thib91 Posté(e) 9 mars 2021 Nancy Partager Posté(e) 9 mars 2021 Article intéressant de MF sur l'évolution récente et future des hivers à Paris. https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/changement-climatique-quoi-ressembleront-les-hivers-parisiens Citation Les vagues de froid sont devenues moins fréquentes et moins intenses dans la période récente En effet, une vague de froid emblématique de la période 1980-2000, c’était : 15 jours du 5 au 19 janvier 1985, dont 11 jours sans dégel à Montsouris ; une température maximale exceptionnellement basse de -10,0 °C à Montsouris le 16 janvier, et une minimale de -13,9 °C le lendemain ; une autre vague de froid plus courte en février le même hiver et d’autres longues vagues de froid en 1987 et 1991 ; 5 jours avec température minimale au-dessous de -10 °C. Alors qu’une vague de froid emblématique des années 2000-2020, c’était : 12 jours du 1er au 12 février 2012, dont 7 jours sans dégel à Montsouris ; une température minimale de -8,5 °C à Montsouris le 3 février ; 9 jours avec température minimale au-dessous de -5 °C ; il y a eu sur ces 20 ans seulement une vague de froid plus longue (15 jours de fin décembre 2008 à début janvier 2009), mais moins sévère. Citation Tous les scénarios envisagent donc une hausse des températures hivernales à Paris au cours du XXIe siècle. À l’horizon proche 2021-2050, cette hausse serait grossièrement de l’ordre de 1 à 1,5 °C quelque soit le scénario choisi ! " Les vagues de froid vont continuer dans les prochaines décennies à devenir en moyenne moins nombreuses et moins intenses, et nous risquons par conséquent d’y être moins préparés. Cependant, elles ne disparaîtront pas complètement du climat parisien, et des événements relativement intenses resteront possibles. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arkus Posté(e) 21 mars 2021 Toulouse Partager Posté(e) 21 mars 2021 On avait évoqué plus haut l'idée d'avoir une "norme" instantanée pour l'année en cours, et non pas basée sur une période de 30 ans passée, condamnée à être biaisée vers le froid. J'ai fait l'exercice en recalant les moyennes de l'ensemble de la période 1945-2020 sur la tendance de fond au niveau de 2021 pour essayer d'approcher cette norme. A titre de validation, on retrouve des résultats cohérents en appliquant la méthode sur une année comme 1995, centrée sur une norme trentenaire classiquement calculable. Voici ce que ça donne avec l'indicateur thermique national, en comparant cette norme extrapolée à toutes les normes sur 30 ans passées : Pour reprendre également le petit exercice de comparaison des dates de saisons que j'apprécie, voici ce qu'on a maintenant entre la norme 51-80 et la norme estimée de 2021 : L'hiver météorologique tel qu'il avait lieu dans les normes 51-80 n'apparaît plus en 2021 que furtivement du 4 au 27 janvier, soit durant à peine plus de 3 semaines. En poussant la tendance un peu plus loin dans le futur, on constate que d'ici 2030 l'hiver 51-80 n'aura plus lieu du tout : on passera alors vers la mi-janvier directement de l'ancienne fin d'automne à l'ancien début de printemps. L'été quant à lui prend désormais ses aises du 12 mai au 18 septembre, et du 16 juin au 4 septembre on est à des niveaux thermiques supérieurs à ce que l'on avait même au plus chaud de l'été de l'époque. De manière plus anecdotique, en regardant ce que ça donne à Toulouse : la moyenne des Tx au plus froid de l'hiver est en passe de franchir les 10°C, et au cœur de l'été on est tout près des 30°C. 7 9 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dionysos Posté(e) 22 mars 2021 Grenoble - Eybens Partager Posté(e) 22 mars 2021 (modifié) Perso, je ne parle jamais des "normales" 1981-2010, mais des "moyennes" 1981-2010. On ne voit pas bien pourquoi les années 1981-2010 en particulier devraient faire figure de "normales", et encore moins dans le contexte du réchauffement climatique. Si on prend la station de Saint-Geoirs (peu suspecte d'être influencée par l'effet de chaleur urbaine ...) , dans la dernière décennie, une seule année (2013) a connu une température moyenne inférieure à la moyenne 1981-2010 ! Pour exemple, les années 2020 et 2018 étaient, elles, 1,3° au-dessus de cette moyenne ... (1,3° à l'échelle d'une année entière c'est énorme, surtout pour 2 années aussi rapprochées) Modifié 22 mars 2021 par Dionysos 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Arkus Posté(e) 22 mars 2021 Toulouse Partager Posté(e) 22 mars 2021 Il y a 3 heures, Dionysos a dit : Perso, je ne parle jamais des "normales" 1981-2010, mais des "moyennes" 1981-2010. On ne voit pas bien pourquoi les années 1981-2010 en particulier devraient faire figure de "normales", et encore moins dans le contexte du réchauffement climatique. Les statistiques 1981-2010 étaient "normales" autour de 1995, effectivement ça commence à dater ... Pour appuyer un peu de manière visuelle la fin de mon message au dessus, voici les décalages de saison illustrés sur le graphique. Bon, c'est une vision qui force un peu le trait, mais quand on y regarde bien ça traduit beaucoup des constats que l'on peut lire dans nos relevés tout à long de l'année : On peine beaucoup à rentrer dans l'hiver. Même si certaines belles séquences froides ou neigeuses sont possibles, on est régulièrement parasités par de gros redoux. Le fameux lessivage de février dans les Alpes du Nord qui fait dire qu'on n'est plus vraiment dans l'hiver. La végétation qui démarre tôt, de plus en plus facilement. Mais aussi le risque de froid postérieur à la sortie de la végétation qui augmente, car la pente des températures au moment où la végétation sort est plus faible qu'avant, et donc la période critique est rallongée. Les températures agréables d'été qui sont plus rares qu'avant (le fameux "chaud mais pas trop") : ce qui constituait avant l'essentiel de la "bosse" estivale est désormais une période passagère en mai-juin, avant d'attaquer le dur, cette nouvelle saison que j'ai désigné le "sur-été" où un temps stable et ensoleillé est souvent synonyme de "trop chaud" (sauf à être allongé au bord de la piscine). Même chose d'ailleurs la fin de l'été : on passe vite du "trop chaud" aux temps automnal (2020 à d'ailleurs poussé la caricature). Pas que des impressions donc ... 8 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 22 mars 2021 Nancy Partager Posté(e) 22 mars 2021 (modifié) il y a 40 minutes, Arkus a dit : Les statistiques 1981-2010 étaient "normales" autour de 1995, effectivement ça commence à dater ... Pour appuyer un peu de manière visuelle la fin de mon message au dessus, voici les décalages de saison illustrés sur le graphique. Bon, c'est une vision qui force un peu le trait, mais quand on y regarde bien ça traduit beaucoup des constats que l'on peut lire dans nos relevés tout à long de l'année : On peine beaucoup à rentrer dans l'hiver. Même si certaines belles séquences froides ou neigeuses sont possibles, on est régulièrement parasités par de gros redoux. Le fameux lessivage de février dans les Alpes du Nord qui fait dire qu'on n'est plus vraiment dans l'hiver. La végétation qui démarre tôt, de plus en plus facilement. Mais aussi le risque de froid postérieur à la sortie de la végétation qui augmente, car la pente des températures au moment où la végétation sort est plus faible qu'avant, et donc la période critique est rallongée. Les températures agréables d'été qui sont plus rares qu'avant (le fameux "chaud mais pas trop") : ce qui constituait avant l'essentiel de la "bosse" estivale est désormais une période passagère en mai-juin, avant d'attaquer le dur, cette nouvelle saison que j'ai désigné le "sur-été" où un temps stable et ensoleillé est souvent synonyme de "trop chaud" (sauf à être allongé au bord de la piscine). Même chose d'ailleurs la fin de l'été : on passe vite du "trop chaud" aux temps automnal (2020 à d'ailleurs poussé la caricature). Pas que des impressions donc ... Merci, très intéressant. Cela recoupe les ressentis des uns et des autres. Quand on est souvent le nez dans les relevés des années 40,50,60,70 80 voir 90 et même de la fin du 19ème siècle on ne peut que souscrire à ton analyse. Plus encore pour les plus anciens d'entre nous ayant vécu certaines de ces décennies. On assiste à la disparition d'une saison: l'hiver dans ses caractéristiques 1951-1980 (RIP). Au delà des moyennes, je trouve que cela se ressent encore plus dans les extrêmes froids. Les VDF semblent s'être «réchauffées» plus rapidement encore et semblent surtout s'être raccourcies. Dans le même temps une nouvelle saison apparaît: le sur-été qui présente les caractéristiques des grands étés de la période 1951-1980. Depuis 10 ans par exemple les étés moyens dans le NE sont en moyennes aussi chauds que les étés les plus chauds du 20ème siècle (1983, 1947, 1921...). Modifié 22 mars 2021 par thib91 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dionysos Posté(e) 23 mars 2021 Grenoble - Eybens Partager Posté(e) 23 mars 2021 (modifié) Il y a 12 heures, thib91 a dit : Dans le même temps une nouvelle saison apparaît: le sur-été qui présente les caractéristiques des grands étés de la période 1951-1980. Depuis 10 ans par exemple les étés moyens dans le NE sont en moyennes aussi chauds que les étés les plus chauds du 20ème siècle (1983, 1947, 1921...). En terme de températures, l'été 1976 apparaît maintenant presque "normal" (il reste atypique par sa sécheresse, notamment dans la moitié nord de la France) Même l'année 2003 a perdu une partie de son caractère exceptionnel, au niveau des températures À l'époque, pourtant on peut dire qu'elle l'était franchement : une température moyenne annuelle record, 9 mois sur 12 avec une tmm au-dessus de la moyenne (dont le mois de juin, tmm 5,4° au-dessus de la moyenne !?! ) Dans le Centre-Est, cette fameuse année 2003 conserve certes un certain nombre de records estivaux (en terme de txm, txx notamment, sans parler bien sûr de l'insolation) Mais sa température annuelle apparaît maintenant presque "quelconque", comparée à 2018 et 2020 par exemple ... Modifié 23 mars 2021 par Dionysos 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Fool Posté(e) 30 mars 2021 Partager Posté(e) 30 mars 2021 Merci beaucoup pour vos informations ! Petite question de pur amateur concernant les types de climats en France. J'ai vu sur la page précédente que Bordeaux atteignait maintenant les 22° de moyenne en août. Son climat va-t-il être classé Cfa ? Comme c'est déjà le cas pour Lyon.. Mais Lyon va j'imagine sur les nouvelles normes aller bien au dessus des 22, peut-être presque 23°.. A moyen terme vers 2050 voyez-vous d'autres régions françaises qui pourraient voir leurs climats passer en Cfa ? Je suis d'Alsace, et je vois également les mois de juillet et août se rapprocher des 21°, pas encore 22° mais ça ne fait qu'augmenter.. A vous lire, Fool Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Dionysos Posté(e) 30 mars 2021 Grenoble - Eybens Partager Posté(e) 30 mars 2021 (modifié) Il y a 3 heures, Fool a dit : Merci beaucoup pour vos informations ! Petite question de pur amateur concernant les types de climats en France. J'ai vu sur la page précédente que Bordeaux atteignait maintenant les 22° de moyenne en août. Son climat va-t-il être classé Cfa ? Comme c'est déjà le cas pour Lyon.. Mais Lyon va j'imagine sur les nouvelles normes aller bien au dessus des 22, peut-être presque 23°.. A moyen terme vers 2050 voyez-vous d'autres régions françaises qui pourraient voir leurs climats passer en Cfa ? Je suis d'Alsace, et je vois également les mois de juillet et août se rapprocher des 21°, pas encore 22° mais ça ne fait qu'augmenter.. A vous lire, La cuvette grenobloise me paraît assez typique du cfa, les températures moyennes de juillet et août y sont au-dessus de 22° sur la période 2004 -2020. Sans qu'il y ait de réelle sécheresse estivale, en raison des orages relativement fréquents. (ce n'est pas le cas pour la station MF dite de "Grenoble-Saint-Geoirs" , située en dehors de la cuvette grenobloise, à environ 40km de Grenoble : elle est à la fois un peu plus sèche en été, et moins chaude) Sinon, peut-être plusieurs stations du Sud-Ouest : l'été y est suffisamment chaud , mais peut-être déjà trop sec, je ne sais pas ... Modifié 30 mars 2021 par Dionysos Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 30 mars 2021 Nancy Partager Posté(e) 30 mars 2021 Le 23/03/2021 à 10:21, Dionysos a dit : En terme de températures, l'été 1976 apparaît maintenant presque "normal" (il reste atypique par sa sécheresse, notamment dans la moitié nord de la France) Même l'année 2003 a perdu une partie de son caractère exceptionnel, au niveau des températures À l'époque, pourtant on peut dire qu'elle l'était franchement : une température moyenne annuelle record, 9 mois sur 12 avec une tmm au-dessus de la moyenne (dont le mois de juin, tmm 5,4° au-dessus de la moyenne !?! ) Dans le Centre-Est, cette fameuse année 2003 conserve certes un certain nombre de records estivaux (en terme de txm, txx notamment, sans parler bien sûr de l'insolation) Mais sa température annuelle apparaît maintenant presque "quelconque", comparée à 2018 et 2020 par exemple ... Si la température moyenne de l'été 1976 peut effectivement désormais apparaître "normale", sur les régions du nord ou de l'ouest les niveaux de chaleur de la canicule de fin juin début juillet 1976 resterait de très forte intensité même en 2021. Sur pas mal de stations de l'ouest et du nord, en terme de température moyenne calculée sur 1 mois glissants la période à cheval sur juin/juillet 1976 se situe dans le top 3 des plus épisodes les plus chauds (en température moyenne) et parfois seulement devancé par 2003. 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 31 mars 2021 Nancy Partager Posté(e) 31 mars 2021 (modifié) Il y a 12 heures, thib91 a dit : Si la température moyenne de l'été 1976 peut effectivement désormais apparaître "normale", sur les régions du nord ou de l'ouest les niveaux de chaleur de la canicule de fin juin début juillet 1976 resterait de très forte intensité même en 2021. Sur pas mal de stations de l'ouest et du nord, en terme de température moyenne calculée sur 1 mois glissants la période à cheval sur juin/juillet 1976 se situe dans le top 3 des plus épisodes les plus chauds (en température moyenne) et parfois seulement devancé par 2003. Pour illustrer, avec les données ECAD&D, qui comportent probablement pas mal d'erreurs mais cela permet d'avoir un aperçu. Caen et Rennes, sur 1 mois glissant la période juin-juillet 1976 est seulement devancée par la période à cheval sur juillet-août 2003 Sur les régions du NO, l'été 1976 resterait un été tout à fait exceptionnel même aujourd'hui, il est encore le second plus chaud sur pas mal de stations. D'ailleurs les régions du NO ont moins subit le réchauffement très fort des étés depuis 2015, contrairement aux régions plus à l'est et au sud où les étés 2015, 2017, 2018, 2019, 2020 ont tous détrôné, et pas qu'un peu, les anciens grands étés (1947, 1994, 1983). En conclusion, si vous souhaitez fuir les horribles canicules des dernières années: migrez au NO => été globalement moins chaud et surtout se réchauffant moins rapidement. Modifié 31 mars 2021 par thib91 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 26 août 2021 Nancy Partager Posté(e) 26 août 2021 (modifié) Bonjour; J'ai voulu creuser la question de l'évolution des températures et des occurrences de gel, chaleur etc, à Nancy au delà de la dynamique saisonnière en m'intéressant aux contextes métrologiques d'échelle synoptiques. Pour ceci j'ai utilisé le calendrier des types de circulation atmosphérique (Grobwetterlagen ou en abrégé GWL) définis par Hess et Brezowsky. Le catalogue quotidien des types de circulation de Hess-Brezowsky, archivé et mis à jour par le Potsdam Institute for Climate Impact Research (PIK) jusqu'en 2009 (https://www.pik-potsdam.de/en/output/publications/pikreports/.files/pr119.pdf) est depuis mis à jour et publié par le Deutscher Wetterdienst (https://www.dwd.de/DE/leistungen/grosswetterlage/2020/grosswetterlage.html) suivant la même méthodologie. Cette méthode a été mise au point pour étudier les conditions météos, leurs variabilités et impacts en Allemagne mais garde sa pertinence pour les secteurs géographique proches (Europe centrale, Alpes, Benelux, NE de la France) voir plus éloignés (ensemble de l'Europe occidentale). La méthode Hess-Brezowsky s'appuie sur le champ de pression au niveau de la mer les géopotentiel 500hPa au dessus de l'Atlantique Nord et de l'Europe. La classification identifie 29 types de circulation (GWL), pouvant être regroupés en 5 classes (GWT). J'ai ici retenu le regroupement en 5 classes (GWT) pour des raisons d’échantillonnage (pas suffisamment de valeurs pour certaines classes). Ci-dessous les 5 granes classes et les 29 types de circulation associés, avec la fréquence pour la période 1991-2020. Evolution des températures selon les grandes classes de circulation et par saison pour Nancy-Essey J'ai comparé les températures à Nancy-Essey selon les grandes classes de circulation types et périodes trentennaires, en particulier 1991-2020 vs 1961-1990. En moyenne, ce sont les circulations de sud qui semblent s'être le plus réchauffées à Nancy depuis 50 ans. +2,2° entre les 2 périodes et probablement pas loin de +2,5° depuis 2000. Viennent ensuite les situations à dorsale anticycloniques sur l'Europe (centre d'action sur l'Europe centrale). D'un point de vue saisonnier. En hiver, on retrouve le réchauffement plus marqués des circulations de sud mais également de Nord et Nord-Ouest. Les circulations froides d'hiver se réchauffent moins vites (circulation de NE et d'E & anticyclone européèn), probablement freinées par la part du bilan radiatif dans la températures moyenne (sous anticyclone d'hiver le froid se créer sur place du fait du bilan radiatif fortement négatif et donc indépendament des forcages liés aux GES). On note cependant que la température moyenne lors de ce type de circulation s'approche à Nancy tout doucement du 0° et devrait probablement le franchir dans les annéees à venir. Au printemps, ce sont les circulation de NE et d'E qui semblent le plus se réchauffer, en particulier le niveau des températures maximales, presque +3° pour ces configurations en 50 ans. On se rappel de la situation de fin mars, début avril 2020 avec un flux de NE directement venu de Russie, synoptique à records de froid en cette saison, mais qui n'apporta que des températures éloignées des records. On retrouve ces caractéristiques de circulation de NE et d'E de + en + chaude en été et à l'automne, en particulier au niveau des températures maximales. A l'automne, les circulations d'ouest semble pour l'instant encore peu sujet au réchauffement à Nancy, le niveau des minimales est en revanche bien plus élevés qu'il y a 50 ans par circulation de NE et d'E. Modifié 26 août 2021 par thib91 12 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 26 août 2021 Nancy Partager Posté(e) 26 août 2021 (modifié) Évolution des occurrences de phénomène selon les grandes classes de circulation et par saison pour Nancy-Essey Ici il s'agit de calculer le ratio de jours de gel, sans dégel, chaleur etc...relativement au nombre d'occurence des cinq classes de circulation atmosphérique. Cela permet de caractériser l'évolution de "l'efficacité " d'une configuration synoptique sur un phénomène (chaleur, gel ect...). Le gel (tn<=0°; tx<=0°) On retiendra : - la forte diminution de l'efficacité des circulations d'ouest et de sud à produire du gel en hiver; - les situation anticyclonique européenne d'hiver qui étaient les plus susceptibles de donner du gel à Nancy en hiver sont depuis 1991 supplantées par les circulations de NE et d'E. - la très forte diminution de l'efficacité des circulation de NO et nord à donner du gel en automne et au printemps. Pour les journées sans dégel, les circulations de NO et N sont celles qui ont le plus perdu en efficacité sur ce paramètre. Cela d'ailleurs fais écho aux nombreuses discussions et constats effectués sur les forum du NE et du CE, de très belles synoptiques à flux de NNO dynamiques et bien dépressionnaires et qui auparavant enneigeaient facilement Nancy ou Besançon ne donnent quasiment plus de véritable neige au sol sous 300 à 400m d'altitude. La chaleur (tx>=25° - 30°) Constat inverse pour la chaleur, les différentes circulations atmosphériques gagnent rapidement en efficacité pour produire des tx chaudes à Nancy. Idem pour les fortes chaleurs. Modifié 26 août 2021 par thib91 8 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
funkadelique Posté(e) 26 août 2021 NE de l'agglo / Vieille ville de Nancy Partager Posté(e) 26 août 2021 Il y a 2 heures, thib91 a dit : Cela d'ailleurs fais écho aux nombreuses discussions et constats effectués sur les forum du NE et du CE, de très belles synoptiques à flux de NNO dynamiques et bien dépressionnaires et qui auparavant enneigeaient facilement Nancy ou Besançon ne donnent quasiment plus de véritable neige au sol sous 300 à 400m d'altitude. Merci @thib91 pour ce remarquable travail. Le fameux "degré de trop" dont on parle fréquemment l'hiver, observé empiriquement, est ici bien mis en évidence par ton approche statistique. 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hugo_HK Posté(e) 27 août 2021 Hong Kong Partager Posté(e) 27 août 2021 (modifié) On 3/9/2021 at 7:01 PM, thib91 said: Article intéressant de MF sur l'évolution récente et future des hivers à Paris. https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/changement-climatique-quoi-ressembleront-les-hivers-parisiens Cependant, dans les dernières 10/12 années, on a eu une serie de vagues de froid qui ont ete relativement exceptionnelles dans des pays proches de la France, mais pas tout a fait exceptionnelles en France. Je pense notamment a: December 2010 (Royaume Unis, Scandinavie, Nord de l'Allemagne) -A regarded le data pour le CET Britannique; le mois de Décembre 2010 fut le 2e mois de Décembre le plus froid depuis 1659 a 0.1 degres de Dec 1890 La vague de froid a battu 4 records journaliers de TM la plus froide depuis 1772: le 28 Novembre avec la 3e journée de Novembre la plus froide depuis 1772 a seulement 0.4 degres du record de 1858, et les 19, 20 et 21 Decembre La journée la plus froide fut le 20 décembre avec une TM de -7.0. Les seules VDF qui ont fait mieux en Décembre depuis 1772: Dec 1783 Dec 1796 Dec 1798 Dec 1981 Si on s'intéresse a la TM glissante sur 7 jours (7DMA en Anglais): En regardant les records journaliers (c'est a dire que le record journalier pour le 30/11 c'est la 7DMA la plus froide pour une periode 24/11-30/11 depuis 1772): La VDF de 2010 bat 10 records journaliers de froids (c'est monstrueux sur une periode qui inclut la fin du PAG): On bat les records pour les 30/11, 1/12, 2/12, 3/12, 4/12 (qui dataient de 1890 et 1879 quand meme...) et des 22/12, 23/12, 24/12, 25/12, 26/12 (qui dataient de 1859 et 1890). La 7DMA a atteint un minimum de -4.7 degres sur la periode 19/12-25/12. Les seules VDF qui ont fait mieux sur 7 jours (depuis 1772): 10, dont Janvier 1963 la dernière... Janv 1776: TM de -6.2 du 26/1 au 1/2 Janv 1795: TM de -6.0 du 19/1 au 25/1 Janv 1814: TM de -5.0c du 8/01 au 14/1 Janv / Fev 1830: TM de -5.1 du 31/1 au 6/2 Janv 1838: TM de -6.1c du 15/1 au 21/01 Fev 1855: TM de -5.1c du 13/2 au 19/2 Dec 1859: TM de -4.9c du 13/12-19/12 Janv 1881: TM de -6.4c du 15/1 au 21/1 Fevrier 1895: TM de -6.3c du 6/2 au 12/2 Fevrier 1929: TM de -5.6c du 12/2 au 18/2 Janv 1963: TM de -5.2c du 19/1 au 25/1 Bref une VDF tout a fait exceptionnelle, juste de l'autre coté de la Manche. Dec 2010 fut également le mois de Décembre le plus froid depuis 1870 en Scandinavie, et le 2e plus froid depuis 1890 a Berlin par exemple. Un autre exemple serait Mars 2013 (vis a vis de la saison), en Europe du Nord et de l'Est notamment: A Potsdam depuis 1900, on compte 2 records quotidiens de TMN (-6.2 le 23/3 et -2.8 le 25/3). Le 23 Mars 2013 fut la 2e journée la plus froide pour une 3e decade de Mars depuis 1893. Correction: j'avais mis depuis 1900 mais c'est depuis 1893 puisque le record décadaire date de 1899. c'est donc le plus froid que Berlin ait connu depuis 1900 pour une 3e decade de Mars. A regarder la 7DMA pour la TM a Potsdam (depuis 1900 toujours), on a battu 8 records quotidiens de froids en Mars-Avril 2013: les 16/3, 27/3, 28/3, 29/3, 30/3, 31/3, 4/4 et 5/4... et Mars fut le mois de Mars le plus froid depuis les années 1880 a Berlin... On a aussi eu Fevrier/Mars 2018 sur l'Europe du Nord, ou bien encore Janvier 2021 en Espagne. Janvier 2010 fut également bien plus remarquable en Allemagne qu'en France par exemple. Bref: Meme avec le RC de ces trente dernières années, enterrer les VDF historiques en France relève du non-sens. Il suffit de regarder a quelques centaines de kilometres de nos frontières pour trouver des événements statistiquement improbables (Dec 2010 et Mars 2013 c'est du 3 sigmas en anomalie froide sur des milliers de kilomètre carres). On n'a juste pas eu la meme 'chance' que nos voisins durant ces episodes (meme si Mars 2013 a vu des records mensuels tomber en France). Plus loin de nous géographiquement, les VDF de l'hiver 2013-2014 aux US, Fevrier 2015 (ou la Hudson river avait commence a geler a NY et ou le fleuve Potomac était entièrement pris par les glaces a DC), ou meme la VDF de Fevrier 2021 aux US ou Janvier 2021: autant d'exemples qui montrent qu'on n'est jamais a l'abri d'une VDF historique, bien que la probabilité soit bien plus faible qu'elle ne l'était il y a 100ans ou meme 50ans Modifié 27 août 2021 par Hugo_HK 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
thib91 Posté(e) 27 août 2021 Nancy Partager Posté(e) 27 août 2021 Il y a 2 heures, Hugo_HK a dit : Cependant, dans les dernières 10/12 années, on a eu une serie de vagues de froid qui ont ete relativement exceptionnelles dans des pays proches de la France, mais pas tout a fait exceptionnelles en France. Je pense notamment a: December 2010 (Royaume Unis, Scandinavie, Nord de l'Allemagne) -A regarded le data pour le CET Britannique; le mois de Décembre 2010 fut le 2e mois de Décembre le plus froid depuis 1659 a 0.1 degres de Dec 1890 La vague de froid a battu 4 records journaliers de TM la plus froide depuis 1772: le 28 Novembre avec la 3e journée de Novembre la plus froide depuis 1772 a seulement 0.4 degres du record de 1858, et les 19, 20 et 21 Decembre La journée la plus froide fut le 20 décembre avec une TM de -7.0. Les seules VDF qui ont fait mieux en Décembre depuis 1772: Dec 1783 Dec 1796 Dec 1798 Dec 1981 Si on s'intéresse a la TM glissante sur 7 jours (7DMA en Anglais): En regardant les records journaliers (c'est a dire que le record journalier pour le 30/11 c'est la 7DMA la plus froide pour une periode 24/11-30/11 depuis 1772): La VDF de 2010 bat 10 records journaliers de froids (c'est monstrueux sur une periode qui inclut la fin du PAG): On bat les records pour les 30/11, 1/12, 2/12, 3/12, 4/12 (qui dataient de 1890 et 1879 quand meme...) et des 22/12, 23/12, 24/12, 25/12, 26/12 (qui dataient de 1859 et 1890). La 7DMA a atteint un minimum de -4.7 degres sur la periode 19/12-25/12. Les seules VDF qui ont fait mieux sur 7 jours (depuis 1772): 10, dont Janvier 1963 la dernière... Janv 1776: TM de -6.2 du 26/1 au 1/2 Janv 1795: TM de -6.0 du 19/1 au 25/1 Janv 1814: TM de -5.0c du 8/01 au 14/1 Janv / Fev 1830: TM de -5.1 du 31/1 au 6/2 Janv 1838: TM de -6.1c du 15/1 au 21/01 Fev 1855: TM de -5.1c du 13/2 au 19/2 Dec 1859: TM de -4.9c du 13/12-19/12 Janv 1881: TM de -6.4c du 15/1 au 21/1 Fevrier 1895: TM de -6.3c du 6/2 au 12/2 Fevrier 1929: TM de -5.6c du 12/2 au 18/2 Janv 1963: TM de -5.2c du 19/1 au 25/1 Bref une VDF tout a fait exceptionnelle, juste de l'autre coté de la Manche. Dec 2010 fut également le mois de Décembre le plus froid depuis 1870 en Scandinavie, et le 2e plus froid depuis 1890 a Berlin par exemple. Un autre exemple serait Mars 2013 (vis a vis de la saison), en Europe du Nord et de l'Est notamment: A Potsdam depuis 1900, on compte 2 records quotidiens de TMN (-6.2 le 23/3 et -2.8 le 25/3). Le 23 Mars 2013 fut la 2e journée la plus froide pour une 3e decade de Mars depuis 1900. A regarder la 7DMA pour la TM a Potsdam (depuis 1900 toujours), on a battu 8 records quotidiens de froids en Mars-Avril 2013: les 16/3, 27/3, 28/3, 29/3, 30/3, 31/3, 4/4 et 5/4... et Mars fut le mois de Mars le plus froid depuis les années 1880 a Berlin... On a aussi eu Fevrier/Mars 2018 sur l'Europe du Nord, ou bien encore Janvier 2021 en Espagne. Janvier 2010 fut également bien plus remarquable en Allemagne qu'en France par exemple. Bref: Meme avec le RC de ces trente dernières années, enterrer les VDF historiques en France relève du non-sens. Il suffit de regarder a quelques centaines de kilometres de nos frontières pour trouver des événements statistiquement improbables (Dec 2010 et Mars 2013 c'est du 3 sigmas en anomalie froide sur des milliers de kilomètre carres). On n'a juste pas eu la meme 'chance' que nos voisins durant ces episodes (meme si Mars 2013 a vu des records mensuels tomber en France). Plus loin de nous géographiquement, les VDF de l'hiver 2013-2014 aux US, Fevrier 2015 (ou la Hudson river avait commence a geler a NY et ou le fleuve Potomac était entièrement pris par les glaces a DC), ou meme la VDF de Fevrier 2021 aux US ou Janvier 2021: autant d'exemples qui montrent qu'on n'est jamais a l'abri d'une VDF historique, bien que la probabilité soit bien plus faible qu'elle ne l'était il y a 100ans ou meme 50ans Ce n'est que mon avis mais nous avons loupé la dernière fenêtre pour connaître une VDF exceptionnelle entre 2009 et 2013. Des situations synoptiques très atypiques et exceptionnellement hivernales se sont succéder sur cette période sur l'Europe occidentale et les records ont été assez limitées spatialement (Allemagne mars 2013, GB décembre 2010) et n'ont pas concerné les latitudes en dessous d'une ligne Londres, Varsovie (où l'on est resté très éloigné des records). Le climat s'est probablement encore réchauffé depuis, diminuant mécaniquement la probabilité (déjà très faible) de voir une VDF exceptionnelle frapper le pays. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hugo_HK Posté(e) 27 août 2021 Hong Kong Partager Posté(e) 27 août 2021 13 minutes ago, thib91 said: Ce n'est que mon avis mais nous avons loupé la dernière fenêtre pour connaître une VDF exceptionnelle entre 2009 et 2013. Des situations synoptiques très atypiques et exceptionnellement hivernales se sont succéder sur cette période sur l'Europe occidentale et les records ont été assez limitées spatialement (Allemagne mars 2013, GB décembre 2010) et n'ont pas concerné les latitudes en dessous d'une ligne Londres, Varsovie (où l'on est resté très éloigné des records). Le climat s'est probablement encore réchauffé depuis, diminuant mécaniquement la probabilité (déjà très faible) de voir une VDF exceptionnelle frapper le pays. Certes mais une probabilité réduite n'est pas nulle... Honnêtement, au vu des VDF qui ont touché les US ou l'Asie sur ces 10 dernières années, la probabilité qu'on connaitra une VDF d'ampleur disons supérieure a 1997 et 2012 sur les 30 prochaines années n'est pas si basse du tout a mes yeux (meme si elle se réduit d'année en annee). D'ailleurs Fevrier / Mars 2018 c'est du tout recent et c'était tout a fait exceptionnel pour la saison tardive en Allemagne / RU et meme plus a l'Est et plus au Nord. Un autre événement tout a fait possible c'est la VDF type Janvier 2021 en Espagne. Nos grandes VDF du passé n'ont pas toutes débuté par une invasion d'Air Arctique continental comme en Fevrier 1956... Par exemple, d'apres les reanalyses de la NCEP, les VDF de Janvier 1971, Janvier 1966, December 1938, December 1933, December 1870 ou Dec 1879 n'ont jamais connu de T850HPA extremes (pas en dessous de -15 en France). Pourtant au sol c'était tres froid. Cependant je suis d'accord sur la baisse notable de potentiel: en fait, l'un des secteurs qui se réchauffent le plus au monde c'est l'Europe du Nord et de l'Est notamment en hiver, et donc les reserves d'air froid sont en moyenne bien plus rares sur l'Ouest Russe / la Scandinavie (et par consequent, meme en periode d'AS ou de blocage sur l'Atlantique Nord, on a rarement de grosses invasions d'air froid. Par exemple le froid qu'on a connu en Janvier 2021 ou durant Janvier-Fevrier 2013. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
ruthénois12 Posté(e) 19 septembre 2021 Partager Posté(e) 19 septembre 2021 Le 30/03/2021 à 16:14, Dionysos a dit : La cuvette grenobloise me paraît assez typique du cfa, les températures moyennes de juillet et août y sont au-dessus de 22° sur la période 2004 -2020. Sans qu'il y ait de réelle sécheresse estivale, en raison des orages relativement fréquents. (ce n'est pas le cas pour la station MF dite de "Grenoble-Saint-Geoirs" , située en dehors de la cuvette grenobloise, à environ 40km de Grenoble : elle est à la fois un peu plus sèche en été, et moins chaude) Sinon, peut-être plusieurs stations du Sud-Ouest : l'été y est suffisamment chaud , mais peut-être déjà trop sec, je ne sais pas ... Grenoble Cfa ????? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
acrid vintaquatre Posté(e) 23 septembre 2021 Saint-André-Allas (225 m) à 5 km à l'ouest de Sarlat (Périgord Noir), Condat-sur-Vézère (88 m) pour le travail Partager Posté(e) 23 septembre 2021 (modifié) Salut à tous Voici une analyse que j'ai effectué ces derniers temps pour le réseau de METAR. Il en manque quelques-uns dont les données 1991-2020 paraissaient peu fiables, notamment pour la pluviométrie et l'ensoleillement, où il doit manquer des données quelque part. Ils sont à peu près tous présents pour les températures. EVOLUTION GLOBALE : Sans surprise nous retrouvons une nette augmentation des températures, de +0,4°C à l'échelle du pays, plus forte à l'Est qu'à l'Ouest. La pluviométrie est totalement stable, en diminution sur la moitié Nord, en augmentation sur la moitié Sud. Nous verrons par la suite que l'évolution annuelle peut cacher de nettes disparités. L'ensoleillement est en augmentation, constat valable sur toutes les régions même si la façade Ouest semble davantage en profiter. Vous aurez donc remarqué que j'ai découpé la France en 7 régions, afin de mieux cerner des évolutions finalement bien marquées parfois. Voici donc une illustration sur l'année (les chiffres présents dans le tableau ci-dessus), mais aussi par saison : L'hiver reprend quasiment les chiffres observés sur l'année entière avec un bémol : l'ensoleillement qui augmente moins, avec même une nette baisse pour le Nord et le Sud-Ouest (phénomènes de basses couches plus présents en raison de conditions anticycloniques plus fréquentes ?). Les températures ont davantage augmenté sur le printemps, la pluviométrie est en forte baisse sur les 2/3 Nord du pays (évolution largement observée au cours des derniers printemps, 2020 n'ayant pas été un cas isolé en la matière) et l'ensoleillement est logiquement en forte hausse (avec là aussi une évolution beaucoup plus sensible au Nord qu'au Sud). Récurrence de hautes pressions sur l'Europe centrale et du Nord pendant que les régions plus au Sud profitaient de bas géopotentiels plus fréquents ? On retrouve sans surprise une nette hausse du thermomètre, observable partout sauf dans l'Ouest (plus préservé des vagues de chaleur ?). La pluviométrie est en augmentation, mais cette évolution est très différente d'un mois sur l'autre et la baisse est très sensible dans le Sud-Est. L'ensoleillement suit la même augmentation qu'au printemps et que sur l'année et elle est plus marquée dans le Sud-Ouest. C'est la saison qui se réchauffe le moins et l'évolution est assez homogène sur le pays. La pluviométrie est en baisse plus sensible au Nord qu'au Sud. L'ensoleillement est là aussi bien en hausse hormis sur le Nord du pays, hausse plus prononcée sur le Sud-Ouest et le Centre-Est. TEMPÉRATURES : J'ai trouvé intéressant de s'attarder un instant sur l'évolution des isothermes, pour voir comment ils sont remontés vers le Nord : Aujourd'hui seules 3 stations ont une température moyenne annuelle <10°C contre 6 avant. L'isotherme 12°C ne concernait avant quasiment que la façade atlantique, il remonte aujourd'hui plus ou moins à la Loire (un peu plus au Nord vers l'Ouest, un peu plus au Sud sur les régions centrales). Même observation faite dans le Centre-Est. L'isotherme 14°C concerne désormais plusieurs stations du Sud-Ouest hors littoral. Rentrons dans les détails mois par mois... On observe que ce sont les mois d'avril et de juin qui ont gagné le plus de chaleur, d'où l'augmentation plus forte sur le printemps et l'été. Rappelons que ce sont des mois qui avaient déjà beaucoup gagné lors du dernier changement de normes ! On gagne jusqu'à +1°C dans le Nord en avril, ce qui est énorme sur des normes trentennaires et à l'échelle de plusieurs régions ! Globalement on a davantage gagné sur le premier semestre que sur le deuxième. On pourrait s'attendre à avoir gagné davantage sur l'arrière-saison (septembre notamment), mais à y regarder de plus près il y avait eu beaucoup de mois de septembre chauds dans la décennie 1981-1990, donc pas de changement notable. Contrairement au dernier changement de normes, octobre s'est moins réchauffé malgré un ressenti parfois inverse (la récurrence de flux continentaux frais plusieurs années de suite a-t-elle pesé dans la balance ?). En tout cas on pourra remercier février 2012 et sa très forte anomalie négative, suivi dans une moindre mesure de février 2018, qui limitent nettement la hausse (elle est même nulle dans le Sud-Ouest). Les autres mois de l'année qui ne sont pas traités ici ne connaissent pas d'évolution différente que sur l'année. PLUVIOMÉTRIE : A l'échelle de la France avril et octobre enregistrent les plus fortes baisses et elles s'observent quasiment partout sur le territoire, sauf à l'Ouest (*erratum pour avril dans le Nord-Est qui devrait apparaître en rouge). A contrario on observe un rattrapage automnal plus tardif sur novembre, et il est particulièrement sensible dans le Sud-Est (décalage dans le temps des épisodes méditerranéens ? 2011 et 2014 doivent peser dans la balance). D'ailleurs l'augmentation est de plus en plus faible à mesure qu'on s'éloigne de ces régions, donc on peut se questionner sur la récurrence de conditions perturbées favorisant un tiers Sud et Est du pays. Pour continuer sur le Sud-Est, on notera que les évolutions très marquées en juillet et août doivent être à relativiser du fait de normes basses, qui répercutent davantage en pourcentage de petites évolutions en chiffres bruts. On note une autre hausse sensible en juin sur presque toute la France (concentration des épisodes orageux sur cette période de l'année ? A questionner mais c'est une observation qui a été faite maintes fois ces dernières années). Ceci explique l'augmentation des précipitations estivales. Juillet peut interroger vu son évolution dans les dernières années, mais on observe toutefois que la hausse est surtout sensible sur la moitié Sud du pays. Les autres mois de l'année ne dégagent aucune tendance claire... Pour le détail des stations avec le couplage températures et précipitations : ENSOLEILLEMENT : Sans surprise il augmente sur quasiment tous les mois de l'année, sauf en janvier qui vient équilibrer la forte hausse de décembre. Plusieurs de ces derniers ont été très ensoleillées (2016, 2015, 2013) et il est plus facile de gagner beaucoup en pourcentage sur des mois qui comptent moins d'heures de soleil. Même constat inversé pour janvier donc...La baisse y est particulièrement sensible dans le Nord et le Sud-Ouest. Avril et juillet ont le plus gagné après décembre et globalement le dernier trimestre a pris davantage. On notera que l'Ouest connaît une hausse sur presque chacun des mois et aucune baisse notable. Et pour le détail des stations : PAR RÉGIONS : ARIDITÉ ESTIVALE : Et enfin je souhaitais m'attarder sur l'indice d'aridité observé au cours de l'été. Je ne l'ai pas calculé pour les normes 1981-2010. Attention c'est bien l'intégralité de l'été météorologique qui est pris en compte, donc le mois de juin, plus humide partout et qui, à fortiori, s'est humidifié est évidemment comptabilisé. Rien de surprenant à observer puisqu'on retrouve logiquement le Sud-Est et sa sécheresse estivale complètement à part. Et sans surprise non plus, le Centre-Est et dans une moindre mesure le Nord-Est ont un indice plus élevé en raison de précipitations estivales plus fréquentes. Peut-être quelques stations ont-elles basculé davantage dans la semi-aridité par rapport aux anciennes normes ? Mais on y retrouve logiquement quelques stations hors zones méditerranéennes connues pour leur creux estival assez marqué. Le plus intéressant est finalement d'observer l'évolution avec des normes sur 20 ans 2001-2020, afin de cerner l'évolution plus récente, puisqu'on sait que les étés se sont plus nettement réchauffés sur cette période (et pas mal asséché sur les dernières années). Donc exit la décennie 90 : C'est sans trop de surprise qu'on retrouve ce constat avec une grande majorité de stations ayant connu une baisse. La baisse est plus sensible dans le Sud-Ouest et le Centre-Est. Dans le premier 7 stations ont basculé sous le seuil tempéré et donc dans le semi-aride (<20) et cela peut sérieusement questionner sur l'adaptabilité de la végétation à des conditions plus chaudes et plus sèches, même si la question se pose dans toutes les régions. La question se pose d'autant plus que si on enlève le mois de juin qui fait encore souvent "le plein", les conditions plus arides deviennent majoritaires sur le cœur de l'été. Toutes les questions, critiques constructives et analyses complémentaires sont les bienvenues ! Modifié 23 septembre 2021 par acrid vintaquatre 4 12 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mica Posté(e) 1 juillet 2022 L'Isle d'Abeau (38) - 255 m // Lyon 6 Partager Posté(e) 1 juillet 2022 (modifié) Bonjour, Petit up du sujet car suite à un échange sur le topic Centre-Est, je suis tombé sur cet article : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/de-nouvelles-normales-pour-qualifier-le-climat-en-france qui indique donc que MF a basculé officiellement sur les normes 91-20 mardi. Petite question, où peut-on trouver ces valeurs officielles ? Car sur les pages de relevés/climato c'est toujours les normes 81-10 : https://meteofrance.com/climat/releves/france/auvergne-rhone-alpes/LYON-BRON Merci ! Edit : J'ai trouvé sur les fiches climato : https://donneespubliques.meteofrance.fr/?fond=produit&id_produit=117&id_rubrique=39 Modifié 1 juillet 2022 par Mica Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
alex67 Posté(e) 1 juillet 2022 Schleithal (extrême nord Bas-Rhin/155m) et Niederbronn-les-Bains (Vosges du Nord/220m-581m) Partager Posté(e) 1 juillet 2022 il y a une heure, Mica a dit : Bonjour, Petit up du sujet car suite à un échange sur le topic Centre-Est, je suis tombé sur cet article : https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/de-nouvelles-normales-pour-qualifier-le-climat-en-france qui indique donc que MF a basculé officiellement sur les normes 91-20 mardi. Petite question, où peut-on trouver ces valeurs officielles ? Car sur les pages de relevés/climato c'est toujours les normes 81-10 : https://meteofrance.com/climat/releves/france/auvergne-rhone-alpes/LYON-BRON Merci ! Edit : J'ai trouvé sur les fiches climato : https://donneespubliques.meteofrance.fr/?fond=produit&id_produit=117&id_rubrique=39 Je n’avais pas vu qu’il y avait déjà un sujet ouvert je ne l’ai pas déterré du coup. J’ai créé un sujet sur les normales 1991/2020: 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mica Posté(e) 1 juillet 2022 L'Isle d'Abeau (38) - 255 m // Lyon 6 Partager Posté(e) 1 juillet 2022 Salut, Merci, je me demande comment j'ai pu passer à côté, j'ai dû loucher Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Thundik81 Posté(e) 1 juillet 2022 Ici dans le Cloud Partager Posté(e) 1 juillet 2022 il y a 26 minutes, Mica a dit : Salut, Merci, je me demande comment j'ai pu passer à côté, j'ai dû loucher J'avais pensé le poster sur ce sujet, mais pas motivé mercredi soir 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
RidersOnTheStorm Posté(e) 8 juillet 2022 Nanterre Parc / Grande Arche (92) Altitude: 58 m Partager Posté(e) 8 juillet 2022 Un article qui me parait intéressant sur l'évolution du climat en France: https://www.meteo-paris.com/actualites/nouvelles-normales-climatiques-quelle-evolution-en-france Bonne lecture ! 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
psncf Posté(e) 11 décembre 2023 Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre. Partager Posté(e) 11 décembre 2023 Le 22/03/2021 à 21:50, thib91 a dit : Merci, très intéressant. Cela recoupe les ressentis des uns et des autres. Quand on est souvent le nez dans les relevés des années 40,50,60,70 80 voir 90 et même de la fin du 19ème siècle on ne peut que souscrire à ton analyse. Plus encore pour les plus anciens d'entre nous ayant vécu certaines de ces décennies. On assiste à la disparition d'une saison: l'hiver dans ses caractéristiques 1951-1980 (RIP). Au delà des moyennes, je trouve que cela se ressent encore plus dans les extrêmes froids. Les VDF semblent s'être «réchauffées» plus rapidement encore et semblent surtout s'être raccourcies. Dans le même temps une nouvelle saison apparaît: le sur-été qui présente les caractéristiques des grands étés de la période 1951-1980. Depuis 10 ans par exemple les étés moyens dans le NE sont en moyennes aussi chauds que les étés les plus chauds du 20ème siècle (1983, 1947, 1921...). RIP 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
psncf Posté(e) 11 décembre 2023 Saint Leu La Foret (95), altitude 70 mètre. Partager Posté(e) 11 décembre 2023 A lire ou a relire c'est effrayant : 3 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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