Cers

Bonjour, l'article est en ligne : supercellules dans le centre-ouest le 22 mai 2022 (il est daté de mai par souci de cohérence chronologique). La lecture prend un peu de temps, autant prévenir. Désole pour le retard, et n'hésitez pas à me solliciter si vous avez des remarques ou des questions, que ce soit en lien avec le contenu de cet article ou autre chose. Adrien

Bonjour, Il semble y avoir confusion entre variables et modèles dans le texte... J'ai déjà lu ce genre de question. Alors je ne voudrais pas décourager, mais on n'apprend pas à prévoir le temps "du jour au lendemain" sur IC ou Météociel, çà requiert de l'investissement, des connaissances, des mois et des années de lecture (livres, articles, forum ...) et de pratique. Si on veut faire les choses bien et dans l'ordre, la première étape est d'acquérir des bases solides en météorologie, de comprendre l'évolution des différentes variables (température, pression, vent, humidité ...) et le comportement de l'atmosphère, d'apprendre la thermodynamique et la dynamique de l'atmosphère, savoir lire un sondage, connaître un peu la couche limite atmosphérique, les modèles conceptuels sur les orages, les dépressions ..., savoir quels ingrédients/facteurs/processus sont reliés aux phénomènes météorologiques. Puis il faut découvrir le principe de la prévision numérique du temps, en savoir un minimum sur les modèles. Ensuite seulement on peut appliquer les concepts connus et interpréter les différents produits issus des modèles (cartes, sondages, coupes verticales, diagrammes) pour en faire une prévision. Puis avec la pratique, l'expérience, essais et erreurs, on s'améliore ! Voilà

On a l'amplification d'un train d'onde de Rossby quasi-stationnaire, développement d'un talweg sur l'Atlantique et d'une dorsale en Europe. Suite au déferlement d'onde sur l'Atlantique, une branche de jet méridionale est associée à la dépression qui s'isole en début de semaine. A l'avant, le vent s'oriente au S-SO et les advections chaudes font augmenter la température.

C'est un peu plus long que prévu, l'article comporte un certain nombre de figures parfois annotées (cartes, diagramme, imagerie, photos) et je souhaite ajouter des éléments de description et d'analyse. Je ferai signe quand il sera sorti (avant ce weekend normalement)

Bonjour ! Une étude de cas sera donc publiée demain. Surprise !

Joli train d'ondes de Rossby oui. Le développement en aval entre l'Amérique du Nord et l'Europe est visible sur une animation NH du géopotentiel à 500 hPa. Une carte du vent à 250 ou 300 hPa fait par ailleurs ressortir les ondulations du courant-jet. La propagation des ondes serait plutôt lente et on tendrait vers une quasi-stationnarité des centres d'action à priori à long terme. Il y a néanmoins des incertitudes à l'échelle synoptique qui augmentent au fil des jours quant à l'évolution de la dorsale européenne et du thalweg nord-atlantique. Leur positionnement en particulier n'est pas clair. Dans un écoulement général de SO, il pourrait y avoir de l'humidité en France. Il ne ressort pas de déficit de precipitation dans la prévision étendue ECMWF. S'agissant des températures, l'Europe serait sous l'influence d'une anomalie chaude ...

Ouais, et donc, qu'en est-il ?

Sur une carte nord-hémisphère de l'anomalie de T850 prévue (Q50 GEFS), les anomalies thermiques entre l'Amérique du Nord, le Groenland et l'Atlantique ressortent bien : A relier aux anomalies de géopotentiel ...

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec çà Stéphane. Si le sujet est controversé, l'influence de la SST sur les épisodes à pluies intenses et leur sévérité dans les régions méditerranéennes ne peut être minimisée. Alors oui on peut avoir des pluies diluviennnes avec une eau de surface à 15 °C si le contexte météo est favorable, et oui il est possible qu'aucun épisode ne se présente avec une eau de surface à 25 °C durant des semaines s'il n'y pas les ingrédients réunis. La situation synoptique joue dans la grande majorité des cas un rôle clé, elle ne dicte pas pour autant à elle seule le développement et la sévérité d'un épisode méditerranéen, c'est aussi une question d'interactions entre éléments à différentes échelles. Outre le forçage synoptique, les événements à précipitations extrêmes sont comme tu le sais le résultat de facteurs dont la contribution est plus ou moins importante selon les cas, tels que l'apport de chaleur et d'humidité, l'instabilité potentielle, la convergence près de la surface, l'orographie, le cisaillement de vent, ... L'humidification des niveaux inférieurs va par exemple influencer grandement la CAPE, ce qui en retour pourra impacter les caractéristiques d'un épisode. ---------------------------------------- "Recent studies have highlighted the role of SST as an important ingredient for the development and/or intensification of heavy precipitation events (HPE) in the Mediterranean basin" (CEAM) Voici un document qui pourra intéresser : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01294569/file/these_archivage_2805313o.pdf Et puisqu'il était question du mistral dans un message précédent, vous pouvez lire en particulier la section 6 (p. 143). Ci-dessous, d'autres liens en vrac : https://link.springer.com/article/10.1007/s00024-017-1739-z https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S221209472200072X https://www.researchgate.net/publication/258797212_Extreme_Rainfall_in_the_Mediterranean_What_Can_We_Learn_from_Observations https://www.academia.edu/33331026/Conditions_for_extreme_precipitation_over_the_Mediterranean_region_Review_Article_Atmospheric_conditions_inducing_extreme_precipitation_over_the_Eastern_and_Western_Mediterranean_Conditions_for_extreme_precipitation_over_the_Mediterranean_region https://nhess.copernicus.org/articles/21/1135/2021/

Oui Flora, D'ailleurs, on peut aussi montrer cela :

Je complète le message de Cédric avec cette carte : la probabilité de précipitations > 5 mm / 24 h samedi. L'événement est probable sur une moitié nord, il l'est moins en allant vers le sud de la France.

Se relire, et si possible avant de publier, c'est bien

On retrouve ce signal dans GEFS :

Et ICON-EU rappelant que de forts cumuls ne sont pas du tout exclus dans le Var :

Bonjour, J'ai fait cette carte à mi-journée (texte sur le site) pour situer les zones où des cumuls de pluie > 40 mm par endroits seraient le plus probable :

Je montre rapidement quelques éléments pouvant être reliés à la situation prévue dans la nuit de vendredi à samedi, à savoir ces pluies soutenues à caractère orageux qui devraient circuler en particulier sur l'Hérault et le Gard. Des cumuls de pluie > 40 mm restent envisageables. Voici le contexte synoptique pour commencer : un thalweg gagne ce vendredi le golfe de Gascogne, la dorsale se décale en Europe centrale. Au sud de la France, le vent en moyenne/haute troposphère s'oriente aux secteurs OSO/SO et la courbure des isohypses devient cyclonique. On observe également une diffluence notable. Ce thalweg est associé à un forçage dynamique. Le maximum de divergence en altitude sur la carte ci-dessous se retrouve en sortie du jet streak situé au nord de l'Espagne. La convergence des vecteurs Q à 500 hPa indique par ailleurs un forçage pour des ascendances dans la zone : L'écoulement est de S/SE près de la surface à l'est d'une méso-dépression et le champ de vent est confluent, convergent (forçage de basses couches). Il y a advection chaude et transport d'humidité par le vent de secteur S. Notez les fortes valeurs de theta-E à 850 hPa entre l'Espagne et le golfe du Lion sur la figure suivante. Une vue en coupe avec ARPEGE (par exemple) montre le jet de basses couches dans le golfe du Lion à 00 h UTC (max de vent vers 925 hPa à 60 km/h) : L'énergie potentielle disponible pour la convection restera modérée pour cet épisode, néanmoins la MUCAPE pourrait atteindre quelques centaines de J/kg près de la côte. De fortes précipitations orageuses sont possibles.

ARPEGE, ICON et la prévision d'ensemble laissent envisager plus que cela, et il pourrait y avoir de toute manière des hétérogénéités. PE-ARP 6 Z, beaucoup de scénarii entre 20 et 40 mm pour Mandelieu-la-Napoule par exemple : ICON-EU-EPS 0 Z, des scénarii entre 15 et 30 mm : GEFS 6 Z, ensemble mean ~ 17 mm, la plupart des scénarii au-dessous de 20 mm : GEFS 12 Z hier était peu différent :

... et baroclines

Brève analyse MT qui sera actualisée plus tard : https://www.meteopratique.com/p/prevision-moyen-terme-france.html

Bonsoir, J'ai déposé une petite étude de cas ce dimanche. Quatre autres suivront au sujet de phénomènes rencontrés cet été : canicules/sécheresse, orages supercellulaires, derecho. J'écrirai aussi un article d'introduction à l'atmosphère et la météorologie, premier d'une série de posts pédagogiques présentant les bases de la météorologie théorique et pratique, en ayant le moins possible recours aux mathématiques. Si vous avez des remarques ou des suggestions, elles sont les bienvenues.

Je me permets d'apporter quelques remarques/précisions. Pour avoir un orage, il faut de l'énergie potentielle convective et un forçage. Une zone frontale séparant air chaud et air froid n'est pas requise pour déclencher la convection profonde. Dans la majorité des cas, il n'y a même pas de forçage frontal. La formation de pseudo-fronts et les circulations qui se mettent en place sont liées à l'organisation interne de l'orage, qui dépend notamment de l'environnement. Les parcelles d'air humide s'élèvent sous l'effet d'un ou plusieurs forçages (de surface ou d'altitude), lequels engendrent des VV plus ou moins élevées, et au-dessus du LFC sous l'action de la force de flottabilité s'il y a instabilité. Dans un nuage d'orage, les ascendances sont compensées par des mouvements descendants (=> conservation de la masse). Dans ton message, tu supposes à priori que l'orage est organisé, avec une circulation interne bien établie permettant à la structure orageuse de se maintenir (découplage entre ascendances et subsidences). Dans le cas d'un orage monocellulaire, les courants descendants viennent se confondre avec la zone d'ascendance : l'alimentation en air chaud et humide est rapidement coupée et c'est pourquoi la durée de vie d'un orage simple est courte. Dans la zone de subsidence, les parcelles d'air sont accélérées vers le sol par la force de flottabilité (< 0), influencée par le poids des hydrométéores et par le refroidissement évaporatif (ou fonte des cristaux de glace). Le courant de densité résulte de l'étalement des courants descendants (outflow) lorsqu'ils parviennent au sol : c'est alors la force de pression horizontale qui accélère les parcelles d'air (à l'origine de forts vents convectifs). Une couche sèche à l'étage moyen peut en effet augmenter la violence des courants descendants et favoriser l'organisation de l'orage. Lorsqu'un courant d'air sec pénètre dans la cellule, il y a évaporation partielle des précipitations, absorption de chaleur latente, ce qui conduit au refroidissement de l'air et à son accélération vers le bas.

Je regarderai pour les archives, çà m'embête de stocker les prévisions sur le site. Provisoirement elles pourront alors être placées ici : "archives"

Par souci de simplification, les cartes de prévision convective pourraient donc ressembler à cela à l'avenir : Orages : là où grosso modo la probabilité de tonnerre est > 25 % dans un rayon de 40 km autour d'un point. Orages violents : là où la probabilité de grêle > 2 cm ou pluie > 25 mm ou rafales de vent > 90 km/h ou tornade est jugée environ > 10 % dans un rayon de 40 km autour d'un point. Il n'y a donc plus de différenciation "orages possibles" et "orages probables", ni plusieurs catégories pour caractériser le potentiel de phénomènes violents : détails dans le texte. Souvent aussi, la prévision se concentrera sur une zone d'intérêt en particulier. -- Il y aura d'autres phénomènes cartographiés de façon analogue mais avec d'autres couleurs : chaleur excessive, fortes gelées ou gel diurne, pluie abondante, neige, verglas, brouillard étendu/persistant, vents violents. -- La présentation restera similaire : Prévision émise : - Validité : - Phénomène(s) prévu(s) CARTE Analyse météo -- Je publierai des prévisions en fonction de mon envie d'analyser une situation donnée, et de ma disponibilité.

Raison de plus pour y consacrer davantage de temps. L'analyse, je la fais systématiquement, bien sûr, mais c'est mieux si je peux la partager par écrit ! Or elle manque pour la prévision du jour (à 3 h j'avais envie de fermer l'oeil ).

J'y ai pensé. C'est une étude de situation que je n'avais pas prévu de faire, il y en aura d'autres au sujet de phénomènes ayant eu lieu cet été (canicule, orages, derecho). Il faut que je prenne le temps de revenir dessus. Par ailleurs, j'ai refait un peu de prévision tout dernièrement, sans le signaler non plus. Ce que je pourrais faire, c'est simplifier les cartes de prévision à court terme pour passer moins de temps à les faire et me concentrer sur l'analyse météo (texte). Il y aurait ainsi une simple carte, juste pour montrer la zone d'intéret faisant l'objet d'une discussion plus ou moins détaillée, en fonction de la situation météorologique prévue le jour J ou à J+1 : une carte (et une couleur) par phénomène (orages, vents violents, pluie, neige, chaleur, froid, brouillard). La présentation pourrait être la suivante : date/heure de publication, validité, résumé (qualification, phénomènes prévus et intensité, secteurs concernés), carte montrant la zone d'intérêt, analyse météo.