
charles.muller
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Tout ce qui a été posté par charles.muller
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Fort bien ! (50.000 signes, dix fois mieux que tout journaliste payé pour recopier des communiqués de 5.000 signes, en y ajoutant bien sûr sa touche personnelle s'il est bien payé...) Malheureusement, le fichier tel que je tente de le lire est plein d'hyperlinks apparaissant plein texte, ce qui bloque la lecture (chaque paragraphe a plus de codes de lien que de textes en lecture écran). Ta conclusion, épargnée du phénomène : "Par conséquent, bien qu'un niveau acceptable pour les gaz à effet de serre n'ait pas encore été déterminé, on s'attend à ce qu'une réduction des émissions diminue le risque de répercussions néfastes. De nombreuses options sont disponibles afin de réduire ces émissions mais leur coût doit être comparé aux risques pour les générations futures !" Ma foi, tu résumes bien la situation : - on ne connaît pas le niveau "dangereux"... mais vaut mieux réduire en dessous de ce niveau. - on ne connaît pas le coût de cette réduction... mais vaudrait mieux comparer au risque réel, finalement. En effet, voilà les conclusions "concrètes" de 30 ans de sciences climatiques, une fois dépoussiérées de l'activisme qui les extrapole et les déforme. Ta conclusion donne à réfléchir.
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Climat - Le mouvement négateur en France
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Ite, missa est. (Aut CO2, aut nihil). -
Assombrissement, éclaircissement, effet de serre...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Plus simplement, l'étude de Wild n'apporte aucune quantification permettant d'asseoir sa principale conclusion. S'il avait écrit sans plus de précision : "l'insolation est à un niveau supérieur en 2000 qu'en 1960, il n'est donc pas utile de chercher dans l'effet de serre la cause majeure de la hausse récente des T", je pense que tout le monde aurait demandé des comptes exacts. Eh bien, pour la proposition inverse, c'est pareil. A la base, cette étude confirme (ou en fait apporte de nouveaux arguments) l'hypothèse selon laquelle l'albedo atmosphérique a connu des changements significatifs entre les années 1960-80 et les années 1980-2000, sur les régions terrestres (Wong 2006 trouve la même tendance sur les Tropiques, où il y a pourtant moins d'aérosols anthropiques). C'est important, et c'est encore peu débattu (le GIEC AR4 consacre de mémoire quelques pages seulement à ces questions). L'étape suivante, c'est de faire région par région, puis globalement, une estimation de l'insolation 1960 et de l'insolation 2000. J'attends donc cette étape avec intérêt. Il est à la limite étonnant qu'elle ne soit pas disponible tout de suite : le réseau GEBA fait apparemment ses mesures depuis plus de quarante ans, avec moyennes mensuelles et annuelles. Je suppose donc que (comme toujours) l'homogénéisation de ces données n'est pas une chose facile. Or, tout le monde le sait, il suffit d'une amplitude faible pour expliquer une partie des 0,8°C moyens. (D'où le côté inquiétant des marge d'erreur de 2 à 5 W/m2 et de la forte variabilité spatiale / temporelle). -
Climat - Le mouvement négateur en France
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Si j'ai bien compris (j'ai lu vite, cela me gonfle), ce type parle vaguement d'un complot sceptique où des gens utiliseraient des pseudos différents pour poster les mêmes messages sur différents forums, le tout sur ordre de lobbies. A l'évidence, il n'a rien à dire, donc il s'amuse à se faire plaisir / se faire peur / ce que tu veux. Ou bien il se fait ch.er dans la vie et il s'est dit que cela passerait le temps de pondre trois feuillets là-dessus. Toujours est-il que ses assertions n'ont pas un commencement de preuve. Je peux très bien dire que sur les comments de Real Climate, je vois toujours les mêmes signatures (ce qui est vrai) poster toujours les mêmes infos alarmistes (ce qui est vrai) et que ces gens sont en fait des permanents d'un puissant lobby écologiste (ce qui est faux, mais après tout pourquoi pas, c'est du même (ca)niveau). Bref, tout cela est vide. Si tu veux. J'ai toujours dit que le seul intérêt est le commentaire des textes scientifiques eux-mêmes, pas de tout l'enrobage idéologique et/ou médiatique qui les déforme (et qui commence au communiqué de presse accompagnant la publication). Que cet enrobage soit alarmiste ou sceptique. Non, pas pour "trouver la faille", simplement pour suivre du plus près possible l'ensemble des débats ouverts. La faille, elle est évidente : contraste entre l'importance et la vraisemblance attribuées à des conclusions fondées sur des mesures médiocres et des modèles incertains, le tout pour le système le plus complexe que l'on ait jamais essayé de modéliser dans sa globalité. -
Climat - Le mouvement négateur en France
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Ce journaliste canadien m'avait appelé avant de faire son papier. Visiblement, il avait déjà en tête son "canevas". Sur les forums ou sites à commentaires que je fréquente, j'ai un peu de mal à discerner une "manoeuvre" sceptique, je vois surtout sensiblement les mêmes personnes exposer les mêmes arguments, d'un côté comme de l'autre. Mais on peut inventer des "complots sceptiques sur la toile" pour se faire peur ou se faire plaisir, pas de problème. Ah ? Je ne regarde presque jamais la télé. Sur les médias que je consulte régulièrement, je ne vois aucune présence "sceptique" en dehors d'Internet. Les médias grand public "one-to-many" (journaux, radios, télés) me semblent plutôt véhiculer le discours du GIEC sans trop d'effort pour aller au-delà. Je n'ai par exemple lu aucune recension du SPM 2007 émettant le moindre doute dans les quotidiens, les hebdos ou les mensuels de vulgarisation scientifique. Peut-être la radio ou la télé ont été plus sceptiques, d'autres avis à ce sujet ? Ce n'est pas être benoît ni naïf de la part des chercheurs que de reconnaître une réalité. Ce serait malhonnête de ne pas la reconnaître vis-à-vis des décideurs et du public. C'est un peu complexe ce "camp contre camp" où l'on mélange les aspects idéologiques et scientifiques, climatiques et énergétiques, etc. Mais c'est une réalité. Intellectuellement, c'est plutôt fatigant. Si l'on "joue" bien, évidemment, c'est-à-dire si l'on essaie de creuser. -
Assombrissement, éclaircissement, effet de serre...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Pour continuer, c'est évidemment un peu insatisfaisant de ne pas avoir ainsi de quantification et marge d'erreur sur la donnée principale permettant de conclure que l'insolation 2000 est globalement plus faible que l'insolation 1960. Le site du GEBA est ici : http://bsrn.ethz.ch/gebastatus/geba_main_frame_set.html La marge d'erreur des moyennes annuelles est de 2% (5% pour les moyennes mensuelles). Si l'on prend un flux incident direct moyen de surface de allant de 100 à 250 W/m2 dans l'HN (du pôle vers l'Equateur), cela fait donc +/-2 W/m2 à +/- 5 W/m2 de marge d'erreur sur la mesure. Sur le site GEBA, on trouve un exemple avec une grille 2,5° (12E, 50N - 16E, 52,5N), la cellule de Postdam. On voit que les valeurs début 2000 reviennent vers celles du début des mesures mais restent en-dessous (moyenne glissante, courbe pointillée), avec surtout une forte variabilité annuelle. Pour voir comment sont constituées les mesures GEBA, on peut par exemple consulter en ligne le texte de Gilgen et al. 98 : Means and Trends of Shortwave Irradiance at the Surface Estimated from Global Energy Balance Archive Data, J. Clim, 2042-2061. Lien : http://ams.allenpress.com/perlserv/?reques...SI%3E2.0.CO%3B2 -
Assombrissement, éclaircissement, effet de serre...
charles.muller a répondu à un sujet de charles.muller dans Archives
Martin Wild m'a répondu : No , the quantification of this difference is still work in progress. Qualitatively we see at most of the sites that the recovery is not full, i.e. still much below 1960s level, but a single number is not easy to give, since the stations are very unevenly distributed, and of course there are regional differences (such as strong recovery in most industrialized regions, levelling off in China, no recovery in India). So it is difficult to come up with one single number properly weighted, although we are working in this direction Donc en substance : - il n'est pas possible de quantifier aujourd'hui la différence d'insolation 1960-2000 - dans l'ensemble nous sommes en dessous des années 1960 mais avec des variations régionales importantes (forte baisse du dimming et donc forte avancée vers les valeurs d'insolation 60s sur la plupart des régions industrialisées, début de changement en Chine, rien en Inde) - un seul chiffre ne peut moyenner ces tendances, mais on y travaille. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Attention : il ne faut pas confondre variation d'irradiance totale (TSI) et variation du forçage TOA. Et ne pas confondre non plus 1750 (année de référence pour le bilan radiatif GIEC) et le MM (max vers 1650-1700). Quand le GIEC conclut à 0,12 W/m2 TOA comme valeur la plus probable pour 1750-2000, cela fait environ 0,7W/m2 d'irradiance totale (sans doute 0,9-1 W/m2 pour le MM). Donc dans ton exemple, le soleil 1750 à son maximum d'irradiance serait à 1368,7 W/m2 par rapport à 1368 W/m2 en 2000. Les modèles solaires prennent en compte les divers facteurs dont tu parles (diamètre, tâches, facules, enregistrement magnétique terrestre, etc.) avec bien sur derrière une physique radiative-convective et magnétique du soleil. Le gros problème, c'est qu'il y a peu d'observations pour certifier ces modèles (depuis 1978 seulement, avec deux premiers cycles 21 et 22 très similaires) et que les données sont difficiles à traiter (par exemple, les bases d'irradiance PMOD, ACRIM et IRMB divergent toujours sur l'interprétation des données brutes pour la TSI). Comme toujours en sciences du climat, la mesure est difficile et récente pour la plupart des facteurs hors des "classiques de base" températures, pressions, etc. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Oh, je me suis pris le bec avec Georg Hoffmann sur mon site à ce sujet, qui me menaçait de toutes sortes de procès Ca doit l'ennuyer de me trouver en tête de Google quand on cherche des infos sur le Rapport, donc il faut bien se défouler...Quand nous avons chargé le texte, il était mentionné qu'il s'agissait d'une version provisoire de travail, pas encore adoptée par le Panel, ne devant donc pas être citée pour cela. Et nous ne l'avons pas citée ici pendant de longs mois. Or, la réunion GIEC du 29 janvier 1er février a officiellement approuvé l'AR4 du WG1, en même temps qu'elle a bien sûr publié le SPM. Le site du GIEC est très clair : The Working Group I report was subject to final approval at the 10th Working Group I Session held in Paris from January 29 to February 1, 2007. Que le GIEC n'ait pas publié le Rapport complet le même jour, c'est son problème (et j'ai déjà dit que je trouvais cela scandaleux de publier ainsi le Résumé sans le Rapport qui le légitime). Mais au-delà de cette politique éditoriale peu transparente, le Second Draft est désormais un document "historique" que l'on peut citer comme tel, en attendant de pouvoir citer le Rapport définitif. Il a d'ailleurs été publié intérgalement sur Junk Science voici deux ou trois semaines, devenant ipso facto un document public. -
Wild et al. viennent de publier un nouveau papier sur la question de l'éclaircissement global (global brightening) en lien avec le réchauffement global. Rappel : diverses mesures (soit observations au sol, soit observations au sommet de l'atmosphère) ont conclu que l'albedo terrestre a d'abord augmenté entre les années 1960 et les années 1980, puis diminué entre les années 1980 et les années 2000. La première période a été nommée "assombrissement global" (global dimming) et la seconde éclaircissement global. La résultante a été moins d'insolation de surface entre 1960-80, plus entre 1980-2000. L'origine du phénomène reste non élucidée : les aérosols anthropiques (pollution industrielle forte des trente glorieuses, suivies de mesures anti-pollution depuis vingt ans) sont soupçonnés, bien sûr, ainsi que la variabilité naturelle de la nébulosité. Dans ce nouveau papier, Martin Wild pose directement la question : la hausse d'insolation peut-elle expliquer le réchauffement récent ? Et il répond : non. Tout d'abord, le papier montre qu'il existe effectivement une corrélation entre les tendances des T et les phases dimming / brightening (ci-dessous) Au-delà, Wild et al analysent plus en détail et montrent que la Tmax avait baissé entre 1958-1985 (conforme au dimming), mais qu'elles ont nettement augmenté entre 1985 et 2002 (conforme au brightening). Toutefois, et c'est le point important, Wild et al. remarque que les valeurs d'insolation sur les terres des années 2000 n'ont pas encore retrouvé les valeurs des années 1960, avant l'assombrissement, d'après les analyse du GEBA (Global Energy Balance Archive). Or, dans le même temps, les températures de surface terrestre ont augmenté de 0,8°C. Déduction : ce n'est pas l'insolation elle-même qui explique cette différence entre 1960 et 2000, mais plus probablement les gaz à effet de serre. La conclusion de cet article contredit donc l'interprétation sceptique (dont le mienne, j'avais pas mal parlé ici des travaux de Wild 2005 et Pinker 2005 sur ce thème, qui étaient cependant limités aux années 1980-2000). Le seul point "faible" du papier de Wild est qu'il ne donne pas les estimations GEBA pour 1960 et 2000, de même qu'il précise "Historic radiation data from GEBA are of variable accuracy depending on the individual station". Je lui ai écrit pour avoir des informations exactes sur ce sujet. La marge d'erreur des stations de mesure au sol est souvent assez forte (par exemple 5 W/m2 dans le réseau BRSN), il est donc important de connaître le delta insolation exact entre 1960 et 2000 (ainsi que le nombre de stations concernées pour analyser cette profondeur historique), afin d'évaluer la significativité de la conclusion principale. En soi, le papier de Wild n'analyse pas sur la cause du réchauffement 1960-2000 (l'auteur considère clairement que les GES sont le candidat). Mais il tend à confirmer que la pause 1960-80 était sans doute liée au couple aérosols-nébulosité, masquant alors le réchauffement. GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L04702, doi:10.1029/2006GL028031, 2007 Impact of global dimming and brightening on global warming Martin Wild Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland Atsumu Ohmura Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland Knut Makowski Institute for Atmospheric and Climate Science, ETH Zurich, Zurich, Switzerland Abstract - Speculations on the impact of variations in surface solar radiation on global warming range from concerns that solar dimming has largely masked the full magnitude of greenhouse warming, to claims that the recent reversal from solar dimming to brightening rather than the greenhouse effect was responsible for the observed warming. To disentangle surface solar and greenhouse influences on global warming, trends in diurnal temperature range are analyzed. They suggest that solar dimming was effective in masking greenhouse warming, but only up to the 1980s, when dimming gradually transformed into brightening. Since then, the uncovered greenhouse effect has revealed its full dimension, as manifested in a rapid temperature rise (+0.38°C/decade over land since mid-1980s). Recent solar brightening cannot supersede the greenhouse effect as main cause of global warming, since land temperatures increased by 0.8°C from 1960 to 2000, even though solar brightening did not fully outweigh solar dimming within this period.
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Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Au-delà des polémiques, le problème est là. Ci-dessous, les cartes de proxies publiés dans l'AR4 du GIEC, chapitre 6 Paléoclimats. Peut-on reconstruire un climat global avec des données pleines de "bruit" et surtout aussi rares (je pense à la carte de l'an 1000, en l'occurrence)? Déjà, on reconstruit l'HN et non les T globales. Ensuite même sur l'HN, on n'a qu'une poignée de sites. Les anneaux de croissance, principal proxy pour aller au-delà de quelques siècles, sont sensibles à l'insolation, au CO2, aux précipitations et bien sûr aux variations du climat local / régional. Se quereller sur des dixièmes de degré, c'est finalement assez vain. D'autant que tout le monde est finalement d'accord : il y a plus de GES (certain) et plus d'irradiance solaire (très probable) au XXe siècle qu'au XIe siècle, donc la probabilité d'avoir des T plus chaudes est forte. L'important, ce n'est pas le "record", mais bien la variabilité naturelle pré-anthropique. (A la limite d'ailleurs, l'important pour l'homme est la variabilité locale / régionale, car c'est à elle qu'il s'adapte). -
Je te conseille l'excellent site suivant (le mien ) : http://www.climat-sceptique.com/ Et aussi un (horrible) site exposant à peu près le contraire du mien : http://www.manicore.com/documentation/serre/index.html En même temps, tu demandes : "Je souhaiterais avoir des liens, où tout est expliqué simplement" Si tu es pressé pour ton dossier, ce qui est souvent le cas en terminale, évite en fait de passer par mon site. Il ne va pas t'aider à exposer de manière simple les causes et les conséquences du réchauffement. Car il insiste sur le fait que ses causes comme ses conséquences ne sont justement pas simples à déterminer.
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Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Je lirai volontiers tes calculs lorsque tu les jugeras satisfaisants et les publieras. Cela m'éclaircira sans doute les idées, parce que cette histoire d'inertie thermique et de diffusion de chaleur dans l'océan n'est finalement pas si claire. (Surtout pas chez Hansen et al. 2005, où elle intervient surtout comme un moyen de vérifier la sensibilité climatique de leur modèle GISS).Sinon, Gouretski 2007 suggère un biais de 0,2-0,4 °C (sur 3000 m de mémoire), ordre de grandeur différent des 0,03°C que tu proposes. Mais leur observation sur les sondes XBT est indépendante des calculs de Lyman sur les sondes Argo, si je comprends bien. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
En théorie, ce tableau représente le calcul 1750-présent. 1750, ce n'est pas vraiment Maunder (1620-1720, surtout 1650-1700), encore moins le PAG (dont les limites sont un peu floues dans la littérature, 1400-1850). Néanmoins, si l'on applique le nouveau calcul Wang et Lean 2005 (estimation 1713-2000) à Lean 1995, 1997 (estimation 1610-1990), cela devrait ajouter environ -0,1 W/m2 pour Maunder : c'est-à-dire env. -0,2 W/m2 MM/moderne et env. -0,1 W/m2 1750/moderne. Comme Florent, je trouve cela assez peu crédible. Ou alors le climat réagit de manière extraordinaire aux variations solaires (même si ce caractère "extraordinaire" est simplement régional / continental, comme le veut une certaine paléoclimatologie remettant en cause le caractère global de l'OM et du PAG). Si le forçage solaire vient à baisser de 0,2W/m2 d'ici 2100, je suppose que l'on sera bien content d'avoir les GES, vu ce que le MM a représenté en Europe entre 1650 et 1700 (Seine gelée, récoltes mises en l'air plusieurs années de suite, etc.). Quant à l'hypothèse d'une rétroaction / amplification "spéciale" du MM sur l'Atlantique, type AO (Schindell, Schmidt et al. 2001), pourquoi pas. C'est le résultat d'un modèle et l'un des co-auteurs de l'étude a reconnu qu'il y avait pas mal d'incertitudes. La discussion que j'ai ouverte sur le MM a pour vocation d'analyser : a/ si des baisses prononcées de T sont documentées aiilleurs qu'en Europe ; b/ quelle fut la proportion en Europe de cette éventuelle "rétroaction". J'invite donc tout le monde, ou toutes les personnes intéressées du moins, à rechercher et poster les documents historiques / les études peer-reviewed sur cette période 1620-1720 / 1650-1700. Car il ne fait pas de doute que la nouvelle estimation à la baisse du soleil sera l'un des objets de débat des mois / années à venir, et que le Minimum de Maunder occupera une place importante dans ce débat. Débat MM : /index.php?showtopic=18838'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=18838 -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Mais alors, comment peux-tu dire un peu plus haut : "De plus l'évolution actuelle des températures milite dans le sens s'une rétroaction positive forte compte-tenue de l'inertie océanique." Si tu supposes que l'évolution actuelle des T milite pour une rétroaction "forte", c'est que tu supposes aussi que le contenu de chaleur des océans est important (donc le réchauffement non entièrement exprimé). Or, si tu considères que les mesures de ce contenu de chaleur sont d'une "imprécision remarquable", c'est que tu n'as aucune idée précise sur le premier point (sur le contenu exact de chaleur, donc sur ce qui "manque" dans le réchauffement constaté en surface). Ou alors tu prends Levitus 2000 comme valable, Lyman 2006 et Gouretski 2007 comme non valables. Mais dans ce cas, c'est un choix ad hoc pour justifier ton présupposé de rétroactions fortes, non ? Le fait est que si Lyman + Gouretski ont raison, cela signifie qu'il ne reste plus grand chose "dans le piple line". Donc que la sensibilité climatique est faible, car l'effet des GES est déjà exprimé pour l'essentiel. Mais on ne va pas revenir là-dessus, je suis d'accord que cela reste spéculatif... et que l'on ne peut encore rien déduire de "vraisemblable" . -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
IPCC 2001 soulignait : As noted in previous IPCC Assessments, there are difficulties in compiling a good quantitative record of the episodic volcanic events (see also Rowntree, 1998), in particular the intensity of their forcings prior to the 1960s. Efforts have been made to compile the optical depths of the past volcanoes (SAR; Robock and Free, 1995, 1996; Andronova et al., 1999); however, the estimated global forcings probably have an uncertainty of a factor of two or more. Several major volcanic eruptions occurred between 1880 and 1920, and between 1960 and 1991. http://www.grida.no/climate/ipcc_tar/wg1/243.htm Je suppose qu'ils s'abstiennent de donner une estimation vu le flou. Cela dit, y a-t-il une raison de penser que certains siècles sont plus "volcaniques" que d'autres, c'est-à-dire que la hausse des T entre le XVIIe et le XXe siècles (moyennée l'un et l'autre) peut avoir la moindre part volcanique? Entre deux périodes de 10 à 30 ans, c'est sans doute important. Mais au-delà, je ne sais pas. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Ah oui, j'avais oublié celles-là . Donc, deux qui trouvent une tendance à long terme, une qui ne trouve pas de tendance sur 1979-2004, la dernière étant supposée plus précise que les premières (je dis supposé parce que je suis en train de lire les workshops sur les données satellites de nébulosité, c'est assez kafkaïen pour que les chercheurs se mettent d'accord sur la réalité ou non de tendances récentes observée par sat.). Il faut que j'essaie de retrouver le pdf de Smith 2006, car la question posée à la fin est quand même intéressante et je ne souviens plus ce qui avait été répondu. Le fait qu'il n'y ait pas de tendance des précipitations malgré une tendance à l'évaporation (vu la hausse des T) peut-il être associé à la baisse (supposée) de nébulosité basse? Je ne pense pas que ce soit aussi simple. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
C'est un détail sans importance, mais le comment est passé (avec même une réponse de GS). Je le précise parce que ma première assertion ci-dessus est fausse, et qu'il n'est pas bien de décrier ainsi les gens sur des bases fausses. Désolé dont, et dont acte pour RC (mais les critiques sur le niveau assez faible et polémique de débat depuis quelques mois restent vraies). -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Ce sont ces différents points qu'il serait intéressant de creuser, au-delà des "détails" des précédents points (je dis "détails" car ce sont surtout des querelles de mesure, dont l'enjeu est bien sûr très important pour valider ou invalider certaines simulations de certains modèles, mais qui ne relèvent pas d'une réflexion de fond sur la physique des modèles ou, tout simplement, d'une meilleure représentation de ce qui se calcule exactement dans un modèle). Là, le temps me manque un peu, mais je vais tâcher d'y revenir en détail. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Euh... d'abord Lyman 2006 trouve un refroidissement 2003-2005, ensuite Gouretski 2007 ci-dessous suggère que les travaux de Levitus ont nettement surestimé le contenu de chaleur de ces dernières décennies. Quand tu dis que "rien" ne remet en cause l'inertie thermique forte de l'océan, tu es quand même un peu gonflé : les deux dernières études en date sur le sujet la remettent bel et bien en cause, c'est-à-dire suggèrent que le contenu de chaleur océanique aujourd'hui est moins élevé qu'il n'était estimé hier, soit en raison d'un refroidissement physique, soit en raison d'un biais de mesure. Je ne dis pas que Lyman ou Gouretski ont le dernier mot, mais il faut quand même présenter objectivement l'état du débat scientifique sur chaque point. Hansen et al. 2005 auraient beaucoup de mal à faire paraître leur "fameux" papier sur le déséquilibre énergétique de la Terre s'ils devaient prendre en compte ces nouvelles données dans leur calcul...GEOPHYSICAL RESEARCH LETTERS, VOL. 34, L01610, doi:10.1029/2006GL027834, 2007 How much is the ocean really warming? Viktor Gouretski, Klaus Peter Koltermann Abstract - We use a global hydrographic dataset to study the effect of instrument related biases on the estimates of long-term temperature changes in the global ocean since the 1950s. The largest discrepancies are found between the expendable bathythermographs (XBT) and bottle and CTD data, with XBT temperatures being positively biased by 0.2–0.4°C on average. Since the XBT data are the largest proportion of the dataset, this bias results in a significant World Ocean warming artefact when time periods before and after introduction of XBT are compared. Using bias-corrected XBT data we argue reduces the ocean heat content change since the 1950s by a factor of 0.62. Our estimate of the ocean heat content increase (0–3000 m) between 1957–66 and 1987–96 is 12.8·1022 J. Because of imperfect sampling this estimate has an uncertainty of at least 8·1022 J -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Où ai-je dit que l'on n'assistait pas à une intensification du cycle de l'eau? La dernière étude que je me souviens d'avoir critiqué sur ce thème précis (pas les phénomènes extrêmes, c'est un autre débat) trouvait au contraire une telle intensification (Huntington 2006, ci-après). Mais peut-être ai-je oublié d'autres travaux parus entretemps.Evidence for intensification of the global water cycle : Review and synthesis HUNTINGTON Thomas G. Journal of hydrology (J. Hydrol.) 2006, vol. 319, no1-4, pp. 83-95 Résumé / Abstract One of the more important questions in hydrology is: if the climate warms in the future, will there be an intensification of the water cycle and, if so, the nature of that intensification? There is considerable interest in this question because an intensification of the water cycle may lead to changes in water-resource availability, an increase in the frequency and intensity of tropical storms, floods, and droughts, and an amplification of warming through the water vapor feedback. Empirical evidence for ongoing intensification of the water cycle would provide additional support for the theoretical framework that links intensification with warming. This paper briefly reviews the current state of science regarding historical trends in hydrologic variables, including precipitation, runoff, tropospheric water vapor, soil moisture, glacier mass balance, evaporation, evapotranspiration, and growing season length. Data are often incomplete in spatial and temporal domains and regional analyses are variable and sometimes contradictory; however, the weight of evidence indicates an ongoing intensification of the water cycle. In contrast to these trends, the empirical evidence to date does not consistently support an increase in the frequency or intensity of tropical storms and floods. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Le dernier du SPM 2007 : Je ne vois pas apparaître de volcans, mais seulement le soleil dans les forçages naturels. Je suppose donc que le forçage volcanique n'est pas pertinent pour l'analyse séculaire des variations globales de T, faute de quoi il serait mentionné et quantifié. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
A dire vrai, je ne comprends pas bien cette distinction régionale / globale opérée par Schindell et al. quand on l'applique aux comparaisons séculaires (comme 1750-2000 pour le GIEC). La variation globale étant la moyenne des variations régionales, si l'on dit que le volcanisme a peu d'effet sur le régional au-delà de la variabilité annuelle, je suppose qu'il a aussi peu d'effet sur le global. D'ailleurs les tableaux bien connus de forçage radiatif du GIEC n'incluent aucun forçage volcanique sur la période 1750-2000, cela signifie je suppose que ce facteur n'est pas pertinent pour analyser une tendance longue des T surface. Ma position sceptique s'appuie surtout sur le bon sens: comment peut-on définir un forçage comme de "premier ordre" si a/ les effets exacts de ce forçage TOA sur les T surface (ses rétroactions) sont très mal estimés; b/ les autres forçages sont eux-mêmes mal estimés / mal compris, de sorte que la fourchette reste d'un facteur 4 en l'état de compréhension actuel (0,6-2,4 W/m2) ; c/ rien ne peut physiquement exclure d'autres hypothèses (par exemple, d'où vient la certitude implicite que la nébulosité est à peu près constante sur terre à l'échelle décennale / séculaire, donc qu'un éventuel delta de nébulosité moyenne entre 1750 et 2000 n'aurait aucune légitimité en terme de bilan énergétique TOA-surface sur la même période) ?Mais surtout, le jugement de vraisemblance auquel je fais allusion est l'attribution aux GES du réchauffement 1950-2005 (soi-disant très vraisemblable). Même en restant dans la logique GIEC et son choix du forçage radiatif TOA comme meilleure métrique pour analyser les T surface, la tableau de l'AR4 indique que l'on ne peut pas exclure que les effets des aérosols égalent encore les effets des GES (2,7 W/m2 pour la fourchette haute des uns et la fourchette basse des autres). Attribuer avec "très grande vraisemblance" un poids à un facteur ou un autre dans une évolution pluridécennale récente, cela relève d'une croyance collective (celle des experts l'ayant formulé), pas d'une analyse quantitative devant laquelle tout le monde devrait se plier. Je le dis et le répète : que l'on me donne une analyse d'ensemble multi-modèles quantifiant la part des GES (même dans une fourchette) sur 1950-2005, j'aurais là une base de discussion solide. Mais cela n'existe pas à ma connaissance, on conclut simplement que les forçages anthropiques sont nécessaires pour simuler le climat, ce que tout le monde reconnaît. L'ajout de la "grande vraisemblance" à cela, c'est un choix subjectif, rhétorique et politique des experts du GIEC. -
Banquises et changements climatiques
charles.muller a répondu à un sujet de Alain Coustou dans Archives
Puisque nous sommes dans une année El Nino, il serait d'ailleurs intéressant de comparer le comportement de la banquise avec les précédents, voir s'il existe ou non une corrélation, en fonction des modifications de flux atmosphériques (et peut-être océaniques sur le bassin Atlantique) en DJF induit par les épisodes El Nino des vingt dernières années. Avant 2006-07, il y a eu des ENSO modérés à forts en 1982-83, 1986-87, 1991-92, 1997-98 et 2002-03, semble-t-il. -
Insolation dans le temp et dans l'espace
charles.muller a répondu à un sujet de olivier13 dans Paléoclimatologie
Eh bien si, justement, c'est à eux que je faisais allusion : While the short-term continental winter warming response to volcanism is well known, it is shown that due to opposing dynamical and radiative effects, the long-term (decadal mean) regional response is not significant compared to unforced variability for either the winter or the annual average. In contrast, the long-term regional response to solar forcing greatly exceeds unforced variability for both time averages, as the dynamical and radiative effects reinforce one another, and produces climate anomalies similar to those seen during the Little Ice Age. Thus, long-term regional changes during the preindustrial appear to have been dominated by solar forcing. J'en déduis que le forçage volcanique peut avoir un poids quand on compare deux périodes (ici, le MM et 1850-99) selon l'activité volcanique de ces périodes, mais que le poids de ce forçage disparaît sur un plus long terme (à la fois parce que le volcanisme est sans doute à peu près constant à l'échelle pluridécennale / séculaire et parce que les effets refroidissant immédiats sont suivis de divers effets réchauffant que les auteurs détaillent dans le texte, de sorte que le bilan intégré devient nul à mesure que l'on s'éloigne de l'éruption). Dès lors, le forçage solaire semble "dominant sur le long terme à l'ère pré-industrielle", comme les auteurs le concluent. Sur les moyennes des reconstructions de T plutôt que le choix de telle ou telle courbe, je suis simplement le principe du raisonnement hypothétique adopté par Marot auquel tu répondais : "Tant qu'à être sur des hypothèses, supposons que OM et PAG soient pour l'essentiel expliqués par le forçage solaire, que leurs extensions aient été mondiales..." Donc, je prends l'hypothèse où les courbes à variabilité pré-inustrielle forte sont correctes (Moberg, Huang et Eser en l'occurrence). Si l'on réduit cette amplitude en moyennant les courbes avec Mann 99 et diverses dérivées des mêmes proxies (Jones et al 98, Jones et Mann 2004, etc.), cela atténue bien sûr la variabilité. Même en prenant approximativement la moyenne des spaghettis, on a environ 0,4°C de différence entre 1600-1700 et 1900-50. Avec 0,2 W/m2 de forçage solaire, cela fait une sensibilité de 2°C / W/m2, qui paraît encore très élevée. Pour obtenir une sensibilité plus proche de celle (moyenne) des GES (0,75°C), il faudrait que le forçage solaire se situe plutôt vers 0,5 W/m2... ce qui est finalement les valeurs anciennes Lean 1995 et Lean 2000, ou pas très loin des valeurs hautes de Foster 2004 et Solanki-Krivova 2007. Disons simplement que Wang Lean 2005 retenu par IPCC 2007 semble assez faible. De toute façon, c'est une réévaluation povisoire. Judith Lean, auteur de l'AR4 sur cette partie, a logiquement mis en avant l'estimation de son propre modèle. Enfin, comme le montre la courbe tropicale de Mann 2005 ayant lancé de débat, ou les courbes classiques de tâches solaires considérées comme un proxy grossier mais correct de l'activité de notre étoile, le point très général est que : - le soleil a été plus actif au cours du XXe siècle qu'au cours des trois précédents; - le soleil a été plus actif en 1951-2000 qu'en 1901-1950 (les trois cycles les plus actifs sont après 1950). Je n'en déduis pas que le soleil dirige le climat (et singulièrement les températures de surface) des cinquante dernières années, parce que je pense qu'il n'est qu'un facteur parmi d'autres. Je constate simplement que c'est à la fois un facteur en "bas niveau de compréhension scientifique" et un facteur qui a eu une activité importante dans la période suscitant le plus de débats (les 50 dernières années et la part anthropique). Cela suffit pour moi à considérer le débat comme ouvert et la "vraisemblance" de toute attribution comme médiocre.