dann17 Posté(e) 30 mars 2020 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 30 mars 2020 (modifié) Il y a 1 heure, Gaël13 a dit : pour Viedma, la variabilité thermique estivale est quand même très forte pour que ce climat soit considéré comme méditerranéen, on passe régulièrement de tx passant de 20.0°C à 35.0°C, et de tn allant de 6.0°C à 20.0°C .. Salut Gaël, Je comprends tout à fait ton point de vue. Il est vrai en effet que, sur les bords septentrionaux de la mer Méditerranée, les sautes de températures sont beaucoup plus modérées et rares. Cela dit, comme tu le sais bien évidemment, le climat méditerranéen n'est pas uniquement celui qu'on retrouve en Europe du Sud. En effet, il existe d'autre régions du monde comme vers Melbourne, Adélaïde, ou même Perth (de l'autre côté), ou encore dans les environs du Cap (Afrique du Sud), ou même vers Santiago du Chili qui possèdent un climat méditerranéen. Or dans ces régions (notamment en Australie), en été, les sautes thermiques sont manifestes. Pourtant, il ne viendrait à l'esprit de personne (ou presque) d'ôter le caractère méditerranéen du climat de ces régions. C'est donc la même chose pour Viedma. Comme nous le disions plus tôt, c'est une caractéristique de l'hémisphère sud dont il faut tenir compte, et qu'on devrait accepter. Il y a 1 heure, Gaël13 a dit : De plus la période la plus "pluvieuse"reste la saison chaude. Je parlerai plutôt d'un climat tempérée à la limite du semi-aride, de façade est. Là encore, je tiens à émettre des réserves : d'ailleurs, tu as toi-même mis des guillemets à « pluvieuse », puisque tu te rends compte également que de dire que l'été à Viedma serait passablement « pluvieux » est un peu tiré par les cheveux. En effet, je ne crois pas qu'il faille nécessairement que le mois le plus sec reçoive 3 fois moins d'eau que le mois le plus pluvieux pour déterminer la « méditerranéité », comme le préconisent certains. Non, de nombreux climats méditerranéens ne respectent pas ce critère (arbitraire). La végétation ne s'y trompe d'ailleurs pas. Ce qu'il faut, c'est que l'été soit écologiquement sec. Or, à Viedma, avec 102 mm de pluies durant les trois mois d'été, étalés en seulement 15 j, on est là pleinement dans les valeurs méditerranéennes classiques du Midi français notamment. Ensuite, si la lame d'eau totale tombant en hiver est certes un peu plus faible (86 mm) qu'en été, il n'en demeure pas moins que ces 86 mm tombent en 21 jours, avec un ensoleillement bien plus faible et une HR bien plus élevée et une fraîcheur manifeste. Bref, l'hiver est humide, et l'été est bien sec, chaud et ensoleillé. Ce qui correspond tout à fait aux attentes de la végétation méditerranéenne. Il y a 1 heure, Gaël13 a dit : Mais bon peu importe la nomination d'un tel climat, on est dans tout les cas très éloigné de ce que l'on retrouve en méditerranée. Finalement, pas tant que ça. Je ne pense pas qu'il faille focaliser à ce point sur quelques sautes de températures, simplement un peu plus exacerbées qu'ailleurs, pour exclure ce climat du climat méditerranéen. Tu as raison de mentionner ces différences par rapport à ce qu'on connaît en Europe. Mais je pense qu'il faut voir que ces petites différences ne constituent pas un obstacle si grand qu'on pourrait le croire. Non ? Modifié 30 mars 2020 par dann17 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Gaël13 Posté(e) 31 mars 2020 Saint-Alban-Leysse - 311 m (Est Chambéry) -(73) et ponctuellement sur Palette-Le-Tholonet -158 m (Aix sud-est) (13) et Mazamet(81) - (ville : 266 m) Partager Posté(e) 31 mars 2020 (modifié) Potentiellement oui je pense que des essences méditerranéennes pourraient facilement s'y accommoder et s'y développer, du moins celles les moins gourmandes en eaux, et adaptées aux substrats .. mais cette différence sur la saison estivale est quand même bien marquée. D'ailleurs quelle est la fréquence des Tx < 18.0°C pendant la saison estivale ? Modifié 31 mars 2020 par Gaël13 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
nicolass Posté(e) 31 mars 2020 Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE Partager Posté(e) 31 mars 2020 il y a 55 minutes, Gaël13 a dit : Potentiellement oui je pense que des essences méditerranéennes pourraient facilement s'y accommoder et s'y développer, du moins celles les moins gourmandes en eaux, et adapté aux substrat .. mais cette différence sur la saison estivale est quand même bien marquée. D'ailleurs quel est la fréquence des Tx < 18.0°C pendant la saison estivale ? Salut Les 10e centiles pour DJF sont 21.6/23.3/21.6 °C, ce qui signifie qu'en moyenne : 3 Tx de décembre sont inférieures à 21.6 °C 3 Tx de janvier sont inférieures à 23.3 °C 3 Tx de février sont inférieures à 21.6 °C Pour comparer, à Nice, on a 22.0/25.1/25.6 sur JJA, à Nîmes 23.6/26.8/26.8 et à Montpellier 23.0/25.8/25.9 °C. Il y a donc beaucoup plus de Tx fraîches à Viedma qu'autour du bassin méd français, mais pour autant, les Tx < 18 °C doivent y être rares, moins d'une occurence par mois d'été. 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 31 mars 2020 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 31 mars 2020 (modifié) Le 31/03/2020 à 07:34, Gaël13 a dit : D'ailleurs quelle est la fréquence des Tx < 18.0°C pendant la saison estivale ? Le 31/03/2020 à 08:35, nicolass a dit : les Tx < 18 °C doivent y être rares, moins d'une occurence par mois d'été. Oui, les Tx < 18° C sont même très rares en été à Viedma. En décembre, la Txn moyenne est de 18,5 °C. L'occurrence de Tn < 18°C en décembre est de moins de 1 fois tous les deux ans. En janvier, la Txn moyenne est de 21,0 °C. L'occurrence de Tn < 18°C en décembre est de 1 fois tous les 20 ans, autrement dit quasiment jamais. En février, la Txn moyenne est de 19,1 °C. L'occurrence de Tn < 18°C en janvier est de 1 fois tous les 4 ans. Par ailleurs, l'écrasante majorité des Tx < 18°C ont lieu début décembre et fin février. Modifié 1 avril 2020 par dann17 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 1 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 1 avril 2020 (modifié) #625. Neuquén. L'agglomération de Neuquén compte 290 000h, et cette ville est la capitale de la province argentine du même nom. Bariloche est à 355kms, Viedma 485kms, Santa Rosa 430kms, Conception (Chili) 495kms, Comodoro 760kms et Buenos Aires 970kms. Nous sommes à la confluence des rios Limay et Neuquén, qui donnent naissance au Rio Negro. Nous sommes dans un relief de plaines et de plateaux ('mesetas') typique de la Patagonie. Les Andes se dressent 220 kms à l'ouest. La station étudiée est sur l'aéroport, à 6kms du centre ville. Les zones irriguées le long des fleuves tranchent nettement avec la steppe qui domine la région, et elles induisent un micro climat sur l'aéroport que j'ai parfois observé en Asie centrale (Turpan notamment): un pic brutal d'hygrométrie au début des soirées d'été, associé à une chute rapide de la t° (souvent la t° remonte plus tard en soirée avec le réveil de brises). Le 01/04/2020 à 18:21, dann17 a dit : Etant donnée la semi-aridité (d'ailleurs marquée), je ne qualifierais tout de même pas ce climat de « méditerranéen ». L'indice hydrique vaut : - Ihe = -31,0 => la sécheresse écologique estivale est évidemment bien présente. - IhA = -60,5 => on est ici en présence d'un climat semi-aride, tout près du climat aride (IhA < -65). L'indice de subtropicalité vaut E = 9051 : ça n'est pas subtropical, mais on n'en est pas loin. La Tm est > 14°C pendant près de 6 mois et demi => étés longs. Bref, puisque, mis à part l'indice hydrique, tous les critères méditerranéens sont respectés, je parlerais d'un climat semi-aride subméditerranéen semi-continental, tout près du climat aride semi-continental à été long. C'est une variante semi-aride de climat méditerranéen, qui rappelle celui de certains plateaux espagnols comme à Salamanque: fortes amplitudes thermiques diurnes, pics de RR en automne et au printemps, étés pas complètement secs avec des orages plus ou moins secs. Seul l'hiver se démarque un peu ici, il est plus sec qu'à Salamanque, en raison de l'effet de foehn à grande échelle que subit la circulation d'ouest. On retrouvera d'ailleurs en toutes saison des épisodes de foehn marqués, malgré l'éloignement des Andes, moins spectaculaires que le Zonda à Mendoza mais plus durables. Le régime des précipitation est ici le compromis entre le régime subtropical de Mendoza (RR corrélées à la Tm, max en été), et le régime océanique / méditerranéen de Bariloche (max de RR en hiver): ici les RR estivales et hivernales sont très rabotées, et il en ressort ces pics aux intersaisons. L'hygrométrie est souvent basse, seule la saison de fin d'automne / début d'hiver connait des types de temps humides avec des phénomènes fréquents de brumes et nuages bas tenaces. Les vents dominants sont canalisés par les vallées du Limay (sud ouest) et du Rio Negro (ESE). Le flux d'ouest, foehné, domine souvent, et surtout en été avec à la clé une hygrométrie basse et une sécheresse écologique sensible. La plupart des exemples de saison proviennent de l'année écoulée (2019 - début 2020). Voici l'hiver, et dans les grandes lignes c'est similaire à celui de Viedma ou Santa Rosa: le beau temps est fréquent, avec de bonnes amplitudes thermiques et du gel fréquent mais peu intense, et le mauvais temps jamais très durable. Les coups de foehn andins sont repérables par les pictos 'sable' ou 'tempête de sable' . Les températures commencent à devenir plus variables en aout, où les premiers coups de chaleur sont possibles (une pointe à 25°c sur cet exemple, et les 30°c peuvent être dépassés). BONUS: juin 2011, un mois dominé par les cendres du volcan chilien Puyehue-Cordón Caulle, distant de 385 kms au sud ouest. Les cendres volcaniques (temps présent 'VA' sur les METARs, Volcanic Ash) sont symbolisées par le picto 'fumée' , notez la visi moyenne tombée à 3kms ou moins les 12 et 13/06/2011. On trouve également un bon exemple de coup de froid hivernal sec avec de fortes gelées les 25 et 26/06, ce froid se caractérise toujours par une forte amplitude thermique diurne. Imagerie satellitaire du 13/06/2011. J'ai souvent retrouvé des observations de cendres volcanique donnant de faibles visibilités en élaborant les fiches précédentes: à Viedma, Santa Rosa et même jusqu'à Cordoba. Le printemps est la saison la plus venté, un trait typique des climats continentaux. Les coups de foehn sont fréquents, avec de la poussière (mais pas toujours) et parfois des tn hautes si le vent ne lâche pas prise la nuit. Encore de belles variations de t°, comme les climats Argentins savent en faire, notez notamment les tx particulièrement basses les 10/09, 14/10 et 10/11. Ou le coup de chaleur éphémère du 19/11, avec presque 27°c d'amplitude. Voici l'été 2019-2020. J'ai eu du mal à trouver un bon exemple, même ceux les plus proches des moyennes avaient toujours quelque chose qui n'allait pas (généralement aucune grosse chaleur). J'ai donc pris cet exemple malgré ses défauts, à commencer par un mois de janvier trop chaud pour être vraiment représentatif. Au moins on a un bon aperçu des conditions caniculaires qui peuvent sévir ici. Cet exemple manque aussi d'eau, mais de toute façon c'est une saison sèche. On retrouve ce que l'on avait commencé à voir en novembre: des tn parfois basses, sous les 10°c, et des amplitudes thermiques qui dépassent 25°c en certaines occasions lors de gros réchauffements. Parfois un vent de nord est apporte quelques journées à l'humidité plus inconfortable, l'air tropical arrive rarement jusqu'ici mais j'ai constaté quelques épisodes avec des Td largement supérieurs à 20°c - jusqu'à 24°c ou 25°c -, notamment début 2016. Enfin voici un exemple d'automne. Celui ci commence par un dernier coup de chaleur spectaculaire: c'est la seule occurrence de tx > 40°c de ma période d'étude en mars, et en plus avec une amplitude diurne de 30°c ! On retrouve ça et là encore d'autre amplitudes remarquables, mais également à partir de la fin mars des jours plus gris et brumeux avec une persistance d'humidité de basse couche, un type de temps qui survient surtout entre avril et juin et qui coïncide avec la période où les vents sont les moins forts. BONUS: avril 2014, marqué par de fortes pluies, très inhabituelles (les "pires depuis 40ans"), et des inondations: Voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Modifié 13 avril 2020 par mottoth 3 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 1 avril 2020 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 1 avril 2020 il y a 19 minutes, mottoth a dit : #625. Neuquén. C'est une variante semi-aride de climat méditerranéen, qui rappelle celui de certains plateaux espagnols comme à Salamanque: fortes amplitudes thermiques diurnes, pics de RR en automne et au printemps, étés pas complètement secs avec des orages plus ou moins secs. Seul l'hiver se démarque un peu ici, il est plus sec qu'à Salamanque, en raison de l'effet de foehn à grande échelle que subit la circulation d'ouest. On retrouvera d'ailleurs en toutes saison des épisodes de foehn marqués, malgré l'éloignement des Andes, moins spectaculaires que le Zonda à Mendoza mais plus durables. Le régime des précipitation est ici le compromis entre le régime subtropical de Mendoza (RR corrélées à la Tm, max en été), et le régime océanique / méditerranéen de Bariloche (max de RR en hiver): ici les RR estivales et hivernales sont très rabotées, et il en ressort ces pics aux intersaisons. L'hygrométrie est souvent basse, seule la saison de fin d'automne / début d'hiver connait des types de temps humides avec des phénomènes fréquents de brumes et nuages bas tenaces. Les vents dominants sont canalisés par les vallées du Limay (sud ouest) et du Rio Negro (ESE). Le flux d'ouest, foehné, domine souvent, et surtout en été avec à la clé une hygrométrie basse et une sécheresse écologique sensible. Etant donnée la semi-aridité (d'ailleurs marquée), je ne qualifierais tout de même pas ce climat de « méditerranéen ». L'indice hydrique vaut : - Ihe = -31,0 => la sécheresse écologique estivale est évidemment bien présente. - IhA = -60,5 => on est ici en présence d'un climat semi-aride, tout près du climat aride (IhA < -65). L'indice de subtropicalité vaut E = 9051 : ça n'est pas subtropical, mais on n'en est pas loin. La Tm est > 14°C pendant près de 6 mois et demi => étés longs. Bref, puisque, mis à part l'indice hydrique, tous les critères méditerranéens sont respectés, je parlerais d'un climat semi-aride subméditerranéen semi-continental, tout près du climat aride semi-continental à été long. Il y a 2 heures, mottoth a dit : Imagerie satellitaire du 13/06/2011. J'ai souvent retrouvé des observations de cendres volcanique donnant de faibles visibilités en élaborant les fiches précédentes: à Viedma, Santa Rosa et même jusqu'à Cordoba. Un petit calcul (à l'aide de l'ombre portée) permet d'estimer la hauteur du panache sortant du volcan à environ 11 à 12 km d'altitude. Très belle image ! Merci ! 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 3 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 3 avril 2020 (modifié) #626. El Calafate. On fait un gros bond vers le sud pour terminer cette série Argentine: El Calafate est une ville de 20 000h dans le sud de la Patagonie. Punta Arenas est à 310kms, Comodoro 605kms, Bariloche 1020kms, Neuquén 1300kms et Buenos Aires 2045kms. La station étudiée est sur l'aéroport, 16kms à l'est de la ville. Nous sommes au bord du lac Argentino, d'un bleu magnifique caractéristique des eaux glaciaires. El Calafate est dédiée presque exclusivement au tourisme, c'est la porte d'entrée du parc National Los Glaciares, qui abrite notamment le Perito Moreno. La barrière montagneuse des Andes donne en effet de nombreux glaciers qui se jettent dans le Lago Argentino ou qui descendent très bas dans les fjords coté Chilien. Le fameux Perito Moreno: Le 03/04/2020 à 20:04, dann17 a dit : On a affaire ici à un climat très atypique. Voici l'indice hydrique : Ihe = -6,2 => l'été est écologiquement sec. Il est en effet rare de voir une sécheresse écologique avec des températures aussi fraîches. IhA = -41,8 ! Cela signifie que le climat est xérique marqué, et même tout près du climat semi-aride. Avec une Tm (arithmétique) de 13,1°C pour le mois le plus doux, on constate qu'il n'y a pas d'été en tant que tel. On dépasse les 10°C (moyenne arithmétique, là encore) durant 4 mois et une semaine, ce qui signifie qu'on est ici à la limite des climats subpolaires. Bref, au niveau de l'aéroport, le climat est le suivant : tempéré maritime xérique marqué sans été, à la limite du climat tempéré subpolaire maritime xérique marqué sans été, mais également à la limite du climat semi-aride maritime sans été. De plus, nous sommes également tout près du climat de steppe (et même, du climat de steppe semi-aride) : il faudrait pour cela que la Tm du moins le plus froid soit < 0°C... Donc, si les arbres ne poussent pas ici, ce n'est pas tant à cause de la sécheresse (on est limite, mais comme nous ne sommes tout de même pas tout à fait en climat semi-aride, les arbres devraient pouvoir pousser), mais bien à cause, là encore, du vent ! C'est un climat assez curieux, à la fois maritime (ICA = 0.75) et sec. Nous sommes à une latitude comparable à celle de Lille dans l'hémisphère nord, et l'on voit bien ici l'influence refroidissante du continent antarctique, avec notamment des étés quasiment sans aucune chaleur. Le gel peut d'ailleurs survenir toute l'année, et l'on en dénombre environ 150 jours par an, pas mal pour un climat aussi maritime par 51° de latitude ! Le minimum pluvio d'été fait penser aux climats méditerranéens, mais la cause en est pourtant radicalement différente: ce ne sont pas les hautes pression subtropicales qui sont directement responsable de cette sécheresse, mais plutôt le zonal costaud qu'elles engendrent sur leur flanc sud... un zonal paradoxalement sec en raison de la barrière des Andes et d'un effet de foehn sensible (une HR moyenne inférieure à 50% en été pour un climat maritime, ça non plus c'est pas banal !). On peut distinguer grossièrement deux saisons: - l'été est dépressionnaire et quasiment constamment sous un fort flux d'ouest, avec donc ce foehn de grande échelle et persistant (cf. roses des vents ci dessous). C'est la saison la plus ventée, très ventée même. - l'hiver est plus calme avec de belles période anticycloniques, c'est la saison la moins ventée et l'on va y retrouver une palette de temps bien plus variés qu'en été. Le printemps et l'automne font la transition entre ces deux régimes, avec des pentes de t° faibles. Les roses des vents confirment le zonal sans partage en été, et un hiver plus calme et bien plus ouvert à d'autres influences. Le vent souffle vraiment fort durant les après midi d'été, avec un régime diurne assez marqué. En hiver le vent est vraiment bien plus calme, laissant deviner un régime de brises (de terre de sud-est la nuit, de lac - ouest- l'après midi). L'hiver est une saison beaucoup moins désagréable que ce que l'on peut présager (c'est bien pire à Bariloche). Les épisodes de vent zonal apportent souvent un bon redoux, tandis que les périodes froides sont souvent bien calmes et accompagnées d'un très beau temps. Le gel fort est fréquent, et l'on atteint la barre des -10°c assez facilement (6 fois par an en moyenne), mais c'est souvent lors de très belles journées avec un beau ciel et des tx qui remontent bien. Parfois les périodes calmes et anticyclonique dégénèrent en brumes et brouillard givrant tenaces, mais ce n'est pas systématique et au final avec une moyenne d’ensoleillement d'au moins 95h pendant les mois les plus gris (juin et juillet) on est bien mieux lotis que n'importe où en Europe à une latitude comparable (51°). La neige n'est pas si fréquente que cela, en raison à la fois du manque de précipitations et aussi du caractère souvent trop doux des conditions perturbées d'ouest. BONUS: juillet 2001, le mois le plus froid de ma période d'étude et aussi avec le plus long enneigement. Froid mais pas trop désagréable, avec peu de vent et souvent du grand soleil durant cette vague de froid très inhabituellement longue. Le printemps est une saison de transition, en approchant de l'été le temps est de moins en moins souvent anticyclonique et le vent se renforce. L'été est marqué par le vent fort, quasiment constant. Et cependant les amplitudes thermiques diurnes sont importantes, 11 à 12°c en moyenne: j'ai été souvent confronté à des reports de tn bien plus bas que les t° des observations synoptiques (1 obs toutes les 3h), que j'ai fini par valider. En effet depuis février 2019 l'Argentine partage ses synops de façon horaire (au lieu de toute les 3h), et ces données supplémentaires disponibles depuis un an m'ont permis de constater que durant les nuits d'été il arrive souvent que le vent tombe pour 1, 2 ou 3h, permettant à la t° de chuter rapidement avant la reprise du vent de d'enregistrer des tn particulièrement basses que les données synoptiques (= un seul relevé toutes les 3h) ne suggèrent aucunement. Voilà, donc comment les amplitudes restent assez marquées, et comment il peut geler en plein été. Sinon c'est une saison où l'impression de beau temps domine souvent, avec un ciel souvent chargé de nuages de l'étage moyen déchiquetés par leur passage des Andes, laissant de belles trouées ensoleillées dans un temps variable alors que le versant Chilien est probablement sous la grisaille et la pluie - là bas les été sont surement bien plus semblables à ceux du panhandle Alaskaïen. La chaleur est rare (3.5 jours/an), et les 30°c n'ont pas été dépassés sur ma période d'étude (mais ont été relevés plus dans le passé, avec un record de 30.7°c en février 1962). L'automne est la transition inverse du printemps, le vent devient de moins en moins constant avec des périodes anticycloniques de plus en plus fréquentes en s'approchant de l'hiver. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui, et c'est tout pour l'Argentine. Et je ne suis pas mécontent d'en avoir fini avec cette fiche sur El Calafate, qui m'a donné bien plus de travail que les autres, mais je trouve que cela en valait la peine avec quelques belles surprises, notamment ces hivers plutôt sympathiques. Modifié 13 avril 2020 par mottoth 6 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Toto74 Posté(e) 3 avril 2020 St-Etienne (Bellevue), SMH (38), Seythenex (74, 780m) Partager Posté(e) 3 avril 2020 Impressionnant le cumul annuel sur cette fiche 168mm seulement alors qu'il doit en tomber plusieurs milliers côté chilien... Merci encore pour cette superbe série @mottoth ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
MidiPy Posté(e) 3 avril 2020 Poggio San Lorenzo (Latium) - 370m d'alt Partager Posté(e) 3 avril 2020 Effectivement c'est dommage qu'on ne dispose d'aucune donnée côté chilien, de l'autre côté du champ de glace Sud. Mais si 500km plus au Nord, Puerto Aysen compte déjà plus de 2500mm/an, on peut imaginer que le Champ de Glace Sud doit ramasser près du double... Quel est la zone du monde avec la pluviométrie la plus élevée par ailleurs ? 🤔 ça a sûrement dû déjà être évoqué quelque part dans le forum mais je ne me souviens pas. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 3 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 3 avril 2020 (modifié) il y a 59 minutes, MidiPy a dit : Effectivement c'est dommage qu'on ne dispose d'aucune donnée côté chilien, de l'autre côté du champ de glace Sud. Mais si 500km plus au Nord, Puerto Aysen compte déjà plus de 2500mm/an, on peut imaginer que le Champ de Glace Sud doit ramasser près du double... Quel est la zone du monde avec la pluviométrie la plus élevée par ailleurs ? 🤔 ça a sûrement dû déjà être évoqué quelque part dans le forum mais je ne me souviens pas. Côté Chilien c'est un no-man's-land à cette latitude, entre le climat et le relief qui empêche l'implantation humaine cette côte est désertée sur des centaines de kms. J'ai trouvé bien plus au nord, encore plus au nord de Puerto Aysen, Puerto Puyuhuapi avec 3623 mm/an (à 120kms de Puerto Aysen et 660kms de El Calafate). La comparaison avec le sud-est de l'Alaska me semble vraiment bonne pour cette côte sud-pacifique, avec là aussi des spots qui doivent dépasser 4000mm/an. Modifié 3 avril 2020 par mottoth 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dourts Posté(e) 3 avril 2020 Les Ormes (25km à l'ouest d'Auxerre) Partager Posté(e) 3 avril 2020 Il y a 1 heure, MidiPy a dit : Quel est la zone du monde avec la pluviométrie la plus élevée par ailleurs ? 🤔 ça a sûrement dû déjà être évoqué quelque part dans le forum mais je ne me souviens pas. Ci-après quelques posts et topics à parcourir lors des longues soirées de confinement: https://forums.infoclimat.fr/f/topic/35851-le-lieu-plus-pluvieux-du-monde/?tab=comments#comment-270186 https://forums.infoclimat.fr/f/topic/36496-records-du-monde/?tab=comments#comment-252388 https://forums.infoclimat.fr/f/topic/35973-record-aux-hawaï/?tab=comments#comment-266258 https://forums.infoclimat.fr/f/topic/18773-les-records-mondiaux-de-météo/?tab=comments#comment-549813 Pas vérifié la cohérence des infos délivrées par les différents contributeurs... 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 3 avril 2020 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 3 avril 2020 (modifié) Il y a 7 heures, mottoth a dit : #626. El Calafate. La station étudiée est sur l'aéroport, 16kms à l'ouest de la ville. À l'est... Citation L'automne est une saison de transition Le printemps... Fatigué ? Citation C'est un climat assez curieux, à la fois maritime (ICA = 0.75) et sec. Nous sommes à une latitude comparable à celle de Lille dans l'hémisphère nord, et l'on voir bien ici l'influence refroidissante du continent antarctique, avec notamment des étés quasiment sans aucune chaleur. Le gel peut d'ailleurs survenir toute l'année, et l'on en dénombre environ 150 jours par an, pas mal pour un climat aussi maritime par 51° de latitude ! Le minimum pluvio d'été fait penser aux climats méditerranéens, mais la cause en est pourtant radicalement différente: ce ne sont pas les hautes pression subtropicales qui sont directement responsable de cette sécheresse, mais plutôt le zonal costaud qu'elles engendrent sur leur flanc sud... un zonal paradoxalement sec en raison de la barrière des Andes et d'un effet de foehn sensible (une HR moyenne inférieure à 50% en été pour un climat maritime, ça non plus c'est pas banal !). On peut distinguer grossièrement deux saisons: - l'été est dépressionnaire et quasiment constamment sous un fort flux d'ouest, avec donc ce foehn de grande échelle et persistant (cf. roses des vents ci dessous). C'est la saison la plus ventée, très ventée même. - l'hiver est plus calme avec de belles période anticycloniques, c'est la saison la moins ventée et l'on va y retrouver une palette de temps bien plus variés qu'en été. Bien résumé ! Effectivement, on a affaire ici à un climat très atypique. Voici l'indice hydrique : Ihe = -6,2 => l'été est écologiquement sec. Il est en effet rare de voir une sécheresse écologique avec des températures aussi fraîches. IhA = -41,8 ! Cela signifie que le climat est xérique marqué, et même tout près du climat semi-aride. Avec une Tm (arithmétique) de 13,1°C pour le mois le plus doux, on constate qu'il n'y a pas d'été en tant que tel. On dépasse les 10°C (moyenne arithmétique, là encore) durant 4 mois et une semaine, ce qui signifie qu'on est ici à la limite des climats subpolaires. Bref, au niveau de l'aéroport, le climat est le suivant : tempéré maritime xérique marqué sans été, à la limite du climat tempéré subpolaire maritime xérique marqué sans été, mais également à la limite du climat semi-aride maritime sans été. De plus, nous sommes également tout près du climat de steppe (et même, du climat de steppe semi-aride) : il faudrait pour cela que la Tm du moins le plus froid soit < 0°C... Donc, si les arbres ne poussent pas ici, ce n'est pas tant à cause de la sécheresse (on est limite, mais comme nous ne sommes tout de même pas tout à fait en climat semi-aride, les arbres devraient pouvoir pousser), mais bien à cause, là encore, du vent ! J'attire par ailleurs l'attention sur le fait que la (très belle) photo postée par Mottoth (où l'on y voit le glacier, et les arbres feuillus en premier-plan) ne correspond pas au climat de l'aéroport ! En effet, ici, à 70 km à l'ouest à vol d'oiseau de l'aéroport, les précipitations sont beaucoup plus copieuses (estimées à 7-800 mm par an !), comme vous pouvez le constater : Cela explique la présence de ces arbres. Ce qui est de plus aidé par le fait qu'il est fort probable qu'à cet endroit, le vent soit beaucoup moins violent et fréquent. Modifié 3 avril 2020 par dann17 3 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 3 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 3 avril 2020 il y a une heure, dann17 a dit : À l'est... Le printemps... Fatigué ? J'attire par ailleurs l'attention sur le fait que la (très belle) photo postée par Mottoth (où l'on y voit le glacier, et les arbres feuillus en avant-plan) ne correspond pas au climat de l'aéroport ! En effet, ici, à 70 km à l'ouest à vol d'oiseau de l'aéroport, les précipitations sont beaucoup plus copieuses (estimées à 7-800 mm par an !). Ah oui, ces saisons inversés avec les notres me jouent des tours ! Tu as bien fais de le préciser, j'aurais du y penser: le climat vers les glaciers est nettement plus humide, on a le même dégradé rapide de RR annuelle qu'à Bariloche, avec un aéroport bien à l'est dans les steppes, une ville déjà un peu plus humide et ensuite des forêts humides dans les Andes, le tout en 50 à 70kms à vol d'oiseau. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 4 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 4 avril 2020 #627. A vous de deviner. Nouvelle série, nouvelle intrigue en introduction, saurez vous me dire de quel endroit s'agit-il ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
GD61 Posté(e) 4 avril 2020 Saint-Jean-des-Bois (Tinchebray Bocage), dans l'Orne, à 500 mètres de la Manche et 4 km du Calvados. Partager Posté(e) 4 avril 2020 Cela ressemble au climat du sud de la Sibérie, non ? Tioumen, Novossibirsk, Barabinsk ou Krasnoïarsk ? Je me tâte. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
pastourelle Posté(e) 4 avril 2020 Salles (65) alt 630m (versant S du massif du Pibeste qui culmine à 1585m à l'aplomb du village) Partager Posté(e) 4 avril 2020 Je pensais aussi à cette région, Irkoutsk, voire le n de la Mongolie où quelque part non loin du Baikal Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Obiou Posté(e) 4 avril 2020 Grenoble secteur de la gare Partager Posté(e) 4 avril 2020 (modifié) Les pressions en hiver et les amplitudes thermiques font effectivement bien penser à la Sibérie. Les températures, rr et pression sont proches de celle de la fiche d'Omsk en Sibérie occidentale. Dans la même région ? Ca me semble trop doux pour la mongolie et pas assez sec. Ou alors peut être le nord de l'Alberta ? On est pas très loin de ce qu'on peut voir sur la fiche de Fort Nelson, les épisodes de Foehn en moins. Modifié 4 avril 2020 par Obiou Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Toto74 Posté(e) 4 avril 2020 St-Etienne (Bellevue), SMH (38), Seythenex (74, 780m) Partager Posté(e) 4 avril 2020 Il y a 2 heures, GD61 a dit : Novossibirsk Oui Novossibirk ça correspond bien en effet ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Popote Posté(e) 4 avril 2020 Meylan, banlieue est de grenoble. Partager Posté(e) 4 avril 2020 Je verrais bien Jarkovo, proche de tiumen. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
dann17 Posté(e) 4 avril 2020 Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada Auteur Partager Posté(e) 4 avril 2020 (modifié) C'est chez moi ?! Les Tm ressemblent beaucoup. Mais bon, ça s'arrête là. Bon, en tout cas, ce qui est sûr, c'est que c'est au sud de la Sibérie. Vers Irkoutsk... Quoique, effectivement, ça pourrait être qqpart dans la Saskatchewan. Mais en fait, non, la nébulosité hivernale est bcp trop forte pour que ce soit au Canada. Donc vers Irkoutsk... ps : non, c'est pas Irkoutsk. J'en suis presque sûr ! Ou alors ça voudrait dire que les précipitations estivales auraient sacrément diminué tout récemment... Bon sang ! je cherche, je cherche... je suis de plus en plus vers la Saskatchewan ou le Manitoba... The Pas ? Grand Rapids (Manitoba)... Ou Tara, entre Omsk et Tomsk.....!!!1 Bon, t'as gagné, je donne ma langue au chat ! Modifié 4 avril 2020 par dann17 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
fabio Posté(e) 4 avril 2020 Antibes Partager Posté(e) 4 avril 2020 (modifié) Comme évoqué sur certains messages précédents, ça ressemble beaucoup à un climat des prairies Canadiennes du type Régina ou Saskatoon même si ce ne sont pas ces villes. Néanmoins tout comme Dann, il me semble que ça correspond encore mieux au climat du secteur sud de la Sibérie du type Irkutsk. Modifié 4 avril 2020 par fabio Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
nicolass Posté(e) 4 avril 2020 Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE Partager Posté(e) 4 avril 2020 En effet très atypique ce climat à El Calafate... Assez rude quand même, malgré le bon ensoleillement global (même l'hiver !). Gros manque de chaleur avec un refroidissement nocturne trop marqué même en été. Beaucoup de gelées mais moins de 5j sans dégel par an.... Mais ce qui est très marquant c'est bien ce cumul très faible de 168 mm par an ! Sinon pour avoir une idée de ce qu'il se passe de l'autre côté des Andes... PUERTO EDEN ! https://en.wikipedia.org/wiki/Villa_Puerto_Edén 5745 mm annuels... quel trou ce bled !! Merci pour cette série argentine. 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Atanarjuat Posté(e) 5 avril 2020 Londres Partager Posté(e) 5 avril 2020 Il me semble que le climat des prairies canadiennes est plus venté et plus ensoleillé, non? Je dirais aussi le sud de la Sibérie Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mottoth Posté(e) 5 avril 2020 Décines (69), Aeroport St Exupery (69) Partager Posté(e) 5 avril 2020 (modifié) Le 04/04/2020 à 11:42, GD61 a dit : Cela ressemble au climat du sud de la Sibérie, non ? Tioumen, Novossibirsk, Barabinsk ou Krasnoïarsk ? Le 04/04/2020 à 13:44, Toto74 a dit : Oui Novossibirk ça correspond bien en effet ! Bien joué, finalement les premières réponses furent les plus précises. Il y avait en effet de quoi hésiter entre le sud de la Sibérie Occidentale et certains coins du Canada, et je pense qu'il fallait regarder les pressions hivernales pour trancher: elle ne sont pas aussi élevées au Canada, d'ailleurs je ne pense pas qu'un max de 1071 hPa soit possible en dehors du Yukon (je n'ai pas vérifié, peut-être me trompe-je, mais en tout cas dans l'histoire récente cela me dit rien). #627. Novossibirsk. Novossibirsk est la plus grande ville de Sibérie, avec 1.6 million d'habitants. Cette ville est à peu près à mi-distance entre l'Oural et le lac Baïkal, et a été fondée sur le point de passage du transsibérien sur l'Ob. Semey est à 525kms, Omsk 615kms, Astana Nur-Sultan 870kms, Kyzyl 840kms, Ekateringburg 1405kms et Moscou 2820 kms. Le fleuve Ob marque une limite entre la plaine de Sibérie Occidentale à l'ouest, très plate, et un ensemble de collines à l'est. La station étudiée est une jeune station qui a ouvert en mars 2002, d'où une période d'étude un peu plus courte que d'habitude. Elle est situé en limite sud de l’agglomération, dans une zone pavillonnaire et agricole: un bon point lorsque l'on sait que beaucoup de stations synoptiques russes sont en pleine ville (cf. Moscou ou St Petersbourg). Le centre ville est à 11kms, l'aéroport civil (UNNT) à 23kms. Le 05/04/2020 à 18:44, dann17 a dit : Bon, voici donc mes résultats : Indice hydrique estival : Ihe = 16,9 => l'été est humide, mais sans plus. De (rares) périodes de sécheresses doivent probablement pouvoir survenir, parfois. À titre de compraraison, on a à peu près le même niveau d'humidité estivale qu'à Colmar ou qu'à Nantes. Indice hydrique annuel : IhA = 62,2 => le climat est clairement humide, malgré les « seulement » 462 mm. La Tm est > 10°C pendant un peu plus de 4 mois => le climat n'est pas subarctique (mais d'assez peu). On est dans la zone de forêt mixte. La Tm est > 14°C pendant près de 3 mois => les étés sont brefs. Donc les feuillus sont des bouleaux principalement. Par conséquent, je dirais que le climat est ici : tempéré continental marqué humide à été bref, pas loin du climat tempéré subarctique continental marqué humide à été bref. Voici donc un climat continental marqué et bien typique, qui reprend tous les marqueurs de ces climats sauf un: - de grandes amplitudes thermiques, annuelles et intra-saisonnières (forte variabilité d'un jour à l'autre). - minimum pluvio d'hiver, maximum d'été - hautes pressions en hiver, basses pression en été, le tout bien corrélé à la Tm. - minimum hygrométrique au printemps, après la fonte des neige et pour quelques semaines. - l'automne est la saison la plus grise, avec les amplitudes diurnes quotidiennes les plus faibles (hors septembre) - maximum annuel de vent au printemps: non, pas ici, on n'a qu'un pic secondaire. Mais dans la plupart des climats continentaux le printemps est la saison la plus agitée, avec un fort brassage atmosphérique qui favorise d'ailleurs les basses HR. Le vent dominant est de sud durant une grande partie de l'année, il reflète la position sur le flanc ouest des hautes pressions sibériennes. Évidemment en été lorsque cet anticyclone disparait le vent devient plus variable, mais il garde généralement une forte composante méridienne. Autre marqueur des climats continentaux: la convection diurne en saison de soleil haut, elle est bien visible ici sur les tableaux horaires. L'hiver est donc rude, avec de très rares dégels. Ce n'est pas le grand bleu profond en permanence, cette image d’Épinal du climat Sibérien qui correspond rarement à la réalité dans le bassin de Sibérie Occidentale aux hivers très variables: le temps est au moins aussi souvent à la neige (normalement faible) et la grisaille qu'au ciel bleu de grand froid. La circulation d'ouest d'origine européenne vient souvent finir sa course dans cette région, apportant de forts redoux suivis normalement de refroidissements tout aussi forts. Lorsque la situation s'apaise sous un puissant anticyclone le froid intense peut se développer, avec chaque année des tnn comprises entre -35°c et -40°c. Plus la saison progresse plus le soleil est présent, et à niveau de froid équivalent ou même inférieur le mois de février est bien plus agréable que celui de décembre. BONUS: janvier 2006, mois le plus froid de ma période d'étude (ex-aequo avec janvier 2010). Ce froid avait été drainé jusqu'en Pologne, avec -31°c à Moscou et -27°c à Varsovie. Le printemps est évidemment bienvenu après des hivers pareils, mais il est redouté car la fonte des neiges et des glaces laisse place à une période très boueuse qui rendent les déplacements difficiles. Et c'est une saison très instable, où l'hiver peut revenir brutalement après les premières chaleurs. Sur cet exemple de 2005 la couche de neige à disparu le 19/04, avec environ une semaine de retard. Notez l'hygrométrie du mois de mai particulièrement sèche. Juin et juillet sont le coeur de l'été, en aout on entre déjà rapidement dans la pente thermique descendante de l'automne. Il n'est donc pas rare d'avoir des étés où juin est plus chaud que juillet, comme ici en 2018 (on a déjà vu ça pour Omsk ou en Alaska il me semble). Ce mois de juin 2018 fur aussi particulièrement instable, avec averses ou orages fréquents. A l'opposé, les périodes de chaleur de juillet et aout se sont révélées particulièrement belles et agréables cette année là. Notez enfin le premier coup de semonce de l'automne dès le 03/08 avec cette tn de 3°c ! Enfin voici un automne normal, celui de 2007. Dans cette plaine du sud de la Sibérie des chaleurs tardives et bien sèches sont souvent observée en septembre - comme un dernier cadeau de l'été en provenance de l'Asie Centrale - , et l'on a un bel exemple ici. Dès la mi-septembre on s'enfonce vers l'hiver, avec les premières gelées, suivies des premiers flocons début octobre. Ici l'enneigement continu démarre en avance, le 24/10 au lieu du 1er novembre en moyenne. On l'a vu novembre est le mois le plus venté ici, et cela donne des épisodes de poudrerie un peu plus fréquents et un peu plus intenses que durant le reste de l'hiver. Voilà, c'est tout pour aujourd'hui. On part sur une série sibérienne assez longue, donc accrochez vos ceintures et habillez vous chaudement ! Le territoire à explorer est immense, et nous allons le faire en zig-zags avec parfois des bonds assez longs et des mouvements qui peuvent sembler incohérents, mais au final on obtiendra un maillage d'environ 500 à 700kms entre deux fiches, de quoi éviter trop de redondances entre elles et donc d'éviter l'ennui. J'ai eu pas mal d'arbitrages difficiles à faire, entre la volonté de couvrir des "grandes villes", celle de maintenir un maillage homogène, et la disponibilité de données de façon continue depuis 2000: si le choix semble pléthorique de prime abord (882 stations listées aujourd'hui sur Ogimet), il était bien moindre en 2000 (environ 490 stations), et il y a eu pas mal de mouvements: des stations ne sont plus disponibles, d'autres ont apparu et/ou déménagé... Et malgré les centaines de points de mesure certaines régions restent des no-mans'-land sur des centaines de milliers de km², notamment le plateau de Sibérie Centrale. Ainsi certaines étapes que j'aurais beaucoup aimé faire se sont révélées impossibles: - Abakan, Bratsk, Krasnojarsk pour le sud de la Sibérie: non dispo pour la première (Minusinsk l'est, mais pas depuis 2000), allers-retour entre ville et aéroport pour la 2e, déménagement pour la 3e il y a quelques années. Novossibirsk sera donc la seule grande ville de ce sud Sibérien. - Surgut: données de mauvaises qualité avant 2009. - Norilsk: mon plus gros regret, données dispo depuis seulement 2012. J'ai voulu faire Dudinka (voisine de 80kms), mais depuis 2012 les données ne sont plus dispos (en gros les Russes ont en 2012 choisis de rendre publiques les données de Norilsk et de retirer celles de Dudinka). A part ces deux grandes villes cette région est quasi désertée et je n'ai aucune station alternative, ce qui veut dire aussi qu'il n'y aura aucune fiche concernant cette région magnifique du Putorana. Donc il va y avoir des compromis, des alternatives, mais une qualité homogène sera préservée et de toute façon où que l'on aille cela s'annonce spectaculaire ! NB: vous avez peut-être remarqué que je n'ai pas utilisée la version francisée de Novossibirsk dans les infographies: devant la multiplicité des orthographes possibles des transcriptions des noms Russes, j'ai choisi celles qui font référence dans le wikipédia anglais pour la série à venir. Donc Novosibirsk y perds son 2eme 's', et Irkoutsk s'écrira Irkutsk. Modifié 22 octobre 2023 par mottoth Réactualisation -> septembre 2023 11 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
nicolass Posté(e) 5 avril 2020 Megève (1106 m)/Saint-Gervais (808 m) en semaine - Samoëns (716 m) les WE Partager Posté(e) 5 avril 2020 36.1 °C de Tx en mai à Novosibirsk !! Très impressionnant, à 55 N, quasi au niveau du record annuel absolu... des détails sur cet épisode caniculaire très précoce ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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