and most probably represents a second-order effect. Although we still require even more and better data, the weight of evidence suggests that solar changes have contributed to small climate oscillations occurring on time scales of a few centuries, similar in type to the fluctuations classically described for the last millennium: The so-called Medieval Warm Period (900–1400 A.D.) followed on by the Little Ice Age (1500–1800 A.D.).
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Eh bien après les Mayas et les Russes, voici les... Chinois ! Dans cet étrange article, dont je n'ai lu que l'abstract, les auteurs analysent les T 1881-2002 de l'HN et de la Chine selon une méthode purement statistique Ils en déduisent : un cycle de 6-8 ans (type ENSO), un cycle de 20 ans, un cycle de 60 ans, une tendance. Cette dernière (à la hausse) est due au CO2, chiffré ici à 40,19% de l'influence sur les T (quelle précision ). Selon les auteurs, nous entrons dans un cycle de refroidissement de 20 ans (conjugaison de cycles "bas" de 20 et de 60) qui surpassera l'influence du CO2 (les autres GES ne sont pas mentionnés). Au moins, leur prédiction sera facile à vérifier. /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Rendez-vous en 2027. Multi-scale analysis of global temperature changes and trend of a drop in temperature in the next 20 years Zhen-Shan, Lin; Xian, Sun Meteorology and Atmospheric Physics, Online First (MAP Homepage) Publication Date On Line : 07/2006 Abstract Copyright: © 2006: Springer-Verlag DOI: 10.1007/s00703-006-0199-2 Abstract - A novel multi-timescale analysis method, Empirical Mode Decomposition (EMD), is used to diagnose the variation of the annual mean temperature data of the global, Northern Hemisphere (NH) and China from 1881 to 2002. The results show that: (1) Temperature can be completely decomposed into four timescales quasi-periodic oscillations including an ENSO-like mode, a 6 8-year signal, a 20-year signal and a 60-year signal, as well as a trend. With each contributing ration of the quasi-periodicity discussed, the trend and the 60-year timescale oscillation of temperature variation are the most prominent. (2) It has been noticed that whether on century-scale or 60-year scales, the global temperature tends to descend in the coming 20 years. (3) On quasi 60-year timescale, temperature abrupt changes in China precede those in the global and NH, which provides a denotation for global climate changes. Signs also show a drop in temperature in China on century scale in the next 20 years. (4) The dominant contribution of CO2 concentration to global temperature variation is the trend. However, its influence weight on global temperature variation accounts for no more than 40.19%, smaller than those of the natural climate changes on the rest four timescales. Despite the increasing trend in atmospheric CO2 concentration, the patterns of 20-year and 60-year oscillation of global temperature are all in falling. Therefore, if CO2 concentration remains constant at present, the CO2 greenhouse effect will be deficient in counterchecking the natural cooling of global climate in the following 20 years. Even though the CO2 greenhouse effect on global climate change is unsuspicious, it could have been excessively exaggerated. It is high time to re-consider the trend of global climate changes.
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A propos de ce texte, fort intéressant pour qui veut connaître de manière assez simplifiée les positions de Lindzen, j'ai un petit pb de compréhension avec ce passage (les italiques) : It turns out that there is another way to estimate climate sensitivity. It has long been recognized that given the heat capacity of the ocean, it will take time for its surface temperature to respond to a change in radiative forcing. However, as noted by Hansen et al, 198518 and Lindzen, 199519, the more sensitive the climate, the longer will be this delay. This may, at first, seem counter-intuitive. However, the argument is quite simple. Climate sensitivity is merely a ratio of the change in temperature to the change in the flux giving rise to that temperature change. For a high sensitivity, there will be a large temperature change associated with a small flux, but it is the flux that will act to change the ocean temperature. Given that this flux is small, the ocean will take longer to respond. Qu'entend-il précisément par ratio température / flux et par "flux" en particulier ?
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Détail : d'après ce que j'ai lu, les GES ne sont pas tout à fait "transparents" dans les longueurs d'onde autres que l'IR lointain émis par la Terre : il existe des fenêtres d'absorption dans le solaire, entre 0,4 et 4 µm, pour le H2O, le CO2 et le CH4. Je suppose que la variation de la concentration change donc l'absorption-diffusion des couches concernées pour le rayonnement entrant, pas seulement le rayonnement sortant. Il existe aussi quelques fenêtres dans le visible, mais très restreintes. Je le signale parce que GIEC TAR 2001 rappelait que les modèles prennent mal en compte cette absorption, soit à cause de la vapeur d'eau, soit à cause des aérosols. Une analyse récente (ci-dessous) montre qu'il y a eu quelques progrès pour certains modèles, mais que dans l'ensemble, ils ne sont toujours pas accordés avec les données satellites BSRN et ARM en ciel clair et sous-estiment l'absorption : 60 W/m2 en moyenne (modélisés) au lieu des 70W/m2 et + observés. Et encore le ciel clair est-il le cas le plus simple... JOURNAL OF GEOPHYSICAL RESEARCH, VOL. 111, D01104, doi:10.1029/2005JD006118, 2006 Evaluation of clear-sky solar fluxes in GCMs participating in AMIP and IPCC-AR4 from a surface perspective Martin Wild Institute for Atmospheric and Climate Science ETH, Swiss Federal Institute of Technology, Zurich, Switzerland Charles N. Long Pacific Northwest National Laboratory, Richland, Washington, USA Atsumu Ohmura Institute for Atmospheric and Climate Science ETH, Swiss Federal Institute of Technology, Zurich, Switzerland Abstract - Solar fluxes at the Earth's surface calculated in General Circulation Models (GCMs) contain large uncertainties, not only in the presence of clouds but, as shown here, even under clear-sky (i.e., cloud-free) conditions. Adequate observations to constrain the uncertainties in these clear-sky fluxes have long been missing. The present study provides newly derived observational clear-sky climatologies at worldwide distributed anchor sites with high-accuracy measurements from the Baseline Surface Radiation Network (BSRN) and the Atmospheric Radiation Measurement Program (ARM). These data are used to systematically assess the performance of a total of 36 GCMs with respect to their surface solar clear-sky fluxes. These models represent almost 2 decades of model development, from the atmospheric model intercomparison projects AMIP I and AMIP II to the state of the art models participating in the 4th Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC-AR4). Results show that earlier model versions tend to largely overestimate the surface insolation under cloud-free conditions. This identifies an overly transparent cloud-free atmosphere as a key error source for the excessive surface insolation in GCMs noted in previous studies. Possible origins are an underestimated water vapor absorption and a lack of adequate aerosol forcing. Similar biases remain in a number of current models with comparatively low atmospheric clear-sky solar absorption (around 60 Wm−2 in the global mean). However, there are now several models participating in IPCC-AR4 with higher atmospheric clear-sky absorption (70 Wm−2 and up, globally averaged) and more realistic aerosol treatment, which are in excellent agreement with the newly derived observational clear-sky climatologies. This underlines the progress made in radiative transfer modeling as well as in the observation and diagnosis of solar radiation under cloudless atmospheres and puts the most likely value of solar radiation absorbed in the cloud-free atmosphere slightly above 70 Wm−2.
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Bon, ben nos camarades de l'Académie des sciences russe qui annoncent un coup de froid sur le monde à partir de 2012 ont trouvé des alliés de poids
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J'ai relu en détail la discussion concernée : http://www.realclimate.org/index.php?p=58 De fait, cette image du "pivot" n'a pas tellement de sens. On sort d'ailleurs plus confus qu'autre chose des échanges d'arguments entre Gavin, William et James B. Shearer. Il faudrait que je retrouve ici la discussion que nous avions eue avec Sirius. Je vais chercher.
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Non, pour ce qui concerne le réchauffement observé, cette phrase est en contradiction à la fois avec le bilan NRC 2006 sur les différentes reconstructions et avec le chapitre 6 du FAR GIEC/IPCC 2007 (malgré le style byzantin et fortement hockey-stickien de ce dernier). Il est impossible de comparer la vitesse du réchauffement global sur quelques décennies quand on remonte au-delà de quelques siècles : les proxies sont trop disparates, incertains ou imprécis pour cela. Rien ne dit que le climat n'a pas connu des oscillations de 0,6°C ou plus en un siècle au cours du Holocène. Il est par ailleurs déplacé de comparer ce chiffre à la différence moyenne glaciaire/interglaciaire : l'important n'est pas les 5°C +/-2°C de différence moyenne, mais les oscillations décennales et séculaires au sein de cette différence moyenne.Quant à la vitesse "attendue", à qui l'on peut faire dire n'importe quoi, elle dépend des modèles. Et ce post a justement pour objet d'évaluer leur progrès et leur limite. J'ai énuméré une bonne dizaine de limites, j'attends que l'on m'y oppose point par point les progrès me permettant de prêter crédit à une Tm 2100 calculée en 2007.
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Ben non justement, ce n'est pas si linéaire. On pense souvent que le CO2 seul va expliquer la hausse des T attendue, donc qu'il faut être idiot ou aveugle pour douter de cette "physique de base". En fait, c'est bien plus complexe. Quelques points par exemple. - Le forçage radiatif de l'apport CO2 dépend de la condition initiale, ie de l'état de saturation atmosphérique des couches d'absorption IR. Rajouter 100 ppm à un état initial de concentration CO2 de 100, 300 ou 500 ppm n'a pas le même effet. C'est aussi vrai pour les rétroactions (rajouter 100 ppm de CO2 sur un HN gelé du glaciaire n'a pas le même effet que rajouter 100 ppm de CO2 sur un HN en bonne part dégelé de l'interglaciaire). - Doubler le CO2 de 280 ppm (pré-industriel) à 560 ppm ferait environ 3,7 W/m2 de forçage. Il faudra ensuite atteindre 1120 ppm (un nouveau doublement) pour avoir à peu près le même effet. - Ces 3,7 W/m2 sont une moyenne. Bien que le CO2 soit considéré comme "bien réparti" son forçage relatif ne l'est pas, car il dépend par exemple de la présence d'autres GES (VE surtout), de la nébulosité moyenne, de la température moyenne de surface (qui détermine la longueur d'onde d'IR lointain où la Terre émet, plus ou moins centrée sur l'absorption des GES présents dans l'atmosphère). Ce qui se passe en zone intertropicale est notamment important, puisque c'est là que la Terre engrange son surcroît de chaleur. Ce qui se passe au Pôle Nord aussi, avec l'amplification attendue du RC. - 3,7 W/m2 (un doublement CO2 donc) représente sans doute moins de 1°C de hausse de T surface. C'est la rétroaction de la vapeur d'eau qui assure la plus grosse part du réchauffement attendu (2 à 4,5 °C en doublement CO2 selon les modèles GIEC). Or là, tu n'es plus du tout dans le linéaire et comme le rappelle Pierre Ernest, il y a déjà beaucoup de VE dans notre atmosphère. Les bandes d'absorption VE peuvent être saturées en basse souche ou chevaucher les bandes CO2. La vapeur d'eau peut diminuer le gradient thermique (chauffer les hautes couches) ce qui tend alors vers un forçage négatif (plus d'IR émis vers l'espace). La vapeur d'eau donne de la nébulosité, dont le forçage peut être négatif si elle est en basse couche (albedo de nébulosité basse) ou inversement en haute couche. Tout cela reste le radiatif, sans compter le convectif (chaleur sensible / latente) et la diffusion (advection turbulente) qui comptent aussi pour le bilan thermique de surface (puisque les modèles essaient de prévoir la température de surface, pas celle à 800 ou 500 hPa ou à la tropopause). Ce que je voudrais essayer de creuser, c'est l'histoire des différentes bandes d'absorption de l'IR lointain et de leur saturation / chevauchement selon les couches, ainsi que l'émissivité par rapport à la température (de ces couches). Contrairement à Météor et Sirius, je ne suis pas sûr que Gavin ait dit une bêtise avec son image (simplifiée) de la zone pivot dans la colonne verticale.
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Merci.