bernardt60 Posté(e) 25 septembre 2014 56800 Taupont Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Impressionnant, merci pour ce partage ! On est contents que le conducteur s'en sorte bien ! Pas facile de trouver une solution à ces situations : on ne peut pas instaurer un couvre feu de précaution comme çà sans assurance de la prévision météo et hydro. L'idéal, mais pas le moins cher, serait peut-être des routes surélévées dans toutes les vallées encaissées. En attendant, la Nature est plus forte, tout simplement. Et ce genre de vidéos est un bon outil pédagogique je pense aussi ! Crois moi que quand les assurances finiront par mettre le stop là, parce qu'elles ne pourront plus rembourser tous les dégâts dus aux catastrophes naturelles aggravés par la légèreté en tout genre face à ces catastrophes, à moins de payer des primes faramineuses qui feraient bondir tout le monde évidemment en cette période de disette, il n'y aura pas besoin de surélever les routes dans les vallées encaissées pour faire face à l’inconscience ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vincent_L Posté(e) 25 septembre 2014 St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende Auteur Partager Posté(e) 25 septembre 2014 J'ai eu des précisions. La personne a dérivé environ 2 km dans sa voiture, puis son véhicule s'est encastré dans des arbres à l'entrée du village, ce qui lui a permis de s'extraire. Il est ensuite resté 1h30 dans les arbres avant d'être secouru par hélicoptère (hélicoptère que j'ai vu tourner sous la pluie, j'étais à 500 m de là sans le savoir...) et d'être hébergé comme plusieurs dizaines de personnes dans la salle des fêtes de St-Hippolyte. Il a prévu de faire un récit plus complet. Pour le reste, je me garderai bien de faire des commentaires sur sa "prise de risque", c'est facile d'analyser à froid, moins lorsqu'on y est confronté en temps réel. Alors, oui j'aurais sans doute fait demi-tour avant (car on voit déjà des débordements assez importants), mais c'est différent je suis particulièrement sensibilisé à cette problématique ce qui n'est pas le cas de tout le monde. Mais il faut bien avoir à l'esprit qu'on est en face d'une crue exceptionnelle, très rapide (30 secondes avant, des voitures passent en sens inverse) et que c'était difficile à jauger correctement de l'habitacle de sa voiture, sous des trombes d'eau. L'endroit où sa voiture a été emporté est plusieurs mètres au dessus du lit de l'Argentesse, qui est un petit cours d'eau à sec 300 jours par an. Vue Google view : https://www.google.fr/maps/@43.95901,3.830275,3a,75y,276.1h,82.16t/data=!3m4!1e1!3m2!1sJ_QVS17hv0pmG8vcHmLtxA!2e0 La voiture a été emportée dans la vigne (on voit la ripisylve de l'Argentesse à gauche). Dans le Gard de nombreuses portions de routes sont signalées comme inondables par des panneaux (car elles le sont à chaque fortes pluies). Là ça n'est pas le cas tout simplement car ça n'arrive que très rarement que l'eau monte aussi haut à cet endroit. On est dans le cas d'une crue extrême. La seule solution est effectivement de ne pas du tout entreprendre de déplacements dans ces conditions. Mais là aussi c'est de la théorie, dans la réalité on sait bien que c'est différent. D'où l'intérêt de sensibiliser aux risques, cette vidéo peut jouer ce rôle justement. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 25 septembre 2014 Brest Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Crois moi que quand les assurances finiront par mettre le stop là, parce qu'elles ne pourront plus rembourser tous les dégâts dus aux catastrophes naturelles aggravés par la légèreté en tout genre face à ces catastrophes, à moins de payer des primes faramineuses qui feraient bondir tout le monde évidemment en cette période de disette, il n'y aura pas besoin de surélever les routes dans les vallées encaissées pour faire face à l’inconscience ! Attends, je parlais d'assurance au sens premier. Sans assurance = sans certitude ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 25 septembre 2014 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Pour le reste, je me garderai bien de faire des commentaires sur sa "prise de risque", c'est facile d'analyser à froid, moins lorsqu'on y est confronté en temps réel. Avis complètement partagé, c'est justement parce qu'il ne prend pas de risque inconsidéré que cette vidéo a un très grand intérêt pédagogique. C'est "Monsieur tout le monde" qui rentre du boulot, et qui ne peut pas imaginer que cela dégénère de cette façon sur ce tronçon par lequel il est passé des centaines de fois et une dizaine de fois dans des conditions de pluie similaires. Car ces grosses intensités sont localement relativement habituelles pour la région à cette saison; mais ce qui ne l'était pas, c'est l'importance de la zone concernée et les réactions ultraviolentes des BV, ce qu'un "quidam" ne peut savoir sauf à s'appeler Vincent Lhermet (qui a pourtant lui-même était surpris par la violence de l'épisode et a du se faire quelques "frayeurs" non?). On est bien loin en effet de l'origine de la plupart des accidents, c a d Monsieur/Madame en SUV ou même en 4x4 qui pense pouvoir ignorer la signalisation et finit par se faire emporter par le courant... http://www.infoclimat.fr/photolive-photos-meteo-129606-importante-crue-de-l-herault-3.html Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vincent_L Posté(e) 25 septembre 2014 St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende Auteur Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Oui voilà je ne veux pas qu'on mette tous les comportements dans le même sac. Le gars qui force le passage sur une route barrée et signalée à l'aide de barrières "routes inondée" (on le voit à chaque épisode) : là oui il est inconscient et n'a aucune excuse. Dans le cas illustré par les vidéos c'est un poil différent quand même, les gens circulent, une route qui où on est pas censé se faire emporter, etc... Sinon : je ne me suis pas fait de frayeur à St Hippolyte tout simplement car j'ai très vite pris conscience de la situation exceptionnelle et donc j'ai immédiatement fait demi tour pour me tenir en marge, dans une zone hors d'atteinte de l'eau. Ce qui m'a valu de manquer la réalisation d'images spectaculaires, au niveau du pont sur l'Argentesse submergé par le torrent en furie, ou dans le centre du village. Mais je ne suis pas inconscient justement Les seules "frayeurs" (je mets des guillemets car je ne me suis pas senti en "danger de mort") c'était sur la route du retour quand j'ai été rattrapé par l'orage : visibilité nulle et ruissellements importants sur la route, de nuit = situation tendue. Mais je connais parfaitement le terrain et le seul risque que j'avais à cet endroit c'était de noyer mon moteur et de rester planté dans la cambrousse : là où j'étais il n'y avait pas de risque de se faire emporter par un cours d'eau, juste des accumulations (importantes, 20-30 cm maxi) sur la chassée sans trop de courant. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
paparazzi Posté(e) 25 septembre 2014 Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Ces intensités pluvieuses, ça me laisse bouche bée... Faut vraiment être du coin pour continuer à rouler dans ces conditions. Perso, en touriste, j'aurais pas fait 3 km là-dessous ! Merci pour ce partage, et bon rétablissement au gars ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
pat30 Posté(e) 25 septembre 2014 Ners (30) Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Oui voilà je ne veux pas qu'on mette tous les comportements dans le même sac. Le gars qui force le passage sur une route barrée et signalée à l'aide de barrières "routes inondée" (on le voit à chaque épisode) : là oui il est inconscient et n'a aucune excuse. Dans le cas illustré par les vidéos c'est un poil différent quand même, les gens circulent, une route qui où on est pas censé se faire emporter, etc... Sinon : je ne me suis pas fait de frayeur à St Hippolyte tout simplement car j'ai très vite pris conscience de la situation exceptionnelle et donc j'ai immédiatement fait demi tour pour me tenir en marge, dans une zone hors d'atteinte de l'eau. Ce qui m'a valu de manquer la réalisation d'images spectaculaires, au niveau du pont sur l'Argentesse submergé par le torrent en furie, ou dans le centre du village. Mais je ne suis pas inconscient justement Les seules "frayeurs" (je mets des guillemets car je ne me suis pas senti en "danger de mort") c'était sur la route du retour quand j'ai été rattrapé par l'orage : visibilité nulle et ruissellements importants sur la route, de nuit = situation tendue. Mais je connais parfaitement le terrain et le seul risque que j'avais à cet endroit c'était de noyer mon moteur et de rester planté dans la cambrousse : là où j'étais il n'y avait pas de risque de se faire emporter par un cours d'eau, juste des accumulations (importantes, 20-30 cm maxi) sur la chassée sans trop de courant. Avis également bien partagé avec vincent, comme tu dis il ne faut pas tout mélangé. Il y a ceux qui vont passer en force alors que la route est barré et ceux qui se font surprendre comme ici (alors qu'il y à plein d'autres véhicules devant et derriere ainsi qu'en sens inverse) par la rapidité de montée des eaux qui peux aller tres tres vite. Je parle en connaissances de cause car cela m'est arrivé en septembre 2010 au niveau du rond point entre lédignan et cardet, un simple ruisseau en contre bas et qui ne déborde jamais sauf en 2002, est devenu une véritable rivière. Pour ceux qui connaissent et qui se rapellent, c'est là qu'il y avait eu les plus grosses intensités avec le secteur de deaux, autour de 150mm en 1heure. Et pourtant je suis gardois de naissance, je connais ces épisodes de pluies intenses et je connais les zones du piémont et meme au delà, comme ma poche, mais cela n'a pas empéché de me surprendre alors que 30 secondes avant les voitures passaient. Au mauvais endroit au mauvais moment tout simplement. Mais cette video servira!! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
bernardt60 Posté(e) 25 septembre 2014 56800 Taupont Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Attends, je parlais d'assurance au sens premier. Sans assurance = sans certitude ! J'avais bien compris le sens d'assurance que tu employais et quand je parle des assurances cela n'avait rien à voir avec ton mot Je répondais plutôt au fait que tu disais qu'il fallait peut-être surélever les routes pour mettre les gens en sécurité dans les vallées encaissées. Je suis persuadé qu'un jour le problème de remboursement des assurances se posera et qu'on ne pourra pas toujours dire cette phrase qui revient trop souvent lorsque l'on parle de zones inondables : "Ne vous inquiétez pas, les assurances paieront !" et quand on ne pourra plus tout assurer, la conscience du risque fera peut-être des progrès ! Sinon moi aussi, en tant que touriste à entendre parler des risques de ces pluies cévenoles où on voit pratiquement à chaque fois même si c'est jamais au même endroit ces scénarios catastrophiques, avec ce tel rideau de pluie il y a longtemps que je me serais arrêté, même si temps pis je n'aurai pas pu saisir une belle vidéo! Finalement c'est un peu comme pour les accidents de la route, on dit qu'ils se produisent le plus souvent sur le trajet habituel ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 25 septembre 2014 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Sa mise en mouvement a t-elle instabilisé sa position déjà limite (n'aurait-il pas fallu rester sur sa position initiale ?). D'autre part, il est aussi probable que le poids (trop faible) de sa voiture a pu jouer dans la suite des évènements... C'est pas le poids, la voiture qui le précède est une Twingo probablement encore plus légère. Non je dirais que son "erreur", c'est de tenter le demi-tour 30 secondes trop tard: du coup, le courant qu'il avait de face lui arrive de travers, et là ça pardonne plus. Comme en bateau quoi, il prend la vague sur le côté! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Damien49 Posté(e) 25 septembre 2014 La-Chapelle-Saint-Florent - 49 (proche 44, bord Loire) Partager Posté(e) 25 septembre 2014 J'aurais eu le même réflexe, faire demi-tour. Honnêtement dans sa situation qu'est-ce qu'il pouvait bien faire d'autre ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Martini Posté(e) 25 septembre 2014 Altkirch 301m / Retzwiller 315m dans le Sundgau Partager Posté(e) 25 septembre 2014 J'aurais eu le même réflexe, faire demi-tour. Honnêtement dans sa situation qu'est-ce qu'il pouvait bien faire d'autre ? C'est là la synthèse. Facile de critiquer après coup mais faut se mettre dans la situation: Fortes pluies, on ne connait en gros qu'une seule grande route pour rentrer chez soi. Même si effectivement la situation était critique, je ne vois pas ce que l'on peut faire d'autre à partir du moment ou on est en plein dedans. Faire demi tour? Prendre un chemin pourri qui va dans les hauteurs sans vraiment savoir si ailleurs ce n'est pas pire? Quand on a aucune info que l'on ne voit strictement rien, on va la ou on connait. C'est à a dire la route principale que l'on connait et que l'on analyse sur le coup comme étant la moins à risque car pas de possibilité de se perdre, pas de petits cours ou de fossés que l'on ne connait pas et qui aurait un risque potentiel plus important... Donc non on aurait tous fait pareil en croisant les doigts que la route continue juste à être inondée sans aucun courant. Et je dois reconnaitre le calme impresionnant dont la personne a fait preuve et qui a certainement été une des raisons de la fin heureuse de l'évènement. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nonaville (16) Posté(e) 25 septembre 2014 Nonaville (16) Alt 68 m Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Vidéo impressionnante Merci. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lothski Posté(e) 25 septembre 2014 Besançon 290m Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Sur l'épave, impressionnant aussi le pneu arraché comme un pneu dégonflé sur une roue de vélo . Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vedasien Posté(e) 25 septembre 2014 Malbosc - bourg centre (07) - 480m en Cévennes Ardéchoises / Saint-Jean-de-Védas (34) - La Fermaude Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Absolument effrayante ces deux vidéos... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Serge L Posté(e) 25 septembre 2014 Toulon Bas-Faron Partager Posté(e) 25 septembre 2014 Aïe aïe aïe, flippant! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Euphydryas Posté(e) 26 septembre 2014 Alès - St Hilaire de Brethmas (30) Partager Posté(e) 26 septembre 2014 Le littoral envahit par les touristes, le gardois n'a plus guère que la rivière pour aller se baigner... en toute quiétude... Impressionnant et terriblement tragique. Effectivement, j'aurais fait la même chose, un demi-tour. Pareillement j'aurais été emporté... ou pas... c'est un timing qu'on ne maîtrise pas. Quand il pleut fortement de cette façon la majorité des gens font comme tout le monde le ferait dans n'importe quelle autre région. Ils s'arrêtent et attendent. On le voit tout le temps. Ce n'est pas tant la peur de la montée des eaux que l'impossibilité de conduire sans risque étant donné la visibilité proche du néant... après, quand l'orage dur, il n'est pas impossible qu'une grande partie des gens reprennent la route, ce qui a de forte chance d'être pire que mieux... Témoignage très instructif. J'ai traversé bêtement le Vistre en 2002 et en 2003 (la bastide à Nîmes) pour aller au travail. Chaque fois je savais que je prenais un risque en traversant la rivière sur la route plutôt que de faire demi-tour mais je le faisais quand même, bêtement... j'ai eu de la chance malgré le courant et ma Punto toute légère les 2 fois. Aujourd'hui (on s'assagit) j'ai conscience de la bêtise que j'ai faite et conscience que j'aurais pu être emporté par la rivière. Aujourd'hui quand il pleut à ne plus voir devant soit et bien je ne roule plus... Vu l'intensité des pluies, peut être que la personne aurait du s'arrêter... mais c'est facile à dire quand on n'est pas à la place du gars qui veut rentrer chez lui après une journée de taf et qui n'a peut être que quelques km à faire... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vincent_L Posté(e) 13 octobre 2014 St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende Auteur Partager Posté(e) 13 octobre 2014 Le rescapé m'a envoyé son récit ! Je vous le colle ci-dessous : "Oui et je suis indemne. Mercredi 17 septembre je prends la route Anduze-Vailhauquès vers 18h. Il déluge et je décide de filmer avec mon portable accroché au rétroviseur. Arrivé à Saint Hyppolite-du-Fort la pluie bat son plein et je dois traverser des routes inondées de 20cm. Je rattrape une file de voitures roulant très doucement. Ca ne me rassurait pas car j'avais peur de noyer le moteur vu l'eau sur la route. Et au bout d'1 km les 5 voitures se stoppent et je vois une file de voitures derrière moi nous rejoindre. Etant à l'arrêt je relance la caméra du portable et vois 2 voitures passer en sens inverse suivies de 2 autres. N'en reste plus qu'une devant moi et j'attends qu'elle fasse demi-tour pour pouvoir faire le mien. Elle avance un peu mais ne fait toujours pas demi-tour et voyant l'eau traverser toute la route et monter de 20cm en autant de secondes je commence un demi-tour en marche arrière. Trop tard... L'eau est trop montée et le courant vient soulever ma voiture sur le côté, me fait faire un 180° et je me retrouve entrainé dans un champs de vignes recouvert de 2m d'eau puis poussé par le courant dans le lit de l'Argentesse. Juste le temps de voir la file de voiture dans laquelle j'étais et me voilà parti dans un torrent en plein déluge. Mon premier reflex est de défaire ma ceinture au cas où je viendrais à rentrer dans un arbre et que la voiture coulerait. Etant sous adrénaline tout m'aura semblé plus long mais au bout de quelques secondes la voiture se tourne dans le sens du courant et sachant le danger dans lequel je suis je décide d'appeler une amie pour qu'elle prévienne les pompiers. Je décide ensuite de réunir ce qui pourrait me servir: -mon coupe-vent pour m'imperméabiliser, me protéger un peu dans l'eau et me permettre de garder ma chaleur si je venais à passer la nuit dans un arbre. -mon téléphone portable avec tous mes contacts, la vidéo et peut-être la possibilité d'appeler des secours. -mon porte-feuille avec tous mes papiers. C'est toujours ça comme temps gagné en démarches et aussi un bon moyen de connaître mon identité si je venais à être trouvé inconscient ou mort. Le moteur est noyé et je n'arrive plus à le démarrer mais les lumières du tableau de bord et de l'autoradio sont encore allumées. J'arrive à descendre ma vitre électrique de 15cm mais l'eau s'engouffre et je la remonte aussitôt. Avec la violence du courant la voiture plonge de temps en temps dans l'eau et se retrouvera entièrement sous l'eau à 2 reprises. A partir de ce moment l'eau rentre par la portière passager et je saisi que l'impression de sécurité du radeau improvisé ne va pas durer. Je préfère ne pas attendre d'arriver aux ponts pour sortir et profiter de discerner les silhouettes d'habitations et d'arbres pour sortir. L'état de la voiture à l'arrivée me confirmera que les ponts auraient été fatals. J'essaye à nouveau de descendre ma fenêtre mais sans succès. Les vitres électriques ne fonctionnent plus et la pression est trop forte pour que je puisse ouvrir la porte ne serait-ce d'1mm. La voiture piquant du nez je me dis que l'arrière doit être un peu surélevé et ne voyant pas comment ouvrir le coffre, plein de bagages qui plus est, je descend la vitre à manivelle qui s'arrête au bout de 25cm, sécurité enfant oblige. J'essaye de la casser avec la paume de la main, en vain. N'étant pas bien gros j'entreprends de me faufiler malgré tout mais bloque au niveau des hanches car je me contorsionne trop pour pouvoir attraper l'antenne et éviter ainsi de tomber en avant. Finalement j'arrive à passer droit et rester accroché à l'antenne. Me voilà la moitié du corps dans l'eau, accroché à ma voiture telle une bouée et vois flotter un camping-car 10m devant moi. La situation est irréelle est je me revois 5minutes avant, dans ma voiture à écouter tranquillement de la musique, bien au chaud et en sécurité. Je commence à chercher de quoi me maintenir hors de l'eau quand je lâcherais ma bouée de fortune. Délaissant une énorme cuve sans prise de 3m de diamètre et de petites branches je vois finalement une sorte de petite poutre en V de 2m50 et décide de tenter le tout pour le tout. Je lâche la voiture et me retrouve entrainé par le fond. Exactement ce que je redoutais. Je bois la tasse et malgré cette eau boueuse j'arrive à remonter à la surface. Sachant que je ne dois pas lutter contre le courant mais seulement me diriger pour éviter de m'épuiser je parviens à rejoindre la poutre qui me permettra de m'économiser un peu et quelques secondes plus tard je passe près d'un groupe de 4 arbres et attrape une branche que je manque de lâcher sur le coup. Je sais qu'il ne me reste plus qu'à me hisser et voyant que le diamètre du tronc n'est pas plus large qu'une bouteille d'eau je réparti ma masse sur 2 arbre et me retrouve en grand écart avec les pieds tordus dans les fourches pour éviter de casser les branches. C'est une petite victoire pour moi mais sachant que la nuit ne va pas tarder(il est 19h passée ) je réfléchis à comment rejoindre un gros arbre derrière qui me semble plus stable et solide que ce saule qui bouge dans tous les sens à chaque coup de vent. Mon inquiétude est qu'une voiture ou un objet lourd vienne frapper l'arbre qui me sert de refuge. L'orage repart de plus belle et je dois remonter d'1m. La pluie est tellement fort que je passe mon temps à vider mes manches qui se remplissent d'un bol d'eau en 10 secondes. J'entreprends aussi de casser des branches pour me faire un pont entre les 2 troncs et une possible perche me permettant d'atteindre le gros arbre proche d'un mur. Je n'aurais pas besoin de replonger, une quarantaine de minutes plus tard je vois une voiture s'arrêter sur le pont au loin et 2 hommes en sortir. Voilà ma chance d'échapper à une nuit J'appelle aussi fort que je le peux, bien décidé à ne pas les laisser partir. Au bout de plusieurs appels l'un d'eux s'approchent du torrent et m'aperçoit. Avec le bruit du courant et de la pluie je ne parviens pas à comprendre ce qu'ils disent. A partir de là je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que des secours arrivent. Ils repartent assez vite et il faudra encore une bon quart d'heure avant que 2 hommes en cirés jaunes fluos arrivent. Idem qu'avec les 2 hommes d'avant je comprends vaguement un "vous pouvez rester?" et les voilà reparti. Un 3ème longera la berge et un peu plus tard un hélico passe au dessus de moi. Suite à ça je casse les branches du dessus pour me donner plus de visibilité et faciliter le passage pour un éventuel hélitreuillage. Ne voyant plus personne pendant un long moment je renforce mon "pont" avec les branches arrachées et commence à me poser des questions stupides du genre de "peut-être qu'on c'est mal compris et qu'ils pensent que ça va je peux rester dans l'arbre ou que ma position est sécurisée". Finalement au bout d'une vingtaine de minutes, qui m'aura semblé durer une bonne heure, je vois un camion de pompier passer le pont et des secours se presser de l'autre côté de la rivière. Il fait nuit, l'hélico commence à quadriller la zone avec son projecteur. Il me repère et descend un homme pour jauger la situation et voir comment procéder puis le remonte et vient se placer juste au dessus de moi pour entreprendre de descendre le plus proche possible. La force du vent provoqué par les pales couchent violemment les arbres qui se retrouvent incliné fortement au dessus du torrent et arrachent les branches du haut. Je me retrouve surpris et mon pied gauche arrache la branche sur laquelle il reposait me faisant chuter de 50cm. Je parviens de justesse à me rattraper et remonte. Le vent est violent et pendant plusieurs secondes je me retrouve presque écartelé sans pouvoir lever la tête, le visage fouetté par la pluie. Je parviens enfin à tourner la tête et leur fait signe d'arrêter de descendre car les arbres penchent trop et j'ai peur qu'ils cassent si près du but. Suite à ça un homme descend et tente de m'atteindre. Enfin à porté de moi j'attrape le harnais et y glisse un bras, sans lâcher le tronc, puis l'autre. Le secoureur m'enserre la taille avec ses jambes et me voilà hélitreuillé. J'ai droit à un petit tour d'hélico, suspendu à l'extérieur, avec une magnifique vu de Saint Hippolyte-du-Fort de nuit, sous la pluie et les inondation avant d'être déposé au milieu du stade 100m plus loin. Ils m'intiment de reculer et repartent aussitôt, me laissant retrouver le camion de pompiers à l'autre bout du stade après le pont. Un pompier m'indiquera comme refuge la salle des fêtes et me voilà à marcher 1km sous la pluie en short et T-shirt. Là-bas j'y trouve de quoi boire et grignoter mais aussi de quoi sécher mon téléphone et tous mes papiers. J'y fais aussi de sympathiques rencontres qui m'aideront à téléphoner malgré le manque de réseau et n'arrivant pas à rallumer le mien je ne parviens pas à contacter l'amie que j'avais réussi à joindre au milieu de la rivière. Vers 1h du matin(donc 5h après que je me sois fait emporter ) des gendarmes viennent me voir et me permettent de contacter l'amie en question et mettre fin à plusieurs heures d'angoisse. Elle me rejoindra le lendemain après 12h passées dans la salle des fêtes à me remémorer les évènements. Ca me permettra de retourner voir le trajet parcouru et retrouver l'arbre qui m'a sauvé. Mon téléphone portable se rallumera une semaine plus tard et j'ai pu sauver mes papiers. Par contre j'y ai perdu toutes mes affaires et ma voiture, que je retrouverais 3 jours plus tard à plus de 4km du départ. J'aurais fais 2km avec elle avant de l'abandonner à un triste sort mais elle était bien trop lourde pour que je puisse la hisser avec moi sur cet arbre. De mon côté je m'en tire avec quelques griffures dues aux branches, une épine de ronce dans l'index, un bon mal de crânes et le corps courbaturé pendant 4 jours mais indemne mentalement. Une semaine plus tard je n'ai quasiment plus de cicatrices et j'ai repris la voiture 2 jours plus tard en plein orage(prudemment bien sur ) sans que ça fasse écho à ce qui m'est arrivé. On dit qu'il faut toujours remonter à cheval après une chute." Une photo des arbres salvateurs... La vie ne tient parfois à pas grand chose. Et une photo pour donner une idée de la hauteur d'eau (la RD et le pont étaient submergés...) 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 13 octobre 2014 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 13 octobre 2014 Incroyable témoignage, très bien écrit qui plus est. S'il nous lit, merci à lui - sinon, Vincent, transmets-lui mes félicitations, tant pour son sang-froid que sa plume! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
HauteTarentaise73 Posté(e) 13 octobre 2014 La Rosière Montvalezan(1850m d'altitude ), St Bonnet Le Château(870m) et Fréjus(0m) Partager Posté(e) 13 octobre 2014 Incroyable témoignage Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Vincent_L Posté(e) 13 octobre 2014 St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende Auteur Partager Posté(e) 13 octobre 2014 J'ai ajouté une photo des arbres salvateurs ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
BRAZILman64 Posté(e) 13 octobre 2014 Lasseube, Béarn (64) Partager Posté(e) 13 octobre 2014 Effectivement, témoignage incroyable. Il revient de loin ce monsieur! Merci pour ce partage. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lubo Posté(e) 13 octobre 2014 St Gély du Fesc- 10 km NNO de Montpellier- 125m Partager Posté(e) 13 octobre 2014 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Babarskaja Posté(e) 14 octobre 2014 Amiens Partager Posté(e) 14 octobre 2014 Quel récit haletant et angoissant! Merci du partage Vincent. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Picsinlou34 Posté(e) 14 octobre 2014 Saint Clément de rivière (34), prox. Pic Saint Loup et Montpellier Nord. Alt. 90 m Partager Posté(e) 14 octobre 2014 Ce récit est d'une grande qualité narrative. Merci à son auteur pour le partage de cette incroyable aventure. Quel sang froid ! Je n'ose pas imaginer l'angoisse de son amie après son dernier appel en plein "rafting"... Je retiendrais que les vites manuelles, surtout quand elles s'abaissent suffisamment, c'est utile à l'arrière. Un marteau "brise-vitre", pour peu qu'on sache le retrouver dans la panique pour être salvateur dans certains cas. Faudrait que j'en mette un dans la boite à gants (ou ailleurs, faut étudier la question)... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
droupi Posté(e) 14 octobre 2014 autour de Dijon(21) Partager Posté(e) 14 octobre 2014 Quelle histoire poignante!! C'est vraiment une histoire de dingue, incroyablement bien retranscrite! Merci à l'auteur pour ce témoignage exceptionnel, à véritablement inscrire dans la mémoire collective. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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