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Je me suis amusé plus haut à extraire des informations utiles d'un diagramme pour une prévision générale, sans jamais me référer aux cartes du même modèle, en expliquant succinctement ma prévision et sans une once de technique, simplement de la logique. Le post qui suit le mien présente une carte du même modèle contredisant ma prévision pour les températures et une seconde confirmant ma prévision pour les précipitations. Il n'y a pas de technique non plus. La situation est assez drôle : d'un côté on a une prévision par un raisonnement, de l'autre une prévision par un modèle et les deux ne collent pas (pour les températures du moins). On peut être tenté de dire qu'à la fin du topic, on verra qui avait raison sauf que la configuration sera peut-être différente du modèle GFS d’aujourd’hui. On ne pourrait donc pas trancher. Et encore faudrait-il que l'un veuille avoir raison sur l'autre ! Ce qui n'est pas le cas. Perso, en se référant aux seules cartes, à moins de divergences entre modèles, peu d'échanges ont lieu sur le fond de la prévision, c'est plutôt sur leurs évolutions au fil des runs. Dans l'autre approche, chacun ne raisonnerait pas forcément de la même façon et ça pourrait apporter plus d'échanges et de dynamisme. C'est mon avis. Je trouve l'exemple de ce soir illustratif et intéressant. Je referme la parenthèse.

Je comprends très bien vos passions puisque je les partage aussi ... en partie. Je suis plutôt en accord avec @Remy_orage car les fortes chaleurs n'apportent rien de particulier à mon goût et ne permet pas de profiter de ce temps calme pour des activités quelconques. Ce qui m'intéresse à voir, ce sont les orages, les tempêtes et la neige/le givre. De toutes les façons, ce n'est pas tous les jours ! Peut-être devrais-je émigrer au Cap Horn ! Quoique, je ne suis pas certain que les orages y soient nombreux. Cependant, ces évènements sont tous des conséquences de la météo. Il y a aussi les causes, ça fait tout autant partie de la météo. C'est ma deuxième passion météo et, elle, elle ne me déçoit jamais, il y a toujours de la matière, que ce soit une canicule, une tempête, un orage, ou un temps calme sans gradient. J'aimerais que plus de personnes s'y adonnent sur ce forum, afin de plus la partager et échanger. Comme on dit, plus y a de fous, plus on rit et puis ça éviterait une bonne partie des lamentations.

Au-delà de J7, la prévisibilité diminue fortement. Le 6 novembre, c'est J9. Il est possible d'atteindre une prévisibilité correcte à de telles échéances dans des contextes particuliers. Ici, ce n'est pas le cas, avec de grands mouvements atmosphériques de l'Atlantique à l'Europe sur le topic précédent. Comme le souligne fort à propos @tao, c'est surtout l'influence océanique avec une succession de thalwegs et de dorsales d'amplitudes faibles à modérées (la moyenne du diagramme cité n'est pas significative en raison des timings décalés des membres de l'ensemble, là il faut regarder les membres individuellement). Les T850 ne plongent pas, donc pas de déferlements polaires à l'arrière ce qui tendrait à suggérer une partie sud du pays à l'écart et une partie nord exposée à des perturbations peu (ou modérément) actives. Les cumuls de pluies vont d'ailleurs en ce sens. @Neigedu38 a également raison, je trouve, de marquer la possibilité anticyclonique. La T500 sur le même diagramme est en moyenne à -15 / -18°C ce qui n'est pas froid pour un début novembre. C'est grosso modo compatible avec une crête subtropicale sur la région parisienne ou à un courant de SW en marge de BG plus nordiques. En revanche, de nombreuses régions connaîtraient un temps froid et calme à stratus et brouillards en plaines, très doux et lumineux en montagnes. Quelques membres descendent à -25 / -30°C ce qui indiquerait plutôt une masse d'air d'origine polaire, donc un thalweg plus franc vers le sud et la Méditerranée. Dans ce cas, le modèle simule des T850 à 0°C, toujours sur Paris. Les pluies seraient plus prononcées et de la neige tomberait en moyenne montagne en fonction de l'orientation du courant. Ce scénario existe sur cette simulation, en étant minoritaire. Avec cette seule analyse, l'option majoritaire serait un tiers nord environ soumis à des perturbations atténuées et une large partie sud bénéficiant d'un temps calme et froid en plaines. Si ma mémoire ne fait pas défaut, c'était aussi les suggestions des versions hebdomadaires de IFS et de GEFS de ces derniers jours.

C'était dans le 1er message du topic, donc loin d'une grande douceur. Cette prévision initiale ne serait d'ailleurs pas tant observée, avec des excédents et des déficits probables selon les jours. En relisant, on peut rapidement mesurer l'écart qu'il peut y avoir certaines semaines entre les premières esquisses de prévisions et les observations. Il est aussi plus facile de critiquer ce que font les autres que de s'évaluer soi-même avec un minium d'objectivité sur la qualité de sa prévision.

Alors que l'activité cyclonique avait été curieusement calme dans le secteur cette saison. Beaucoup de courages...

Nulle part, il n'y a pas d'espace prévu pour apposer une signature !

907 hPa simulés et pratiquement 300 km/h au plus violent...

Laborieux d'autant que les 12z de GFS et d'ICON perturbent plus profondément la configuration locale en altitude qui était essentiellement stable. Plusieurs petits thalwegs se succédaient depuis la mer d'Alboran vers le golfe du Lion puis celui de Gênes. Ils assuraient plusieurs éléments clés : l'advection humide, l'advection de vorticité positive, la courbure cyclonique du flux d'air. En cette fin de journée, un signal plus franc et mieux structuré se renforce : le premier thalweg semble acquis, pour mercredi. Le second, plus important, affectant la journée de jeudi, s'évaporerait, laissant la Corse impactée et des miettes pour le continent. C'est en tout cas ce que simulent GFS et ICON : Le fond du thalweg, très évasé, descend jusqu'au sud tunisien. Aucun problème de ce côté là. En revanche, côté Europe, l'isohypse sur le sud de la France ne prend plus du tout une courbure cyclonique mais anticyclonique. Il y a bien un peu de vorticité entre PACA et Sardaigne mais l'humidité est déviée plein est au lieu de nord. En surface, le vent resterait maritime mais les ascendances seraient moins prononcées, voire contrariées. Sur le littoral 83 et 06, en supposant que ce soit la configuration observée, quelques velléités convectives seraient envisageables, car près du « centre » du thalweg donc avec un peu de courbure cyclonique, pointé par le max de vorticité et l'enroulement des flags du vent (à l'ouest de Bonifacio). Le refrain est le même pour le 12z. IFS maintient des conditions favorables. Le 0z, le 6z et, manifestement, le 12z aussi en cours de sortie publique. Le thalweg plonge toujours sur la Tunisie mais sur le golfe du Lion, la courbure est franchement cyclonique avec un petit apport de vorticité et, surtout, d'humidité. Les ingrédients sont réunies pour, sans doute pas l'épisode du siècle, mais un arrosage conséquent des Cévennes aux Alpes du sud et à la Corse. La vérité est peut-être ailleurs, pour paraphraser une célèbre série TV, ou dans un entre-deux. En tout cas, l'échéance est proche et le doute s'accroît. La différence spatiale est minime mais les conséquences locales sont diamétralement opposées.

Dans ce type de configuration d'altitude de WSW peu franche, c'est la configuration de surface qui prend le dessus, notamment la détermination des secteurs convergents. C'est dans ces derniers que les cumuls seront les plus hauts. BVR ? Littoraux 83/06 ? W13 ? Quid de l'orographie ? ( en plus des Cévennes ) Les configs de basses couches sont stabilisées plus tardivement, difficile donc de se prononcer avec aplomb. Tel qu'aujourd'hui, je pencherais pour 34,30,W13 avec prolongement en vallée du Rhône, puis 83 et 06. Cela reste encore vague et sans confirmation avec les sorties numériques du jour que je n'ai pas consultées.

Bonsoir, Il y a déjà un topic dédié :

Y a pas sulement la tête, y a les pattes aussi !

J'ai toujours du mal à comprendre les prévisions de Cyril. De plus, il me semble qu'il aurait intérêt à ne pas tenter d'expliquer ses choix par une seule phrase : « les paramètres liés au soleil remonteraient sensiblement ce qui permettraient au système dépressionnaire du Royaume Uni d'être très actif » ou encore « le flux d'électrons tendrait à augmenter légèrement ; cette situation favoriserait un blocage anticyclonique sur l'Europe centrale avec une extension possible jusqu'en Scandinavie. » En prévis saisonnières, des choix sont nécessaires, tant les options à considérer sont nombreuses et inter-reliées. Il fait les siens. Mais pas avec ce type d'explication (sans s car il n'y en a qu'une seule à chaque fois). Les termes employés aussi : « Dans ces conditions, l'ensoleillement serait moribond (-5%). ». Certes, en hiver, chaque heure a un peu plus d'importance qu'en été mais quand même moribond avec -5% !

Ah ? Peut-être les cumuls bruts varient-ils d'un modèle à un autre, d'une sortie à une autre ? La configuration ne bouge pas d'un iota, avec toujours les Cévennes en premier, s'étendant à PACA et à la vallée du Rhône ensuite puis à la Corse. Deux périodes propices : - la première, mercredi & jeudi ou jeudi & vendredi : les timings ne sont pas stabilisés. L'humidité serait présente en bonne quantité, la courbure cyclonique se maintiendrait. Le thalweg est simulé avec ± 12h, une amplitude de ± 1°... Localisations (max proches des côtes, plus dans l'intérieur, ..?) et intensités maximales varient. Cette période se décomposerait en plusieurs sous-périodes, trop tôt pour les préciser. - la seconde, entre dimanche et mardi, hors topic, est plus incertaine pour le moment. Malgré tout, il est possible qu'une récurrence se mette en place. C'est encore un peu tôt pour être acquise, elle donnerait des thalwegs sur le proche Atlantique. Cela multiplierait les possibilités pluvieuses sur nos régions. À voir. Ce ne serait pas la meilleure option pour le Roussillon, peu impacté en courant de SW. Cependant, l'avancée dans la saison fait que les thalwegs ont plus de chances de plonger plus au sud et de s'isoler ouvrant la voie à des arrosages sur cette région en particulier. Beaucoup d'incertitudes qui autorisent des ouvertures à TLT. Le schéma n'est pas fermé au contraire, en ce sens c'est plutôt une bonne nouvelle.

Pour illustrer les possibilités à la fois venteuses, pluvieuses et chaudes et les incertitudes associées, je prends la sortie matinale d'IFS. C'est le classique Z500 et le vent au même niveau pour jeudi mi-journée. J'ai placé les initiales du Groenland, du Portugal, de la France, du Royaume-Uni et de la Norvège pour faciliter le repérage. Deux éléments synoptiques sont repérables : un complexe de bas géopotentiels du Groenland à l'Écosse et au centre de l'Atlantique ; une dorsale massive et trapue de la Méditerranée centrale et orientale à la mer du Nord. Les courbures et les différentiels de vitesse du vent renseignent sur les advections de températures. Le modèle simule donc une forte advection subtropicale à échelle synoptique sur une grande partie de l'Europe (flèche rouge), visant la Scandinavie. Les hauts géopotentiels gagneraient ainsi vers le nord sur les échéances suivantes. La masse d'air chaud peut alors augmenter à terme les gradients thermiques, donc renforcer le vent en altitude et la baroclinicité (cyclogénèse). À échelle sous-synoptique, un petit thalweg est présent au nord-ouest immédiat du Portugal, de courte longueur d'onde, accélérant le vent au sud et en aval. Une ligne de vorticité cyclonique y est adjointe (ligne verte). En aval, une advection chaude de second ordre est présente (flèche jaune), renforçant une dorsale mineure sur le nord-ouest de l'Irlande. Le vent, quasiment de S, est relativement fort, suggérant une configuration dynamique. En amont, une advection froide est vigoureuse (flèche bleu-roi). Le gradient thermique a la capacité de se resserrer entre les deux advections, d'autant que la vorticité cyclonique sera advectée vers l'avant (ligne verte se déplaçant en suivant les flèches du vent). Les effets baroclines, en SG, peuvent devenir suffisamment importants pour une cyclogénèse intense voire explosive. Avec son lot de pluies et d'instabilité. Autre effet possible : la constitution d'une petite zone cyclonique résiduelle en aval sur le sud de la France, pouvant occasionner un épisode cévenol ou méditerranéen. Une telle configuration conduit à des masses d'air chaud sur le pays. Les 2t seront-elles remarquables ? Oui, sur ce seul critère. Cependant, d'autres paramètres entrent aussi en jeu tels l'humidité : l'éventuelle couverture nuageuse et l'étendue des pluies peuvent fortement modulées le niveau du mercure. Sur la carte, une seconde advection froide est perceptible, à l'ouest du Groenland (flèche bleu clair). Elle se traduit par une nette accélération du vent (gradient thermique +). Cette advection, dans son parcours vers le SE, autoriserait un thalweg très au sud près du Portugal, en opposition avec la constitution de HG vers la Scandinavie. Un puissant échange méridien serait possible. Le modèle simule une potentielle remontée vigoureuse de l'air froid sur le sud-ouest de l'Europe (vents en sortie du thalweg, ci-dessous), renforçant une nouvelle fois le gradient thermique pour une possible seconde cyclogénèse avec des températures en aval élevées (sans tenir compte de l'humidité éventuelle par exemple). La carte illustre aussi l'accès des HG aux hautes latitudes. Il s'agit ici d'une hypothèse qui me paraît cohérente sur la base de l'IFS 0z. Elle montre le potentiel d'évènements impactants sur la semaine du topic : températures, vents, pluies. La configuration finale sera peut-être plus édulcorée, avec des effets amoindris. Pour l'heure, cette sortie d'IFS permet un recensement des impacts possibles et pourquoi.

Nous passerions de ce type de configuration à cet autre configuration : Les incertitudes sont encore nombreuses tant sur les intensités, les localisations et les durées. Si sur les Cévennes et leurs piémonts, les pluies ne font guère de doute, ailleurs sur le bassin, le risque de « petite dégradation » voire de « sirocco mou » continue de planer. Pour l'W-LR, les courants d'altitude de SW ne figurent pas parmi les situations à épisodes malheureusement. D'autant que le thalweg principal tend à moins descendre vers le sud, donc la possibilité que son fond s'isole en GF ibérique s'amenuise. C'est encore tôt dans la saison. À l'inverse, le risque de foehn augmente. Comme ce sont des réglages plus fins, mieux vaut attendre encore un peu avant d'être définitif.