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Suivi de la secheresse


Wilfried63

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Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles
Il y a 20 heures, grecale2b a dit :

Je vais essayer de répondre point par point, mais je vais pas faire des romans, tu pourras chercher de ton côté, on a été plusieurs à t'expliquer déjà:

- ça sert à quoi? à sélectionner et favoriser les essences locales qui sont le plus susceptibles de s'adapter. Génétiquement, il y aura toujours moyen d'améliorer l'existant. En gros, si ton gosse est malade, le mieux c'est pas de le buter et d'en adopter un autre, mais de trouver des soins adaptés, et si malgré ça il meurt, tu peux essayer d'en faire un autre. C'est très caricatural, mais bon...
- oui c'est la catastrophe annoncée, mais la solution c'est pas de tout flinguer plus vite, surtout dans un contexte de mondialisation ou les ecosystèmes sont déjà victimes d'espèces invasives.
- tu confonds "invasif" et "résistant". le figuier de barbarie est très invasif. ça l'empêche pas d'avoir des maladies... Chaque espèce, même les invasives, ont leurs lots de maladies et de parasites. Mais on a déjà suffisamment de problèmes avec les maladies et parasites de nos écosystèmes pour pas en apporter de nouveaux avec leurs espèces hôtes introduites, justement! On en a déjà suffisamment qui crèvent à cause de ces fameuses espèces introduites et de leurs parasites pour pas en ajouter d'autres. D'où la nécessité de vérifier en amont d'une introduction d'espèce les impacts potentiels. La fameuse notion de "bénéfice/risque". Quelqu'un ici a parlé des charançons, entre autres. En Corse on a le charaçon du palmier qui a flingué quasiment tous les palmiers. Alors tu me diras, le palmier c'est une espèce introduite. Oui. Alors parlons d'autres espèces: dans les années 90 on s'est retrouvé avec le matsucoccus, parasite du pin maritime. On l'avait pas jusque là. Import. Invasion. Résultat, aujourd'hui il y a des peuplements entiers qui crèvent. Autre cas plus récent: les plantes d'ornement importées avec (malchance) la bactérie Xylella fastidiosa. Super. Des centaines d'espèces sont en danger. Et en plus c'est insidieux parce qu'on la voit pas, et ça se propage. Y'a des espèces qui crèvent, on sait pas si c'est à cause de ça ou de la sécheresse ou les deux.
Bref, on a suffisamment de problèmes actuellement avec ces merdes pour pas en faire venir d'autres.

C est très bien décrit

Je me permets juste cette petite illustration de ce que tu expliques par ce qu il s est passé aux Bermudes a vouloir trouver des solutions toutes faites mais aux conséquences multiples dont on a pas forcément conscience, pardon pour la digression car ce n est pas en France mais je trouve que c est éloquent pour ce qui est de l introduction de nouvelles espèces et de la réflexion a avoir en amont

J avais lu cela il y a fort longtemps et ton post me le rappelle :

 

Cela titrait :

 

"Curieuse expérience écologique

En 1946, une tentative de boisement fut expérimentée aux Bermudes, îles situées au nord des Antilles, dans l’océan Atlantique. On importa donc des plants de cèdre. Mais, trois ans plus tard, la moitié des cèdres étaient morts ou agonisants et, en 1951, il n’en restait plus qu’un quart. Le responsable de cette hécatombe était une minuscule cochenille. “On a alors tenté de combattre les cochenilles en important des prédateurs; cette lutte biologique débuta par des lâchers de coccinelles et d’hyménoptères parasites naturels des ravageurs. Un lézard fut aussi introduit, mais ce dernier ayant trouvé le climat à sa convenance, ne tarda pas à se multiplier, dévorant coccinelles et guêpes parasites, ainsi que deux espèces de fourmis, que les responsables de l’agriculture avaient cru bon devoir importer, elles aussi, dans les îles. Tout ce petit monde d’immigrants se livra une lutte terrible, sans pour autant remédier à la situation. On décida enfin de réduire le nombre des lézards en lâchant deux cents exemplaires du grand gobe-mouches (...). Le mal ne fit alors qu’empirer.” Rien ne se passa comme prévu. En 1976, “les ornithologues ont évalué la population du grand gobe-mouches à quelque 60 000 individus qui tous sont devenus des prédateurs des oiseaux indigènes. (...) Tous les oiseaux des Bermudes se raréfient”. En guise de conclusion, le zoologiste P. Schauenberg, qui rapporte ces faits dans la Gazette de Lausanne, demande: “Que va-t-on introduire à présent pour enrichir encore la faune des Bermudes?”

"

 

L'effet domino est bien illustré, tout est lié et changer un élément change l'ensemble 

Toujours se méfier des solutions toutes faites...

 

Modifié par Matpo
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Vu les discussions du topic long terme, je pense qu'il est intéressant de faire un point un peu plus détaillé et avec un peu de recul sur la situation pluviométrique à l'échelle du pays.   S

Bonsoir   Voilà, comme promis, j'ai pris un peu de temps cet après-midi pour photographier la basse vallée de l'Agly. Je suis resté proche de mon domicile, mais ça donne une idée de la gravi

Bonjour,   Reprenons un peu le cours de ce topic dédié au suivi de la sécheresse, avec un petit point photo réalisé le week-end dernier et cette semaine sur le secteur des Vosges et du piémo

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Toulouse, fontaines/Bayonne, en plein ICU, bien trop loin de la neige de mes montagnes tarnaises et cevenoles
il y a 41 minutes, ddv a dit :

j'ai fait une rando cet été de la Catalogne française à celle en Espagne. C'était ultra sec (surtout côté Espagne) mais je ne me rappelle pas avoir vu un seul arbre mort

Au cours d un simple trajet autoroutier Narbonne Perpignan il y a un mois et demi, je te dis pas la quantité d arbres morts que j ai vu... C est pour cela que ton message m'étonne beaucoup 

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Il y a 16 heures, Ericatalan a dit :

Effectivement, tout crève. Après, même avec des photos, je pense que ça doit être assez difficile pour une personne étrangère des PO, de se rendre compte de la gravité de la situation.

 

J'aime bien lire votre débat axé sur l'écologie, mais concrètement, un agriculteur local, il fait quoi ?

Par exemple un maraicher ou un arboriculteur. N'ayant plus de possibilité d'arroser leurs plantations (forages à sec ou restrictions très strictes). Sur le court et moyen terme, comment ils font pour vivre ?

Avec la corde au cou, je doute qu'ils soient très ouverts au dialogue sur les espèces invasives ou sur des sélections qui nécessitent des décennies de recherche.

 

Comme on l'a dit, la situation que l'on vit ne dure pas depuis 20 ans. ça déconne sérieusement que depuis mars 2022.

Avant cela, je n'avais aucun souci à faire mon maraichage sol vivant et à maintenir mes arbres fruitiers en vie. Même s'il faisait très sec parfois.

 

 

 

 

 

 

Débat sur l'écologie ou pas, et "ouverture au dialogue" des agriculteurs ou pas, comme l'a dit quelqu'un d'autre, sans eau, on ne fait pas grand chose. La situation choisit pour nous à ce stade.
Le problème c'est que ces situations auraient du être anticipées depuis plusieurs années par l'Etat en accompagnant les agriculteurs vers des cultures plus résilientes et moins gourmandes en eau. De toute façon il faut s'adapter, par les cultures et par la gestion de l'eau.
Je ne dirais pas que c'est trop tard, mais il va forcément y avoir des trous dans la raquette, à s'y prendre systématiquement en réaction à un événement et pas en anticipation.

 

il y a une heure, ddv a dit :

j'ai fait une rando cet été de la Catalogne française à celle en Espagne. C'était ultra sec (surtout côté Espagne) mais je ne me rappelle pas avoir vu un seul arbre mort. Par contre, les olives sur les oliviers sauvages étaient toutes petites. Les chênes liège, quant à eux, semblent résister à tout (et sont "insensibles" au feu).

Alors ici (en Corse), les chênes-liège dans les zones les plus sèches sont en train de crever. Depuis la sécheresse de 2017, et les hivers ultra secs qu'on se paye depuis, cette espèce pourtant hautement xérophile, mais qui a besoin aussi d'humidité (surtout de l'air) subit un stress phénoménal, surtout dans l'étage thermoméditeranéen, mais aussi dans le mésoméditerranéen. De Porto-Vecchio à Bastia, jusqu'à 100-200m d'altitude, ça claque dans tous les coins.
 

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Il y a 3 heures, ddv a dit :

j'ai fait une rando cet été de la Catalogne française à celle en Espagne. C'était ultra sec (surtout côté Espagne) mais je ne me rappelle pas avoir vu un seul arbre mort. Par contre, les olives sur les oliviers sauvages étaient toutes petites. Les chênes liège, quant à eux, semblent résister à tout (et sont "insensibles" au feu).

Dans la forêt espagnole, les gardes champêtres amènent de temps en temps de l'eau dans des petits réservoirs en béton à destination des petits animaux (c'est mignon, mais à mon avis les animaux savent se débrouiller sans les humains). Donc, j'en conclue que ce genre de sécheresse doit être quand même fréquente (en tout cas, côté Espagne).

Par contre, je ne me souviens pas avoir vu le moindre animal (il doit faire trop chaud pour les lézards j'imagine). Ils sortent peut-être en soirée ou la nuit ?

Je crois que tu as un problème d observation !

Des arbres morts, il y en a de nombreux. Des pins pignons, des pins maritimes, des chênes pubescents, des chênes liège, des mimosas, des eucalyptus pour les zones littorales, des chênes verts sur le piémont, très forte mortalité sur les châtaigniers dans les Alberes et vallespir, de nombreux hêtres morts sur les zones superficielles, des épicéas, des sapins et même des pins à crochet. 

Tous les étages de végétation sont concernés dans les PO. 

Et de nombreux sont affaiblis, présentent des descentes de cimes et / ou sont attaqués par des champignons ou des chenilles processionnaires. 

J ai vu malheureusement les mêmes signes peut-être moins prononcés sur tout le pourtour méditerranéen français. En Corse, j ai remarqué beaucoup de casse sur le chêne liège dans le sud est (secteur Solenzara, Porto vecchio, Sartene) semblable à ce que nous remarquons sur la côte Vermeille, le piémont des Alberes et les Aspres. Les chênes liège dans les Maures et l Estérel souffrent tout autant. 

Concernant les petits réservoirs en béton, c est assez fréquent en zone méditerranéenne habituée aux sécheresses estivales. Avant d être "mignon" , c est surtout utile pour les animaux d élevage (pâturage extensif) et les animaux sauvages. 

C est aussi une pratique ancestrale (lavogne) sur les causses comme celui du Larzac où l eau est rare l été. 

Pour les animaux, ils s adaptent aux fortes températures en décalant leur période d activité à des heures moins chaudes voire estivent en période caniculaire (tortues d Hermann). 

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Pour rajouter à la liste des essences qui morflent depuis plusieurs années ici (toujours depuis 2017), on a eu de la mortalité dans le châtaignier (et aux sécheresses s'ajoute le cynips qui les avait déjà fragilisés, ainsi que la déprise agricole progressive), et c'est typiquement une essence dont les peuplements vont fortement s'amoindrir dans les prochaines années.
On a pu constater aussi un peu de mortalité sur le chêne vert localement (en 2021 il me semble) pendant la forte sécheresse, alors que c'est une essence qui est pourtant beaucoup plus souple et résistante que le chêne-liège.

Même les espèces du maquis morflent: arbousier, lentisque (pourtant de l'étage thermo),...
La forte variabilité des précipitations met à mal de plus en plus d'écosystèmes. Avant on avait certes des sécheresses, mais pas sur plusieurs années glissantes, et il y avait toujours de bons épisodes pluvieux pour compenser. Maintenant les longues périodes sèches sont en train de devenir la norme. Nul doute que l'avenir ne sera pas bon, et que dans les prochaines années les mortalités seront de plus en plus fréquentes et impressionnantes.

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Aubenas en Ardèche méridionale

ici (piémont cévenol ardéchois) on a eu de très fortes sécheresses (dans l'absolu pas aussi forte que dans les PO ou la Corse mais relativement à notre pluviométrie)

beaucoup d'arbres sont morts (cerisiers, châtaigniers, pommiers principalement) 

ensuite on  a eu de l'eau à nouveau mais lorsque les arbres sont exposés à des chaleurs/sécheresses qui dépassent leurs capacités de résistances, les effets se font sentir pendant des années et les pluies ultérieures ne les empêchent pas de crever.

j'avais causé de ça avec un spécialiste des arbres qui faisait une étude pour le PNR des montes d'Ardèche et il me disait qu'une fois fragilisés, les racines choppent des maladies et dans certains cas ça peut même être les pluies qui les provoquent (champignons qui prospèrent sur des racines abîmées par le sec...)

 

pour la lueur d'espoir, si j'ose dire, on a eu des années vraiment difficiles (2017/2019) sans aucune pluie l'été, sans épisode cévenol en automne, et on croyais vraiment que tout allait crever. en 2019 même les oliviers étaient en souffrance.

et puis la pluie est revenue. moins qu'avant globalement mais suffisamment. 

j'avoue que fin 2019 je songeait sérieusement à revendre mes ruches, après des années sans miel catastrophiques. depuis il y a eu de très bonnes années. 

même si globalement, il fait plus chaud et plus sec qu'avant, le climat est vraiment devenu méditerranéen, et les plantes méd. prospèrent et colonisent... 

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il y a 23 minutes, boubou07 a dit :

ici (piémont cévenol ardéchois) on a eu de très fortes sécheresses (dans l'absolu pas aussi forte que dans les PO ou la Corse mais relativement à notre pluviométrie)

beaucoup d'arbres sont morts (cerisiers, châtaigniers, pommiers principalement) 

ensuite on  a eu de l'eau à nouveau mais lorsque les arbres sont exposés à des chaleurs/sécheresses qui dépassent leurs capacités de résistances, les effets se font sentir pendant des années et les pluies ultérieures ne les empêchent pas de crever.

j'avais causé de ça avec un spécialiste des arbres qui faisait une étude pour le PNR des montes d'Ardèche et il me disait qu'une fois fragilisés, les racines choppent des maladies et dans certains cas ça peut même être les pluies qui les provoquent (champignons qui prospèrent sur des racines abîmées par le sec...)

 

pour la lueur d'espoir, si j'ose dire, on a eu des années vraiment difficiles (2017/2019) sans aucune pluie l'été, sans épisode cévenol en automne, et on croyais vraiment que tout allait crever. en 2019 même les oliviers étaient en souffrance.

et puis la pluie est revenue. moins qu'avant globalement mais suffisamment. 

j'avoue que fin 2019 je songeait sérieusement à revendre mes ruches, après des années sans miel catastrophiques. depuis il y a eu de très bonnes années. 

même si globalement, il fait plus chaud et plus sec qu'avant, le climat est vraiment devenu méditerranéen, et les plantes méd. prospèrent et colonisent... 

 Je rejoins totalement grecale2b. 

Même les arbustes les plus résistants comme les pistachiers lentisque, les nerprun alaterne, les filaires, les arbousiers et les genévriers oxycedre prennent chers. 

Les cistes, les ajoncs de Provence, les calycotomes ainsi que le thym et le romarin sont morts à plus de 50 % dans certains secteurs. 

Donc, les sécheresses à répétition dans le domaine thermo et mesoméditerranéen sont en train de transformer nos paysages depuis quelques années m. 

Au dessus d Argelès, la réserve de la Massane célèbre pour sa vieille hetraie est en train de décrocher. 

Les nombreuses études scientifiques ont montré la forte mortalité lors de la canicule historique de 2003 mais surtout une mortalité élevée les années suivantes concernant les arbres affaiblis. Depuis 2016, les fortes chaleurs et les sécheresses à répétition se traduisent à nouveau par une mortalité accrue. 

Les precipitations sont en moyenne de 1100 à 1200 mm par an dans la réserve. 400 mm lors de l année 2023 avec pour la première fois plus de 40 degrés. 

Peut être que ces quelques témoignages permettront à des non méditerranéens de mieux comprendre la situation. 

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St-Étienne-du-Valdonnez (Lozère) - 885 m d'altitude au pied du Mont Lozère et du causse de Sauveterre. A 9 km au SE de Mende

L'adaptation n'est pas toujours aussi aisée que l'on pourrait le croire. Ici l'ONF a reboisé des parcelles avec des cèdres (sur des pentes abruptes plein sud auparavant couvertes de pins noir d'Autriche plantés à la fin du XIXème dans le cadre des plans de reboisement du RTM et récoltées il y a une dizaine d'années).

Les sécheresses estivales ont fait crever une grande partie de ces plantations... Le cèdre avant pourtant été choisi entre autre dans une optique d'anticipation et d'adaptation au changement climatique... Seulement voila, des jeunes plans sur un sol calcaire plein sud ça ne l'a pas fait avec les derniers étés, même avec un essence d'Afrique du Nord, même à 900 m d'altitude...

 

Certains agriculteurs anticipent. J'ai un pote qui a planté des oliviers sur des terroirs à châtaigniers dans les vallées cévenoles à plus de 500 / 600 m d'altitude. Comme en Corse ou en Ardèche voisine, le châtaignier est en souffrance ici aussi...

Pour ma part je suis sans doute trop en avance (ou trop optimiste) mais j'ai planté deux pistachiers kerman sur mon terrain, là aussi à quasi 900 m d'altitude. Dans 50 ans ça sera peut-être la culture d'avenir en Lozère :D

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Aubenas en Ardèche méridionale
il y a 4 minutes, Renaud Brochiero a dit :

Peut être que ces quelques témoignages permettront à des non méditerranéens de mieux comprendre la situation. 

 

j'avais compris la situation, je voulais juste dire que la pluie reviendra un jour ou l'autre...

j'ai de la famille dans les Corbières audoises et j'y vais régulièrement. j'ai vu les garrigues à romarins/cistes cramée sur pied... 

 

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il y a 35 minutes, Vincent_L a dit :

L'adaptation n'est pas toujours aussi aisée que l'on pourrait le croire. Ici l'ONF a reboisé des parcelles avec des cèdres (sur des pentes abruptes plein sud auparavant couvertes de pins noir d'Autriche plantés à la fin du XIXème dans le cadre des plans de reboisement du RTM et récoltées il y a une dizaine d'années).

Les sécheresses estivales ont fait crever une grande partie de ces plantations... Le cèdre avant pourtant été choisi entre autre dans une optique d'anticipation et d'adaptation au changement climatique... Seulement voila, des jeunes plans sur un sol calcaire plein sud ça ne l'a pas fait avec les derniers étés, même avec un essence d'Afrique du Nord, même à 900 m d'altitude...

 

Certains agriculteurs anticipent. J'ai un pote qui a planté des oliviers sur des terroirs à châtaigniers dans les vallées cévenoles à plus de 500 / 600 m d'altitude. Comme en Corse ou en Ardèche voisine, le châtaignier est en souffrance ici aussi...

Pour ma part je suis sans doute trop en avance (ou trop optimiste) mais j'ai planté deux pistachiers kerman sur mon terrain, là aussi à quasi 900 m d'altitude. Dans 50 ans ça sera peut-être la culture d'avenir en Lozère :D

C est pour les forestiers et l onf que ça va être très compliqué. 

Que planter comme essence quand on voit la vitesse actuelle du dérèglement climatique et quand on sait que les arbres plantés ne sont récoltés que dans 40 à 50 ans pour ceux qui poussent le plus vite ? 

Avoir une vision productiviste de la forêt risque de s avérer inadapté à l'avenir. 

 

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st yrieix le déjalat (19) 750 m / 1800 mm annuel
Il y a 4 heures, Vincent_L a dit :

L'adaptation n'est pas toujours aussi aisée que l'on pourrait le croire. Ici l'ONF a reboisé des parcelles avec des cèdres (sur des pentes abruptes plein sud auparavant couvertes de pins noir d'Autriche plantés à la fin du XIXème dans le cadre des plans de reboisement du RTM et récoltées il y a une dizaine d'années).

Les sécheresses estivales ont fait crever une grande partie de ces plantations... Le cèdre avant pourtant été choisi entre autre dans une optique d'anticipation et d'adaptation au changement climatique... Seulement voila, des jeunes plans sur un sol calcaire plein sud ça ne l'a pas fait avec les derniers étés, même avec un essence d'Afrique du Nord, même à 900 m d'altitude...

 

Certains agriculteurs anticipent. J'ai un pote qui a planté des oliviers sur des terroirs à châtaigniers dans les vallées cévenoles à plus de 500 / 600 m d'altitude. Comme en Corse ou en Ardèche voisine, le châtaignier est en souffrance ici aussi...

Pour ma part je suis sans doute trop en avance (ou trop optimiste) mais j'ai planté deux pistachiers kerman sur mon terrain, là aussi à quasi 900 m d'altitude. Dans 50 ans ça sera peut-être la culture d'avenir en Lozère :D

Le Cèdre de L'Atlas n'est pas un économe en eau car il ne régule pas son évapotranspiration , il résiste à la sècheresse que s'il a pu développer son important système racinaire dans les fissures dans les dalles de calcaire  pour puiser l'eau en profondeur , le pin noir d'Autriche est plus adapté aux sècheresses . 

Le Chataignier est un thermophile comme le Noyer commun  ,mais tous les deux peu résistant aux fortes sècheresses  avec en plus des canicules à plus de 35° ,ils ne sont pas adaptés  ,ils viennent du meme endroit (Caucase , Asie Mineure ) 

Le Chène vert est en train de remonter les vallées Méridionales des Cévennes, Espinouse, Mont du Somail ,en envahissant les châtaigneraies dépérissantes  , je l'ai observé jusqu'au alentour des 600 m d'altitude 

Modifié par sylver19
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Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)

Bonjour

Le débat est intéressant, mais j'ai créé un sujet ici il y a quelques jours. Je pense que c'est plus adapté.

 

 

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Posté(e)
Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)

Au Maroc, ça a l'air de bien partir en sucette aussi...

https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/le-climat-a-change-tout-a-coup-le-maroc-frappe-par-une-chaleur-precoce-et-exceptionnelle_6369550.html

 

 

Après, il y a celui-là. Je le poste parce qu'il contient pas moins de 494 commentaires (O.oO.oO.o)

Si vous avez du temps à tuer, ça vaut le coup de les lire. C'est du grand art !

https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/reportage-on-prie-pour-avoir-de-l-eau-dans-les-pyrenees-orientales-la-secheresse-historique-etouffe-des-agriculteurs-maudits-des-dieux_6355207.html

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Valence (26 proche 07) Alt. 127 Mètres Parfois Romans/Isère (26) Alt. 147 Mètres ou Châteauneuf/Isère (26) Alt. 130 Mètres

La sécheresse semble se dessiner sur un axe ibérique en sens large...

Cela me rappelle la très longue sécheresse en Californie qui a pris fin brutalement (comme le dit @Renaud Brochiero). La Californie est aussi une façade occidental.

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34700 salelles du bosc
Le 17/02/2024 à 09:04, Ericatalan a dit :

Au Maroc, ça a l'air de bien partir en sucette aussi...

https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/le-climat-a-change-tout-a-coup-le-maroc-frappe-par-une-chaleur-precoce-et-exceptionnelle_6369550.html

 

 

Après, il y a celui-là. Je le poste parce qu'il contient pas moins de 494 commentaires (O.oO.oO.o)

Si vous avez du temps à tuer, ça vaut le coup de les lire. C'est du grand art !

https://www.francetvinfo.fr/meteo/secheresse/reportage-on-prie-pour-avoir-de-l-eau-dans-les-pyrenees-orientales-la-secheresse-historique-etouffe-des-agriculteurs-maudits-des-dieux_6355207.html

Dans les commentaires il est fait référence à une étude dont je mets le lien ici https://www.cairn.info/revue-d-histoire-moderne-et-contemporaine-2010-3-page-131.htm

Dans cette étude qui me semble sérieuse (mais je ne suis pas spécialiste), il est fait état de graves sécheresses prolongées en Catalogne. Cependant elles survenaient dans un contexte climatique de froid inhabituel (petit âge glaciaire). 

Dans le contexte de réchauffement climatique actuel, les conséquences sont elles différentes, d'autant qu'on ne sait pas si la sécheresse actuelle est dûe à la variabilité climatique et donc "temporaire" ou si elle va persister en raison du dérèglement climatique ?

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Le 16/02/2024 à 10:44, ddv a dit :

j'ai fait une rando cet été de la Catalogne française à celle en Espagne. C'était ultra sec (surtout côté Espagne) mais je ne me rappelle pas avoir vu un seul arbre mort. Par contre, les olives sur les oliviers sauvages étaient toutes petites. Les chênes liège, quant à eux, semblent résister à tout (et sont "insensibles" au feu).

Dans la forêt espagnole, les gardes champêtres amènent de temps en temps de l'eau dans des petits réservoirs en béton à destination des petits animaux (c'est mignon, mais à mon avis les animaux savent se débrouiller sans les humains). Donc, j'en conclue que ce genre de sécheresse doit être quand même fréquente (en tout cas, côté Espagne).

Par contre, je ne me souviens pas avoir vu le moindre animal (il doit faire trop chaud pour les lézards j'imagine). Ils sortent peut-être en soirée ou la nuit ?

 

Reviens aujourd'hui. Sur la côte entre Perpignan et Collioure c'est une catastrophe. Dans les fenouilledes c'est une catastrophe. Même le long de la Têt, ou ce qu'il en reste, on voit des arbres morts. 

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Le 16/02/2024 à 19:49, Renaud Brochiero a dit :

C est pour les forestiers et l onf que ça va être très compliqué. 

Que planter comme essence quand on voit la vitesse actuelle du dérèglement climatique et quand on sait que les arbres plantés ne sont récoltés que dans 40 à 50 ans pour ceux qui poussent le plus vite ? 

Avoir une vision productiviste de la forêt risque de s avérer inadapté à l'avenir. 

 

Effectivement, l'anticipation devrait être de mise. Or ici l'ONF n'est pas dans une optique de plantations (il y en a eu jusque dans les années 80, puis abandonnées ensuite) et mise plutôt sur une adaptation. L'essence phare de production bois d'oeuvre en Corse étant le Pin laricio, et vu les prévisions climatiques (et la pente actuelle), je pense qu'on va assister bientôt à des mortalités importantes dans les premières centaines de mètres de son étage. Ensuite on pleurera parce que vu qu'il n'y a pas d'anticipation, on n'aura plus d'exploitation bois d'oeuvre possible, entre la gestion des événements extrêmes et la préservation de la biodiversité. Le chêne vert et le maquis vont prendre le dessus en altitude.
Pourtant il y aurait bien au moins le cèdre à planter, peut-être même le sequoia.
Quant aux autres essences comme le chêne-liège, le châtaignier, il va falloir les accompagner en altitude.
Bref, tant de questions pour un avenir incertain...

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Le 16/02/2024 à 21:42, sylver19 a dit :

Le Cèdre de L'Atlas n'est pas un économe en eau car il ne régule pas son évapotranspiration , il résiste à la sècheresse que s'il a pu développer son important système racinaire dans les fissures dans les dalles de calcaire  pour puiser l'eau en profondeur , le pin noir d'Autriche est plus adapté aux sècheresses . 

Le Chataignier est un thermophile comme le Noyer commun  ,mais tous les deux peu résistant aux fortes sècheresses  avec en plus des canicules à plus de 35° ,ils ne sont pas adaptés  ,ils viennent du meme endroit (Caucase , Asie Mineure ) 

Le Chène vert est en train de remonter les vallées Méridionales des Cévennes, Espinouse, Mont du Somail ,en envahissant les châtaigneraies dépérissantes  , je l'ai observé jusqu'au alentour des 600 m d'altitude 

Le pin de Salzmann est réputé comme étant une des sous espèces les plus résistantes à la sécheresse. Pour les forestiers, c est une espèce à prendre en compte pour les futurs reboisements. 

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st yrieix le déjalat (19) 750 m / 1800 mm annuel
il y a 28 minutes, Renaud Brochiero a dit :

Le pin de Salzmann est réputé comme étant une des sous espèces les plus résistantes à la sécheresse. Pour les forestiers, c est une espèce à prendre en compte pour les futurs reboisements. 

Oui, c'est un pin endémique des Cevennes qu'ils favorisent 

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Aubenas en Ardèche méridionale

en Ardèche, il y a eu des plantations de pin Brutia (proche cousin du pin d'Alep, originaire de turquie et de Chypre) dans le bas-Vivarais calcaire, et de pin de Salzmann dans les Cévennes (forêt domaniale de Banne, à coté des Vans)

pour le reste, on laisse le chêne-vert étendre son aire, coloniser les hauteurs et remonter les vallées, il le fait très bien tout seul...

sur le piémont, le grand classique c'est un taillis de jeunes chênes-verts entre les innombrables cadavres de châtaigniers.

des collines entières ont cet aspect : une forêt de troncs blancs et nus, avec à leurs pieds un maquis vert sombre. ça va vite...   

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Il y a 1 heure, boubou07 a dit :

en Ardèche, il y a eu des plantations de pin Brutia (proche cousin du pin d'Alep, originaire de turquie et de Chypre) dans le bas-Vivarais calcaire, et de pin de Salzmann dans les Cévennes (forêt domaniale de Banne, à coté des Vans)

pour le reste, on laisse le chêne-vert étendre son aire, coloniser les hauteurs et remonter les vallées, il le fait très bien tout seul...

sur le piémont, le grand classique c'est un taillis de jeunes chênes-verts entre les innombrables cadavres de châtaigniers.

des collines entières ont cet aspect : une forêt de troncs blancs et nus, avec à leurs pieds un maquis vert sombre. ça va vite...   

Même remarque dans les Alberes et le vallespir. Le chêne vert remplace rapidement les châtaigneraies deperissantes. 

Le sapin de Cephalonie, habitué aux fortes sécheresses peut être un bon substitut à l épicéa et au sapin blanc sur les montagnes méditerranéennes françaises et peut être même au delà. 

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Rivesaltes (Pyrénées-Orientales)

Bonsoir

Voici un petit reportage photo dans le 66. Cette fois, dans le secteur de Bouleternère / Ille-sur-Têt.

Ce n'est même pas la peine de faire des commentaires. Regardez et ça suffira je pense :(

 

 

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Modifié par Ericatalan
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Toulouse Saint-Cyprien/ Marseille 8ème,altitude 9m

Oui, en trail aujourd'hui du côté de Vinça on a pû voir à quel point c'est catastrophique, déjà l'exploitant chez lequel j'ai travaillé cet été a franchement peur pour cet été n'ose pas semer les moindres légumes et se demande si il ne va pas devoir faire tomber les fruits des arbres. Et surtout le paysage est transformé, les chênes verts sont devenus jaunes sur tous les versants sud du massif de Rodès, idem du côté de Bouleternère ou Vinça, et les plantes de garrigue type bruyères, asperges etc meurent les unes après les autres, c'est affolant. 

Malheureusement et c'est triste à dire, si il ne pleut pas d'ici cet été, des pans entiers de chênes verts risquent de mourir

Modifié par 13008
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34700 salelles du bosc

Dans les piémonts du Larzac dans l'Hérault alors même que nous avons eu un peu plus de pluie que l'Aude et les PO, c'est tout l'écosystème de la forêt méditerranéenne qui souffre : ruisseaux exsangues, chênes verts roussis, châtaigniers morts, résineux tués par les scolithes, très peu d'insectes, bruyère arborescente desséchée... On voit très peu de champignons (comestibles ou non), les espèces qui aiment le plus l'humidité semblent très affectées, même après les pluies cet automne je n'ai pas vu de chanterelle jaunissante dans aucun des coins où elle pousse habituellement à profusion, hormis quelques rares individus isolés qui n'ont pas fini leur croissance et se sont desséchés. La combinaison chaleur intense et sécheresse prolongée a du affaiblir (tuer ?😵‍💫) les myceliums.

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Rassurez vous amis du Roussillon tout ceci est derrière vous, c'est le grand Régis qui nous le dit....

 

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