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charles.muller

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  1. Si le refroidissement est confirmé dans son amplitude, cela fait un gros remou (composé de plein de petits). A dire vrai, c'est aussi l'hypothèse qui m'a paru la plus évidente au départ, c'est-à-dire grosso modo une accélération des échanges autour de la thermocline pour quelque raison inconnue. Mais d'après les données préliminaires de Lyman, le signal de refroidissement se poursuivrait même jusqu'à 1400 mètres. Là, ce n'est plus un remou, c'est l'upwelling des abysses !Mais sinon, que la chaleur parte vers le fond ou vers l'espace, cela signifie que l'inertie thermique est encore plus longue qu'on ne le pense (hypothèse fond) ou moins importante qu'on ne le pense (hypothèse espace). Dans les deux cas, cela semble une bonne nouvelle pour 2000-2100 : soit il y a moins de chaleur à venir dans le radiateur, soit cette chaleur va se disperser dans tout le radiateur avant de s'évacuer lentement dans la pièce.
  2. A nouveau, il faut raisonner sur la durée. Et comparer ce qui est comparable. Israel, c'est un déplacement brutal de population doublé un choc politique et religieux. Là, on est sur des phénomènes étalés sur des décennies, voire des siècles pour la hausse du niveau des mers. Avec des réponses variées, qui ne sont pas le tout-digue, le tout-déplacement, etc. Avec aussi une transition démographique espérée - en tout cas, fortement encouragée au Bangladesh par l'OMS, parce qu'une population très pauvre qui passe de 50 à 140 millions d'habitants entre 1960 et 2000 sur une zone restreinte, elle rencontre forcément de très gros problèmes, avec ou sans changement climatique.
  3. Oui, je l'ai regardée mais j'ai raté le début. Comme j'ai aussi fini par regarder Arrêt sur image de France 5 (Le Treut m'a été sympathique, finalement, le pauvre avait l'air aussi à l'aise qu'un poisson dans un bocal vide face au préchi-précha plein de confusions de Yann Arthus Bertrand). Dans l'émission dont tu parles, j'ai apprécié le reportage au Spitzberg. Malgré les efforts du journaliste, les scientifiques sur place n'étaient pas très inquiets et avaient surtout tendance à relativiser la situation. Les journalistes ont même modifié la traduction d'une réponse (question : "êtes-vous inquiet ?" Première et seule réponse audible : "not really...", mais ce "pas vraiment..." a disparu dans la trad. de la voix off /emoticons/ph34r@2x.png 2x" width="20" height="20"> ) Sinon, j'étais d'accord avec les réserves d'Attali : il y a une dizaine de pbs majeurs pour l'humanité au cours de ce siècle. Je ne suis pas sûr que le climat y figure, et s'il y figure, je le place vers la fin du classement tant que les fourchettes ne sont pas affinées vers leurs valeurs hautes. Avant 2050, on aura un paquet d'autres pbs à régler demandant eux aussi une forte mobilisation. Hulot m'a plutôt fait une bonne impression, comme à toi, même si sa démarche de "chantage à la candidature" me semble un peu puérile. Et puis les promesses pré-électorales n'engagent que ceux qui y croient, comme disait un expert en la matière...
  4. Sur la même référence GIEC 2001, je prends maintenant la carte de répartition du forçage solaire. Je laisse de côté les valeurs absolues indiquées. Pour le forçage solaire 1750-2000, l'estimation de 0,3W/m2 en moyenne de GIEC 2001 me paraissait déjà faible, celle de 0,1W/m2 de GIEC 2007 me paraît encore moins tenable, mais c'est un autre débat. Dans cette discussion, on parle d'un cas hypothétique de forçage équivalent GES / soleil et des rétroactions attendues, surtout sur l'océan. Le point qui me paraît intéressant quand on compare les deux cartes, c'est qu'il semble y avoir une masse océanique plus importante chauffée par un forçage solaire par rapport à un forçage GES dans les zones où les forçages respectifs sont les plus intenses. > En terme de rétroaction vapeur d'eau, qui est le premier amplificateur du forçage, je devrais donc m'attendre à une rétroaction plus forte et/ou rapide au soleil qu'aux GES. > En terme de redistribution de la chaleur océanique par la THC et les différentes oscillations, je peux aussi supposer des changements plus significatifs induits par le soleil (sans préjuger de leur signal sur les T de surface par ailleurs, simplement des amplitudes plus marquées de la circulation générale océan-atmosphère). A cela s'ajoutent deux points : > cette carte de forçage TOA n'intègre pas les interactions soleil-UV dans la haute et la basse stratosphère (dans ce dernier cas, c'est mal simulé par les modèles aujourd'hui, voir la comparaison intermodèles Matthes et al. 2003) et le mode de propagation de ce signal vers la troposphère et la surface (c'est actuellement très débattu). > on doit aussi envisager l'éventuelle rétroaction sur la nébulosité du forçage solaire, actuellement simple hypothèse de travail, mais possédant tout de même quelques solides bases.
  5. charles.muller

    Le ciel tombe

    En fait, ce sont les auteurs eux-mêmes qui apportent cette précision : "The trends described above form a consistent pattern of global change in the upper atmosphere at heights above 50 km (see arrows in the figure). The upper atmosphere is generally cooling and contracting, and related changes in chemical composition are affecting the ionosphere. The dominant driver of these trends is increasing greenhouse forcing, although there may be contributions from anthropogenic changes of the ozone layer and long-term increase of geomagnetic activity throughout the 20th century." Donc, c'est bien au-dessus de 50 km, les trends de la méso et de la thermo (ceux qui sont décrits par Laštovička et al.). Et je ne comprenais pas spécialement le sens de cette nuance pour l'"anthropogenic changes of the ozone layer", c'est-à-dire le rapport exact que peut avoir la couche d'ozone strato. et la T au-dessus. (Pas non plus pour le géomagnétisme, car il est en baisse, mais c'est purement empirique).
  6. Oui, je pense que les émissions comptatilisées par la SNCF pour un transport TGV incluent la fabrication du train et aussi l'entretien de la ligne (les cheminots ne se déplacent pas en TGV). Tu as peut-être aussi les fuites SF6 sur les interrupteurs moyenne et haute tension du réseau alimentant les lignes. Elles sont minimes, mais le SF6 est une vraie peste par rapport au CO2, donc cela grimpe très vite en bilan équivalent CO2 (20.000 fois plus vite environ).
  7. Pour une fois, je vais répondre café du commerce, cela repose de temps en temps : que la SNCF baisse ses tarifs TGV ! Cela dépend peut-être des lignes, mais pour la mienne, y'a pas à tortiller : même en voyageant seul, a fortiori avec mes enfants, la voiture est nettement moins chère. Et même en temps réel de transport (porte à porte), il y a égalité. Mais bon, c'est du trajet court (< 200 km), je pense que le raisonnement s'inverse sur des trajets longs. Mais sans certitude s'il y a plusieurs voyageurs, car le TGV est hors de prix (et les tortillards, que j'aimais bien, de plus en plus rares).
  8. D'abord, cela ne répond pas tout à fait à ma question : si l'énergie s'accumule sous forme de chaleur dans l'océan plutôt que dans l'atmosphère, il faut bien que je la retrouve quand je mesure la chaleur des 700 premiers mètres de l'océan. Or, les mesures de Levitus 2005 citée plus haut montre certes qu'il y a une hausse tendancielle, mais aussi bien des périodes de baisse sur les 30 dernières années. Il faudrait que j'aille voir les chiffres en détail, mais si l'on en reste à 1977-2006, je n'ai pas l'impression que la hausse mesurée représente les 75% du délai supposé par Hansen 2006 (délai dans la réponse au forçage et à ses rétroactions, dont 25% seulement s'exprimeraient "en direct"). Et à nouveau, si Lyman 2006 est confirmé, cela fait encore un paquet de chaleur qui a disparu (je n'ai toujours pas bien compris où, d'ailleurs ) Ensuite, et dans le même ordre d'idée, si je mets une piscine de 3000 mètres de profondeur dans ma maison, l'effet de la laine de verre ne sera pas le même qu'avec une piscine de 30 mètres. Et si dans ma piscine de 3000 mètres, je mets pas mal de bains à remous qui mélangent la couche supérieure avec la couche inférieure, cela va pas mal changer la température de ma maison après t, t+1,..., t+x de laine de verre et de remous. Cela ne change pas le principe (piscine = retard dans mon chauffage), mais cela peut changer pas mal de choses dans l'application de ce principe au réel (en l'occurrence dans les températures de surface 2100 si l'on revient au climat).
  9. Merci pour ta réponse, c'est en effet ce que je déduisais (à couche bien répartie de GES, l'effet est proportionné à l'IR sortant). Le fait que le forçage Equateur soit moins important que celui des zones tropicales dépend je pense de la nébulosité basse ?
  10. Pour ne prendre que cette première assertion, elle ne semble pas tout à fait exacte. D'après cette carte, 17 millions est le nombre de personnes vivant en dessous de 1,5 mètres au Bangladesh. Source : http://maps.grida.no/go/graphic/potential_...e_on_bangladesh La même source indique que cette hausse est envisageable en 150 ans. Sans même creuser ce chiffre pour analyser sa plausibilité, cela fait cinq générations pour s'adapter d'une manière ou d'une autre. Il me semble que cette adaptativité est un des traits de la nature humaine, et qu'elle est plutôt renforcée par l'évolution récente de nos techniques, non ? Comme tu le dis souvent David pour le climat, la question des délais est importante. C'est aussi vrai pour le délai d'adaptation des hommes au changement. Par ailleurs, je ne peux décidément adhérer aux discours ne soulignant que les aspects négatifs des choses. C'est aussi vain que de ne souligner que les aspects positifs. Et les Bengalis, avant de réduire le carbone et le niveau des mers pour 2100, ils ont besoin d'enrayer l'épidémie de VIH qui commence à prendre de l'ampleur, idem pour le chikungunya, idem pour le manque de kits d'urgence face à la malaria, à la leptosiprose et à la dengue, etc. Et je ne parle pas de la pauvreté, de la sous-nutrition ou de l'analphabétisme. C'est toujours pareil : si on veut soulager la souffrance des gens, on regarde déjà la réalité 2000, pas le modèle 2100. En théorie, les trois actions (pour la santé, le niveau de vie et le climat) sont compatibles. Mais en pratique, on sait très bien que c'est faux : à ressources limitées (et autisme constant), les pays riches donnent en fonction de ce qu'ils perçoivent comme des urgences.
  11. charles.muller

    Le ciel tombe

    Oui, cela ne fait que confirmer (de manière assez imprécise dans le cas de la mésopshère / thermosphère, pas beaucoup de données chiffrées dans le papier récent), ce que l'on savait déjà sur la stratosphère par les analyses satellites UAH ou RSS depuis 1979. Tant qu'à faire, avez-avez une réponse ici à mes quuestions sur RC ? A savoir surtout, quel rapport entre la baisse anthropique de la couche d'ozone strato. et la baisse de la T méso et thermo ? Moins d'ozone implique moins de réaction UV-soleil, implique moins d'énergie re-rayonnée vers le haut ? (L'autre point, le champ géomagnétique, c'est du détail je pense ; à la limite, j'ai l'impression que cela va d'ailleurs en sens inverse, c'est-à-dire que la baisse du géomagnétisme devrait faire tendre à la hausse l'ionosphère, donc que le résultat de Gubbins 2006 augmente la portée de celui de Laštovička 2006).
  12. Un point que je ne saisis pas très bien, mais cela va faire plaisir à David que l'on y revienne, c'est l'importance de ce délai dans la réponse. La rétroaction vapeur d'eau à un forçage, supposée la plus forte, elle ne met quand même pas 25 ni 75 ans à intervenir ? Et la réponse des glaces arctiques a l'air elle aussi très rapide, du moins si l'on en juge les études le plus souvent mises en avant sur la tendance 1950-2005. A part le stockage de chaleur dans les océans, je ne vois pas trop ce qui explique ce délai. Mais là, je retombe sur un gros hic. Sans même se référer aux conclusions récentes sur ARGO, Levitus 2005a et 2005b montrent de mémoire l'importance des variabilités naturelles (shift PDO et ENSO dans les années 1970) et surtout, on ne voit pas sur leurs courbes une croissance régulière du contenu de chaleur. Il y a par exemple une tendance à la baisse très nette entre 1975 et 1990, qui sera peut-être repoduite à partir de 203 si le mesures ARGO sont confirmées. Donc je ne vois pas où est l'inertie qui devrait patiemment stocker tout cela pendant des décennies. Levitus, S., Antonov, J.I., Boyer, T.P., Garcia, H.E. and Locarnini, R.A. (2005), EOF analysis of upper ocean heat content, 1956-2003, Geophysical Research Letters, 32: 10.1029/2005GL023606 Levitus, S., J. I. Antonov, T. P. Boyer (2005), Warming of the World Ocean, 1955-2003, Geophys. Res. Lett., 32, L02604, doi:10.1029GL021592
  13. Oui, tu fais bien de le souligner. Mais que feraient donc les alarmistes sans le coup de main des sceptiques - ou du moins des observateurs plus réservés dans ton cas (je ne veux pas t'enrôler de force dans un "camp"). /emoticons/smile@2x.png 2x" width="20" height="20">/emoticons/biggrin@2x.png 2x" width="20" height="20">
  14. Je ne me souviens pas qu'il soit précisé dans le texte pendant combien d'années le modèle a tourné sans THC, donc si cela inclut les rétroactions. Ce n'est bien sûr pas négligeable pour le nord de l'HN, mais attention : la légende précise que le modèle est en "off" complet pour la circulation de chaleur océanique. Or, au mieux (ou au pire), certains évoquent 30% de ralentissement du flux au large de l'Europe. Et encore ces 30% ne semblent-ils pas avoir pour l'instant d'indices sérieux dans le réel, vu que Bryden est revenu en arrière sur ses estimations récentes en constatant que la variabilité interannuelle des courants est aussi forte que la tendance qu'il avait cru déceler sur des intervalles de 10 ou 15 ans.
  15. Cela collerait mieux avec une sensibilité des GES vers 0,3°C W/m2, c'est-à-dire peu d'effet des rétroactions. Dans ce cas, on est en manque pour expliquer 1910-40, mais on peut soit supposer que le forçage radiatif solaire est sous-estimé en TOA sur cette période, soit que le climat est de manière générale plus sensible au forçage solaire (env. 0,8 °C/ W/m2 pour expliquer la hausse 1910-40 en l'état du forçage retenu, ce qui reste inférieur aux variations de 0,2°C pour 0,2W/m2 relevées par Lohmann 2004, dont Pierre Ernest nous avait donné le lien).D'après différentes mesures, les rétroactions attendues pour le réchauffement global seraient déjà là, physiquement parlant : plus de VE dans la haute tropo selon Soden 2005, fonte de la glace de mer et des glaciers terrestres... On peut bien sûr aussi tabler sur une inertie océanique décalant le signal. Dans cette hypothèse, cela devrait se réchauffer de plus en plus vite dans les années à venir : plus de GES, moins d'aérosols, diffusion progressive de la chaleur accumulée dans les océans. Et comme tu le remarques, les océans devraient s'être réchauffés assez vite selon l'hypothèse de l'inertie, ce qui n'est pas clair dans l'HN où ils sont les plus importants. On peut aussi tabler sur une variabilité intrinsèque assez forte. Mais j'ai l'impression que les signaux de cette variabilité, comme NAO ou ENSO, ont plutôt été dans le sens du réchauffement sur 1977-2006, avec une NAO+ connue pour réchauffer les hivers en HN et deux puissants El Nino ans les années 80 et 90. Oui mais sauf si la Chine est soumise à un puissant régime de flux / précipitations qui lave rapidement ses aérosols, elle devrait avoir au moins un temps de retard sur l'Europe et les USA, vu qu'elle a continué à émettre plus longtemps et qu'elle a eu une très forte croissance ces dernières décennies, et vu aussi que les effets directs/indirects des aérosols sont assez localisés. Or, la carte tendances 1977-2006 de Nasa Giss montre que la Chine suit la courbe générale de l'HN sans anomalie, tout comme l'immense et vide Sibérie au-dessus d'elle. A la limite, il n'y a que l'Inde et l'extrémité de l'Asie du Sud-Est qui ont des variations moindres.A suivre donc. 1977-2006, c'est court. Mais cela fait quand même un tiers de siècle dans des conditions réelles assez proches des 100 ans à venir pour les modèles (un peu de volcanisme, pas de changement solaire significatif, et le reste qui suit la tendance des scénarios).
  16. Détail en passant retrouvé par hasard en lecture sur un autre thème : le pic très important de 1780 retrouvé par Muscheler et al. (voir schéma ci-dessus) est contesté par Solanki et al. (ci-dessous, extrait d'un échange dans Nature sur un autre thème) : pas de chute du Be10 en Antarctique, ni au Groenland, pas d'autres proxies habituels d'une forte activité dans les annales (tâches solaires, aurores boréales, nitrates aux poles, etc.). "The abnormally high modulation parameter around AD 1780 obtained by Muscheler et al. is also not reflected in results obtained for 10Be. South Pole data11 from around AD 1780 show about 55% of the Maunder minimum level, whereas the value of Phi=1,200 MeV proposed by Muscheler et al.1 would imply a much stronger reduction, to about 30% (ref. 12). Similarly, 10Be data from Greenland do not show a prominent dip at around AD 1780. Neither do other proxies (such as sunspots13, aurorae14 and polar nitrates15) indicate particularly strong solar activity around AD 1780." (Solanki et al. 2005, reply to Muscheler et al.) Comme j'avais noté que Muscheler était un invité de RC, je n'ai finalement pas été surpris de le retrouver dans une contestation des reconstructions paléosolaires de Solanki. Le monde est petit A suivre sur cette question du pic 1780. Peut-être Florent (ou un autre) qui a une bonne connaissance des événements météos historiques peut-il nous rapporter si des événements particuliers ont été notés vers cette période (ou un peu après), en Europe au ailleurs? Ce ne serait pas une preuve dans un sens ou dans l'autre, bien sûr, juste un indice de plus. L'anomalie solaire serait la plus forte du millénaire selon Muscheler et al., cela a dû laisser quelques traces.
  17. Ah pardon, tu les avais si vite évacuées (les deux premières solutions) que je ne les avais pas vu passer Mais entièrement d'accord avec toi sur le principe : si l'ingéniosité humaine peut ainsi transformer le négatif en positif, et non seulement y pallier, c'est la voie préférable.
  18. Bon, ayant à peu près clos le premier débat sur la différence solaire/GES/océan, à savoir la différence de nature du rayonnement et son effet sur les flux de chaleur, on peut passer à un autre versant de la même question initiale : la différence régionale des forçages par rapport aux masses océaniques (et à l'atmosphère qui les surplombe). Pour commencer, je suis preneur d'une explication sur ce graphe issu de GIEC2001 et montrant la distribution géographique du forçage GES. De prime abord, les valeurs de 1,5 W/m2 (aux pôles) à 4W/m2 (aux tropiques) semblent contre-intuitives par rapport au mécanisme de l'amplification polaire. Je subodore que cela n'a rien à voir et que le forçage relatif des GES décrit dans cette carte dépend de facteurs bien précis. Pour éviter de partir sur des quiproquos, qui les connaît et peut les expliquer en deux mots ? Figure 6.7: Examples of the geographical distribution of present-day annual-average radiative forcing (1750 to 2000) due to (a) well-mixed greenhouse gases including CO2 ,CH4 ,N2 O, CFC-11 and CFC-12 (Shine and Forster, 1999); (...) Different modelling studies may show considerably different spatial patterns as described in the text. (Units: Wm2)
  19. Et pour l'autre aspect ? (La rétrovalidation des modèles et la détection-attribution des réponses forçages / température) On avait déjà une série d'études récentes montrant que le signal solaire est sous-évalué dans les modèles (North and Wu, 2001; Stott et al 2003, Crooks et al. 2005; synthèse Hadley 2005). On a maintenant une série d'études montrant que le signal aérosols est sans soute sur-évalué. Or, vu de l'extérieur (oeil du profane, pas du spécialiste) et sous réserve que cela se confirme, ces deux lignes de critique vont dans le même sens : si l'on a sous-estimé un facteur de réchauffement et surestimé un facteur de refroidissement, c'est soit qu'il manque encore des forçages importants à l'appel, soit qu'un forçage déjà présent est surestimé (pour le réchauffement) ou sous-estimé (pour le refroidissement). Côté froid, je ne vois pas. Côté chaud, je vois bien un forçage important, dont on parle beaucoup, dont la sensibilité climatique reste très incertaine... Evidemment, la solution viendra peut-être en ajoutant ou soustrayant de petits quantités dans chaque poste. PS : je sais, on discute sur des amplitudes faibles et des durées courtes. Mais enfin, la critique sceptique selon laquelle les reconstructions actuelles des T du XXe siècle n'ont aucune signification particulière pour la qualité des modèles en sort à mon avis renforcée. Précisément parce qu''avec des petits ajustements, on trouve mille manières de reproduire à peu près 0,6°C et une pente. Et aussi avec d'autres ajustements sans doute, comme se diriger vers les équations des modèles donnant une sensibilité climatique GES assez faible. Je vous dis pas le bordel si en 2010 il se confirme que le rayonnement cosmique change la nébulosité de manière assez significative pour que les modèles soient obligés de l'implémenter.
  20. Merci du lien. C'est bien de voir qu'IC a quelques mois d'avance sur Le Monde sur l'analyse des problématiques en cours Une baisse de 30% GS/DNA en 2100 ferait donc env. 1,2°C de baisse si la relation est linéaire. Mais dis comme cela (4°C de moins aux latitudes moyennes) sans plus de précision, cela me paraît bcp par rapport aux travaux de Seager.Voilà ce que donnait la simulation Seager en mode on/off pour le mois de janvier (in Seager 2002 American Scientist). Figure 6. Experiments with numerical climate models allowed the author and his colleagues to ascertain the contribution of ocean currents to the warming of Europe. A model in which oceanic heat transport was switched off (top) shows a pattern of January temperatures that is very similar to control runs with oceanic heat transport operative (bottom). The greatest differences occur north of Norway, where ocean currents appear to contribute significantly to the anomalous warmth of the region. Although a modest change in temperature to the south accompanies a shutdown in oceanic heat transport, the large temperature contrast across the North Atlantic remains essentially unaltered.
  21. On sait que le carbone des végétaux s’accumule dans les sols, pour la partie qui n’est pas relâchée dans l’atmosphère lors du cycle végétatif. Ce carbone organique (OC) connaît deux destins différents : une partie est assimilée par les bactéries et retourne assez rapidement dans l’atmosphère ; une autre, qualifiée de réfractaire, résiste à la dégradation et tend à s’accumuler. C’est une partie de ce pôle réfractaire qui forme le stockage à long terme de l’OC dans les sols. D’où dérivent notamment nos ressources en combustibles fossiles. Le cycle de l’OC dans les sols reste aujourd’hui assez mal modélisé, en raison des mécanismes superposés et hétérogènes d’accumulation, d’érosion et de minéralisation. L’estimation la plus courante des modèles actuels concernant le retour à l’équilibre (entre carbone rendu à l’atmosphère et piégé dans le sol) est de 1000 à 10.000 ans. Une équipe de chercheurs dirigée par R.H. Smittenberg vient de publier une étude intéressante sur les sédiments d’un fjord du Canada (Saanich Inlet, Ile de Vancouver, Colombie britannique). L’analyse de ces sédiments a été effectuée sur une couche de 11.000 années, du début du Holocène au présent. Je passe sur les détails techniques de l’étude, faisant intervenir les différents isotopes du carbone présents dans les alkanes à longues chaînes. Leur conclusion est que la fraction réfractaire du carbone organique de la zone étudiée continue aujourd’hui de s’accumuler, après 11.000 an de déglaciation, c’est-à-dire que le rythme d’accumulation des n-alkanes du sol datant des périodes les plus anciennes ne montre pas de fléchissement sur toute la période. « Ce qui suggère que le temps de turnover de ce pool de carbone est de 10.000 à 100.000 ans ou plus, et non de 1000 à 10.000 ans comme c’est souvent le cas dans les modèles de carbone du sol ». La conclusion des chercheurs est que si leur résultat est confirmé dans d’autres zones boréales, le rôle de la biosphère terrestre comme puits de carbone devra être réévalué pour les temps géologiques, mais aussi que cela pourrait influencer les prédictions actuelles sur la réponse des sols (et du cycle du carbone en général) à des niveaux élevés de CO2 atmosphérique. Comme d’habtitude, la prudence est de mise : une étude ne fait pas le printemps et il faudra répliquer ces résultats, et voir ce que cela donne sur d’autres types de sols et d’autres latitudes. Je la signale néanmoins parce qu’elle n’a connu aucun compte-rendu (à ma connaissance) sur le net ou la presse francophone pour le moment. Sans doute une question de temps. Mes confrères sont parfois beaucoup plus rapides pour d’autres travaux aux conclusions tout aussi préliminaires… Sinon, au-delà de cette étude assez spécialisée, on peut profiter du sujet pour évoquer le thème général des sols dans le cycle du carbone, comme nous l'avons fait récemment pour les océans. Référence : Science 24 November 2006: Vol. 314. no. 5803, pp. 1283 - 1286 DOI: 10.1126/science.1129376 Ongoing Buildup of Refractory Organic Carbon in Boreal Soils During the Holocene R. H. Smittenberg,1* T. I. Eglinton,2 S. Schouten,1 J. S. Sinninghe Damsté1 Radiocarbon ages of vascular plant wax–derived n-alkanes preserved in well-dated Holocene sediments in an anoxic fjord (Saanich Inlet, Canada) were found to be not only substantially older than the depositional age but increasingly so during the Holocene. Assuming that n-alkanes serve as a proxy for recalcitrant terrigenous organic matter, this indicates that the accumulation of refractory organic carbon in soils that developed after the deglaciation of the American Pacific Northwest is ongoing and may still be far from equilibrium with mineralization and erosion rates. 1 Department of Marine Biogeochemistry and Toxicology, Royal Netherlands Institute of Sea Research, Post Office Box 59, 1790 AB, Den Burg, Netherlands. 2 Department of Marine Chemistry and Geochemistry, Woods Hole Oceanographic Institution, Woods Hole, MA 02543, USA.
  22. Au passage, un papier sur cette question dans Science cette semaine (haute atmosphère et GES). Extrait ce schéma, où l'on voit que l'ionosphère est en effet une autre manière de définir les mêmes couches, surtout la thermosphère, mais selon leur profil de densité (particulaire) et non pas de température. Structure and trends in Earth's atmosphere. Atmospheric layers (orange, right) are defined by the temperature profile. Ionospheric layers (purple, left) are defined by the electron density profile (shown here at midnight at the equator). Arrows denote the direction of observed changes in the past 3 to 4 decades: Red, warming; blue, cooling; green, no temperature change; black, changes in maximum electron density (horizontal) and the height of ionospheric layers (vertical). Most spacecraft fly at altitudes above 300 km. The aircraft and satellite shown are not to scale. Science 24 November 2006: Vol. 314. no. 5803, pp. 1253 - 1254 DOI: 10.1126/science.1135134 Global Change in the Upper Atmosphere J. Laštovička,1 R. A. Akmaev,2 G. Beig,3 J. Bremer,4 J. T. Emmert5 Life on Earth is affected more directly by climate change near the surface than in the upper atmosphere. However, as the story of Earth's ozone layer illustrates, changes higher up in the atmosphere can also be important. In 1989, Roble and Dickinson (1) predicted that rising greenhouse gas concentrations should affect atmospheric climate in the highest reaches of the atmosphere. Since then, upper atmospheric data have been combed for evidence of long-term trends. A coherent pattern is now beginning to emerge. (...)
  23. Mais mon cher david, si tu regardes bien, je suis celui qui discute le plus avec toi, ce qui témoigne de mon intérêt pour ce que tu postes. Tu viens sur les forums pour débattre ou pour parler tout seul ?
  24. Personne n'a dit cela. Le travail actuel sur les aérosols (et celui que tu cites) a pour effet d'affiner les modèles, pas de les remettre en cause complètement. Il y a deux questions assez différentes. > L'une est de savoir dans quelle mesure les aérosols pourront à l'avenir contrebalancer le réchauffement. Cela dépend de leur rythme d'émission (pour les anthropiques) et de leur effet refroidissant. > L'autre est de savoir si l'on estime bien le poids des aérosols dans les reconstructions de climat passés et présents (et donc le pouvoir réchauffant relatif des autres forçages). Cette seconde question est à mon avis la plus intéressante - parce que de toute façon et concernant la première question, les aérosols ne s'accumulent pas, donc leur effet relatif en 2100 sera toujours nettement moindre que l'effet cumulé des GES à cette date. Savoir si c'est nettement ou très nettement moins, cela me semble du détail.
  25. Cela s'éclaircit peu à peu et je médite tout cela. Merci du temps que tu prends pour les explications (j'ai horreur des vieux cartons, et les modules de physique étant de toute façon assez médiocres en bio, je veux bien une copie ton cours sur les transferts thermiques /emoticons/wink@2x.png 2x" width="20" height="20"> ).
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