calou34

Propagation rétrograde des cellules gardoises très rapide vers le pic st Loup, la convection a explosé, nombreuses amorces et rafales de NE A voir ce que cela peut donner.

Salut Yo, Comme son acronyme l’indique, ARW à pour objet d’orienter la plate forme WRF vers des prévisions, ou simulations régionales relativement expérimentales grâce à une gamme de schémas physiques élaboré. NMM est davantage destiné à la prévision opérationnelle, et propose des configurations types ouvertes à un plus large panel d’utilisateurs. Hors configuration standard, tout à chacun a le loisir de moduler les options physiques disponibles, le nesting, l’assimilation, etc.....selon ses ressources. Je laisse volontairement de côté le formalisme mathématique commun aux deux noyaux, ce n’est pas le sujet d’endormir tout le monde non plus. Mais quoiqu’il en soit, notre bonheur sera toujours intact et entretenu par les incertitudes inhérentes aux approximations des modèles, aux conditions initiales et aux spécificités méditerranéennes qui nous en réservent toujours de bonnes (comme de mauvaises). J’ai par exemple été surpris du déluge tropical de 13h essuyé aujourd’hui à Baillargues. Rien de tel que le feeling, le vécu local et l’indispensable touche de numérique pour faire une prévision. D’ailleurs, je serais bien preneur d’une petite analyse illustrée à l’occasion, car pas le temps de regarder les modèles ce soir, le live n’incite pas l’étude si ce n’est la prévi immédiate. Et merci à toi Yo de proposer ces analyses et points de vue devenus bien trop rares sur notre topic. Dingue de ce que prennent les toulousains ce soir ...

Salut, Il faut savoir raison garder avec une plate forme WRF dont on ignore les options et modules dynamiques et physiques activés. Meteociel offre la possibilité avec les mêmes conditions initiales (GFS) une comparaison édifiante entre les 2 noyaux implémentés (NMM pour Non Hydrostatique Meso scale model) et ARW (Advanced Research WRF). Ici la version ARW 8 km en résolution horizontale, mêmes pas de cumuls que celui que tu as présenté. Il faut également garder à l’esprit le caractère déterministe du modèle père et le resituer dans sa prévision d’ensemble pour juger des conditions imposées aux modèles à aire limitée. Autant considérer un déroulement climatologique saisonnier qui voit la probabilité d’orages et de potentiel pluvieux croissant selon un axe corbières Cévennes, les plaines languedociennes étant éligibles ce soir à quelques scénarios intéressants mais peu probables. Enfin ce soir, difficile de compter sur la chaleur et le soleil pour ce début de semaine, les 35° localement pressentis devraient être remis à plus tard

En regardant les pas de temps disponibles du txt de la VP2, outre l’intensité extrême > à 500mm/h, il sera tombé 33.2mm/20mn entre 10h30 et 10h50, 56.2mm/40mn, 69.4mm en 1h pour un cumul de 81.6mm . A noter que la grêle s’est longtemps mêlée à la pluie, et que les plus fortes rafales sont survenues après la bascule à l’W lors d’une rotation brève au secteur SE (61.2km/h).

C’est reparti ici, on est à 76mm en 1h30. La vendemia de Valflaunès tombe à l'eau...

Effectivement, même si ça se calme un peu, il pleut toujours ici. Un peu plus de 70mm en moins d'une heure, importants ruissellements.

Les relevés horaires vont être intéressants, la VP2 dépasse 50mm en une 1/2h ici, rafale max de 61.2 km/h. Quelques coupures d’électricité, pas mal de grêle au moment des plus fortes intensités avec 500.8mm/h Pluie forte toujours en cours.

Intensités de fou, pointe à 500mm/h à 10h31, foudre et grêle

Il y a une rétroaction assez évidente dans le golfe du Lion, à priori pas spécialement frontogénétique (elle n’apparait pas sur les simulations QG), mais l’advection de chaleur sur le niveau 850 hPa suggère un effet diabatique fort sur la vorticité et la vélocité verticale. Il n’y a qu’à voir les termes d’advection différentielle de tourbillon entre les niveaux 500 hPa (positive) et 300 hPa (négative), typique d’un violent dégagement de chaleur latente liée à une convergence forcée en basses couches. Tendance cyclonique forte en basses couches, anticyclonique en altitude. Ça sent le MCS.

GFS qui continue à nous faire peur et créé des tensions inutiles, et IFS qui affiche une remarquable stabilité dans sa solution déterministe. D’ailleurs, est-ce un hasard, l’européen s’est encore amélioré dans sa résolution verticale. Il est passé à 137 niveaux depuis juin! Ceci explique peut-être en partie cela. Au NCEP, GFS est à 64 niveaux, et les coupes budgétaires risquent bien d'entraver les projets de développements..... Au passage, la semaine dernière, je vous montrais le déferlement cyclonique des ondes dont les contours s’inclinaient dans la direction NW-SE. Le cycle de vie des ondes baroclines est inverse cette fois-ci, déferlement anticyclonique, axes orientés SW-NE. La rétroaction sur le régime atlantique plus basse fréquence (NAO) a été mise en évidence par Cassou notamment, le 1er cycle se produisant au nord du jet initie la NAO-, tandis que celui qui va nous concerner tend à initier la NAO+. C’est en accord avec l’indice observé et prévu par l’ENSM. http://www.infoclimat.fr/espace_stockage/11124/nao.jpg Après, il y a deux caractéristiques de l’écoulement qui ne vous auront pas échappé, la vitesse. Puis une autre, l’intensité des RR modélisées. La décomposition de l’onde décrit une partie courte de forte amplitude qui lui confère beaucoup (trop) de mobilité. Tous les champs dynamiques explosent à son passage, notamment le talweg thermique, la partie divergente du flux visible à 300 hPa (et bien sur les précipitations). Ligne de grains ? MCS ? Du stationnaire paraît peu probable dans ces conditions. Sinon, je voulais attribuer à Jaz le jeu de mots le plus improbable du topic: Ça change de Mesoscale (Convective System)....(ok je sors)

Peu de temps ce soir, juste pour constater un bon run du CEP (après celui de l'américain). La problématique vient de la séparation de l’écoulement en 2 échelles, haute fréquence avec l’incertitude que porte l’onde barocline dans sa déformation (qui finirait par déferler anticycloniquement contrairement à la précédente). Ça c’est pour la partie rapide. La partie basse fréquence (environ > à 10 jours) c’est le maintien d’une anomalie haute sur le nord de l’Europe, on est plus dans la dimension d’une onde de Rossby stationnaire limite blocage. Elle modifie la période des ondes plus courtes sur l’Atlantique qui finissent par perdre de l’énergie. Il va falloir passer par les systèmes de prévision d'ensemble et s'armer de patience

Oui, je prends les Cévennes en tant qu’obstacle étendu et large. Une vitesse de flux et un nombre de Froude faible entravent le franchissement et le contournement. Le ressaut peut se propager vers le haut et vers l’amont, je crois qu’on peut le vérifier avec la théorie linéaire si la vitesse du flux est < à la vitesse de groupe des ondes excitées. C’est hypothétique, limite non linéaire à l’échelle considérée, mais si le ressaut parvient à initier la convection, le temps d’advection des cellules vers l’aval est suffisamment long pour qu’une plage froide forme un bord d’attaque qui se propagerait à son tour vers l’amont. J’ai eu du mal à trouver un schéma pour rendre le concept plus intuitif (tiré de Eddy Yates)

Le temps de faire les derniers travaux au jardin au sec, plus un coup d’œil à the VP2 (puisse-t-elle bombarder des ce soir). En fait, je parlais du nombre de Rossby, pas des ondes du même nom. Tu vas me révisais les fondamentaux de Malardel toi On le définit par R0=U/fL (U la vitesse, f c’est Coriolis, L l’extension horizontale de l’écoulement). On veut estimer l’importance de la rotation sur l’écoulement, en comparant l’ordre de grandeur de l’accélération horizontale des particules de fluide avec l’ordre de grandeur de la force de Coriolis. Si R0<1, (typiquement aux latitudes extra tropicales, U=10^6m et f=10^¨4s-1), on est proche de l’équilibre géostrophique (la grande échelle). Si R0>1, les effets agéostrophiques interviennent, plus il est grand plus on a affaire à des écoulements non linéaires. R0 à l'échelle de ce soir en LR, c'est du non linéaire, mais avec ajustement si on considère toute la lg de la chaîne cévenole. Le flux de NE en surface que tu évoques pourrait s'apparenter à un jet de vent de barrière (déviation vers l'W du flux incident par Coriolis), mais c'est vraiment limite tout de même vu l'échelle considérée. Si quelqu'un veut calculer

A propos du flux incident en basses couches qu'évoquait Christophe tout à l'heure (que je salue au passage et qui me file la chair de poule quand il parle de l’axe pic st Loup Quissac Ardèche ), il y a plusieurs paramètres de contrôle pour miser sur la convection en amont du relief. On peut attribuer à la barrière cévenole, en tant qu’obstacle au flux incident, un nombre adimensionnel h=NH/U (N fréquence de Brunt Vaïsala ou stabilité statique, H la hauteur du relief, U le profil de vitesse). Si on table (en gros) sur du 800 à 1200m pour H et N légèrement négative (la CAPE diminuerait fortement en allant de la mer aux Cévennes), on obtient h grand devant l’unité soit un régime de contournement (resp. régime de franchissement) de l’obstacle favorable à un blocage amont du flux vers la plaine. On pourrait aussi calculer le nombre de Rossby pour mesurer le paramètre de Coriolis et déterminer son influence, mais on doit être limite en ordre de grandeur (encore que!). Une telle situation de contournement si elle advenait participerait à la génération d’un ressaut hydraulique en amont du relief (piémont vers plaines) avec propagations d’ondes vers le haut et consommation d’énergie potentielle. (désolé pour l'illustration du ressaut, mais si cette image peut aider les plus jeunes à se représenter ce que c'est ) Par retroaction, la formation de plages froides et de courant de densité pourrait amener la convergence de surface et les ascendances convectives encore plus en direction des plaines littorales. Mais alea jacta est, et que la mayonnaise prenne

Allez, vigilance orange pour 30 et 34, on se rassure un peu La prévision parfaite n’existe pas, c’est ce qui rend la discipline captivante. Pour les pessimistes du matin qui ont lorgné WRF, les conditions aux limites des WRF sont issues de GFS, et si GFS dans sa version déterministe (le 00Z en l’occurrence) ajuste sa dynamique moins favorablement, ces nouvelles conditions initiales affecteront la sensibilité sur un domaine de calcul limité. Pour ceux que cela intéresse, il y a une vision bidimensionnelle pratique sur wetter3 pour estimer le mouvement et la production de vorticité barocline. Le TP est un bon traceur de la dynamique, c’est une quantité scalaire représentée ici sur la surface isentrope 320k. Comme l’entropie est conservée dans le mouvement hors phénomènes diabatiques, on a un invariant lagrangien (on suit la particule dans son mouvement) intéressant à interpréter en dynamique des fluides. Wetter3 nous fournit en plus le niveau de pression de la 320K comme repère vertical de la température potentielle (anomalies froides ou chaudes) ainsi que le vent. Gaétan, rectifie si je raconte trop d’âneries Donc GFS minimise quelque peu l’anomalie froide et le TP, les WRF s’ajustent. Préférons alors la fenêtre intégrée 3DVAR du centrometeo pour bénéficier en quelque sorte d’une "prévision correction" grâce à l’assimilation de données disponibles plus récentes. Les prévisions d’ensemble de RR d’IFS et d’arpege (PEARP) ne sont pas actualisées sur HYMEX, les précédentes (12 et 18 UTC) continuaient d’envoyer du plus que correct le long du piémont cévenol. J'imagine que les mises à jour disponibles chez MF sont du même accabit.

Le moment crucial approche, le moment ou la grande échelle voit notre onde barocline en déferlement sur le golfe de Gascogne céder son énergie à l’écoulement moyen, et la petite échelle influencer la grande perturbativement dans l’environnement complexe du golfe du Lion et des ses reliefs avoisinants. Elle est là notre "méso dep" obsédante, hors cadre quasi géostrophique dans un premier temps, car l’échelle résolue est celle des anomalies de vorticité potentielle de bas niveau induite par la descente du relief ibérique, par la séparation ou la déviation de l’écoulement par les Cévennes, les Alpes ou les Pyrénées, et l’émission de sources diabatiques par les RR et l’influence maritime. Cette première phase est non linéaire, et connue depuis la campagne MAP qui s’est intéressée aux cyclogénèses alpines en 1999. On peut en transposer une partie du formalisme vers nos régions. Une seconde phase apparait dans la nuit de samedi à dimanche, plus linéaire et mieux connue, l’interaction barocline entre notre perturbation de pression et de vorticité de bas niveau et l’anomalie d’altitude. Mais dans quelle mesure ? Bonne ou mauvaise surprise ? UKMO est toujours très bon pour le Gard, le CEP demeure globalement dans la même lignée.

Mince Gaet, l’étudiant à l’ENM c’est toi ! Que cela ne m’empêche pas de vous remercier toi et Philippe, je prends également beaucoup de plaisir à vous lire Je ne prendrai pas le risque de te répondre avec certitude, donc pour faire simple, je m’en tiendrais à la théorie linéaire et au gradient de vorticité potentielle pour décrire les ondes de rossby, et à l’approximation géostrophique pour filtrer les ondes de gravité. Je passe la main à qui veut pour évoquer les modes de gravité pour être plus complet A l’heure qu’il est, IFS réagit encore bien et mieux que GFS, le réservoir de CAPE en mer y est plus important et il décrit mieux les ondes courtes, de gravité cette fois, susceptibles de moduler la convection. UKMO est très bien aussi, on attend plus que GFS pour exciter tout le monde. A noter qu’il ne faudrait pas que la forme horizontale de l’onde continue de perdre en isotropie et y laisse trop d’énergie cinétique, sous peine de basculer dans une solution à la GFS. Heureusement, sa prévision d'ensemble tient encore le choc

IFS persiste et signe entre samedi et dimanche, le NCEP (GFS) a plus de mal. Depuis le début, l’européen voit la partie lente et équilibrée de l’écoulement s’ajuster en déferlement cyclonique en abordant le continent. GFS a suivi depuis hier, mais la dissipation de l’énergie cinétique est plus rapide et influence moins nos régions. Je ne reviens pas sur les moyens de détection de déferlements des ondes synoptiques en haute troposphère (sur cette carte les isohypses à 300 hPa et vitesse du vent), simplement on observera l'inclinaisons des axes des isohypses (ici NW-SE) pour caractériser le CWB (cyclonic wave breaking) opposé au AWB (anticyclonic wave breaking aux axes orientés SO-NE), ni sur les causes possibles de telles excitations ondulatoires et leurs influences sur les régimes de temps nord atlantique (un CWB c’est un flux de moment négatif et un déplacement du jet vers l’équateur et à terme la possible mise en place de la NAO-). Climatologiquement, c’est assez inhabituel et courant cette année de voir un tel cycle de vie des ondes baroclines sur l’E Atlantique, c’est plutôt dans l’W du bassin atlantique là où la baroclinie est la plus forte que se produit ce type de déferlement quand les ondes atteignent une grande amplitude. Tout cela pour conclure que les versions déterministes d’IFS s’enchainent bien jusqu’à présent, que la densité de probabilité de sa prévision d’ensemble s’oriente vers de bonnes choses en LR. En somme, des raisons de rester optimiste, seulement on est sur une échelle de temps qui ne nous permet pas encore de crier victoire.

J’ai filmé cette cascade à fleur de route. D’autres encore plus impressionnantes dévalaient le long de la route dans la descente vers Pompignan, mais quand tu remontes depuis la Taillade vers le causse. Sinon c’est reparti aujourd’hui, j’hésite à y faire un tour mais des cellules apparaissent plus au sud, je vais attendre sagement leur venue .

Tiens, c’est en descendant du sommet du causse vers Claret que je tai croisé (je venais de lire ton message dans le suivi, je savais que je ne croiserais pas beaucoup de monde dans ces conditions de circulation ). Pour l’ambiance, j’ai pris ces 2 photos juste avant ton passage au sommet (smartphone), probablement au même endroit de la photo 2. http://www.infoclimat.fr/espace_stockage/11124/dsc0035.jpg http://www.infoclimat.fr/espace_stockage/11124/dsc0034.jpg C’est vrai que ce type d’orage procure des sensations particulières, la foudre est totalement noyée dans la masse d'eau qui déferle littéralement sur le sol, et quand tu arrives à la distinguer, c’est qu’elle frappe à quelques mètres.

Oui, on avait quand même des raisons de ne pas désespérer. Ici le coup de vent compense un niveau foudre un peu décevant à mon gout malgré des impacts proches. Intensité instantanée max 132.4mm/h.

Rafales tournantes et frayeur avec les pins qui se sont mis à plier dans tous les sens. La VP2 a relevé 77.2 km/h.

Il me semble que nous nous sommes croisés il y a 1/4 d'h, tu remontais de Claret vers Pompignan non? De mon côté, je viens de faire la route du Causse entre Valflaunès et Pompignan, je confirme, limite praticable par endroit.

C’est évident et utile de rappeler que des épisodes mémorables peuvent se produire hors des échelles résolues à trop grande échelle. J’en veux pour preuve le 12Z du NCEP (GFS) assez déprimant en RR, mais une simulation plus haute résolution appliquée (conzorsio laMMa) montre la variabilité et les écarts des champs précipitants. Ne pas perdre de vue qu’un run déterministe, c’est une solution "terriblement" dépendante des conditions initiales. Mieux vaut encore se fier à l’espace des trajectoires d’une prévision probabiliste qui situe ce soir encore le 12Z (GFS) sous la moyenne des courbes de RR. Pourvu que ça dure..

IFS 12Z envoie du lourd, aussi bien en mode déterministe qu’en terme d’ensembles perturbés. L’EPS (00Z) monte en puissance de jours en jours, et le 12Z déterministe se place pratiquement au niveau du quantile max du 00Z. C’est juste un message un peu plus optimiste histoire de ne pas trop se laisser "balader" par les solutions très nuancées de GFS . Demain sera un autre jour, sortez du blues GFS , c’est un grand classique au NCEP de souffler le chaud et le froid