
charles.muller
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Tout ce qui a été posté par charles.muller
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Là bas... où ? C'est grand, l'Antarctique. Et un voyage, c'est court. Je préfère "discutailler" des données scientifiques que bavasser sur mon expérience touristique.
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Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Pour être plus précis sur ce point, on ne sait même pas si la fonte du permafrost doit être considérée comme un puits ou une source dans le cycle du carbone. L'étude de Payette 2004 sur 45 ans de fonte du permafrost sub-arctique au Canada (cinq mesures intermédiaires) conclut : "Contrary to current expectations, the melting of permafrost caused by recent climate change does not transform the peatland to a carbon-source ecosystem". Et tout récemment, l'étude Wickland 2006 sur des mesures beaucoup plus détaillée d'un site en Alska n'a pas une conclusion plus assurée : "We estimated all sites as net C gas sources to the atmosphere (not including tree CO2 uptake at PP and TE), although the ranges in estimates when accounting for errors were large enough that TE and TW may have been net C sinks." La libération de méthane est une chose, mais la "terrestrialisation" de la zone et l'émergence rapide de la végétation rendent le bilan bien moins évident dans le cycle du carbone. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Donc en fait, un "tipping point" c'est simplement une rétroaction de grande ampleur ? -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Je ne suis pas spécialiste, mais je fais l'effort de lire les spécialistes. Et je lis beaucoup. La question n'est pas de remettre en cause Lean ou Wang par un calcul de coin de table, c'est plutôt de constater que d'autres spécialistes ne concluent pas comme eux et que GIEC 2007 tranche en leur défaveur (et aussi, sur plusieurs points, contre la note technique de synthèse du Hadley Center qui n'est pas réputée pour son manque de sérieux). Grotesque ne prend qu'un seul t. Tu peux me qualifier ainsi si tu le souhaites. Reproduire page à page un document dont tu donnes le lien, puis faire un copier-coller de trente références que tu n'as pas lues (et que 99,9% des lecteurs ici n'iront pas lire) n'est pas grotesque, c'est simplement inutile. Je ne te ferai pas l'injure de suggérer que c'est une stratégie de dilution du débat de fond dans des successions de posts alternant cinq mots non argumentés ou dix images longues à charger. Non, c'est simplement ta manière de participer ici, j'en prends acte. -
Non, je consulte simplement la valeur moyenne de 18 modèles IPCC AR4 pour la contibution de l'Antarctique au niveau des mers en 2080-2100. Le chiffre que je lis est négatif, cela indique donc un gain de masse attendu. Comme ces modèles sont réputés pour être ce qui se fait de mieux, tu dois sans doute partager leurs conclusions. En tout cas, elles sont au minimum plus solides que les observations impressionnistes de l'expédition du SEDNA IV et de ses 10 conférences de presse quotidiennes en chemisette.
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relation gulf stream/petit age glaciaire
charles.muller a répondu à un sujet de the fritz dans Archives
Sur l'autre point, outre que je t'invite à venir directement en débattre sur RC, la réponse de Gavin Schmidt me convainc un peu plus que les rétroactions du climat aux forçages solaire et GES n'ont pas de raison d'être très comparables : GS : The physical mechanisms in the two cases are not the same. In Delworth and Dixon, the increase in NADW is due to the increased wind forcing, potentially due to lower startospheric/upper tropospheric forcing. For the long term declines in NADW under increased GHG forcing, the changes are driven by warming and freshening of the upper ocean. Different physics, different response. En effet, "physique différente, réponse différente". C'est exactement ce que je pense et c'est l'objet d'une discussion en cours, ici : /index.php?showtopic=17529'>http://forums.infoclimat.fr/index.php?showtopic=17529 -
relation gulf stream/petit age glaciaire
charles.muller a répondu à un sujet de the fritz dans Archives
Je ne mélange pas : au PAG, notamment autour du minimum de Maunder, tout le monde (y compris la hockey team) est d'accord pour dire que l'HN était globalement plus froid. Je cite des études de divers points de l'HS aboutissant à la même conclusion (Australie, Tibert, Andes, Antarctique et Pacifique tropical pour Alain) et montrant que le refroidissement était bien global. Ce qui est d'ailleurs assez logique pour une baisse d'irradiance, les océans de l'HS ont forcément stocké moins de chaleur pendant cette période. -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
La question n'est pas de comparer forçage GES et forçage solaire, car personne ne dit à ma connaissance que le premier serait équivalent au second. Le problème, c'est à mon avis d'expliquer l'évolution 1750-1950 avec une valeur de 0,1 W/m2 pour le forçage solaire. Sans une sensibilité climatique très forte au soleil, je ne comprends pas comment on y parvient. (Le modèle NASA Giss de Schmidt intègre le forçage solaire et retient sauf erreur la valeur de 0,3 W/m2 de forçage - GIEC 2001 - ce qui est déjà plus compréhensible). -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
La présentation de Lean est jolie, mais comme tu avais donné le lien et qu'il s'agit de slides de conf' non accompagnés des commentaires, je doute qu'il soit très utile de les reproduire quasi-intégralement. Quant à la masse de liens vers des papiers "solaire", c'est intéressant également, mais pas très pédagogique. Je préfère faire des synthèse de ce que j'ai lu plutôt que des listes de ce que je ne lirai pas, on progresse mieux ainsi. Je reviendrai un peu plus tard sur le sujet pour essayer d'expliquer ce que j'ai compris de la question. Le papier récent le plus important (pour comprendre la position de Lean et le choix IPCC 2007) est à mon avis : Modeling the Sun's Magnetic Field and Irradiance since 1713 Wang, Y.-M.; Lean, J. L.; Sheeley, N. R., Jr. The Astrophysical Journal, Volume 625, Issue 1, pp. 522-538. We use a flux transport model to simulate the evolution of the Sun's total and open magnetic flux over the last 26 solar cycles (1713-1996). Polar field reversals are maintained by varying the meridional flow speed between 11 and 20 m s-1, with the poleward-directed surface flow being slower during low-amplitude cycles. If the strengths of the active regions are fixed but their numbers are taken to be proportional to the cycle amplitude, the open flux is found to scale approximately as the square root of the cycle amplitude. However, the scaling becomes linear if the number of active regions per cycle is fixed but their average strength is taken to be proportional to the cycle amplitude. Even with the inclusion of a secularly varying ephemeral region background, the increase in the total photospheric flux between the Maunder minimum and the end of solar cycle 21 is at most ~one-third of its minimum-to-maximum variation during the latter cycle. The simulations are compared with geomagnetic activity and cosmogenic isotope records and are used to derive a new reconstruction of total solar irradiance (TSI). The increase in cycle-averaged TSI since the Maunder minimum is estimated to be ~1 W m-2. Because the diffusive decay rate accelerates as the average spacing between active regions decreases, the photospheric magnetic flux and facular brightness grow more slowly than the sunspot number and TSI saturates during the highest amplitude cycles. -
C'est d'ailleurs la raison (ce réchauffement modéré de l'Antarctique hors Péninsule) pour laquelle on s'attend à ce que la contribution de l'Antarctique au niveau de la mer soit négative en 2100 (gain du bilan de masse dû à des chutes de neige plus abondantes). Aucun modèle ne prévoit à ma connaissance que les T exceptionnelles de la Péninsule s'étendent à l'ensemble du continent. Quant à ces T péninsulaires, elles ont commencé à grimper rapidement dans les années 1960, suite à une modification du mode annulaire austral (SAM). Il y a eu un papier récent (et au communiqué très... militant) de Marshall et Orr sur ce sujet, clamant que la modifcation de la SAM était le fait de l'homme (GES ou ozone), mais n'en apportant pas spécialement la démonstration (simple référence d'un paragraphe à des modèles régionaux plus anciens). Ce qui irrite Pierre Ernest est probablement 50 lignes de description catastrophique de l'hiver antarctique, avec juste une petite précision de 2 lignes que cela ne concerne que la Péninsule. Le procédé est hélas commun. C'est vrai que le reste de l'Antarctique (80%) en tendance depuis 30 ans, cela ne flatte pas assez les angoisses du bon peuple.
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La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Sans aucun doute /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20">Apparemment, il s'agit d'ondes de gravité interne, mais c'est de la thermodynamique des fluides stratifiés et j'avoue que je n'entrave rien (ci-dessous, un papier ancien sur la question). Si quelqu'un a une explication simple. Journal of Fluid Mechanics Digital Archive (1978), 88: 289-308 Cambridge University Press Radiation damping of inertial oscillations in the upper ocean T. H. Bell a1 a1 Ocean Sciences Division, Naval Research Laboratory, Washington, D.C. 20375 Abstract Turbulent motions within the wind-mixed layer, which is advected by near-surface inertial oscillations, excite internal gravity waves in the underlying ocean layers. Momentum transport in the radiated wave field results in a drag force on the inertial currents. Because the magnitude of the inertial currents is large compared with the turbulence intensity, the resultant rate of dissipation of inertial oscillation energy is approximately equal to the energy flux in the radiated wave field. Using linear internal wave theory, asymptotic results are derived for the energy flux in terms of the Brunt-Väisälä frequency N below the mixed layer, the magnitude U0 of the inertial current, the integral length scale l of the mixed-layer turbulence and the mean-square displacement ζ20 of the base of the mixed layer. For representative conditions, we estimate an energy flux of 1-10 erg/cm2 s into relatively short (wavelength of order 2πU0/N) high frequency (of order, but less than, N) internal waves. The resultant decay times for inertial oscillation energy range from a day to a week or so, in agreement with reported observations on the decay of inertial oscillations in the upper ocean. The estimated energy flux is comparable in magnitude to estimates for other internal wave generation mechanisms, indicating that, in addition to being a significant sink of inertial energy, this process may locally represent a significant source of internal wave energy in the open ocean. -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Merci des nouvelles explications. Si on reste au niveau de la thermocline, je n'ai pas de souci comme je l'écrivais, puisque je conçois bien que les vents, les tourbillons, etc. procurent assez d'énergie pour forcer la convection sur une certaine profondeur. -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Merci pour les schémas. Je me demande ce que représente le "rayonnement d'onde interne" (internal wave radiation) dans le premier. Apparemment, c'est le seul phénomène qui s'échappe de la thermocline vers le fond dans cette représentation simplifiée. -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Dans le cas de la THC, on n'aurait sans doute pas une amplification du RC à proprement parler, mais des effets contradictoires : baisse des T en HN, surtout autour de l'Atlantique, mais hausse des T vers les régions équatoriales et l'HS. Un peu comme les phénomènes de bascule des événements Dansgaard-Oeschger dont on a parlé récemment. Sinon, je vois mal la différence entre seuils et rétroactions. Que les glaces de mer arctiques reculent au point de peut-être disparaître en été vers 2050, c'est une rétroaction positive du réchauffement global, qui va encore accentuer le réchauffement local (amplification polaire). Mais en quoi est-ce un "seuil" vers un état différent ou vers un emballement plus généralisé ? J'ai l'impression que les modèles actuels l'intègrent (voir le rouge foncé de la zone polaire arctique dans leurs projections), mais que cela n'aboutit pas dans leurs calculs à autre chose qu'une forte hausse locale (voir le Groenland non loin, qui reste par exemple plus stable). -
relation gulf stream/petit age glaciaire
charles.muller a répondu à un sujet de the fritz dans Archives
Merci de la référence que je ne connaissais pas. C'est intéressant (et impressionnant : une perte de 1°C dans le Pacifique tropical, cela doit faire une sacrée baisse d'irradiance et/ou une sacrée perturbation de la circulation océanique). -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Oui justement, c'est cela que je ne me représente pas très bien. Pour qu'une parcelle à 20°C plonge vers une zone à 3°C, il faut une sacrée energie, non ? Elle vient d'où ? Si la réponse est THC, je ne comprends plus (précisément parce que le principe de la THC est la stratification, donc les eaux qui plongent sont froides, donc on en revient au point de départ de Pierre Ernest). Si c'est une sorte de diffusion turbulente, je comprends qu'elle se passe au niveau de la thermocline. Mais cette histoire de plongée adiabatique en profondeur sans échange avec les couches traversées, c'est encore un mystère pour moi. Nota : Je n'ai pas trouvé sur Ifremer la bonne page pour une explication des différents échanges thermiques en milieu marin. Sinon, outre le site de Le Calvé cité plus haut, on a aussi du même auteur ce dossier introductif sur la physique du milieu marin sur FS : http://www.futura-sciences.com/comprendre/d/dossier416-1.php (Je le conseille en première intention pour ceux dont les souvenirs physiques sont lointains). -
En tout cas le présent cycle (23) aura été plus faible que les deux précédents pour son maximum, mais de pente un peu différente. A noter que le cycle 21 a duré 10 ans et 3 mois, le cycle 22 a duré 9 ans et 8 mois, le cycle 23 dure depuis 10 ans et six mois. S'il est moins "haut" mais plus étalé, il peut s'achever vers 2007 (en mai de l'an prochain on sera à 11 ans). Pour les tâches, on n'a pas encore atteint les minima du 22 ni du 23. Je sais qu'il existe des discussions pour distinguer les influences relatives de la durée du cycle et de son maximum, mais j'en ignore le détail. Source : http://www.dxlc.com/solar/cyclcomp.html
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"Une vérité qui dérange"
charles.muller a répondu à un sujet de seb56 dans Météo, environnement et société
Ah oui ? Quelles sont les sources montrant que 30 pathologies ont vu leur cours influencé par le RC, et notamment que l'introduction du virus du Nil Occidental en Amérique du Nord (sur lequel Gore insiste pour faire peur à ses concitoyens) a le moindre rapport avec ce RC? C'est bizarre, quand je cherche "western+nile+warming" sur la base de référence PubMed, je ne trouve rien sur ces informations scientifiques de qualité et à jour. Quand on bidonne ainsi sur un domaine, aucune raison de penser que l'on ne bidonne pas sur les autres. Jouzel est sans doute ravi qu'Al Gore s'appuie sur ses courbes du CO2 (qui sont excellentes). Mais il devrait s'abstenir de généraliser au-delà de ce qu'il connaît bien. La "vérité qui dérange", c'est que 95% des propos d'Al Gore font l'objet d'un débat scientifique en cours, nullement d'un consensus. Et que ses projections les plus alarmistes (hausse de 6 mètres et autres) n'engagent que lui, certainement pas les chercheurs (GIEC : 10-90 cm de hausse en 2100). -
Les prévisions misérables de la NOAA concernant la saison des ouragans
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Si le RC augmente un facteur de hausse (les SST par exemple) en même temps qu'un facteur de baisse (les vents de poussière par exemple), tu ne peux pas conclure à une tendance prévisible sur un bassin. Il paraît plus sûr de prédire ici une hausse de valeur absolue pour certains cyclones (à futures conditions optimales pour une cyclogenèse, les SST plus chaudes feront sans doute battre des records "individuels" d'intensité) qu'une tendance à proprement parler. Pour être sûr que le RC augmente en tendance l'intensité, il faut déjà avoir un bon modèle de cyclogenèse, incluant tous les facteurs pertinents (dont ceux que le RC fait varier, bien sûr). Il semble justement que les modèles sont encore perfectibles en ce domaine, c'est le sens de ce post. Ce qui n'est pas étonnant : je me souviens que Landsea disait voici peu que l'on est toujours incapable d'expliquer pourquoi les cyclones ne varient guère en nombre d'une année sur l'autre, à l'échelle globale. -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Désolé, je suis un peu perdu : - est-on finalement bien d'accord qu'une même quantité de chaleur provoque une augmentation de volume plus importante en profondeur (en eaux denses) qu'en surface ? Indépendamment de savoir si c'est réaliste compte tenu de la circulation oéanique (il semble que Fritz n'obtient pas le même résultat que sirius). - d'un point de vue "réaliste", a-t-on une idée des échanges de chaleur en dessous de la thermocline (leur amplitude, leur rythme) ? - et finalement, l'hypothèse de Pierre Ernest (une eau descend si elle a perdu son énergie thermique, donc elle ne provoque pas spécialement de hausse du volume global) est-elle fondée ? (c'est notamment la dernière précision de sirius que je ne comprends pas bien). -
Réchauffement climatique : déjà trop tard ?
charles.muller a répondu à un sujet de Jerome dans Archives
Bonjour et bienvenue. Je te donne mon avis de non-expert : si tu veux avoir une idée de ce que les scientifiques pensent du RC, il faut au minimum lire la partie scientifique des rapports du GIEC (2001 gratuit en ligne, 2007 bientôt dispo). Sans cette base, tu vas trouver des analyses partielles avec une forte probabilité que l'auteur insiste dans un sens ou dans l'autre (sceptique ou alarmiste), donc cela ne reflètera pas spécialement l'opinion des "cercles scientifiques sérieux". En fait, sur beaucoup de sujets du RC, tu t'aperçois que les "scientifiques sérieux" n'ont pas exactement le même avis. Les débats ici en sont le reflet (je veux dire, pas nos propos de non-spécialistes, mais les références d'articles scientifiques que nous publions). Si tu demandes à Solanki ou à Lean l'importance des variations d'irradiance solaire depuis deux siècles, tu as deux réponses différentes. Si tu demandes à Mann et à Moberg l'importance des variations de température depuis un millénaire, tu as deux réponses différentes. Si tu demandes à Winnikov ou à Rignot leur avis sur la santé du Groenland, tu as deux réponses différentes. Si tu demandes la sensibilité climatique à un doublement CO2 à 18 modèles, tu as 18 réponses différentes. Et ainsi de suite. (Tous les gens que je t'ai cités sont bien sûr des chercheurs ayant publié sur le sujet concerné.) Sur les points de rupture, c'est intéressant, on en a déjà parlé ici (utilise la fonction "recherche" pour voir les précédents posts). Il existe sûrement des avis contrastés ici, Alain Coustou pense par exemple que certains ont déjà été franchis et il te répondra probablement. Pour ma part, j'ai l'impression qu'on ne peut rien en dire de très pertinent. Il faudrait déjà définir les concepts précisément : chaos, non linéarités, points de rupture, seuils critiques, etc. En effet, l'avis de sirius serait utile, ainsi que des autres chercheurs / ingénieurs ayant rencontré la question dans leur branche. Une chose est certaine : en l'état de leur représentation très simplifiée du réel, les grands modèles AOGCM n'indiquent pas de processus d'emballement du RC pour 2000-2100. Mais c'est peut-être parce qu'ils sont très simplifiés, justement. PS : sur le principe, tu peux imaginer des "points de rupture" dans les deux sens, c'est-à-dire que tu n'es pas obligé de prendre pour hypothèse de travail a priori que ta rupture va mener à plus de réchauffement. Ensuite, il faut regarder le réel et essayer d'estimer où sont les points de rupture potentiels. Là, ce n'est plus de l'imagination, mais de l'observation et de la modélisation. -
relation gulf stream/petit age glaciaire
charles.muller a répondu à un sujet de the fritz dans Archives
Oui. Je ne miserais pas très cher sur la précision de la reconstruction du débit du GS sur plusieurs siècles à base d'un foraminifère au large de la Floride (David Lund et al.), mais leur travail est intéressant. Il se conclut ainsi : "it appears that the Gulf Stream played a key role in the Little Ice Age, perhaps as a feedback in an oscillation internal to the climate system or as an amplifier of externally forced variability." Soit une variabilité chaotique, soit la réponse à un forçage. Quant au travail antérieur de Schindell et al. 2001, il a pour intérêt de suggérer que le soleil influe sur l'AO/NAO et amplifie régionalement le signal des T. Cela démontre l'importance d'étudier les rétroactions du forçage solaire sur la circulation OA. (Nota : NAO et GS sont liés, l'intensité des vents déterminant en bonne partie celle des courants cf. dossier Voituriez sur FS). Tu as raison de souligner que le PAG / LIA est désormais bien documenté dans l'HS, de sorte qu'il est de plus en plus difficile d'essayer de le réduire à un phénomène HN, voire Nord-Atlantique. Dernier exemple en date, cette étude récente montrant que le XVIIe siècle a aussi été froid en Australie, assez loin du GS ou de la NAO : Five centuries of climate change in Australia: the view from underground. Pollack, H. N., Huang, S. and Smerdon, J. E. 2006. J. Quaternary Sci., Vol. 21 pp. 701-706. ABSTRACT: Fifty-seven borehole temperature profiles from across Australia are analysed to reconstruct a ground surface temperature history for the past five centuries. The five-hundred-year reconstruction is characterised by a temperature increase of approximately 0.5 K, with most of the warming occurring in the 19th and 20th centuries. The 17th century was the coolest interval of the five-century reconstruction. Comparison of the geothermalreconstruction to the Australian annual surface air temperature time series in their period of overlap shows excellent agreement. The full geothermal reconstruction also agrees well with the low-frequency component of dendroclimatic reconstructions from Tasmania and New Zealand. The warming of Australia over the past five centuries is only about half that experienced by the continents of the Northern Hemisphere in the same time interval. Le travail global de Huang sur les géothermes avait déjà abouti à cete conclusion, ici il y a plus de données locales et une comparaison avec d'autres séries dendroclimatiques. Un problème est la datation précise. Schmidt et Mann eux-mêmes donnent une plage très large : "during the broad period (AD 1200-1850) commonly associated with the LIA". Sur six siècles et demi, on peut sans aucun doute trouver des hausses et des baisses un peu partout. Ce qui serait plus intéressant (cela existe peut-être), ce seraient des estimations de plusieurs points du globe centrées autour des grands minima solaires de ces siècles : Wolf, Spörer, Maunder, Dalton. De mémoire par exemple, l'étude de Lonnie Thompson et al. (2003) sur des glaciers andins et tibétains, en plus des forages polaires, avait retrouvé la signature de Maunder, l'isotope O18 atteignant ses valeurs les plus faibles du millénaire entre 1700 et 1750. -
Irradiance solaire : + 0,08% en trois siècles
charles.muller a répondu à un sujet de david3 dans Archives
Intéressante discussion. Je ne suis pas à mon bureau, je vais commencer par quelques généralités introductives. Pour commencer, le forçage solaire tel qu'il apparaît dans le bilan GIEC est bien le forçage intégré sur deux siècles et demi 1750-2000. Mais contrairement aux GES, et comme tous les autres forçages, le forçage solaire ne s'accumule pas. Le choix des dates de références pose donc déjà un problème. La valeur du forçage solaire 1780 (maximum du XVIIIe siècle) - 1970 (un des minima du XXe siècle) serait par exemple négative (on concluerait en comparant ces deux dates que le soleil a baissé d'activité). On comprend qu'il vaut mieux raisonner sur des moyennes. La question est donc : l'activité du soleil au XXe siècle est-elle supérieure à celle du XVIIIe siècle ? Ou encore : quelle est la hausse d'irradiance totale entre une moyenne des trois derniers minima et une moyenne de trois minima autour de 175O ? Ou même question avec des maxima de cycle de 11 ans (cycles de Schwabe) ? Ou même question avec des minima / maxima de cycle de 22 ans (cycles de Hale, qui sont en fait les "vrais" cycles du point de vue de la polarité magnétique de notre étoile) ? Premier point : tout le monde est d'accord pour dire que l'activité solaire est globalement à la hausse sur la période considérée. Les différents proxies (Be10, C14, Ti44), l'analyse des index magnétiques terrestres (index aa notamment) ainsi que les observations du nombre et de la fréquence des tâches solaires coïncident à peu près depuis trois siècles, avec quelques pbs d'interprétation comme toujours en paléoclimatologie. Le XVIIIe siècle a commencé avec une très faible activité (fin du minimum de Maunder), la soleil a globalement été à la hausse à partir du milieu du XIXe siècle, avec un maximum atteint au XXe vers le début des années 1960. Il est donc certain ou du moins très probable que l'activité solaire explique une partie du réchauffement moderne. Deuxième point : le problème vient quand il s'agit de quantifier le changement d'irradiance dont les proxies sont l'indice. Si on prend les taches solaires et faculae, on peut comparer leurs effets avec ceux constatés sur des étoiles comparables au soleil. Les premières estimations hautes (type Soon et Baliunas) ont été contestées et revues à la baisse depuis une dizaine d'années. Une autre méthode est de calculer directement l'effet de ces taches / faculae sur l'irradiance du disque, mais les différentes méthodes (Lean et al., Solanki et al. Hoyt et Schatten) divergent (à la fois sur le calcul et parce que les valeurs récentes, de qualité, sont trop peu nombreuses pour donner une bonne base empirique). Pour les proxies (le travail de Lean 2002 que tu cites), le problème est l'interprétation exacte du rapport entre irradiance, magnétisme solaire et magnétisme terrestre. Wang et Lean ont proposé un modèle "conservateur" (variations de magnétisme peu corrélées à des variations totales d'irradiance, donc proxies terrestres sensibles au magnétisme peu révélateurs de changements importants). Mais il s'agit d'un modèle et d'autres auteurs (comme Solanki) n'arrivent pas aux mêmes conclusions. D'autres approches consistent enfin à analyser les corrélations activités solaires / températures et à essayer de déduire le forçage ad hoc. Mais c'est évidemment très casse-g****e (car le soleil n'est pas le seul facteur de variation des T modernes et on ne connaît pas a priori la sensibilité climatique à son forçage). Troisième point : Le débat est loin d'être clos entre les chercheurs. S'il faut grossir le trait, on a deux écoles : ceux qui en tiennent pour une activité solaire forte et ceux qui concluent une activité somme toute assez faible. Ce débat se double d'un autre, un peu différent : ceux qui en tiennent pour une influence solaire assez forte ou assez faible. Il existe bon nombre d'arguments pour penser que le soleil a une influence "majoritaire" sur les changements 1750-1950 (avec le volcanisme), à commencer par le fait que les variations CO2 sont assez faibles (environ 35 ppm entre 1750 et 1950, à comparer avec 65 ppm entre 1950 et 2005) alors que la pente de certaines phases de réchauffement a été forte (1915-45 par exemple). Si une variation de 0,1W/m2 explique par exemple 0,2°C dans la hausse 1915-45 (la moitié du réchauffement, valeur raisonnable), cela ferait une sensibilité climatique sacrément élevée (2°C/W/m2 contre 0,75°C/W/m2 comme valeur moyenne pour les GES). Sinon, c'est que la variation d'irradiance de cette période a été supérieure à 0,1 W/m2. Mais dans ce cas, il suffit de regarder une courbe de reconstruction pour comprendre que 0,1W/m2 sur 1750-2000 devient une valeur très peu probable. Quatrième point : ce qui me gêne est que Lean, dont on a vu qu'elle propose avec Wang un modèle "irradiance faible" ne faisant pas l'unanimité, est auteur principal du GIEC pour cette question. Sur le principe, comme pour Mann et la paléoclimatologie dans GIEC 2001, je trouve dommage qu'un auteur principal soit par ailleurs engagé dans un débat non clos où il existe des positions "antagonistes". Pour un rapport qui est censé exprimer le consensus, cela n'inspire pas la confiance (idem si Solanki ou Usoskin avaient été auteurs principaux, bien sûr). Wetterfrosch ou autre me diront que l'auteur n'est pas seul, qu'il existe un processus de review, etc. N'empêche : il ne manque pas de spécialistes de la question, autant choisir un auteur "neutre" (cela ne remet évidemment pas en cause la très grande qualité de Judith Lean, qui est assurément l'une des meilleures spécialistes internationales du sujet, ni sa probité, dont je ne doute pas un instant ; mais tout chercheur défend naturellement ses travaux comme la meilleure approche de la question, sinon il n'aurait justement pas publié ces travaux). Cinquième point : comme pour les GES, le débat sur la valeur du forçage me semble secondaire par rapport à celui sur la sensibilité climatique. La métrique énergétique TOA, c'est une chose. Ce qui se passe en dessous (et aussi au-dessus dans le cas du soleil), c'en est une autre. Et c'est là où les innombrables corrélations variations solaires/variations climatiques régionales n'ont pas encore trouvé de cadre explicatif très cohérent et sont sans doute mal implémentés dans les modèles AOGCM - modèles qui sont d'ailleurs pour beaucoup indifférents puisqu'ils prennent une variation solaire nulle pour simuler 1900-2100 (voir le tableau de récap IPCC 2007). Que l'on m'explique en quoi il est raisonnable de simuler 1900-2100 sans variations solaires, et je serai déjà un peu moins sceptique sur la valeur des T 2100. Détails - Il ne faut pas seulement diviser par quatre pour déduire l'irradiance TOA de l'irradiance totale (ce que je faisais avant moi aussi), plutôt un facteur 0,18. Cf. note du Hadley citée dans l'autre discussion : "Top-of-atmosphere (TOA) solar radiative forcing (RF) may be deduced from anomalies in total solar irradiance using a scaling factor of 0.18 to take account of reduction by global albedo and by global averaging. Thus a 1.7Wm-2 increase in TSI since 1750 (as suggested by the LBB and HS reconstructions) translates into a TOA RF of 0.3 Wm-2." - Une hausse de 0,08%, cela fait environ 1,1 W/m2, avec le facteur ci-dessus cela fait environ 0,2 W/m2. Moins que GIEC 2001, mais plus que GIEC 2007 (sauf modification d'ici parution). - On notera qu'il existe aujourd'hui une marge d'erreur supérieure dans l'analyse de la valeur absolue de l'irradiance (environ 0,15%, soit 2 W/m2), ce qui évidemment ne facilite pas le calibrage à partir de la période présente. -
Les politiques face au réchauffement climatique
charles.muller a répondu à un sujet de Damien49 dans Archives
Si l'on revenait à des propositions plus précises ? Les politiques face au réchauffement climatique (objet de ce post) ne peuvent pas se contenter de propos généraux sur le croissance, le progrès, la nature, l'environnement. Le RC est un problème précis, dont on est supposé connaître les causes et les effets. Donc, quelles mesures politiques face au RC ? Quels coûts et quels bénéfices pour la population ? Quelles conséquences concrètes sur le climat tel qu'on le modélise aujourd'hui ? En quoi Kyoto est-il insuffisant et quel est le bon objectif ? Ci-dessous, ces questions et d'autres toujours sans réponse. -
La répartition des températures dans l'océan
charles.muller a répondu à un sujet de Pierre-Ernest dans Archives
Oui mais que le tapis roulant chaud (superficiel) avance à grande vitesse, tu dois quand même avoir de la diffusion moléculaire / turbulente vers le fond, non ?