Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

Pan

Adhérent Infoclimat
  • Compteur de contenus

    870
  • Inscription

Tout ce qui a été posté par Pan

  1. On a une alerte tornade sur la péninsule, et on commence déjà à voir au radar les premières mini-supercellules (cercles jaunes) dans le cadrant classique préférentiel de l'ouragan (cadrant E-NE), avec de belles signatures indicatives de potentielles trombes (flèches jaunes) sur le spectrum width, les vitesses radiales, et le coefficient de corrélation. Avec les précautions d'usage habituelles bien entendu car c'est loin du radar.
  2. Autant celui qui fait de la numérologie sur Kirk est bien gratiné, autant j'en ai marre de ces généralités de comptoir : le monde binaire résumé à 1) la figure de l'imbécile climatosceptique antivax pro Poutine face à 2) la figure de la vertue (en gros l'inverse), c'est épuisant. Je sature. Heureusement, le monde est plus complexe et divers que ça.
  3. Oui, les vagues transfèrent de la quantité de mouvement à l'atmosphère. Cet effet dissipatif est plus où moins fort selon la longueur d'onde des vagues, leur hauteur, leur vitesse de phase. Oui c'est bien ça
  4. Salut @_sb 🙂 Pour un ouragan, c'est pas si différent que pour une tempête des moyennes latitudes (en surface tout du moins), on a un profil semi-logarithmique avec un max local de vent dans la zone 900-600 mb plutôt que proche de la surface (à cause de la dissipation frictionnelle) puis ça baisse ensuite en altitude (image ci-dessous à droite). En revanche, il est vrai que les vents sont les plus violents très proche de la surface dans une tornade, car c'est un cas très particulier où la friction du sol induit un énorme transport radial en surface vers le centre de circulation, ce qui augmente le moment angulaire des parcelles qui entrent dans la tornade. J'ai peur que tu appliques ici un concept (l'advection chaude) qui est très important aux moyennes latitudes mais n'est pas très pertinent pour les cyclones tropicaux. Le long du parcours radial d'une parcelle d'airr en surface vers le centre de circulation, l'advection de température est équilibrée par le refroidissement adiabatique, de telle sorte que le parcours est en fait isotherme. Ce qui fait augmenter l'entropie humide sur cette partie du trajet (sur cette branche du cycle de Carnot) à température constante, c'est le flux d'humidité et de chaleur sensible et latente (plutôt que l'advection). Il est également possible que la transition extratropicale ait déjà commencé à ce moment dans la simulation (voir ci-dessous). Ce qui me laisse penser que la transition a déjà commencé en fait, c'est justement l'incohérence entre ceci et le fait qu'il est écrit plus haut qu'il y a advection chaude. Un cyclone tropical (avant transition) est barotrope, ce qui se traduit par un parallélisme entre courbes iso-T et iso-Z. Advection chaude signifie au contraire croisement entre iso-T et iso-T (et cisaillement par conséquent). Donc les deux propositions ne peuvent pas être vraies simultanément. Si on regarde un peu en détail, mon impression est qu'il y a déjà pas parallélisme total entre iso-T et iso-Z. On l'a au centre du low, mais déjà moins sur le cadrant NO.
  5. Je suis pas sûr de comprendre. Moins phasé avec quoi? Intéressant. Qu'est ce qui pourrait expliquer que plus ça passe au nord plus c'est creux? J'ai de la peine à voir des différences significatives au niveau du gradient thermique, mais assez en amont.
  6. Je suis nul en dynamique des cyclones tropicaux et en dynamique tropicale, mais je vais tout de même tenter un petit calcul basique en ordres de grandeur pour estimer le déplacement méridien. Pour commencer, on voit que le cyclone se situe à environ 20°N de latitude, ce qui donne les valeurs suivantes pour le paramètre de Coriolis (https://en.wikipedia.org/wiki/Coriolis_frequency) et le paramètre beta (https://en.wikipedia.org/wiki/Beta_plane) : Le cyclone a comme dimension horizontale typique son diamètre, qui est environ D = 500 km. La forme la plus simple de loi de conservation est celle de la PV, qui dit qu'elle est conservée lors du mouvement d'une particule. Mathématiquement, ça s'écrit autrement dit, la quantité entre parenthèse (qui est la PV) est conservée au cours du mouvement. d/dt est dérivée tenant incluant l'advection, est la vorticité relative, y est la distance méridienne par rapport au point de latitude 20°N, et h est la hauteur de la tropopause, supposée ici constante par simplicité. L'expression peut alors être réécrite où v est la vitesse méridienne. C'est une expression bien connue des océanographes. Dernière étape, l'adimensionnement afin d'obtenir les bons ordres de grandeur. On estime l'ordre de grandeur des deux termes de cette équation. A gauche, on a une vorticité typique divisée par une échelle de temps. La vorticité est dimensionnelle à une vitesse V divisée par une distance R. Je choisis V comme étant la vitesse typique méridienne, et R le rayon du cyclone (définit par le seuil de vent 35 kts). Et l'échelle typique de temps est dimensionnelle à R/V. Le terme de gauche a donc pour dimension . Le terme de droite est dimensionnel à multiplié par V. L'égalité devient donc ce qui donne pour V : Avec les valeurs déterminées précédemment, on peut donc estimer que Donc, en 12h le déplacement est de : 55 km En 24 h : 110 km En 48 h : 220 km etc ... Naturellement, cette estimation suppose que le beta drift est l'unique effet qui influence le déplacement méridien, que le cyclone ne change pas significativement en dimension, et que la valeur de ne change pas trop (quand le déplacement méridien vers le nord n'est pas trop important). La variation de devrait pas être trop importante, en revanche le diamètre est susceptible d'augmenter pas mal et donc de permettre un drift bien plus important qu'avec une estimation à R constant. On voit par ailleurs que cette estimation à R constant diverge assez rapidement par rapport à ce que propose la prévision numérique (ci-dessous). J'ai représenté en bleu les positions successives dans la simulation à 0, +12h, +24, +48h. La distance en rouge correspond à 1110 km (1° de latitude = 111 km -> 10° de latitude = 1110 km). On peut refaire le test avec plusieurs lois d'évolution du diamètre. L'évolution pour le rayon des vents externes suit une loi linéaire en bonne approximation, donc c'est ce que je vais utiliser. Au lieu d'une multiplication, c'est cette fois une intégrale de V (qui est variable) qu'il faut évaluer. Pour une loi qui fait augmenter le rayon de 10% en 48 h : déplacement de 250 km 20% : 280 km 100% : ~1000 km Ci-dessous, on voit sur la prévision numérique GFS que le diamètre initial (en jaune) double (en rouge) 48 h plus tard. Donc l'approximation du beta drift est pas mauvaise là (~1000 km de déplacement en 48h), considérant l'augmentation du rayon du cyclone. Comme ici la vitesse est fonction quadratique du rayon, et le rayon fonction linéaire du temps, on peut espérer un déplacement qui augmente de façon quadratique en fonction du temps, mais qui va se stabiliser plus tard avec le diamètre, avant de se déplacer vers l'est sous l'influence d'autres effets. On peut estimer à la louche à quel endroit devrait commencer le déplacement avec une composante essentiellement vers l'est en regardant où se situe la zone où la tropopause baisse aux plus hautes latitudes. Si h peut varier dans la relation de la conservation de la PV plus haut, si on suppose que le cyclone ne s'intensifie pas (pas d'effets baroclines, vorticité absolue constante), on peut réécrire la relation sous la forme v s'annule si dh/dt ~ 0. Autrement dit, la dérive vers le nord devrait diminuer considérablement quand le low passe dans une région aux hautes latitudes où la hauteur de la tropopause ne varie plus beaucoup. Aujourd'hui, cette région se situe entre environ 45°N et 50°N. Ca devrait peu se déplacer sur des échelles de quelques jours, donc on peut penser que le low devrait arriver dans ces régions là sur le bord est du bassin. Naturellement, il faudra suivre comment évolue cette zone de gradient de hauteur de la tropopause pour voir comment le low va entrer dans le rail des dépressions. Encore une fois, c'est une estimation, qui ne tient pas compte de la baroclinie aux hautes latitudes.
  7. J'ai récemment enfin pu regarder le film de 2022 intitulé Génia et Vania au bout du monde (titre original : Женя и Ваня на краю света), dont voilà la bande annonce : Je voulais le voir depuis sa sortie. A l'instar de The Last Observers (lien ci-dessous par @Volcegur), le film suit un couple de jeunes météorologues (Génia et Vania), mais l'aventure en plus. Je recommande fortement de le voir pour ceux que ça intéresse! Tous les printemps (quand la navigation maritime est enfin possible) depuis 7 ans, ils se rendent au Cap Kanine, dans l'extrême nord du district autonome déjà très septentrional et polaire de Nénetsie en Russie, et restent jusqu'au printemps suivant tous seuls tous les deux (plus le chien répondant au doux nom de Dragon ), en autarcie complète. L'unique lien avec le pays-continent reste les transmissions par radio. Pour se rendre à leur station météo depuis Moscou, les deux météorologues ont d'abord 950 km à parcourir en avion jusqu'à Arkhangelsk, puis 550 km à faire en bateau jusqu'au cap Kanine, pour un trajet total pouvant souvent prendre plus de deux semaines. Entre calme, blizzard, grand soleil, obscurité, ennui, angoisse, relevés météos toutes les 3h, ralentissement du temps, on suit le quotidien des deux alors qu'une tempête arrive et les coupe de la civilisation pendant 3 jours (radio désespérement silencieuse). trajet approximatif photos du lieu où se trouve la station
  8. Alors cette conférence? Quoi d'intéressant?
  9. Merci pour l'imagerie radar. C'est malheureux que V soit si bruité dans la zone ce jour-là, ça complique l'analyse.
  10. Formules disponibles ici : https://en.wikipedia.org/wiki/Wind_chill
  11. Intéressant! Quels ingrédients contribuant à l'évolution de la pression différent entre les deux modèles que tu montres?
  12. Merci @kami, donc ça confirme bien les intuitions de @Cers et les calculs que je montre précédemment. Vous ne tenez donc pas compte du cisaillement pour votre calcul de ECAPE?
  13. Salut, Tes deux premiers points (et le dernier) sont complémentaires. Le plus intéressant, à partir de tes images, serait de pouvoir reconstituer le champ de vent par photogrammétrie. Ca pourrait apporter des informations sur la couche limite de surface, qui nous manquent grandement.
  14. En regardant la bande-annonce partagée par @Marc09, je ne vois pas où Séchet voit que le documentaire indiquerait que personne n'avait prévu la pluie lors de la cérémonie d'ouverture des JO. Je ne vois même pas dans la bande-annonce où ils parlent des JO.
  15. D'autres histoires au sujet du même phénomène, deux topics plus bas, dans le forum Q&A.
  16. Il va falloir vous approcher de très très près alors..
  17. Très intéressant. Donc vous allez installer une sonde sur le trajet de la tornade à la Tim Samaras? Vous comptez en tirer quoi?
  18. Bon courage pour mener à bien ce nouveau voyage! Quel est ce projet?
  19. https://hydro.imgw.pl/#/map?riv=true&ts=2024-09-16 09:00&zo=6.5271361543644435&lo=19.189&la=52.0195
  20. C'est un sujet très complexe. Ca reste un sujet de recherche très actif. Ca va dépendre beaucoup du profil de vent, de température et d'humidité. Pour tenter de faire simple, quand le cisaillement dans les bas niveaux augmente, ça réduit (souvent) l'entrainement et par conséquent la dilution, de telle sorte que l'ECAPE sera plus proche de la CAPE que dans un cas avec faible cisaillement dans les bas niveaux. Exemple ci-dessous avec deux radiosondages qui ont mêmes profils thermodynamiques mais faible cisaillement (à gauche) et plus fort cisaillement (à droite). La ECAPE est plus forte à droite qu'à gauche. bleu : parcelle "MUCAPE" rose/noir : parcelle "ECAPE" Pour l'humidité, c'est également compliqué, mais en général on considère qu'il y aura plus d'entrainement (donc de dilution) pour de la convection se développant dans un environnement plus sec comparé à un environnement plus humide. Ce qui va résulter en une ECAPE plus faible (par rapport à la CAPE) dans un environnement plus sec. J'illustre ça en comparant le cas à fort cisaillement et faible humidité dans les bas niveaux (à droite sur la figure précédente) à un cas où j'ai augmenté l'humidité dans le premier km (je sais, j'aurais du modifier l'humidité plutôt en haut qu'en bas afin de ne pas modifier la MUCAPE, mais je voulais aller au plus simple). On voit que la ECAPE a augmenté comparé à précédemment, ce qui est cohérent avec ce qui est dit plus haut. bleu : parcelle "MUCAPE" rose/noir : parcelle "ECAPE" Pour revenir à quelque chose de simple, on peut regarder à nouveau les trois sondages précédents. On a : sondage avec humidité modérée + cisaillement modéré -> sondage avec humidité modérée + cisaillement plus faible -> sondage avec humidité plus grande + cisaillement modéré ->
  21. La ECAPE, ou CAPE effective, est une mesure de la CAPE qui tient compte des effets d'entrainement liés au cisaillement, mais aussi à l'échelle de la convection. Quand un thermique convectif se développe verticalement dans l'atmosphère, il se produit de l'entrainement turbulent sous forme de méandres, de recirculations, entre l'air environnement et l'air du thermique. Quand il y a peu de cisaillement, ça augmente encore davantage cet entrainement. Cet entrainement contribue à réduire l'énergie convective disponible, donc l'ECAPE est souvent une meilleure approximation de l'énergie convective utilisable pour la convection que ne l'est la MUCAPE (qui ne tient pas compte de l'entrainement). Il n'y a pas de formule simple pour le calcul de l'ECAPE. Dans un modèle à haute résolution comme Arome, on calcule directement l'énergie utilisée provenant de toutes les contributions, dans mon cas en "offline", je ne calcule l'ECAPE que par rapport au profil vertical du cisaillement.
  22. Je pense que tu vois juste ici. J'ai fait un petit exercise avec mon code de ECAPE "offline". J'ai pris deux sondages simulés vers la Corse sur cette carte, le sondage 1 dans une zone de fortes valeurs de MUCAPE (~ 1000 J/kg graphiquement) et le sondage 2 dans une zone à valeurs plus faibles (< 500 J/kg graphiquement). Voici les profils et les valeurs calculées "offline" avec Sharppy : sondage 1 : MUCAPE ~ 1500 J/kg sondage 2 : MUCAPE ~ 800 J/kg Déja, comparé aux valeurs sur la carte, on observe un surestimation du calcul de la MUCAPE. Normal puisque la MUCAPE directe de Arome tient compte des phénomènes d'entrainement/dilution. Maintenant voici le résultat pour la ECAPE que j'ai calculée. En bleu c'est le profil non dilué (la MUCAPE donc), et en rose/noir c'est avec dilution (l'ECAPE). sondage 1 : On a une ECAPE plus proche de 1000 J/kg (en ordre de grandeur), qui correspond davantage à ce qu'on voit sur la carte. sondage 2 : là, on retrouve la ECAPE 500 J/kg, qui correspond plus à ce qu'on voit sur la carte que les ~800 J/kg calculés en "offline" pour la MUCAPE Donc, à priori on pourrait penser que c'est bien les phénomènes de dilution, en lien avec cisaillement, qui donnent des valeurs bien plus faibles que ce qu'on voit sur les profils verticaux. Il faudrait surement refaire le calcul pour des situations ressemblant à celles-ci sur ces cartes pour bien confirmer ce fait :
  23. A quelle heure s’est produit le phénomène?
  24. Quitte à mettre l'icône "c'est corrigé", autant corriger et enlever le message (et le mettre dans Canada) non? 😄
×
×
  • Créer...