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Statistiques et anomalies climatiques globales


Sam82

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Bon, comme j'en avais parlé, voici pour faire suite à mes "petits travaux statistiques" quelques projection valables pour les 5 prochaines années (et je n'irais, volontairement, pas plus loin). Ces projections se feront sur la base des premières reconstructions "artisanales" que je vous avais exposées, c'est à dire en ajoutant un réchauffement simulé aux impacts combinés de l'activité solaire, de l'ENSO, de l'AMO, et de l'influence volcanique (toutes les valeurs utilisées étant précisées dans mes posts précédents). Encore une fois, ce ne sont pas des prévisions à prendre au pied de la lettre, ni même des prévisions tout court : considérez ceci juste comme un petit exercice statistique simple, dont le but est de dessiner un "faisceau" de trajectoires possibles des anomalies climatiques globales des quelques prochaines années.

N'étant évidemment pas devin, je suis contraint de "simuler" également ce que pourrait être l'activité des différentes oscillations (ENSO, AMO, Solaire, Volcans) - tout simplement puisque tout comme vous je n'ai aucune idée de quelles seront les conditions de l'ENSO par exemple en janvier 2014. Je vais vous proposer six simulations différentes, correspondant à des évolutions différentes de ces oscillations au cours des cinq prochaines années. Trois d'entre elles sont totalement invraisemblables : je vais volontairement pousser les indicateur de ces oscillations à des valeurs extrêmes qui n'ont que peu de chances d'être atteintes, dans le seul but de matérialiser les extrêmas en chaud comme en froid qui ne devraient pas pouvoir être dépassés (sauf si, pour une raison inconnue, la corrélation qui fonctionne très bien sur les décennies précédentes se mettait subitement à s'effacer - c'est une possibilité). Les trois autres seront à l'inverse des simulations tout à fait envisageables, et qui auront pour but de dessiner des scénarios d'évolution possibles.

SCENARIO 1 - MINIMUM EXTREME SANS VOLCANISME

- Nous sombrons à partir de cet été dans l'épisode de Niña le plus intense jamais observé, avec une persistance d'un indice ENSO inférieur au pic de la Niña de 2007 jusqu'en 2015.- L'activité solaire reste nulle, sans aucun redémarrage de cycle solaire, et l'influence solaire est considérée comme plus importante que dans la reconstruction initiale pour renforcer l'impact du minimum solaire.

- L'AMO retombe dès cet été dans le négatif, et y persiste jusqu'en 2005.

- Aucune éruption volcanique.

En bref, je pousse les indicateurs à des minimums intenses et durables, en excluant toutefois le critère volcanique. Cela permet de dessiner un faisceau matérialisant la limite basse de mes projections.

tendances1.png

SCENARIO 2 - MINIMUM EXTREME + VOLCANISME MAJEUR

- Nous sombrons à partir de cet été dans l'épisode de Niña le plus intense jamais observé, avec une persistance d'un indice ENSO inférieur au pic de la Niña de 2007 jusqu'en 2015.- L'activité solaire reste nulle, sans aucun redémarrage de cycle solaire, et l'influence solaire est considérée comme plus importante que dans la reconstruction initiale pour renforcer l'impact du minimum solaire.

- L'AMO retombe dès cet été dans le négatif, et y persiste jusqu'en 2005.

- Une éruption volcanique de même intensité que celle du Pinatubo a lieu en décembre 2010.

Même scénario que précédemment, sauf que dans ce cas précis une éruption volcanique significative vient crever le plancher. Le risque de survenue d'une éruption de ce calibre entre 2010 et 2015 est relativement faible (si l'on se fie aux historiques volcanique, le risque statistique brut est d'environ 10-15%). Mais cela permet de se rendre compte à quel point une éruption de ce type, si elle est mêlée à des indicateurs naturels au plus bas, pourrait impacter la courbe des températures globales.

tendances2.png

SCENARIO 3 - MAXIMUM EXTREME

- La Niña de cet automne reste faible, les conditions repassant en neutre dès cet hiver. Début de développement d'un épisode de Niño presque de même ampleur que celui de 1998 en 2011, persistant jusqu'en 2015 sans pause.- Reprise rapide de l'activité solaire au fil de cet automne, nous menant vers un maximum à 110 tâches en 2013/2014.

- L'AMO reste tout au long de la période à des seuils très élevés.

- Aucune éruption volcanique.

Cette fois-ci, nous sommes dans le cas inverse : tous les indicateurs naturels sont poussés à des valeurs positives très élevées, afin de matérialiser cette fois le faisceau plafond de mes simulations.

tendance3.png

SCENARIO 4 - POSITIF ENVISAGEABLE

- La Niña de cet automne reste faible mais durable, avant un épisode Niño d'ampleur équivalente à celui de 1987 sur 2013/2014. Retour à des conditions ENSO faiblement négatives de fin 2014 à 2015.- Reprise d'une activité solaire normale, menant à un maximum à 95 taches pour 2013. Fin 2015, on repasse sous la barre des 40 taches.

- L'AMO oscille entre le neutre et le positif.

- Aucune éruption volcanique.

Ceci est un scénario possible d'évolution que je qualifie de positif : un épisode ENSO positif important a lieu durant la période de simulation, tandis que les conditions Niña restent discrètes. L'AMO reste globalement bien au dessus du zéro, avec par moment des valeurs relativement proches de ses records. Le cycle solaire 24 débute enfin de manière plus franche, menant vers un maximum moins élévé que ceux des derniers cycles, mais pas spécialement faible pour autant.

tendance4.png

SCENARIO 5 - NEUTRE ENVISAGEABLE

- La Niña de cet automne est relativement active (pic à -1 en indice ENSO début 2011), puis fait place à des conditions neutres voir légèrement positives jusqu'a fin 2012. Développement d'un épisode Niña significatif en 2013/2014, similaire à celui de 1971. Retour à des conditions neutres à faiblement positives en 2015.- Reprise laborieuse de l'activité solaire, nous menant à un maximum chétif de 72 tâches mi-2014.

- L'AMO reste globalement neutre.

- Aucune éruption volcanique.

Scénario d'évolution possible relativement neutre du point de vue des oscillations naturelles : la Niña est plus souvent présente qu'el Niño (sillage de la PDO en lente baisse) mais sans épisode exceptionnel. L'AMO reste proche de zéro, tantôt un peu au dessus, tantôt un peu en dessous. Le soleil se décide à repartir en fin d'année 2010, mais de manière saccadée, pour nous mener sur un maximum bien faiblard.

tendances5.png

SCENARIO 6 - NEGATIF ENVISAGEABLE

- La Niña de cet automne est relativement active et perdure avec des conditions ENSO restant négatives jusqu'à fin 2013. Retour d'un faible Niño en 2014, puis conditions à nouveau neutres en 2015.- L'activité solaire ne repart pas : on reste dans un minimum profond avec quelques taches de temps à autre.

- L'AMO reste globalement faiblement négative à neutre.

- Eruption volcanique en décembre 2013 apportant un refroidissement dont le pic atteint -0.15° pour début 2015.

Cette fois, les oscillations climatiques sont clairement négatives : même s'il n'y a pas d'épisode de Niña majeur, les conditions ENSO sont majoritairement bien négatives, tandis que l'AMO plonge sous le zéro pour ne plus en émerger. Le soleil ne repart pas et reste dans son minimum profond avec juste de temps à autre quelques reprises d'activité comme celle du tout début d'année. Et pour couronner le tout, un volcan vient cracher pas mal de poussières sulfurées dans la haute atmosphère (sans que cela ne soit l'éruption du siècle).

tendances6.png

Voila donc pour ces quelques exercices statistiques sur l'évolution possible des anomalies globales les cinq prochaines années. Comme je l'ai dit, il s'agit davantage d'un test simpliste que d'une réelle révision. Je ne prétends pas apporter de preuve que cela va bien se dérouler ainsi : j'ai seulement réalisé une reconstruction des plus basiques (tous les calculs pour l'obtenir sont exposés précédemment), démontré qu'elle se correle particulièrement bien sur les dernières décennies à la courbe des anomalies globales, et que par conséquent on peut présumer que cela devrait continuer sur les quelques prochaines années.

J'insiste bien sur le verbe employé : présumer. Je ne prétends pas donner une vérité absolue, il se peut tout à fait que la correlation s'effondre subitement dans un ou deux ans. Si je prends bien le temps d'enfoncer le clou sur ce terme, c'est pour prendre certains devants : je sais que ces projections ne vont pas forcément plaire à tout le monde, de toute façon elles ne sont pas la pour faire plaisir (ou pour déplaire) à qui que ce soit. Donc, inutile de vouloir essayer de tout jeter et me tomber dessus en argumentant que l'on ne peut pas savoir si ma corrélation établie et qui fonctionne sur les décennies précédentes va perdurer : en effet, on ne peut pas savoir. Mais par contre, on peut présumer qu'elle va perdurer. Tout simplement parce que si elle fonctionne très bien sur les X années précédentes, les probabilités qu'elle s'effondre subitement pour quelque raison que ce soit au cours des 5 prochaines années sont faibles.

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Je reviens sur ce sujet mal placé dans le national car c'est global. "Le réchauffement climatique en pause : records de chaleur mondiaux, c'est fini !" http://www.lameteo.org/index.php/news/2822

Ok, je rajoute donc une couche dans la "censure" de cet énergumène...     Et du coup, Infoclimat va pouvoir me verser une prime supplémentaire.

Beaucoup d'erreurs élémentaires et incroyables pour des pro dans tout ce que je viens de lire, que ce soit dans l'édito de Fred sur "Où en est le RC", https://www.lameteo.org/index.php/news/3149-ou-en

Images postées

J'insiste bien sur le verbe employé : présumer. Je ne prétends pas donner une vérité absolue, il se peut tout à fait que la correlation s'effondre subitement dans un ou deux ans.

je ne pense pas que ce soit probable, vu qu'elle est calculée sur 40 ans, meme un écart observé sur 2 ans ne changerait pas la corrélation. Et il parait improbable que la courbe sorte de l'intervalle min-max que tu traces. Mais bon l'inconvénient associé, c'est que le test n'est pas très contraignant et du coup apporte peu d'information : c'est une loi générale qu'un test est d'autant plus contraignant et donc valide d'autant plus une théorie qu'il est improbable qu'il se réalise. Evidemment une nouvelle théorie qui prédit que le soleil va se lever demain matin ne va pas intéresser grand monde. A l'inverse, les "grandes" révolutions conceptuelles ont été validées par des tests qui n'auraient jamais du arriver avec les théories précédentes (par exemple la constance de la vitesse de la lumière pour la relativité ) . C'est un problème un peu récurrent avec les théories climatiques : sont-elles capables de faire des prédictions très improbables, qui seraient impossibles à expliquer sans elles ? je n'en ai pas l'impression, au moins pas avant des decennies ....
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Posté(e)
Plan d'Orgon (13) / Le Lavandou (83)

Ces simulations sont très intéressantes! default_smile.png/emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">

Par contre, ca serait sympa si tu pouvais décrire un peu plus le modèle que tu utilises, avec quelques équations à la clé par exemple.

Comment joues-tu sur la statistique? c'est du Monte-Carlo?

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encore un travail extrêmement intéressant. on peut constater que même les conditions les plus négatives envisagées (hors impact volcanique majeur) nous laissent une courbe dont les valeurs moyennes sont dans la fourchette de celles des années 2000, ce qui reste chaud!

je ne le dirais jamais assez, treize, mais on se régale avec tes travaux statistiques! default_thumbup.gif

en tout cas, il faudra tenir ce graph à jour régulièrement!

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Posté(e)
Vincennes (94) / Penta di Casinca (2B) / Quiberon (56)

Ces simulations sont effectivement très intéressantes, c'est vraiment bien d'avoir ça sous la main et de comparer avec l'évolution temporelle. On pourra voir en 2015 si le cheminement suivi le plus proche de tes courbes correspond bien aux hypothèses formulées, à conserver précieusement ! default_flowers.gif

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. On pourra voir en 2015 si le cheminement suivi le plus proche de tes courbes correspond bien aux hypothèses formulées, à conserver précieusement ! default_flowers.gif

c'est effectivement plus ça qui est intéressant, plutot que l'intervalle en lui même qui est manifestement assez probable (si chacun avait tracé avec la méthode Allègre, donc à la main, un intervalle de confiance de la courbe dans les 5 ans qui viennent, ça n'aurait probablement pas été très différent) : en fait l'ideal serait de recalculer la courbe avec le modèle et les indices connus (solaire, AMO, etc...) et de la comparer à la courbe réelle. C'est bien ce que je j'appelais une période de validation indépendante (c'est à dire non connue au moment où on a fait le calcul).
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Par contre, ca serait sympa si tu pouvais décrire un peu plus le modèle que tu utilises, avec quelques équations à la clé par exemple.

Comment joues-tu sur la statistique? c'est du Monte-Carlo?

Tu as toutes les réponses à ta première question plus haut dans le fil.

Pour la seconde, d'une certaine manière, oui, c'est du Monte Carlo. La projection se base sur les indices des oscillations naturelles que sont l'ENSO, l'activité solaire et l'AMO (ce dernier étant bien moins important que les deux précédents), ainsi que sur l'activité volcanique. Etant donné que je n'ai absolument aucune idée de l'évolution que suivront ces indices dans les 5 prochaines années (le soleil va t-il repartir, et quel sera son maximum ? Aura t-on une Niña ou un Niño en 2013 ? etc), je suis en quelque sorte contraint de "simuler façon Monte Carlo" ces indices. Pour l'activité solaire, je me suis contenté de simuler soit des reprises avec un cycle sinusoïdal normal (bon on sait que les cycles solaires ne suivent pas des courbes parfaites, mais je préfère rester généraliste), soit aucune reprise et des périodes d'activité faibles et chaotiques. Pour l'ENSO et l'AMO, j'ai simulé des épisodes relativement proches de ce qui a pu être observé auparavant, voire je les ai carrément recopiés. Par exemple dans la simulation 5, j'ai appliqué sur 2013/2014 les observations de l'épisode Niña de 1971.

On pourra voir en 2015 si le cheminement suivi le plus proche de tes courbes correspond bien aux hypothèses formulées

La seule chose que l'on pourra regarder en 2015, c'est si la courbe des anomalies globale sera toujours aussi bien correlée à celle que je modélise à partir des oscillations naturelles. Les hypothèses formulées (dans le cas des trois scénarios possibles) sont purement indicatives, avec des indices naturels simulés "au pif". Le seul objectif était de donner une image de ce que pourraient être nos anomalies globales jusqu'en 2015 si les oscillations naturelles prises en compte suivaient telle ou telle voie.

A la limite, le seul constat réellement important en 2015, cela sera de voir si les anomalies globales sont sorties durant la période d'étude des "clous" maximum et minimum établis, car cela dénoterai un décrochage massif de la simulation. A l'exception du cas où on aurait une éruption volcanique massive. Après, comme l'a dit Starman, vu l'écart qu'il y a entre le scénario minimum et le scénario maximum, cela ne sera pas difficile de rester dans le tuyau.

La situation serait différente si je simulais une courbe qui serait bâtie sur des prévisions des indices naturels, ce qui n'est pas le cas puisque je les ai pris "au hasard".

Je profite d'ailleurs de te citer dans ton renvoi à 2015, pour reposter l'évolution des tendances décennales des températures globales depuis 1970, en référence aux débats qui s'étaient tenus sur ce topic il y a un an (pour ceux qui veulent aller faire un peu de spéléologie dans le forum, c'est aux alentours de 15 pages plus bas default_biggrin.png/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">).

tendances1b.png

On constate que par rapport à 1999/2000-2008/2009, la période 2000/2001-2009/2010 a marqué une certaine stabilisation des tendances globales sur 10 ans, alors que pour ma part j'avais envisagé il y a un an une certaine poursuite de la baisse tendancielle. Après, il peut ne s'agir que d'un léger "bump" avant la reprise de la baisse, cela a déjà été observé. Par projection statistique simple et subjective, j'ai tendance à penser que les tendances décennales pourraient encore baisser un peu d'ici l'année prochaine, sans passer sous la barre du +0°. Et qu'il faudra attendre au moins 2013/2014 pour qu'un nouveau pic commence à se redessiner. Mais encore une fois, c'est un avis personnel.

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Posté(e)
Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

Merçi, Treizevents pour ton travail passionné. Je t'envois tout mes encouragements!

Tes projections ou analyses même pédagogiques sont vraiment intérressantes, et enrichissent ce post que je consulte régulièrement.

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2010 peut-elle devenir l'année la plus chaude au niveau mondial en ce qui concerne les températures de surface ?

Ce n'est certainement pas acquis, mais c'est loin d'être infaisable. Déjà, au niveau des observations :

- L'anomalie globale des 6 premiers mois de 2010 est de +0.68° pour la NOAA, ce qui en fait le premier semestre le plus chaud depuis le début des relevés de cette base, devant les +0.66° de 1998.

- L'anomalie globale des 6 premiers mois de 2010 est de +0.70° pour la NASA, ce qui en fait le premier semestre le plus chaud depuis le début des relevés de cette base, devant les +0.65° de 2007.

Il est à noter d'ailleurs que la période de 12 mois qui s'étend de Juin 2009 à Mai 2010 constitue l'année glissante la plus chaude depuis 1880 pour la NASA, tandis qu'elle constitue la troisième année glissante la plus chaude du côté de la NOAA.

Maintenant, une petite déduction mathématique :

- Si l'anomalie des 6 derniers mois de 2010 venait à atteindre la barre des +0.55° pour la NOAA, 2010 deviendrait l'année la plus chaude depuis le debut des relevés de cette base, battant les +0.62° de 2005.

- Si l'anomalie des 6 derniers mois de 2010 venait à atteindre la barre des +0.54° pour la NASA, 2010 deviendrait l'année la plus chaude depuis le début des relevés de cette base, battant les +0.62° de 2005.

Si l'on se réfère à 2007 pour faire quelques comparaisons (je prends 2007 car cette année présente jusqu'à présent beaucoup de similitudes avec 2010 : début d'année marqué par El-Niño puis développement d'un épisode Niña en milieu d'année, impact des GES trs proche vu que les concentrations n'ont pas considérablement varié entre les deux, par contre l'activité solaire est plus basse en 2010), on peut noter que :

- Le second semestre de 2007 a connu des anomalies respectives de +0.47° et +0.50° selon la NOAA et la NASA. Si l'on enregistrait exactement les mêmes valeurs cette année, 2010 ne deviendrait l'année la plus chaude dans aucune des deux bases.

- Le premier semestre de 2007 a connu des anomalies respectives de +0.61° et +0.65° selon la NOAA et la NASA. Cette année, on part donc de plus haut de respectivement +0.07° et +0.05° dans les deux bases. Si les valeurs du second semestre 2010 venaient à être similaires à celles de 2007 plus ce palier de départ, 2010 ne deviendrait toujours pas (mais de justesse) l'année la plus chaude depuis le début des relevés selon la NOAA, tandis qu'elle ferait tomber le record de 2005 du côté de la NASA.

- Le second trimestre (Avril, Mai, Juin) de 2007 a connu des anomalies respectives de +0.55° et +0.59° selon la NOAA et la NASA. Cette année, on part plus haut de respectivement +0.15° et +0.06° dans les deux bases. Si les valeurs du second semestre 2010 venaient à être similaires à celles de 2007 plus ce palier de départ, 2010 deviendrait l'année la plus chaude depuis le début des relevés, et de manière assez large du côté de la NOAA.

tendances1.png

A titre personnel, ce que j'en pense : j'ai tendance -subjectivement- à penser que l'effet du profond minimum solaire actuel, combiné au développement de la Niña (même si on ne sait pas trop encore quel sera son intensité), devrait empêcher 2010 de devenir l'année la plus chaude depuis le début des relevés. Même si cela ne devrait vraiment pas se jouer à grand chose. Mais si l'on se réfère uniquement aux statistiques, la probabilité pour que 2010 fasse tomber le record de 2005 chez la NOAA comme la NASA ne doit pas être loin de 50%, si ce n'est davantage.

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Posté(e)
Nord du Gard - Saint-Ambroix - Alt: 151 m

Depuis hier, je peux lire dans les medias que le mois de juin 2010 est le plus chaud de l'histoire de la terre.

Bon, je passe les commentaires sur la fin de cette phrase, mais j'aimerai savoir quelle est l'anomalie de la France pour ce mois de juin, sachant que la NOAA nous met une anomalie positive de +1° à +2°.

J'étais bien en France le mois dernier et je suis plus que surpris ...

http://www.lefigaro.fr/medias/2010/07/16/ff2865dc-90b5-11df-8f41-036c30e2d5e4.jpg

Edit: Il semblerait en effet qu'il y ai une anomalie de +1°C en juin en France. Dans le sud on a eu du mal a s'en rendre compte.

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Depuis hier, je peux lire dans les medias que le mois de juin 2010 est le plus chaud de l'histoire de la terre.

Bon, je passe les commentaires sur la fin de cette phrase, mais j'aimerai savoir quelle est l'anomalie de la France pour ce mois de juin, sachant que la NOAA nous met une anomalie positive de +1° à +2°.

J'étais bien en France le mois dernier et je suis plus que surpris ...

http://www.lefigaro....36c30e2d5e4.jpg

Edit: Il semblerait en effet qu'il y ai une anomalie de +1°C en juin en France. Dans le sud on a eu du mal a s'en rendre compte.

http://france.meteofrance.com/france/climat_france

Dans le bulletin climatique du mois, MF parle d'une anomalie mensuelle moyenne de +1.1°C

C'est surtout la moitié nord qui explique l'anomalie.

Le sud ayant connu un bilan assez neutre.

Dans les faits, il y a eu une période bien fraîche en milieu de mois, mais la chaleur de fin de mois a été plus forte.

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Dans les faits, il y a eu une période bien fraîche en milieu de mois, mais la chaleur de fin de mois a été plus forte.

C'est quand même relatif.

Certes, on a eu une période très chaude en fin de mois (l'anomalie nationale des 5 derniers jours dépasse les +4°), mais on a connu également des conditions globalement chaudes -sans excès- durant la première quinzaine, avec 12 jours consécutifs excédentaires du 2 au 13 juin pour une anomalie moyenne nationale de +2.1° sur ces 12 jours. Cette seule période chaude de la première quinzaine pèse plus lourd que la période fraiche du milieu de mois (9 jours consécutifs déficitaires, anomalie moyenne sur ces 9 jours de -1.9°). La période très chaude de la fin de mois est arrivée sur un bilan qui était déjà faiblement excédentaire, cela n'a donc été que du "surplus".

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A noter que selon le site Discover, la journée du 16 juillet serait en valeur absolue la journée la plus chaude observée au niveau mondial depuis au moins 1998, tandis qu'en ce qui concerne les températures de la basse troposphère, la journée du 17 serait la plus chaude depuis le début des mesures satellites soit 1979. Heureusmeent que la Niña s'est désormais installée pour sauver les meubles !

uah.png

(courbe verte = 2010, courbe magenta = records hauts)

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  • 2 weeks later...

http://www.esrl.noaa...mer_30b.rnl.gif

Voici la réanalyse NCEP des températures sur le dernier mois.

On y repère 2 grosses anomalies connues :

- le froid sud-américain avec une zone à -8°C

- la chaleur eurasienne avec pas mal de +6°C

Moins médiatique, le bord Antarctique a subi de gros contrastes avec de -6 à +8°C

Pour rappel, un moins "exceptionnel" chez nous comme juillet 2006 ou août 2003, c'est seulement +3°C

Le climat continental c'est autrement plus marrant que notre climat européen loool

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On y repère 2 grosses anomalies connues :

- le froid sud-américain avec une zone à -8°C

- la chaleur eurasienne avec pas mal de +6°C

Plus ca va, plus j'ai l'impression que ces réanalyses du NCEP ne valent pas grand chose sur la mesure des anomalies... Il nous sortait déjà des pointes dépassant les +15° sur la péninsule Antarctique le mois dernier... Jolie tâche à -8° en effet au nord du Chili pour juillet, quand les cartes de la NOAA donnent pour la même région une anomalie oscillant entre 0° et -1° au pire !

1ctan8.gif

Et les valeurs que j'ai pu glaner sur les sites météo argentins comme chiliens semblent plutôt confirmer le bilan NOAA, même si je vais attendre que l'office argentin publie sa carte mensuelle comme juge de paix.

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Plus ca va, plus j'ai l'impression que ces réanalyses du NCEP ne valent pas grand chose sur la mesure des anomalies...

Oui je ne sais pas si tout est à jeter mais il y a des aberrations. Dommage, on se contentera des mesures "brutes"
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Oui je ne sais pas si tout est à jeter mais il y a des aberrations. Dommage, on se contentera des mesures "brutes"

Le service météorologique Argentin donne une anomalie moyenne d'environ -1.5° par rapport sur la moitié nord du pays en Juillet, ce qui est un peu plus froid que la NOAA qui donne un peu moins de -1.0° d'anomalie, mais qui discrédite cependant les -4/-6° du NCEP.
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Les relevés satellites semblent confirmer que ce mois de juillet 2010 a à nouveau été particulièrement chaud au niveau global, et ce malgré une Niña particulièrement puissante qui est bien installée.

UAH donne une anomalie de +0.48° pour ce mois de juillet, ce qui en fait le second mois de juillet le plus chaud depuis le début des relevés, un poil derrière juillet 1998. RSS de son côté donne +0.61°, ce qui fait de juillet 2010 le mois de juillet le plus chaud depuis le début des relevés satellites (un chouilla devant 1998) et le sixième mois le plus chaud tous mois confondus.

A propos des relevés satellites, on n'a pas beaucoup parlé des importantes variations survenues sur la base UAH en début d'année (passage de la v5.2 à v5.3), mis à part quelques étonnement formulés lorsqu'en mars, les anomalies de janvier et février 2010 (respectivement, +0.72° et +0.74°) ont été brutalement ramenées avec le changement de version à +0.63° et +0.61°.

Cette modification assez importante des données UAH a eu lieu dans le but de résoudre un problème de biais cyclique significatif présent sur cette base, et qui avait tendance à fortement "éxagérer" les anomalies en période hivernale, alors que les anomalies du printemps et de l'automne étaient au contraire assez fortement minorées. La correction apportée avec le changement de version a fait considérablement baisser les anomalies hivernales (et particulièrement en janvier et février) depuis 1999, tandis que les anomalies du mois de mai, juillet, mais surtout septembre - octobre - novembre ont été revues à la hausse sur la même période. Le changement n'apporte pas de variation majeure sur les tendances long terme qui restent identiques.

Toutefois, cette correction n'a pas été suffisante pour ramener UAH dans le faisceau des autres bases de données : si UAH est désormais tout à fait "dans le rang" des autres bases de septembre à janvier, elle reste bien en dessous de mars à octobre ainsi que désormais en février où elle était auparavant bien au dessus :

tendances1.png

Je ne compte pas dresser de jugement de valeur, qui consisterait à savoir si c'est UAH qui a raison ou si ce sont la NOAA, la NASA, Hadley et RSS, mais je m'étonne quand même de cette différence qui persiste pour 8 mois, quand pour les 4 autres de l'année les relevés coïncident assez fortement.

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  • 2 weeks later...

http://www.ecmwf.int...s/1281953353922

(désolé si je mets qu'un lien sans commentaire avec, je ne sais pas rester objectif sur ce sujet)

Ce n'est pas grave. Les graphiques parlent d'eux-mêmes et le commentaire (en anglais) ne fait que constater ces choses. Une évolution visiblement peu rassurante en dépit de la récente venue de La Nina, et fort loin des propos sceptiques de certains...Alain
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Posté(e)
Brassac les Mines (sud 63) 405m sur les bords de l'Allier

J'avais loupé ce topic.

Mieux vaut tard que jamais.

Grand merci à treize vent pour le travail effectué.

Merci également aux autres intervenants. Ces infos recadrent le débat.

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http://www.ecmwf.int...s/1281953353922

(désolé si je mets qu'un lien sans commentaire avec, je ne sais pas rester objectif sur ce sujet)

Bonjourqu'est ce qu'il faut lire au juste sur ces graphiques? quand je les regarde , je vois surtout une sorte de "transition" autour des années 98 (liée à l'exceptionnel El Nino?) où les températures "terrestres au-dessus des tropiques" (c'est juste ça dont il s'agit) auraient augmenté. Après, ça semble plus ou moins compatible avec une moyenne constante et des fluctuations aléatoires autour de ces moyennes - sauf si un statisticien me démontre que c'est incompatible avec ça. En quoi cela favorise une hypothèse de variabilité plutot qu'une autre ? par exemple est ce que ça démontre que cette variabilité est surement plus due à l'augmentation des GES, qu'à des variations de circulation océaniques liées à des oscillations naturelles, et pourquoi ? si c'est observé juste sur les températures terrestres extratropicales boréales, j'aurais plutot tendance à y voir un changement dans la répartition des masses océaniques qu'un RC "global" non?
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Petit up.

La NASA donne une anomalie globale de +0.55° pour juillet 2010, contre +0.65° (seconde valeur la plus élevée pour un mois de juillet) pour la NOAA. Baisse importante donc selon la NASA qui avait déjà donné une valeur en retrait pour juin, tandis que la NOAA reste sur des seuils élevés en concordance avec les relevés satellitaires (UAH et RSS).

Concernant la valeur donnée par la NOAA, on peut faire une remarque importante : avec ce +0.65° pour juillet 2010 (contre +0.56° en juillet 2009), l'anomalie des 12 derniers mois (août 2009 -> juillet 2010) atteint +0.64°, ce qui en fait tout simplement l'année glissante la plus chaude selon la NOAA depuis le début des relevés ! De manière plus symbolique, 2010 reste dans les clous pour devenir l'année calendaire la plus chaude pour cet organisme, puisqu'il faudra désormais que l'anomalie des 5 derniers mois de l'année soit inférieure à +0.53° pour éviter que ne tombe le record de 2005.

A voir ce que donneront les prochains mois. Pour le moment, Août 2010 semble rester sur des valeurs très élevées selon les satellites malgré la très puissante niña désormais en cours. D'après UAH, la journée du 16 août serait d'ailleurs la journée la plus chaude au niveau de la basse troposphère enregistrée un mois d'août depuis le début des relevés satellites (1979).

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