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charles.muller

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  1. Oui, mais comme je lui ai répondu (à Gavin) son propos n'est pas toujours partagé par ceux qui étudient la question. Rasmaswamy et al. 2006, par exemple, analysent bel et bien la basse stratosphère (12-22 km) et non pas les zones plus élevées. L'un des mécanismes proposés dans l'article de RC (le CO2 résiduel en strato reçoit moins d'IR du fait de l'ES tropo) devrait avoir son effet maximal en basse strato., où il y a le plus de CO2, ce qui n'est pas le cas. Quant à ce qui se passe au-dessus, j'avoue que je ne comprends guère le lien ESPERE donné sur RC (on voit sur leur graphique que c'est stable autour de 36 km, par exemple, mais en nette baisse à 45 ou 50 km, donc je ne saisis pas bien pourquoi l'effet change ainsi selon l'altitude). Mais bon, on ne pas s'étendre ici, c'est HS. Science 24 February 2006: Vol. 311. no. 5764, pp. 1138 - 1141 DOI: 10.1126/science.1122587 Anthropogenic and Natural Influences in the Evolution of Lower Stratospheric Cooling V. Ramaswamy,1 M. D. Schwarzkopf,1 W. J. Randel,2 B. D. Santer,3 B. J. Soden,4 G. L. Stenchikov5 Observations reveal that the substantial cooling of the global lower stratosphere over 1979–2003 occurred in two pronounced steplike transitions. These arose in the aftermath of two major volcanic eruptions, with each cooling transition being followed by a period of relatively steady temperatures. Climate model simulations indicate that the space-time structure of the observed cooling is largely attributable to the combined effect of changes in both anthropogenic factors (ozone depletion and increases in well-mixed greenhouse gases) and natural factors (solar irradiance variation and volcanic aerosols). The anthropogenic factors drove the overall cooling during the period, and the natural ones modulated the evolution of the cooling.
  2. Les c*nneries des Républicains s'expliquent peut-être par la grande imprécision de la vulgarisation dans leur pays. Quand tu vois que la très respectable et très scientifique AAAS affirme sans plus de précision, dans un "statement" censé faire autorité : The average temperature of the Earth is heading for levels not experienced for millions of years. Un républicain de base regardera dans un manuel ce qui est dit des températures terrestres depuis "des millions d'années". Il trouvera par exemple que la Terre est encore plus froide aujourd'hui qu'au maximum du précédent interglaciaire (censé être la dernière référence en date). Et, bien sûr, qu'elle est plus froide aujourd'hui qu'au Miocène, à l'Oléocène, à l'Eocène ou au Paléocène, à mesure que l'on s'éloigne dans les millions d'années. De là à délirer sur les sauriens, il n'y a qu'un pet. Un pas, je veux dire.
  3. C'est un peu HS, mais j'ai toujours un problème avec cette histoire de stratosphère se refroidissant en raison des GES. Les données RSS ci-dessous (convergentes avec UAH et les ballons sondes Hadley) sur le canal TLS montrent par exemple que la basse strato est stable depuis 1995, alors même que le forçage GES a augmenté de 20% depuis cette période (dixit GIEC AR4). Ce n'est guère compréhensible si les GES déterminent à titre principal la tendance de la strato.
  4. Ben, la conclusion de Meteo Nature est correcte. > Il faut encore définir le seuil "dangereux", c'est-à-dire un objectif précis et commun (450, 550, 650... ppm) ? > Il faut encore chiffrer le coût exact des mesures pour ne pas dépasser ce seuil. > Il faut encore comparer ce coût à celui de l'adaptation / compensation en cas de business as usual. Le rapport Stern est une des pièces, mais il a été critiqué. Les prochains rapport GIEC WG2 et WG3 devraient donner des infos. Ce qui me gêne, c'est que ces infos ne sont pas présentées de telle manière qu'elles donnent naissance à un vrai débat public. J'attends que l'on disent aux citoyens (français et du monde), voilà l'arsenal de méthodes pour limiter à XX ppm / décennie les émissions, voilà leur coût exact pour l'économie nationale/mondiale. A moins que la cause soit tellement grave que l'on se passe totalement de l'avis des citoyens.
  5. On peut voir cela ainsi, c'est plus clair. Mais évidemment, les bonnes intentions sont une chose, les actes et leurs conséquences une autre. Je n'arrive pas à me défaire de la désagréable impression qu'une éventuelle réduction drastique des émissions (puisque c'est l'objectif de Gore, et le seul objectif ayant un sens si l'on suit les conclusions du GIEC, du moins la partie la plus alarmante des fourchettes) pourrait avoir des effets pervers et négatifs sur les économies... donc la société, la politique, les moeurs et les conflits. Disons que par prudence, c'est une hypothèse que l'on ne peut exclure. Mon raisonnement est assez simple : a/ s'il était simple de se passer des énergies fossiles, cela se saurait et on s'en serait déjà passé depuis longtemps (le fossile, ça tue, ça pue, ça pollue, comme on disait déjà dans les 70s en parlant de la bagnole :!: ). b/ ce n'est pas simple parce que cela a un coût économique, d'autant plus important que la transition est rapide (la réduction importante) c/ ce coût sera supporté en dernier ressort par les populations, et représenteront un sacrifice d/ l'histoire démontre que les populations réagissent mal à cela, surtout lorsque le bénéfice ne paraît pas évident par rapport aux sacrifices e/ ceux qui devront faire le sacrifice le plus important, ce ne sont pas les Occidentaux, mais des populations plus nombreuses, risquant de mal apprécier un blocage important dans leur quête assez légitime de bien-être matériel. Bref, j'espère que le coût relatif énergie fossile / alternative va s'égaliser rapidement grâce à des innovations technologiques (ou des épuisements de réserves) et non pas des taxations économiques. Car dans ce dernier cas, la pilule sera dure à avaler et certaines nations risquent de la recracher violemment.
  6. Oui, c'est assez curieux la courbe obtenue : Il s'agit de la courbe à points rouges "Cores 2001 et 2002". On voit que cette courbe donne une croissance quasi continue sur les 2000 dernières années, avec des variations bien plus amples depuis 200 ans environ, en hausse et en baisse. Un effet de l'altitude (le forage est au-dessus de 6000 mètres) et de la localisation du masif, peut-être épargné des fluctuations anciennes que l'on repère ailleurs, dans les glaciers tempérés ou tropicaux ? Ou un effet de la nouvelle méthode d'analyse choisie et décrite dans le communiqué ?
  7. Mon effort de réflexion est proportionné à l'intérêt du post, donc assez faible en effet. Faire un lien entre climat et paix ne me paraît pas évident - tu l'assènes sans le démontrer. Tu veux dire que lutter contre le RC est un gage de paix, ne pas lutter contre le RC une promesse de guerre? Je n'en sais rien. Il existe déjà des conflits diplomatiques dans l'attitude à tenir face au RC. Qui sait jusqu'où iront ces conflits dans les décennies à venir? L'histoire est ouverte, bien malin qui sait la prédire.
  8. Je t'objecte dans ce cas ce que j'ai objecté à Yves sur FS ou à Damien plus haut : le consensus des "milliers de chercheurs" n'a pas de sens, puisque chaque spécialiste d'un domaine est incompétent dans un autre domaine. Au mieux, il existe des consensus partiels sur chaque question climatique entre spécialistes concernés. Or, le consensus est nettement moins "imposant" à ce niveau-là. Autre point : si une analyse peer-reviewed est peu fiable, elle appelle presque immanquablement des comments dans les mois qui suivent, où d'autres spécialistes du domaine concerné émettent des objections. La lecture complète (article initial, commentaires, réponses aux commentaires) permet de préciser ses idées. On ne sait pas qui a raison au final, mais on sait au moins que telle conclusion est débattue. Sinon, il me semble que les points sur lesquelles la plupart des polémiques se nouent ne sont pas ouverts à une réfutation par l'absurde. En fait, ils ne sont pas ouvert à la réfutation proprement dite, vu que ce sont des résultats de modèles. Réfuter un modèle n'a pas de sens : il faut comparer des runs aux observations, voir où cela ne colle pas, faire une analyse des paramétrisations les plus divergentes d'avec la réalité, etc. Ce que font les comparaisons intermodèles depuis quelques années, avec des résultats très variables (c'est-à-dire des résultats de modèles convergents, proches des observations et robustes sur certains points ; d'autres résultats divergents, éloignés des observations et faibles sur d'autres points).
  9. Selon Wikipedia : Le prix Nobel de la paix récompense « la personnalité ayant le plus ou le mieux contribué au rapprochement des peuples, à la suppression ou à la réduction des armées permanentes, à la réunion et à la propagation des progrès pour la paix » selon les volontés d'Alfred Nobel. Je n'ai pas souvenir que les armées américaines aient régressé sous Clinton-Gore, il me semble même qu'elles ont servi à bombarder la Yougoslavie et le Soudan, entre autres. Surtout, je ne vois pas bien le rapport entre une série de conférences sur le climat et la paix.
  10. Damien, je te remercie et je suis désolé que nos échanges prennent une tournure agressive ou que mes propos te blessent éventuellement. C'est difficile à éviter dans ce genre de discussion dont la base est ouvertement polémique. Au fond, je constate que nous sommes tous les deux "exaspérés", mais pas par les mêmes choses. Comme toi, je regarde l'activité scientifique comme l'une des plus nobles réalisations de l'esprit humain et sa non-existence ferait perdre à mes yeux une bonne partie du sens de l'aventure de notre espèce sur cette terre. C'est au regard de cette appréciation très générale que les distorsions de la science par des considérations politiques ou médiatiques m'agaçent. Je considère ainsi que l'exercice du Résumé pour décideurs du GIEC n'est pas un service rendu à la science, qui se trahit dans ce genre de mission politique / médiatique où l'expression est forcément conditionnée par des objectifs non-scientifiques. Je continue d'apprécier les Rapport du même GIEC pour leur utile synthèse des connaissances, même si l'exercice 2007 montre un peu la limite du genre, et devrait à mon sens laisser place à des publications plus ciblées.
  11. Ce que tu appelles les "effets collatéraux", ce sont les rétroactions aux GES. Il existe des rétroactions positives (plus de vapeur d'eau dans l'atmosphère, plus d'IR absorbé et émis vers la surface ; moins de glaces terrestres, moins d'albedo), des rétroactions négatives (plus de convection, refroidissement de la surface), des rétroactions de signe inconnu (la nébulosité). Tous les modèles considèrent que les rétroactions positives devraient l'emporter, donc en gros que le réchauffement "primaire" dû à l'augmentation de la concentration des GES dans l'atmosphère sera amplifié par le réchauffement "secondaire" de la vapeur d'eau et de l'albedo des glaces. La principale inconnue reste la nébulosité, quoique les modèles divergent aussi d'un facteur 2 (de mémoire) sur l'amplitude exacte du couple vapeur d'eau / gradient thermique.
  12. C'est désespérant. Je t'ai expliqué que le consensus majoritaire concerne des généralités (que l'on répète ici à l'envi, faut dire que le mouvement alarmiste n'est pas servi par l'AR4 en matière de nouveautés), à savoir que l'effet de serre réchauffe, que plus de gaz à effet de serre réchauffe plus, etc. Dès que tu creuses, ce n'est plus du consensus, mais du débat scientifique normal avec des conclusions parfois opposées ou des estimations assez variables des phénomènes. C'est incroyable ! Peux-tu me dire quelle "macro-théorie" je nie ? Il faut quand même redescendre sur terre : sur toutes les observations ou presque, il y a des débat et des résultats divergents (le réchauffement de la troposphère, le réchauffement de la couche supérieure de l'océan, l'existence de modifications de circulation et leurs portées, etc.). Et il est notoire que tous les modèles divergent sur bien des points, dont le plus important (la sensibilité climatique). Je n'invente pas ces incohérences d'observation ni ces divergences de simulation, je les constate. Et ce n'est même pas moi qui les constate, d'ailleurs, mais le GIEC lui-même quand on prend le temps de lire son Rapport complet, et non son tract de propagande appelé Résumé pour décideurs. Cela ne remet nullement en cause les sciences climatiques, cela rappelle le faible niveau de compréhension scientifique sur bien des phénomènes, donc la robustesse médiocre de bien des conclusions. Cela ne peut que s'améliorer et tant mieux. Paresseuse rhétorique, vu qu'il y a ici moins de 0,3% de chercheurs en sciences du climat, je pense que l'on peut tous se balancer ce genre d'arguments à la figure. Si tu prends la peine de lire mes interventions ici (en dehors de ces threads polémiques), tu constateras que je me contente de citer et commenter des spécialistes (ce que je ne suis pas, évidemment), ou bien de comparer les conclusions de ces spécialistes.
  13. En effet, c'est assez stupide.
  14. Certes pas. Les fondements de la science et l'organisation de sa communication sont deux choses différentes, tu en conviendras. Je ne comprends pas ce propos, notament le conjonction "donc" de cause à effet entre ce qui précède et ce qui suit. Je reprends (SC = sciences climatiques) :- comme toutes les sciences expérimentales, les SC sont fondées sur l'observation, sa quantification (la mesure) et sa qualification (l'exactitude de la mesure). - les observations sont ordonnées par des principes, des lois, des hypothèses, des théories... bref, la construction d'un corpus cohérent, permettant d'expliquer le plus simplement possible le plus grand nombre d'observations, et d'émettre sur cette base des prédictions ouvertes à la confirmation / infirmation. - les phénomènes observés étant pour la plupart uniques et impossibles à reproduire artificiellement à leur échelle, les SC sont contraintes de progresser par simulation de la réalité sur des modèles informatiques. Ces modèles intègrent les éléments du corpus théorique, et doivent être capables de simuler les principaux échanges du système climatique et ses évolutions passées. Partant de là, je ne cherche nullement la "perfection absolue du modèle pour être convaincu", un modèle climatique est de toute façon une reproduction imparfaite et simplifiée du réel. Je constate simplement: - que les mesures sont médiocres, et d'autant plus que l'on remonte dans le temps ; - que les modèles reproduisent très partiellement le climat, et que de nombreuses intercomparaisons montrent déjà qu'ils expriment des biais systématiques sur la reproduction de nombreux phénomènes ; - qu'en dehors d'une physique de base commune purement théorique, l'essentiel des modèles est constitué de schèmes paramétrisés, ce dernier point signifiant que les coefficients du calcul ont une base révisable, empirique, fondée sur les observations... elles-même médiocres ; - que certains des points les plus importants pour les prévisions climatiques sont aussi ceux qui montrent le plus de divergence entre les modèles (nébulosité, vapeur d'eau, cycle hydrologique en général), signe assez évident d'un défaut de maturité. A part cela, sur la déclaration de l'AAAS en particulier objet du débat, j'ai fait une liste de critiques précises. J'attends tes réponses me démontrant que l'on peut raisonner sur 5 ans en SC, qu'il existe des tendances significatives à la sécheresse / aux innondations / aux tempêtes sévères, que les températures actuelles sont de manière certaine à la limite des records depuis plusieurs millions d'années, etc. etc. S'il est tellement évident que la majorité du bureau de l'AAAS énonce forcément des choses exactes, et que ma critique est sans fondement aucun, tu devrais me répondre sans difficulté. C'est ainsi que l'on convainc ses interlocuteurs, par des contre-arguments factuels et rationnels ciblés sur le arguments tenus.
  15. Lis ce que j'écris, stp, quelques messages plus hauts : Le fait que l'on revienne soudain à des querelles lexicales vides d'intérêt (les variations infinies de la "négation"), des arguments d'autorité (telle assemblée de savant a déclaré telle chose, fermez-la désormais), L'argument d'autorité est : fermez-la désormais. Le GIEC, l'AAAS, etc. déclarent ce qu'ils veulent. Le simple fait de leur déclaration ne peut pas être utilisé pour interdire l'analyse critique de cette déclaration. PS : l'important n'est pas le CO2 émis, mais les rétroactions du climat au CO2 émis.
  16. Bla bla bla Je te la fais en sens inverse, pour montrer les limites de l'exercice. - je ne vois chez la plupart des alarmistes aucune volonté de rechercher la vérité, juste le répétition de celui qui parle le plus fort dans les médias - aucune remise en cause non plus de leur conviction, dont ils apprécient le confort propre à toute opinion dominante, aucune volonté de creuser même si on leur présente une, dix, cent études peer-reviewed montrant la complexité d'un sujet précis et la relativité du consensus - les alarmistes n'aiment pas le changement - la preuve, ils combattent à la base le changement climatique - et l'hypothèse que l'humanité doit s'adapter au RC par des surcroîts de technologies leur fait horreur. La plupart profitent de ce thème pour régler leur compte avec la transformation moderne du monde par le marché et la technoscience, transformation qu'ils ont en horreur car ils aiment la stabilité, la prévisibilité, la répétition de l'identique... bref, le conservatisme le plus plat, avec le principe de précaution comme légitimation ultime de l'immobilisme généralisé. - quand ils conseillent un lycéen, la plupart des alarmistes se gardent bien de donner des sources sceptiques. Moi, cela ne me dérange pas de renvoyer sur Jancovici, chacun se fait son idée ensuite. Etc. etc. Sans intérêt.
  17. Relis nos échanges, c'est toi qui commence à rabattre sur ma personne, à suggérer que je me prends pour Galilée, etc. Un peu de bonne foi, sinon on y arrivera pas. Tu confonds deux choses : ce que l'AAAS déclare, l'usage de cette déclaration comme argument d'autorité dans le débat. Je n'écris pas ici en tant que journaliste. Et je ne suis pas d'accord sur le fond avec ton propos, d'ailleurs. Le journalisme d'opinion n'a aucune raison d'être neutre, tout journaliste dépend des ordres de la direction de rédaction, etc. Là, c'est faux. La vérité scientifique ne s'est jamais décrétée à la majorité, fort heureusement. Et la vérité scientifique est toujours provisoire (au sens où elle se construit par réfutation). Dans le cas du climat, nous n'avons justement aucune expérimentation possible (le phénomène étudié est unique, non reproductible, etc.). Je note précieusement ton avis. Sinon, dans les posts ci-dessus, j'ai fait un certain nombre de commentaires critiques qui en reviennent au climat, et non pas à des généralités plus ou moins personnalisées. Si tu ne veux pas noyer le poisson, justement, réponds précisément à ces arguments climatiques.
  18. Non, c'est toi qui noie le poisson : dès que l'on gratte un peu le vernis du consensus, on préfère vite en revenir aux trivialités de base. 99% des chercheurs pensent qu'il existe une influence anthropique sur le réchauffement : qu'est-ce que tu veux déduire de cette généralité? La part des GES dans le réchauffement 1750-2005, ou 1950-2005, qui est déjà un sujet plus précis, fait-elle l'objet d'un consensus? D'abord, elle n'est pas quantifiée. Ensuite, elle est le résultat de modèles dont les auteurs reconnaissent les incertitudes physiques structurelles (en cours d'évaluation par les grands programmes d'intercomparaison) comme les carences de mesure sur la plupart des forçages et donc de paramétrisation précise pour simuler le dernier siècle (cf. chapitre 9 de l'AR4, surtout 9.1.2). Alors si tu veux, oui, il y a consensus sur une proposition du genre : "en l'état d'incertitude de nos modèles, qui reste assez importante, nous parvenons à la conclusion que le signal du réchauffement anthropique dépasse le bruit de la variabilité naturelle au cours des cinquante dernières années". Bien sûr, ce n'est pas très excitant, alors on préfère des effets rhétoriques à usage des politiques et des médias.
  19. Si tu préfères la polémique personnalisée, on peut s'amuser à cela. Je ne pense pas que tu fais l'effort de lire en détail les sources primaires (textes des chercheurs en science du climat). Il est ridicule de prétendre avoir un avis pertinent sur les sujets dont on ne s'informe pas, sur le climat ou sur n'importe quel thème. Tu es donc condamné à la croyance et cette croyance s'accommode mal du doute. D'où tes réactions de croyant blessé dans ses convictions intimes. Je ne pense pas que placer le débat à ce niveau apporte grand chose. Ce doit être l'effet contaminant de certains intervenants, quand ils relancent des sujets, c'est presque toujours la foire d'empoigne en-dessous de la ceinture...
  20. L'AAAS au mot à mot, pour la partie scientifique : The scientific evidence is clear: global climate change caused by human activities is occurring now, [...] Un "changement climatique" causé par les activités humaines, cela ne veut pas dire grand chose. Oui, l'homme modifie légèrement le contenu de l'atmosphère et donc les interactions rayonnement-matière. Il modifie aussi les échanges d'énergie en surface. [...]and it is a growing threat to society. C'est une "menace" croissante, mais une menace n'est pas un événement réalisé. On aurait donc la "preuve scientifique" d'un événement futur? Pas clair. Accumulating data from across the globe reveal a wide array of effects: rapidly melting glaciers, destabilization of major ice sheets, increases in extreme weather, rising sea level, shifts in species ranges, and more. The pace of change and the evidence of harm have increased markedly over the last five years. L'AAAS se prononce sur le climat et remarque que certains événements ont été plus marqués dans les cinq dernières années. C'est assez inquiétant de raisonner de la sorte sur le climat, alors même que le climat est fondé sur les mesures longues. Dans un communiqué "de l'autre bord", cela donnerait : "les dernières années n'ont pas retrouvé la hausse record de 1998 selon la plupart des stations terrestres et bases satellitaires, il est donc clair que le pic du réchauffement est derrière nous". Aucune valeur. Sinon, pour rester sur les "menaces", les changements de phénomènes extrêmes ne font l'objet d'aucun consensus sur leur mesure, a fortiori leur attribution ; la hausse actuelle du niveau des mers de 3 mm par an fait 30 cm par siècle, dans la fourchette GIEC 2007, etc., etc. The atmospheric concentration of carbon dioxide, a critical greenhouse gas, is higher than it has been for at least 650,000 years. The average temperature of the Earth is heading for levels not experienced for millions of years. Des millions d'années ? Allons donc. On n'est pas encore sûr aujourd'hui que la Terre n'ait pas été plus chaude à l'optimum climatique du Holocène. On pense qu'elle était plus chaude de 1 à 2°C (+/- 2 sans doute vu la grossièreté des données isotopiques) lors du précédent interglaciaire (Eemien), alors justement qu'il n'y avait pas de "record" de CO2, CH4 et autres dans l'atmosphère. Scientific predictions of the impacts of increasing atmospheric concentrations of greenhouse gases from fossil fuels and deforestation match observed changes. Non, les modèles ne concluent rien de robuste sur la plupart des "changements", ils arrivent à peu près à simuler les températures du XXe siècle, par des jeux de paramétrisation différents (c'est-à-dire qu'ils reproduisent la même chose avec une microphysique différente, preuve de leur étonnante capacité à "matcher" ce qu'ils veulent : ainsi, la hausse observée s'obtient aussi bien avec une sensibilité de 2 que de 4,5 °C, ou même de 1,5 que de 6 °C si l'on prend les valeurs moins probables mais pourtant possibles des simulations). As expected, intensification of droughts, heat waves, floods, wildfires, and severe storms is occurring, with a mounting toll on vulnerable ecosystems and societies. These events are early warning signs of even more devastating damage to come, some of which will be irreversible. Même remarque que plus haut : cette intensification n'apparaît pas dans les mesures à long terme. C'est quand même alarmant de présenter ainsi comme des faits établis ce qui n'en est pas.
  21. Ah, 99% contre 1% ? Mais où trouves-tu ces chiffres et pour quelle affirmation précise? Tu conviendras avec moi que l'avis d'un spécialiste des glaces sur l'évolution des cyclones (par exemple) n'est pas très pertinent. Il faut donc sérier les affirmations scientifiques, et voir sur chacune d'elle l'état du débat entre spécialistes. Or, quand tu procèdes ainsi, tu n'obtiens pas du tout la proportion indiquée. Quelques exemples très différents : - la variabilité naturelle du climat, à l'échelle décennale ou séculaire, a été faible avant la révolution Industrielle. Pas de consensus, on sait très bien que les différentes équipes paléo. divergent. - les cyclones ont connu une augmentation d'intensité, et celle-ci est due à l'influence anthropique Pas de consensus entre spécialistes, l'OMM l'a reconnu clairement par un communiqué conjoint des intéressés. - le décrochage du Groenland et de l'Arctique par rapport à la variabilité naturelle de ces régions est désormais établi, et il est important. Pas de consensus, des spécialistes de ces zones (Chylek, Winnikov, etc.) ont publié en sens contraire ces deux dernières années. Quant aux mesures, elles montrent l'impossibilité de raisonner sur le court terme (Howat 2007 sur les glaciers du Groenland, ScienceExpress de la semaine dernière) - les usages des sols ont un effet négligeable sur les données climatologiques, qui se résume peu ou prou à la variation d'albedo Pas de consensus, d'innombrables études montre que les variations du budget de surface ou de la circulation régionale liées aux usages des sols ont au contraire des effets significatifs. L'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la question (Pielke, dont le manuel vient de connaître sa seconde édition) contredit clairement l'opinion exprimée par le GIEC là-dessus, et commente chaque semaine sur son site des études peer-reviewed allant dans ce sens. Et ainsi de suite. 99% des chercheurs pensent que les activités humaines modifient le climat. Quand tu creuses, tu t'aperçois que les avis divergent énormément au-delà de cette assertion triviale. A commencer par le point central : la hausse des GES va-t-elle se traduire par un réchauffement modéré ou sévère ? Je rappelle quand même que les fourchettes basses des modèles sont entre 1,1 et 2,4 °C 2100, même en incluant le scénario "délirant" A1FI. Donc, on ne peut pas exclure en l'état de nos connaissances un effet modéré du RC anthropique (ni l'inverse). Ne pas le rappeler, c'est tromper son lecteur. Bref, le consensus du GIEC, de l'AAAS ou de n'importe quel groupe, c'est d'abord un effet d'appareil et ce n'est d'aucun intérêt scientifique.
  22. Nous avons tellement débattu de tout cela que les uns et les autres savent à quoi s'en tenir. Le fait que l'on revienne soudain à des querelles lexicales vides d'intérêt (les variations infinies de la "négation"), des arguments d'autorité (telle assemblée de savant a déclaré telle chose, fermez-la désormais), des grilles d'interprétation conspirationnistes (tel lobby est derrière tout cela, inutile de lire le contenu) et rien d'autres (sur l'évolution réelle des connaissances climatiques, le plus intéressant), ce fait, donc, doit sans doute être analysé comme un simple défoulement périodique.
  23. - Sur l'albedo et les données ISSCP, prudence : il y a beaucoup de débats en ce moment. Je crois que j'avais signalé le papier de Evan et al. paru voici une semaine, qui illustre cela (abstract plus loin). Qu'il existe une tendance récente, je suis d'accord avec toi car plusieurs sources la trouvent, indépendamment de la mesure (complexe) de la nébulosité elle-même, comme les satellites ERBE pour la radiation au sommet de l'atmosphère, les pyranomètres genre GEBA en surface, etc. Cela plaide donc en faveur d'une tendance physique réelle, et non d'un biais comme le suggèrent Evan et al. - Sur la Chine précisément, cette étude de Xia 2005 trouve une tendance comparable. Intéressant, parce que la Chine n'est pas réputée avoir réduit sa pollution industrielle entre 1984 et 2000, années où les auteurs détectent là aussi un passage du dimming au brightening : Solar radiation reaching the ground in China was analyzed based on four data sets. NCEP reanalysis solar radiation data exceeded surface observations by 40 W/m2 to more than 100 W/m2. Satellite data sets produced by GISS and UMD were correlated significantly with surface observations, but they exceeded surface observations over much of China. Solar insolation in China declined significantly from 1961 to 1990 according to surface observations, but the decrease trend did not persist into the 1990s. Instead, a pronounced increase trend has been observed from 1984 to 2000. Quite different trends were derived from simultaneous satellite estimates. First, the trends were much less than that of surface observations. Second, the trends were negative over much of China. The effects of differences in space-time sampling between satellite-derived and surface-based measurements might account partly for the systematic overestimation by satellite and inconsistency in the trends. More importantly, representation of aerosols in the calculation should be improved in order to make satellite estimates more robust over regions with high aerosol loading. http://adsabs.harvard.edu/abs/2005AGUFMGC22A..07X - quand tu écris "cette variation globale, en bilan, en parallèle avec ce qui a été mesuré par l'ISCCP (depuis 1980 environ), et selon les quelques estimations que l'on peut faire des émissions d'aérosols n'est pas décisive pour expliquer l'augmentation de température constatée sur la période" cela dépend de quelle période tu parles exactement. Si, entre 1985 et 2002 (pour reprendre les années de référence de Wild 2007), j'ai +2 W/m2 d'insolation de surface (ou -2W/m2 en SW reflété si l'on raisonne TOA), il est difficile de dire que cette évolution est indifférente à la hausse des T de surface enregistrée sur la même période (on a bien un déséquilibre énergétique transitoire, provoqué en l'occurrence par le couple aérosols-nébulosité). C'est bien pourquoi remonter aux années 1960 et comparer les budgets de surface est décisif pour ce genre de raisonnement. - enfin, il ne faut pas oublier que les aérosols anthropiques ne sont qu'un des facteurs d'albedo en général, d'évolution de la nébulosité en particulier (effets indirects), et que leur effet maximum est constaté près des sources d'émissions, dans les régions industrialisées. Le problème plus général et bien connu de la nébulosité, c'est qu'on la mesure et la modélise encore difficilement, de sorte que l'on ignore sa variabilité naturelle et forcée. On constate depuis quatre décennies, et surtout deux pour les mesures globales satellitaires, une tendance à la hausse puis à la baisse. Ce n'est pas pour autant que l'on a décomposé l'ensemble des facteurs impliqués dans la tendance. - Question au passage : en lieu et place de l'illustration (post de Meteor ci-dessus), j'ai le texte [image IPB]. Cela arrive parfois, c'est un problème d'affichage perso ou cela tient à une mauvaise implémentation de la figure ? *** GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L04701, doi:10.1029/2006GL028083, 2007 Arguments against a physical long-term trend in global ISCCP cloud amounts Amato T. Evan Cooperative Institute for Meteorological Satellite Studies, University of Wisconsin-Madison, Madison, Wisconsin, USA Andrew K. Heidinger Office of Research and Applications, National Environmental Satellite, Data, and Information Service, NOAA, Madison, Wisconsin, USA Daniel J. Vimont Department of Atmospheric Science, University of Wisconsin-Madison, Madison, Wisconsin, USA Abstract - The International Satellite Cloud Climatology Project (ISCCP) multi-decadal record of cloudiness exhibits a well-known global decrease in cloud amounts. This downward trend has recently been used to suggest widespread increases in surface solar heating, decreases in planetary albedo, and deficiencies in global climate models. Here we show that trends observed in the ISCCP data are satellite viewing geometry artifacts and are not related to physical changes in the atmosphere. Our results suggest that in its current form, the ISCCP data may not be appropriate for certain long-term global studies, especially those focused on trends.”
  24. Pour info, cette simulation des cyclones de l'Océan Indien à l'aide d'un réseau de neurones artificiels. Cela se rapproche-t-il des modélisations suggérées plus haut ? GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L04603, doi:10.1029/2006GL028353, 2007 Predicting cyclone tracks in the north Indian Ocean: An artificial neural network approach M. M. Ali Oceanography Division, National Remote Sensing Agency, Hyderabad, India C. M. Kishtawal Meteorology and Oceanography Group, Space Applications Center, Ahmedabad, India Sarika Jain Oceanography Division, National Remote Sensing Agency, Hyderabad, India Abstract - Predicting cyclone tracks in the Indian Ocean has been a challenging problem. In this paper, we used past 12 hours of observations (2 positions, at 6 hourly intervals and the present position) to predict the position of a cyclone 24 hours in advance in terms of latitude and longitude. For this purpose we adopted an artificial neural network approach using 32 years (1971–2002) of tropical cyclone best track analysis over the Indian Ocean. The mean absolute error between the estimated and actual latitude (longitude) is 0.75 (0.87) degrees with correlation coefficient of 0.98 (0.99) for the prediction data set that was not used for developing the model. The mean error of estimation of the distance between the best track and the predicted positions is 137.5 km. Forecasts for 12, 36, 48, 60 and 72 hours were also attempted.
  25. Ce ne devrait pas être une affaire de croyance, mais de mesure. En ce domaine comme en d'autres, la faiblesse des mesures et la diversité des projections donnent souvent lieu à des regroupements en "clans". Et à un débat sursaturé d'idéologies, hélas.
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