toomair Posté(e) 11 octobre 2016 Partager Posté(e) 11 octobre 2016 Il y a 5 heures, Vil a dit : Mais elles sortent d'ou ces tendances, ce qu'ils ont publié est totalement contraire à ces cartes ? EDIT : ca y est j'ai trouvé, pour le petit HS c'est ca de faire tourner une boite qu'avec des stagiaires haha En attendant je suis vraiment curieux de savoir d'ou il l'a sorte cette carte ^^ Bonjour, Ces cartes viennent d'un tweet de régis crépet pour illustrer la mise à jour des prévisions saisonnières de LCM. Elles ne représentent pas les cartes réelles. C est assez trompeur je vous l'accorde. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
bernardt60 Posté(e) 11 octobre 2016 56800 Taupont Partager Posté(e) 11 octobre 2016 Franchement pour essayer d'avoir des tendances saisonnières qui tiennent la route, il y en a qui ont des références étranges, à la mi novembre comme les années précédentes on nous annoncera plein de neige dans les stations de ski pour les vacances de Noël ! Au fait ils en sont où cette année nos fameux ours du parc de Thoirry qui avaient vu si juste l'année dernière ? http://www.francetvinfo.fr/animaux/meteo-l-hiver-sera-t-il-aussi-froid-que-les-ours-du-zoo-de-thoiry-le-disent_1157641.html 7 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dammatrix Posté(e) 11 octobre 2016 Tigery (91) 81m Partager Posté(e) 11 octobre 2016 à l’instant, bernardt60 a dit : Franchement pour essayer d'avoir des tendances saisonnières qui tiennent la route, il y en a qui ont des références étranges, à la mi novembre comme les années précédentes on nous annoncera plein de neige dans les stations de ski pour les vacances de Noël ! Au fait ils en sont où cette année nos fameux ours du parc de Thoirry qui avaient vu si juste l'année dernière ? http://www.francetvinfo.fr/animaux/meteo-l-hiver-sera-t-il-aussi-froid-que-les-ours-du-zoo-de-thoiry-le-disent_1157641.html Et nos hirondelles qui avaient migré 15 jours plus tôt que d'habitude ?^^ 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nanuq Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Le 09/10/2016 à 11:34, TreizeVents a dit : Pour répondre à ta question, qui illustre mon paragraphe précédent : non la MAM n'est pas citée dans l'article dont j'ai parlé hier soir. Pourquoi le serait-elle ? C'est un papier qui traite de la relation entre les géopotentiels d'octobre et le comportement de la troposphère l'hiver suivant. Elle n'aurait pas plus à y faire (hors-sujet) que des questions sur les avantages / inconvénients des batteries au lithium ou les taux bancaires. La carte se coupe à 20°N d'une part car plus au sud cela ne rentrait pas dans le cadre de l'analyse, et d'autre part car de toute façon car il n'y avait aucun résultat tangible plus au sud. Parce que c'est l'évolution de l'IOD selon les saisons, selon la convection MJO et ses phases (circulation de Walker). L'interaction entre MJO (selon IOD) et le jet sub-tropical (cellule de Hadley) et jet-stream (cellule de Ferrel). Nanuq. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
pablo25 Posté(e) 12 octobre 2016 Haute Joux, Les Fourgs 1140m Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) Le 11/10/2016 à 10:06, Dammatrix a dit : Et nos hirondelles qui avaient migré 15 jours plus tôt que d'habitude ?^^ L'année dernière, c'était l'énergie du dernier espoir après tant de cartes rouges chaudes sur HN, par MF et d'autres Cette année c'est plus intéressant, d'ici la fin octobre on va encore avoir des réajustements pour les indices Modifié 12 octobre 2016 par pablo25 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
bill43 Posté(e) 12 octobre 2016 Laussonne 43150 (930m) Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) Il y a 4 heures, Nanuq a dit : Parce que c'est l'évolution de l'IOD selon les saisons, selon la convection MJO et ses phases (circulation de Walker). L'interaction entre MJO (selon IOD) et le jet sub-tropical (cellule de Hadley) et jet-stream (cellule de Ferrel). Rien compris ! Pédagogue, didactique, compréhensible ...c'est pas ton truc ! N'oublie pas qu'il y a des personnes novices ici, qui aimeraient progresser. EDIT "Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément " Boileau (nom difficile à énoncer pour un héraultais par les temps qui courent ! ) Modifié 12 octobre 2016 par bill07 18 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Jack75 Posté(e) 12 octobre 2016 Gentilly Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Sûr qu'avec cette avalanche d'indices sans mise en contexte, on ne risque pas de comprendre le Nanuq. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Sky Blue Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) Faites un effort quand même les gars. La vision de Cassou sur le sujet:(si c'est bien le sujet) Je conseille le Cassou sur tous ces sujets, régimes de temps, MJO, boucles de circulation, SST, etc, tout ce qui concerne la chaudière atmosphérique. Les mécanismes de connexion tropiques - latitudes moyennes Quels sont les mécanismes qui interviennent dans l’influence tropicale sur la région Atlantique nord - Europe ? Ils sont schématiquement résumés sur la figure 10 pour le cas des anomalies chaudes de température de surface de la mer. Leur impact est important sur la convection au-dessus du continent sudaméricain et se traduit dans le modèle par un renforcement des pluies sur pratiquement tout le bassin amazonien et, par là-même, par une intensification de la divergence en haute troposphère (fig. 10a et 10b). Cette anomalie est pilotée par une convergence d’humidité de basses couches accrue vers le continent sud-américain, l’humidité étant transportée par les alizés moyens depuis l’océan plus chaud. L’augmentation de la convection équatoriale est compensée par une subsidence (mouvement descendant de l’air) plus importante dans les subtropiques (entre 10° N et 30° N) et sur les Caraïbes, ce qui suggère un renforcement de la cellule de circulation méridienne tropicale ou cellule de Hadley locale atlantique. La connexion vers les plus hautes latitudes s’établit ensuite via le courantjet, tube de vents d’ouest très forts situé vers 9 à 11 kilomètres d’altitude (fig. 10a et 10b). Le courant-jet a son origine dans le transport de chaleur des tropiques vers le pôle et dans la rotation de la Terre. Il est le coeur de la dynamique atmosphérique aux moyennes latitudes. Un renforcement de la cellule de Hadley s’accompagne d’un renforcement du courant-jet, qui va se déplacer légèrement vers le sud, mais surtout prendre une extension plus zonale. C’est cette position qui va privilégier en bout de course l’affaiblissement de l’anticyclone des Açores et, plus au nord, en balancier, le comblement de la dépression d’Islande (Terray et Cassou, 2002). Les régimes NAO- sont ainsi favorisés et les anomalies de vent de surface associées vont imprimer des anomalies océaniques et récréer la structure tripolaire. La modification du rail des tempêtes associée à cette situation va contribuer à amplifier ou à maintenir cet état anormal. Nous avons montré que les anomalies océaniques, en particulier tropicales, ont un impact sur la dynamique atmosphérique dans la région Atlantique nord - Europe. Elles affectent l’occurrence des régimes NAO. Dans la mesure où les constantes de temps océaniques sont beaucoup plus grandes que celles de l’atmosphère, les anomalies océaniques persistantes peuvent être en partie responsables de fluctuations à basse fréquence de l’atmosphère. La tendance observée des SST sur le bassin atlantique tropical va plutôt vers un refroidissement, ce qui pourrait donc participer à la tendance observée pour l’atmosphère vers les NAO+ (fig. 3). Cependant, il semblerait que cette tendance des SST ne puisse pas expliquer l’intensité des phases NAO+ de la période 1980-1999, ni même leur forte persistance d’une année sur l'autre. Modifié 12 octobre 2016 par Sky Blue Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nanuq Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) Pour l'oscillation (propagation) de madden Jullian : https://fr.wikipedia.org/wiki/Oscillation_de_Madden-Julian Phase positive et phase négative de la propagation MJO.. Et interaction avec l'indice PNA (évolution de la banquise Arctique +PDO+Blob et l'évolution de l'AO) http://www.cpc.noaa.gov/products/precip/CWlink/MJO/mjo.shtml La MJO interagit avec les couants jets, c'est le régime de temps de Cassou. MJO phase 2-3-4 (5) MJO phase 5-6-7-8. D'où ma question pour le MAM selon l'emplacement de la MJO. Je cherche la relation avec la carte de 13 vents en novembre, décembre, janvier et février selon l'emplacement MJO et dipôle indien.. Le 08/10/2016 à 20:54, TreizeVents a dit : Le dipôle indien: https://en.wikipedia.org/wiki/Indian_Ocean_Dipole Citation Le IOD implique une oscillation apériodique des températures de surface, entre les phases «positives», «neutres» et «négatifs». Une phase positive voit des températures supérieures à la moyenne surface de la mer et l' accroissement des précipitations dans la région Océan Indien occidental, avec un refroidissement correspondant des eaux dans l'océan, qui Indien tend à provoquer des sécheresses dans les zones terrestres adjacentes de l' Indonésie et de l' Australie . La phase négative de l'IOD entraîne les conditions opposées, avec de l'eau chaude et une plus grande précipitation dans l'océan Indien oriental, et des conditions plus froides et plus sèches à l'ouest. L'évolution du dipôle indien est l'évolution de la MJO. Je n'arrive plus à mettre des images depuis mon bureau sur le forum. Difficile de faire un schéma et de le poster. Je ne sais pas comment l'expliquer si ce n'est avec des graphiques. Je suis désolé et désarmé que vous ne me compreniez pas. J'ai ma façon à moi d'interpréter le climat. Un grand merci à toi Sky Blue ainsi qu'a Higurashi pour votre aide. Nanuq Modifié 12 octobre 2016 par Nanuq 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Sky Blue Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) La chaudière atmosphérique, c'est un grand puzzle géant, nous avons les éléments le but étant de les assembler pour à minima essayer d'extraire les signaux basses fréquences qui pourraient dominer pour l'hiver à venir. Honnêtement personne à ce jour n'arrive à finir ce puzzle géant, pas plus les Pros que les amateurs, car autrement la prévision saisonnière serait aussi bonne qu'une prévision déterministe à une semaine par exemple. Je continue à penser que c'est une bonne direction pour tenter quelque chose et pour ma part, deviner le signal basse fréquence de la dynamique ondulatoire ferait avancer largement la prévi saisonnière. Mais attention, c'est de l'art abstrait, les gens d'IC (et les autres) préfèrent largement le concret, une espèce de prêt à porter météo. J'approuve néanmoins tes TRX, comme ceux l'an passé de notre ami Cytruj, mais il faut essayer de vulgariser un peu pour capter le plus grand monde. C'est un peu la vocation d'IC, partager son savoir en permettant au plus grand nombre de progresser, cela demande un effort intellectuel important. Tout le monde n'a pas l'esprit de synthèse et la force pédagogique de 13V. Intéressant néanmoins et je soutiens ta démarche Nanuq, comme j'avais soutenu Cytruj l'an passé. D'ailleurs, pourquoi pas une collaboration entre vous deux. Modifié 12 octobre 2016 par Sky Blue Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Higurashi Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Il y a 1 heure, Nanuq a dit : Je cherche la relation avec la carte de 13 vents en novembre, décembre, janvier et février selon l'emplacement MJO et dipôle indien.. Si j'ai bien compris ton post, il me semble que Treize t'avait répondu sur ce point ? L'étude d'où il a tiré cette carte s'intéresse à une relation en particulier, sans s'occuper du reste. Elle le dit elle-même d'ailleurs dans son résumé (voir mon post qui suivait celui de 13, j'avais retranscrit le passage). Donc le rapprochement avec la MJO n'a pas de sens dans ce cadre; on isole volontairement des pièces de la machine climatique, sinon c'est ingérable analytiquement. Personnellement, je n'ai pas connaissance d'étude traitant conjointement les forçages tropicaux et polaires ainsi que leur interactions (mais des méta-analyse présentant les deux facettes -sans les accoupler pour autant- ça existe). Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Sky Blue Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 (modifié) Effectivement, c'est pluri disciplinaire la prévi saisonnière, Higu fait bien de le rappeler. Il faut rester très modeste sur le sujet, des grands scientifiques se cassent les dents en permanence, il y a bien longtemps que je ne me fait plus de nœuds au cerveau.(pas le niveau en plus) Modifié 12 octobre 2016 par Sky Blue Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 12 octobre 2016 Dax (40) Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Il y a 1 heure, Nanuq a dit : La MJO interagit avec les couants jets, c'est le régime de temps de Cassou. Attention Nanuq à la manière dont tu rédiges tes phrases, là j'ai réussi à comprendre ce que tu voulais dire, mais pour un néophyte ta phrase a toutes les chances d'être interprétée par un "MJO = Régimes de Cassou", alors que ce sont deux choses complètement différentes. Les régimes de Cassou, c'est une manière de répartir les grands régimes de temps en Europe selon 4 grands schémas de base, qui sont ceux-ci en hiver : En point de départ, cette classification des grands régimes type de temps en Europe est indépendante de la classification de la MJO (en ce sens que, on ne regarde pas la MJO pour classer tel jour ou tel autre dans tel type de régime). Cela étant, une fois ces classifications établies chacune de leur côté, on constate que la MJO semble jouer un rôle anticipatif en ce sens que selon la phase de la MJO, on observe avec un décalage de plusieurs jours une certaine préférence pour certains types de régime en Europe : c'est le sens de l'étude de Cassou à laquelle tu fais référence. On voit clairement que les régimes de NAO+ sont favorisés au détriment des régimes de NAO- notamment quelques jours après une MJO en phase 3 et 4, et qu'à l'inverse c'est la NAO- qui est sensiblement favorisée au détriment de la NAO+ lorsque la MJO arrive en fin de cycle (phases 6 à 8). (NB : ce qui va suivre est un peu technique, j'essaye de le simplifier et de le synthétiser au maximum mais ce n'est pas évident). Pour ce qui est du mécanisme, d'après Cassou, ce n'est pas véritablement au niveau du jet qu'il faut le chercher. En phase 3, il identifie surtout le train d'ondes atmosphériques qui s'initie dans le Pacifique occidental (côté Indonésie) lorsque la MJO arrive à cette phase ; ce train qui se prend dans la circulation générale (E-->O) aux latitudes moyennes traverse ensuite le Pacifique puis l'Amérique du Nord pour débouler dans l'Atlantique nord où il va forcer des AWB (anticyclonic synoptic-scale wave breakings, j'ai pas trouvé de véritable terme pour traduire ça en français) qui sont eux-mêmes des précurseurs de la NAO. Pour ce qui est de l'augmentation des régimes NAO- qui survient sur les phases 6 à 8, l'explication est plus délicate. Dans son étude, Cassou n'a pas exclu qu'en fait il s'agisse d'un mouvement de balancier indépendant de la MJO. En effet, il a été observé que chaque type de régime avait tendance à avoir en quelque sorte un autre régime favorisé de sortie : quand on est en régime A depuis quelques jours, on a plus de chances de basculer ensuite sur le régime C que le régime B ou D. En l'occurrence, après une NAO+, c'est souvent un régime de blocage qui prend le relais, et lui-même cède préférentiellement le pas aux régimes NAO-. Or, on observe justement une certaine augmentation des régimes de blocage en début de phase 6, juste avant l'augmentation des régimes NAO- : en ce sens, il n'est pas impossible que l'augmentation des régimes NAO- correspondant aux phases 6 à 8 de la MJO ne soit en pas en fait simplement due à un rééquilibrage après les régimes NAO+ précédents (phases 3 et 4). Il se pourrait aussi que cette augmentation soit la conséquence d'un renforcement de la cellule de Hadley dans le Pacifique oriental (côté Mexique) en fin de cycle MJO et d'un train d'ondes qui s'initierait dans ce secteur et remonterait ensuite vers le nord-est jusqu'en Europe, favorisant des CWB (cyclonic wave breakings, le contraire de tout à l'heure) qui sont eux-mêmes des précurseurs des dynamiques NAO-. Dans tous les cas, il n'y a pas de solution tranchée entre ces deux hypothèses. Cela étant, il y a quand même deux choses que je voudrais mettre en avant : - La première, c'est qu'il faut aussi avoir une certaine conscience des limites de cette machinerie. Cassou a exprimé dans son étude les variations d'occurrence exprimées en pourcentages selon le cycle de la MJO et le nombre de jours de retard (lag). Mais revenons aux chiffres de base pour se donner des ordres de grandeur. En temps normal, on a à quelque chose près 20% des jours qui sont en NAO-, 30% en NAO+, 23% en dorsale (Atl Ridge) et 27% en blocage (blocking). Pas si loin d'un partage à 4x25 en somme et en arrondissant un peu brutalement. A 10 jours de lag après une phase 3 de la MJO, ce qui correspond à l'une des périodes où les variations sont les plus significatives, on tourne à environ 13% de jours en NAO-, 42% en NAO+, 20% en dorsale et 25% en blocage. Certes, cela représente une augmentation significative de la probabilité d'avoir un régime NAO+. Mais à 40/45 %, cela reste quand même moins d'une chance sur deux (contre un peu moins une sur trois en temps normal), ce n'est pas non plus extraordinaire. - La seconde ... c'est : mais en fait, qu'est-ce que ce débat vient faire dans le topic de prévision saisonnière ? Certes, la MJO permet donc de dégager certaines probabilités de régime de temps à l'échéance de 10/15 jours après un cycle MJO. Mais à 10/15 jours, on est dans le domaine de la prévision long terme, pas de la prévision saisonnière (d'ailleurs à de telles échéances, on a déjà les premières mais timides perspectives avec les ensemblistes à longue échéances (GEFS, EnsCEP). Je ne doute absolument pas du caractère utile du critère qui pourrait très bien être utilisé dans ce cadre ("à J+12, EnsCEP semble favoriser une reprise du zonal, ce serait cohérent avec la MJO qui vient de passer en phase 3"), mais en prévision saisonnière, je ne vois pas. Le temps de la St Valentin sera peut-être influencé par le cycle MJO de début février, mais vu qu'on ne peut même pas dire où en sera la MJO mi-novembre, cela ne nous avance pas vraiment. 15 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
WXCharles Posté(e) 12 octobre 2016 Toulouse Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Il faut s'accrocher mais merci @TreizeVents pour la vulgarisation de ces processus. Ça permet d'aborder des notions moins connues (sous un autre angle) et c'est comme ça que tu fais progresser pas mal de monde du forum je pense! J'en redemande! 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Higurashi Posté(e) 12 octobre 2016 Partager Posté(e) 12 octobre 2016 Il y a 1 heure, TreizeVents a dit : Pour ce qui est du mécanisme, d'après Cassou, ce n'est pas véritablement au niveau du jet qu'il faut le chercher. En phase 3, il identifie surtout le train d'ondes atmosphériques qui s'initie dans le Pacifique occidental (côté Indonésie) lorsque la MJO arrive à cette phase ; ce train qui se prend dans la circulation générale (E-->O) aux latitudes moyennes traverse ensuite le Pacifique puis l'Amérique du Nord pour débouler dans l'Atlantique nord où il va forcer des AWB (anticyclonic synoptic-scale wave breakings, j'ai pas trouvé de véritable terme pour traduire ça en français) qui sont eux-mêmes des précurseurs de la NAO. Merci pour ce pavé Treize Pour le terme en gras, on peut le traduire en français par déferlement anticyclonique (en parlant des ondes atmosphériques). A l'image des vagues qui viennent déferler sur le bord de la plage. Rivière en parle pas mal dans cette thèse (en français) : http://www.lmd.ens.fr/griviere/Publications/manuscrit_HDR_GRiviere.pdf Pour illustrer, ci-dessous le schéma d'un déferlement anticyclonique en haut, et celui d'un déferlement cyclonique en-dessous : W pour désigner la partie dorsale et C pour désigner la partie talweg. En général, ça aboutit à l'isolement d'une bulle de HPs ou à la formation d'un cut-off (ou les deux). 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nanuq Posté(e) 13 octobre 2016 Partager Posté(e) 13 octobre 2016 Merci 13 Vents. Il y a 10 heures, TreizeVents a dit : En temps normal, on a à quelque chose près 20% des jours qui sont en NAO-, 30% en NAO+, 23% en dorsale (Atl Ridge) et 27% en blocage (blocking). Mon avis est qu'il y a bien fallut mettre en graphique le régime de temps de Cassou. Le pourcentage vient de la convection MJO. Ce n'est pas parce que la MJO est en phase 6 qu'il y aura une forte NAO- et un gros bloquage ou une grosse dorsale. Tout dépendra de la force de convection et son interaction avec le jet-stream. Plus elle est importante, plus le pourcentage augmentera. Pour les futures prévis ( quelques jours) ci dessous, elle n'est que peut active car trop près de son centre mais l'AO ( le vortex polaire ) reste faible aujourd'hui. Ce qui est intéressant, c'est qu'elle était vue en phase 8 puis 1 il y a deux semaines.. Pour la propagation MJO, il y a ce lien (visuel) qui permet de mieux comprendre l'influence de la MJO (propagation) sur le climat. http://www.cpc.noaa.gov/products/precip/CWlink/ir_anim_monthly.shtml Le but est de faire de la prévision saisonnière. D' entrevoir une tendance, une possibilité sur un ou plusieurs mois. La Nina condition: Les SST chaudes au niveau de l'Australie favorisent une propagation MJO en phases 6-7-8-1 favorisant une Nina et donc, une tendance NAO- pour notre climat. Tout dépend des températures SST pour la convection MJO (propagation) et l'influence qu'elle peut avoir sur le jet-stream ( http://www.cpc.noaa.gov/products/precip/CWlink/ir_anim_monthly.shtml ) Dans cette configuration, on retrouve un océan indien plus froid que la normale. En reprenant le graphique NAO en dessus, juillet- août à une tendance NAO-. C'était la venue de la Nina durant l'été passé. Depuis septembre, une tendance en NAO+, une pause dans l'évolution Nina. Pour El-Nino, c'est l'inverse. Un océan indien plus chaud et des SST froides au niveau de l'Australie ce qui bloque la propagation MJO en phase 2-3-4-5 favorisant un épisode Nino et une NAO+ pour notre climat Européen. Nous sommes actuellement en condition neutre. Elle se traduit par un océan indien neutre et une condition Nada dans le pacifique. Une propagation MJO qui n'arrive pas a évoluer sur deux ou plusieurs phases en rentre régulièrement en son centre. Des phases en NAO+ et NAO- sans tendances bien distinctes. Nous avons eut un exemple ces dernières semaines. Une tendance neutre à NAO+ (remontées chaudes depuis l'Atlantique équatoriale qui sont des restes de l'épisodes El-Nino en début 2016) mais une MJO qui passe en phase 5. Une NAO+ avec un bloquage. L'AO était négative ce qui a permis une grosse descente d'air froid mais la convection MJO n'était pas très importante. En temps normal, avec une AO positive, il n'y aurait pas eut de gros impact par le bloquage. Tout ceci pour dire que malgré une tendance neutre à NAO+, pour des prévisions sur un mois chaudes, il peut y avoir deux semaines de froid. Certains dirons que les modèles se sont bien plantés mais les modèles auront, au final, quant même vu juste. La tendance sur un hiver leurs donnera raison malgré quelques épisodes hivernaux. Pour faire une prévision sur trois mois, il y a le lien Boom pour l'océan Indien. En bleu, une tendance plus froide que la normale se traduisant, selon l'intensité, par une Nina. En rouge, un océan indien plus chaud que la normale se traduisant, selon l'intensité des températures, par un phénomène El-Nino. Les prévisions de Nino 3.4: Une tendance neutre pour les trois prochains mois. Il y a quelques différences entre les modèles. Certains voient une petite Nina, d'autres, des conditions neutre pour décembre-janvier-février. Il y a 14 heures, Higurashi a dit : Personnellement, je n'ai pas connaissance d'étude traitant conjointement les forçages tropicaux et polaires ainsi que leur interactions (mais des méta-analyse présentant les deux facettes -sans les accoupler pour autant- ça existe). Une AO négative se traduit comme suit: La MJO fait osciller le jet stream. Il y a aussi les ondes de gravité Rossby qui influencent l'AO, et le QBO pour la force du vortex polaire. Décembre risque d'être passionnant pour les prévis. Toi qui est très curieux Higurashi un lien sympas sur la variabilité tropicale. http://www.goes-r.gov/users/comet/tropical/textbook_2nd_edition/navmenu.php_tab_5_page_0.1.0.htm Bonne lecture, amitié Nanuq 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Higurashi Posté(e) 13 octobre 2016 Partager Posté(e) 13 octobre 2016 il y a 11 minutes, Nanuq a dit : Un lien sympas sur la variabilité tropicale. http://www.goes-r.gov/users/comet/tropical/textbook_2nd_edition/navmenu.php_tab_5_page_0.1.0.htm Bonne lecture, amitié Yep je connais En français, on a la chance d'avoir le Beucher qui est très complet sur le sujet : http://www.meteofrance.fr/publications/nos-collections/cours-de-meteorologie/meteorologie-tropicale-des-alizes-au-cyclone-tomes-1-et-2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nanuq Posté(e) 13 octobre 2016 Partager Posté(e) 13 octobre 2016 (modifié) Je finis mon explication pour les prévis MJO. C'est du court terme mais j'ai commencé à expliquer ce qu'était la MJO et je voulais finir. Une MJO en phase 6 dans environ 8 jours, nous sommes le 13 octobre. En début de phase 6, un blocage (dès l'entrée dans la phase 6). Nous aurons ce blocage durant 5 ou 6 jours. Si la MJO décide de rester plus longtemps dans cette phase, au bout du 7 ème jours dans cette phase, une dorsale puis un nouveau blocage le onzième jours ou une NAO- à partir du dixième jours. Selon les prévisions MJO ci-dessus, nous pouvons entrevoir une NAO- dans une quinzaine de jours (phase 7 dans treize jours + 4 jours pour une NAO-). Oui mais!! Il y a assez d'énergie pour une phase 6 (graphique SST ci-dessous) mais peu de chance pour une phase 7 ( 8- 1). Les SST froides vont bloquer l'évolution (propagation) MJO. La MJO évolue d'ouest en Est. Ne pouvant se déplacer plus à l'EST, elle retournera en son centre pour revenir en phase 3-4 ou 5, probablement courant novembre avec une petite préférence (selon moi) pour une phase 4.. Un petit sursaut pourra être entrevu prochainement dans l'évolution des SST pour la Nina. L'interaction entre MJO et indice PNA ( oscillation du jet stream et donc de l'AO, à partir du 22 octobre. Avec une nouvelle chute de l'AO pour le 22 octobre. Une chute de la NAO peut être vue pour le 26 octobre. Tout dépendra de l'évolution de la phase 6 MJO.. Mon avis est qu'elle restera en neutre voir légèrement positive. A l'heure ou je post, les modèles n'ont toujours pas réagit. Se sont mes prévisions, il faudra suivre tous les indices ces prochains jours pour les voir évoluer. Ce sont des prévisions et elles vont naturellement changer dans les jours à venir. C'est un potentiel pour des ondes de gravités stratosphérique pour début janvier (trois mois environ depuis la convection dans le pacifique pour déranger l'AO depuis la stratosphère.) Tout dépendra de la force du vortex polaire à ce moment là.. Nanuq. Edit: c'est la relation indirecte entre l'ENSO et notre climat Européen. Ce sont les téléconnections atmosphérique... Modifié 13 octobre 2016 par Nanuq 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 14 octobre 2016 Dax (40) Partager Posté(e) 14 octobre 2016 Il y a 22 heures, Nanuq a dit : La Nina condition: Les SST chaudes au niveau de l'Australie favorisent une propagation MJO en phases 6-7-8-1 favorisant une Nina et donc, une tendance NAO- pour notre climat. [...] Pour El-Nino, c'est l'inverse. Un océan indien plus chaud et des SST froides au niveau de l'Australie ce qui bloque la propagation MJO en phase 2-3-4-5 favorisant un épisode Nino et une NAO+ pour notre climat Européen. A mon (humble) avis, tu donnes beaucoup trop d'importance à la MJO par rapport à la variabilité climatique européenne. Ce n'est qu'un avis, mais je ne crois pas qu'il y ait un seul scientifique, même parmi ceux qui sont de la première école (cf mon post précédent, ceux qui pensent que l'essentiel de la variabilité climatique aux latitudes moyennes est pilotée par des mécanismes tropicaux) qui iraient s'avancer à dire que la réussite ou non d'un blocage, comme celui qu'on a eu en début de mois, dépendrait de la MJO. Par ailleurs, par rapport au passage que je reprend de ton post, certaines publications scientifiques ont démontré que c'était en fait exactement l'inverse en particulier en janvier / février. Dans "The impact of El Niño–southern oscillation upon weather regimes over Europe and the North Atlantic during boreal winter", Vincent Moron et Guy Plaut ont notamment remarqué que durant les hivers El-Niño on observe une augmentation significative des régimes de blocage en janvier / février, et en corollaire une diminution significative des régimes NAO+. Et c'est exactement l'inverse les hivers Niña, avec une diminution significative des occurrences de blocage et une augmentation tout aussi significative des régimes NAO+. Ce qui montre bien qu'on ne peut pas partir d'un schéma aussi simple sur la MJO ("Niña = MJO en phase 6 à 8 = NAO-") pour établir une prévision européenne. 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Nanuq Posté(e) 14 octobre 2016 Partager Posté(e) 14 octobre 2016 (modifié) Il y a 3 heures, TreizeVents a dit : Par ailleurs, par rapport au passage que je reprend de ton post, certaines publications scientifiques ont démontré que c'était en fait exactement l'inverse en particulier en janvier / février. Citation Vincent Moron et Guy Plaut ont notamment remarqué que durant les hivers El-Niño on observe une augmentation significative des régimes de blocage en janvier / février, et en corollaire une diminution significative des régimes NAO+. Et c'est exactement l'inverse les hivers Niña, avec une diminution significative des occurrences de blocage et une augmentation tout aussi significative des régimes NAO+. Ce qui montre bien qu'on ne peut pas partir d'un schéma aussi simple sur la MJO ("Niña = MJO en phase 6 à 8 = NAO-") pour établir une prévision européenne. Ouaip! très bien vu 13 Vents. Merci C'était le cas l'hiver dernier en janvier. Un phase 6-7 MJO qui interagit avec le QBO.. Modifié 14 octobre 2016 par Nanuq 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 14 octobre 2016 Dax (40) Partager Posté(e) 14 octobre 2016 Le 09/10/2016 à 12:03, Higurashi a dit : Je partage totalement ce que tu exposes dans ton post. Au sujet du papier que tu as mis en lien hier, il y'a un passage intéressant qui est le suivant : Traduction grossière : "(...) Cet échec de la prévision (échec à replacer dans le contexte de l'étude, ils parlent d'une année en particulier) montre la lacune principale des modèles statistiques qui ne sont capables de rendre compte que d'un nombre restreint de pilotes, c'est à dire qu'ils ne décrivent qu'un nombre limité de liens dans le système climatique. Cette description restreinte de la dynamique de l'atmosphère par les modèles statistiques explique en partie le fait que leurs résultats ne sont pas stables dans le temps (Peings et al., 2012) en raisons des affaiblissements / renforcements de téléconnexions particulières suivant les périodes." Je m'étais noté de faire une réponse étoffée à ce message et de la mettre dans une certaine perspective avec la prévision saisonnière de cet hiver, et je profite que la période est un peu creuse pour le moment pour prendre le temps de creuser un peu sur cette notion de rapport entre l'enneigement sibérien en octobre et les conditions troposphériques hivernales (indice AO notamment). On parle beaucoup, depuis trois ans sur IC et davantage ailleurs, de cette relation dont le point de départ est l'enneigement sibérien. Il n'est pas question ici de remettre en cause cette relation, qui a été démontrée scientifiquement dans plusieurs études publiées. Mais ce qui est intéressant, c'est de noter que cette relation est dans l'ensemble très récente, en ce sens qu'elle n'est apparue que depuis quelques décennies. Dans une étude publiée en 2013 et intitulée "quelle est la stationnarité de la relation entre l'enneigement sibérien et l'oscillation arctique sur le XXè siècle ?", plusieurs chercheurs ont ainsi démontré, de manière très claire, que cette relation qui est certes significative depuis la fin des années 1980 n'existait tout simplement pas sur les décennies précédentes. Plus encore, ils ont même démontré que jusque dans les années 1970, la relation, bien que pas suffisamment claire pour être significative, était même inversée : plus de neige en octobre en Sibérie était alors plutôt gage d'un indice AO positif l'hiver suivant. Ainsi, sur la période récente 1976-2010, les chercheurs ont clairement décelé et identifiés les mécanismes mis en avant dans les premières études : un enneigement sibérien précoce accroit le flux de chaleur de la surface vers la stratosphère, ce qui va déséquilibrer et affaiblir le vortex stratosphérique, ce qui par propagation va venir affaiblir le vortex troposphérique (AO-). C'est plus facile à comprendre avec un petit schéma (j'ai juste fait une traduction d'un graphique qui avait été présenté ici) : A noter d'ailleurs que le mécanisme est inversé quand l'enneigement est tardif en Sibérie. Or, sur des périodes antérieures, les chercheurs n'ont pas réussi à mettre en évidence l'existence d'un tel mécanisme. On est donc indéniablement dans le dur de la citation relevée par Higurashi : l'existence d'affaiblissements et de renforcements de téléconnexions particulières suivant les périodes. Et indéniablement aussi, cela peut amener à certaines interrogations, dont la première serait de se demander "cette relation n'existait pas clairement avant les années 1980, elle existe clairement depuis, mais qu'est-ce qui pourrait nous garantir qu'elle va continuer à exister cette année et à l'avenir ?". Ou également "est-ce que l'ensemble de ce mécanisme ne serait pas en fait que des conséquences de quelque chose de plus large, potentiellement lié au changement climatique ?". En effet, dans ce schéma, on considère que l'enneigement précoce en Sibérie est la cause de démarrage (étape 1 dans le schéma), tout le reste (2-->6) étant une chaîne de conséquence ; mais se pourrait-il que cet enneigement ne soit pas lui aussi la conséquence d'un autre mécanisme qui n'est pas encore identifié ? Cela n'a rien d'impossible. Une remarque intéressante à ce stade : très souvent, c'est la mise en commun des études entre les influences tropicales et les influences arctiques qui permet d'avancer. Les chercheurs qui ont travaillé depuis plus de dix ans sur ces relations avec l'enneigement sibérien (on cite souvent Cohen mais il y en a d'autres) s'intéressent exclusivement aux indices arctiques pour essayer d'expliquer la variabilité climatique des latitudes moyennes. Mais en relevant le niveau d'analyse, les chercheurs qui ont remarqué que cette relation entre l'enneigement sibérien et le comportement de l'AO ne se vérifiait pas avant les années 1980, ont aussi remarqué que la QBO semblait manifestement être une cause potentielle de cette situation. Concrètement, on sait que la QBO joue un rôle important sur le comportement de la stratosphère, jusqu'en Arctique. Et concrètement, ces chercheurs se sont rendus compte que la relation entre l'enneigement sibérien et le comportement du vortex stratosphérique en hiver était plus ou moins claire selon les phases de la QBO : les phases négatives (est) de la QBO renforcent la relation lorsque la Sibérie est enneigée, les phases positives (ouest) au contraire ayant tendance à la diluer. Or, rétrospectivement, il a été constaté que la QBO avait été très régulièrement en phase avec l'enneigement ces dernières années : les automnes avec fort enneigement sibérien ont très régulièrement coïncidé avec des phases de QBO négatives, ce qui a en quelque sorte "maximisé" la corrélation. Alors que sur des périodes plus anciennes, c'était exactement l'inverse : la QBO était plus souvent positive quand l'enneigement était important en Sibérie, d'où une relation générale bien plus faible pour ne pas dire inexistante. L'enseignement premier de toutes ces observations, à mon sens, c'est que rien ne vaut une certaine pluridisciplinarité : Cohen et les autres chercheurs de son domaine sont largement passés à côté de ce rôle de la QBO dans le mécanisme qu'ils ont mis en lumière, parce qu'ils ne s'intéressaient pas aux mécanismes tropicaux susceptibles de jouer aussi dans cette partition climatologique. Mais inversement, des chercheurs de ne travaillant que sur les indices tropicaux n'auraient jamais découvert cette relation avec l'enneigement sibérien. C'est aussi pour cela Nanuq que je pense qu'à vouloir tout relier qu'à des mécanismes tropicaux (MJO, IOD ou PNA par exemple), tu ne peux que passer à côté de compréhensions plus larges et surtout plus complètes. L'enseignement second de ces observations, c'est donc qu'on ne peut se contenter de regarder l'enneigement sibérien seul, et qu'il convient aussi de regarder l'état de la QBO pour anticiper la solidité du mécanisme sur l'hiver à venir. De manière un peu allégée, la déduction est celle-ci : - Enneigement sibérien précoce + QBO négative = probabilité accrue de fonctionnement de la relation --> AO négative probable sur l'hiver - Enneigement sibérien précoce + QBO positive = probabilité affaiblie de fonctionnement de la relation --> Incertitudes - Enneigement sibérien tardif + QBO négative = probabilité affaiblie de fonctionnement de la relation --> Incertitudes - Enneigement sibérien tardif + QBO positive = probabilité accrue de fonctionnement de la relation --> AO positive probable sur l'hiver Dans le cas de cette année, la QBO nous a fait un magistral et inédit looping qui l'a conduite à redémarrer un nouveau cycle positif (alors qu'un cycle négatif devrait être bien entamé désormais). C'est désormais assez clair et admis par la plupart des experts en la matière. L'enneigement sibérien est plutôt en bonne forme, et on va continuer à le suivre avec intérêt, mais cela implique que si cette précocité de l'enneigement sibérien venait à se confirmer sur l'ensemble du mois, à terme la relation sur l'AO ne sera pas forcément solide pour autant avec des incertitudes à avoir sur le résultat final. Ou dit autrement et dans des termes propres à l'ovalie, même si on marque l'essai de l'enneigement, on n'a pas une garantie claire sur la transformation. Pour finir, même si cela n'a pas de liaison directe avec les prévisions de l'hiver à venir, on notera à quel point l'enneigement actuel est parlant des conditions de ces derniers jours (vortex troposphérique complètement désarticulé, se traduisant par un indice AO qui a touché des records dans le négatif) : L'enneigement est en avance pour la saison dans le centre du Canada ou le sud de la Sibérie (zones bleues), mais pendant ce temps il n'y a toujours pas de neige en Alaska, au Yukon, où dans l'extrême NE de la Sibérie. 17 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Invité Sky Blue Posté(e) 14 octobre 2016 Partager Posté(e) 14 octobre 2016 (modifié) Il y a 9 heures, TreizeVents a dit : A mon (humble) avis, tu donnes beaucoup trop d'importance à la MJO par rapport à la variabilité climatique européenne. Ce n'est qu'un avis, mais je ne crois pas qu'il y ait un seul scientifique, même parmi ceux qui sont de la première école (cf mon post précédent, ceux qui pensent que l'essentiel de la variabilité climatique aux latitudes moyennes est pilotée par des mécanismes tropicaux) qui iraient s'avancer à dire que la réussite ou non d'un blocage, comme celui qu'on a eu en début de mois, dépendrait de la MJO. Par ailleurs, par rapport au passage que je reprend de ton post, certaines publications scientifiques ont démontré que c'était en fait exactement l'inverse en particulier en janvier / février. Dans "The impact of El Niño–southern oscillation upon weather regimes over Europe and the North Atlantic during boreal winter", Vincent Moron et Guy Plaut ont notamment remarqué que durant les hivers El-Niño on observe une augmentation significative des régimes de blocage en janvier / février, et en corollaire une diminution significative des régimes NAO+. Et c'est exactement l'inverse les hivers Niña, avec une diminution significative des occurrences de blocage et une augmentation tout aussi significative des régimes NAO+. Ce qui montre bien qu'on ne peut pas partir d'un schéma aussi simple sur la MJO ("Niña = MJO en phase 6 à 8 = NAO-") pour établir une prévision européenne. Effectivement, la MJO n'est pas l'arme absolue, c'est un précurseur des régimes de temps de type Cassou par excitation préférentielle du dit régime. (NAO+ ou -, AR, BL) Je propose aux petits nouveaux de regarder la vidéo suivante de Cassou, faite pendant la VDF de février 2012 . C'est très bien pour les vieux chevaux de course également ( je ne donne pas de noms). Il explique pleins de choses, la NAO, les régimes de temps, la MJO et ses excitations préférentielles, l'importance de l'ENSO dans la variabilité, les incertitudes liées à une situation chaotique par défaut. (etc) 1h23 de bonheur, bien mieux que Brice de Nice3. Je vous laisse la soirée, et demain interrogation écrite. Modifié 14 octobre 2016 par Sky Blue Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mike Posté(e) 14 octobre 2016 Buhl-lorraine, Moselle ( 260 m ) Partager Posté(e) 14 octobre 2016 en parlant de l'enneigement, celui ci est à surveiller de près car il pourrait avancer sérieusement sur la sibérie et l'eurasie si on en croit les modèles pour la dernière décade d'octobre. Cohen le précise d'ailleurs dans son dernier article de hier. Ces dernières années, l'enneigement était précoce mais disparaissait au cours du mois de novembre. C'est donc en novembre qu'il va falloir surveiller ceci pour déterminer l'origine de l'AO par la suite et l'etait du VPS 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
TreizeVents Posté(e) 14 octobre 2016 Dax (40) Partager Posté(e) 14 octobre 2016 il y a 32 minutes, mike a dit : Ces dernières années, l'enneigement était précoce mais disparaissait au cours du mois de novembre. C'est donc en novembre qu'il va falloir surveiller ceci pour déterminer l'origine de l'AO par la suite et l'etait du VPS Plus que l'enneigement, un très bon traceur c'est de suivre tout simplement l'évolution de la pression réduite au niveau de la mer (SLP) au niveau de la Sibérie dans la période charnière qui va du 1er novembre au 15 décembre. Le mécanisme décrit précédemment a effectivement comme seconde phase la constitution d'un puissant anticyclone thermique sibérien, or c'est effectivement ce qui nous a franchement manqué ces deux dernières années où malgré un bon enneigement en octobre tout le froid de basses couches s'est fait balayer en novembre (et adieu le solide anticyclone thermique, et toute la chaîne tombe dans la foulée). 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
mike Posté(e) 14 octobre 2016 Buhl-lorraine, Moselle ( 260 m ) Partager Posté(e) 14 octobre 2016 (modifié) il y a 8 minutes, TreizeVents a dit : Plus que l'enneigement, un très bon traceur c'est de suivre tout simplement l'évolution de la pression réduite au niveau de la mer (SLP) au niveau de la Sibérie dans la période charnière qui va du 1er novembre au 15 décembre. Le mécanisme décrit précédemment a effectivement comme seconde phase la constitution d'un puissant anticyclone thermique sibérien, or c'est effectivement ce qui nous a franchement manqué ces deux dernières années où malgré un bon enneigement en octobre tout le froid de basses couches s'est fait balayer en novembre (et adieu le solide anticyclone thermique, et toute la chaîne tombe dans la foulée). tout juste. Ca sera ce cas à surveiller. On fera un point d'ici un mois Modifié 14 octobre 2016 par mike Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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