Arkus

Alors oublie mon dernier message, je viens de réaliser entre temps qu'il y a du nouveau sur le Pic du Midi chez MF : les données sont désormais en open data ! 🥳 Je ne m'en étais pas rendu compte car ça a été fait via une nouvelle station dans la base dénommée "PIC DU MIDI - OBSERVATOIRE" avec l'ID 65059001. L'existante jusque là avait la dénomination "Pic du Midi" et l'ID 65059403. Et l'historique est pour l'instant complet depuis 1950 ! A voir si des données sont ajoutées plus tard dans les fichiers d'avant 1950, il me semble que l'ouverture de la station est encore antérieure. Chez Météociel les tableaux mensuels sont dispos depuis début 2024, j'imagine que le reste va suivre. Cela ne devrait pas tarder également chez Infoclimat. Merci pour l'ouverture du topic car je n'aurais pas remarqué toute de suite je pense. C'est vraiment une excellente nouvelle 🙂 Étonné que @Thundik81 n'ai pas prévenu 😛

Les données de la station MF ne sont pas en open data, en revanche j'ai remarqué que les données temps réel (dernières 24h) étaient disponibles sur le site Keraunos : https://www.keraunos.org/temps-reel/stations-meteo-france-en-direct-temps-reel-tableaux-classement-temperature-pluie-instabilite-vent-rafales/65/65059001

L'ironie du truc : on a eu des journées bien ensoleillées où l'air était particulièrement humide, et là il pleut maintenant que l'air est bien sec ! 😄 Du coup effectivement il n'y a pas grand chose qui atteint le sol, les cumuls sont dérisoires malgré les échos radar, en revanche l'évaporation fait bien baisser la température. On est déjà retombés au niveau de la Tn de ce matin à Blagnac, et à Francazal, elle est effacée, même si ça reste au dessus de 20°C. 21°C à 15h on n'aurait pas osé imaginer ça il y a une semaine !

C'est en échelle logarithmique 🙂

C'est clairement un événement majeur de la climatologie des régions méditerranéennes. J'en parlais sur les topics climato, mais en gros on peut considérer que les stations du littoral du Languedoc et Roussillon viennent de vivre leur vague de chaleur la plus sévère depuis le début des relevés. Dans l'intérieur, c'est plus difficile d'avoir des relevés suffisants, mais en prenant St-Martin-de-Londres pour l'intérieur de l'Hérault, il semble que l'on soit juste derrière les plus gros épisodes août 2003 et juillet 2006. Sauf qu'on est bien plus tôt dans l'année, avec donc des écarts à la moyenne inédits sur la durée de l'épisode. Si on regarde les stats d'humidex, c'est encore plus criant : à Montpellier l'anomalie sur un mois glissant pulvérise toute la climato passée, tous mois confondus : Très parlant aussi en regardant les moyennes mensuelles glissantes de toutes les années, avec un belle allure de sortie de route pour 2025 : On a le même type de graphique à Ajaccio, avec les SST particulièrement hautes, sur 1 mois, mais également, et peut-être de manière encore plus spectaculaire sur 7 jours ou le record absolu est largement dépassé malgré la précocité de l'épisode : Un exemple de plus de la vulnérabilité du bassin méditerranéen à l'évolution climatique, car ce genre d'épisode devient vraiment récurrent d'année en année à travers tout le bassin : Grèce, Italie, Maghreb, Espagne, et chez nous bien sûr. Le réchauffement est presque aussi rapide que dans les zones continentales, mais avec l'effet de l'humidité en plus.

Pas mal de variables dans l'équation, avec les raisons que tu cites : Même si on est désormais tout proches d'une disparition totale des glaciers et de l'enneigement estival, le retrait est amorcé depuis déjà longtemps. Les prélèvement agricoles en plaine de Garonne et d'Ariège sont importants, et ont dû nettement augmenter pendant la deuxième moitié du XXème siècle. Les barrages dans les Pyrénées qui ont été construits tout le long du XXème siècle, même si je ne suis pas sûr que ça joue tant que ça sur le niveau estival dans la mesure où le remplissage se fait essentiellement au printemps. A noter que si le but premier est la production hydroélectrique, il sont aussi utilisés partiellement pour le soutien d'étiage depuis le début des années 1990. Bien sur la hausse de l'ETP avec les températures, qui jouent en été surtout à partir des années 80-90

C'est 13 jours du 13 au 25 août 2023. Suivi des 12 jours d'août 2003 et juillet 2006. Et ensuite c'est, justement 8 jours en août 2018, série que l'on pourrait égaler grâce à la nuit dernière. Par ailleurs, sachant qu'on avait déjà eu 4 jours plus tôt en juin, le total de la saison est à 12 jours, ce qui est largement un record au 6 juillet (max précédent de 9 jours en 2003). Même si on s'arrêtait là, ce serait déjà honorable pour une saison entière, c'est un niveau qui n'avait jamais été atteint avant 1992.

Entrée en étiage de la Garonne toulousaine avec le premier franchissement du seuil des 50 m3/s cette nuit. C'est la 5ème date la plus précoce sur 115 ans de mesure avec un record au 15 juin en 2006. C'était arrivé le 2 juillet en 2003, et le 3 juillet en 2022. Le tout pour une médiane 1991-2020 au 25 juillet, qui est bien avancée par rapport au début de la série où c'était facilement un mois plus tard : Il faut dire que le temps chaud et sec de juin a grandement accéléré les choses, on partait d'un niveau dans la norme en mai grâce aux épisodes orageux, qui a dégringolé depuis. Bien évidemment l'enneigement déficitaire dans les Pyrénées a nettement aidé cette tendance :

On accroche finalement une 8ème nuit tropicale d'affilée ici avec 20.8°C de Tn à Blagnac et 21.1°C à Francazal. A valider ce soir quand même car il y a quelques scénarios Arome qui font plonger sous les 20°C avant 20h. Nuit qui est restée douce à la faveur d'un vent d'ouest modéré qui s'est maintenu tout du long, mais le changement de masse d'air est sensible avec cet air plus sec, le ressenti est clairement moins chaud. Et on arrive quand même à faire descendre la température à l'intérieur, je suis repassé sous les 26°C pour la première fois depuis un paquet de jours (max de l'épisode 28.7°C).

Effectivement, on n'aura pas rajouté de 17ème jour, mais de toutes façons ça jouait déjà les prolongations car les deux derniers ne sont pas loin au-dessus du seuil. En durée, on est donc en 3-5ème place ex-æquo avec août 2003 et août 2018. La sévérité reste en 5ème place. Graphique à bulles à jour, comme toujours la taille des bulles correspond à la sévérité, et les bulles sont empilées par sévérité croissante. A noter que l'étiquette du mois correspond au jour du pic d'intensité, juillet ici, même si la majeure partie de l'épisode était en juin. Comme ça s'entasse un peu à droite, autre présentation par durée, et par jour de l'année, où l'on voit bien que cette vague de chaleur domine tout ce qu'il y a eu jusque là avant mi-juillet :

L'advection sèche arrive sur Toulouse, mais de manière curieuse la limite stationne sur l'agglo ce qui fait qu'on a un gradient très marqué de Td entre Blagnac qui est descendue à 7.4°C et Francazal qui est encore à plus de 18°C ! Il me semble avoir rarement vu un tel écart entre les stations. Au passage 7.4°C de Td à Blagnac, en données horaires il faut remonter au 22 mai pour trouver plus bas.

Comme pressenti il y a quelques jours, avec les données actualisées aujourd'hui, Perpignan connaît actuellement sa vague de chaleur la plus sévère depuis le début des relevés, détrônant celle d'août 2018. Je m'y attendais moins, mais c'est le cas aussi à Nîmes, même si c'est à nuancer car par le passé il y a pu avoir plusieurs épisodes interrompus seulement par une brève pause, dont le cumul est supérieur à l'actuel. D'ailleurs plus à l'est sur la côte d'Azur, ou en Corse, les rafraîchissement ayant été moins marqués, on trouve des épisodes individuellement bien plus longs et sévères.

Journée bien plus ensoleillée que les précédentes, du coup constat sans appel, on est grimpés jusqu'à 33.7°C avec un humidex qui a frôlé les 40. Côté Tn c'est toujours invariablement doux, avec 20.9°C ce matin. Mine de rien on est à 6 Tn >= 20°C consécutives, la seule séquence plus longue plus tôt est en 2022 avec 7 jours du 15 au 21 juin 2022. Celle de demain matin me semble très probable, ensuite si on arrive à tenir dimanche, la séquence actuelle deviendrait alors elle aussi un record de précocité. A part ça, quelqu'un sait qui a pissé dans le pluvio de Blagnac hier à 23h36 ? On a fait +20% sur le cumul du mois glissant ! 😁

Aujourd'hui c'est basé sur 1981-2010 oui. Effectivement les seuils actuels ne pouvaient pas exister avant 2010, donc s'il y avait un classement avant il était forcément sur une période plus ancienne. J'avoue que je ne m'en souviens pas. En tout cas juillet 2013 fait partie de la liste même avec les seuils 1981-2010. Concernant les périodes temporairement sous le seuil, il peut y avoir jusqu'à 2 jours consécutifs entre 22.4°C et 23.4°C. S'il y a critère de nombre total maximal de jours (non consécutifs) sur cette plage de valeurs au sein d'un épisode, je ne le connais pas.

Je confirme, en durée dans l'ordre on a : 23 jours, juillet 1983 21 jours, juillet 2006 16 jours, août 2003 16 jours, août 2018 L'actuelle est donc en 5ème place avec 15 jours, mais vu les prévisions, on pourrait bien étendre à 17 jours et passer en 3ème place. Derrière il y a juillet 1947, juin 1976, juillet 2022 et août 2022 chacune avec 14 jours. Il se trouve qu'en sévérité, l'actuelle se place pour le moment également en 5ème derrière août 2003, juillet 2006, août 2018 et juillet 1947. Je pense que ça ne va plus beaucoup bouger, petite chance de passer devant juillet 1947, mais ça va être compliqué. Dans tous les cas, une vague de chaleur majeure, même sans tenir compte de la date précoce. En réalité, elle serait plutôt parmi les plus résilientes à une hausse des seuils, car il y a une tolérance à avoir des périodes temporairement sous le seuil sans interrompre un épisode. Or elle n'a même pas eu besoin d'utiliser ce joker : aujourd'hui, pour la deuxième fois de l'épisode, on a un balayage de l'air chaud sur une bonne partie de la France sans même redescendre sous le seuil de vague de chaleur. Il reste donc pas mal de marge, que d'autres n'auraient pas. Cela dit, je ne pense pas qu'une mise à jour des seuils soit prévue, ni souhaitable.

Effectivement il y a de jolis trous sur la carte, j'ai creusé un peu la question : Pour le cas de l'Aisne spécifiquement, un fichier temporaire manquant de mon côté, en corrigeant je récupère 5 stations sur le département Pour le reste, cela vient sans doute du critère de 99% de données disponibles que j'impose pour le calcul des moyennes 91-20. Je vois que MF publie des fiches clims pour un certain nombre de stations sur lesquelles mon critère n'est pas validé. Peut-être y a-t-il un algo pour compenser les données manquantes côté MF, dans le calcul des normes ? A l'inverse j'ai vu quelques stations pour lesquelles j'ai une moyenne, mais MF ne publie pas de norme, sans doute en raison de la qualité de site ou homogénéité de la série insuffisante. Mais ce n'est pas simple d'appliquer ce filtre car ces métadonnées ne sont pas partagées en open data ou exploitables automatiquement à ma connaissance. A la fin sur la France entière j'ai : 747 stations avec une moyenne 91-20 1817 stations avec données complètes sur juin 2025 573 stations dans l'intersection des deux ensembles (corollaire : il y a 174 stations qui avaient une série complète ou quasi pendant au moins 30 ans, qui ont fermé depuis 2020 où n'ont pas été pleinement opérationnelles le mois dernier).

Oui sympa cette petite bruine, ambiance Pays Basque ! En partant de chez moi ça mouillait franchement, ensuite plus grand chose, je soupçonne un effet orographique de Pech David 😁

Non seulement, mais en plus le Mont Aigoual se paie le luxe, avec +5.0°C par rapport à la moyenne 91-20, d'avoir l'anomalie la plus haute des ~500 stations MF de France pour lesquelles assez de données sont présentes pour calculer une stat fiable. Voici la carte finale des anomalies du mois de juin : J'en profite aussi pour partager la carte de toutes les stations qui connu leur mois de juin le plus chaud cette année, indiquées par les ronds épais en superposition aux moyennes du mois. On voit qu'il y a clairement 3 groupes : Côtes de la Manche Plaines du Cente-Ouest à l'IDF Côtes méditerranéennes Et pour aller plus loin, l'écart par rapport au record, on monte jusqu'à +1.8°C dans l'Aude :

Gare à l'advection océanique ce soir, plus puissante qu'hier : Orthez a basculé entre 19 et 20h avec une pointe de Td à 26.6°C et humidex à 49.1

C’est du même niveau que l’orage dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 2022, formé pile sur Toulouse, et qui avait tué le potentiel record de pluvio mensuelle 😆 Bien cette baisse de Td actu, parce que l’humidex commençait a pas mal monter, jusqu'à 43 ! A voir donc où nous mènera la Tx du jour.

La signature de l’advection océanique qui a chassé cette merveilleuse brise de sud qui sauve nos nuits 😀 D’ailleurs le stratus est à nos portes.

Sur ce mois de juin, c'est Perpignan qui la plus grosse anomalie (normalisée) du panel national, et c'est une complète sortie de route dans la climatologie de la station. On est sur la plus grosse anomalie mensuelle en été, et quasiment tous mois confondus. Enfin quand on dit sortie de route c'est par rapport au passé, pas par rapport à la tendance long terme malheureusement. Par ailleurs la vague de chaleur est pour le moment la 2ème plus sévère de la climatologie de la station, derrière août 2018 (une des rares stations où cet épisode fait référence d'ailleurs). Mais vu les prévisions elle a de grandes chances de passer en première place. @MidiPy tu fais fort, tu ne serais pas un chat noir pour les vagues de chaleur ? 😄

Le mois de juin se classe largement comme le deuxième plus chaud au niveau national, avec +3.3°C d'anomalie (91-20), contre +3.5°C en 2003 et +2.6°C en 2023 :

On est donc sur la 11ème plus chaude journée de l'ITN (8 en août 2003, et 2 en juillet 2019). Le corollaire direct, c'est que cette vague de chaleur dont le bilan de la partie en juin est définitif, fait le combo de la première place sur tous les critères sur ce mois : la plus longue, la plus intense (journée la plus chaude), et la plus sévère (cumul de l'intensité sur la durée). Un événement sans précédent aussi tôt dans l'été dans la climatologie nationale. D'ailleurs sur l'ensemble de l'été avec ce bilan provisoire elle se classe actuellement à la 9ème place en sévérité, sur 50 épisodes.

Et un joli combo avec Castelnaudary ! Sinon belle dégringolade du Td à Blagnac avec 7.2°C à 19h24 (sûrement moins en données 6 minutes vu la volatilité du creux), j'avoue que je ne l'avais pas vu venir celui-là, et il est bienvenu, sachant qu'on naviguait à plus de 19°C ce matin. Mais je comprends mieux le ressenti ce soir qui ne me semblait pas "si horrible", genre chaleur plus lyophilisante que suffocante, je suis sûr que vous voyez 😆 En tout cas on sent bien qu'on a passé un nouveau braquet, désormais la végétation est en dessèchement à grande vitesse. L'herbe courte commence à croustiller par endroits ...