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charles.muller

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  1. Achazare, Meteor Quand on prend le temps de lire, le Rapport complet (pas le Résumé) est assez clair. Je cite des extraits de la section 9.1.2 sur l'attribtion-détection des changements climatiques : Model and forcing uncertainties are important considerations in attribution research. Ideally, the assessment of model uncertainty should include uncertainties in model parameters (for example, as explored by multi-model ensembles, Chapter 10), and in the representation of physical processes in models (structural uncertainty). Such an assessment is not yet available, although research with that goal in mind is underway and model intercomparison studies (see Chapter 8) continue to improve our appreciation of these uncertainties. The effects of forcing uncertainties, which can be considerable for some forcing agents, such as solar and aerosol forcing (see Section 9.2), also remain difficult to evaluate, despite advances in research. (...) The approaches used in detection and attribution research described above can not fully account for all uncertainties, and thus ultimately expert judgement is used to estimate the likelihood that a specific cause is responsible for a given climate change. En clair, on ne sait pas aujourd'hui réduire les incertitudes structurelles des modèles ni les incertitudes d'évaluation des forçages. En dernier ressort, la vraisemblance d'une conclusion relève de l'avis des experts, pas d'une analyse quantitative. Donc, on peut toujours faire des courbes montrant la variabilité naturelle (supposée) et la variabilité forcée au XXe siècle, ces courbes reposent en dernier ressort sur des incertitudes grevant toute estimation quantifiée de ce que l'on met en avant. Quant on connaît la variabilité des modèles sur les flux d'énergie surface-troposphère (ordre de grandeur : plusieurs dizaines de W/m2), et quand on sait l'absence de mesures fiables sur cinquante ans d'un grand nombre de facteurs (aérosols, nuages, insolation, contenu de chaleur océans, etc.), l'idée d'attribuer de manière exacte la part de 0,6-2,4W/m2 de forçage anthropique dans 0,4-0,6°C sur les trois dernières décennies apparaît comme assez farfelue. Un faisceau d'indices montre avec quasi-certitude que les facteurs anthropiques expliquent une partie des tendances observées. Cela ne va pas au-delà à mon avis.
  2. Ben, cela change un peu des dépêches de journalistes qui confondent sensibilité climatique et projections 2100. Et cela relance la discussion sur le fond (au fait, j'ai la réponse détaillée de Roesch sur FS). Sur ce que tu as noté : - il y a évidemment un peu plus qu'une corrélation CO2-T. Mais y a-t-il beaucoup plus ? Je sais à peu près ce que donnent deux fois CO2 en forçage (les modèles de transferts radiatifs convergent vers 3,7 W/m2 +/- 0,3 W/m2). Je sais à peu près ce que cela donnerait en hausse des T par Stefan-Boltzmann (qq ch comme 1 °C +/- 0,2). Ensuite, les calculs des rétroactions à deux fois CO2, c'est pour le moment le flou complet et la physique des modèles n'est pas au point. Je suis d'accord avec lui sur ce point, le régime de la "preuve" est flou en sciences climatiques et l'unanimité n'y change rien : - sur la fiabilité des modèles climatiques, on n'en sait rien d'un point de vue empirique. Un modèle météo a sa sanction au bout de trois ou quatre jours, un modèle climato, il faut attendre trois ou quatre décennies minimum. De toute façon, on ne peut considérer les valeurs 2100 que comme des valeurs provisoires, vu que le couplage avec les cycles du carbone ne fait que commencer, que les SRES évolueront, que la sensiblité climatique moyenne évolue d'un rapport GIEC sur l'autre, etc.
  3. Dans Le Monde : http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element...0-864174,0.html Point de vue Pas de certitude scientifique sur le climat, par Serge Galam LE MONDE | 06.02.07 | 13h49 • Mis à jour le 06.02.07 | 13h50 Le monde, notre planète, montre des signes de changement indéniables de ses cycles naturels, qui par ailleurs façonnent le cadre de toutes les formes de vie actuellement présentes sur la Terre. Ces changements sont clairement perceptibles, mais restent pour le moment limités. La question fondamentale est de déterminer s'il s'agit de fluctuations rares, qui vont s'estomper, ou à l'inverse des premiers signes d'un changement global et profond qui s'est amorcé et va s'amplifier. Dans le second cas, il y a vraiment de quoi s'inquiéter, et l'on a donc raison de le faire. Mais pour canaliser cette inquiétude, dans une posture qui permette de passer de la prise de conscience à l'action concentrée et efficace, il est essentiel de faire le bon diagnostic sur la cause du phénomène. Est-ce le résultat direct de notre mode de vie ? Ou bien est-ce le résultat avant-coureur d'un nouveau bouleversement climatique tel que la Terre en a déjà connu, et qui, à chaque fois, a entraîné la disparition de dizaines de milliers d'espèces, et cela sans intervention humaine ? Si nous sommes responsables, nous pouvons agir, et notre avenir est entre nos mains. Par une réduction drastique de nos émissions de CO2, d'ici une quinzaine d'années, les saisons seront revenues rythmer la vie sur Terre. La grande messe scientifique du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), mandatée par l'ONU, qui s'est tenue au siège de l'Unesco à Paris vient de canoniser la thèse de notre responsabilité. Mais si ce diagnostic sur la cause du réchauffement était erroné et qu'il est indépendant de nous, alors c'est irréversible, et le choix actuel nous fourvoie dans une impasse dramatique, qui aboutira à la disparition totale de l'espèce humaine. Car, alors qu'il faudrait démultiplier la recherche fondamentale et appliquée des moyens qui nous permettraient de vivre indépendamment des conditions climatiques ( même au prix de risques écologiques et éthiques accrus), toutes nos énergies et ressources se trouveraient réduites et contrôlées. Mais que dit la science ? Elle constate à la fois un réchauffement avéré et une augmentation de la quantité de CO2 dans l'atmosphère, un point c'est tout. Vouloir relier les deux constatations dans une relation de cause à effet, sous le prétexte qu'elles sont corrélées dans le temps, n'a présentement aucune base scientifique. Ce n'est qu'une supputation faite à partir de modèles limités qui laisse une grande place à la libre interprétation. En effet, lorsqu'il s'agit d'inférer un résultat global à partir d'une collection de données diverses, éparpillées, et incomplètes, il est impossible d'en garantir l'interprétation. C'est alors la culture ambiante qui va faire le gros de l'explication en comblant les vides, par une harmonisation sémantique. Il s'agit en fait d'une recherche de non-contradiction avec les faits, plutôt que d'une explication unique, fondée sur les faits. Une vérité "partielle" se transforme ainsi en vérité "absolue". Et si l'on insiste tant sur le caractère consensuel du choix actuel de la cause humaine, c'est bien que les données scientifiques ne sont pas suffisantes pour faire un diagnostic indiscutable. C'est ainsi que pour conjurer tout doute sur la cause humaine, un éditorialiste à l'accent intelligent demandait récemment : "Tout le monde peut-il se tromper ?", sous-entendant "forcément non". Malheureusement, la réponse est oui, tout le monde peut se tromper ! Il suffit de voir la fiabilité de nos modèles météorologiques actuels, qui en plus se sont considérablement améliorés ces dernières années, dans leurs prédictions à quelques jours, pour se poser la question de ce qu'ils peuvent vraiment dire sur des échelles de dizaines d'années. C'est pareil pour les modèles climatiques. On est encore loin d'une science exacte. Il faut rappeler que la preuve scientifique n'a pas besoin de l'unanimité pour exister, elle s'impose par sa simple existence. Et à l'inverse l'unanimité, fût-elle des scientifiques, ne fait pas la preuve scientifique. Il faut donc garder à l'esprit que la science et les scientifiques, en tant que groupe social, ne disent pas forcément toujours la même chose, en particulier pour les nouvelles découvertes. Lorsque Galilée a conclu que la Terre était ronde, le consensus unanime était contre lui, s'accordant sur la platitude de la Terre. Mais lui avait la démonstration de sa conclusion. De façon similaire, à l'époque nazie la théorie de la relativité fut rejetée, estampillée comme une théorie juive dégénérée, avec à l'appui une pétition de grands scientifiques de l'époque, qui signaient du haut de leur autorité établie. Einstein aurait alors dit que des milliers de signatures n'étaient pas nécessaires pour invalider sa théorie. Il suffirait d'un seul argument, mais scientifique. Encore fallait-il qu'il existe. La difficulté avec la question du réchauffement est que s'opposer à sa cause plébiscitée peut être perçu comme un soutien à la pollution, ce qui est évidemment faux. Mais la lutte contre la pollution s'inscrit plus dans une démarche de bien-être que dans un objectif de survie. On peut vivre dans la pollution... et mourir jeune, l'espèce humaine n'en est pas pour autant menacée. Donc, s'opposer aux conclusions du GIEC ne veut pas dire, loin de là, soutenir la pollution et les gros bénéfices des sociétés polluantes. Bien sûr, la solution de la responsabilité humaine est très rassurante, car, si elle implique de gros sacrifices, ils sont clairement identifiés. La cause naturelle extérieure est beaucoup plus angoissante, car il n'est pas garanti du tout que nous puissions y faire face. Et en plus les marches à suivre ne sont pas clairement définissables. Rappelons-nous. Tout au long de l'histoire, nos ancêtres étaient persuadés que les forces de la nature obéissaient aux dieux, et que c'étaient nos errements qui entraînaient leurs courroux, qui se manifestaient alors par des dérèglements naturels. Pendant très longtemps, on a cru pouvoir les stopper par des sacrifices humains et animaux. La science nous a appris que cela n'était pas fondé, et voilà que cette vieille croyance archaïque resurgit avec une vitalité retrouvée, et qui en plus s'appuie sur les scientifiques au nom de la science. Et, comme dans les temps anciens, les nouveaux prophètes nous annoncent la fin du monde et, comme autrefois, la cause en est nos errements, concrétisés par nos abus de consommation. Et pour calmer la "nature", ils demandent encore des sacrifices, heureusement non vivants, mais matériels. Il faudrait renoncer à notre mode de vie, en y incluant la recherche scientifique et les progrès technologiques, assimilés dans cette mouvance à tous les maux écologiques. Et, très opportunistes, les politiques sont de plus en plus nombreux à souscrire à leurs desiderata, pour canaliser ces peurs archaïques qui commencent à se refaire jour, et ainsi renforcer leur pouvoir. Mais, attention, lorsque les scientifiques et les politiques font bloc, ça ne présage en général rien de bon... pour les humains ; voir les précédents historiques : nazisme, communisme, Inquisition (les docteurs sont des théologiens). En conclusion, lutter contre la pollution, pourquoi pas ? Mais si le réchauffement est naturel, ce n'est vraiment pas la priorité. Serge Galam, physicien au CNRS, membre du Centre de recherche en épistémologie appliquée (CREA) de l'Ecole polytechnique.
  4. Sur Solanki, référence ci-dessous, il analyse 1970-99. Pour le propos du GIEC sur la part GES anthropiques dominante, ce sont les cinquante dernières années (donc 1956-2005 je suppose). En effet, le GIEC dit simultanément que l'on peut rien dire sur les aérosols et qu'il est très vraisemblable que les principaux GES soient coupables. Je trouve assez curieux d'avouer que l'on manque de mesures de base d'un forçage important du bilan, mais que l'on peut conclure malgré tout avec une grande certitude. Pourquoi ? J'ai posé la question sur mon site, sur Futura Science, sur Real Climate, sur Climate Science... j'attends des réponses de chercheurs. Enfin, sur le blog de Pielke, la réponse est claire : le GIEC surestime la confiance en ses modèles et le rôle des GES dans ces mêmes modèles. Mais ni l'équipe de RC ni Yves sur FS ne m'ont répondu. JOURNAL OF GEOPHYSICAL RESEARCH, VOL. 108, NO. A5, 1200, doi:10.1029/2002JA009753, 2003 Can solar variability explain global warming since 1970? S. K. Solanki, N. A. Krivova Abstract - The magnitude of the Sun's influence on climate has been a subject of intense debate. Estimates of this magnitude are generally based on assumptions regarding the forcing due to solar irradiance variations and climate modeling. This approach suffers from uncertainties that are difficult to estimate. Such uncertainties are introduced because the employed models may not include important but complex processes or mechanisms or may treat these in too simplified a manner. Here we take a more empirical approach. We employ time series of the most relevant solar quantities, the total and UV irradiance between 1856 and 1999 and the cosmic rays flux between 1868 and 1999. The time series are constructed using direct measurements wherever possible and reconstructions based on models and proxies at earlier times. These time series are compared with the climate record for the period 1856 to 1970. The solar records are scaled such that statistically the solar contribution to climate is as large as possible in this period. Under this assumption we repeat the comparison but now including the period 1970–1999. This comparison shows without requiring any recourse to modeling that since roughly 1970 the solar influence on climate (through the channels considered here) cannot have been dominant. In particular, the Sun cannot have contributed more than 30% to the steep temperature increase that has taken place since then, irrespective of which of the three considered channels is the dominant one determining Sun-climate interactions: tropospheric heating caused by changes in total solar irradiance, stratospheric chemistry influenced by changes in the solar UV spectrum, or cloud coverage affected by the cosmic ray flux.
  5. Assez balancé et bien informé, ce papier. 20-30% pour la période récente, c'est la conclusion de Solanki et al. 2003 ainsi que de Scafetta et West 2006, sur des bases différentes de calcul. Si l'on ajoute l'effet de la baisse des aérosols sulfatés à partir de la fin des années 1980 et la variabilité naturelle (El Nino record en 98), je ne trouve pas "très peu vraisembable" que les GES représentent une petite moitié ou moins du réchauffement observé entre 1977 et 2006.
  6. Attention : comme précisé, cet avis n'engage que moi et n'a en conséquence rien de "fiable". Le Résumé pour décideurs du GIEC donne des estimations fort différentes des miennes Le pb est à mon sens le caractère excessivement confiant de ce Résumé depuis la naissance du GIEC, ainsi que le choix politique des points mis en valeur. Ma principale source est en fait le texte complet du Rapport du même GIEC dont la lecture intégrale (et celle de certains papiers cités) permet de bien mieux mesurer les incertitudes ou limites persistantes de la modélisation. Si tu lis l'anglais, une équipe de chercheurs dirigée par Ross McKittrick s'est amusée à faire son propre Résumé indépendant pour décideurs en copiant simplement des extraits de ce Rapport complet. On s'aperçoit ainsi que l'on peut faire dire des choses très différentes au même texte, selon ce que l'on choisit de mettre en avant. http://www.fraserinstitute.ca/ Il est à mon avis douteux que les modèles se trompent "dans les grandes lignes", c'est-à-dire que la physique du climat oublie un facteur déterminant. Elle peut en revanche méconnaître certains points ayant une influence bien réelle (le meilleur candidat est l'ensemble des rétroactions physiques, chimiques et biologiques aux variations solaires, notamment à l'échelle régionale). En revanche, tout ce qui va au-delà de la "physique de base" des modèles relève de paramétrisations assez empiriques, c'est-à-dire d'ajustements progressifs à ce que l'on croit être la meilleure représentation du réel à partir des mesures. Or, en climato., cette mesure est elle-même très faible (peu de profondeur historique, couverture spatiale souvent médiocre, fiabilité moyenne des instruments, nombreux désaccords entre experts, etc.). A titre d'exemple, tu as des désaccords persistants sur la mesure de l'irradiance solaire (Solanki vs Lean), sur la mesure du réchauffement de la troposphère (Mears vs Christy-Spencer), sur la mesure du contenu de chaleur des océans depuis 50 ans (Gouretski vs Levitus)... bref, sur des éléments assez fondamentaux. En conséquence, les modèles actuels donnent tous à peu près la même prévision (cela va chauffer), mais divergent beaucoup sur le reste (l'ampleur, les conséquences régionales, les conséquences sur le cycle de l'eau et la circulation, etc.). On commence à voir émerger quelques traits "robustes" (apparaissant chez une grande majorité de modèles), mais il n'est même pas certain qu'ils soient exacts (en raison de ce qui a été dit avant et en raison de la non-indépendance des modèles, qui partagent quand même un certain nombre de "schèmes" de programmation semble-t-il). Je me doute que cela n'arrange pas tes doutes /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">
  7. Affolant de lire autant de c*nneries. La simple citation ci-dessus montre que le type n'a absolument rien compris (il cite la sensibilité climatique à 2xCO2, pas les prévisions 2100). Et ce gars écrit dans un "grand hebdo national". Du même niveau que la dégoulinade déversée depuis cinq jours (et plus généralement 15 ans sur ce thème). Nietzsche : "Encore un siècle de journaux, et tous les mots pueront". (FP, été-automne 1882, 3[1]168 en VO pour les amateurs : Noch ein Jahrhundert Zeitungen und alle Worte stinken)
  8. Deux réflexions (sans rapport aucun entre elles, mais dont une revient quand même au sujet de ce post) A observer : la mortalité au cours d'un mois de cet hiver, très doux, pour la comparer avec la mortalité de juillet, très chaud. Cela permet de se faire une idée sur les conséquences positives / négatives en stat. "grossières" de santé publique. Je vais voir si l'on peut déjà trouver des indices sur décembre, mais j'en doute un peu. Sinon, pour revenir donc au GIEC AR4, je voulais simplement remercier au passage le gouvernement américain d'avoir pris la décision d'une large diffusion du Second Draft, en avril dernier. Déjà parce que cela m'a permis - et à beaucoup - d'avoir connaissance du travail des chercheurs et d'avoir le temps de le digérer. Ensuite parce que cette transparence est de bon aloi pour un processus fondé sur le "consensus" et l'appel aux opinions par médias interposés. Enfin parce que le degré de réécriture Second Draft 2006 / version finale 2007 sera un bon test sur la nature exacte de ce consensus dans la communauté des chercheurs. Cela prendra du temps à comparer. Mais je sais d'avance que cela sera fait, avec méticulosité... PS : J'en profite pour signaler que je ne m'estime plus moralement tenu de respecter l'obligation de ne pas citer le Second Draft, obligation faite en avril 2006 à tous ceux qui l'ont téléchargé. La procédure de révision est achevée depuis longtemps. Le Résumé est paru. Le GIEC a choisi de différer les parutions du Résumé et du Rapport, pour des raisons obscures et à mon sens contraire à la transparence évoquée plus haut. Rien ne s'oppose donc à citer des textes ou des schémas du SD, à condition de préciser qu'il s'agit de cette source, pas de la version définitive.
  9. Je découvre aussi. C'est détaillé ci-après (pdf, français). Sans surprise, a surmortalité concerne pour l'essentiel les plus de 75 ans. Intéressant de voir la non-coïncidence des indices de canicules et des surmortalités par ville (cas de Marseille par exemple), mais pas trop étonnant non plus (facteurs sociologiques de variation de la mortalité). http://www.sante.gouv.fr/htm/actu/canicule...haleur_2006.pdf -
  10. Je pense que c'est lié au programme Imfrex (modèle couplé avec Arpège et LMDZ) http://medias.dsi.cnrs.fr/imfrex/web/index
  11. Voir le livre blanc du CEA posté par miniTAX, les passages sur le cycle hydrologique et sur les moyennes zonales : > à l'échelle globale, les modèles divergent sur l'évolution des précipitations son ampleur et même son signe > à l'échelle zonale, la convergence aux moyennes et hautes latitudes (élévation vers le nord du rail dépressionnaire, limite 45-50 °N pour ceux qui ont plus / moins) n'est pas le seul paramètre pour le bilan d'eau de surface, il faut aussi modéliser l'évolution des sols et de la végétation > en HN, ni l'assèchement estival des sols ni l'augmentation de l'évaporation potentielle n'ont pour l'instant été observés en réponse au RC des dernières décennies. Il faut quand même arrêter cette plaisanterie du "modèle-joujou" où l'on donne avec le plus grand sérieux et à quelques % près l'évolution des précipitations à Marseille-Nord en 2100. C'est aberrant de s'avancer ainsi, en l'état de fiabilité des modèles globaux et régionaux (leur divergence en projections ou leur médiocrité par rapport aux réanalyses). CEA / Escrime http://www.cea.fr/le_cea/actualites/nouvel...ques_francaises
  12. Intéressant, comme approche. Je vais essayer de donner le fonds de ma pensée (provisoire, puisque la science est ouverte et mes lectures sont limitées) en prenant la terminologie GIEC. J'ajoute une catégorie centrale que le GIEC ignore : indécidable. Je considère comme indécidable une assertion dont la qualité actuelle des modèles, notamment le "niveau de compréhension scientifique" reconnu par le GIEC, ne peut trancher la validité. Sont également indécidables pour moi les questions où les comparaisons intermodèles montrent encore des réponses très différentes (cycle hydrologique par exemple). Un scepticisme hyperbolique inciterait à tout placer comme indécidable, mais je vais faire un effort vers la doxa Bien sûr, c'est un simple exercice un peu rationalisé d'impression personnelle, cet avis n'a aucune valeur en soi. Ce qui serait (un peu plus) intéressant, c'est de faire un sondage en utilisant exactement les même catégories que le GIEC sur toutes les questions abordées par le GIEC, pour mesurer le décalage entre l'opinion dominante de ce forum et celle des experts. Mais je ne sais toujours pas trop comment on fait ce genre de sondage ici. Réchauffement Réchauffement 1750-2005 : très vraisemblable (90-99%) Effet des GES sur les températures moyennes (hausse) : très vraisemblable (90-99%) Réchauffement dû majoritairement aux GES : indécidable Réchauffement futur (2100) : plus vraisemblable que non (50-66%) Amplitude du réchauffement futur : indécidable Modèles Mesure exacte de la sensibilité climatique dans la fourchette large 1,5-5°C : indécidable Rétroaction positive ou négative du cycle du carbone : indécidable Sous-estimation du facteur solaire (en forçage ou sensibilité) : vraisemblable (66-90%) Sous-estimation de l'usage des sols (en forçage ou sensibilité) : plus vraisemblable que non (50-66%) Sous-estimation des aérosols : indécidable Sous-estimation de la variabilité naturelle du climat : indécidable Conséquences 2100 Augmentation globale des événements extrêmes autre que cyclone : indécidable Augmentation de l'intensité des cyclones : plus vraisemblable que non (50-66%) Hausse du niveau des mers > 1m : peu vraisemblable (10-33%) Perte importante de biodiversité 2100 (>5%) pour des causes climatiques : indécidable Energie / SRES Diminution de la part carbone dans le mix énergétique : vraisemblable (66-90%) Doublement CO2 atm. atteint d'ici 2100 : plus vraisemblable que non (50-66%) CO2 atm. dépassant les 700 ppm : peu vraisemblable (10-33%)
  13. L'exemple de la malaria est mal choisi. A la fois parce que le lien avec le RC n'est pas démontré, parce que cette maladie sévissait jadis en Europe dans des périodes bien plus froides, parce que la probabilité de maladies émergentes graves et pandémiques au cours de ce siècle est élevée, mais pas spécialement pour des raisons climatiques. Vous aurez constaté sans difficulté que le bilan de la grippe ou du sida au XXe siècle, pour ne prendre que ces deux pathologies, est autrement plus lourd et plus concret que les fantasmes de catastrophes climatiques passées, présentes ou à venir. Je vous conseille la lecture des travaux de Paul Reiter (Pasteur, CDC), un spécialiste de la question (malaria) très agacé par la désinformation ambiante à ce sujet. Cela doit se trouver facilement sur Google.
  14. Nous sommes presque sûrs (90-99%) que l'homme y contribue par les GES, mais dans quelle proportion au juste? Je n'ai rien lu de convaincant dans GIEC AR4 2007 par rapport à GIEC AR3 2001. Entre 2001 et 2007, nombre de travaux ont montré que l'on pouvait reconstruire les T passées avec des sensibilités climatiques inférieures à 2°C ou supérieures à 4,5°C, donc la question n'est pas tranchée et la "meilleure estimation" de 3°C ne résulte pas d'un calcul précis. De toute façon, les dix dernières années ont montré que cette valeur moyenne fluctue à mesure que les modèles GCM corrigent leur paramétrisation. Il y a tout lieu de penser que cela aura encore changé dans AR5 2012. Factuellement, c'est-à-dire sur la réalité observée et non l'avenir modélisé, cette assertion est pour le moment incertaine. "L'accélération terrifiante" que nous sommes censés subir n'est jamais que de 0,58°C en cinquante ans (1957-2006), ou 0,49 °C sur 1977-2006 (chiffres Nasa Giss). Qu'il n'ait existé aucune variation d'un demi-degré en un demi-siècle dans le passé récent ou ancien de la Terre, voilà qui est assez peu démontrable en l'état de la précision des reconstructions paléoclimatiques. Régionalement, nous sommes sûrs que certaines zones de l'HN ont été plus chaudes au cours du présent interglaciaire. L'explosion démographique est à relativiser (nous sommes en phase de transition dans pas mal de pays, cela devrait moins progresser entre 2001 et 2100 qu'entre 1901 et 2000). Quant à l'économie, tout dépend des énergies et des carburants qu'elle emploiera dans l'avenir.
  15. Je ne sais pas trop où la mettre, pourquoi pas ici. Cette carte du Met office / CRU / Esat Anglia montre l'évolution des Tm globale de surface depuis 1850. Elle a trois intérêts : - montrer qu'il y a (aurait) déjà eu un réchauffement soutenu entre 1860 et 1877 (de l'ordre de 0,5 à 0,6°C de pic à pic, moins sans doute en moyenne) - rappeler que le réchauffement 1910-45 est de 0,5 à 0,6 °C environ lui aussi (de pic à pic, moins en moyenne là encore) - montrer que même sur les mesures actuelles, il reste une incertitude de l'ordre de ±0,1 °C, soit environ 20% de la pente observée depuis trente ans. Rien de bien neuf sous le soleil, si ce n'est peut-être l'épisode chaud 1850-80 suivi d'un refroidissement. Il correspond assez bien aux cartes des tâches solaires (le cycle ayant un pic vers 1873 est le 2e plus actif du XIXe siècle, les trois suivants sont assez faibles). Vu ainsi avec un peu plus de profondeur, cela ressemble à des cycles chauds suivi de pauses de 30 ans. Rien ne laisse cependant présager une pause, puisque même si nous stabilisions les GES à hauteur de 2000, on devrait gagner 0,1°C/décennie (GIEC AR4 2007). Comme on ne stabilise pas, il faut plutôt s'attendre à plus. On verra bien. Source : http://hadobs.metoffice.com/hadcrut3/diagn...2Bsh/index.html
  16. Pour les best estimate des projections 2100, je ne comprends toujours pas la signification qu'il faut attribuer au terme. Mais je vais lire en détail le chapitre 10, cela doit bien être expliqué quelque part. Le forçage radiatif 1750-2005 est une chose, sa traduction climatique en est une autre. Et les experts se prononcent sur une phase transitoire (réchauffement des cinquante dernières années), c'est donc elle qui appelle un bilan radiatif et un exercice d'attribution-détection. Que les facteurs naturels seuls ne puissent expliquer les tendances 1950-2005, cela ressort de tous les modèles. A supposer que ces modèles aient une bonne implémentation de la variabilité naturelle, bien sûr. Mais que les facteurs anthropiques soient nécessaires pour reproduire 1950-2005 n'équivaut pas à une quantification, encore moins à une quantification des GES au sein des facteurs anthropiques. Le Second Draft donne en théorie l'essentiel. Le rapport définitif va surtout permettre de juger le degré de réécriture.
  17. Intéressante analyse. Quelques remarques : - il n'y a deux stations dites rurales, et il faut vérifier dans le cas de l'Ile de Groix si son environnement immédiat est resté intact sur 50 ans (au-delà de l'effet urbain, c'est l'usage humain des sols qui modifie le budget énergétique en surface, là où sont mesurés les T : construire 10 maisons à 200 mètres d'une station en cinquante ans peut modifier ses enregistrements, sans que la rupture soit facilement détectable sur les séries ; de même si tu déboises, développe des champs irrigués, etc.) - les stations côtières ou montagneuses sont peu utilisées pour évaluer l'effet urbain, les comparaisons se faisant plutôt en situation de plaine comparable ville/campagne. Mais en France, il semble que l'on a du mal à trouver une station homogénéisée en pleine campagne... - l'analyse permet de constater que les deux stations rurales suivent la tendance générale. Mais c'est hélas insuffisant pour évaluer une éventuelle part de l'effet urbain / usage des sols dans cette même tendance générale. Peu de gens soutiennent que le réchauffement observé est entièrement dû à l'urbanisation. Mais que les hausses mesurées incluent 0,1 - 1 - 10% d'effet d'usage des sols n'est pas indifférent pour l'analyse. A ce propos, et pour l'effet urbain stricto sensu, le GIEC 2007 reste à 0,006°C / décennie (terres+océans), soit 1% d'influence environ. - un moyen (assez complexe) d'affiner l'analyse consisterait à associer ces tendances à des indices concernant l'environnement des stations. Par exemple, voir si l'évolution du nb d'habitants 1956/2006 dans chaque zone est corrélée positivement ou négativement aux tendances (plus précisément, voir si la pente du différentiel démographique est comparable à celle du différentiel thermique). Mais outre que tu auras du mal à trouver ces infos démographiques, elles resteront assez grossières à mon sens, en raison du premier point.
  18. Eh bien, c'est plus compliqué et je crains que tu surestimes un peu le "sérieux" du résumé pour décideurs... Les expressions de type "likely" exprime la vraisemblance. Par exemple, l'attribution à l'homme et au gaz à effet de serre du réchauffement des cinquante dernières années est "very likely", c'est donc un jugement de vraisemblance. La note mise en lien plus haut est claire dans son point 14 : Likelihood may be based on quantitative analysis or an elicitation of expert views. En français : La vraisemblance peut être fondée sur une analyse quantitative ou une sollicitation des vues des experts (elicitation est un mot flou, vous avez peut-être une meilleure trad.) Sauf erreur, une "sollicitation des vues des experts" inclut la possibilité que tu évoques, à savoir l'impression générale dominante des personnes consultées. Sinon, elle ne serait pas distinguée explicitement de l'analyse quantitative. Donc, comme je ne connais aucune étude ayant quantifié précisément la part des GES dans le RC récent, je déduis que le very likely en question relève de la seconde catégorie.
  19. La Box 1.1 du Rapport complet apporte quelques précisions. Le GIEC distingue deux types d'incertitude : incertitude sur les valeurs (value uncertainty, VU) et l'incertitude structurelle (structural uncertainty, SU). La première résulte de défauts inhérents aux mesures, et est exprimée en intervalles de confiance classiques. La seconde est généralement "décrite en donnant le jugement collectif des auteurs sur la confiance dans le caractère correct d'un résultat", ce qui est assez flou. Il existe par ailleurs dans ce rapport une distinction entre la "confiance" (confidence, allant de very low à very high) dans un résultat et la "vraisemblance" (likely et ses variantes) d'une analyse ou d'un phénomène. Les fourchettes autour des valeurs centrales représentent par défaut un intervalle de confiance de 95% (2 sigma / déviations standard), sauf mention contraire. Ce qui ne précise pas le statut des best estimates pour le moment. Par ailleurs, il faut lire l'Uncertainty Guidance Note, ce que je vais faire : www.ipcc.ch/activity/uncertaintyguidancenote.pdf
  20. Je lis Jouzel ci-dessus et je me pose une question très générale. Les mentions du SPM sur le "vraisemblable" (likely, very likely, etc.) sont-elles une qualification "subjective", utlisée par les chercheurs pour donner leur impression aux décideurs, ou résultent-elles spécifiquement de quantification statistiques plus précises (intervalles de confiance, etc.).
  21. Intéressante, mais pas très concluante. Il est vrai que le conditionnel est de rigueur pour tout ce qui touche à la nébulosité (observation comme modélisation). Pourtant, quand on regarde le schéma "classique" du bilan radiatif de la terre, on voit que des évolutions mêmes faibles de cette nébulosité sont susceptibles d'avoir des effets transitoires importants.
  22. - Réfugiés du Pacifique : ah ? Tu as vérifié le rôle de l'érosion, les variations naturelles des eaux dans les régions à forte activité tectonique, l'évolution récente du niveau des mers, etc. ? - Fonte des glaciers : oui, ils ont connu une extension quasi-globale au Petit Age Glaciaire, en HS comme en HN, ils connaissent une fonte quasi-globale depuis le début du réchauffement moderne. Ce n'est ni catastrophique, ni spécifiquement attribuable à la part anthropique du réchauffement. Ils ont déjà plus fondus dans le passé récent (Holocène), notamment les Alpes. - Intensité des cyclones : le thème reste en débat entre spécialistes, et d'un point de vue théorique, le gain d'intensité serait de toute façon très faible au regard du réchauffement observé.
  23. Bonjour et bienvenu. Comme tu le décris, cela ressemble bcp au fonctionnement d'un modèle actuel et je ne vois pas trop en quoi l'approche "automates cellulaires" change la donne. Dans les modèles : - tu as déjà des cellules - elles réagissent déjà aux cellules adjacentes (soit en fonction de la physique de base - conservation énergie, qtté mouvement, masse, attraction, Coriolis, etc. - soit en fonction de formules de paramétrisation) - elles sont déjà modulables en densité (plus de cellules dans les zones importantes des échanges) ... Sinon, MeteoFun a récemment donné une kyrielle de liens sur les modèles, avec pas mal de détails sur leur fonctionnement et programmation. C'est ici : /index.php?s=&showtopic=18413&view=findpost&p=407937'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?s=&a...st&p=407937
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