hugogo Posté(e) 5 septembre 2011 Partager Posté(e) 5 septembre 2011 Les vitesses sont en m/s ici. Finalement, les vents les plus forts etaient bien a l'ouest a Dinard, ce qui explique aussi la difference avec Granville. Sur la carte suivante, on voit bien que les deux valeurs ne sont absolument pas comparables par vent d'ouest: Dinard est une "fausse" station meteo cotiere alors que le semaphore peut etre range dans la categorie caps exposes, au meme titre que la pointe du Grouin par exemple. http://maps.google.co.uk/maps?q=aeroport+de+dinard+france&hl=en&ll=48.744418,-1.923981&spn=0.474521,1.196136&sll=48.166085,0&sspn=16.099137,38.276367&vpsrc=6&z=10 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Seb-50 Posté(e) 5 septembre 2011 Trelly (50) Alt : 45 mètres Partager Posté(e) 5 septembre 2011 En revenat de montagne après la tempête et rentrant par Alençon > Avranches > Trelly les dégâts les plus importants se situaient entre Alençon et Avranches, ( surtout sur les derniers 50 kms ). Ensuite en remontant plus au nord de " La Haye Pesnel " pour ceux qui connaissent ( Adriano sûrement ) les dégâts étaient moindre. Il y a dû y avoir une accélération des vents dans un couloir Granville ---- Vire ( en remontant vers Caen ensuite d'après la carte MF mais je n'ai pas pu aller voir ) et Pontorson ---- Fougères. ( proche de 200 kmh ). Peut-être avec l'effet de la baie du Mont en effet. Plus au sud et plus au nord des vents inférieurs ou égal à 150 kmh Mon petit village Trelly était vraiment en limite de ce couloir! PS: Hugo, ton point B sur la carte devrait être sur la pointe à Granville. Une autre image prise en bâteau pour mieux se rendre compte: /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
adriano50 Posté(e) 6 septembre 2011 Vaux sur Seulles (Calvados) Partager Posté(e) 6 septembre 2011 En revenat de montagne après la tempête et rentrant par Alençon > Avranches > Trelly les dégâts les plus importants se situaient entre Alençon et Avranches, ( surtout sur les derniers 50 kms ). Ensuite en remontant plus au nord de " La Haye Pesnel " pour ceux qui connaissent ( Adriano sûrement ) les dégâts étaient moindre. Il y a dû y avoir une accélération des vents dans un couloir Granville ---- Vire ( en remontant vers Caen ensuite d'après la carte MF mais je n'ai pas pu aller voir ) et Pontorson ---- Fougères. ( proche de 200 kmh ). Peut-être avec l'effet de la baie du Mont en effet. Plus au sud et plus au nord des vents inférieurs ou égal à 150 kmh Salutoui j'ai observé la meme chose: Avec le maximum de degats sur une zone allant au sud: de pontorson avranches st hilaire du harcouet et au nord : granville villedieu Un gros couloir en faite et comme tu le dit bien des gros degats jusqu'a alencon mais avec le + gros vraiment sur le sud Manche Comme on sait qu'il y a eu 166 km/h a Alencon et 162 km/ a Vire en bordure de la zone la plus violemment atteinte on peux imaginer facilement entre 160 a 200 km/h sur toute cette partie du sud manche meme dans les terres Vraiment dommage que nous n'avons aucun relevé sur cette zone (a quelques mois pres on aurait eu Pontorson... mais était aussi à la limite ouest des gros degats) Les degats dans cette zone ont été plus prononcé qu'en octobre 1987 avec pourtant une direction plus classique des vents a savoir ouest (de sud a sud ouest en 1987, 140 a 180 km/h voir + de 190 vers les hauteurs d'avranches) nettement plus prononcé egalement qu'en fevrier 1990 ou pourtant la aussi les vents étaient d'ouest et avaient soufflé entre 140 et 170 sur les terres du sud manche (170 km/h a granville) C'est vraiment "le souvenir meteo" pour moi.... Partagé entre l'enthousiasme de vivre ce phénomène et une certaines appréhension de sa force... Apres entre avranches et fougeres toujours beaucoup de degats mais moindre et en decroissance, puis au sud de fougere plus grand chose de terrible et au nord pareil une decroissance au nord de granville jusqu'a coutances, puis apres plus grand chose J'ai aussi une remarque/ question Les 210 km/h de granville pointe du Roc on beaucoup été évoqué içi sur le forum mais aussi ailleurs, mais je n'ai jamais rien trouvé d'officielle sur cette valeur Meteo france quand elle parle de 1987 mentionne bien les 216 km/h de la pointe du roc, c'est qu'ils font confiance aux relevés de la station mais alors pourquoi pour 1999 dans les dossiers sur les tempetes il n'est aucunement question de cette valeur de 210 km/h a granville....... pourtant cela en ferait la valeur en pleine la + forte des 2 tempetes de 1999 Bizarre ....... Depuis plusieurs années, nous ne trouvons plus ou quasiment plus de relevé de vent rafales max pour cette station lors des tempetes Mon dernier souvenir est un 120 km/h en janvier 2002 Si quelqu'un a une explications et les relevés horaire des vents et de la pression de la pointe du roc le 26 decembre 1999, ca serait cool merci Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 6 septembre 2011 Brest Partager Posté(e) 6 septembre 2011 Merci adriano pour tous tes témoignages. on peux imaginer facilement entre 160 a 200 km/h sur toute cette partie du sud manche meme dans les terres Oui ça c'est surprenant. En vent d'ouest pour faire ces valeurs malgré le terrain très valloné il faut une énergie énorme. Si c'était bien au Mont alors les 212 sont plus acceptables (et pourtant c'est Pontorson qui est devenu "célèbre") et peu comparables à Dinard (qui en vent d'ouest est assez freiné). La différence entre le pays d'Auge et le pays de Caux est bien compréhensible puisqu'on était pas au même endroit de la tempête. Ce qui est plus surprenant dans la différence Bretagne-Normandie c'est qu'on était au même endroit de la tempête. Que la tempête se soit intensifiée ok mais j'ai l'impression que ce fut très soudain. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
bernardt60 Posté(e) 6 septembre 2011 56800 Taupont Partager Posté(e) 6 septembre 2011 Effectivement superbe récit, j'ai vécu ce weekend ces fêtes de Noël mouvementée entre la région de Neufchâtel en Bray et la fameuse nuit entre Alençon et Mortagne au Perche avec 2 heures d'avance sur la RP. Le parodoxe c'est que malgré ces tempêtes particulièrement violentes de ces 10/12 dernières années, elles sont maintenant en général moins fréquentes que lors de mon plus jeune âge. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
paparazzi Posté(e) 6 septembre 2011 Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m Auteur Partager Posté(e) 6 septembre 2011 La différence entre le pays d'Auge et le pays de Caux est bien compréhensible puisqu'on était pas au même endroit de la tempête. Ce qui est plus surprenant dans la différence Bretagne-Normandie c'est qu'on était au même endroit de la tempête. Que la tempête se soit intensifiée ok mais j'ai l'impression que ce fut très soudain. C'est vrai pour l'estuaire de la Seine, en revanche, j'insiste un peu là dessus car j'étais au cœur de cette zone, le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez... C'est là aussi assez brutal. Personnellement, j'ai un peu de mal à m'expliquer comment on a pu passer de 133 à Trappes, à 169 à Toussus, ces deux stations étant distantes de 9 km, à vol d'oiseau. ... Merci Bernard. Concernant ce récit, et grâce aux relevés journaliers d'IC dont Sebaas a donné le lien plus haut, je me suis rendu compte que le passage sur la chute de pression, le 26 à 03h00, ne colle pas du tout avec les relevés d'Orly qui ne font état, entre 03 et 04h00, que d'une baisse de moins de 4 hpa... Alors soit j'ai déformé ce passage en l'écrivant, soit je me suis planté sur mon heure de retour, soit mon baromètre était vraiment trop vieux. Oui j'étais un peu éméché, mais pas complètement bourré ! Également, j'ai l'impression que les valeurs que j'ai récupéré sur Ogimet sont régulièrement différentes de celle proposées sur IC. Pas de grosses différences, mais souvent quelques km/h d'écart. Par exemple pour Orly le 24 décembre, j'ai trouvé 100 km/h de maxi quand IC donne 94 km/h. Pour Boulogne-sur-Mer j'avais trouvé 80 km/h, IC 87 km/h. J'aurais tendance à faire confiance à IC (données MF ?), il me semble qu'Ogimet est connu pour ne pas toujours fournir des relevés exacts ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Tornado08 Posté(e) 6 septembre 2011 Saint-Etienne (Montaud) : alt 500m. Partager Posté(e) 6 septembre 2011 C'est vrai pour l'estuaire de la Seine, en revanche, j'insiste un peu là dessus car j'étais au cœur de cette zone, le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez... C'est là aussi assez brutal. Personnellement, j'ai un peu de mal à m'expliquer comment on a pu passer de 133 à Trappes, à 169 à Toussus, ces deux stations étant distantes de 9 km, à vol d'oiseau. Peut-être un élément de réponse, mais il y a quelques années, j'avais été faire une visite au CDM de Trappes, et question posée sur 1999, il semblerai qu'à l'époque, il y eu beaucoup de végétation (arbres de grandes tailles, ...) à proximité de la station. Je ne peux affirmer à 100% ces propos, mais c'est l'explication qui m'avait été fournie. /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> Sinon, excellent récit, on se croirait dans une série à suspense! /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Pas de souvenir pour ma part, je (enfin la famille quoi) venais d’emménager dans une nouvelle maison là veille de Noël. J'ai juste le souvenir d'un gros coup de vent dans la nuit, suivi le lendemain 26 d'un périple en voiture avec sur le trajet de bonnes bourrasques de vent, et certains secteurs sans électricité. Du haut de mes 8 ans à l'époque, c'est un souvenir très vague, et je ne m’intéressai sans plus au temps qu'il faisait à l'époque. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cotissois 31 Posté(e) 6 septembre 2011 Brest Partager Posté(e) 6 septembre 2011 le renforcement aux portes de l'IDF me semble aussi surprenant que celui dont vous parlez Je n'ai pas vérifié mais s'il y a un changement visible sur de nombreuses stations, alors oui ça peut aussi traduire un changement important de la tempête. Si j'avais le temps, j'aimerais bien refaire les cartes synoptiques à partir des données sur IC, mais ça va prendre beaucoup de temps Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
kristopoff Posté(e) 21 novembre 2011 Saulx-les-Chartreux, Essonne (85 m) Partager Posté(e) 21 novembre 2011 Samedi 25 décembre 1999 14h00 : Suite à la dépression nocturne, Météo-France nous annonce un ciel de traine très actif, avec fortes averses et bourrasques. Je me lève bien tardivement et constate, dubitatif, le gros plantage de notre organisme national : le ciel est uniformément gris et très calme, il n’y a pas un souffle de vent, on se croirait sous une cloche anticyclonique classique, avec son lot de grisailles et nuages bas. Vers 15h00, alors que rien ne le laissait présager, la machine atmosphérique s’emballe à nouveau : le ciel s’obscurcit brutalement par le nord-ouest. « Tiens, il va pleuvoir », me dis-je naïvement. En quelques secondes, le vent devient fou, d’incroyables rafales secouent à nouveau la végétation déjà éprouvée la veille, et, chose encore plus extraordinaire, alors qu’il fait à peine 5°C, de puissants éclairs zèbrent le ciel, suivis de coups de tonnerre fracassants ! « La vache, qu’est ce qu’il se passe encore !? » A peine le temps de réaliser que des trombes d’eau s’abattent sur la ville, remplacées quasi-immédiatement par un déluge de grésil qui blanchit le paysage en quelques minutes. Cette folie dure environ dix minutes et cesse aussi vite qu’elle est arrivée. Alors que les derniers rayons du soleil percent, une brume étrange flotte au ras du sol, les tonnes de glace tombées du ciel n’y sont pas étrangères, fondantes et ruisselantes à l’orée de la nuit. Quelques kilomètres plus au sud, dans mon quartier de Sainte-Geneviève-des-Bois, ce même orage m'a lâché une violente chute de grêle. Mes notes de l'époque attestent que j'ai été touché vers 15 h 10 (ou 15 h 20 ; je n'arrive pas à savoir si c'est un 1 ou un 2 sur ma feuille) par des grêlons qui, au plus fort de l'averse, atteignaient 1,5 à 2 cm de diamètre. J'ai également pu observer 6 coups de foudre, un vent fort, une température de 7 °C au début de l’orage (15 h) s'abaissant à 4 °C à la fin (15 h 25) et une couche de grêle au sol qui ne fondit que vers 17 h. Vers 15 h 45, les lueurs du soleil firent leur apparition – c'était même du beau temps par la suite avec des cirrus – et éclairèrent le sol blanchi par cet orage plus digne d'un après-midi d'été que d'un jour de Noël. Dimanche 26 décembre 1999 La tempête m'a réveillé vers 5 heures du matin. Il n'y avait plus moyen de dormir à cause du bruit de mes volets qui tremblaient violemment comme si on tentait de les arracher. Pourtant ma fenêtre de chambre est située côté nord-nord-est, et au rez-de-chaussée de surcroît. Je me levai, ouvris ma fenêtre et les volets pour pouvoir admirer le spectacle puis refermai la fenêtre. Durant les plus grosses rafales de vent, je me souviens que j'appuyais sur la vitre avec ma main pour qu'elle ne casse pas sous la pression du vent. Vers 7-8 heures, moment où la tempête fut la plus violente, je jetai un coup d’œil à mon baromètre anéroïde et fus impressionné par la position de l'aiguille qui s'était couchée sur l'extrême gauche du cadran pendant la nuit ; je n'avais encore jamais vu ça depuis je suis passionné de météo – j'avais 16 ans à l'époque et étais météophile depuis 2 ans. « Oh la vache ! » me dis-je, expression qui sort souvent de la bouche d'un météophile impressionné. En plus du bruit provoqué par le tremblement des volets et de celui des gouttes de pluie fouettant les murs extérieurs lorsqu'on était traversé par un passage pluvieux, le vent produisait un sifflement permanent. Dehors, les nuages défilaient extrêmement vite dans le ciel, la pluie – quand il y en avait – prenait l'aspect de fumée et faisait des vagues sur les routes, les arbres semblaient danser tant ils étaient secoués, des branches d'arbres et divers objets volaient dans les airs – j'ai vu une parabole passer comme un frisbee –, les alarmes des voitures se déclenchaient régulièrement, une coupure de courant eut lieu vers 7 heures. Tout ceci n'a étrangement pas découragé une ou deux personnes que j'ai vues sortir leur chien. Vers 7 heures également, je pouvais observer des flashs lointains bleu turquoise dans le ciel au nord-nord-ouest de ma position – le METAR d'Orly de 7 h 30 indique de l'orage mais chez moi, il n'y eut pas moyen de déceler un éventuel grondement dans ce brouhaha venteux. La plus âgée de mes petites sœurs, qui était venue me rejoindre pour savoir ce qu'il se passait – le grand connaisseur en météo de la famille, c'est moi –, était accroupie derrière le mur sous ma fenêtre, apeurée. La plus jeune, apeurée elle aussi et momentanément abandonnée par sa grande sœur, pleurait dans sa chambre. Quant à moi, j'étais aux anges, totalement médusé devant le spectacle grandiose qui s'offrait à mes yeux. Durant les puissantes rafales, je me demandais à quelle vitesse pouvait bien souffler le vent. On avait déjà eu deux tempêtes ce mois-ci (celle du 12 et celle de la nuit du 24 au 25) et le vent y avait légèrement dépassé les 100 km/h. Là, c'était bien plus fort. 120-130 km/h ? 140 km/h ? Je n'imaginais pas qu'on avoisinait les 170 km/h à ce moment-là. Du côté nord-nord-est de mon bâtiment, soit la vue que j'ai depuis ma fenêtre de chambre, les arbres sont bien protégés par les autres bâtiments et j'en ai par conséquent vu aucun se faire déraciner devant mes yeux. J'ai seulement vu le sapin situé à 50 ou 100 m à mon nord se faire amputer d'une grosse branche qui est venue s'écraser sur la route, rétrécissant la chaussée de moitié. La tempête pris fin vers 9 heures. Je sorti alors de ma chambre pour aller dans la cuisine et le salon ouvrir les volets des fenêtres situées côtés sud et sud-ouest de l'appartement. Et là, j'ai été frappé par le changement de décor. Je pris d'abord conscience que le petit arbre situé à quelques mètres sous cette fenêtre était couché ; que celui, un peu plus grand, situé à quelques mètres sur sa gauche l'était également. À l'instar de la rue côté nord, une grosse branche d'arbre barrait la route côté sud-ouest. Je levai un peu le regard et constatai que les peupliers bordant la route côté sud n'étaient plus tous debout. Pareil pour ceux bordant la route côté sud-ouest. Certains sont même tombés sur des voitures garées juste en dessous, comme celle que mon voisin de palier venait de s'acheter il y a un mois – il me dira plus tard : « Ce n'est pas grave, c'est juste de la tôle. » – ou celle de cet homme qui est mort en tentant de déplacer la sienne – les pompiers ont réussi à le dégager du véhicule mais il a succombé à ses blessures durant son transfert vers l'hôpital. Quelques instants plus tard, alors que j'effectuais ma corvée quotidienne de l'époque qui consistait à aller chercher le pain à la boulangerie, je contemplais les rues de ma cité défigurée. « Dommage que je n'ai pas de quoi faire des photographies. Plus de pellicule et pas moyen d'en acheter car on est dimanche. » pensai-je. Quelques semaines plus tard, le magazine municipal Votre ville publiera, entre autres, deux photos que j'aurais pu faire durant mon petit trajet. Une montrant le peuplier tombé sur le gymnase, créant une passerelle de fortune entre le sol et le toit : Et une montrant les deux peupliers couchés sur un des bâtiments de la cité : En le lisant, j'ai appris que la tempête avait réussi à souffler la toiture d'un immeuble de la résidence dans laquelle habitait ma meilleure amie, au nord-ouest de la ville. Les habitants du dernier étage de ce bâtiment ont dû avoir une sacrée frayeur ! En constatant l'ampleur des dégâts causés par la tempête, on devinait rapidement ce qui allait faire la une de tous les journaux dans les heures ou jours à venir. Je me souviens que dans la file d'attente à la boulangerie, où tout comme dans les rues on ne parlait plus que de la tempête, les deux vieilles dames qui discutaient devant moi se disaient de manière sérieuse que c'était la fin du monde. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, mon meilleur ami continuait tranquillement sa grasse matinée. Cette « fin du monde » n’eut pas réussi à troublé son sommeil. Le journal hebdomadaire Le républicain du 30 décembre 1999 publia de nombreux clichés des dégâts de la tempête un peu partout dans l'Essonne. En voici certains. Le Premier ministre a constaté les dégâts, le lendemain après-midi, à Dourdan : Sur l'autoroute A6, à la hauteur de Savigny-sur-Orge, la circulation était perturbée par la chute d'arbres : À Milly-la-forêt, comme dans tout le département, des centaines d'Essonniens ont passé la journée sur le toit de leur maison pour réparer les dégâts causés par la tempête, en attendant de trouver un professionnel disponible : La publicité ne ment pas toujours. La preuve, il s'agit bien d'un réveillon météorologiquement historique : Athis-Mons, quartier du Noyer-Renard. Ici, rue de la Grosse-Roche, plusieurs véhicules ont amorti la chute des arbres : Vigneux-sur-Seine. Le quartier des Bergeries dans le Haut-Vigneux a été particulièrement touché par la tempête : Forêt de Sénart. Le domaine forestier a beaucoup souffert. Rue d'Épinay, RN6 et quartier des Bosserons, les arbres tombaient les uns après les autres : Boussy-Saint-Antoine. Au quartier des Buissons, de nombreux véhicules ont amorti la chute des arbres : Yerres. Des véhicules stationnés sur le parking de la résidence des Godeaux : Brunoy, résidence des Cèdres. Tous les grands arbres ont plié sous la force du vent : Quincy-sous-Sénart. Le stade Maurice-Perraguin n'a pas été épargné, les grands sapins se sont affaissés sous les bourrasques : À Mennecy, la zone pavillonnaire des Levitt est, en apparence, la plus marquée ; toits et jardins ont été ravagés : Corbeil-Essonnes, parking Crété. Des peupliers sont tombés de tout leur long sur des places heureusement vides : Lisses, Ferme de Place. L'arbre qui s'est coupé en deux s'est effondré sur le deuxième étage de l'immeuble : Entre Ormoy et Mennecy. À la Croix-Champêtre, au bord de la Nationale 191, les pompiers sont rapidement intervenus pour dégager la route : À Courcouronnes, les tennis couverts ont perdu leur bâche au cours de la tempête : Le CD 948, entre Milly-la-Forêt et Avernaux, était inaccessible à cause de la chute d'un arbre : À Chamarande. C'est parce qu'un arbre, couché sur le mur et traversant toute la chaussée, risquait à tout moment de tomber sur les automobilistes que la route qui borde le château a été coupée, ce dimanche : À Souzy-la-Biche. Près du lieu-dit la Roncière, le mur du château a souffert de l'effondrement de dizaines d'arbres qui ont coupé la route, obligeant les automobilistes à ne conduire que sur une seule voie : À Moigny-sur-École, un arbre s'est abattu sur une maison : À Étampes. Au supermarché Carrefour, même les caddies n'ont pas résisté aux vents de dimanche : À Cheptainville : Un poteau électrique bloque une rue à Sainte-Geneviève-des-Bois : Une grue éventre un entrepôt à Brétigny-sur-Orge : À Saint-Michel-sur-Orge, de nombreux arbres par terre. Entre le parc Jean-Vilar, derrière la mairie, et la vallée de l'orge, plus de 300 arbres ont été déracinés : À Chilly-Mazarin. Une boulangerie particulièrement touchée par les intempéries : À Longjumeau. La violente tempête de dimanche a fait voler toutes les vitres de la piscine en éclats : À Massy. Sur la place de France, les vitres d'une dizaine de voitures ont explosé sous la pression des vents qui ont balayé la ville : Voilà ce que je peux dire sur cette tempête de 99, qui reste à ce jour l'épisode météorologique le plus marquant que j'ai vécu. J'ajoute, à titre personnel et d'un point de vue strictement météophilien, que le caractère partiellement imprévu de l'événement y a ajouté du charme. Aujourd'hui, à l’ère d'Internet, des modèles perfectionnés, des vigilances MF, de la surmédiatisation, du sensationnalisme, mais aussi de la moralisation, un tel phénomène n'aurait probablement pas la même saveur. Sans compter que le lendemain, Dame Nature nous rejouait la même symphonie plus au sud. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
paparazzi Posté(e) 23 novembre 2011 Dontreix - Creuse (23) - altitude : 720 m Auteur Partager Posté(e) 23 novembre 2011 Salut Christophe et merci pour cette contribution bien riche que je viens de lire, bonne idée d'avoir scanné les articles du Républicain ! Nos deux versions se corroborent plutôt bien au niveau de la chronologie. Pendant ce temps, à quelques centaines de mètres, mon meilleur ami continuait tranquillement sa grasse matinée. Cette « fin du monde » n’eut pas réussi à troublé son sommeil. Ma petite soeur a fait la même, elle s'est réveillée comme une fleur lorsque le soleil est revenu et nous en a pas mal voulu par la suite de ne pas l'avoir tirée du lit alors qu'il se passait un évènement extraordinaire ! A+ Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Seziou / Zarge © Posté(e) 27 décembre 2012 Saint Martin de Londres (34) / Agropolis Montpellier-Nord Partager Posté(e) 27 décembre 2012 Nouvelle actualité sur Infoclimat : Les plus grandes tempêtes en France, comparaison, valeurs et cartes pour chaque tempêtes ! 1999. La France subit de plein fouet les ravages de deux tempêtes historiques, Lothar et Martin, qui feront 92 morts, 19,2 milliards de $ de dégâts en Europe et plus de 140 millions de m3 de bois abatus en France. A-t-on déjà relevé des valeurs similaires en France ? Finalement, la tempête de 1999 est-elle vraiment la tempête du siècle ? http://www.infoclimat.fr/actualites-meteo-details-7012-1999-13eme-anniversaire-la-tempete-du-siecle-vraiment.html Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
aujeanpas Posté(e) 7 novembre 2013 Partager Posté(e) 7 novembre 2013 Bonjour, Tout d'abord, excusez moi si je ne me suis pas présentée, j'ignore où il faut le faire. Je vous laisse ce message pour vous féliciter sur cet article assez complet sur les tempêtes de 1999. Je réalise un petit exposé sur ces tempêtes. Rien de très scientifique, je m'adresse à un public qui n'y connait rien, ou presque, à la météorologie. moi même je ne suis que novice dans la matière, je m'y intéresse juste par curiosité et passion. Comme je suis quelqu'un qui aime bien expliquer les choses, je me suis dit qu'ici vous sauriez peut être répondre à quelques-unes de mes questions. voilà, donc bon sur wikipédia c'est dit que la vigilance métérologique (avec les départements en rouge/orange/jaune en fonction de l'intensité du danger) avait été crée à la suite des événements des tempêtes de 1999. la question que je me pose, donc, c'est de savoir à quoi ressemblait le dispositif d'alerte météorologique avant la vigilance de 2001 ? Alors c'est peut être pas le bon endroit pour en parler, je ne maîtrise pas encore la structure du forum... Merci pour vos précieuses informations ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Laurent15 Posté(e) 7 novembre 2013 Partager Posté(e) 7 novembre 2013 Bonjour, Tout d'abord, excusez moi si je ne me suis pas présentée, j'ignore où il faut le faire. Je vous laisse ce message pour vous féliciter sur cet article assez complet sur les tempêtes de 1999. Je réalise un petit exposé sur ces tempêtes. Rien de très scientifique, je m'adresse à un public qui n'y connait rien, ou presque, à la météorologie. moi même je ne suis que novice dans la matière, je m'y intéresse juste par curiosité et passion. Comme je suis quelqu'un qui aime bien expliquer les choses, je me suis dit qu'ici vous sauriez peut être répondre à quelques-unes de mes questions. voilà, donc bon sur wikipédia c'est dit que la vigilance métérologique (avec les départements en rouge/orange/jaune en fonction de l'intensité du danger) avait été crée à la suite des événements des tempêtes de 1999. la question que je me pose, donc, c'est de savoir à quoi ressemblait le dispositif d'alerte météorologique avant la vigilance de 2001 ? Alors c'est peut être pas le bon endroit pour en parler, je ne maîtrise pas encore la structure du forum... Merci pour vos précieuses informations ! Bonjour, et félicitations pour cette tentative de démocratiser la connaissance de la météo et l'interprétation de la vigilance. Effectivement, ce système de Vigilance a été instauré par Météo France après ces deux tempêtes de 1999. Et d'ailleurs aujourd'hui, malgré l'utilisation de ce terme, voire le lancement de leurs propres vigilances ainsi appelées par certains sites météo, seul cet organisme est habilité à publier une vigilance en tant que tel, car seul chargé de la surveillance météo pour la protection des biens et des personnes. Je pense qu'il est utile d'apporter cette précision afin justement de lever le doute et la confusion dans l'esprit du grand public qui ne sait pas forcément faire la différence lorsqu'il va par exemple consulter sur internet le temps qu'il va faire dans sa commune. Ce rôle de démocratisation et d'interprétation des vigilances doit justement aider le grand public à y voir plus clair et à mieux se comporter. Sinon pour répondre à votre question, c'est simple, il n'y avait pas avant ces deux évènements de système d'alerte destiné au grand public. Météo France établissait des bulletins d'Alerte qui étaient destinés d'une part à la Sécurité Civile de façon à ce qu'elle se prépare à des éventualités et d'autre part, à la presse, laquelle dans les bulletins météo et les JT avait à charge d'informer le public. Une information souvent très généraliste du passage d'une tempête par exemple mais sans conseils de comportement. Voilà, j'espère avoir répondu au mieux à vos interrogation; N'hésitez pas à nous solliciter pour plus de précision. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
aujeanpas Posté(e) 8 novembre 2013 Partager Posté(e) 8 novembre 2013 Bonjour, Merci pour vos informations, ça démêle un peu le schmilblik. Une toute petite question subsiste cependant : vous parlez du fait que l'information souvent très généraliste avant la Vigilance, c'est-à-dire ? MF avertissait d'une tempête sans informer de la vitesse des vents prévus ? les endroits où les phénomènes seraient les plus violents ? Et il n'y avait vraiment aucun conseil de comportement donné aux populations ? (ça paraît dingue °°) en gros, quelles informations ne donnaient pas MF avant la vigilance ? je suis vraiment ouverte à toutes informations concernant l'ancien dispositif d'alerte, car malgré des recherches intensives, je n'ai que des documents parlant du dispositif de 2001... en tout cas merci ! seriez-vous intéressé que je vous fournisse mon exposé une fois terminé ? histoire qu'on me dise si je ne raconte pas trop de bêtises, étant novice /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> à bientôt ! Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 8 novembre 2013 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 8 novembre 2013 Une toute petite question subsiste cependant : vous parlez du fait que l'information souvent très généraliste avant la Vigilance, c'est-à-dire ? MF avertissait d'une tempête sans informer de la vitesse des vents prévus ? les endroits où les phénomènes seraient les plus violents ? Et il n'y avait vraiment aucun conseil de comportement donné aux populations ? (ça paraît dingue °°) en gros, quelles informations ne donnaient pas MF avant la vigilance ? Si si, Météo-France (enfin, à l'époque, la "Météorologie nationale"!) donnait des vitesses de vent par zone dans les bulletins d'alerte transmis aux services de la Sécurité Civile et aux médias, mais leur laisser le soin de gérer l'information aux populations. En ce temps-là, l'établissement n'avait pour mission que de fournir la prévision, la partie "scientifique" de l'exercice, sans se préoccuper de la suite. Suite aux tempêtes de 1999, l'Etat s'est aperçu (tardivement...) que la circulation de l'information était tout de même très mauvaise, et a donc contraint Météo-France à mettre en place le système de vigilance, clairement orienté et directement à destination du public. Finalement, les conseils de comportement ne sont pas issus de Météo-France, c'est la Sécurité Civile (Ministère de l'Intérieur) qui les a mis au point selon chaque type et niveau de vigilance. Lors du déclenchement d'une vigilance, MF ne fait que les remettre automatiquement dans les bulletins. Cela a d'ailleurs eu une conséquence assez malheureuse pendant Xynthia: à l'époque où la vigilance submersion n'était pas encore effective (bien qu'en cours d'élaboration), les conseils de comportement associés au phénomène tempête de niveau rouge indiquaient entres autres "restez chez vous à l'abris". Oui, sauf que c'est en restant chez eux à l'abris (du vent, oui) que des dizaines de personnes se sont noyées dans leur pavillons de plain-pied à la Faute-sur-Mer... Ce que fait MF aujourd'hui et qu'elle ne faisait pas à l'époque (mais aussi pour des raisons techniques, les systèmes d'observation et de transmission ayant évolué), c'est d'informer régulièrement au travers du bulletin de suivi de l'événement, plusieurs fois par jour. Au début des années 2000, c'était très mal fait, sans valeur, truffé de fautes d'orthographe - mais cela a évolué très positivement, peut-être un peu contraint en cela par des sites comme Infoclimat qui, eux, n'ont eu cesse d'améliorer l'information temps réel. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
aujeanpas Posté(e) 8 novembre 2013 Partager Posté(e) 8 novembre 2013 Oki, merci des infos ! :thumbs up: Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
ninofishing Posté(e) 29 décembre 2019 Toulouse (31) Partager Posté(e) 29 décembre 2019 Je vous conseil la lecture de ce blog qui se propose ici d'essayer d'expliquer la violence de Lothar dans certaines zones : 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Sebaas Posté(e) 29 décembre 2019 Montpellier (34), Montreuil (93) ou Ciran (37) Partager Posté(e) 29 décembre 2019 Je conseille également! https://lechroniqueurmeteo.blogspot.com/2019/12/quels-facteurs-ont-fait-lothar-anatomie.html 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
hma Posté(e) 29 décembre 2019 Namur (Liège pour le travail, et fréquemment ailleurs en Wallonie), Sedan à l'occasion Partager Posté(e) 29 décembre 2019 Merci pour ce partage, d'autant plus que je suis l'auteur de cet essai de synthèse . En-dehors de Belgorage, je suis aussi en effet assez actif sur Meteo Pédagogie et Le Chroniqueur météo. Je ne prétends pas pouvoir décortiquer Lothar dans ses moindres détails, mais j'ai en tout cas pris un réel plaisir à monter tout ça. Je suis par ailleurs ouvert à toute suggestion de modification qui pourrait enrichir le contenu, et par ailleurs, parcourir le forum d'IC m'a également permis de lier le vécu du terrain à la littérature scientifique, donc je ne manquerai pas de remercier les auteurs de messages même anciens, pour m'avoir aiguillé sur certains aspects. 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
couleur du ciel Posté(e) 4 janvier 2020 Castelnau-le-lez🇫🇷-🇷🇺Ростов-на-Дону Partager Posté(e) 4 janvier 2020 Le 29/12/2019 à 21:01, hma a dit : Merci pour ce partage, d'autant plus que je suis l'auteur de cet essai de synthèse . En-dehors de Belgorage, je suis aussi en effet assez actif sur Meteo Pédagogie et Le Chroniqueur météo. Je ne prétends pas pouvoir décortiquer Lothar dans ses moindres détails, mais j'ai en tout cas pris un réel plaisir à monter tout ça. Je suis par ailleurs ouvert à toute suggestion de modification qui pourrait enrichir le contenu, et par ailleurs, parcourir le forum d'IC m'a également permis de lier le vécu du terrain à la littérature scientifique, donc je ne manquerai pas de remercier les auteurs de messages même anciens, pour m'avoir aiguillé sur certains aspects. Merci beaucoup pour cette super documentation bien que parfois bien complexe à comprendre. Les tempête on mon âge je suis arrivé presque en même temps qu’elle. Quelques mois j’avais quand elles ont ravager le pays. Pourriez vous faire une analyse aussi sur Martin ? Bien que le mécanisme doit être le même. Car c’est celle ci qui a toucher ma région qui est le Languedoc. Cordialement Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Météo78 Posté(e) 4 janvier 2020 Tourrette-Levens (06) 420m Partager Posté(e) 4 janvier 2020 Martin est une tempête très étudiée car elle avait pris tout le monde de court (un peu moins que Lothar quand même). De très nombreuses études et historiques ont été faits, tu peux en trouver très facilement via une courte recherche sur Internet. Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Charles G Posté(e) 26 décembre 2024 Le Perreux-sur-Marne (94) Partager Posté(e) 26 décembre 2024 Bonsoir, Ahhh ça reste inoubliable comme évènement... J'ai retrouvé sur mon vieux disque dur, ce que j'ai vécu il y a 25 ans (désolé je n'ai pas eu le temps de corriger les fautes). Des photos argentiques ont été faites quelques jours plus tard dans le bois de Vincennes dévasté. Je tenterai d'en scanner quelques unes. 26 Décembre 1999: Une journée noire La fin du siècle approchait lentement, à son rythme. Je devais avoir dans les 13-14 ans, lorsqu'un jour j'ai demandé à mon père: "Crois-tu qu'il y aura la tempête du siècle?". C'est une question qui me torturais l'esprit, je ne sais pourquoi, peut-être parceque l'on abordait un nouveau millénaire qui pouvait influencer un quelconque phénomène météo violent? Je ne sais pas. En tout cas, longtemps je n'ai cessé de penser à cette tempête du siècle, qui allait même jusqu'au fantasme. Je me souviens encore évoquer cette phrase: "Mais quand-est-ce que l'on aura une tempête qui casse tout?!!!! J'en finissais presque à m'en énerver tout seul, comme si j'étais en manque terrible d'une susbstance rare!! Puis, quelques mois s'écoulèrent lentement jusqu' au jour tant attendu par les enfants: Le 25 décembre 1999, jour de Nöel. C'est avec une immense joie que je débalais avec vigueur tous mes cadeaux! Pour couronner le tout, Météo-France m'offrait en plus une tempête avec des vents aux alentours de 100 km/h, demain sur l'Ile-de-France, lieu où je réside encore actuellement. Que demander de mieux? Rien je crois. Tout allait vraiment à merveille ce jour là. Pendant toute la journée, mes nouveaux cadeaux, encore fraîchement ôté de leur paquet ont été mon principal centre d'intéret. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser à ce qui allait arriver demain. Tout le temps j'ai gardé dans un coin de ma tête ce fameux coup de vent très attendu. J'avais vraiment l'impression de ne vivre que pour cette tempête. La journée écoulée, j'allais donc me coucher normalement, avec un sentiment de bien être, en ne pensant qu'au lendemain. C'était donc avec un esprit serin que je m'endormit entre mes deux ours, bien au chaud, la tête dans les étoiles. Arrivé au petit matin, j'ouvrais mes yeux encore un peu lourds, et c'est à ma grande surprise, que j'entre aperçut l'heure si matinale à laquelle je m'étais réveillé. Il était aux environs de 7h00. J'avais décidé de resté couché, quand tout à coup, un bruit brusque et soudain fit sont apparition sur le toit de ma chambre. J'ai mit un court instant à comprendre ce qui se passait, avant de m'aperçevoir que le vent s'était également levé de bonne heure. Je me suis donc rué à ma fenêtre et j'ai découvert le fabuleux spectacle, presque magique: J'observais avec fascination les bouleaux situés juste en façe dans mon jardin qui se pliaient, se tordaient, se soumettaient fortement sous un vent de Sud. Plus loin, sur ma droite, je voyais ces grands peupliers qui étaient violemment fouettés sous l'effet des rafales de vents très turbulentes, qui déboulaient d'une manière fracassante, dans un vacarme aveugle. Jamais je n'avais vu ces grands arbres si malmenés. Vous pensez bien que j'étais plus que fou de joie, appareil photo en main bien sûr (photos qui d'ailleur n'ont rien donné car il faisait trop sombre dehors). Maintenant bien éveillé, je décidais de descendre pour parler à mon père qui se lavait et se rasait dans le sous sol. Il m'avait dit: "Tu as vu qu'est ce que ça souffle!!". Après cela, nous sortîmes sur le devant de notre maison qui était en travaux. On dirait que le vent soufflait encore plus fort que précédemment, et avait même changé de direction. Il venait d'Ouest. Je voyais le cyprès de mes voisins pourtant si solide qui était très ébranlé dans la tourmente. La marche contre le vent était quasiment impossible. Je me souviens me plier en deux pour avancer. Mon père avait même été poser en travers, une planche contre un mur affaiblit par ces travaux, de peur qu'il ne cède sous le poids de ces terribles bourrasques. Revenu dans la maison, inquiet, je décidais de remonter pour me laver à mon tour, et n'étais pas allé dans le jardin de derrière, par crainte de voir des arbres à terre. Sur le chemin j'en avais profité pour consulter mon baromètre. Dès lors que j'eu posé mon regard sur ce dernier, je fut violemment pris à la gorge et à l'estomac comme dans un étau, lorsque je vit l'aiguille à un niveau incroyablement bas, qui pointais les 970 hpa!! La peur, la crainte, la panique s'étaient rapidement emparés de moi comme un poisson dans un filet. J'étais presque tétanisé, le regard toujours figé sur cette fameuse aiguille qui ne remontait pas. Cet instant avait marqué un changement brusque de l'opinion que j'avais sur cette tempête. Je savais désormais que quelque chose de très grave allait se produire. Je m'étais transformé dans un état second, ne pouvant parfois plus contrôler mes gestes et mes paroles. Je tremblais tellement à l'intérieur, que c'était le seul jour où je n'avais pas réussi à changer la feuille de mon barographe. Eh oui, sous l'effet des bruits traumatisants provoqués par les tuilles qui tombaient sur le toit, je tremblais un peu plus à chaque fois. J'entendais aussi ce terrible vent qui se ruait sur la toiture, tel le bruit d'un train lancé à grande vitesse. On entendait le fouet incessant, terrifiant, fracassant des rafales qui semblaient à chaque fois un peu plus fortes. Jamais de toute ma vie ne n'aurais pu imaginer pareil spectacle. Mes fantasmes d'avant avaient largement sous estimé la violence de l'évènement cataclysmique. Ma mère essayait bien de me rassurer en me disant: "La maison est solide", mais rien y faisait. J'étais désormais ensorcelé par cette tempête, qui chaque minute hantait et terrifiait un peu plus mon esprit, avec aussi un gros tracas pour ce qu'allait devenir les arbres du jardin que j'ai tant aimé. C'est après un lavage rapide, que je descendit dans le sous sol aménagé pour regarder une cassette vidéo des "Randonneurs". Je tentais aussi bien que mal de me calmer un peu devant cette comédie, mais en vain. J'entendais toujours ce vent trop puissant qui perturbait même l'électricité de la pièce. Quelques instants plus tard, mon frère, lui aussi réveillé par tout ce vacarme, était venu m'annonçer que notre sapin s'était abattu sur le garage du voisin. Bref, autant d'éléments qui torsadaient et vrillaient un peu plus mes nerfs. Il m'avait inscité à prendre le petit déjeuner à l'étage, et c'est avec courage que je l'avais suivit. Cela m'avait permis de voir cet arbre meurtri dehors. Mon estomac était tellement comprimé, que je ne pouvais absolument rien avaler, et c'est avec appréhension que je pointais mon regard hésitant dans le jardin, avec toujours la peur d'être surpris par une rafale plus forte que les autres. C'est pour cela que je suis rapidemment retourné dans le sous sol, lieu qui, je crois me permettait de ne pas tourner de l'oeil, un verre de chocolat en main. De longs moments d'inquiétudes, de doutes, d'angoisses, d'agonies et de stress violents passèrent avec une lenteur écrasante. Toutes sortes de choses horribles et imaginables s'entremêlaient et se bousculaient dans ma tête, à en devenir presque fou. J'imaginais les scénarios les plus noirs, susceptibles de se produire en surfaçe: Toit arraché, arbres ravagés, danger de mort pour mes proches, bref des séries d'images tout aussi sombres les unes que les autres qui défilaient par grosses vagues. Puis, enfin, après des dizaines et des dizaines de minutes insoutenables d'attente, quelqu'un entra dans la pièce pour m'annonçer que la tempête faiblissait. Effectivement, c'est avec une grande joie et un délassement total, que j'observais l'aiguille du baromètre remonter d'une façon aussi fulgurante qu'elle était descendue. Je m'étais rarement senti aussi bien, comme si il y avait eu un deuxième Noël, et même mieux encore je crois. Il devait être 10h, et je constatais que la tempête était belle et bien passée. En quelques minutes, tous les liens qui m'avaient tant serré la gorge et l'estomac s'étaient rompus d'un seul coup. J'étais redevenu moi-même, comme libéré d'une peine de prison qui n'en finissait pas. Après cela, j'ai enfin pu sortir librement dans le jardin pour constater les dégâts, qui au final s'étaient révélés bien moins importants que je ne l'avais imaginé. Un seul arbre s'était déraciné et de nombreuses tuiles de la maison voisine avaient été arrachées, mais rien de grave. Même encore je me demande comment tout cela à fait pour résister aussi bien face à la furie exceptionnelle des vents, qui causèrent en France des dégâts inimaginables. Après cette tempête, le futur a été parfois très dur à vivre pour moi, surtout lorsque le vent refaisait sont apparition. Je me souviens encore me mettre la tête sous mon oreiller, pour ne pas entendre ce dernier qui soufflait dans les arbres, ou encore passer des journées et des nuits d'angoisses interminables dans le sous sol, surtout en 2000, année très venteuse, de même que pour les rafales d'orages. Actuellement je pense avoir cicatrisé les plaies de cette tempête que j'avais attendu à bras ouvert, et qui, comme en réponse à ma demande s'est produite exactement tel que je l'avais imaginé avant. Comme si elle avait répondu à mon message envoyé désespérément maintes et maintes fois. Chose très bizarre je ne peux m'empêcher de repenser de nouveau: "A quand le prochain coup de vent?", comme si le désir de la peur et de l'angoisse était inévitable en moi. Mais je me demande souvent si les cicatrices laissées dans mon âme, seront assez solides, même quelques années plus tard, pour pouvoir supporter un nouveau choc, dont personne encore ne connaît la violence... 2 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Victor hurricane tempête Posté(e) 26 décembre 2024 Orvault (44) Partager Posté(e) 26 décembre 2024 (modifié) @Charles Gmerci infiniment pour ce fabuleux récit, aussi inquiétant, que passionnant à lire... En IDF, c'était vraiment au sud que la tempête a été virulente, 180 km/h localement selon la carte d'MF. Je me rappelle quand j'étais petit, du vent qui soufflait seulement à 100-110 km/h et les peupliers de 40 mètres se plier, avec ce bruit venant de loin, nous prévenant d'une rafale monstrueuse. À chaque fois, j'étais stupéfait de voir que les arbres résistaient encore et encore. Tu as vu Lothar arriver de la même manière que @paparazzipression plongeant d'un seul coup de manière exceptionnelle... Perso durant Caetano, à part une rafale qui m'a complètement bousculé (environ 110 km/h je pense) ça restait assez modéré. C'était surtout les dégâts qui avaient été impressionnant pour le coup. Le vent moyen étant pas forcément énorme, cela me plongeait moins dans cette ambiance de cataclysme... C'est à ce moment là où j'étais dehors et que je compris une chose : on a beau dire des valeurs, les connaître, il faut vraiment vivre 1999 pour savoir à quel point c'était violent. Rien que moi, 110 c'était exceptionnel pour moi ! Pour revenir au sujet principal, @Charles G, j'ai cette attente de tempête du siècle depuis tout petit. Je me souviens parfaitement bien du reportage de France 5, sur 99 où j'étais tombé par hasard en 2017 en faisant des recherches sur la tempête Carmen qui a déclenché ma passion des tempêtes. J'ai vite compris des années plus tard, que cette fameuse"tempête du siècle", je ne pourrai jamais la vivre, car les tempêtes de 1999 sont bien plus exceptionnelles qu'on pourrait le supposer... Allez, je mise au moins vivre une tempête comme xynthia c'est mon objectif. Que on voit tout ce qu'il s'est passé entre 1980 et 2000, difficile de croire que Lothar et Martin soient si rares que ça. Rien qu'Herta, déjà considéré comme tempête du siècle à l'époque (158 km/h à Brétigny sur orge en Essonne) semble complètement pulvérisée par Lothar. Ce que je trouve plus intéressant du côté de Lothar, c'est sa capacité à la être rentré à l'intérieur des terres de manière exceptionnelle, et d'avoir touchée des régions peu fréquentées par les tempêtes. Un jour peut être, ça reviendra, mais ça m'étonnerait fortement au 21eme siècle. De plus que la réchauffement climatique a mit sont grain de sable dans le rouage, on ne sait pas à quoi s'attendre réellement... Enfin,je m'éparpiller encore sur un sujet plus vaste, zut alors! Selon la plupart des témoignages, Lothar a durée 2-3 heures, très courte durée pour une tempête. En IDF : 5 h. Début. Paroxysme 7-8 h et fin 10 h environ. Très rapide tout ça ! Désolé s'il y'a des fautes sur le post (le correcteur s'y mêle car j'écris rapidement et peut faire un peu plus d'erreur) Modifié 26 décembre 2024 par Victor hurricane tempête 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
ninofishing Posté(e) 27 décembre 2024 Toulouse (31) Partager Posté(e) 27 décembre 2024 (modifié) @Victor hurricane tempête la particularité de Lothar c'est son "explosion" en entrant sur la Normandie puis IDF, Champagne... La plupart des tempêtes explosives productives souvent de sting jet qu'on a connu en France explosent en mer avant d'arriver (récemment Ciaran bien sûr, Alex aussi) où à la limite tout juste au contact des côtes (Zeus par exemple). Au moment de l'explosion, on a un resserrement du gradient de pression très important et souvent temporaire (quelques heures, 3, 4... 6h max je dirai), produisant ces rafales exceptionnelles. Lothar a explosé en pénétrant dans les terres, le gradient de pression au sud du minimum de surface devenant bien plus resserré sur l'intérieur normand, l'IDF et la Champagne qu'en mer ou sur la Bretagne. Voilà pourquoi on a pu observer des valeurs aussi fortes voire supérieures en IDF que sur les côtes. Tout ça n'est qu'une coïncidence, malheureuse. Une dépression explose quand l'anomalie de surface (minimum de Pmer et ondulation chaude (maximum local de T850 par exemple)) vient "couper" le jet et le traversant, passant du côté sud (chaud) du jet à son côté nord (froid). Il faut en plus qu'une puissante anomalie d'altitude (minimum local de Z1.5PVU = altitude de tropopause basse) vienne à ce moment là se positionner pile à l'arrière de l'anomalie de surface, et là, on a le combo parfait pour que les anomalies de surface et d'altitude contribuent mutuellement à se renforcer. Tout cela a lieu dans des contextes quasi systématiquement très rapide (jet à 250 ou 300km/h et plus...), donc cela évolue très rapidement et le "déphasage" s'opère tout aussi vite : l'anomalie d'altitude rattrape celle de surface, la dépasse même, emportée par le jet à 300km/h alors qu'e surface les ondes vont plutôt entre 60 et 100km/h, mettant fin à l'interaction. La dépression arrête de se creuser, reste souvent "stable" (stade de maturité) pendant quelques heures, puis se comble. L'interaction a souvent lieu au large sur l'Atlantique, avec des dépressions arrivant sur le continent en maturité/comblement voire fin de phase d'explosion. Mais on pourra un jour retrouver ce terrible alignement des planètes en plein sur le pays... par contre, en 1999 le jet qui a alimenté et piloté Lothar soufflait à pus de 400km/h en plein sur le pays... ça c'est très rare. Lothar doit aussi son terrible impact à sa trajectoire très "ouest-est", sans remonter vers le nord progressivement. Souvent les dépressions arrivant en entrée de Manche remonte plutôt vers l'ENE, longeant le sud de l'Angleterre puis filant en Mer du Nord, faisant que les vents les plus forts passent sur Bretagne/Normandie et éventuellement le Nord, mais ne rentrent pas profondément sur le pays;, ce que Lothar a fait en filant droit de la Normandie au Luxembourg. Modifié 27 décembre 2024 par ninofishing 1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Victor hurricane tempête Posté(e) 27 décembre 2024 Orvault (44) Partager Posté(e) 27 décembre 2024 @ninofishingmerci pour ces explications. En fait petite question : un sting jet est forcément localisé ou peut être étendue ? Dans le cas de Lothar, le jet est descendu d'altitude en champagne Ardennes expliquant ainsi les rafales de 200 km/h qui ont dû lieu à cet endroit (paroxysme de la tempête). Celle du 3 Février 1990 avait t-elle également un sting jet ? 160 km/h a Paris, 150 km/h dans l'est.... Si on suit cette logique, la plupart des tempêtes historiques ont eu un sting jet... Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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