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Croyez vous vraiment aux records de chaleur de plus de 43°C en France


THE_PHOENIX

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Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

C'est clair que ça ne va pas être facile Dann (dommage sad.png !), ni même qu'on allait l'observer avec certitude au cours d'une vie humaine. là je parle d'une valeur près des limites des possibilités pour la France, donc vraiment pas fréquente et d'une durée de retour largement supérieure à 100 ans. J'ai pris comme référence une valeur aussi improbable que le record de -17° observé au Luc après l'avoir relevé. Si on calcule les proba de -17° sans la VDF de 56 pour le Luc ,juste en gardant une valeur puissante mais probable en 56, elle est jugée comme totalement impossible et elle dépasse de plusieurs degrés la première valeur dite impossible (c'est aussi énorme que de dépasser de plusieurs degrés 44° à Paris dans la doc donnée dans mon message plus haut). Avec le 45° on n'en est pas là sans avoir observé une vague de chaleur phénoménale au Luc équivalente à la VDF de 56 (pour une VDC phénoménales au Luc, il faut que la situation soit bloquée plusieurs jours avec un vent de terre avec près de 25° à 850 hPa, sinon la mer refroidit les Tx et sans vent les Tn ne sont pas "chaudes"). C'est déjà difficile de réunir ces 2 conditions pour une seule journée sans nuages, alors pour plusieurs, ce ne sera vraiment pas courant mais pas impossible)

Pour afficher 45° au Luc, il nous faudrait obligatoirement notre vent de terre d'W à NNW qui foehne presque toujours à cause des massifs (avec le foehn dit "sec au vent") et qui génère la très grande majorité des records de Txx mensuels et le record du Luc de 42.7° en 82, ainsi que celui à quelques centaines de mètres de la mer à St Raphaël, 42.5° en 83, station très dégagée dans cette direction de vent fort et qui a chiffré plus que le Luc ce jour-là (il n'y a que le record mensuel d'août, en 2003 au Luc, qui est relevé par brise de mer classique, donc record faiblard à 41° pas loin des possibilités maximales de ce coin par vent de mer).

Si un 45° se produit dans le Var, ce sera plus vers fin juin/début juillet, lorsqu'on récoltera une masse d'air chaude au moins dans les 25° à 850 hPa qui trainera encore ici avec une perturbation qui passe bien plus au N dans une situation qui sera quand même capable de générer un vent d'W/Mistral dans notre secteur. (Avec un maximum de rayonnement solaire fin juin/début juillet après une période bien sèche pour que le sol naturel de la station soit assez sec, condition de sol assez fréquente. Le timing est important, si la bascule en vent de terre le plus chaud se passe en pleine nuit plutôt que vers midi, ça n'a plus rien à voir)

Pour la validation du record, ça dépend de quelle région et du temps auparavant, mais bon vers ces valeurs, il est peu probable que le sol naturel du coin soit assez humide pour rendre le sol naturel plus froid que le goudron. Le sol naturel de l'aéro du Luc l'été s'il est assez sec comme le plus souvent en cette saison (herbe courte, clairsemée et carbonisée par le soleil, qui laisse des parties de sol brun visibles) est plus chaud en surface au moment des Tx que le goudron des pistes et des routes.

Le goudron des bons sites assez dégagés dans nos secteurs l'été pendant que le sol naturel est assez sec, c'est surtout un biais chaud pour les Tn comme ailleurs, mais c'est un biais froid pour les Tx par rapport au sol naturel sec représentatif d'ici, vu qu'il est plus froid que pas mal des sols représentatifs de du secteur.

Pour le goudron, avec un thermo à IR je trouve le même genre de résultats que Pierre Carrega qui pour sa thèse (Topoclimatologie et habitat) a mesuré la T de surface de la région par sat et de divers sols par radiomètre portatif.

En parlant de la modération de la surchauffe des pistes de l'aéro de Nice et du circuit du Castellet, il dit :

"Cette modération confirme des mesures que nous avions faites au radiomètre portatif sur une route goudronnée : A cause de sa couleur noire et donc à cause de sa forte chaleur spécifique et de sa conductivité, le goudron chauffe relativement peu (maximum de 46° contre 60° pour le sol ( note perso : sol = la prairie rase clairsemée de son tableau) en septembre) et bien sûr se refroidit également peu (minimum de 21°)"

Le sol de la prairie normale (même prairie que la rase, mais partie non fauchée) le même jour au même horaire dans l'AM, fait 44°, le sol nu 46°, le calcaire blanc 32.5°, calcaire beige 43.5°, 38° forêt claire, 32° forêt +dense.

A comparer avec ses mesures dans le près normal + sol humide qui fait 27° ( sol nu humide = 31°, forêt 22° et forêt + dense 20° ) fin avril.

(Aujourd'hui ici sur mon terrain autour de 14h30 avec un sol et une végétation saturée comme rarement ici à cette époque, j'ai effectué quelques mesures sur différentes matières et sol naturel. Voir les photos des surfaces avec les mesures (regarder la valeur moyenne en bas à gauche (AVG), vu qu'en temps réel la T varie beaucoup en quelques dixièmes de seconde pendant le survol de différentes zones de la surface. Pour la tuile en partie noire, j'ai veillé à rester sur le noir, la T moyenne de la tuile est en fait plus faible , là c'est vraiment la moyenne de la zone noire):

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.165804086917734.1073741829.100004644305349&type=1 .

Je vais profiter de cette situation remarquable pour le secteur pour essayer de déterminer à partir de quelle date le goudron et le béton deviennent moins chauds que le sol naturel et voir les inversions/la réactivité dans l'été après des averses/orages)

Il indique bien que le rôle de l'albédo reste limité par rapport à celui de ces caractères physiques:

Plus la chaleur spécifique des matériaux est importante et plus il faut de chaleur pour faire monter sa température, plus la conductivité est importante et plus la chaleur s'enfonce vers les profondeurs au lieu de faire monter la température de surface et bien entendu moins elle peut contenir d'eau et plus la matière s'échauffe.

L'été ici il n'y a guère de différence dans le SE entre l'eau nulle dans les matériaux artificiels et la réserve d'eau qui concerne la T de surface du sol.

La couleur ne fait pas tout. On a aussi l' exemple des roches rouges sombres de l'Estérel qui chauffent peu par rapport au calcaire bien plus clair simplement à cause de la conductivité bien plus importante de ces roches rouges.

Il n'y a aucune raison de ne pas valider des records dans des sites dégagés sur des matières artificielles moins chaudes en surface que le sol naturel représentatif du coin, du moins si le sol artificiel plus froid n'est pas recouvert de blanc ou d'autres matières réfléchissantes (métal brillant, vitres, ...) à cause du problème spécifique des abris utilisés.

Il faut éviter tout ce qui réfléchi, comme le blanc au sol (y compris mon sable blanc qui reste la plus froide des surfaces ici l'été sur mon terrain) et sur les obstacles (verticaux) autour des abris standards trop "ouverts", qui pourtant abaisse nettement la T de surface. Les abris à ventilation naturelle utilisés ne supportent pas un rayonnement réfléchi supplémentaire trop important qui va trop augmenter le rayonnement global à l'intérieur de ces abris, dont l'énergie ne sera pas dissipée par ventilation naturelle insuffisante par vent trop faible au niveau de l'abri (les plus grandes erreurs de mesures avec un abri de ce type, viendront avec ces rayonnements réfléchis sans assez de vent au niveau de l'abri).

Pour le béton ou le goudron, il faut aussi qu'ils soient en contact avec le sol (une dalle de béton fine non en contact avec le sol, suspendues entre 2 murs, ne peut transférer la chaleur vers des profondeurs suffisantes et sa T de surface va monter bien plus en température que la même dalle vraiment en contact contre le sol. Idem une roche calcaire bien incrustée dans le sol de terre chauffe bien moins qu'une même pierre calcaire de même couleur dans un tas de pierres, car la chaleur ne peut pas être transmise vers les profondeurs ou facilement à l'ensemble des autres pierres, c'est aussi pour cette raison qu'un gravier pas franchement foncé sur ma photo chauffe pas mal et encore bien plus l'été.)

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Sauf que pour le moment, Gaët il est en plein "Midwinter" par 67° de latitude Sud et -25°C, bien loin de nos "petits" problèmes de coup de chaud!

Chères passionnées, chers passionnés,   Les valeurs mesurées au cours de la vague de chaleur de ce mois de juin (et peut être au cours de celle qui se prépare) dépassent notre entendement.

On a quand même produit une petite réponse   :   http://www.meteofrance.fr/actualites/73995274-45-9c-un-record-en-questions

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Salut Christian, salut à tous,

Merci pour ton message très intéressant (comme d'habitude, d'ailleurs).

Je vois que nous sommes d'accord sur l'essentiel, à savoir que la possibilité d'un 45°c dans un coin comme le Luc est envisageable et qu'il pourrait être atteint très localement et dans des conditions toutes particulières, mais que d'un point de vue statistique, ce serait vraiment un cas absolument exceptionnel, en tout cas, dans le climat que nous connaissons actuellement.

Sinon, je voudrais réagir sur quelques points :

1- si je partage complètement ton analyse climato et topographique, j'émettrais la réserve suivante : je ne pense pas que le pic absolu de chaleur pourrait être atteint fin juin-début juillet. En effet, bien que le rayonnement solaire soit effectivement maxi à cette période de l'année, il faut malgré tout penser à l'inertie de la masse d'air : pour atteindre ces conditions exceptionnelles, il faut que la masse d'air dans sa globalité ait eu le temps de chauffer. C'est le même principe qui fait que la température de l'air (au cours d'une journée ensoleillée) est toujours maximale 2 ou 3 heures après le passage du soleil au point le plus haut (voir les graphiques de bilan thermique et radiatif, faisant apparaître les ray. reçu, absorbé et les ray. IR et visible réfléchis et réémis..., en plus de l'inertie due à l'air). Bref, pour réunir ces conditions optimales, il faut (comme tu l'as dit) un sol le plus chaud possible mais également une masse d'air la plus chaude possible. Or cette dernière ne peut se produire avant la mi-juillet.

2- Je me souviens que tu avais fait cette explication sur le réchauffement du goudron par rapport à celui du "sol estival moyen". Mais malgré toutes ces explications (très instructives au passage), je reste très dubitatif. En effet, la citation de monsieur Carrega me surprend énormément lorsqu’il dit ceci : «

"Cette modération confirme des mesures que nous avions faites au radiomètre portatif sur une route goudronnée : A cause de sa couleur noire et donc à cause de sa forte chaleur spécifique et de sa conductivité, le goudron chauffe relativement peu

». En effet, que la conductivité du goudron joue un rôle « rafraîchissant », je peux l’admettre. Mais en revanche, mentionner sa chaleur spécifique (920 kJ/kg/K pour l’asphalte, 880 kJ/kg/K pour le béton) lorsque celle-ci est tout à fait équivalente pour la terre sèche (900 kJ/kg/K), je ne vois pas comment ce paramètre joue en faveur du sol desséché… Il est évident que les sols ou les matériaux contenant un peu d’eau mettent, eux, beaucoup plus de temps à se réchauffer, puisque la chaleur spécifique de l’eau vaut, comme tu le sais, 4185 kJ/kg/K.

Mais surtout, je suis encore plus « choqué » par le fait que M. Carrega ait dit que le fait que le goudron soit noir l’empêche de trop se réchauffer ! Et je ne comprends pas que tu aies écrit cette citation sans t’en apercevoir ! Il est évident que l’albédo est également un paramètre essentiel, pour ne pas dire primordial (dans ce contexte). En effet, comme tu le sais, c’est bien dans le domaine du visible que l’énergie fournie par le soleil est la plus forte. Et c’est donc précisément cette raison pour laquelle un matériau sombre (qui aura donc un très faible albédo) va se réchauffer nettement plus qu’un même matériau clair, en subissant évidemment la même irradiation. Autrement dit, un goudron noir va évidemment beaucoup plus se réchauffer qu’un goudron très clair.

3- Sur les photos que tu as prises, on voit nettement que surfaces les plus sombres chauffent plus. Bien évidemment, les surfaces contenant de l’eau (végétation et terre) chauffent moins. Mais surtout, je ne vois nulle part de goudron noir ou sombre. Je serais curieux de voir ce que cela donne sur une route au goudron bien sombre.

Mais je suis d’accord avec toi pour dire que les caillasses chauffent plus, grâce aux couches d’air en dessous permettant de les isoler du sous-sol plus frais. Donc effectivement, la conductivité thermique joue.

En conclusion, je reste encore dubitatif sur la logique de prendre des températures au-dessus d’un sol goudronné. Mais je pense que tu sous-estimes grandement le paramètre qu’est l’albédo. Alors peut-être que le goudron de l’aérodrome du Luc est-il suffisamment clair pour en arriver à chauffer un peu moins que le sol naturel sec et desséché.

Une petite photo du goudron de cet aérodrome serait sans doute la bienvenue…

smile.png

En tout cas, merci à toi. C'est très intéressant !

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Salut,smile.png

Et oui Dann ici dans ma cambrousse le jour des photos je n'avais pas de goudron noir proche sous la main. Le goudron le plus proche est gris. Voir dans les photos d'hier avec d'autres mesures :

https://www.facebook.com/media/set/?set=a.166196013545208.1073741831.100004644305349&type=1 sous un ciel plus limpide que la veille et bien entendu avec les matières qui contiennent de l'eau, qui commencent à sécher au moins en surface.

Je te répondrai plus en détail quand j'aurai plus de temps. Aujourd'hui comme je passe près de l'aéro de Cuers, s'il fait toujours soleil, je prendrai des mesures/photos du beau goudron noir assez neuf (environ 3 ans) installé devant le parc à instruments, celui du Luc est assez gris avec du noir par endroits comme au Castellet http://meteo.besse83.free.fr/imfix/le_castellet_aero/lecastelletNWNNW1.jpg (Le Luc zone militaire, c'est noté photos interdites, même pour la visite annuelle les techniciens MF83 ont l'instruction de ne pas prendre de photos, j'en ai une pour la situation globale, prise du village du Cannet des Maures http://meteo.besse83.free.fr/imfix/Le%20luc/le-Cannet%20pointage%20abri.jpg )

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(Le Luc zone militaire, c'est noté photos interdites, même pour la visite annuelle les techniciens MF83 ont l'instruction de ne pas prendre de photos, j'en ai une pour la situation globale, prise du village du Cannet des Maures http://meteo.besse83.free.fr/imfix/Le%20luc/le-Cannet%20pointage%20abri.jpg )

Et celles-là ?

http://www.infoclimat.fr/observations-meteo/temps-reel/le-luc-le-cannet-des-maures/07675.html

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

Ben oui Canada je les connaissaissmile.png . Là c'était pendant les portes ouvertes avec l'aéro-club. Comme on le faisait dans la Marine pour les portes ouvertes, ils ont dû rentrer le matériel sensible tout en évitant de montrer certaines activités.

Le problème des ces photos pour notre cas, c'est qu'on ne voit pas le goudron des pistes et où se posent les hélicos (c'est pour cette raison qu'elle est classe 2 et non classe 1, trop de goudron dans le rayon de 100 m, pas de problème pour le rayon de 30 m, donc pas de biais significatif vu que l'incertitude de la T est la même pour les 2 classes.)

On peut voir facilement l'abri et les pistes à partir de Google Earth, mais bon on sait que ça déforme les couleurs. Enfin au Luc, il n'y a pas de problèmes pour ce record s'ils ne garent pas un camion du mauvais côté le jour J, car le Mistral ne passe pas dessus le goudron. C'est tellement dégagé sur une grande étendue herbeuse de ce côté, qu'il faut les jumelles pour voir l'abri de l'autre côté de la clôture dans l'axe du Mistral.

Plus assez de soleil cette AM pour les mesures à Cuers aéro.

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je ne pense pas que le pic absolu de chaleur pourrait être atteint fin juin-début juillet

. En effet, bien que le rayonnement solaire soit effectivement maxi à cette période de l'année, il faut malgré tout penser à l'inertie de la masse d'air : pour atteindre ces conditions exceptionnelles, il faut que la masse d'air dans sa globalité ait eu le temps de chauffer. C'est le même principe qui fait que la température de l'air (au cours d'une journée ensoleillée) est toujours maximale 2 ou 3 heures après le passage du soleil au point le plus haut (voir les graphiques de bilan thermique et radiatif, faisant apparaître les ray. reçu, absorbé et les ray. IR et visible réfléchis et réémis..., en plus de l'inertie due à l'air). Bref, pour réunir ces conditions optimales, il faut (comme tu l'as dit) un sol le plus chaud possible mais également une masse d'air la plus chaude possible. Or cette dernière ne peut se produire avant la mi-juillet.

Oui, et il faudrait ajouter après tout ce que tu as dit, l'évapotranspiration.

Jusqu'à mi juillet, ça transpire pas mal.

D'ailleurs pour quasi toutes les stations françaises, les records absolus se sont produit entre le 20 juillet et le 15 août.

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Posté(e)
Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Oui, et il faudrait ajouter après tout ce que tu as dit, l'évapotranspiration.

Jusqu'à mi juillet, ça transpire pas mal.

Absolument. Bien vu ! smile.png
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Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

1- si je partage complètement ton analyse climato et topographique, j'émettrais la réserve suivante : je ne pense pas que le pic absolu de chaleur pourrait être atteint fin juin-début juillet. En effet, bien que le rayonnement solaire soit effectivement maxi à cette période de l'année, il faut malgré tout penser à l'inertie de la masse d'air : pour atteindre ces conditions exceptionnelles, il faut que la masse d'air dans sa globalité ait eu le temps de chauffer. C'est le même principe qui fait que la température de l'air (au cours d'une journée ensoleillée) est toujours maximale 2 ou 3 heures après le passage du soleil au point le plus haut (voir les graphiques de bilan thermique et radiatif, faisant apparaître les ray. reçu, absorbé et les ray. IR et visible réfléchis et réémis..., en plus de l'inertie due à l'air). Bref, pour réunir ces conditions optimales, il faut (comme tu l'as dit) un sol le plus chaud possible mais également une masse d'air la plus chaude possible. Or cette dernière ne peut se produire avant la mi-juillet.

Salut !

Pour le moment je n'ai eu le temps de traiter que le point 1.

Oui Dann j'avais bien entendu pensé à l'inertie quand j'avais réfléchi sur la possibilité de record à 45° au Luc des années avant l'ouverture de ce sujet ici.

A l'époque j'avais regardé ça de près pour le Luc avec les données estivales jusqu'en 2008 que j'ai mises à jour là sur 1946-2012, ce qui ne change pas grand chose.

La plus forte moyenne des Tx d'une journée (32.6°) est toujours le/près du 29/07, vu l'incertitude des moyennes de Tx journalières même au Luc particulièrement diesel en Tx l'été (il ne faut "qu'environ" 977 ans de données en moyenne pour obtenir une estimation d'une moyenne des Tx d'un jour donné l'été à +- 0.2° près), ça donne un IC à 95% de la date de la journée à la plus forte moyenne des Tx [21/07, 16/08] avec 41.2° de Txx un 29/07, qui est aussi la Txx sur tout l'IC à 95%

A comparer avec le record absolu de 42.7° relevé un 7 juillet pour une moyenne des Tx du 7, à 30.4°.

Vu la différence de moyenne entre le 7 et le 29 et les 2 records en présence, ce serait déjà conforme avec un record proche de 45° vers le 29/07 ( si on raisonne par simple décalage de la distribution en sous-entendant qu'elle est de variance identique et comme si le rayonnement n'avait pas l'importance que je lui attribue par rapport à l'inertie due à la mer dans ce coin, pour parvenir à observer cette valeur vers le Luc)

J'ai regardé avec les données mises à jour la durée de retour d'observer 42.7° (du 7/07) dans une fenêtre de 21 jours autour (10 jours de part et d'autres du 7/07 donc sur une bonne partie de l'IC où on ne peut pas départager la moyenne d'une Tx journalière, elles sont considérées comme identiques,) donc pour la période du 27/06 au 17/07

Estmating CIs for GPD 1415-yr. return level.

Using 21 days per year.

Estimated 1415-yr. return level = 42.7

1415-year return level: 95% confidence interval approximately

(41.0, 45.0)

Pour ceux qui n'ont pas l'habitude de lire ces résultats, ça signifie que la durée de retour des 42.7° dans cette période précise de 21 jours (fin juin/mi juillet) selon la loi GPD (par maximum de vraisemblance) est très approximativement de 1415 ans (avec 66 ans de données, il manque d'échantillons pour estimer la Txx d'une si courte fenêtre de 21 jours pour pouvoir affirmer que c'est assez précisément cette durée et on verra plus loin qu'en élargissant le nb d'échantillons en utilisant l'été ou les 2 mois les plus chauds, c'est différent pour l'ensemble des données chaudes, vu qu'on ratisse plus large. Imposer l'observation d'un record à telle période de x jours est mécaniquement restrictif avec si peu d'échantillons pour traîter des extrêmes journaliers).

L'IC montre qu'il y aurait 2.5% des échantillons de 1415 ans qui ne renverraient qu'une Txx de 41° (quelque part pendant ces 21 dates précises), mais aussi 2.5% des échantillons de 1415 ans qui afficheraient 45° dans ces 21 jours.

Même traitement pour savoir à quoi correspond la valeur à la même durée de retour sur une fenêtre de 21 jours centrées sur la période journalière la plus chaude en moyenne le 29/07, donc du 19/07 au 8/08.

Estmating CIs for GPD 1415-yr. return level.

Using 21 days per year.

Estimated 1415-yr. return level = 43.1

1415-year return level: 95% confidence interval approximately

(41.3, 46.2)

La durée de retour de 1415 ans (en moyenne donc parfois c'est bien plus, parfois c'est bien moins) pour cette fenêtre de 21 jours, renvoie une valeur un peu plus élevée à 43.1° , mais pas de différence significative même d'un point de vue de la mesure pure et sans les problèmes d'IC larges faute d'échantillons, c'est "la même" Txx.

Maintenant voici pour la même durée de retour de 1415 ans la Txx associée à tout un été (juin, juillet, août) :

Estmating CIs for GPD 1415-yr. return level.

Using 92 days per year.

Estimated 1415-yr. return level = 45.2

1415-year return level: 95% confidence interval approximately

(42.8, 47.9)

La Txx pour les deux mois les plus chauds juillet et août est assez identique:

Estmating CIs for GPD 1415-yr. return level.

Using 62 days per year.

Estimated 1415-yr. return level = 45.5

1415-year return level: 95% confidence interval approximately

(42.8, 48.3)

En fait d'après mon expérience du coin, donc sans preuves indiscutables, cette valeur de 45° dans le Var ne serait pas corrélée à ces conditions moyennes journalières (ni même à un éventuel prochain record à 43.5°/44° qui serait observé dans la période la plus chaude autour du 29/07), car ces moyennes ne représentent pas le temps moyen pendant les Txx avec les moyennes de chaque jour très largement contaminées par une grande majorité de jours de brises de mer, qui n'ont vraiment aucun potentiel au Luc pour lui permettre d' afficher un 45°, ni même un 43°.

Pour une même masse d'air, avec une même humidité avec une T à 850 hPa à 25°, ce serait pendant une situation remarquable au niveau sécheresse et au plus fort du rayonnement qu'on pourrait observer le plus probablement un 45°, car dans le Var il y a ce vent très soutenu à fort de terre pendant ces records, qui brasse donc l'air sur une couche importante. Il faut absolument ce fort rayonnement pour obtenir le plus gros écart entre la T à 2 m et cette même masse d'air à 850 hPa.

La condition fondamentale nécessaire que j'avance pour un 45° fin juin/début juillet dans ce secteur et que certains veulent pourtant me retirer en la zappant ( en avançant l'argument de l'ETP/ETR) c'est le " sol assez sec" . Ca signifie bien dans mon esprit que la sécheresse sera assez importante pour cette période de fin juin/début juillet pour que l'ETR soit assez négligeable et pas plus importante que bien plus tard dans la saison et surtout assez faible pour que la forêt ait le potentiel anormal de "s'évaporer" dans de gros incendies comme par exemple en mai en Californie.

Enfin cette année c'est improbable dans le Var avec encore des pluies/orages depuis mon précédent messages et pas mal de passages nuageux à nouveau. Sans un mistral sec bouillant quasi-permanent sur la région, la forêt n'est pas prête d'être assez sèche pour cette période, avec des algues ou des nouvelles espèces d'herbes dignes des marécages à certains endroits qui sont régulièrement carbo en mai.

Attention pour la période la plus probable pour un 45° si tôt, je parle pour le Var et particulièrement plus pour l'Est, pour le secteur vers le Luc, je ne risque pas de donner cette période pour un 45° sur la Corse ou pour d'autres coins que je n'ai pas étudié.

Il faudra que je regarde si sur ces 66 ans je peux extraire un signal significatif d'un réchauffement des moyennes et des Txx journalières estivales (quelque soit la cause du réchauffement) pour estimer le bond de la valeur maxi possible pour cette même durée de retour de 1415 ans.

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1- si je partage complètement ton analyse climato et topographique, j'émettrais la réserve suivante : je ne pense pas que le pic absolu de chaleur pourrait être atteint fin juin-début juillet. En effet, bien que le rayonnement solaire soit effectivement maxi à cette période de l'année, il faut malgré tout penser à l'inertie de la masse d'air : pour atteindre ces conditions exceptionnelles, il faut que la masse d'air dans sa globalité ait eu le temps de chauffer.

L'inertie elle explique le lent réchauffement de la mer et la mise en place de la synoptique estivale.

Comme ce n'est pas le réchauffement de la mer qui va créer la canicule, tout dépend de la synoptique.

Mais en soi, avec la bonne synoptique, 25°C à 850 hPa, vent faible, un soleil de fin juin va facilement donner du 40°C. Et encore plus qu'un soleil de milieu août.

Mais la réserve, c'est avoir une telle synoptique fin juin.

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Posté(e)
Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

L'IC montre qu'il y aurait 2.5% des échantillons de 1415 ans qui ne renverraient qu'une Txx de 41° (quelque part pendant ces 21 dates précises), mais aussi 2.5% des échantillons de 1415 ans qui afficheraient 45° dans ces 21 jours.

J'ai manqué de précision. J'aurais dû dire 2.5% des échantillons avec une Txx d'au plus 41° et 2.5% avec au moins 45°, vu que ce sont des seuils, mais bon à ce niveau ça ne bougera pas de x degrés du côté le plus chaud, vu que la courbe tend rapidement vers l'infini dans ce secteur.

Il faut bien voir que ces estimations donnent des indications, mais sont très incertaines à cause du manque d'échantillons surtout pour ces fenêtres de 21 jours , car normalement les spécialistes estiment qu'il n'est pas assez efficace de dépasser des durées de retour de 3 à 5 fois la longueur de la série disponible pour analyser les extrêmes. C'est bien pour cette raison qu'on trouvera avec des séries courtes comme très improbables des valeurs qui ne le sont pas dans la réalité, vu qu'on en observe dans les faits.

Oui Cotissois j'avais pris en compte aussi le fait qu'observer 25° à 850 hPa fin juin/début juillet au Luc est moins probable, mais dans mon coin c'est compensé par la proba plus grande d'observer plus souvent le vent de terre indispensable à ce record. Le problème aussi c'est que pendant la période la plus chaude vers le 29 juillet il faudra plus que 26° pour réaliser un 45° dans ce coin.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

L'inertie elle explique le lent réchauffement de la mer et la mise en place de la synoptique estivale.

Comme ce n'est pas le réchauffement de la mer qui va créer la canicule, tout dépend de la synoptique.

Mais en soi, avec la bonne synoptique, 25°C à 850 hPa, vent faible, un soleil de fin juin va facilement donner du 40°C. Et encore plus qu'un soleil de milieu août.

Mais la réserve, c'est avoir une telle synoptique fin juin.

Si, je maintiens ce que j'ai dit : l'inertie s'applique aussi bien pour la mer que pour l'atmosphère. Vers le 21 juin, il est beaucoup plus difficile pour une masse d'air de s'être réchauffée autant qu'elle peut le faire entre le 15 et le 31 juillet. Autrement dit, les 25°c à 850 hPa seront beaucoup moins facilement atteignables et accessibles fin juin qu'entre la mi et la fin juillet.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle on ne trouve aucun record de chaleur, en Europe de l'ouest, au mois de juin. Ce simple constat est suffisant pour mettre les choses au clair.

Par ailleurs, la différence de radiation au sol au Luc entre celle qui a lieu au 21 juin et celle qui a lieu le 15 juillet est minime : pour une même masse d'air, et pour un ciel clair identiquement dégagé, l'angle d'incidence maximal sera de 70° le 21 juin et de 68.2° le 15 juillet et la puissance arrivant au sol sera respectivement de 1037 et 1022 W/m², soit 1.4% d'écart, ce qui correspond à une différence de température au sol lors du maximum thermique sans doute inférieure à 0.2-0.5°c !

Donc les conditions les plus propices à l'établissement d'un record de chaleur au Luc sont entre la mi et la fin juillet. Certainement pas fin juin, à mon avis.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

Merci pour ton grand post bien intéressant, Christian.

Oui, j'ai bien compris que tu te plaçais dans des conditions optimales, c'est à dire avec un sol déjà très sec à la fin juin. Soit. Donc oublions l'évapotranspiration.

Mais également, il importe d'être précis (assez précis) sur les dates d'occurrence supposées ou probables de ce 45°c. En effet, tu avances la date du 29 juillet. Or, dans mon explication, je ne parlais tout de même pas d'une date aussi "tardive" : je parle bien d'une date avoisinant le 15-20 juillet. Car mine de rien, si l'écart en termes de rayonnement incident reste faible entre le 21 juin et le 15 juillet, cela commence en revanche à devenir plus important et "problématique" (pour le record) vers la toute fin du mois de juillet (le rayonnement solaire incident au 29/07 commence à déjà décliner suffisamment par rapport à celui du 21/06, de façon à rendre un 45°c aussi improbable qu'un 21 juin).

Par ailleurs, lorsque je parle de l'inertie dans le réchauffement de la masse d'air, je ne parle pas du tout de l'influence de la mer géographiquement proche. Non, il est bien question ici du réchauffement plus tardif de la moyenne et haute atmosphère : à 500 hPa, la hausse de la T moyenne de l'air est proche du maxi seulement vers le début du mois d'août... plus on monte en altitude, plus l'inertie de la masse d,air est élevée. Or on sait tous que pour des conditions de chaleur intenses au niveau du sol, il faut nécessairement une masse d'air très chaude même en moyenne et haute altitude.

Ainsi, pour obtenir les probabilités l'occurrence d'un 45°c les plus élevées, je pense qu'il convient de faire un "compromis" entre la date de l'incidence solaire maxi (21/06) et celle correspondant à la température moyenne de la masse d,air en haute altitude la plus élevée (vers début août) : on arrive à une date avoisinant le 15 juillet.

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L'inertie du niveau 500 hPa tu le calcules où parce qu'avoir une tendance locale ne dit pas que c'est un terme source, ça peut aussi etre une advection.

La température de la haute atmosphère revient à considérer le régime de pression (intensité de la dorsale) qui joue sur la T850, qui joue sur la circulation des vents. Quand on considère le role de la température à 850 hPa, c'est un effet direct de transfert de chaleur à l'échelle de quelques heures.

Mon hypothèse c'est qu'avec le réchauffement tropical qui se déplace vers le nord à la fin du printemps, l'atmosphère met du temps à réorganiser la zone subtropicale. La Méditerranée est en plein dans la branche subsidente au cours de juillet-aout, donc c'est là que les conditions sont les plus propices à la canicule. Elle l'est un peu moins en juin. Donc statistiquement c'est plus facile d'avoir 25°C à 850 hPa en julet qu'en juin. Mais ça ne vient pas d'une inertie sur le transfert de chaleur issu du sol. Au contraire, la chaleur vient plutot du haut dans les branches subsidentes. C'est pour çà que la masse d'air Méditerranéenne se réchauffe en été meme avec une mer relativement froide.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

L'inertie du niveau 500 hPa tu le calcules où parce qu'avoir une tendance locale ne dit pas que c'est un terme source, ça peut aussi etre une advection.

La température de la haute atmosphère revient à considérer le régime de pression (intensité de la dorsale) qui joue sur la T850, qui joue sur la circulation des vents. Quand on considère le role de la température à 850 hPa, c'est un effet direct de transfert de chaleur à l'échelle de quelques heures.

Mon hypothèse c'est qu'avec le réchauffement tropical qui se déplace vers le nord à la fin du printemps, l'atmosphère met du temps à réorganiser la zone subtropicale. La Méditerranée est en plein dans la branche subsidente au cours de juillet-aout, donc c'est là que les conditions sont les plus propices à la canicule. Elle l'est un peu moins en juin. Donc statistiquement c'est plus facile d'avoir 25°C à 850 hPa en julet qu'en juin. Mais ça ne vient pas d'une inertie sur le transfert de chaleur issu du sol. Au contraire, la chaleur vient plutot du haut dans les branches subsidentes. C'est pour çà que la masse d'air Méditerranéenne se réchauffe en été meme avec une mer relativement froide.

Je suis complètement d'accord avec tout ça ! Sans aucune ironie !

Cette subsidence étant en effet responsable de la compression adiabatique de l'air sous-jacent, entraînant par conséquent un réchauffement, de même qu'un assèchement de la masse d'air.

Mais ce que je voulais dire, c'est que c'est aussi en juillet-août (et non en juin) que les géopotentiels sont les plus élevés (notamment l'épaisseur de la couche 500-1000 hPa - qui monte donc jusqu'à environ 5-6000 m d'altitude). Si cette couche atmosphérique est épaisse, cela signifie que toute cette masse d'air est plus chaude. Et bien entendu, c'est l'inertie thermique des océans qui se transmet à l'atmosphère, par brassage au sein du couplage océan-atmosphère.

Et je pense que (peut-être que je me trompe ?) plus la couche 500-1000 hPa est épaisse et donc élevée, plus la subsidence induite par la jonction entre les cellules de Hadley et de Ferrel est forte, et plus le réchauffement est fort également.

C'est pour toutes ces raisons que je pense (tout comme toi) que, statistiquement, c'est bien en juillet (je pense donc vers la mi-juillet, lorsque la subsidence peut déjà être forte et que le rayonnement l'est encore) que les records extrêmes pourraient se produire.

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On est donc plutot d'accord sur le role de la chaleur d'altitude comme précurseur n°1 de températures caniculaires.

Maintenant j'ai du mal à voir l'inertie océanique sur l'arrivée de la chaleur d'altitude. En Europe, la chaleur d'altitude (500 hPa) est produite par l'Afrique du Nord, et ensuite je pense qu'il faut un certain temps pour que l'atmosphère autorise cette chaleur à remonter vers le nord, l'inertie elle est peut-être plus dans cette réorganisation synoptique.

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Saint-Ambroise, Saguenay-Lac-St-Jean, QC, Canada

On est donc plutot d'accord sur le role de la chaleur d'altitude comme précurseur n°1 de températures caniculaires.

Maintenant j'ai du mal à voir l'inertie océanique sur l'arrivée de la chaleur d'altitude. En Europe, la chaleur d'altitude (500 hPa) est produite par l'Afrique du Nord, et ensuite je pense qu'il faut un certain temps pour que l'atmosphère autorise cette chaleur à remonter vers le nord, l'inertie elle est peut-être plus dans cette réorganisation synoptique.

Euh, pas la "chaleur" d'altitude... non, la subsidence (mais je pense que c'est ce que tu as voulu dire).

Donc oui nous sommes d'accord sur l'essentiel.

Ensuite, je pense que tu restes trop "local". Moi je raisonne à l'échelle de l'hémisphère nord dans sa globalité : son inertie thermique (et donc celle de l'atmosphère) est principalement due au bilan radiatif et énergétique global, lui-même dépendant assez fortement de la présence des grandes étendues océaniques mettant plus de temps à se réchauffer. Tout ceci entraînant un rehaussement des géopotentiels atteignant leurs valeurs moyennes maxi vers le mois d'août.

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Besse sur Issole (83 - Alt 275 m à 26 km de la mer)

2- Je me souviens que tu avais fait cette explication sur le réchauffement du goudron par rapport à celui du "sol estival moyen". Mais malgré toutes ces explications (très instructives au passage), je reste très dubitatif. En effet, la citation de monsieur Carrega me surprend énormément lorsqu’il dit ceci : «

"Cette modération confirme des mesures que nous avions faites au radiomètre portatif sur une route goudronnée : A cause de sa couleur noire et donc à cause de sa forte chaleur spécifique et de sa conductivité, le goudron chauffe relativement peu

». En effet, que la conductivité du goudron joue un rôle « rafraîchissant », je peux l’admettre. Mais en revanche, mentionner sa chaleur spécifique (920 kJ/kg/K pour l’asphalte, 880 kJ/kg/K pour le béton) lorsque celle-ci est tout à fait équivalente pour la terre sèche (900 kJ/kg/K), je ne vois pas comment ce paramètre joue en faveur du sol desséché… Il est évident que les sols ou les matériaux contenant un peu d’eau mettent, eux, beaucoup plus de temps à se réchauffer, puisque la chaleur spécifique de l’eau vaut, comme tu le sais, 4185 kJ/kg/K.

Mais surtout, je suis encore plus « choqué » par le fait que M. Carrega ait dit que le fait que le goudron soit noir l’empêche de trop se réchauffer ! Et je ne comprends pas que tu aies écrit cette citation sans t’en apercevoir ! Il est évident que l’albédo est également un paramètre essentiel, pour ne pas dire primordial (dans ce contexte). En effet, comme tu le sais, c’est bien dans le domaine du visible que l’énergie fournie par le soleil est la plus forte. Et c’est donc précisément cette raison pour laquelle un matériau sombre (qui aura donc un très faible albédo) va se réchauffer nettement plus qu’un même matériau clair, en subissant évidemment la même irradiation. Autrement dit, un goudron noir va évidemment beaucoup plus se réchauffer qu’un goudron très clair.

3- Sur les photos que tu as prises, on voit nettement que surfaces les plus sombres chauffent plus. Bien évidemment, les surfaces contenant de l’eau (végétation et terre) chauffent moins. Mais surtout, je ne vois nulle part de goudron noir ou sombre. Je serais curieux de voir ce que cela donne sur une route au goudron bien sombre.

Mais je suis d’accord avec toi pour dire que les caillasses chauffent plus, grâce aux couches d’air en dessous permettant de les isoler du sous-sol plus frais. Donc effectivement, la conductivité thermique joue.

En conclusion, je reste encore dubitatif sur la logique de prendre des températures au-dessus d’un sol goudronné. Mais je pense que tu sous-estimes grandement le paramètre qu’est l’albédo. Alors peut-être que le goudron de l’aérodrome du Luc est-il suffisamment clair pour en arriver à chauffer un peu moins que le sol naturel sec et desséché.

Une petite photo du goudron de cet aérodrome serait sans doute la bienvenue…

smile.png

2- Oui Dann, il y a de quoi être étonné, c'est une erreur de traitement de texte, il faut lire "malgré la couleur noire" ( et non à cause)

Pour l'albédo, c'est certain que c'est important pour une même matière aux mêmes caractéristiques, mais j'attire justement l'attention sur le fait que ça ne fait pas tout pour des matériaux avec d'autres caractéristiques trop différentes qui jouent (contenu en eau, conductivité, chaleur spécifique).

La végétation sombre est plus froide à cause de l'eau qu'elle contient. Il existe des matériaux sombres dont les routes habituelles ici, qui chauffent moins que certains sables assez blancs (celui de mes photos de mesures ce ne sera pas le cas, il est fait pour le mortier, il vient des carrières de roches du secteur, il n'a rien à voir avec le sable clair de certaines plages ici, qui ne garde pas l'eau, qui ne reste pas collé et dur en séchant comme celui de ma photo)

Je n'ai malheureusement pas ici les roches rouges sombres de l'Estérel qui sont moins chaudes en surface que les roches calcaires claires.

En fait depuis ta question, je vois qu'il est difficile de trouver une route assez noire, qui chauffe plus que ma petite route. ici c'est assez gris avec des reflets noirs. Avec les lunettes de soleil et les vitres teintées des voitures et la luminosité en cette saison à midi solaire, je ne m'étais pas rendu compte à quel point elles sont peu noires à l'usage ici, malgré un noir parfait à neuf comme sur la photo du Castellet.

Je suis passé à Cuers aéro, la route n'est vraiment plus franchement noire et en plus elle a été contaminée par la boue apportée par les pluies du terrain naturel un peu pentu autour et les véhicules du parking terreux de l'aéro-club. Là elle était logiquement encore plus chaude que le parc à instruments (anormalement densément vert et humide) et que la terre nue autour de la route près du parc. Je prendrais des photos quand ce sera assez sec et chaud, ce qui n'est pas encore gagné cette année déplorable (encore plus 75 mm de plus depuis mon précédent message !)

Même le tronçon de la N 97 sur mon passage refait bien noir il y a moins de deux ans est gris maintenant. Un de mes beauf qui est responsable d'un tronçon d'autoroute m'a expliqué pourquoi. En fait les véhicules sur des routes passantes, retirent rapidement le bitume très peu épais sur certaines parties des agrégats qui affleurent à la surface et la couleur finale des routes habituelles après un certain rodage, dépend de la couleur de base des agrégats utilisés dans la région concernée et comme ici ils sont clairs/blancs, le gris plus ou moins clair prend rapidement le dessus. J'avais visité le parc à instruments de Hyères aéro, c'est pareil le gris du gourdon proche est aussi clair qu'au Castellet.

Pour le sol sec de terre, je parle quand il l'est complètement sur une épaisseur suffisante pour influencer significativement la T de surface, quand il n'y a vraiment plus d'eau objectivement avec un capteur d'humidité du sol.

La profondeur sèche concernée pour la T de surface dépendra pas mal de ce qui est planté pour une même terre. S'il n'y a pas beaucoup de racines comme entre les vignes souvent labourées + désherbant ici, ça carbure vite. L'autre jour avant les nouvelles pluies importantes, j'ai même été étonné de voir la départementale 13 ici déjà un peu moins chaude que la terre dans le champ de vigne tout proche. La départementale était d'ailleurs un peu moins chaude que ma petite route des photos. En fait ce n'est pas étonnant vu que la route ici est plutôt du bricolage et n'a probablement pas la même conductivité. Elle n'est pas encastrée dans le terrain naturel de terre pour transmettre la chaleur, de plus à l'origine c'est un chemin de caillasses calcaires avec de la terre qui a été recouvert au fil des rénovations, 3 fois en tout d'une fine couche de bitume pulvérisé + gravillons que les véhicules font pénétrer, qui laisse passer l'herbe au milieu par endroits après les premières pluies suite à une rénovation. Il n'y a pas de sous-couches d'enrobés bitumineux épais et évolués. La couche totale des couches avec bitume n'a même pas la moitié de l'épaisseur de la bande de roulement seule d'une route normale qui repose sur des couches plus épaisses d'enrobés bitumineux et autrement mieux tassées.

Le bitume utilisé en grande majorité sur les routes en France d'après la revue sur le bitume, a en moyenne une chaleur spécifique de 2 090 J/kg.°C, (1700 à 0°).

Il faut voir aussi que le poids au m2 de la surface chaude de la bande de roulement est plus lourde que la terre normale sèche et donc a une capacité calorifique surfacique plus importante qu'une surface de terre standard assez sèche. La capacité calorifique relative au volume montrera mieux les différences réelles pour 1 m2 de surface donnée, que celle relative à la masse.

Enfin bon il y a le cas en général le plus fréquent, mais il existe de sacrées variations d'un produit routier à l 'autre et les différentes caractéristiques peuvent être très différentes. Même pour la conductivité il existe même des bandes de roulement moins conductrices que de la terre normale, avec parfois du caoutchouc, du plastique dans le bitume. Donc en fait pour trouver les routes les plus chaudes, il faudra que je recherche à mesurer sur une route isolante et/ou bien drainante, qui est plus chaude en surface la journée comme expliqué ici par ex : http://www.viabilite-hivernale.equipement.gouv.fr/proprietes-physiques-enrobes-a4351.html

Il faudra oublier quelques mesures bidons que j'ai effectuées, car elles ne sont pas représentatives. En fait par exemple pour le calcaire, le béton de petite surface, incrusté dans la terre comme prés des fondations des haubans. Il faudrait de bien plus grandes surfaces, plusieurs m2 pour que les caractéristiques de la matière puisse jouer à fond et qu'au centre la T de surface ne soit pas contaminée par les échanges thermiques latéraux avec la terre naturelle ou autre en contact contre les bords trop proches qui faussent la T de surface au centre.

La nature génère des surprises parfois, vu que la T de surface la plus élevée relevée depuis tes questions a été de 72° dans le parc à instruments et elle est naturelle ! C'est un ICUF biggrin.png près du pied du pluvio MF (Ilot de Chaleur Urbaine de Fourmilière !) La terre pure sortie en mini grains qui n'ont pas de bons contacts entre-eux, surchauffe à fond. Va falloir sortir une norme pour limiter les surfaces de fourmilières dans les parcs à instruments thumbup.gif .

Sinon pour la date optimale du record à 45°, oui le 15 c'est bon pour moi aussi, je ne pensais pas un instant au 21 juin quand je parlais de fin juin, juste des 3 derniers jours pour éviter surtout l'effet de limite du mois civil (pour ne pas dire que ça peut arriver peut-être le 1er juillet et surtout pas le 30 juin)

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  • 2 months later...
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Meylan, banlieue est de grenoble.

On peut considérer qu'il s'agit de 2002, le seul relevé dans la BDClim à 40.0°C tout pile l'a été à Conqueyrac le 22/06, mais comme cette station surchauffait...

En complément, voici le nombre de relevés supérieurs (strictement) à 40°C dans la BDClim par années, suivis de la palme nationale :

2012 : 106 (18/08/2012 MONTGIVRAY (36, 204m) 42.3°C )

2011 : 75 (20/08/2011 CORBARIEU (82, 86m) 42.8°C )

2010 : 93 (26/08/2010 ST-ANTONIN-TEUS (82, 125m) 42.5°C )

2009 : 49 (23/07/2009 SOLLACARO (20, 33m) 43.5°C)

2008 : 3 (05/08/2008 CUERS-POUVEREL (83, 121m) 40.4°C )

2007 : 5 (26/08/2007 ROQUEVAIRE (13, 175m) 41.3°C )

2006 : 27 (25/07/2006 BURLATS (81, 222m) 41.7°C )

2005 : 3 (21/06/2005 PR388-GRUNDVILLER (57, 232m) 40.6°C)

2004 : 18 (01/08/2004 LABASTIDE-CLAIR (64, 25m) 42°C )

2003 : 2870 (12/08/2003 ST CHRISTOL-LES-ALES (30, 129m) 44.1°C )

2002 : 0

Un relevé = une valeur quotidienne de Tx sur une station.

Bonsoir, c'est peut être un peu tôt, mais il me semble que cet été pourtant chaud ne va pas voir beaucoup de températures de plus de 40°C, car je crois qu'il n'y a qu'en corse que les 40°C on été atteints (3x) et dans 2 stations, me semble-t-il, soit au niveau de 2008 et 2005.

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On peut considérer qu'il s'agit de 2002, le seul relevé dans la BDClim à 40.0°C tout pile l'a été à Conqueyrac le 22/06, mais comme cette station surchauffait...

En complément, voici le nombre de relevés supérieurs (strictement) à 40°C dans la BDClim par années, suivis de la palme nationale :

2012 : 106 (18/08/2012 MONTGIVRAY (36, 204m) 42.3°C )

2011 : 75 (20/08/2011 CORBARIEU (82, 86m) 42.8°C )

2010 : 93 (26/08/2010 ST-ANTONIN-TEUS (82, 125m) 42.5°C )

2009 : 49 (23/07/2009 SOLLACARO (20, 33m) 43.5°C)

2008 : 3 (05/08/2008 CUERS-POUVEREL (83, 121m) 40.4°C )

2007 : 5 (26/08/2007 ROQUEVAIRE (13, 175m) 41.3°C )

2006 : 27 (25/07/2006 BURLATS (81, 222m) 41.7°C )

2005 : 3 (21/06/2005 PR388-GRUNDVILLER (57, 232m) 40.6°C)

2004 : 18 (01/08/2004 LABASTIDE-CLAIR (64, 25m) 42°C )

2003 : 2870 (12/08/2003 ST CHRISTOL-LES-ALES (30, 129m) 44.1°C )

2002 : 0

Un relevé = une valeur quotidienne de Tx sur une station.

Les 44.1°C de ST CHRISTOL-LES-ALES porte bien à cautions.
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  • 2 years later...

C'est tout à fait possible d'avoir plus de 43 degrés dans la région de Toulouse.C'est bien arrivé plusieurs fois dans le midi de la France ailleurs.

A Toulouse il y a le FUN qui est un vent chaud et sec et à l'effet inverse du mistral et de la tramontane qui sont des vents rafraîchissants.

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Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37)

A Toulouse il y a le FUN qui est un vent chaud et sec et à l'effet inverse du mistral et de la tramontane qui sont des vents rafraîchissants.

Foehn Radio, le son qui assèche le dancefloor!

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A Toulouse il y a le FUN qui est un vent chaud et sec et à l'effet inverse du mistral et de la tramontane qui sont des vents rafraîchissants.

Bon, outre la merveilleuse faute, quelques observations :

- Le foehn n'existe pas à Toulouse ;

- Le Mistral et la Tramontane non plus ;

- Ces derniers étant justement à l'origine des plus gros coups de chaleur en Méditerranée.

Hormis ça, tout va bien.

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Posté(e)
Nice (06, colline de Cimiez, 95m) ; parfois Allos (04, Haut-Verdon, 1400m) ou Roccasparvera (Italie, Piémont, 800m)

Bon, outre la merveilleuse faute, quelques observations :

- Le foehn n'existe pas à Toulouse ;

- Le Mistral et la Tramontane non plus ;

- Ces derniers étant justement à l'origine des plus gros coups de chaleur en Méditerranée.

Hormis ça, tout va bien.

Sylvana just wanna have fun

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