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Suivi de l'englacement au pôle nord


sirius

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Le problème de ce graphique c'est qu'il n'est pas parlant, en ce sens qu'il ne concerne que les régions situées au nord de 80° nord, à savoir le cœur du bassin Arctique. En cette saison, et même plus tard en été, il n'y a pas de fonte à ces latitudes, même en septembre 2012 c'était des secteurs qui sont restés presque intégralement englacés. Les zones de fontes, qui correspondent aux bassins périphériques (Beaufort, Chukchi, Sibérie orientale, Laptev...), sont toutes situées à quelque chose près entre 70 et 75° nord, d'où le fait qu'on ne voit pas forcément à 80° nord de trace thermique sur ce qu'il s'y passe.

 

Qui plus est, il faut comprendre qu'à ces latitudes :

 

- En plein hiver, tout l'Arctique est pris dans la glace, les terres sont enneigées, et il peut y avoir au niveau du pôle une variabilité thermique extrême entre les séquences "douces" (à savoir qu'il fait -20° au lieu de -30°...) et les séquences froides (-40°). En fait on oscille juste entre le glacial et le très froid, il n'y a quasiment aucun effet modérateur provenant tant de la nuit perpétuelle que d'échanges thermiques air / glace / océan.

- En plein été, au niveau du pôle, c'est exactement l'inverse, tous les facteurs naturels vont pousser la température à rester stabilisée à 0° plus ou moins quelques pouillèmes, et les variations de température sont extrêmement faibles (je crois de mémoire qu'il y a deux ans, une bouée située à ces latitudes avait relevé quelque chose comme 1,6° d'amplitude entre la Tx mensuelle et la Tn mensuelle en août). Cela provient du fait que l'ensoleillement perpétuel annihile quasiment tout refroidissement de la surface et empêche donc le mercure de descendre, et que la position centrale au cœur de l'Arctique préserve de toute incursion douce car toute la chaleur est absorbée par l'océan et par la glace avant d'arriver à cette latitude. Même s'il déboule actuellement de l'air à 32° de Sibérie, quasiment toute cette chaleur se fait "gober" sur les 100 premiers kilomètres d'océan, et n'arrivera donc jamais à 80° nord.

 

Dans le cas présent, bien évidemment on ne voit rien sur les températures de surface au niveau du pôle, mais si on regarde par exemple l'ile de Wrangel (Острове Врангеля) :

 

[align=center]

Temp.thumb.png.f9bda3613c8d33f9b12959bfffcd8574.png

[/align]

[align=center]

 

[/align]

 

On y a relevé aujourd'hui une Tx de 16,1°

, ce qui constitue un nouveau record pour un mois de juin depuis le début des mesures à savoir les années 1910.

C'est d'autant plus extraordinaire que dans ces régions, la "pente" des normes est très importante, et battre un record mensuel en début de mois est rarissime (l'ancien record, 15,9°, datait d'ailleurs à égalité du 27 juin 1953 du 30 juin 1979).

Pour encore mieux se situer, l'ancien record décadaire était de 11,4°, on l'a donc soufflé de quasiment cinq degrés, et le record pour un mois de mai est de 9,6° !

 

 

 

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En prenant l'avion hier, on est passé assez nord au niveau de la Sibérie pour éviter les vents d'Ouest assez violents. Du coup j'ai pris des photos vite fait, j'ai mis les endroits sur la map. Je suis

Effondrement catastrophique du volume de glace, on termine sur juin un record de faible volume et sur un record tous mois confondus de la plus grosse anomalie ...      

Magnifique performance de piano, autour de glaçons en dérive dans l'Arctique :    

Images postées

Posté(e)
Aix-en-Provence (et fût un temps avec des relevés sur Ventabren)

Wrangel...célèbres îles sur lesquelles on a trouvé les derniers mammouths! Ils étaient de petite taille et ont disparu à peine 3000 ans avant JC!

 

Si même ces îles commencent à prendre cher...default_wacko.png

 

A+!

 

Alex.

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Je ne parle pas d'une île mais de la zone dans son ensemble, nous savons bien que quand une forte anomalie chaude circule sur une zone, des records tombent régulièrement pour ne pas dire systématiquement, et quand un forte anomalie froide circule sur une zone, les records ne tombent pas où sont le plus souvent quotidiens.

 

En utilisant l'interface du site Moyhu, et en enlevant le bassin central, là encore on flirte avec la moyenne, si on prend le tout, nous sommes à nouveau dans la moyenne en terme d'anomalie de T°C. Je suis conscient que sa période référente est récente et spéciale, mais cela ne change pas tout:

 

Captureqna0_mini.png

 

Comme tu le dis d'ailleurs au niveau de la capacité thermique de l’océan, il semble que dés que le flux d’énergie solaire dépasse celui de l’océan, l'anomalie de T°C tend à rentrer dans le rang, c'est assez intuitif d'ailleurs. Encore faudrait il le vérifier (période charnière), et voir l'évolution. Si on enlève la météo, ça doit se jouer à la semaine près.

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Attention aussi Sebb avec l'échelle : sur ce genre de graphiques, on peut souvent avoir l'impression d'être dans les normes car on suit globalement la pente, mais en fait l'échelle est tellement large que même une anomalie relativement conséquente (genre +2°) peut visuellement paraître faible. Surtout que Moyhu travaille avec les moyennes 1994-2013, qui sont par conséquent déjà bien plus chaudes que les déjà très réchauffées normes 1981-2010 : en fait quand on est au niveau de la ligne bleue c'est qu'on est déjà pas loin d'un degré et demi au dessus de la normale de référence habituelle de 1981-2010. Du coup sur le secteur que tu donnes, qui reprend d'ailleurs le résultat d'ensemble de l'Arctique, derrière une impression visuelle d'anomalies limitées en fait on a eu le troisième mois de mai le plus doux :

 

[align=center]

NCEP.png.efb164aa0c321d694f328556a93a296e.png[/align]

[align=center]

(NB : Moyhu travaille avec les sorties quotidiennes du NCEP, donc ce sont exactement les mêmes données de base)

[/align]

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[/align]

 

Qui plus est, si on regarde la répartition spatiale des anomalies, non seulement on se rend vite compte que l'impression de températures dans les normes n'est guère plus qu'une illusion, mais qu'en plus les rares secteurs qui ont été un peu plus frais que la normale et qui pourraient tirer le bilan un tant soit peu vers le bas se situent en fait sur les terres (nord Groenland et nord Sibérie centrale) :

 

 

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AnoMai.thumb.png.57b28523fcfc168ccfbabe74ec47a25a.png

[/align]

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Précisions intéressantes c'est certain, j'ajoute toutefois que tu parles du mois de mai, alors que mon idée de retour aux normes concerne une période non définie qui matérialise l'entrée dans l'été. Avec un constat qui me semble être devenu habituel depuis je ne sais pas, genre 5 à 10 ans avec un rapproché suivi d'un retour aux normes dans le bassin central l'été. Or cette année le rapproché des normes se trouve être en mai, avec des derniers jours qui m'ont semblé aller en ce sens. Car cela a beau être le rond central, les anomalies positives n'y manquent pas en période hivernale.

 

Certes il s'agit de la version à minima du pôle, mais je suppose que tu as également constaté cette tendance, disons plutôt cette série. Par exemple, ici entre 2000 et 2009:

DMI_decadal_average_comparison_smallwze3_mini.png

 On a pas les dernières années, m'enfin pris une à une, les dernières saisons n'ont pas l'air d'avoir été radicalement différentes.

 

D'ailleurs, même en isolant plus large, donc à 70N, ici giss, ce constat moins tranchant ne disparaît pas, signe que les zones périphériques ne masquent pas les valeurs de la zone centrale.

Capturegvw0_mini.png

 

Alors que dés le mois de septembre et les mois qui suivent, là pas de souci, retour au noir, retard d'englacement, libération de joules en masse par l'océan etc,  on retrouve l'augmentation de température.

Captureutm2_mini.png

 

Depuis quelques années, ce constat est presque réglé comme du papier a musique.

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Je vois ce que tu veux dire, cela renvoie au fait que finalement en Arctique la variabilité est beaucoup plus faible en été qu'en hiver. En hiver, la banquise faisant écran entre l'océan et l'air, au final le bassin arctique se comporte comme une région continentale en terme de variabilité. Alors qu'au printemps et en été, vont jouer un jeu de "double plafond thermique" la fonte de la glace et l'inertie océanique : d'abord toute la chaleur se fait absorber par la fonte de la glace et la température au sol dépasse rarement les 3 à 5° même à 50 kilomètres des côtes quand il fait 25° dans l'intérieur, et lorsque la glace a fondu, même si du coup la température est un peu plus libre c'est la surface de l'océan qui va absorber tous les excès thermiques. Dans les bassins périphériques on arrive à avoir une certaine hausse de la variabilité en fin d'été quand l'océan est systématiquement découvert (encore que cela va dépendre de la quantité de chaleur qu'il aura préalablement absorbé), alors que dans le bassin central où la glace ne fond jamais le mercure reste planté vers le zéro degré durant toute la saison.

 

Septembre / Octobre sont deux mois un peu hybrides, essentiellement du fait des changements profonds de ces dernières années. "Avant", une bonne partie des bassins périphériques ne fondait pas même en fin d'été et le bassin central pas du tout. "Maintenant", on sait que tous les ans les bassins périphériques fondent quasiment intégralement, et la variabilité d'une année sur l'autre se fait sur l'intensité du recul dans le bassin central. Du coup, on pourrait presque résumer les choses ainsi :

- "Avant", dès l'instauration de la nuit polaire, les températures commençaient à chuter et pouvaient sans problème aller chercher déjà du -10° de température normale à 2 mètres début octobre. En quelque sorte, le refroidissement lié au changement de saison commençait immédiatement à faire descendre la température.

- "Après", dès l'instauration de la nuit polaire, le refroidissement se met en place mais la température ne chutera pas tant que l'océan n'aura pas regelé. Et en quelque sorte, tout le refroidissement sert uniquement à faire regeler la surface, mais pendant ce temps le mercure reste figé vers le -2° au lieu de commencer à plonger.

 

On en revient du coup au débat de l'autre fois sur la banquise hivernale : lorsque la banquise fond en été, l'océan se met à chauffer, et la glace ne pourra se reformer qu'une fois que l'excédent de chaleur accumulé aura été purgé avec la nuit (mais plus ce temps de dégagement de chaleur va être long, plus les anomalies thermiques vont s'amplifier). Il n'y a aucun doute à avoir sur le fait que le refroidissement lié à la nuit polaire gagnera en quelque sorte le combat pendant très longtemps, mais il n'y pas improbable qu'un jour il finisse par le plus le gagner.

 

On parlait plus haut de l'exemple de l'exemple de l'île de Wrangel, il est très parlant à ce sujet :

 

En plein hiver (janvier), la banquise est bien présente, et on a quasiment 40° d'amplitude entre les records quotidiens de froid et les records de douceur. En gros la moyenne est de -20°, et il peut faire -40° comme +0°, ce qui est tout à fait équilibré.

Au printemps, la banquise est encore bien présente, mais la variabilité est déjà bien plus faible avec environ 20 à 30° d'amplitude entre les records de froid et de douceur. Mais surtout, on constate que l'écrasement se fait essentiellement par le haut : alors que la normale est d'environ -5°, les records quotidiens de froid peuvent encore aller chercher les -30° (soit 25° en dessous des normes) alors que les records quotidiens de douceur dépassent rarement les +5° (soit 10° au dessus des normes). Déjà, on sent l'effet "plateau" de la banquise qui absorbe la chaleur et limite les excédents en température positive.

En août, la banquise a quasiment toujours fondu et l'océan commence à chauffer, surtout ces dernières années. Alors que la normale des dernières années est de l'ordre de +5°, il ne gèle quasiment plus (on pouvait avoir des -5° "avant") et les records de douceur quotidiens sont autour de +15° et datent tous de ces dernières années, alors que chercher un +10° était un exploit au milieu du siècle dernier.

En octobre, "avant" la banquise était déjà à nouveau la et la température plongeait très vite, avec des records quotidiens déjà de l'ordre de -20 à -25°. "Maintenant", le refroidissement sert à cette période à refaire l'englacement, et c'est limite un exploit de réussir à sortir une Tn à -10° en dernière décade. Il faut même remonter 8 ans en arrière pour trouver un -15° en octobre, c'était en 2008.

 

 

Pour en revenir aux observations / prévisions, je dirais simplement une chose : je tiens le pari qu'on va sauver la saison 2016 avec encore pas loin de 10 millions de km² d'extent au 1er juillet au sens du NSIDC, soit quasiment 0,5 millions de km² de plus qu'en 2012 à date équivalente. Les prévisions sont vraiment très optimistes les prochains jours avec un jeu synoptique qui a enfin réussi à retourner la table.

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C'est ça TreizeVents, merci pour l'application que tu y a mis avec le quantitatif qui enlève l'approximation.

Donc oui, ça me ramène à mon interrogation de départ, si les zones périphériques sont libérées plus tôt en sortie d'hiver, est ce qu'on va trouver ces prochaines années une tendance à un retour aux normes plus précoce? (passage à la période de plus faible variabilité selon ton propre terme), ce qui en apparence peut être perçu comme une contradiction au contexte.

 

Pour Pab54000, pour ma part, je pense que ce genre d'article est une fabrique à sceptique, si la banquise ne disparaît pas dans le délai annoncé, ce qui est hautement probable, alors on perpétue: "les alarmistes avaient dis que"

Une dérision qui va s'opposer à un constat moins tappe à l’œil à l'échelle d'une année, mais tout aussi peu réjouissant à la simple échelle décennale.

 

 

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Bravo à treizevents pour la formulation très pédagogique de son hypothèse. A confirmer bien sur mais ça paraît très vraisemblable en tout cas.

Pour Sebb: je partage ton avis sur ce genre de news. C'est inévitable évidemment, d'abord parce que le chercheur interviewé en dit toujours un peu plus qu'il ne voudrait et surtout qu'il ne devrait. Ensuite parce que le journaliste qui repasse derrière lui simplifie le message, cad qu'il coupe tout ce qui lui paraît du détail masquant le message qui lui paraît essentiel. Il faut de l'expérience et un minimum de connaissance du sujet pour comprendre que le chercheur a (j'imagine) parlé de disparition possible cet été ou d'un minimum exceptionnel et que cela n'augurerait pas du fait que l'an prochain il en serait de même. J'imagine même que le chercheur a dû parler de tendance inéluctable mais avec des hauts et des bas. En faitce sont toutes les précautions scientifiques qui disparaissent, ça permet des messages coup de poing.... Les journalistes ont tendance à aimer les matchs de boxe  (ou de foot) , c'est pas trop compliqué à résumer. Ils font de même en politique. 

Et se passer de journalistes, c'est pire !

Il faut simplement de bons journalistes scientifiques 

 

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Posté(e)
Domène et Col de Porte pour le travail (Isère)

il y a 35 minutes, sirius a dit :

Il faut simplement de bons journalistes scientifiques 

Au lieu des "journalistes scientifiques", ce serait bien mieux d'avoir des scientifiques journalistes...default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" title=":)" width="20" />

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Invité pab54000

Il y a 2 heures, sirius a dit :

Bravo à treizevents pour la formulation très pédagogique de son hypothèse. A confirmer bien sur mais ça paraît très vraisemblable en tout cas.

Pour Sebb: je partage ton avis sur ce genre de news. C'est inévitable évidemment, d'abord parce que le chercheur interviewé en dit toujours un peu plus qu'il ne voudrait et surtout qu'il ne devrait. Ensuite parce que le journaliste qui repasse derrière lui simplifie le message, cad qu'il coupe tout ce qui lui paraît du détail masquant le message qui lui paraît essentiel. Il faut de l'expérience et un minimum de connaissance du sujet pour comprendre que le chercheur a (j'imagine) parlé de disparition possible cet été ou d'un minimum exceptionnel et que cela n'augurerait pas du fait que l'an prochain il en serait de même. J'imagine même que le chercheur a dû parler de tendance inéluctable mais avec des hauts et des bas. En faitce sont toutes les précautions scientifiques qui disparaissent, ça permet des messages coup de poing.... Les journalistes ont tendance à aimer les matchs de boxe  (ou de foot) , c'est pas trop compliqué à résumer. Ils font de même en politique. 

Et se passer de journalistes, c'est pire !

Il faut simplement de bons journalistes scientifiques 

 

 

oui c'est clair comme je l'ai dit je suis tout a fait d'accord avec vous. C'est  posté sans aucune validation

par contre je pensais qu'il y en avait un qui aurait la capacité de connaitre le scientifique, que moi je connais pas.

 

Pour le reste je recherche toujours la cible qui paye le journaliste.

Je me souviens d'un climatologue avec qui je parlais qui était choqué que je lui apprenne que Dassault payait les journalistes de LCM ( grand patron de LCM) et donc de facto qui dit quoi. Le rémunérateur est plus ma réflexion  que le type de diplôme bref....

en tout cas bien passionnant les propos de treize vent et de sebb que je lis en ce moment avec délectation. 

 

 

 

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Sur cet exemple, prévoir un passage sous 1 million cette année est une prévision alarmiste.

Néanmoins, on est bien embêté pour rejeter cette hypothèse : on est à peu près sûr que la composante lente ne va pas passer sous 1 million avant 2020, mais que peut-on dire de plus sur les oscillations ?

Pour faire de la prévision, il faut soit un système stable, soit un historique de nombreux cas passés.

Or, le système est là le symbole de l'instabilité et évidemment on n'a aucun cas passé de réchauffement explosif.

Au mieux, on peut étudier ce qui a provoqué les pics passés des 10 dernières années, ce qui aura un sens statistique très faible.

Le réchauffement global, on était prévenu, consiste à jouer un peu avec nos nerfs.

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Merci Cotissois pour ce post que je partage entièrement default_happy.png/emoticons/happy@2x.png 2x" title="^_^" width="20" />

 

Par rapport au débat ci-dessus, on peut convenir que Wadhams a souvent pêché, ces dernières années, par excès de pessimisme (encore que je ne sais pas trop si le mot est bien choisi). Mais pour ne pas voir le tableau qu'en noir, il faut aussi relever qu'il a eu une vision d'ensemble remarquablement juste sur bien des aspects au fil de sa carrière. Quelque part, même si les deux situations sont différentes, il me fait parfois penser à Alain Coustou qui s'est fait beaucoup railler en son temps pour ses prévisions véritablement alarmistes, mais qui au final ont été plus proches de la réalité jusqu'à présent que ne l'étaient celles, bien plus mesurées, qui figuraient dans la plupart des scénarios retenus par les chercheurs. Personnellement j'aime bien lire ses avis même s'il faut parfois garder la tête froide (par contre, à croire qu'il le fait exprès, chaque fois qu'il passe dans la presse il faut que ses propos déjà sombres soient exagérés et amplifiés, et ça c'est bien dommage car cela dilue trop souvent le message de fond).

 

Pour la banquise en elle même, a vrai dire je n'ai pas trop suivi ces jours-ci et je ne pense pas être en mesure de faire un résumé véritablement objectif. Personnellement, j'ai tendance à penser que les conditions actuelles la haut sont remarquablement bonnes, que cela devrait durer, et que par conséquence la surface de glace devrait continuer de stagner plus ou moins les prochaines semaines en limitant ainsi le spectre d'un 2012-bis ou d'un 2012-pire. D'autres ne sont pas de cet avis, et comme ce sont de bien plus grands connaisseurs que moi je ne me risquerais pas à les contredire.

 

En attendant, pour l'anecdote, il est tombé à Barrow (Alaska) 1,7" (soit 4,3 cm) de neige jeudi dernier, ce qui constitue un nouveau record quotidien et surtout c'est la chute de neige la plus importante relevée pour un mois de juin depuis 1981 la bas. Et on devrait y dépasser potentiellement les 20° demain, valeur quasiment record pour la saison. Climat de taré default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" title=":D" width="20" />

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 Climat de taré default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" title=":D" width="20" />

 

Pas faux ! default_rolleyes.gif

 

C'est surtout que l'homme, tellement suffisant est persuadé de pouvoir tout comprendre, tout analyser, tout mesurer.

Mais la Planète est encore porteuse d'innombrables secrets et phénomènes climatiques à découvrir.

Nous sommes tous un peu tarés vis à vis du climat car nous ne sommes capables d'analyser qu'une infime partie des processus climatiques.

Personnellement, j'en suis conscient mais beaucoup ne le sont pas _thumbup.gif

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Bonjour à tou(te)s,

 

C'est vrai que ça a nettement décéléré ces dernières semaines, le spectre d'un effondrement semble maintenant écarté (13 vents avait raison au final).

Ceci dit, il n'est pas exclu qu'en Septembre prochain on retrouve une situ proche de 2012.

 

Par ailleurs, il y a une chose qui me semble préoccupante, c'est l'amincissement de la banquise au NW de l'Alaska (approximativement le long du 130°W).

Je  ne sais pas si ça s'est déjà produit, j'ai regardé quelques cartes-archives, je n'ai rien vu (je n'ai peut-être pas cherché assez ...).

 

Zonal 45 

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bonjour , j'ai remarqué aussi cela la fonte en superficie a décélérée mais par contre l'épaisseur s'est assez réduite surtout dans les glaces pluriannuelles et qui est bien fracturée de partout.

j'ai bien peur, ( juste une impression personnelle) que la fonte devrait être lente mais une fois un certain cap passé , lorsqu'il y aura assez de place libre et alors tout ces fragments se disperseront.

Cela aura pour conséquence possible d' accélérer à nouveau la fonte . ( tout dépendra de la fonte des glaces limitrophes et des possible tempêtes ou non).

Cela se produira peut être pas mais c'est a surveiller ( c'est peut être une des pire situation que je cite mais je pense qu' il faut surtout suivre la fonte limitrophe).

 

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A ce stade c'est du détail, mais toujours sur l'extent, les données du NSIDC qui sont obtenues avec un autre capteur montrent que 2016 aurait croisé la courbe de 2012. C'est vrai que l'IJIS dont provient l'image postée par Sky (l'agence japonaise est en rade d'ailleurs en ce moment) donne encore un peu d'avance pour 2016, mais cette avance continue de se réduire : le recul observé sur la première quinzaine de juin a été le plus faible depuis une quinzaine d'années avec seulement 400000 km² de perte, à comparer aux 1,35 millions de km² en 2012 à la même période. Par contre au niveau de l'aire (area), il n'y aucun suspense sur le fait que la situation s'est largement améliorée et qu'on est désormais loin de 2012.

 

 

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Ce n'est pas le monde merveilleux où tout va pour le mieux, loin s'en faut, mais le fait est qu'après un hiver et un printemps épouvantables les conditions sont désormais particulièrement bonnes la haut pour le maintien de la banquise. Les modèles continuent par ailleurs d'entrevoir des conditions restant excellentes (fraîcheur et nébulosité constante), et je ne serais pas franchement étonné qu'on se retrouve revenus fin juin au niveau de 2014 ou de 2015, avec à la clé la plus petite fonte observée sur un mois de juin depuis plus d'une décennie. Et c'est tant mieux.

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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement

c'est vrai que ce depuis quelques temps, la pente s'est nettement ralenti au niveau extend.

Mais j'ai quand même le sentiment que la banquise est extrement mobile et que l'on perd pas mal en epaisseur de la mer de Laptev jusqu'au centre du bassin.

De meme coté Beaufort, çà reste extrement fractionné. Je ne sais pas ce que t'en penses......

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Invité Sky Blue

Comme le dit 13V on ne peut que se féliciter de ce sursaut des BP Polaires, comme le confirme les prévisions ci dessous:

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On voit par la même que le champ de pression va remonter sur l'Europe de l'Ouest.

C'est également un satisfaction.

A plus LT, l'embellie actuelle de l'AO semble s'estomper pour la fin de mois, tout en restant en projection neutre.

Il va s'en dire que c'est moins pire qu'envisagé en Mai par exemple.57658ca9eefaa_ao1806.JPG.8a0a80aa658584b7a9bfb446d532d2b2.JPG

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Il y a 15 heures, serge26 a dit :

c'est vrai que ce depuis quelques temps, la pente s'est nettement ralenti au niveau extend.

Mais j'ai quand même le sentiment que la banquise est extrement mobile et que l'on perd pas mal en epaisseur de la mer de Laptev jusqu'au centre du bassin.

De meme coté Beaufort, çà reste extrement fractionné. Je ne sais pas ce que t'en penses......

 

La banquise n'est pas si mobile, enfin du moins pas fondamentalement plus que les années précédentes. Elle serait autrement plus mobile si on était en conditions synoptiques DA+, ce qui n'est guère le cas actuellement - on a au contraire des conditions bien dépressionnaires centrées sur le bassin, avec quelques zones qui sont plus ou moins atteintes localement en périphérie par les régimes de vent qui en découlent mais le cœur du bassin est vraiment bien protégé. Pour la perte d'épaisseur, les quelques mesures dont on dispose semblent indiquer au contraire qu'elle est très limitée actuellement avec une fonte qui reste minime sur le bassin central. Par exemple ici avec les données AMSR2 :

 

 

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[/align]

 

Le graphe du haut donne les valeurs d'extent (ce sont les données sources de l'agence japonaise JAXA), et celui du bas donne la superficie de glace dont la température à la surface indique que de la fonte est en cours. 2016 a démarré tôt, mais reste désormais sur des valeurs plus basses que les trois dernières années - et il y a tout lieu de croire que si les archives de 2012 remontaient jusqu'à cette date, elles montreraient qu'en 2012 la situation était autrement plus critique. On observe juste sur les deux à trois derniers jours un léger sursaut, mais qui correspond essentiellement au passage d'une masse d'air chaud sur la baie d'Hudson qui avait été préservée jusque là. On le voit sur les cartes associées :

 

 

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AMSR2b.png.f42c4596a3d32341e4fca45e21eabf76.png[/align]

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Cette carte est représentative de l'état de la glace en surface : les plages de couleur allant du vert vers le rouge indiquent une glace bien gelée et solide en surface, et les plages allant du gris vers le bleu indiquant à l'inverse que la glace est en train de dégeler et donc de fondre en surface. On distingue donc bien la très bonne forme du bassin central avec quasiment aucune fonte côté Sibérie, c'est surtout dans les zones périphériques (Hudson, archipel canadien et côte est du Groenland) que la fonte est marquée mais c'est guère inhabituel de voir ces zones fondre en juin. C'est peut-être plus marqué que d'habitude au niveau de l'archipel canadien qui encaisse sacrément, mais si c'est la seule zone qui prend véritablement une cartouche c'est quand même qu'on sauve sacrément les meubles par rapport à ce que l'on aurait pu craindre.

 

 

Sur un thème un peu plus général, j'ai lu plusieurs commentaires dans un média qui rapprochaient directement la saison hivernale démesurément chaude qu'avait connu l'Arctique, avec le niveau record de faiblesse de la banquise à la sortie de cette saison hivernale, au phénomène El-Niño. J'imagine que c'est beaucoup plus commode pour les bonnes consciences de dire que c'est la faute à un phénomène naturel (on n'y est pour rien), le seul problème c'est qu'en fait El-Niño est connu en temps normal pour causer des saisons hivernales froides dans les régions arctiques, et qu'il pose donc davantage de questions qu'il n'y répond. Voyez par exemple ce graphique :

 

 

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Ce graphique représente l'anomalie de température en fonction de la latitude, sur le semestre hivernal (novembre à avril), données GISS. La courbe mauve représente les anomalies observées en 2015-2016, exprimées par rapport à la moyenne des 30 années précédentes (soit 1985-2014). La courbe rouge, c'est la moyenne constatée lors des 7 grands hivers El-Niño observés depuis 1950, calculée pour chaque épisode par rapport à la moyenne des 30 années précédentes (c'est simplement pour "neutraliser" sommairement l'aspect réchauffement climatique).

 

On peut le voir clairement : les épisodes d'El-Niño se traduisent, sur le semestre hivernal, par le réchauffement conséquent des régions équatoriales (pic de température au niveau de l'équateur, à la latitude 0°), des conditions plus banales entre 15 et 35° nord, un second pic chaud sur les régions tempérées soit entre 40 et 60° nord (résultant souvent d'anomalies chaudes extrêmes à ces latitudes sur l'Amérique du nord), et des conditions plutôt froides en Arctique avec même un pic frais à 70° nord. Ce schéma, on le retrouve de manière plus ou moins nette sur tous les El Niño précédents, aucun ne sortant véritablement des grandes lignes.

 

Or, sur le semestre 2015-2016, il saute aux yeux que les régions arctiques ont connu un réchauffement d'une ampleur inédite, et que ce pic de chaleur correspond à des latitudes normalement fraîches en période El-Niño. On observe bien le premier pic chaud équatorial, la baisse relative un peu plus au nord, le rebond dans les régions tempérées, mais plus rien ne colle au delà et El-Niño n'explique plus rien. 2015-2016 en Arctique, ce n'est pas El-Niño. C'est un réchauffement climatique passant par l'amplification arctique.

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Le 22/4/2016 à 18:42, franckdemline a dit :

On pourrait croire que 2016 sera l'année de tous les records quant à la débâcle.

Mais ça parait trop évident pour que ce soit le cas.

En météo et en climatologie il y a souvent une contre réaction qui vient contredire les évidences .....

On va voir cela dans les trois mois qui viennent.

 

Donc, deux mois plus tard, pas surpris du tout de la bonne tenue du moment.

 

Et ça confirme bien qu'en termes de climatologie, l'homme est encore très loin de tout savoir.

 

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Posté(e)
Pierrelatte (confluent 26/07/30/84) - et Saint Palais sur mer (17) occasionnellement

Il y a 2 heures, franckdemline a dit :

 

Donc, deux mois plus tard, pas surpris du tout de la bonne tenue du moment.

 

Et ça confirme bien qu'en termes de climatologie, l'homme est encore très loin de tout savoir.

 

D'accord avec toi sur le principe, mais attention, un retournement de situation reste toujours possible dans les 2 prochains mois.

Et quand çà fond, çà peut parfois aller tres vite (voir aout 2012).

 

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Invité Sky Blue

Ces BP Polaires actuelles synonymes de fraicheur et de nébulosité sont quand même du temps béni pour le bassin Arctique en plein solstice d'été.

Cette période est la période charnière en terme de potentiel  énergie insolation comme le confirme le graphe ci dessous:

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Après, une tempête à la Aout 2012 venant secouer et fragiliser le pack central reste dans le domaine du possible.

Notre grand corps malade nordique que l'on voyait mourant au printemps s'accroche à une nouvelle phase de rémission.  

Et c'est tant mieux les amis.

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Heu, Sky, rémission, ça me semble être un terme un peu fort.

Une rémission, ce serait - à minima - si la courbe actuelle se baladait dans la partie haute de la déviation standard.

Alors que là, on sauve juste les apparences en ne battant pas les pires années sur la période default_wink.png/emoticons/wink@2x.png 2x" title=";)" width="20" />

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