Du 27 décembre au 2 janvier 2022, prévisions météo semaine 52

[sastrugis]

La prévision est un art difficile et une école d'humilité... même pour les pro !

 

ps : notez que quand il s'agit de froid le conditionnel est utilisé et quand il s'agit de la douceur le présent est de mise !

 

 

 

Modifié 24 décembre 2021 par sastrugis

[Nico 14]

il y a 23 minutes, sastrugis a dit :

La prévision est un art difficile et une école d'humilité... même pour les pro !

 

Pro ou amateur peu importe à cette échéance la tendance mensuelle de MF est élaborée selon toute vraisemblance sur l'EPS mensuel et cette fois-ci le modèle n'a pas réussi, ce n'est pas toujours le cas.Ce modèle est consultable sur le site de l'ECMWF dont le lien a été plusieurs fois diffusé cette semaine.

 

https://www.ecmwf.int/en/forecasts/charts/catalogue/

 

Modifié 24 décembre 2021 par Nico 14

[Cers]

Fini de blaguer ...

 

 

 

... les modèles de l'ECMWF vous souhaitent de joyeuses fêtes de fin d'année !

 

 

[Sky blue]

Le monde d'avant en bleu, contre le monde d'après en rouge. 😷

Modifié 24 décembre 2021 par Sky blue

[greg13]

Bulletin Météo Avenir

 

Semaine du 27 décembre 2021 au 2 janvier 2022

2 salles 2 ambiances pour l'entre deux-tours du réveillon.

 

On s'orienterait avec un début de semaine à potentiel assez humide sur l'ensemble de la France avec des températures 2°c au dessus des normes en moyenne.

Au programme des Tx Max de 10°c à 15°c sur les 3/4 du pays mardi.

Puis une fin de semaine dominée par une cloche anticyclonique assez marquée et haute pour la saison. 

La douceur pourrait monter d'un cran l'après-midi, notamment vers le SO, où les 18°c seraient jouables, en fin de semaine.

En résumé : douceur, humidité au menu en début de semaine puis anticyclone solide de retour pour le 29.

[Bulletin + fouillé avec les cotes de probabilité : ICI]

 

 

 

[cédric du Lot]

il y a 35 minutes, Cers a dit :

Fini de blaguer ...

 

 

Sacré sortie de route du modèles probabiliste en seulement une semaine, bon le modèle il calcule et il évolue sans se poser de questions.

Je reste du coup trés sceptique de l'usage réel qu'il peut être fait a un instant T des prévisions saisonnières (même si les pré-requis sont un peu différents d'un ecmwf Weekly) voire des différents indices utilisés pour l'élaborer, elles ne servent surement pas totalement a rien mais s'appuyer dessus pour la gestion de l'énergie ou dans le domaine agricole reste extrêmement casse gueule et limite pas plus fiable que le doigt mouillé.

C'est facile a dire évidement après coup et si ça avait réussi on aurait presque crié au génie, mals on est quand même là sur un zéro pointé avec un changement total en seulement 7 jours, c'est assez notable pour être souligné.

Modifié 24 décembre 2021 par cédric du Lot

[Mammatus56]

Il y a 2 heures, Virgile a dit :

Et cela l'air de durer et pourrait ressembler à l'hiver 1988-1989. Heureusement que la montagne s'est bien gavée en décembre mais cette situation n'est pas encourageante surtout s'il y a des petits fronts pluvieux qui parviennent à s'infiltrer dans cette mer de HP. Pour la moyenne montagne, c'est game over. Un anticyclone des açores en position estivale qui a l'air de persister alors qu'il était en position hivernale cet été.

 

 

Entièrement d'accord, quand ce genre d'engrenage se met en route sur l'atlantique, ça peut durer des lustres! 

[cédric du Lot]

Panenka de GFS, les hautes pressions plongent pour laisser la place a des hautes pressions.

 

 

Même si évidemment c'est plus prometteur, ou moins désespérant comme on veut...

[sastrugis]

Des petites nuances qui peuvent débloquer des circulations apparemment figées ad vitam eternam...

Exemple de GFS entre le 06Z et le 12Z avec à J+6, une amorce de poussée nordique de HG.

 

 

 

[jt75]

J'ai vérifié, record d'anomalie positive prévue de tout l'hémisphère nord ... et du sud

Un premier janvier inédit de mémoire de relevés  ?

Tant qu'à faire autant marquer les esprits et les archives:

 

 

 

[_sb]

Je ne sais pas où mettre ce post. Il a sa place ici puisqu'il cause de la semaine du topic.
On peut dire que les modèle ont pataugé et nous ont roulé dans la farine avec de belles promesses pour finalement s'interroger une énième fois sur leur fiabilité, souvent jugée proche de 0. Perso, je me dis que je peux aller un peu plus loin et essayer de comprendre ce qui a pu se passer. Pour savoir et pour essayer d'éviter les prochaines fois certaines erreurs que j'aurais pu commettre dans l'interprétation des cartes.

 

L'évolution de l'ensemble étendu d'IFS est assez spectaculaire en effet. Rapide coup d'œil sur les modélisations depuis le 2 décembre (2, 6, 9, 13, 16, 20 et 23) pour la semaine du topic.
Ce sont les probabilités d'être dans le tiers inférieur de la climatologie du modèle. Attention, pour les T2m, plus c'est bleu, plus c'est doux (faible probabilité d'être dans ce tiers inférieur) et plus c'est rouge, plus c'est frais / froid. Plus l'échéance est lointaine, plus la dispersion des membres de l'ensemble augmente et donc plus les probabilités sont faibles.

 

 

Effectivement, entre le 16 et le 20, retournement complet de situation, avec une déferlante bleue lagon et non plus givrée ! Pourtant, les modélisations étaient stables jusqu'au 16, avec une évolution froide renouvelée à chaque run (preuve que la stabilité dans les sorties d'un modèle n'est pas forcément gage de fiabilité).
Si on regarde plus attentivement, un signal était émis dès le 16. La sortie du 13 était le summum de la modélisation froide. Lors de la 16, bien qu'encore froide, l'étendue se rétrécissait et, surtout, alors que l'échéance était plus proche, sa probabilité diminuait (de > 70%, on tombait entre 40 et 60%). Pourtant, lorsqu'une modélisation est robuste, plus l'échéance diminue, plus la dispersion de l'ensemble diminue aussi. Le 16, une probabilité plus faible signale une dispersion plus forte de l'ensemble. Donc les signaux de changement de configuration étaient présents. Pour ma part, je n'ai pas tilté, en ne voyant que la tendance hivernophile se poursuivait (ce qui m'intéressait et vous intéressez aussi !). Sur ce point, il y a déjà de quoi progresser facilement avec les outils disponibles gratuitement.

 

Même exercice avec les pressions en surface et le tiers inférieur de la climatologie. Donc lorsque c'est rouge, c'est que les pressions sont climatologiquement basses, quand c'est bleu, qu'elles sont hautes.

 

 

Nous avions donc des pressions anormalement basses sur la zone subtropicale (rouge) et anormalement hautes sur la zone subpolaire (bleu). Le 16, malgré l'affirmation nette de cette configuration générale (le rouge encore plus rouge et le bleu encore plus bleu), une brèche toute aussi nette s'ouvrait le long des côtes africaines en remontant vers le nord. Cette fois, c'est le signal d'une dispersion sur ce secteur malgré la diminution de l'échéance. Sur les sorties suivantes, la brèche vire au bleu (la probabilité s'inverse) et la dorsale s'affirme. Là encore, le signal était à considérer.
Car, dans les modélisations, ce sont bien les sorties du 13 et du 16 qui sont charnières comme on vient de le voir, donc avant l'ouverture de ce topic (le 18) ! Certes, la tendance froide était encore majoritaire lors de  cette ouverture, néanmoins, elle avait déjà un gros plomb dans l'aile et, peut-être le principal, elle avait déjà inversé sa dynamique.
Par rapport aux moyennes et aux anomalies, trop « statiques » à mon goût, les terciles ou quintiles pourraient être préférables car leurs résultats sont forcément plus tranchés, mettant en évidence les évolutions depuis les bords extérieurs. C'est-à-dire, si les scénarios extrêmes diminuent ou augmentent, le signal est plus perceptible que si la moyenne passe seulement de 45 à 55 sur 100.

Le modèle s'est trompé aux lointaines échéances, il a rectifié le tir ensuite. Que pouvons-nous apprendre ? Les cartes de ce post sont toutes disponibles publiquement et gratuitement et il ne me semble pas que cela demande une grande connaissance, juste suivre l'évolution des couleurs. Chacun prend de tout ceci ce qu'il a envie.

Pour ma part, j'ai de quoi repenser l'approche que j'ai eu de cette semaine.

 

C'est un poil plus compliqué mais c'est guère sorcier. Avec les clusters du même ensemble étendu d'IFS, qu'est-ce-qu'on constate aux dates charnières ?
Lors de la sortie du 13/12, au maximum de la prévision froide, on avait un omega ou une dorsale à une écrasante majorité (47 sur 50 !).
Lors de la sortie suivante du 16/12, c'est hybride, même inversé. En effet, plus aucune configuration froide n'est modélisée (exit l'omega et la dorsale sur l'Atlantique n'est plus présente que dans 3 membres (rouges) sur 50 !). En revanche, on a une situation hybride (en bas à gauche, de 22 membres sur 50) montrant une faible dorsale sur l'océan et un faible thalweg sur l'Europe.

 

Clusters du 13/12 :

 

 

Clusters du 16/12 :

 

 

En regardant mieux, on s'apercevait déjà le 13/12 que seuls 18 membres sur les 50 (en haut au milieu et en bas à gauche) débouchaient sur une configuration hivernale. Soit 36% ! En revanche, le cluster en haut à gauche, avec 22 membres sur 50 était déjà hybride, avec un omega haut perché et une nette circulation sous blocage. Par exemple, la ligne 548 passait par Bordeaux et Perpignan dans un flux d'ouest zonal.
Le 16/12, la dorsale le long de l'Afrique commençait à s'esquisser alors que les HG nordiques s'effaçaient. Avant donc l'ouverture du topic.
A posteriori, était-ce si complexe à déceler, ce « retournement » ?

 

IFS ENS EXT garde ainsi tout son pouvoir prédictif lointain en lissant sur des échéances hebdomadaires. Il peut se tromper, c'est indéniable mais on peut aussi éviter facilement de tomber dans le panneau ou, du moins, de limiter les « mauvaises surprises ». De manière plus rationnelle que de simplement dire que le « rouge gagne toujours » !

 

Si on observe l'évolution des modèles quotidiens, ça faisait également un bout de temps, voir les messages des pages précédentes, où étaient évoquées les divergences autour de Noël entre déterministes et entre déterministe et contrôle d'un même modèle. À mon avis, ce signal n'a pas été suffisamment creusé. L'origine avait été plus ou moins déterminée dans l'évolution d'un amas convectif vers Cuba et la Floride et repris dans la circulation générale d'ouest. Fut-ce réellement le grain de sable qui a fait dérailler la déferlante polaire ?
Sans doute un faisceau d'évènements physiquement trop chaotiques, entraînant ces sauts dans les modélisations. L'avantage du modèle subsaisonnier serait ici de s'affranchir des hautes fréquences des sorties quotidiennes pour se focaliser sur la circulation basse fréquence (profonde) de l'atmosphère.

 

Sur les déterministes, on constate une vision similaire. Exemple avec GFS, les modélisations pour l'entrée dans ce topic, du 17/12 00Z au 23/12 00Z, j'ai placé un blanc pour indiquer la fin de la boucle.

 

 

Au début, on avait environ 1 modélisation potentiellement hivernale sur 3, rapidement 1 sur 4 puis plus rien du tout. On retrouve les probabilités d'IFS ENS EXT : autour du tiers vers le 16/12 (36% et 1 sur 3) et la dégringolade rapide ensuite. On notera que, pour ce coup, les déterministes avaient quelques runs de retards par rapport à IFS ENS EXT et que dernier a donc plutôt bien géré la prévision (relativement aux modèles quotidiens CT/MT).

 

Je ne développe pas plus pour ne pas rebuter les nombreux lecteurs peu sensibles à ces aspects de la prévision. Je trouve utile de regarder dans le rétro pour voir et comprendre pour s'essayer à une meilleure interprétation les fois prochaines (s'il y en a 😛 )
Bien sûr, en se basant sur la statistique, on avait de fortes chances que la situ hivernale capote puisque la climatologie est inverse. C'est une autre façon de faire des prévisions, avec sans doute moins de risque de se tromper : l'hiver en mode douceur océanique : temps doux, humide et venteux. D'autres ont utilisé une démarche différente (relire le topic par exemple) et c'est l'ensemble de ces approches qui permet le plus sûrement d'appréhender le temps à MT/LT.

 

Pour finir, les modèles ont-ils autant « flopé », chacun se fera son opinion avec un minimum d'objectivité.

 

Joyeux Noël à tous

Modifié 24 décembre 2021 par _sb

[sastrugis]

Rien à ajouter au post de @_sb ! (si ce  n'est un grand merci pour le partage des savoirs)

 

Enfin, juste pour montrer que certains d'entre nous ne sont pas passés loin d'une nuit de Noël comme dans les contes, voici la carte des T° ce matin sur l'Europe et la cadeau blanc pour nos voisins allemands arrivé juste à temps ! (exemple de la ville de Leipzig avec le passage du front froid en milieu d'après-midi et la neige le soir et durant la nuit pour un réveil blanc !)

Joyeux Noël !!!

 

[Hugo_HK]

51 minutes ago, sastrugis said:

Rien à ajouter au post de @_sb ! (si ce  n'est un grand merci pour le partage des savoirs)

 

Enfin, juste pour montrer que certains d'entre nous ne sont pas passés loin d'une nuit de Noël comme dans les contes, voici la carte des T° ce matin sur l'Europe et la cadeau blanc pour nos voisins allemands arrivé juste à temps ! (exemple de la ville de Leipzig avec le passage du front froid en milieu d'après-midi et la neige le soir et durant la nuit pour un réveil blanc !)

Joyeux Noël !!!

 

Mon père est a Leipzig chez sa copine, le coup de chance absolue... Enfin la meteo il s'en fout mais tout de meme je vais lui rappeler...

 

La situation pour la semaine en question, en fait c'est de pire en pire avec les runs de modeles: désormais, l'air froid se fait meme balayer de l'Europe de l'Est et de Russie.

De possibles records de douceur en France l'air de rien...

[driccesnow]

il y a 18 minutes, Hugo_HK a dit :

La situation pour la semaine en question, en fait c'est de pire en pire avec les runs de modeles: désormais, l'air froid se fait meme balayer de l'Europe de l'Est et de Russie.

De possibles records de douceur en France l'air de rien...

Je ne te le fais pas dire …joyeux Noël 🎄 

 

 

Modifié 25 décembre 2021 par driccesnow

[jt75]

Allez il faut se mouiller:

Je prévois certaines Tx >  23° pour le premier jour de l'année

c'est affreux et déprimant.

 

 

[pastourelle]

il y a 1 minute, jt75 a dit :

Allez il faut se mouiller:

Je prévois certaines Tx >  23° pour le premier jour de l'année

c'est affreux et déprimant.

 

 

Quand on va se taper la même synoptique en saison estivale, ça va faire très mal 🤮

[Mammatus56]

il y a 4 minutes, jt75 a dit :

Allez il faut se mouiller:

Je prévois certaines Tx >  23° pour le premier jour de l'année

c'est affreux et déprimant.

 

 

Le pire c'est qu'on pourra faire un quasi copié-collé pour le topic suivant, qui à défaut de battre des records de douceur, un risque de battre un record de faible affluence sur IC...

[Invité]

Un joyeux Noël tout de même : les bonnes pluies de la semaine seront utiles pour que les barrages soient mobilisables par EDF au cas où l'hiver arriverait ultérieurement dans un sale contexte réseau ; le pire aurait été un anticyclone méditerranéen enveloppant presque tout le pays comme en janvier 1990 par exemple, doux et sec.

[paysdaix]

il y a 43 minutes, Bruno 49 a dit :

Un joyeux Noël tout de même : les bonnes pluies de la semaine seront utiles pour que les barrages soient mobilisables par EDF au cas où l'hiver arriverait ultérieurement dans un sale contexte réseau ; le pire aurait été un anticyclone méditerranéen enveloppant presque tout le pays comme en janvier 1990 par exemple, doux et sec.

Oui Bon Noel, bonnes pluies, bon soleil et bonne alimentation électrique à tous. L'étau se desserre donc pour EDF pour cet épisode qui avait été préempté comme critique par beaucoup de prévisions.

Au delà de 1990, la situation me fait plutôt penser à Noel 1983.

Mais les conditions froides reviendront inévitablement...quand elles le souhaitent. Alléluia !

[sastrugis]

Les derniers lambeaux de froid qui se sont approchés de nos frontières du NE ce samedi soir vont laisser la place à une douceur généralisée pour toute la semaine.

A l'échelle hémisphérique, pas de signe immédiat de porte de sortie pour nous en Europe mais à TTTLT quand même regarder vers le Pacifique où une puissante poussée de HG risque de passer par Béring et envahir le bassin arctique. Le VP troposphérique recevrait donc un nouveau coup de boutoir rendant la prévision à  nouveau plus incertaine (pour le prochain topic au moins).

 

[Romain56]

Thread a déroulé :

 

 

[edd]

L'européen sort des cartes d'anthologie à 850 ha 

Les t2m en montagne vont sans doute taper des records. 

En plaine sans doute moins... 

On verra si cette fournaise d'altitude et incongrue s'attarde ou pas. 

 

 

[_sb]

Ouep, la masse d'air serait largement printanière. Pour la Saint Sylvestre, GFS nous place la 564 sur l’extrême sud du pays (épaisseur 500-1000 hPa) et IFS a encore moins de scrupules à nous envoyer le même jour la 568, donc une masse d'air encore plus chaude, sur la frange sud du pays, depuis 5 runs majeurs consécutifs (hors 06 et 18Z). Un autre point est la mollesse des gradients thermiques sur notre quadrant alors que nous sommes en plein hiver.

 

 

La PNA négative accentue les BG canadiens (flèche bleue) comme l'avait déjà indiqué Cédric je crois. Le Jet est très bas en latitude sur la plupart de l'HN avec les deux exceptions notables (Pacifique -> PNA- et Europe).

Une situation de pseudo-blocage sur l'Atlantique (genre AL estival comme souligné précédemment) qui demanderait quelques jours pour se décanter.

Cette douceur s'accompagnerait de beaucoup d'humidité et donc de beaucoup de nébulosités et de pas mal de flottes (flèche rouge).

Sans doute faudrait-il passer par cette étape chaude et plus ou moins anticyclonique pour que le resserrement des gradients sur le continent nord-américain amène l'énergie nécessaire pour secouer tout ça. Généralement, lorsqu'on fait appel aux BG canadiens / groenlandais, leur retour est une NAO positive, avec des ondulations plus ou moins marquées. Selon la hauteur moyenne de la zone barocline, nous serions en secteur anticyclonique ou dépressionnaire dominant. Pas certain que ça enthousiasme les hivernophiles mais ce sont malheureusement les seuls menus en stock pour le moment à MT.

 

 

 

[_sb]

 

Ce soir, les premiers jours du topic s'écrivent en direct : le chapelet de perturbations est en place et ne manquera pas de nous rendre visite, hormis quelques décalages sur la position des différents fronts. Le timing de ces salves n'est pas encore parfaitement déterminé.

Nous serions donc en flux cyclonique. Au fur et à mesure des jours, la barocline remonterait et le flux deviendrait de plus en plus anticyclonique, d'abord au sud dès mardi puis sur l'ensemble du territoire métropolitain à compter de jeudi. La seconde moitié de la semaine s'annonce ainsi ensoleillé.

En outre-mer, les averses prédomineraient ces prochains jours.

Saint-Pierre et Miquelon, malgré sa position et un vent orienté au nord, connaîtrait une légère anomalie thermique positive.

Sale temps pour les hivernophiles !

 

Ceci dit, les gradients se resserreraient en toute fin de topic sur le continent nord-américain et l'ouest de l'Atlantique. Les BG enflent et poussent vers le sud, levant potentiellement l'AA sur l'est de l'océan lors du topic suivant. De quoi entrevoir quelques espoirs.

Modifié 26 décembre 2021 par _sb

[gaet34]

Bonsoir,

 

Les grandes lignes de cette semaine à cheval entre 2021 et 2022 sont désormais bien écrites. On peut la scinder en deux parties , une première douce et perturbée, une deuxième extrêmement douce et plus sèche.

Les trois premiers jours, les ondes perturbées atlantiques se succèdent au rythme d'une par jour, baptisées 'U', 'V' et 'W' sur les cartes de fronts de Météo France.

 

Coup de vent possible au passage de 'V' vers les îles charentaises, avec des rafales tutoyant les 100 km/h sur les sémaphores habituels, mais pas de tempête, et pas d'inquiétude côté vague-submersion en raison des coefficients de marée bas.

C'est l'onde 'W' qui est la plus alimentée en air doux, elle balise une rivière atmosphérique incroyablement riche en eau précipitable, avec des anomalies atteignant 3 fois l'écart-type de la moyenne climatologique en France.

Cette rivière atmosphérique provient de l'Atlantique "profond" et vient jusqu'à l'Irlande pour ensuite balayer l'Europe de l'ouest en flux d'ouest / nord-ouest.

 

Pendant ces trois jours, des pluies fréquentes à attendre, dans une masse d'air bien ventilée en flux d'ouest, sans excès. En montagne, la limite pluie-neige résistera assez facilement en moyenne montagne grâce à l'air froid antérieur au passage de 'U', plus rarement avec 'V', et dans les vallées les mieux abritées des Alpes uniquement, avant que 'W' ne vienne planter le dernier clou du cercueil, amenant la pluie à des niveaux très anormalement élevés en plein hiver, 2500 voire 3000m. En flux d'ouest à nord-ouest, le forçage orographique jouera pleinement son effet sur les Alpes du Nord et le Jura. Une fonte nivale non négligeable s'ajoutera aux eaux de ruissellement pour alimenter des crues probablement importantes pour la saison sur les bassins du Doubs, du Rhin, du Rhône et de ses affluents des Alpes du Nord.

Les indices EFI, indissociable du SOT, et dont je parle souvent sur mon compte Twitter, permettent de visualiser assez rapidement les endroits les plus arrosés ces trois prochains jours, et sur l'ensemble des trois. On va regarder ensemble surtout les SOT (isolignes noires), "shift of tails", un indice qui permet de quantifier à quel point un scénario météo inhabituel est "extrême".

Lundi :

 

Mardi :

Mercredi :

Sur les trois jours :

On voit approximativement la trace de chaque onde, avec les SOT >0, soit des valeurs de Q90 de l'ensemble plus élevées que le Q99 de la climatologie (présenté sur la vignette de droite).

Sur les trois jours, c'est surtout sur une large bande centrale du pays que l'indice réagit. La carte d'accumulation d'ici jeudi matin propose des valeurs supérieures à 50 mm en plaine et 100 mm sur le relief des Alpes du Nord et du sud Jura. L'enveloppe SOT > 0 colle assez bien avec les valeurs d'EFI les plus rougeoyantes en raison de la bonne fiabilité de la situation à grande échelle et de l'échéance proche, cependant je recommande plutôt l'utilisation préférentielle du SOT...

Il pleuvra souvent également au nord de la Loire, mais de façon moins continue que plus au sud, sur la trajectoire de liaisons des différentes ondes. Les régions au sud de la Garonne seront protégées avec la hausse des champs, tandis que ce flux n'est pas favorable aux cumuls importants en Méditerranée, même s'il y aura ponctuellement des intensités modérées en PACA et Corse, notamment demain alors que le flux aura une légère composante sud.

 

Jeudi est une journée de transition côté temps sensible, avec des averses résiduelles dans une ambiance de douceur hors-saison sur la moitié nord, tandis que les températures maximales montent à des niveaux exceptionnels au sud.

Autre élément également remarquable de cette semaine en effet, c'est la poussée de dorsale par le sud à partir de jeudi.

Sur la moyenne GEFS de ce soir, c'est vendredi 31 à 00h que l'extension de l'isohypse 576dam à 500hPa est la plus septentrionale, englobant un peu plus de la moitié sud du pays.

Sous ce dôme anticyclonique, les anomalies de température à 850hPa atteignent des sommets, +8°C sur la quasi-totalité du pays, jusqu'à +12°C en Occitanie.

Le même indice SOT permet de localiser plus finement la répartition spatiale et temporelle des valeurs les plus extrêmes de température.

Du côté des températures minimales, c'est assez logiquement mercredi, au plus fort de la rivière atmosphérique, que le signal est le plus marqué, avec SOT > 0 sur la quasi totalité du pays, localement >1.

Avec la poussée dorsalique associée à un assèchement et donc à de meilleures conditions radiatives au sud, le signal baisse jeudi 30, et se décale vers le nord-est et l'Alsace... à l'exception d'effets régionaux liés au fort vent de nord-ouest en Méditerranée qui empêchera la baisse des températures.

Du côté des maximales, le signal en SOT>0 englobe quasiment tout le pays, mais il y a deux choses à distinguer :

Mercredi, du côté de la moitié nord, sous un ciel couvert mais un temps extrêmement doux, les amplitudes diurnes seront certes limitées mais le Q99 climatologique est plus bas qu'au sud, inférieur au 15°C, or cette température sera vraisemblablement souvent atteinte. D'où la zone en SOT>1 sur le bassin parisien.

 

Ensuite, c'est surtout l'ensoleillement avec l'aide de la masse d'air qui favorisera les températures extrêmes, donc plutôt à partir de jeudi des Pyrénées à la Provence, se généralisant vendredi à toute la moitié sud.

Dans les très basses couches, l'absence de flux limitera le mélange de cette masse d'air exceptionnellement douce, aussi c'est surtout sur les zones de coteaux qu'il sera susceptible d'observer les températures les plus élevées dans l'absolu ; bien entendu, l'anomalie climatologique de température sera aussi, sinon plus forte en altitude, c'est pourquoi les zones de SOT>1 voire 2 ciblent plutôt les zones accidentées ou de montagne. A contrario, la zone plus claire dans la vallée de la Saône trahit la probable persistance de phénomènes de basses couches faisant stagner les tx.

C'est une "prédiction" un peu risquée, mais le record national mensuel de chaleur pourrait tomber. Il est de 27,5°C à Ayros-Arbouix (Hautes-Pyrénées) le 4 décembre 1985.

De nombreux records décadaires voire mensuels sont clairement menacés. Le plus emblématique serait celui de l'Aigoual, de 16,7°C le 21 décembre 1987, qui est aussi  un record pour tout l'hiver.

Le lecteur avisé pourrait me faire observer que l'isoligne SOT>2 est encore plus étendue le lendemain, au Nouvel An, et il aurait raison.

Cependant à J+6, on entre dans la zone grise d'utilisation des déterministes, même dans une situation aussi bien calée que celle-ci ; il y a un signal assez franc d'installation d'un régime de marin / autan, on peut donc émettre l'hypothèse que les valeurs les plus élevées seront conditionnées par la vigueur du flux de sud-est, bien délicate à appréhender à cette échéance.

D'autant que pour dimanche 2 janvier, le déterministe européen fait pénétrer un talweg par l'Atlantique, avec une forte incertitude sur la longueur d'onde et l'extension vers le sud. Il est donc beaucoup trop risqué de commencer à parler d'un éventuel record national mensuel pour le mois de janvier également.

En terme de temps sensible, les incertitudes deviennent donc marquées pour la toute fin de ce topic : persistance de conditions anormalement douces par temps calme, ou dans une atmosphère de plus en plus ventilée en flux de sud, à l'avant d'une perturbation active gagnant par l'Atlantique. Les jeux sont ouverts.

Modifié 26 décembre 2021 par gaet34
correction : Ayros-Arbouix pour le record national mensuel