Aller au contenu

Ce tchat, hébergé sur une plateforme indépendante d'Infoclimat, est géré et modéré par une équipe autonome, sans lien avec l'Association.
Un compte séparé du site et du forum d'Infoclimat est nécessaire pour s'y connecter.

charles.muller

Membres
  • Compteur de contenus

    2597
  • Inscription

  • Dernière visite

Tout ce qui a été posté par charles.muller

  1. C'est clair mais c'est un détail, comme dirait sirius, et la formulation de PE est de toute façon imprécise. La courbe sunspot number plus haut permet de dire que l'activité solaire autour de 1980 et 1990 est supérieure à celle autour de 1910, 1920, 1930, 1940, 1950 et 1970. Dans l'ensemble, l'activité solaire s'est accrue au cours du XXe siècle et les valeurs des dernières décennies sont plus fortes que celles du début du siècle. Donc, si l'on veut préciser pour éviter toute équivoque : - au cours des trois derniers cycles (21, 22, 23), les valeurs sont stables - entre le cycle 20 (1970) et les suivants (21, 22, 23), la valeur est en hausse - entre la moyenne des cycles 19-23 et la moyenne des cycles 14-18, la valeur est en hausse. Bref, ta phrase : "Ceci est d'ailleurs en contradiction totale avec l'évolution telle que mesurée par les proxies cette fois au cours du XX ième siècle qui montre au contraire une augmentation de l'activité lors de la première moitié du siècle." n'est pas fondée, car il n'y a pas de contradiction entre le fait que les trois derniers cycles (21 et 22 en fait, Usoskin n'intègre pas le cycle en cours) sont stables et le fait que les valeurs d'irradiance de ces cycles sont supérieures à celle de 1900-1950, ce qui montre bien une hausse globale d'activité solaire au cours du XXe siècle.
  2. Merci des explications, bien que je n'ai pas tout compris. Remarque bien : je ne me précipite sur rien, je fais l'écho d'un travail de chercheurs que j'ai lu et dont je ne comprends pas la portée. Je n'avais pas spécialement en tête que cette "anomalie" soit porteuse d'une révolution dans nos projections, faute de quoi cela aurait été sans doute précisé dans les commentaires. Les points que je saisis mal : C'est quoi les "particules sphériques" ? Le texte indique "lower supersaturations are sufficient for heterogeneous nucleation" (=lower than 60%). Donc à la limite, si je comprends ta remarque, le pb est encore plus aigu (c'est-à-dire qu'atteindre jusqu'à 120% de sursauration alors qu'il y a bcp d'aérosols est moins compréhensible). Tu veux dire que savoir si des cirrus se forment plutôt à 50 ou 100% de sursaturation VE/glace selon la composition de la haute tropo n'a pas d'influence particulière sur les projections de la rétroaction VE et nébulosité ? C'est sans doute le cas, mais c'est justement ce genre d'enjeu que les auteurs sous-entendent et que je saisis mal. Comme les ordres de grandeur des projections de rétroactions sont finalement assez faibles (entre -2 et 2 W/m2 pour les nuages par exemple), ie faibles par rapport à l'albedo ou l'ES total des mêmes nuages, je ne sais pas exactement où commence l'importance et la caractéristique majeure ("il faudrait surtout se garder d’en exagérer l’importance et d’en faire une caractéristique majeure") Un peu comme les amateurs...
  3. Pour rester sur les thèmes les plus pertinents relatifs au climat. Côté matériaux, je ne pense pas que cela pose de problèmes majeurs de passer de 800 millions à 5 milliards de véhicules, fut-ce au prix de quelques changements dans la taille et la composition des modèles. C'est plutôt le carburant. Mais là, je rejoins tout à fait les posts de David : on a des tas de solutions disponibles, aujourd'hui pas rentables par rapport à leur équivalent fossile ou mal finalisées en process industriel, mais qui se développeront demain. C'est toujours le problème du raisonnement malthusien : on pousse les courbes présentes vers l'avenir et on conclut que cela ne peut pas coller. Mais comme le précédent malthusien nous l'a montré, ce qui permet finalement de coller, ce sont les progrès techniques et scientifiques accomplis au cours de la période projetée. Dès lors qu'il existe aujourd'hui des embryons d'alternative au transport fossile - et ils existent bel et bien -, l'hypothèse d'un non-développement de ces embryons doit être justifiée. Autrement que par des convictions personnelles du type "de toute façon, l'homme court à la catastrophe". (Hypothèse recevable, bien sûr, mais on sort des arguments objectifs et on met fin à la discussion, puisque ce genre d'argumentation relève en dernier ressort de la croyance "non discutable").
  4. C'est vrai, mais ce qui est bizarre sur ces cycles NAO ou ENSO ou autres, c'est que ce ne sont jamais que des oscillations naturelles. Ils peuvent éventuellement changer la T sur une certaine période (sous influence solaire), mais je vois mal qu'ils changent quoi que ce soit sur le long terme (tels que je me les représente, ils ne créent pas en soi de déséquilibre énergétique, ils oscillent autour d'un même équilibre et répartissent différemment la chaleur océanique / atmosphérique). Si je prends le déséquilibre radiatif et la sensibilité climatique moyenne (ou même un peu élevée de 0,75 °C), le soleil seul entre 1700 et 2000 apporterait 0,07°C dans l'hypothèse 0,1 W/m2. Cela nous ferait 8% de RC dû au soleil... et 92% dûs aux GES / suie de carbone ! Bon, même Real Climate n'est pas sur ces valeurs
  5. charles.muller

    Et les animaux?

    Oui, c'est intéressant. J'ignore la fréquence du phénomène. Habituellement, les batraciens les plus communs comme R. temporaria chez les grenouilles ou B. bufo chez les crapauds commencent à hiverner en automne, et la reproduction redémarre de février à mars. Peut-être les températures très douces ont-elles perturbé ce cycle habituel de l'hivernage ? Les espèces les plus méridionales, comme R. iberica, peuvent par exemple se reproduire de novembre à avril. Il me semble que dans les zones chaudes à hiver doux, R. temporaria étale pas mal sa saison de reproduction. Des lecteurs du sud-ouest ont peut-être des observations ?
  6. D'accord sur tout sauf la dernière précision. A moins de faire des hypothèses audacieuses sur les progrès de l'IA, je doute à brève échéance qu'un modèle climatique nous sorte l'équivalent des lois de conservation de l'énergie. A la limite, il peut éventuellement sortir un comportement non expliqué par les lois actuelles, ce qui pousse le chercheur à creuser et à définir de nouvelles lois.
  7. Je suis en train d'approfondir la question, mais c'est vraiment difficile et j'ai commandé deux bouquins pour mieux comprendre les mécanismes radiatifs / convectifs / magnétiques du soleil. Enfin... essayer de mieux comprendre /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20"> Sinon, j'ai écrit à Natalie Krivova pour avoir son opinion sur Lean et Wang 2005. Voici sa réponse, elle est instructive. En gros, la plupart des chercheurs sont actuellement d'accord pour revoir à la baisse les variations d'irradiance depuis Maunder. L'estimation de Lean et Wang (1 W/m2) est le bas de la fourchette actuelle. Solanki et Krikova 2007 obtiennent désormais avec leur modèle Satire une valeur médiane de 1,3 W/m2. Lockwood 2005 avec un autre modèle est un peu au-dessus à 1,7 W/m2. Donc on peut dire que par rapport au minimum de Maunder, on est aujourd'hui entre 0,18 et 0,3 W/m2 TOA pour 1700-2000 selon les modèles solaires. Si on prend 1750 plutôt que 1700, on doit être entre 0,1 et 0,2 W/m2. Un autre point important (non reproduit ici) est la part centrale des UV dans les variations d'irradiance : 8% de l'énergie totale, mais 60% de la variation. Cela montre l'importance des modèles en cours sur la stratosphère et le couplage stratosphère-troposphère. Finalement, et sous réserve de l'évolution des modèles d'irradiance (notamment les 20% non attribuables aux tâches-faculae), on se dirige donc vers des valeurs assez faibles. Ce qui décidément me convainc d'approfondir le volet de la sensibilité climatique au forçage solaire, car je saisis mal comment des variations aussi faibles (comparativement aux GES) ont eu des effets notables sur la période 1750-1950 (et moins évidents depuis). Cela ne me semble pas possible sans des rétroactions mal prises en compte - la nébulosité par variation de RC étant bien sûr le premier candidat potentiel. *** Réponse de N. Krivova > What is your current estimate of solar irradiance change 1700-2000 ? > Are there still large differences among models ? If so, why ? I am attaching a relatively recent review, whose Sect. 4 is dealing with this. Recent estimates of the magnitude of the secular change in solar irradiance are indeed lower than was previously thought. Note that there were no independent estimates in Fligge & Solanki 2000, Krivova & Solanki 2003. The magnitude of the secular change in these reconstructions was taken in agreement with solar-stellar comparisons. This stellar evidence based on the Baliunas et al. work turned to be questionable. Recent estimates are based on other arguments. The secular change is believed to be due to the (slow) variation in the solar 'background' magnetic field, i.e. the one emerging on the solar surface in ephemeral active regions (ER). The length of the ER activity cycle is known from observations to be extended with respect to that of the sunspot cycle. This means that even at activity minima (i.e. when the sunspot number is 0), there is still some (background) magnetic flux on the solar surface. This overlap of the ER cycles depends on the parameters (length, amplitude) of the main sunspot cycle. Since these vary with time, the amount of the background flux varies as well. Now, since the model by Wang et al. 2005 neglected the extended length of the ephemeral region cycle, their estimate of about 1W/m2 should rather be considered as a lower limit. An upper limit was estimated in a different way by Foster (2004, PhD Thesis, University of Southhampton, cf. Lockwood 2005, 34th Saas Fee Advanced Course). Assuming that the network disappeared completely during the Maunder minimum he arrived at an estimate of about 1.7W/m2. We have also reconstructed solar total irradiance (based on the SATIRE models) since the end of the Maunder minimum using a physical model of the evolution of the solar magnetic field. Our model reproduces 3 independent observational data sets (TSI measurements since 1978, total photospheric magnetic field measurements since 1974 and the solar open magnetic flux since 1868 reconstructed by Lockwood et al. 1999 from the aa index). This model predicts an increase in the solar total irradiance since 1700 of 1.3(-0.4 +0.2) W/m2. The lower limit (with the constant ER flux) of 0.9W/m2 is thus in agreement with that of Wang et al. The upper limit of about 1.5W/m2 is also close to the Foster's estimate. The reference for this work is: L. Balmaceda, N.A. Krivova, S.K. Solanki, 2007 A&A submitted 2007 Adv. SP. Res. in press
  8. charles.muller

    Et les animaux?

    Où l'on voit avec satisfaction la vitesse d'adaptation du vivant aux changements de milieu. Ensuite, il faut faire intervenir des modèles d'écologie des populations pour analyser l'effet à long terme en fonction du rythme du changement. Une grosse pression dans ce cas, ce sont des rythmes différents de réponse au climat pour les espèces en interaction (proie-prédateur, plante-insecte, etc.) et la durée du délai de synchronisation. Visser et Both 2005 ont par exemple analysé 11 espèces dans ce cas, avec 7 fois un tel décalage. Mais évidemment, et comme le reconnaissent ces auteurs, les études à court terme ne préjugent pas de l'équilibre final. Le problème est ici l'impossibilité d'un modèle global réaliste, compte-tenu de la variabilité énorme des réponses de chaque espèce (polymorphisme, rythme reproductif, dispersion de l'habitat, tolérance au changement, etc.).
  9. Ce que je lis le plus couramment (mais sans esprit critique aiguisé, on ne peut hélas pas tout analyser en détail), c'est le phénomène classe très pauvre plus pauvre, classe très riche plus riche, classe intermédiaire en hausse modérée de niveau de vie (ou inverse en période de récession). La répartition est plutôt 10-10-80, c'est-à-dire que le schéma 10 s'enrichissent au détriment des 90 autres n'est pas exact. Voir par exemple chiffres cités plus haut sur la Chine. Ensuite, il faut voir les répartitions régionales. Vu de loin, le plus gros hic reste l'Afrique noire en terme de rapport démographie / retard de développement par rapport aux autres puissances émergentes issues de la décolonisation. Mais on s'éloigne du climat.
  10. Je précise d'abord que je ne suis pas très "activiste" ou "politique" de tempérament. L'explication des choses m'intéresse plus que leur transformation. Et la simple idée de faire bouger la majorité de mes contemporains me semble une tâche tout à fait insurmontable. Cela dit, je respecte les personne engagées dans cette voie, quelles que soient leurs opinions. Chacun sa vocation. Ils ne pourront pas atteindre le mode actuel de consommation. Et celui-ci est appelé à changer, je le pense comme vous. Le niveau de consommation, c'est autre chose. Je n'y vois aucun obstacle de principe à moyen et long termes si les biens et services consommés sont compatibles avec les matières premières et l'énergie disponibles sur Terre. Et cela deviendra compatible par la force des choses (c'est-à-dire, en dernière instance si besoin, par le niet du réel). Tout à fait, c'est un autre problème (la viabilité à long terme d'une société-monde trop inégalitaire). Je dis simplement que si les Occidentaux se serrent la ceinture à 30 $ mais que tous les autres remontent à ce niveau, cela sera pareil en termes d'effets sur l'environnement (voire pire compte tenu de la démographie). Ainsi présenté, non. Mais c'est très utile de savoir si je vais vers le mur à 50 km/h ou à 150 km/h (= facteur 3 de la sensibilité climatique actuelle), de même qu'il est très utile de savoir si le mur est à 100 mètres ou 500 mètres. Car je règle les freins et les ceintures de sécurité différemment. Et je négocie mon virage différemment aussi, bien sûr. Je ne sais pas à vrai dire si cela existe. C'est assez simple dans les grandes lignes : accord mondial (y compris les USA donc), rythme soutenu et progressif (de 10 et 20% de baisse émissions par décennie sur X décennies), plan ambitieux de R&D recapture carbone, plan adaptation pour les effets inévitables. Rien de tout cela me paraît exceptionnel. C'est coûteux bien sûr. Mais si le danger est vraiment là, il est normal que cela ait un coût. Oui, je le pense. La position des USA est notamment centrale dans ce débat. Sans eux, on ne peut rien faire de sérieux, à la fois parce qu'ils sont l'un des principaux émetteurs et parce qu'ils sont l'hyperpuissance actuelle en terme d'influence directe ou indirecte sur les choix des autres.
  11. Pas très explicite /emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20"> Vous pensez à quoi : aphélie / périhélie ?
  12. Je suggère que l'on est un peu trompé par la polysémie du mot "modèle" ou par la représentation que l'on s'en fait. Je vais prendre un exemple : l'article qui restera sans doute comme l'un des plus influents pour toute la biologie du XXe siècle, la structure en double hélice de l'ADN et l'explication conséquente de sa semi-réplication (Watson Crick 1953), est pour moi un modèle. Pas d'informatique, pas de "lois" fondamentalement nouvelles (en physique ou en chimie), juste un "schéma" d'organisation de la matière permettant d'expliquer élégamment plusieurs phénomènes propres au vivant à l'échelle moléculaire. Je ne doute pas que cela soit de la science. Si je reviens au climat, le sens du mot modèle est aujourd'hui différent. Le modèle numérique n'est pas inventif en soi, il cherche seulement à reproduire l'objet Terre afin de faire des expériences sur certains paramètres. Il est bien sûr truffé de mathématiques, de lois physiques et chimiques très solides, qui organisent les calculs. Je ne doute pas non plus que cela soit de la science. Mais le statut du modèle est ici un peu différent que dans mon cas ci-dessus. C'est bien plus un outil du chercheur qui n'est pas porteur en soi d'une innovation sur les mécanismes du climat.
  13. Soit dit en passant, cela pose la question de savoir à quelle échelle de temps on mesure les effets de l'irradiance sur la température. Si je regarde la courbe des tâches solaires, je peux dire que l'activité 1980-2000 est nettement plus élevée que l'activité 1920-1940. Donc, après tout, cela n'a rien d'étonnant que les T soient plus élevées à la surface entre les deux périodes. Mais les variations d'irradiance d'un cycle à l'autre (en cas de hausse) semblent bien plus faibles que les variations entre un minimum et un maximum d'un cycle. Donc, je devrais m'attendre à retrouver un yoyo cyclique des T de surface... que je ne retrouve pas (sauf en stratosphère et haute troposphère de certaines régions). Comme une bonne part de l'irradiance sert à chauffer les océans, il faudrait cependant analyser la courbe des SST à l'échelle régionale, dans les zones où le forçage solaire est le plus actif. On a en revanche une énigme, toujours la même, c'est la période 1950-60. Pourquoi donc les T surface ont-elles commencé à stagner, alors que soleil était en hausse (comme les GES) sur sa lancée commencée au début du XXe siècle ?
  14. Il me semble que l'on confond (Meteor en l'occurrence) deux débats : savoir si les variations d'irradiance au sein des trois cycles 21, 22 et 23 mesurées par satellites sont importantes, savoir si l'activité solaire de ces trois cycles est importante par rapport aux décennies et siècles passés. Comme indiqué dans la discussion Lean, les cycles 21, 22 et 23 n'ont pas connu d'évolution significative, si ce n'est une baisse au maximum du 23, avec cependant une pente différente de croissance et de décroissance. Mais comme l'indique n'importe quelle carte de tâches solaires (ci-dessous, extrait d'un site NOAA), cela n'empêche que les cycles 21 et 22 comptent parmi les plus actifs des trois derniers siècles. Rappel : il existe pour le moment un certain consensus pour dire que les tâches solaires et faculae représentent environ 80% des changements d'irradiance totale (cf synthèse de Foukal 2006). Les 20% restant, et aussi la répartition spectrale exacte des variations de l'irradiance, restent plus spéculatifs. Ce ne sont pas les tâches solaires elles-mêmes qui augmentent l'irradiance (elles sont plus froides que le reste de la photosphère), mais leurs excroissances périphériques (du fait des déformations de la zone convective de l'enveloppe solaire en-dessous et de l'atmosphère au-dessus, déformations dues aux variations importantes de champ magnétique induites par les tâches). http://www.ngdc.noaa.gov/stp/SOLAR/SSN/ssn.html En fait, le point le plus important de ce récent travail d'Usoskin est qu'il montre que le Ti44 est bien corrélé aux reconstructions par Be10 (et par enregistrement des tâches solaires ou index aa), mais bien moins aux reconstructions par C14, telles que Muscheler par exemple les propose (voir discussion en paléo). Quand on regarde la courbe de Muscheler, on voit en effet que le proxy C14 "aplatit" les variations d'irradiance. Peut-être la raison pour laquelle la hockey team apprécie ces reconstructions ? L'avantage du Ti44 est qu'il enregistre les variations d'irradiance sur les météorites lorsque celles-ci sont encore dans l'espace interplanétaire, donc que ce proxy est moins "contaminé" que les autres sur Terre (par exemple par le géomagnétisme).
  15. Post scriptum : j'ai un peu l'impression que personne ici n'envisage sérieusement que l'on sera beaucoup plus avancé (en termes de réduction d'incertitude et d'attribution du RC) dans AR7 en 2022 que dans AR4 en 2007. Si 15 ans de données satellitaires sur tous les paramètres, d'évolution du réel / prévisions et de progrès dans la modélisation n'aboutissent pas à resserrer les fourchettes, je trouverais quand même cela très inquiétant pour la science climatique !
  16. C'est ce que j'avais cru comprendre au départ, mais sirius m'a dit que non (à savoir que la THC transporte plus de chaleur parce que l'eau qui plonge est plus chaude à T+1 qu'à T en période de réchauffement ; et que la salinité joue aussi dans la plongée, les eaux plus salées étant plus denses).
  17. Pourquoi ne pas rester sur le CO2. C'est lui que l'on veut réduire à titre principal, surtout que le CH4 stagne pour le moment (je doute que le scénario ait prévu la décélération et la stagnation, donc l'utiliser en l'état des choses est sujet à caution). Et introduire un forçage global incluant aussi les variations d'aérosols crée des complications inutiles. Pourquoi prendre une portion de scénario 2010-2020 qui ne correspond pas au calendrier que je propose (les quinze prochaines années). Nous sommes aujourd'hui entre 1,5 et 2 ppm CO2 par an depuis dix ans, prévoir 30-40 ppm sur quinze ans à venir est généreux. Pourquoi choisir une sensibilité climatique parmi d'autres : dans Meinshausen 2006 cité par le rapport Stern, sur onze sensibilités reconstruites pour 2xCO2, sept indiquent une probabilité maximale (pic de la courbe pdf) autour de 2°C, soit la valeur la plus basse des fourchettes actuellement retenues. Les quatre autres on un pic vers 3°C (valeur médiane que tu retiens). Donc, si je suis Meinshausen, on peut prendre plutôt 0,5 ±0,2 W/m2. Par ailleurs, c'est un détail, nous sommes entre 1977 et 2006 à 0,49°C selon Nasa Gistemp, ce qui nous ferait plutôt 0,17°C/décennie pour la pente trentenaire la plus récente du réchauffement. Mais cela doit varier de quelques centièmes selon le mois ou l'année choisie. On peut discuter des détails, ajouter la valeur supposée à l'équilibre, on arrivera peut-être à 0,2 ou 0,3°C. Reste que c'est une quantité assez négligeable qui ne justifie pas l'argument de l'urgence absolue si l'on s'en tient à ma proposition. Celle-ci n'est pas de ne rien faire (on peut reconduire Kyoto par exemple, si ses signataires l'ont respecté), mais de se préparer à faire beaucoup si nécessaire.
  18. Je ne saisis pas le rapport de cause à effet. Si nous cessons notre "gabegie énergétique", les 3/4 restant n'ont pas le droit de la pratiquer à leur tour ? Ou simplement de se développer, ce qui va demander de l'énergie vu que cela fait 5 milliards d'humains ? Ou il faut qu'ils restent à 1 $ par jour et qu'on les y rejoigne ? En fait, il y a des incertitudes partout. Voyez le rythme du CH4 depuis 20 ans, qui n'était pas vraiment prévu et dont on ne sait pas trop ce qu'il sera à l'avenir. Quant à la sensibilité climatique, ce n'est pas négligeable. Si j'ajoute 1,5 ou 4°C (par rapport à l'époque pré-industrielle, donc avec 0,8°C déjà dans le compteur) pour un doublement CO2, cela n'a pas le même effet et ne demande pas la même politique (d'adaptation ou de prévention, peu importe). Je ne vois pas trop qu'il soit "sage" de prendre une décision en reconnaissant qu'elle n'est peut-être pas fondée. Je ne parle pas d'agir "dans la précipitation", mais bien de programmer dès aujourd'hui une éventuelle action rapide applicable en 2020-2050. De toute façon, tout cela tourne autour des émissions de GES et des gains de T attendus, on est bien d'accord ? Les émissions prévues pour 2007-2022 (mon hypothèse AR7) doivent être d'environ 30-40 ppm CO2 si l'on ne fait rien par rapport à aujourd'hui (on reste à Kyoto). En quoi ces 30-40 ppm CO2 représentent-ils un retard catastrophique ? Cela doit faire quelque chose comme 0,1°C maximum si l'on se rapporte à 1750-2000. Ce n'est pas cela qui va nous faire franchir le seuil climatique "dangereux" de 2°C, il me semble. Et si l'on a eu 15 ans pour planifier et négocier un accord mondial (en fonction de l'évolution des connaissances dans le laps de temps), cela ne devrait pas être difficile de démarrer au quart de tour. (Ou de ne rien faire si l'on s'aperçoit que l'on s'est trompé.)Sinon, je n'ai pas de difficulté à défendre dès aujourd'hui l'idée de la construction de centrales nucléaires et l'accélération de la recherche sur les réacteurs nouvelle génération. Pour de simples raisons d'anticipation du coût du fossile (ou d'indépendance énergétique pour ceux qui n'ont pas de ressources pétrolières). Mais c'est un autre débat. De même, il paraît évident qu'investir dans la R&D du renouvelable, du nanotechnologique ou de tout ce que vous voulez sera rentable à terme. Le défi énergétique est de toute façon une réalité, avec ou sans défi climatique à la clé. Dans le cas de la Chine, je cite des chiffres lus récemment dans Le Monde qui sont assez éloignés des "90%" que vous citez par ailleurs :"Sur 1, 3 milliard d'habitants, 130 millions de personnes survivent avec moins de 1 dollar par jour (contre 377 millions en 1990). Résultat, le produit national brut (PNB) de la République populaire ne cesse d'augmenter et la classe moyenne supérieure ne cesse de s'enrichir au détriment de ceux qui ne cessent de s'appauvrir..." On constate que 10% des Chinois vivent en extrême pauvreté contre 30% voici 15 ans. Et surtout, les 90% sortis de cette pauvreté (mais encore pauvres pour la plupart) semblent avoir envie de s'enrichir, c'est-à-dire de travailler et d'être mieux rémunérés. Vous pouvez dire qu'il s'agit uniquement d'une poignée ultraminoritaire d'industriels profiteurs. Je crains que ce discours caricatural ne soit pas crédible.
  19. Merci. Pas très clair, le contenu de cet article. Je ne sais pas comment il faut interpréter ce qui est en gras : c'était encore plus doux pendant l'Optimum médiéval ou c'est plus doux aujourd'hui. De même, le maximum du XIXe siècle, c'est celui de toute la période (depuis 1300 ans) ? *** LES ALPES CONNAISSENT LEUR PÉRIODE LA PLUS DOUCE EN 1.300 ANS VIENNE (Reuters) - Les Alpes connaissent leur période automnale la plus douce depuis 1.300 ans, a déclaré mardi le responsable d'une vaste étude climatique. "Nous connaissons actuellement la période la plus douce (pour cette saison) de ces 1.300 dernières années", a déclaré Reinhard Böhm, chef du département de climatologie au sein de l'Institut central autrichien de météorologie et de géodynamique à Vienne. Cet expert se fonde sur une étude menée par un groupe d'instituts européens de climatologie, dont les travaux ont permis d'élaborer des modèles climatiques sur plus d'un millénaire pour une région s'étendant de la vallée du Rhône à l'Ouest à la Hongrie à l'Est, et de Nuremberg au Nord à la Toscane au Sud. Sur la période étudiée, les températures ne se sont guère éloignées de leur faible niveau habituel en cette saison, hormis une période plus douce entre les Xe et XIIe siècles. Les glaciers alpins ont atteint leur taille maximale au milieu du XIXe siècle, a déclaré Böhm à l'agence autrichienne de presse
  20. Je ne pourrais pas répondre là en détail, il faut y réfléchir. En général, je vois apparaitre dans les discussions le deus ex machina de la "stratification", c'est-à-dire que par un grand manque de chance pour l'homme et la nature, les eaux réchauffées et carbonisées se mélangent de moins en moins, devenant une sorte de mare bouillante et acide /emoticons/sad@2x.png 2x" width="20" height="20"> Blague à part, il a à l'évidence des données ou des hypothèses à rendre cohérentes entre elles. Par exemple, si l'océan ne remplit plus son rôle de pompe CO2, l'acidification ne va pas s'accélérer éternellement ; ou vice versa ; mais on ne peut pas dire en même temps que la pompe physique va de plus en plus ralentir et l'acidification de plus en plus accélérer, car il y a quelque chose qui cloche. Du moins en apparence, mais les apparences sont parfois trompeuses en physique.
  21. Justement, ce qui intéressant dans ce cas est la mise au point de modèles incluant toute la dynamique de l'émergence, depuis la base chimique jusqu'au produit 3D hélices-feuillets-coudes en passant par les diverses étapes d'expression et de transcription. En d'autres termes, l'objectif n'est pas de rester au constat "holiste" (et un peu magique) : le tout est plus que la somme des parties, mais bien d'identifier et de modéliser l'ensemble des paramètres menant de la partie au tout, dans un cadre physique et chimique cohérent. Dans le climat, on en est où au juste ? Comme le dit in fine le papier, on fait des réglages assez grossiers sur le "produit fini" (nébulosité par exemple), parce que l'on n'a pas les moyens informatiques de modéliser l'ensemble du processus à ses différentes échelles. Et de plus, on n'a pas encore dans ce cas des nuages toute la microphysique correcte, quand bien même on disposerait des supercalculateurs idoines. Note bien que c'est tout à fait normal, on progresse à la lente mesure de ses capacités dans tous les domaines scientifiques. Disons que ce qui l'est moins (normal), c'est la présentation au public de la qualité des modèles actuels et des incertitudes y régnant encore. C'est exactement pour cela que Lindzen a démissionné, d'ailleurs, parce qu'il refusait d'endosser le ton très "sûr de lui" du résumé pour décideurs 2001. A ses yeux, un mensonge.
  22. A la décharge de Gilles Delaygue, la phrase originale est de toute façon assez creuse, malgré les italiques d'insistance indiquant au lecteur qu'il y a là une idée profonde : One of the most important features of complex systems is that most of their interesting behaviour is emergent. It's often found that the large scale behaviour is not a priori predictable from the small scale interactions that make up the system. Bien, ce qui émerge des interactions est plus intéressant que les interactions elles-mêmes. En fait, pourquoi ? Une protéine est-elle "plus intéressante" en soi que l'alignement des 10.000 paires de bases qui la produisent ? Les variations des 10.000 paires sont-elles peu "intéressantes" alors qu'elles changent le produit final ? Que signifie finalement l'adjectif "intéressant" ? Le problème du climat est qu'il n'atteint pas de toute façon ce degré de précision dans ses modèles (par rapport à la biologie que je cite en contre-exemple), comme l'explique l'article, compte-tenu de l'échelle du phénomène étudié et de la multiplicité des interactions pertinentes. Donc finalement, on serait porté à déduire que les comportements les "plus intéressants" du climat échappent encore aux modèles.
  23. Dans une Perspectives du dernier Science, un groupe de chercheurs signale une énigme des modèles actuels concernant la vapeur d'eau en haute troposphère. Je vous rends compte de ce que j'en ai compris, mais avec beaucoup de réserve cependant (ci-dessous les références et le communiqué), car je ne suis pas tellement familier des histoires de saturation et sursaturation. - La vapeur d'eau échappée de la surface grimpe et atteint des régions froides de l'atmosphère. L'humidité n'est plus à l'équilibre et on est en situation de sursaturation de la VE par rapport à la glace. - Le retour à l'équilibre s'opère normalement par condensation : d'abord des cristaux de glace se forment autour des aérosols ; ensuite ces cristaux croissent (agrègent de la VE qui se condense autour d'eux). Cela aboutit à la formation de nuages de cristaux de glace (cirrus). - Le taux de sursaturation prévu par les modèles pour déclencher ce phénomène est d'environ 60%. Or des observations convergentes montrent que la haute troposphère en ciel clair peut dépasser les 100% de sursaturation sans déclencher de processus de condensation / croissance. Et dans les cirrus ou contrails, on observe encore des taux sursaturation de 30% alors que l'on devrait être revenu à l'équilibre (toute la VE condensée). - Ces observations (de la VE en haute tropo) sont très incertaines, raison pour laquelle on ne considérait pas cela comme un pb. Mais pour les auteurs, l'accumulation des données depuis quelques années montre qu'il y a bien un pb de fond et un mécanisme que l'on ne modélise pas bien. Ci-dessous, le schéma. En bas, la courbe verte est ce que l'on attend (après 60%, la sursaturation décline et revient vers 0% grâce aux noyaux de condensation et à leur croissance) ; les courbes rouge et orange sont ce que l'on observe : cela se passe comme si la condensation ou la croissance étaient supprimées. Avez-vous des corrections / précisions sur cette description ? Les auteurs disent que le sujet est important pour le climat, sans plus de précision. Quels sont selon vous les enjeux en question, notamment pour la rétroaction nuage / VE ? *** Article : Science 1 December 2006: Vol. 314. no. 5804, pp. 1399 - 1402 DOI: 10.1126/science.1135199 When Dry Air Is Too Humid Thomas Peter, Claudia Marcolli, Peter Spichtinger, Thierry Corti,1 Marcia B. Baker,2 Thomas Koop3 As moist air rises to colder regions in the atmosphere, the humidity rises above its equilibrium value over ice. To relax this metastability, the air releases its water vapor via ice cloud formation. Such atmospheric ice clouds form in two steps: First, ice nucleates in or on existing aerosol particles; second, these ice particles grow through condensation of supersaturated water vapor onto the ice surfaces. Recent field observations (1-3) call into question the basic principles underpinning the current understanding of ice cloud formation and alter the assessment of water distribution in the upper troposphere. (...) *** Communiqué : Scientists want to solve puzzle of excess water vapor near cirrus clouds A number of researchers in recent years have reported perplexing findings of water vapor at concentrations as much as twice what they should be in and around cirrus clouds high in the atmosphere, a finding that could alter some conclusions about climate change. Now a group of European and U.S. scientists is advocating a broad research effort to solve the puzzle and understand just what is occurring in cirrus clouds, wispy sheets of ice crystals 6 to 10 miles above the Earth's surface. "Based on our current knowledge, it shouldn't exist," said Marcia Baker, a University of Washington professor of Earth and space sciences. She is one of six climate researchers who authored a Perspectives article in the Nov. 30 edition of the journal Science promoting an extensive effort to investigate the dilemma. Part of the problem is that many atmospheric scientists have dismissed the findings as erroneous because the current understanding of atmospheric conditions and cirrus clouds would make the water vapor anomaly impossible, Baker said. Yet a number of pieces of evidence published in peer-reviewed journals and presented at scientific meetings during the last six years have supported the finding. Clouds and particles in the atmosphere play a significant role in regulating the Earth's temperature because they help determine how much of the sun's heat and energy is reflected back into space and they trap outgoing radiation from the Earth's surface. Cirrus clouds also are important in regulating the distribution of water vapor, the most important greenhouse gas, in the upper troposphere. "We have thought our models of the formation and evolution of cirrus clouds are generally adequate in how they portray the role of cirrus clouds in regulating water vapor, but if the recent findings are accurate and high humidities are widespread, our assumptions could need significant adjustment," Baker said. "The point is to bring this to the more general science audience as a broad puzzle, but also to lay the groundwork for research to solve the puzzle," she said. Cirrus clouds form in the upper troposphere and modulate the exchange of water between the troposphere and the stratosphere. Vapor in the upper troposphere can rise into the stratosphere but tiny ice crystals can fall back toward the surface. Outside the clouds, there are water vapor and minute atmospheric particles called aerosols, but no ice crystals. Scientists have come to expect that new ice crystals will begin to form in aerosols when vapor levels rise to the point at which they are 60 percent above equilibrium with the surrounding air. Yet measurements have shown that vapor levels can reach 90 percent to 100 percent above equilibrium without forming new ice particles. Inside the clouds, it is expected that vapor levels above equilibrium cannot be maintained, yet evidence shows that often vapor levels are as much as 30 percent above equilibrium in large areas of clouds. Scientists have speculated about what causes these anomalies. It is possible the aerosols might have as-yet undiscovered properties that prevent crystals from forming in some conditions, or there could be some kind of coating on the aerosols that prevents ice from forming, Baker said. There also could be some undiscovered property of ice crystals that prevents them from growing in certain conditions. "There could be a different phase of ice at the temperatures and pressures in cirrus clouds that has a higher equilibrium for vapor," Baker said. "These are the kinds of questions for which we are trying to find answers." ### The lead author of the Science article is Thomas Peter of the Institute for Atmospheric and Climate Science at Eidgenössische Technische Hochschule of Switzerland. Other co-authors are Claudia Marcolli, Peter Spichtinger and Thierry Corti, also of the climate institute, and Thomas Koop of Bielefeld University in Germany. For more information, contact Baker at (206) 685-3799 or baker@ess.washington.edu; or Peter at 41-44-633 27 56 or thomas.peter@env.ethz.ch
  24. Décidément, le carbone organique du sol réserve en ce moment des surprises. Dans une nouvelle étude parue dans Science, un groupe de chercheurs chinois a analysé pendant 25 ans (1979-2003) le sol d'une forêt ancienne (plus de 400 ans) de la réserve de Dinghushan, province de Guangdong (environ 23°N, 11°E). Résultat : le taux de carbone organique du sol a continué de progresser, à raison de 1,4-2,35% sur l'ensemble de la période. Or, les modèles actuels considèrent habituellement que les forêts anciennes sont à l'équilibre, voire sont des sources de carbone car leur respiration excèderait leur stockage terrestre. Mais ce travail incite à repenser la question. Comme l'écrivent les auteurs : This study suggests that the carbon cycle processes in the belowground system of these forests are changing in response to the changing environment. This result directly challenges the prevailing belief in ecosystem ecology regarding carbon budget in old-growth forests (1) and supports the establishment of a new, non-equilibrium conceptual framework to study soil carbon dynamics. Our study further highlights the need to focus on the complexity of the belowground processes, as advocated in previous research (6, 7), and the importance of establishing long-term observation studies on the responses of belowground processes to global change. Le couplage des modèles biogéochimiques et des modèles climatiques ne va pas être une mince affaire... PS : je suis désespéré que mes amis journalistes si prompts à informer le public des progrès de la science restent toujours silencieux sur ces travaux. Tout le monde sait pourtant leur souci d'une approche complète, équilibrée et objective de ces questions. Une recherche Google news donne deux résultats sur Smittenberg (précédente étude) en anglais, aucun en français. Il faut supposer que les progrès sur le cycle du carbone ne les intéressent pas. J'ai pourtant déjà lu des compte-rendus d'autres études sur ces sujets. Science 1 December 2006: Vol. 314. no. 5804, p. 1417 DOI: 10.1126/science.1130168 Old-Growth Forests Can Accumulate Carbon in Soils Guoyi Zhou,1*{dagger} Shuguang Liu,2* Zhian Li,1 Deqiang Zhang,1 Xuli Tang,1 Chuanyan Zhou,1 Junhua Yan,1 Jiangming Mo1 Old-growth forests have traditionally been considered negligible as carbon sinks because carbon uptake has been thought to be balanced by respiration. We show that the top 20-centimeter soil layer in preserved old-growth forests in southern China accumulated atmospheric carbon at an unexpectedly high average rate of 0.61 megagrams of carbon hectare-1 year-1 from 1979 to 2003. This study suggests that the carbon cycle processes in the belowground system of these forests are changing in response to the changing environment. The result directly challenges the prevailing belief in ecosystem ecology regarding carbon budget in old-growth forests and supports the establishment of a new, nonequilibrium conceptual framework to study soil carbon dynamics.
  25. Albert, je ne savais pas que tu distribuais aussi les "habilitations" à critiquer les modèles. De manière tout à fait sage, les modélisateurs se sont avisés qu'il fallait développer les comparaisons intermodèles afin d'identifier les points de divergences entre ces modèles et de voir ce qui fonctionne ou ne fonctionne pas dans leur simulation du réel. Quand je dis "foirer ou presque", c'est une forme très triviale je l'admets de ma lecture de ces comparaisons intermodèles. Comprendre ce qui ne fonctionne pas est assurément réservé aux chercheurs eux-mêmes. Mais constater que cela ne fonctionne pas est un exercice ouvert à tous, du moins à tous ceux qui s'intéressent à l'actualité scientifique. Tu n'as pas besoin d'être docteur en biologie moléculaire pour comprendre la phrase "ce modèle ne réussit pas à reproduire la dynamique des métastases dans les tissus vasculaires". Tu n'as pas besoin non plus d'être docteur en physique pour comprendre la phrase : ""This study suggests caveats with respect to the ability of most presently available climate models in representing the statistical properties of the global scale atmospheric dynamics of the present climate and, a fortiori, in the perspective of modeling climate change." Lucarini 2006. Mais bien sûr, tu peux toujours dire que Lucarini et al. ne sont pas habilités à produire ce genre de critiques sur les 19 modèles AR4. Ou, dans ta logique, que cette conclusion ne doit pas être connue car elle concerne seulement le petit monde des modélisateurs, les autres béotiens devant simplement lire le rapport IPCC/GIEC et dire amen aux éternels "progrès significatifs accomplis au cours des cinq dernières années". De toute façon, avant même entrer dans le détail des modèles, que l'on puisse reproduire 19 courbes "correctes" des T 1900-2000 avec 19 paramétrages différents n'est pas de nature à convaincre le lecteur. Celui-ci se demande, s'il a un peu de bon sens : fort bien, mais sur ces 19 modèles qui ne peuvent tous avoir raison en même temps, lesquels sont les plus proches du réel et lesquels s'en éloignent le plus ? C'est-à-dire, lesquels collent au réel en gonflant / dégonflant artificiellement certains facteurs (ou en se trompant sur les échelles de discrétisation, etc.) ? On en vient justement aux comparaisons intermodèles... et l'on s'aperçoit avec frayeur que sur certains points analysés, aucun modèle ne semble de toute façon coller vraiment aux réanalyses. C'est très encourageant en un sens, car on apprend beaucoup de ses erreurs. Mais cela met un petit bémol au degré de confiance attribuable aux reconstructions / projections fondées sur ces erreurs, non ?
×
×
  • Créer...