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Tout ce qui a été posté par Arkus

  1. En fait cela illustre bien que la variabilité naturelle reste importante en hiver, significativement plus qu'en été. En été, revoir ne serait-ce qu'une saison dans la moyenne thermique d'avant RC est désormais proche de l'impossible, alors que pour l'hiver ça reste encore probablement jouable pour le moment. Et par la même occasion les séquences hivernales très douces du passé restent notables à l'heure actuelle. Il y a effectivement eu une longue période sans grand froid hivernal dans les années 70, même si dans l'ensemble le froid modéré était plus présent que sur la séquence récente. Il y a quand même un hiver des années 70 qui sort encore plus du lot, c'est 1975 où pour le coup le froid a été totalement absent du trimestre DJF. A ce jour il fait partie avec 2020 des deux seuls hivers où aucune station du territoire n'a enregistré de vague de froid locale, même de la plus faible sévérité possible (on peut remarquer toutefois qu'en dehors de 2020, pour nombre d'hivers des 11 dernières années c'est resté plus qu'anecdotique). Côté neige cette séquence était aussi plus pourvue que les saisons récentes. En 1975 la neige a été quasi absente sur DJF, mais mars-avril ont compensé en étant exceptionnellement neigeux.
  2. Réveillé par un bon coup de canon en fin de nuit, apparemment c'est tombé sur Montaudran à 6h37, pourtant pas très puissant (-10 kA) mais tellement sorti de nulle part que ça a dû suffire. Actuellement, c'est en mode automne avec pluie fine et pas plus de 15°C. Par rapport aux derniers 35°C à Bordeaux, je regardais le nombre d'occurrences sur l'année, à ce seuil ce n'est pas un record mais une 3ème place (15 jours contre 20 en 2022 et 16 en 2003). En revanche l'année 2025 est record sur le nombre de jours à 34°C (24 jours contre 23 en 2022) et 33°C (30 jours contre 28 en 2022).
  3. On en avait parlé là : Le moins que l'on puisse dire c'est qu'il n'y pas pléthore d'événements importants sur la première moitié du XXème siècle, ça casse un peu l'idée répandue d'étés "anormalement" frais sur la période 1960-1990. Clairement 1911 sort du lot et contient deux des vagues de chaleur majeures du siècle, respectivement 6ème et 11ème du classement depuis 1901. Dans son ensemble, en sévérité cumulée, cela place l'été 1911 devant 1947, avec le score de sévérité le plus haut jusqu'en 2003, mais par la suite devancé aussi par 2022 et 2025. Et le tableau complet : Rang Début Fin Durée (jours) Intensité max (°C) Sévérité 1 2003-08-02 2003-08-17 16 29.4 32.0 2 2006-07-10 2006-07-30 21 27.0 19.1 3 2018-07-24 2018-08-08 16 27.4 16.9 4 1947-07-23 1947-08-04 13 27.8 15.7 5 2025-06-19 2025-07-04 16 28.2 15.1 6 1911-07-21 1911-08-02 13 27.4 13.6 7 2025-08-08 2025-08-18 11 27.4 13.5 8 1983-07-09 1983-07-31 23 26.3 12.8 9 2023-08-17 2023-08-24 8 27.8 12.5 10 2022-07-31 2022-08-13 14 26.5 12.1 11 2022-07-12 2022-07-25 14 28.0 11.3 12 2020-08-06 2020-08-13 8 27.2 10.8 13 2019-07-21 2019-07-26 6 29.4 10.5 14 2019-06-25 2019-06-30 6 27.9 9.7 15 1911-08-08 1911-08-15 8 26.7 9.7 16 1976-06-23 1976-07-06 14 25.5 9.0 17 1975-07-31 1975-08-08 9 26.7 8.5 18 2015-06-30 2015-07-07 8 26.5 8.3 19 1990-07-31 1990-08-05 6 27.0 7.3 20 2005-06-18 2005-06-28 11 26.1 6.9 21 1904-07-14 1904-07-19 6 26.9 6.9 22 2024-07-29 2024-08-02 5 27.3 6.7 23 2013-07-20 2013-07-27 8 26.0 6.4 24 1921-07-20 1921-07-28 9 26.7 5.9 25 2012-08-17 2012-08-21 5 26.4 5.7 26 2017-06-18 2017-06-22 5 26.4 5.6 27 2015-07-15 2015-07-22 8 25.9 5.6 28 1994-08-03 1994-08-09 7 25.8 5.3 29 2022-06-15 2022-06-19 5 27.4 5.2 30 1998-08-08 1998-08-12 5 26.3 5.2 31 2024-08-06 2024-08-13 8 26.7 4.8 32 1923-08-08 1923-08-15 8 26.1 4.6 33 1921-07-11 1921-07-16 6 25.5 4.5 34 2003-07-10 2003-07-15 6 25.7 4.3 35 1932-08-16 1932-08-20 5 26.4 4.2 36 2016-08-23 2016-08-27 5 25.6 4.1 37 2020-07-30 2020-08-01 3 27.5 4.0 38 1994-07-23 1994-07-30 8 25.5 3.8 39 1995-07-29 1995-08-05 8 25.4 3.8 40 1952-06-29 1952-07-02 4 26.5 3.7 41 1928-07-12 1928-07-16 5 25.9 3.4 42 1995-07-19 1995-07-21 3 26.2 3.3 43 2010-07-08 2010-07-12 5 25.3 3.2 44 2009-08-15 2009-08-20 6 25.7 3.1 45 1989-07-21 1989-07-24 4 26.0 3.1 46 1947-06-26 1947-06-28 3 25.9 3.1 47 1964-07-15 1964-07-18 4 26.1 3.0 48 1943-07-29 1943-08-01 4 25.7 3.0 49 2017-08-26 2017-08-29 4 25.5 2.9 50 1943-08-17 1943-08-20 4 25.8 2.8 51 2004-07-31 2004-08-03 4 25.4 2.8 52 2017-07-05 2017-07-08 4 25.8 2.8 53 2001-08-24 2001-08-27 4 25.4 2.7 54 1918-08-21 1918-08-23 3 25.8 2.6 55 2011-08-20 2011-08-23 4 25.9 2.6 56 1941-07-07 1941-07-09 3 25.4 2.3 57 1906-07-30 1906-08-02 4 26.1 2.3 58 2013-07-31 2013-08-02 3 25.5 2.2 59 1959-07-08 1959-07-10 3 25.4 2.1 60 1949-07-11 1949-07-14 4 25.5 2.1 61 2017-07-17 2017-07-19 3 25.7 2.0 62 1990-07-21 1990-07-23 3 25.4 2.0 63 2016-07-18 2016-07-20 3 25.7 1.9 64 1904-08-02 1904-08-04 3 25.6 1.6 65 2011-06-26 2011-06-28 3 25.7 1.6
  4. Classe 4, mais ouverte depuis 1982, on peut supposer que les conditions de site sont restées à peu près les mêmes depuis. Pour le Pic du Midi, on est encore plus haut qu'hier avec 19.5°C, je ne m'y attendais pas au vu de la situation plus dynamique aujourd'hui. Par conséquent, même plus de restriction sur le record mensuel vis à vis de la vieille valeur de 1912 (19.0°C), autre que le fait qu'elle soit arrivée plus tard dans le mois. On est assez proche d'une valeur ovni pour aujourd'hui (à priori définitive au vu de la présence de nuages convectifs). Quasiment la Txx annuelle et moins de 2°C du record absolu.
  5. 36.9°C à Ayros Arbouix à près de 500 m d'altitude. Classe 4 malheureusement, mais record mensuel (tardif dans le mois) pour cette station ouverte en 1982 tout de même.
  6. 18.7°C de Tx au Pic du Midi, excessivement haut pour un mois de septembre, surtout aussi tard dans le mois. Record mensuel si on ne remonte pas au données plus anciennes de 1912.
  7. Elle est un peu cachée sur le graphique, en le faisant en plus grand on voit que la bulle est clairement plus petite (moins sévère) que ses voisines d'intensité similaire, et même des plus courtes comme janvier 1966 et décembre 1962. Cela s'explique par la faible durabilité du pic d'intensité, la courbe des températures a une forme de "V" contrairement à d'autres épisodes où les températures sont restées sur une plus grande partie de l'épisode proches du pic d'intensité avec une courbe plutôt en "U". Après si on chipote, on ne peut pas non plus dire que le sud a été évité, le pic d'intensité y a été assez fort (-4°C de Tx à Marseille par exemple, pas anodin !), mais l'épisode a été bien plus court que dans le nord.
  8. Je suis un peu surpris de ce jugement, alors que ce chiffrage de sévérité est le résultat d'une méthode objective systématique, qui traite donc de manière identique tous les événements. Factuellement, ici c'est HistorIC qui est dans le faux en classant l'épisode dans les 10 plus sévères au niveau national. Je pense que cette erreur vient d'un biais géographique qui surpondère la moitié nord dans ce bilan. Si on regarde dans le détail la raison de cet écart de perception, ça s'explique assez facilement. L'épisode de février 1986 se déroule en deux temps : En première moitié du mois, une advection froide massive sur l'ensemble du pays avec un épisode intense mais relativement peu durable. Il est suivi par un redoux important sur la quasi-totalité du territoire à la mi-février. Le 16 il fait plus de 10°C de Tx à Châteauroux, 7°C à Orléans et Caen. Il ne gèle pas en plaine au sud d'une ligne Rennes-Lyon. Ce redoux de 3 jours met fin à l'épisode au niveau national. En deuxième moitié du mois, le froid revient mais uniquement dans la moité nord. Pendant cette période, Montélimar par exemple n'a que 4 gelées avec une Tnn de -3.3°C. A Toulouse, il n'y a que 2 gelées avec -2.8°C de Tnn, et 9 Tx à plus de 10°C dont 2 à plus de 15°C. Au pied des Pyrénées les 20°C sont dépassés. Dans ces conditions le seuil d'intensité n'est pas atteint pour un épisode au niveau national sur cette deuxième quinzaine. La dichotomie Nord-Sud sur cette deuxième quinzaine est bien claire quand on compare les anomalies de Tm moyenne entre le deux moitiés du pays : Si on regarde en cartes la sévérité des deux périodes, cela est encore plus clair : sur la première période tout le territoire est concerné avec un max de sévérité plutôt en vallée du Rhône. Sur la deuxième période c'est coupé net au sud d'une ligne Niort-Besançon, et au nord de cette ligne la sévérité est généralement plus forte que sur la première moitié du mois, en raison d'une durée plus longue. En fin de compte le classement de 1986 dans le top 10 de sévérité est vrai uniquement si on ne prend en compte que la moitié nord, et en combinant les deux phases de l'épisode (qui même pour la moitié nord seule comptent comme 2 épisodes disjoints). En complément, si on compare maintenant à l'échelle nationale entre 1986 et 2012, on voit bien d'où vient l'écart de bilan : la première phase de 1986 est un peu plus intense que 2012 mais sensiblement plus courte, et la deuxième quinzaine de 1986, bien que plus froide que 2012, ne l'est pas assez dans l'absolu pour compter dans le bilan : Finalement, si on regarde la sévérité cumulée des deux saisons (dans les deux cas les / la vague de froid de février est la seule de la saison), on voit bien que le classement relatif entre 1986 et 2012 dépend pas mal du lieu, mais dans beaucoup de secteurs (globalement une bonne moitié sud) c'est bien 2012 qui l'emporte : Je termine avec quelques cartes de sévérité pour les principaux épisodes de vague de froid, en cumul par saison, donc dans certains cas avec plusieurs épisodes combinés : 1954 1956 1963 1971 1985 1987
  9. Oui on peut même mettre la carte qui représente la zone prise en compte pour cette série, le terme "subpolar" est peut-être un peu trompeur ici : Alors que si on regarde les anomalies SST avec vue Arctique, le retour du blob froid de l'Atlantique n'est qu'un petit phénomène, au regard de la "ceinture de feu" qui entour le pôle : C'est intéressant de constater que le minimum d'extent fut plutôt haut cette année, en tout cas nettement plus haut qu'attendu, mais cela ne doit pas cacher une situation plus complexe et pas forcément aussi reluisante dans l'ensemble. En l'occurrence un élément marquant, qui se reflète dans les SST, ce sont les très gros excédents thermiques des dernières semaines sur toute la zone allant de l'Islande à la mer de Kara. On en parlait là avec l'exemple de l'Ile de Vize : Mais plus largement, ce sont toutes les stations de la zone citée qui sont concernées. Si on prend Jan Mayen, cette île isolée à équidistance entre Groënland, Norvège, Svalbard et Islande, les valeurs des dernières semaines sont complètement hors norme également : Donc si je devais faire un pronostic au doigt mouillé pour la suite de la saison, je dirais qu'après un éventuel début de reprise en trompe l’œil, après changement de synoptique ça pourrait bien caler assez fortement et faire repasser l'anomalie d'extent à des niveaux franchement bas, le temps d'évacuer tout ce surplus de chaleur.
  10. Bonjour Christophe, Il s'agit tout simplement du même calcul que celui qui est fait par Météo-France à l'échelle nationale, régionale ou départementale avec les séries de températures agrégées. Ici je l'applique à l'échelle locale station par station, avec la sévérité qui correspond donc pour chaque épisode à la somme des degrés de Tm supérieurs au 97.5e centile local, divisée par la différence entre le 99.5e et le 97.5e centile. Un épisode étant défini par l'occurrence sans interruption d'au moins 3 valeurs >= 97.5e dont 1 >= 99.5e centile, où une interruption est définie par la présence d'au moins 3 valeurs consécutives < 97.5 centile, ou bien d'une valeur < 95e centile. Et sur la période choisie, on additionne la sévérité de tous les épisodes. J'avais gardé strictement la définition MF par cohérence, mais à y réfléchir pour une cartographie on pourrait choisir de s’affranchir des effets de seuil en gardant uniquement la première partie de la définition (degrés > 97.5e centile normalisés), et retirer les autres critères plus restrictifs de début et fin d'épisode. C'est ton droit de trouver cette météo peu agréable, ce qui est plus surprenant c'est de tirer de ce constat subjectif un bilan climatique, alors même que ces caractéristiques sont typiques de l'été vosgien. Quand on regardé les relevés de St-Dié on voit une période 14 jours sans pluie en juin : https://www.infoclimat.fr/climatologie-mensuelle/STATIC0195/juin/2025/saint-die-des-vosges.html, puis une autre période de 13 jours en août : https://www.infoclimat.fr/climatologie-mensuelle/STATIC0195/aout/2025/saint-die-des-vosges.html Ces périodes sont en fait particulièrement longues pour la région. Si on regarde les relevés de la station la plus proche avec un peu d'historique climato, Epinal, on va jusqu'à 20 jours en juin et 16 jours en août. Sur 40 ans d'historique ces périodes sont parmi les plus longues sans pluie en été : 20 jours est en seconde place, 16 jours en 5ème place. Tout cela est en contradiction avec l'idée d'un été très changeant. Bref, beaucoup d'attentes en inadéquation avec les réalités climatiques du nord de la France.
  11. On peut ajouter que si c'est le SE qui a été le plus concerné par les épisodes de chaleur cet été, la moitié nord n'a pas été épargnée, en tout cas certainement pas la Beauce ni les Vosges. Il n'y a que la frange littorale du Cotentin à la Mer du Nord qui est restée presque à l'écart. Cf. carte de la sévérité cumulée des vagues de chaleur cette année.
  12. Beau rattrapage pluvio en cours pour l'extrême nord, après une année qui restait très poussive jusque-là. Pour resituer, au 9 septembre, le Cap Gris Nez était encore la 4ème station la plus sèche de l'ensemble du réseau MF (plus de 1700 stations) avec 243.7 mm (dont seulement 155.9 mm du 1er février au 31 août). Sur les 22 stations encore sous les 300 mm à cette date, les 4 seules hors régions méditerranéennes étaient : Cap Gris Nez (243.7 mm) Dunkerque (252.1 mm) Steenvoorde (271.0 mm) Calais (277.8 mm) Pour Calais la barre des 300 est désormais largement passée, pour les autres elle ne devrait plus être très loin désormais.
  13. Oui cette figure est très parlante sur la manière dont les extrêmes du passés deviennent les valeurs habituelles du futur. Et ces nouveaux extrêmes du futur, difficiles à concevoir, mais néanmoins nécessaires. Ce sont eux qui seront déterminants sur les impacts, plus que l'évolution de la moyenne. Au passage intéressant la valeur de durée de retour de 150 ans pour l'été 2003 à l'époque, bien inférieure à l'estimation par une loi normale, ce qui confirme que cette approche très simplifiée devient invalide à ces niveaux d'anomalies.
  14. Ne t'inquiète pas, c'était surtout pour taquiner 😉 Tu as bien raison de t'en servir si ça t'es utile. A noter que le même cas d'usage peut se rencontrer en voiture, avec le besoin d'utiliser la clim uniquement pour le côté déshumidifiant et pas pour l'aspect rafraîchissant. J'avais eu le cas sur un trajet nocturne justement là aussi post épisode cévenol, où la ventilation seule n'arrivait pas à maintenir les vitres sans buée, il n'y a que la clim qui y parvenait. Clim réglée pour sortir de l'air doux et pas froid bien sûr, car il faisait autour de 20°C. Idem, c'est passionnant ! Je n'aurais jamais pensé resté captivé pendant une heure de vidéo face caméra sur les déshumidificateurs, et pourtant 😄 En fait cette vidéo est tombée à point car je me posais la question de déshumidifier en été pour gagner en confort, en partant du principe que les jours les plus désagréables sont ceux avec l'humidex le plus élevé. L'idée derrière était que le déshumidificateur était (enfin, ce que je supposais) un appareil plus simple et moins contraignant que la clim, qui demande une évacuation extérieure (qu'elle soit monobloc ou split). Eh bien j'ai vite compris mon erreur ! Oui du coup je l'ai vue au moment de poster le lien plus haut. Ce que je retiens surtout c'est que c'est bien moins efficace. Et qu'en résumé c'est un chauffage électrique résistif, qui permet accessoirement d'extraire un peu de vapeur d'eau de l'air.
  15. Je ne sais pas si je devrais te le dire, mais un déshumidificateur, ce n'est rien d'autre qu'une clim où il n'y a pas d'évacuation d'air chaud. Toi qui est allergique à la clim, tu vas le regarder d'un autre œil. 😄 Le principe c'est qu'on refroidit l'air sous son Td pour forcer l'eau à condenser, et ensuite on lui remet tout de suite la chaleur qu'on en a extrait. C'est la seule manière d'extraire la vapeur d'eau de l'air en grande quantité. C'est d'ailleurs pour ça que la clim permet aussi de déshumidifier, à la différence qu'on envoie l'air chaud à l'extérieur. Avec le déshumidificateur, on pourrait penser que l'air sort à la même température qu'il entre, mais en fait il sort plus chaud car il a récupéré toute la chaleur latente de condensation (en plus de l'effet joule lié à l'électricité utilisée, mais c'est secondaire). Pour cette raison le cas d'usage d'un déshumidificateur pour une pièce à vivre est limité : s'il fait chaud et humide, ça assèche mais réchauffe encore plus, donc le ressenti n'est guère amélioré. Et s'il fait froid et humide, souvent le simple chauffage, sans extraire de vapeur d'eau (à Td constant donc) suffit à abaisser l'HR. Il y a effectivement un petit créneau utile dans les masses d'air de température intermédiaire mais très humides où la température est assez basse pour se permettre de chauffer sans apporter d'inconfort, mais que le chauffage seul ne suffit pas à baisser l'HR suffisamment. Et ce cas de figure se rencontre effectivement le plus souvent en automne, dans les climats à influence maritime. Vidéo longue et intéressante pour geeks curieux sur le sujet 😄 : https://www.youtube.com/watch?v=j_QfX0SYCE8
  16. Oui, si on prend le nombre de jours de neige au sol, ou les occurrences de chutes de neige, 2010 se distingue encore plus clairement. Notez que c'est le nombre de jour avec au moins 1 cm, pas exactement la même chose que le champ "neige au sol" dans les relevés :
  17. J'ai regardé les données, effectivement peu de zones sans neige au sol cet hiver-là. Avec toujours les réserves d'usage sur les données d'enneigement parcellaires, qui obligent à utiliser les données pratiquement sans filtre, voici la carte de la neige au sol cumulée sur l'hiver (qui combine donc à la fois la hauteur et la durée de l'enneigement), en filtrant les stations à plus de 500 m d'altitude qui auraient des valeurs bien plus hautes. Il y a quand même une partie de la Corse qui est restée sans neige, et côté continent, si les Alpes Maritimes ont eu de la neige au sol jusqu'au littoral, en revanche ça ne semble pas avoir été le cas côté Provence. On a effectivement aussi quelques stations sur la frange la plus littorale du Golfe de Gascogne. Je pense que les quelques valeurs à zéro en Normandie sont fausses, peut-être aussi sur le nord Bretagne. Sur la base des 30 stations de plaine d'un panel national (proche de celui de l'ITN), avec des séries assez complètes, l'hiver 2010 fut clairement le plus enneigé de cette série et du XXIème siècle (pour le moment ? probablement définitivement sauf effondrement de l'AMOC 😬) : Aussi j'ai pris le temps de faire les cartes de sévérité cumulée des vagues de froid, de la même manière que pour les vagues de chaleur en été. Ça permet de bien voir la répartition spatiale des épisodes, qui peut rendre le bilan local assez différent du national. Voici les cartes par saison de 2002 à 2013 : Aussi, cela fait pas mal relativiser les bilans moyens trimestriels qui cachent beaucoup de subtilités. Typiquement, un hiver doux en moyenne peut l'être autant par présence de périodes très douces que par absence de périodes vraiment froides. Et inversement un hiver froid en moyenne peut l'être autant par la présence d'épisodes froid que l'absence prolongée de douceur. Un bel exemple, c'est le duo 2006 / 2007 que tout oppose vu de loin. Mais finalement l'hiver 2006, ce qui fait son bilan c'est l'absence totale de périodes douces, car il n'a connu aucun épisode froid notable. Il n'y a eu aucune vague de froid nationale cet hiver là, et même localement le cumul de sévérité n'est nulle pat très haut. Son successeur à l'inverse, a eu beaucoup de douceur, mais n'a pas oublié de laisser passer quelques séquences froides, qui localement rendent le cumul de séverité plus haut que l'hiver précédent, notamment dans la région bordelaise. Et avec l'épisode neigeux de janvier de l'Aquitaine au NE, je suis persuadé que nombre d'hivernophiles de ces régions payeraient cher pour revoir un tel hiver, finalement bien plus intéressant en terme de froid et neige que la quasi totalité des hivers récents.
  18. Pour compléter les illustrations des orages d'hier, je me suis déplacé au sud de Toulouse pour profiter de l'orage venant de Tarbes dans une phase un peu plus jeune. Il avait quand même passé la maturité, avec un arcus commençant à se détacher, mais encore quelques impacts visibles (un très grand classique du secteur) : On peut noter en effet de grosses lames d'eau dans la région entre hier soir et cette nuit, et parfois sur de courts laps de temps. Sous cet orage en particulier, la station de Blajan a relevé 41.8 mm en 30 minutes.
  19. En effet si on regarde les températures sur un mois glissant, la situation actuelle est inédite, on dépasse largement les excès de 2020 qui étaient déjà hors norme. Par le passé la présence quasi permanente de glace empêchait toute excursion significative et durable au delà du zéro, mais désormais ce n'est plus le cas en fin d'été :
  20. Je pense que c'est tout à fait ça, en France il y a clairement un gradient est-ouest du réchauffement des étés, la vitesse étant d'autant plus rapide que l'influence océanique s'éloigne. Et il me semble aussi que ça se réchauffe plus vite en altitude, à confirmer. Cela dit la différence n'est pas si forte, sur le graphique MétéoSuisse, je trouve +3°C de 1980 à 2025, soit une rythme d'environ 0.67°C / décennie pour la Suisse, contre de mon côté pour la France un rythme à +0.51°C / décennie. A noter que le LOESS sur 30 ans de MétéoSuisse me semble un peu plus lisse que mon LOESS sur 30 ans, le réglage doit être un peu différent sachant qu'il y a un certain nombre de paramètres sur lesquels on peut jouer : de mon côté j'utilise l'implémentation de la libraire "stats" de R documentée ici : https://stat.ethz.ch/R-manual/R-devel/library/stats/html/loess.html, avec un paramètre "degree" à 1 (régression linéaire locale, donc) et "span" égal à '30 ans / nombre d'années de la série' pour ce que j'appelle "LOESS sur 30 ans", par exemple. C'est un peu limite d'extrapoler trop loin sur la base de seules observations comme @cassouman40 le rappelait plus haut, mais disons que l'exercice peut-être intéressant, en l'interprétant plutôt comme une illustration du rythme de réchauffement actuel, plutôt qu'une prévision en tant que telle. Et il se trouve que j'avais fait l'exercice ici : En gros en 2050, on arriverait à une probabilité de 10% qu'un été donné dépasse 2003. Et si on regarde les probabilités cumulées d'ici là, on aurait 1 chance sur 3 de revoir 2003 d'ici 2040, et 2 chances sur 3 d'ici 2050.
  21. Et encore même pour les Tx, les 35.7°C de Socoa hier sont quand même la 4ème plus haute valeur en septembre. En dehors du sud Aquitaine je suis d'accord que les valeurs sont plus banales, et qu'un 30°C occasionnel dans le SO à cette saison est quelque chose qui se retrouve assez fréquemment même dans le passé. Pour les Tn on verra ce qui tiendra ce soir, pour le Pays Basque, ce ne sera a priori pas le cas, sinon on aurait fini tout en haut du classement. Par contre si on prend les températures relevés à 8h à Socoa, le 26.8°C de ce matin a déjà été dépassé 3 fois (mais uniquement sur des années récentes), avec jusqu'à 29.1°C le matin du 14 septembre 2020. A Toulouse le maintien sans faille de l'autan (jamais moins de 20 km/h moyen) nous assure effectivement une Tn tropicale à 20.4°C qui devrait en toute logique tenir malgré le risque d'orages (probablement moribonds d'ailleurs en raison du vent). Ce serait donc la 27ème occurrence sur la saison qui nous assure donc au moins une 3ème place unique devant 2023 (26 jours donc) et pour l'instant derrière 2022 (34 jours) et 2003 (31 jours). Concernant l'autan, c'est un peu un grand retour après une absence plutôt marquée cet été, il a soufflé à 21 km/h de moyenne hier ce qui est la plus haute valeur depuis 2 mai. Idem pour les rafales avec du 60 km/h ce matin, ce qui n'avait pas été vu là aussi depuis début mai.
  22. Partant aussi ! Pour l'instant les dates proposées me conviennent.
  23. Arkus

    Glaciers alpins

    Un peu plus au nord que les Alpes ce n'est guère mieux. En Norvège, la station de ski d'été sur glacier de Folgefonna avait fait faillite en novembre dernier. Certains doux rêveurs envisageaient une réouverture cet été : https://snowbrains.com/folgefonna-glacier-ski-resort-in-norway-saved-after-bankruptcy-set-to-reopen-for-summer-2025/ https://snowbrains.com/norwegian-summer-only-ski-resort-folgefonna-delays-opening-to-june/ Las, rien de cela n'a eu lieu mais en plus l'été étant passé par là, la zone a subit une véritable débâcle, plusieurs poteaux du téléski, plantés dans le glacier, sont désormais à terre, et un lac s'est creusé à l’emplacement de l'arrivée des pistes. https://www.nrk.no/vestland/skiheis-pa-folgefonna-sommarskisenter-har-kollapsa_-_-dette-er-berre-starten-1.17553163 Bon, je pense que l'humanité se remettra de la fin du ski d'été
  24. Voici ce que ça donne en rajoutant un LOESS sur 30 ans, en moyenne nationale, sur l'année à gauche et l'été à droite. Le LOESS sur 30 ans fait effectivement ressortir les périodes bien connues où les résidus du LOESS sur 60 ans ont tendance à être un peu corrélés : dominante chaude vers fin 40 / début 50, froide autour des années 70, chaude à nouveau vers fin 90, froide autour de 2010 et actuellement plutôt chaude mais forcément en bordure la confiance est moins bonne dans la tendance. A noter que j'ai représenté l'écart-type des valeurs autour de la tendance, et non pas l'intervalle de confiance. Pour ce qui est des précipitations, voici ce que ça donne, idem annuel à gauche, été à droite, d'abord pour le nord (j'ai pris plutôt une limite à 46°N qui donne deux parties plus équilibrées : c'est à partir des mêmes stations que le panel de l'ITN, dont 16 au nord, 14 au sud avec ce découpage). Je trouve plus difficile de détourer des périodes précises comme avec les températures. Sur l'année on voit une hausse progressive sur la deuxième moitié XXème siècle avant stabilisation. Pour l'été c'est assez stable sur toute la période, mais les 20 dernières années sont notablement plus variables que les 30 années précédentes. A noter que pour les précipitations je n'ai démarré les séries qu'en 1945 car la méthode d'agrégation spatiale utilisée ne permet pas d'assurer l'homogénéité pour ce paramètre aussi bien que pour les températures, lorsque la disponibilité des mesures est réduite. Pour la moitié sud, la tendance diffère légèrement de la moitié nord avec une baisse légère depuis environ 1980, sur l'année comme en été. Et en été elle s'accompagne en plus d'une baisse de la variabilité principalement par le haut : les étés humides ont été en nette baisse depuis une trentaine d'années.
  25. 3 sigmas en 2025 ça nous ferait une anomalie 1921-1980 à +4.7°C, soit 0.5°C au dessus de 2003. Heureusement 3 sigmas reste quelque chose de très improbable. Pour atteindre juste le niveau absolu de 2003, en 2025 il aurait fallu avoir 2.3 sigmas au dessus de la tendance, on commence à rentrer dans des probabilités pas si minuscules ... A l'époque, 2003 était effectivement 3.7 sigmas au-dessus de la tendance, véritable ovni, et comme on le voit, de loin sans équivalent sur la série. La proba donnée pour une loi normale de 3.7 sigmas est ridiculement basse, mais je pense que quand on arrive sur ce genre d'événement, la loi normale n'est plus vraiment représentative car la queue de distribution est probablement gonflée par les rétroactions positives dans ce type d'été (chaleur <=> sécheresse des sols), tout comme on a à l'inverse des rétroactions positives vers les extrêmes froids en hiver (froid <=> neige au sol). Oui il y a un peu d'asymétrie sur la distribution, mais même si c'était purement gaussien ça reste raisonnable de ne pas avoir de valeur à -2 sigmas sur une centaine de tirages. Merci pour ton passage sur le forum ! Désolé si la figure n'était pas super claire, en fait les points noirs représentent toutes les anomalies trimestrielles glissantes centrées sur l'été, ou dit autrement tous les trimestres dont au moins la moitié se trouve en été. Les points rouges, eux, représentent les anomalies des seuls trimestres qui correspondent pile avec l'été. Représenté autrement, les trimestres glissants correspondent à tous les points des courbes dans le rectangle noir de la figure qui suit, alors que les points rouges correspondent seulement aux points sur la ligne verticale rouge : A l'origine, l'idée de regarder toutes les périodes glissantes était surtout pour le classement des extrêmes car ça m'avait toujours perturbé que ce classement soit influencé par le découpage arbitraire du calendrier. On peut par exemple avoir des périodes de fortes anomalies qui échappent aux classements car elles tombent à cheval entre deux saisons. On a un peu le cas ici avec 1931 et 1980 dont les anomalies calendaires du printemps et été, ou été et automne, respectivement, ne rendent pas vraiment justice au creux froid atteint sur un trimestre glissant. C'est encore plus flagrant sur les anomalies annuelles, ou par exemple les années glissantes à cheval sur 1947-1948, et surtout 2006-2007, restées longtemps record, passent complètement à la trappe avec les anomalies par année calendaire : Je comprends qu'on puisse se poser la question de la pertinence de cette approche, en incluant des données hors de l'été, pour le calcul de la courbe de tendance sur la saison estivale. Mais finalement, cela revient implicitement à changer la pondération en fonction du jour de l'année, où au lieu d'avoir une fonction "créneau" à 1 sur tous les jours de l'été, et 0 en dehors, on a à la place une fonction "triangle" qui démarre mi-printemps, est maximale mi-été, et retombe à 0 mi-automne. De ce fait on élargit la fenêtre, tout en pondérant plus fort le centre de l'été. Le résultat est probablement un peu plus robuste, même si pour avoir testé, ça change assez peu quand même. Mais même sur les graphiques, visuellement ça donne une impression de tendance plus cohérente, avec cette sorte de tour de passe-passe qui agrandit artificiellement la taille de l'échantillon.
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