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Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Parce que le fossile pose des problèmes autres que climatiques et parce que les réserves sont de toute façon limitées face aux besoins et aux désirs de l'homme. Avec ou sans le climat, on devra changer de modèle énergétique au cours du siècle. Et un tel changement, cela commence dès maintenant. Simplement, je n'ai aucune espèce de sympathie pour la motivation négative de la peur et je juge irréaliste la solution négative de la restriction / stagnation. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Même remarque que plus haut sur ta difficulté à comprendre le sens des mots. J'écris : "Au lieu du discours déprimant de la déploration, de la restriction et de la marche arrière, j'attends des objectifs ambitieux, une dynamique volontariste, un rêve concret d'alternative." Tu commentes : A ce stade de non prise en compte des propos de l'interlocuteur, c'est désespérant. La campagne électorale ambiante est déjà l'occasion d'un concours désolant de mauvaise foi et d'autisme. Dommage que ces principes de rhétorique et de sophistique politiciennes contaminent désormais les échanges sur IC. -
Eh bien dès que j'ai le temps, je souhaite lancer un débat sur cette question du "changement climatique dangereux". Au fond, on n'en parle jamais directement. Partant du principe que le climat change naturellement, donc que l'idée d'une stabilisation totale est vaine, il conviendrait de réfléchir ensemble à la frontière entre un changement acceptable et inacceptable, ou inoffensif et dangereux. Pas simple, puisqu'il faut quantifier d'un côté les effets dans le temps (ce qui est objectif), préciser d'un autre côté la notion de dangerosité (ce qui devient en partie subjectif, c'est connu que certains grand anxieux ont peur de tout et veulent vivre dans un monde à risque zéro )
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On s'en fout, merci de ne pas poster pour ne rien dire et simplement occuper le dernier post d'une discussion. C'est lassant, cet infantilisme.
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Ah ? D'abord, ce doit être 0,2 à 1 °C / W/m2. Ensuite, je doute un peu que certains modèles du GIEC soient à 0,8°C pour un doublement CO2 (= la base de la fourchette que tu donnes : 0,2*4). Peux-tu m'indiquer lesquels ? Enfin, cela ne répond pas à la question, puisqu'une sensibilité faible à très faible serait relativement "inoffensive", au contraire d'une sensibilité forte à très forte. Et que l'on demande justement aux modèles de préciser cette fourchette pour aider à la décision. PS : les modèles se trompent aussi peut-être en sous-estimant la sensibilité climatique. Certains le pensent et incluent des chiffres plus élevés, entre 1 et 2,2 °C / W/m2.
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Oui. C'est curieux, j'ai essayé de voir sur le site de réanalyse NCEP/NCAR l'anomalie SST 1996-2005 (par rapport à la période de référence automatique 1968-1995). Et j'obtiens l'improbable carte ci-après. Si qqun a l'occasion de voir ce que cela donne, j'ai dû faire une erreur dans la programmation de la carte, mais je ne trouve pas laquelle. Il se peut aussi que toutes les variations soient entre +/- 0,2 °C (la couleur blanche), mais cela m'étonne un peu avec le gros El Nino 98 dans la période, et toutes les années records y compris 2005. http://www.cdc.noaa.gov/cgi-bin/Composites/printpage.pl
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C'est ce que je croyais aussi (amplification polaire = VE). Mais non d'après une publication récente de Pierrehumbert, que j'ai cité dans le poste sur la rétroaction VE : Il semble donc que l'amplification polaire n'est pas liée à la VE (au contraire, elle joue en sens inverse par rapport aux autres zones), mais sans doute à deux autres phénomènes (sous réserves de confirmation) : - rétroaction positive forte de l'albedo (fonte des glaces) - régime des flux orientés équateur-pôle pour le déversement de chaleur excédentaire PS : que la VE joue surtout sur l'amplification tropicale, comme le rappelle Pierrehumbert, explique aussi pourquoi la divergence entre modèles et réel sur la mesure des T de la troposphère tropicale est un domaine important à suivre dans les années à venir. S'il s'avère que les satellites et ballons-sonde ont raison contre les résultats des modèles, cela aura peut-être des conséquences sur l'estimation de la sensibilité climatique.
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Pourquoi ? Outre les remarques de MiniTAX sur la grande diversité des résultats de sensibilité climatique et la réponse du réel (récent ou paléoclimatique), tu as aussi mon objection basique de départ. Pour traduire le W/m2 en °C, il faut passer par la case climat. Mais sauf si l'on m'explique pourquoi, le climat n'a pas de raison de réagir de la même manière à des W/m2 de rayonnements différents, interagissant de manière différente avec la matière vivante ou inerte. Et il faut aussi avoir en tête que ces rayonnements agissent régionalement de manière différente, mais je cherche encore sur ce point des données quantifiées pour poursuivre le débat. (En fait, je cherche du temps pour les chercher /emoticons/ohmy@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) Par exemple, et tu le soulignes, les variations Milankovitch ne sont pas des variations d'irradiance globale moyenne TOA, mais des variations orbitales à effet régional. Sont-elles sans effet sur le climat ?
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Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Bonjour et bienvenue. Toutes les opinions sont bien sûr légitimes, et tous les styles de vie recevables. En démocratie, le tout est de les faire partager par une majorité électorale, pour éventuellement les transformer en directives politiques. Il me semble que peu de pays industrialisés sont pour le moment sensibles à cette hypothèse d'une sortie rapide de la société de consommation. Bon nombre d'individus s'y sont installés sans se poser de questions métaphysiques. Bon nombre d'autres regrettent de ne pas y être intégrés, et plutôt que de contester la société de consommation elle-même, ils contestent un système qui les privent d'y accéder et de consommer autant que les plus riches. Je pense (à titre d'hypothèse) que cette consommation possède une part addictive assez forte, alimentée par les réseaux dopaminergiques de recherche de plaisir et de récompense de notre cerveau. On s'habitue au niveau de vie comme aux drogues, on souffre quand on en est privé, on en recherche un peu plus pour varier les sensations. Et tout cela passe souvent par la case consommation, avec ses dealers et avec l'industrie de transformation qui précède bien sûr, mais qui est invisible comme l'est le producteur de coca ou d'opium. Plutôt que de nier frontalement cette consommation, qui possède des avantages par ailleurs, il faudrait plutôt l'orienter vers des biens "propres" - par exemple le virtuel. Il y a dans le dernier Monde 2 un reportage tout à fait fascinant sur Second Life, un monde entièrement virtuel du net où chacun possède son avatar et agit de manière comparable à la vie réelle (consomme, produit, échange), avec des pouvoirs en plus bien sûr, chacun peut même gagner de l'argent réel ou soutenir des causes réelles, mais tout cela par le biais d'un rêve de pixels plutôt que par une visite à l'hypermarché du coin. Une cure de désintoxication d'avenir ? Ces digressions mises à part, tu pointes le gros problème : les populations des pays émergents asiatiques sortent tout juste (pas encore entièrement) d'une vie frugale et peu consommatrice, où elles avaient la grande joie de se contenter d'un bol de riz, d'un vélo et d'un marché local. Manque de pot, ces populations semblent surtout pressées d'avoir autre chose que le riz, le vélo et le marché du coin. Certains d'entre nous sont fatigués du luxe ambiant et ancien de leur société ; mais beaucoup d'humains, la très grande majorité, en rêvent. Or, même s'ils accédaient à la moitié de notre niveau de vie actuel (et que nous revenions nous-mêmes en arrière, on ne sait trop comment vu le peu d'entrain des populations), cela poserait de gros problèmes énergétiques pour les objectifs climatiques les plus ambitieux et les plus pressés. Pour sortir de ce blocage, comment fait-on sérieusement (autrement que par des mesurettes à la marge et des déclarations de bonnes intentions) ? PS : je pense bien sûr que ce blocage est créé par une fausse urgence, elle-même alimentée par des données pour le moment bien trop incertaines, et de toute façon non incompatibles avec le choix de l'adaptation aux changements que nous induisons. Le cas échéant, il me paraît plus réaliste d'adapter l'humanité à une hausse de températures (et de préserver les zones es plus fragilisées de l'environnement) tout en travaillant à des solutions d'un nouveau type permettant si nécessaires de se passer très vite du fossile et d'accélérer la recapture du CO2 et du CH4. Ces deux derniers objectifs sont-ils inatteignables pour 2030 ou 2050 si on y met vraiment les moyens ? Et ne seraient-ils pas eux-mêmes porteurs de grandes avancées technologiques ? Si on me laisse le choix, je préfère payer des chercheurs et des ingénieurs travaillant à des projets énergie / recapture plutôt que payer une enième taxe énergétique dont l'argent passera on ne sait trop où, tout comme l'argent de la taxe carburant actuelle ne passe pas réellement dans la correction des effets des carburants. Au lieu du discours déprimant de la déploration, de la restriction et de la marche arrière, j'attends des objectifs ambitieux, une dynamique volontariste, un rêve concret d'alternative. (J'attends aussi avec impatience les rapports GIEC AR6 2017 et AR7 2022, et leur sensibilité climatique à la baisse qui nous laissera un délai supplémentaire dans la réalisation de ce rêve. ) -
Les prévisions misérables de la NOAA concernant la saison des ouragans
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Je le pense aussi. Par définition, les cyclones sont de toute façon des phénomènes particulièrement difficiles à modéliser et prédire, puisqu'il faut en quelque sorte anticiper les conditions initiales d'une série d'événements uniques sur six ou sept mois à venir. Quand on sait qu'un simple cisaillement peut tuer dans l'oeuf le monstre convectif, cela me paraît un peu utopique d'annoncer à l'avance le nombre et l'intensité. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Je trouve aussi que RC est de grande qualité pour un site de vulgarisation et je suis un de leurs fidèles lecteurs. Mais il est faux de dire que l'information est "non biaisée". Dès lors que l'on a un sujet qui les dérange (en général soleil ou rayons cosmiques, leurs bêtes noires ), le propos ressemble plus à une attaque en règle qu'autre chose. Exemple récent : à quoi bon descendre en flamme le communiqué de Svensmark, au lieu de discuter paisiblement du contenu de son article ? Et dans ce cas, pourquoi ne pas descendre en flammes tous les labos / les chercheurs qui exagèrent la portée d'un travail dans leurs communiqués ? Parce que j'en lis, des communiqués, pas seulement pour le climat, et quand je compare avec le contenu réel des articles, j'ai parfois des surprises. Enfin, je conseille de lire RC, mais aussi tous les autres sites qui font de l'info sur le climat. C'est un bon moyen de se faire une opinion, de noter des articles intéressants et d'aller les lire directement. Parce qu'il y a beaucoup de travaux dont on ne parle pas sur RC, mais qui méritent pourtant des coups de projecteur. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
1. Oui, justement. Convaincre 1,3 milliards de Chinois en pleine croissance de se priver de leur charbon abondant quand les soi-disant bons élèves (Européens) ont tant de mal à tenir leurs propres engagements pourtant bien modestes (10%) avec une croissance médiocre, c'est très mal parti. Radicaliser les mesures pour donner le bon exemple ? Et si on est les seuls à fonctionner ainsi avec une énergie plus chère, cela donne quoi à ton avis : le progrès pour tous en 2020 ? Evidemment, si l'on donne des cours à la population pour expliquer que l'argent ne fait pas le bonheur et que le partage de la pauvreté est une formidable opportunité pour le lien social, cela peut fonctionner. 2. Non, il y a plein d'autres lobbies, même certains qui agissent dans ton sens (le nucléaire par exemple, Areva a un budget sympathique de communication directe et indirecte ). De toute façon, l'explication conspirationniste par les lobbies ne tient pas la route à mes yeux, c'est beaucoup trop simpliste. Sauf peut-être aux Etats-Unis... mais aux Etats-Unis, ce n'est précisément pas une conspiration puisque les lobbies agissent de manière tout à fait officielle auprès des élus. -
Les prévisions misérables de la NOAA concernant la saison des ouragans
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Sauf erreur, les liens El Nino, La Nina et répartition des activités cycloniques sont déjà connus des modèles. Cela ne les a pas empêchés de se planter pour la saison 2006 en Atlantique. Sur les autres bassins, je ne sais pas ce qu'il en est en détail. -
Les prévisions misérables de la NOAA concernant la saison des ouragans
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Ah désolé d'avoir choqué tes convictions. Mais mon propos n'est pas insultant : je suis un adversaire déclaré de la religion, c'est mon droit comme c'est le droit de certains religieux d'être des adversaires déclarés de la laïcité ou de l'athéisme. Donc, je modifie la lettre de mon propos, certainement pas son esprit : "ce serait une occasion idéale pour les religieux et croyants de tous ordres d'étendre leur emprise sur les mentalités au détriment de la science." Après tout, c'est bien une rétroaction négative (à mes yeux) d'un non-réchauffement climatique (donc d'un échec de la science). -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Et alors, ce n'est pas une insulte (prophète) ni un non-sens (être bien référencé sur Google). J'essaie d'être plus réservé sur les chercheurs que sur les médias en général, même si je m'énerve parfois. La preuve : j'ai modifié le contenu de mon blog sur Le Treut et ses annonces caniculaires après que certains m'aient ici convaincu, le connaissant, que ses propos avaient peut-être été déformés. Jouzel fait une erreur sur Gore en légitimant le contenu intégral de son documentaire, y compris sur les domaines qu'il ne connaît pas bien (épidémiologie des maladies à vecteur par exemple). Quant à la hockey team, elle a lancé RC en réaction directe aux sceptiques : il ne faut quand même pas me demander de croire que le contenu de ce site (pas des articles peer-reviewed des chercheurs) est parfaitement objectif sur l'état de la recherche climatique. Ah tout de même Eh bien si, justement. Certaines prévisions des modèles sont inquiétantes. La réalité passée et présente ne l'est pas en ce qui concerne le RC et sa part anthropique. On est justement obligé de maquiller le réel pour faire du sensationnalisme (par exemple dire que le déplacement de telle espèce est le présage de son extinction, que quatre années de fonte sont le présage d'une tendance exponentielle, que le comportement de 20% de l'Antarctique va s'étendre à 80% du reste du continent, que telle canicule de juillet ou telle saison cyclonique intense est liée au RC anthropique, mais pas le froid d'août ni la saison suivante, etc. etc.). Tu reproduis assez de communiqués de ce genre pour comprendre de quoi je parle. Les scientifiques du monde entier (assez drôle) ne se plantent pas forcément. D'ailleurs, leurs prévisions ne sont pas toutes si alarmistes pour 2100 ou pour la sensibilité climatique, il faudrait surtout voir ceux qui se plantent plus que d'autres, c'est comme cela que la science progresse. Les modèles d'acidification sont tellement récents que j'attendrais un peu avant de sanctifier les travaux de Orr et consorts comme la vérité définitive sur la question. Et nous ne serons pas gagnants à nous priver rapidement d'une énergie bon marché, surtout pas les pays très peuplés qui en dépendent beaucoup pour leur développement. Le poids des lobbies pétroliers est quasi-nul en Europe. Pourtant, l'Europe se contente du mini-Kyoto et n'arrive même pas à tenir ses mini-engagements alors qu'elle n'a presque plus d'industries du secondaire sur son sol. Arrête un peu de rêver tout haut, regarde deux minutes la réalité en face. -
Les prévisions misérables de la NOAA concernant la saison des ouragans
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
C'est dans la partie de l'article en lien non reproduite ici (la conclusion de l'auteur, pas celle de Pierre Ernest) : What the 2006 hurricane season reveals is our – or in this case NOAA’s – susceptibility to producing and relying on wildly wrong climate-related predictions. This failure should humble our rush to try modifying weather through economy-killing greenhouse gas regulation – not embolden it. Le rapport est que les modèles se plantant en prévision cyclonique, ils peuvent aussi bien se planter en prévision climatique. Donc que le prise de décision sur cette base est assez légère. Je ne trouve cet argument que moyennement convaincant, la prévision des cyclones sur une saison et celle du climat sur un siècle n'étant pas les mêmes exercices. Chaque type de modèle a ses faiblesses, mais les faiblesses de l'un ne permettent pas forcément de conclure sur celles de l'autre. Sur la deuxième partie de ton argument, pas d'accord avec la méthode. Si cela revient à dire "plantons-nous gaiment dans nos prévisions, on s'en fout car les intentions sont bonnes et les conséquences positives", je pense que cela ne prend pas en compte les conséquences très négatives de l'image de la science dans la société en cas de plantage massif. On vit déjà dans des sociétés abruties par la télé où les superstitions prospèrent (sans compter les religions qui ne reculent pas du tout dans le monde). Un échec retentissant de la science serait pain béni pour les curés et gourous du monde entier. Et approfondirait le fossé entre chercheurs et populations. C'est du moins mon opinion de rationaliste et athée convaincu. De plus, soutenir une opinion du type "la gravité du RC est peut-être une erreur, mais c'est une erreur utile" revient à soutenir le caractère positif de la manipulation des masses. Pourquoi pas, mais ce n'est pas la posture idéale pour soutenir à côté le principe d'une démocratie de citoyens éclairés. Autant filer directement les clés du pouvoir aux manipulateurs plutôt qu'aux électeurs. Enfin, il y a pollution et pollution. Si je veux réduire l'usage de la voiture en ville, un gros poste de CO2 et de pollution, je peux passer des clips d'insuffisants bronchiques en train de crever avec une oxygénation dans la gorge et de la morphine dans le sang, ou faire des rapports sur les milliers de morts annuels dus aux pollutions urbaines. Cela fera aussi bouger les mentalités. Pour une fin équivalente, il y a toujours des moyens plus honnêtes ou plus efficaces que d'autres. -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Je reviens sur un point, l'histoire du rapport entre 2°C de hausse 2000-2100 et l'irradiance 1700-2000. Sauf grosse surprise très improbable, la valeur exacte de l'irradiance (0,1, 0,3, ..., X W/m2) n'aura de toute façon pas un poids majeur quand on fait la somme algébrique des forçages 2000, plus encore 2100. Dans cette somme, ce sont les GES qui représentent l'élément le plus important en 2000, plus encore en 2100. Quand on commence à parler de X°C de hausse, on passe des forçages à la sensibilité climatique. Là, c'est un peu différent. Que les 0,8°C de hausse 1750-2000 soient associés à 0,1, 0,3,... X W/m2 de forçage solaire n'est pas indifférent, quand on essaie de simuler cette période par un modèle. Car évidemment, si l'on simule en prenant les seuls GES comme élément positif du bilan radiatif, tout le réchauffement leur revient et leur sensibilité climatique est grande (sachant qu'il existe des facteurs négatifs et une inertie thermique du système). Donc, plus on connaît précisément le poids des forçages, meilleure sera la rétrovalidation par cet exercice de simulation. Quant à la projection 2000-2100, c'est encore autre chose et je m'en suis expliqué : l'irradiance 1750-2000 est assez indifférente, car l'information pertinente serait surtout l'irradiance 2000-2100. Et on ne la connaît pas, même si certains font des prédictions en fonction du comportement passé du soleil et de ses cycles. Si, par hypothèse, on améliorait ces prédictions solaires et on les implémentait dans le modèle, la valeur d'irradiance passée serait à nouveau importante. Par exemple, si on prévoit l'équivalent de Maunder en 2050, il importerait de savoir ce que Maunder a représenté exactement comme baisse d'irradiance. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Commentaire de : "Que les chercheurs critiquent un peu plus souvent les exagérations alarmistes" Je me demande parfois si tu comprends bien le sens de mes propos, donc si je suis assez clair dans mon expression. Demander à un chercheur la même vigilance et la même rigueur face aux sceptiques que face aux alarmistes, ce n'est pas le qualifier d'écolo aveuglé ni de catastrophiste. C'est simplement un requisit d'objectivité ou d'impartialité, deux qualités que l'on attend du chercheur dès lors qu'il commente un usage de la recherche par les médias. Peut-être penses-tu que les médias ne font jamais d'erreurs ou d'extrapolations indues en ce qui concerne le climat ? Ou que les seules erreurs ou extrapolations proviennent des médias sceptiques (hum, désolé du quasi oxymore), tous les autres étant dans le vrai ? Comme je ne t'ai jamais vu émettre la moindre réserve sur une annonce catastrophiste, je suis enclin à retenir cette hypothèse. -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Je me demandais ce que tu devenais, je vois que tu peaufinais une réponse pleine de nouvelles informations pertinentes pour comprendre l'évaluation de l'irradiance. Je reprends juste ce qui intéresse le débat de fond ou la cohérence de nos échanges. En allant pêcher des articles sur mon blog (une manie, chez toi, je t'ai déjà dit que ce blog a une fonction "commentaire" à ta disposition), tu confonds deux débats qui n'ont rien à voir : les variations d'insolation à court terme et les variations d'irradiance à long terme. Les GES sont cités dans le premier cas comme ordre de grandeur. De toute façon, c'est à nouveau HS ici. Bien, toi qui l'a visualisée et la juge complète, explique-nous sur cette base comment elle en est venue à réviser à la baisse le lien proxies-irradiance. Car c'est cela le fond du sujet. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Merci pour les explications. Si je parle des probabilités de tel ou tel événement, c'est sans doute en raison de ma propension naturelle à regarder les doigts plutôt que la lune. C'est aussi parce que la problématique des tipping points ne surgit pas tout à fait au hasard. L'article objet de ce débat en est un bon exemple : on aligne la description de réactions en chaîne catastrophiques en se gardant bien de préciser le détail de leurs mécanismes, plus encore de réfléchir à la probabilité de leur survenue (si tant est qu'il soit mathématiquement possible de contraindre cette probabilité, je l'ignore et j'ai posé plus haut des questions en ce sens, encore sans réponse). La réaction de notre ami Jérome, que l'on ne lit hélas plus trop depuis qu'il a posté sa question, est révélatrice : "déjà trop tard?" J'espère qu'il aura été soulagé d'apprendre que certains tipping points ne sont pas vraiment d'actualité. Donc quand tu dis le "pb n'est pas là", tu as tout à fait raison pour l'approche purement scientifique qui est la tienne (et donc celle de 0,1% des gens, qui sont chercheurs). Mais le problème est bien là en revanche quand on réfléchit à l'approche vulgarisatrice des questions climatiques en général et des tipping points en particulier, qui concerne elle 99,9% des gens. "A long terme nous serons tous morts", disait Keynes, et la mise en perspective des délais temporels des événements dont on parle est assez utile quand on en parle en terme de retombées pour l'homme ou de temps d'adaptation. Laisser à ses enfants un monde où les clathrates dégazent n'est pas la même chose que laisser à ses enfants un monde où le dégazage des clathrates est un enjeu des 200 à 800 ans à venir. Il vaudrait mieux laisser à ses enfants un monde sans aucun problème. Mais ce n'est pas ainsi que fonctionne l'humanité, connue pour (se) poser des problèmes à chaque génération. Si j'étais sûr que mes enfants vivent mieux dans un monde où nous aurions rapidement réduit les émissions de carbone, cela ne me poserait pas de problème de laisser les "réducteurs" engager le destin de la planète à marche forcée. Comme je trouve que ces "réducteurs" sont encore très flous sur la méthode, sur les gains climatiques attendus, sur les risques sociaux et économiques encourus, je continue de trancher en leur défaveur. Cette prudence n'a rien à voir avec une politique de l'autruche ou du court terme - sur plein d'autres sujets, comme l'environnement, la pauvreté et la santé, j'ai comme tout le monde des visées à long terme, et dans le cas du fossile, je suis même globalement favorable à sa sortie. Dans le cas du climat, je n'aurais pas l'imprudence ou la bêtise de dire que je ne serai jamais convaincu de l'imminence d'un "changement climatique dangereux". Je réclame simplement un peu plus de temps pour préciser les notions de "changement climatique" et de "danger", encore bien incertaines dans leur fourchette et dans leur évaluation. PS : Sinon, nous ne lisons sans doute pas les mêmes textes sur ces forums. Je suis pour ma part plus souvent importuné par les extrapolations de "ceux qui crient, clament et hurlent"... que la catastrophe est imminente. Et je trouve que les réponses des personnes catalogués (parfois à tort) comme "sceptiques" sont plutôt pondérées, même si ce n'est pas toujours le cas (je le regrette dans cette hypothèse, y compris quand je m'emporte). PPS : merci à Meteor pour les liens. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Merci de la référence, je ne me suis jamais penché sur ces modèles "macro" à l'échelle quasi-géologique. Je vais voir si ce travail d'Archer est dispo en pdf et s'il existe une synthèse sur les conclusions actuelles de ce type de modèles. (Dans GIEC 2001, je ne me souviens pas d'un sous-chapitre de ce genre, mais il existe peut-être ; dans GIEC 2007, je n'ai pas encore tout lu). -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Dans ce cas, cela devient clair en effet : la THC réchauffe très progressivement les fonds parce que l'eau qu'elle entraîne vers le fond est tout simplement un peu plus chaude à T qu'à T+1 (en situation de RC) et que la salinité (par évaporation en surface) est aussi un facteur de plongée. Dans le cas où le RC ralentit la THC (donc ce transfert), il restera de toute façon les échanges de la thermocline. Ce qui serait intéressant à modéliser (mais les océanographes doivent le faire), c'est le rapport précis réchauffement / ralentissement / profondeur pour l'évolution du contenu de chaleur de toute la colonne verticale (donc du volume global de l'océan). -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
OK, dans cette description pas de problème. Sauf l'échelle. Le climat est sans doute plein de "tipping points" locaux, partout et tout le temps (le déclenchement d'un cyclone ou l'effondrement de Larsen B, on peut peut-être le décrire comme un tipping point local de ce genre). Quand tu dis que le climat oscille autour de nouvelles limites, je me représente mal si c'est un phénomène global ou une succession de modifications locales de ce genre. Je penche pour la seconde hypothèse, de manière purement intuitive. Et dans le temps, comment cela se passe ? Les nouvelles limites sont-elles provisoires ? Là, j'ai plus de mal à me le représenter, à nouveau dans le temps. Mettons que l'on prévoit en 2300 une fonte suffisante du Groenland pour augmenter le niveau des mers de 3 mètres (entre 2000 et 2300). Ce n'est pas un détail en effet. Mais comment au juste calcule-t-on ce qui peut se passer entre 2100 et 2300 ? On a déjà beaucoup de mal à anticiper sur 2100, je ne vois pas pour les deux siècles qui suivent (surtout si l'on intègre l'inconnue du facteur humain dans les émissions ou dans les techniques de recapture du carbone). Même problème que ci-dessus. D'après Berger et Loutre, notre interglaciaire est astronomiquement programmé pour être long (70.000 ans), en raison de a configuration des cycles solaires. Les mêmes Berger et Loutre disent qu'une disparition des glaces polaires pourrait empêcher dans 50.000 ans le processus de glaciation lorsque les orbites seront favorables. Mais comment diable font-ils pour savoir l'état des glaces dans 50.000 ans ? En extrapolant les émissions humaines en 2000 ?? -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Ces leçons sélectives de rigueur, cela me fait bien marrer. Que les chercheurs critiquent un peu plus souvent les exagérations alarmistes (90% du contenu médiatique en France) qui concernent le contenu même des articles, je penserai ensuite à modifier mon malheureux titre. Mais non, ces mêmes chercheurs sanctifient les exagérations ou mensonges dAl Gore en affirmant que toutes les sources sont sérieuses et de qualité. (Et que s'il y a des erreurs, c'est un "détail" : très bien, mon titre est un détail de ce genre, arrêtez de prendre les gens pour des cons en faisant semblant de croire que la lecture de l'article en question ne précise pas les choses). PS : je travaille dans la communication, pas dans la recherche. Et dans le cas de mon blog, ce n'est pas un travail, c'est l'expression de mes idées personnelles. Jusqu'à plus ample informé, on est libre d'exprimer de la manière que l'on veut ses idées. -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Alors, je n'ai pas tout compris en effet. A mon avis, c'est la THC qui coince. Dans la logique de Pierre Ernest, l'eau qui plonge est froide (c'est pour cela qu'elle plonge + la salinité), elle n'est donc pas susceptible de réchauffer les fonds. Mais peut-être que c'est faux. Il suffit dans ce cas de préciser : l'eau froide de la THC est toujours plus chaude que le fond vers lequel elle se dirige, donc elle réchauffe un peu le fond dans son parcours. Mais est-ce le cas ? Tel que je le comprends jusqu'à maintenant, la THC n'assure aucun apport calorique en dessous d'une certaine profondeur.