Cers

Bonsoir Gugo et merci pour ton intervention. J'ai quelques interrogations sur ce paragraphe, peux-tu apporter quelques précisions ? Pour le terme en gras, d'après MF, la fiabilité des prévisions saisonnières (pour la température en tout cas) est plus grande en hiver qu'en été. Comment le changement climatique "fausse" un indice comme la QBO sur un hiver ? Je ne comprends pas.

Bien entendu. Il n'empêche qu'on peut se questionner un minimum sur ce cas. La largeur du phénomène ne permet pas de lever le doute. Y a t-il véritablement eu une connection avec la surface ? On visualise à priori une lente et brève rotation, un phénomène tourbillonnaire de déstructurant rapidement, mais a t-on une nette aspiration et de forts updrafts ? Le tourbillon existait-il déjà avant le début de la vidéo ? A t-il parcouru une certaine distance ? La forêt n'est pas vraiment propice à la tornadogenèse. A t-on des éléments permettant de classifier la supposée tornade EF0 ? Je montre une photo d'un phénomène tourbillonnaire analogue que j'avais filmé en août 2005 sur la forêt de Haye, dont je n'ai jamais parlé :

Permets-moi d'avoir un doute ici. C'est sympa à voir mais quoiqu'il en soit, c'est peu impressionnant ; le tourbillon est faible, peu structuré et de très courte durée.

J'avais déjà vu ce genre de petit phénomène il y a fort longtemps au-dessus de la forêt de Haye. Je sais pas si on peut réellement parler de tornade, il n'y a pas forcément connection avec le sol. On visualise en tout cas une saturation de parcelles d'air au-dessus de surfaces humides sous la base nuageuse principale, à priori imprimées transitoirement d'un mouvement de rotation à axe vertical.

C'est vrai que la météo sur une grande partie de la semaine n'est pas très excitante, mais comme dit hier çà pourrait à mon avis évoluer, au-moins transitoirement, de façon intéressante le weekend prochain. A l'échelle synoptique en début de semaine, pour rappeler simplement le contexte général, on relève un anticyclone en bonne forme centré entre l'Islande et les îles britanniques, une vaste goutte froide centrée sur la Pologne qui s'éternise quelque peu, une goutte froide peu dynamique progressant vers la Péninsule Ibérique en se comblant lentement et enfin une anomalie de basse tropopause sur l'ouest du bassin atlantique-nord. La France va se retrouver en quelque sorte au carrefour de plusieurs influences, dans une situation assez molle comme le souligne Tao, globalement ni trop sèche/humide ou chaude, avec une masse d'air se réchauffant au fil des jours sans excès et s'instabilisant un peu en seconde partie de semaine. Demain lundi, un risque d'averses concernera encore les régions de l'extrême nord et du nord-est où les profils verticaux s'annoncent légèrement instables l'après-midi. Localement, un coup de tonnerre est envisageable en Alsace-Lorraine. Une averse sera aussi possible vers les Alpes près de la frontière italienne ou en Corse. Le sondage prévu ci-après est typique d'une convection de masse d'air froid, à l'origine de nuages cumuliformes parfois porteurs d'averses ordinaires en ordre dispersé dans un environnement non cisaillé en profondeur : faible MUCAPE, LI proches de 0 ou -1, niveaux d'équilibre thermique relativement bas (sommets des nuages inférieurs à ~ 6-8 km). Ce qui permet ici la faible déstabilisation de la masse d'air en journée est la présence d'humidité résiduelle en basses couches et le réchauffement diurne, même faible. L'air n'est pas excessivement froid en altitude (environ -16 °C à 500 hPa) et le lapse rate peu favorable à l'étage moyen (pas loin de 6 K/km). Mardi, on rencontrera des conditions sèches, très ensoleillées sur la moitié sud, en dépit peut-être d'un faible risque d'averse isolée par évolution diurne sur le relief Pyrénéen et l'extrême sud-est de la France. Mercredi, le contexte deviendra favorable à une convection plus profonde sur l'Espagne et les Pyrénées, sous l'influence d'une anomalie d'altitude (goutte froide évoquée plus haut). Un risque d'averses gagnerait ensuite davantage le sud de la France jeudi et vendredi : augmentation de la theta-e et de la CAPE (cf. ci-dessous à Toulouse par exemple) et champs cycloniques en altitude mais contexte peu dynamique. L'incertitude grandit le weekend et à plus longue échéance, mais une dégradation plus franche est possible dès la toute fin de semaine, comme un front précédé de quelques orages. La prévision du CEPMMT suggère bien l'approche possible d'un thalweg par l'ouest, susceptible d'évoluer éventuellement en goutte froide sur l'Europe la semaine suivante. Notez les écart-types cependant. Dans leur sortie 00 Z, GFS, ICON et GEM modélisent un type d'évolution comparable à moyen terme désormais. C'est parfois le grand écart entre les membres de la prévision d'ensemble ou les déterministes cependant, voyez par exemple la comparaison ICON/JMA à J7 : La situation à grande échelle pourrait-elle par la suite évoluer à nouveau vers un régime de blocage ? Topic suivant ...

La prévisibilité reste mauvaise à moyen et long terme. L'évolution à l'échelle synoptique est de plus en plus incertaine après jeudi. Lundi et mardi, sous l'influence faible des bas géopotentiels en Europe centrale, il demeurera à priori une légère instabilité sur les régions du nord et du nord-est de la France, à l'origine d'une convection peu profonde à localement profonde et par conséquent de possibles rares averses par évolution diurne. Globalement, les températures sur le pays ne seraient pas très éloignées des normales. Il ferait plus chaud sur le sud-ouest, plus frais dans le nord-est. Les jours suivants, l'incertitude ne fait que croître. A l'approche d'une goutte froide située mardi à l'ouest du Portugal, le risque d'averses ou d'orages mal organisés pourrait augmenter sur les Pyrénées, puis éventuellement jeudi/vendredi sur une partie du sud de la France, le Massif central ou les Alpes. L'instabilité serait par contre limitée en France (lapse rate faible faible < 6-7 K/km à l'étage moyen, MUCAPE souvent inférieure à 0.5-1 kJ/kg) et le contexte peu dynamique (à rapprocher d'une situation de marais barométrique). Un potentiel convectif encore moindre est tout à fait envisageable (exemple : ICON). En fait, l'instabilité pourrait concerner surtout l'Espagne de mercredi à jeudi. Il est difficile de savoir comment le champ de géopotentiel va vraiment évoluer en altitude sur la France à partir de jeudi, si quelques noyaux cycloniques pourraient ou non favoriser localement le soulèvement. Fait assez intéressant, au-dessus de l'Atlantique, plus à l'ouest, l'évolution d'une autre anomalie froide est indeterminée et conditionnera en partie la situation météo de vendredi à dimanche chez nous. Dans la dernière prévision d'ensemble IFS, on dégage deux principaux clusters même si dans l'ensemble çà n'est pas aussi tranché : - le premier avec la formation puis la progression d'un thalweg plutôt profond en direction de la France le weekend, l'anticyclone faiblissant alors de jeudi à samedi (c'est aussi le scénario déterministe IFS) ; - le second avec des hauts géopotentiels sur les îles britanniques se maintenant plus longtemps, la goutte froide allant s'isoler quelque part vers les Açores (c'est par exemple le scénario GFS). La première situation plus dynamique permet d'envisager une dégradation le weekend par l'ouest, tandis que la seconde favoriserait grosso modo un temps plus sec, bien qu'un peu d'instabilité soit également possible par endroits. A longue échéance, il n'y a pas vraiment de circulation atmosphérique privilégiée à grande échelle et aucune tendance fiable ne peut être dégagée. Voici deux météogrammes ECMWF, ceux de Nancy et Toulouse respectivement. Dans le nord-est, le géopotentiel à 500 hPa remonte en début de semaine (régression de l'anomalie froide en Europe), la dispersion est élevée le weekend prochain. Le risque de précipitation s'amenuise mardi/mercredi puis un temps plus sec est au-moins temporairement prévu. Les signaux de pluies évidents de samedi à lundi laissent envisager une possible dégradation. On note que la température tend à remonter dans le courant de la semaine. A Toulouse, les températures progressent graduellement jusque mercredi où elles atteignent des niveaux proches de 15 °C à 850 hPa. Des signaux de pluie apparaissent en milieu de semaine (=> possible instabilité liée à la goutte froide espagnole), associés à une baisse plus ou moins sensible mais temporaire de la température. On retrouve bien les signes d'une éventuelle dégradation du temps le weekend. L'écart-type devient cependant important. Pour le géopotentiel, on note même que les scénarios déterministes s'écartent d'un tube de scénarios privilégiant un champ de géopotentiel plus haut (tube en bleu foncé). Plus que la valeur du géopotentiel en tant que tel, la courbure des isohypses importe également néanmoins. Il est clair dans tous les cas que la situation est à clarifier.

La cut-off low reste positionné en Europe centrale encore quelques jours (ci-dessous, prévision GEFS pour mardi). La prévision d'ensemble permet d'envisager une amélioration en seconde partie de semaine prochaine. Dans un écoulement de secteur nord, les températures toutefois resteraient relativement faibles : anomalie de T850 < 0 en Europe du Nord et de l'Est. Le risque de précipitation diminuerait globalement, avec une probabilité toutefois encore proche de 30-50 % vers l'est du pays le weekend suivant.

Je ne vois pas d'information relative à la météo sur cette carte.

A moyen terme, plutôt en deuxième partie de semaine prochaine, les conditions pourraient s'améliorer plus franchement côté ciel avec le comblement lent de cette goutte froide, mais il y pas mal d'incertitudes encore et il va falloir se montrer patient. Le thermomètre lui, aurait du mal à décoller.

Ari, la moindre des choses est de mentionner la station. Evite de mettre comme çà des données dont on ne sait pas d'où elles proviennent.

Le cut-off low est pile sur l'Europe centrale, l'air est très froid en altitude au-dessus de la Pologne, jusqu'à -22 °C environ à 500 hPa. A l'imagerie, on met en évidence des échos quasi-stationnaires vers l'ouest du pays et la signature d'une occlusion. L'instabilité va un peu augmenter en journée par évolution diurne, mais restera limitée. Le sondage ci-dessous montre par exemple une MUCAPE de 0.4 kJ/kg, une MLCAPE très faible de 0.1 kJ/kg et un LR proche de 7 K/km à l'étage moyen. La diminution de theta-e avec l'altitude traduit bien une instabilité verticale. Le contexte s'annonce en fait propice au développement d'une convection de masse d'air froid, avec des EL assez bas, inférieurs à 8 km d'altitude. L'absence de cisaillement vertical de vent prononcé suggère le développement de structures monocellulaires à faible durée de vie, à déplacement lent. Des averses pourront se produire, avec un risque de quantités d'eaux localement importantes. https://meteo.imgw.pl/dyn/#group=radar&param=cappi&loc=52.22779941887071,21.005859375000004,6

Sondage de Legionowo ce jeudi :

On sent qu'il pourrait y avoir de l'orage demain, avec cette MLCAPE hors du commun et ces EL qui font rêver.

Il y a eu un orage l'après-midi à Katowice, suivi d'une grosse averse ! Température 13 °C.

Pas mal de gens dans les rues à Varsovie, c'est quoi comme nuages sur la photo ?

Peut-être qu'il a juste neigé sur le toit du bâtiment.

Combien de mm tombés déjà ? Ari, t'aurais pas la valeur exacte ?

Bruno, on tourne en rond. Tu as des variations à différentes échelles temporelles, et le réchauffement climatique peut tout à fait être considéré comme une variation lente du climat. La variabilité climatique comprend la variabilité interne, les forçages externes d'origine naturelle et les forçages anthropiques. J'ai bien saisi que tu voulais faire ressortir le signal du RC et masquer la variabilité naturelle, tandis que je cherche à isoler la variabilité interne. Par contre, l'approche que tu proposes me parait peu convaincante voire contre-productive. Enfin, çà commence personnellement à me lasser de bouffer du RC à toutes les sauces. Que l'été X ou Y soit dans le rang des plus chauds depuis 1900 à vrai dire je m'en fiche un peu et çà ne devient plus une surprise. La prise de conscience du changement climatique est de plus en plus grande, ce sont des actes qu'il faut aujourd'hui. Dans les années 2050, on dira encore "cet été est parmi les plus chauds enregistrés depuis 1947".

Pourquoi un oxymore ? La notion de climat récent est relative, mais si on parle de climats passés, récents ou futurs c'est bien car il y a des variations climatiques. Le réchauffement climatique en cours modifie la distribution de probabilité des températures donc il n'est pas étonnant de battre plus souvent des records de chaleur et d'observer une fréquence plus élevée des anomalies chaudes. Sur treize étés plus chauds que 2021 depuis 1947, il y en a onze depuis 1991 et neuf depuis 2001 ! Regarder sur plusieurs périodes différentes, çà peut être complémentaire.

Ari, il pourrait y avoir quelques éclaircies quand même, voire quelques coups de tonnerre d'après Meteoblue. Les nuits s'annoncent plus claires la semaine prochaine, de quoi observer peut-être les étoiles. On remarquera la bonne fiabilité des prévisions, en raison de cette goutte froide. Le soleil va revenir à coup sûr début septembre.

Une bonne averse de pluie à Elblag en fin de journée.

Sur le scénario ICON 12 z à J+5 pour exemple, on voit bien les éléments météorologiques acteurs à l'échelle synoptique en début de semaine, et dont l'évolution devient ensuite incertaine : - l'anticyclone entre Islande et Iles britanniques ; - la goutte froide sur l'Europe centrale encore influente en début de semaine ; - un cut-off low à l'ouest de la péninsule ibérique ; - des bas géopotentiels au sud de la mer du Labrador ; - une petite anomalie subtropicale de surface sur le bassin atlantique. Ces systèmes évoluent de façon liée. Certes, la prévision d'ensemble permet d'envisager un temps plus instable/humide sur une moitié sud de la France, l'anticyclone pouvant maintenir en revanche des conditions plus sèches et stables en allant vers le nord et le nord-ouest. A préciser largement.

Si j'avais à choisir, je m'orienterais plutôt vers la Vantage PRO 2, en particulier car le dispositif de mesure du vent peu être désolidarisé de l'ISS et la précision des capteurs est correcte.

A noter que l'humidité relative est de 69 % à Zakopane au relevé de 14 h.

J'ajouterais que c'est (sauf erreur) le 12ème le plus chaud depuis 1991 et le 10ème le plus chaud depuis 2001, ce qui replace thermiquement l'été 2021 dans notre climat hélàs réchauffé (à peu près au centre de la distribution et dans la moyenne). En bref, un été pluvieux, peu ensoleillé et du point de vue thermique conforme en moyenne au climat récent (le déficit de -0.8 °C sur la période du 22 juin à aujourd'hui étant compensé par le fort excédent de +2.6 °C jusqu'au 21 juin).