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Cers

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Tout ce qui a été posté par Cers

  1. Bonjour, On se dirige vers un temps vraiment perturbé sur un certain nombre de régions : précipitations et vent seront de la partie. Aujourd'hui mardi, une perturbation atlantique progresse vers notre pays. La carte ci-dessous montre cet après-midi un fort gradient méridien de température vers 50 ° N (un front) et l'onde barocline à 850 hPa, sur la partie est du bassin océanique (cf le champ de température). On distingue le front chaud et le front froid, séparés par un secteur chaud au large du Portugal. A l'avant et le long du front froid, de l'air chaud et humide d'origine subtropicale remonte. Le front chaud est associé à une advection chaude. Ce système arrive sur la France, il sera rapidement suivi par d'autres perturbations pluvieuses et venteuses au cours des jours à venir. Z850 (cyan), T850 (rouge/bleu), image vapeur d'eau (EUMETSAT) à 12 H UTC le 07/03/2023 On voit aussi une région barocline dans le sud-ouest de la France, un peu mieux en zoomant. Les isothermes étaient très rapprochées, il y avait une convergence du vent en basse couche et des ascendances forcées dans la zone entourée en rouge à 13 h. Des nuages et précipitations évoluaient dans le sud-ouest. En amont, on a une anomalie basse de tropopause, qu'on devine à partir de l'image vapeur d'eau (tons plus sombres, localisation indiquée par la flèche blanche). Vent à 500 hPa (30 m/s en jaune), barbules de vent et température à 850 hPa (rouge/bleu), image vapeur d'eau (EUMETSAT) à 12 H UTC le 07/03/2023 Une anomalie de basse tropopause dans une zone barocline est associée à une circulation secondaire pour maintenir l'équilibre du vent thermique. En particulier, des ascendances sont générées en aval de l'anomalie cyclonique, ce qu'on voit d'ailleurs ici en faisant une coupe NO-SE entre la côte atlantique et les Pyrénées. La tropopause dynamique correspond à l'altitude de la surface 1.5 ou 2 PVU, par définition, elle s'abaisse vers 450 mb dans le cas présent. Les ascendances sont représentées sur la figure du bas en rouge (omega < 0), associées à la divergence d'altitude à l'avant de l'anomalie positive de vorticité potentielle et à la convergence du vent vers 850 hPa. Cette zone de précipitations se déplace vers les Alpes, où il tombera de la neige en montagne. D'ici la nuit prochaine et la journée de mercredi, le gradient de température et le gradient d'épaisseur 500-1000 hPa vont s'accentuer de la Bretagne et la Manche à l'Allemagne, ce qui correspond à la frontogenèse. Des précipitations y sont de fait attendues la nuit prochaine et demain. La température en surface et plus généralement dans les niveaux inférieurs pourra varier significativement sur une courte distance à l'extrême nord de la France, au niveau de la zone frontale. Comparez par exemple les sondages prévus ci-dessous en fin de nuit. Le premier, dans le Pas-de-Calais, montre un profil saturé à température négative sur toute l'épaisseur de la troposphère, favorable à des chutes de neige. Sur le second à la même heure mais à peine plus au sud, dans le département de la Somme, la température sera positive entre le sol et 1400 m d'altitude, suite à la progression de l'air chaud et ce sera de la pluie. Des chutes de neige tenant au sol sont prévues entre le Pas-de-Calais et l'Allemagne, en passant par la Belgique. L'après-midi et le soir, l'atmosphère deviendra faiblement instable pour la convection d'ouest en est, des pluies/averses accompagnées de vent sont attendues sur le territoire et des coups de tonnerre seront possibles localement. D'autres fronts gagneront la France les jours suivants. La prévision ci-dessous fait apparaître le "rail des dépressions", on voit ainsi trois perturbations qui se suivent à la queue leu-leu. La baroclinie se traduit par la circulation d'un fort courant-jet en haute troposphère, au-dessus de l'Atlantique-Nord ; au sud-est de Terre-Neuve mercredi soir, une dépression de surface va s'amplifier en sortie gauche d'un rapide du courant-jet : Vendredi, le système dépressionnaire guidera une impressionnante rivière atmosphérique (IVT > 1000 kg/m/s) : La vitesse du vent au sein du courant-jet à 250 hPa qui traversera l'Angleterre vendredi soir atteindrait près de 300 km/h : Sur quelques zones, (notamment ouest du Massif central, régions de l'est), les cumuls de précipitations seront probablement plus importants qu'ailleurs en fin de semaine, supérieurs à 20 mm en 24 h :
  2. Ah, çà fait plaisir de voir des profils verticaux
  3. Cers

    Suivi de la secheresse

    Il ne va quand même pas pleuvoir partout sur le territoire des quantités très importantes, et puis je ne peux pas concevoir qu'une sécheresse soit préoccupante là où dix jours de pluie suffiraient à retrouver des conditions normales. Dans des zones sèches du sud de la France, il ne faut à priori pas s'attendre à une quelconque humidification des sols sur la période.
  4. Je sais pas ce qu'il prend, mais vendredi il était comblé de bonheur ! 😄
  5. T'as bien fait de vendre ton bonhomme de neige @Nunbora... ... le moment est venu pour t'équiper un peu ! Ta nouvelle fraise à neige : Testé et approuvé : Pour remplacer les skis :
  6. Cers

    Suivi de la secheresse

    Je suis tombé sur ce tweet. "France is on state of alert due to low groundwater levels". On voit que c'est globalement plus vert en 2021 qu'en 2023. C'est en effet très sec sur le 66. Quand j'observe les deux images par contre, en particulier les villages, les couleurs paraissent plus vives en 2021 et plus ternes en 2023, donc le contraste n'est pas le même on dirait. Bref, peut-être que les images n'ont pas été prises au même moment de la journée. Il est évoqué le manque remarquable de précipitations en France pour février, ce qui est en effet le cas. La sécheresse importante dans les Pyrénées-Orientales est aussi liée à un déficit de pluie sur une plus longue période. Enfin, l'état hydrique des sols n'est pas partout préoccupant comme dans ce département, la situation à Corbère-les-Cabanes ne me semble pas représentative de celle dans d'autres zones du territoire.
  7. Bonsoir trugll, J'ai parcouru quasiment une vingtaine de bornes en forêt de Haye, dans l'ensemble les sols sont secs oui, mais pas trop secs. Il y avait aussi des sentiers plus humides et encore quelques flaques. D'ailleurs, je me suis fait avoir sur un chemin en courant, j'ai un peu glissé sur de la boue. En août dernier, c'était beaucoup plus sec en tout cas. Il y a sûrement des variations suivant les coins. Malgré le déficit de précipitations, la situation n'est pas alarmante ici dans le nord-est, et l'eau qui nous arrive en quantités à moyen terme est une bonne chose pour les sols et la végétation qui bientôt va renaître.
  8. Disons que c'est bienvenue pour la nature, mais je m'en passerais bien la semaine prochaine. 😆 Je suis allé en forêt hier pour profiter avant que çà ne devienne boueux suite aux pluies attendues, et les sols ne sont pas encore trop secs. Néanmoins, il est vrai que c'est important de recharger avant d'entrer dans l'été. Et c'est chez nous, dans les régions de l'est, que l'humidifcation des sols serait la plus élevée.
  9. Le gradient de pression pourrait en effet être relativement élevé entre les basses pressions et l'anticyclone poussant par le sud : Des rafales de vent > 15 m/s (54 km/h) sont en tout cas probables vers samedi sur une moitié nord de la France : Il y a de l'incertitude, mais des rafales entre 60 et 90 km/h sont tout à fait possibles (des vents plus violents dans les terres sont très peu probables) :
  10. Une couche de nuages stratiformes est présente ce matin sur la région Grand-Est : Le refroidissement nocturne était plus important en allant vers le sud, là où le ciel était plus dégagé, on a observé encore des gelées parfois relativement fortes (=< -5 °C) : Sur le sondage de Idar-Oberstein, l'observation d'altitude in situ la plus proche de la région, on retrouve la couche saturée entre 810 et 870 hPa en fin de nuit et l'inversion de subsidence au-dessus :
  11. @Nunbora, histoire de passer le temps et de te projeter encore un peu plus sur ce qui nous attend bientôt 😇
  12. Je partage votre déception d'avance, mais comme c'est toujours facile de critiquer les modèles, je me permets de préciser qu'il peut être également question de notre interprétation parfois mauvaise des produits que nous avons à notre disposition. Moi-même, je n'ai pas tenu compte au mieux de l'incertitude pour la semaine en question. Et puisque nous voulons absolument de la neige, nous avons aussi tendance à focaliser sur certains scénarios qui n'ont pas nécessairement plus de chance de se réaliser que d'autres moins enviables. Il faut aussi accepter que la prévisibilité, à fortiori dans certaines situations météo, soit limitée à 5 jours ou moins, et souligner l'importance de la prévision d'ensemble. Ce n'est pas du tout pertinent de comparer deux runs de GFS dans ce genre de contexte pour en conclure qu'il y a un problème avec le modèle. En fait, nous serons en plein dans une zone barocline (=> gradient méridien de température important, d'où par ailleurs l'arrivée des perturbations et des précipitations), ce qui augmente l'incertitude sur le champ de température et par conséquent sur la nature des précipitations. On le voit, l'écart-type explose encore à J+5 dans les dernières prévisions d'ensemble. Si on regarde maintenant la moyenne d'ensemble ECMWF pour la température à 850 hPa prévue, elle oscillerait autour de 0 °C à moyen terme sur les Vosges et même au-dessus pour le Jura (moins avantagé de part sa position plus au sud), ce qui ne constitue pas une situation optimale pour de la neige sur nos massifs (il faut des températures un peu plus basses). Un scénario "froid" dans l'ensemble du DWD : Un scénario "chaud" : L'écart-type pour la T850 : Voyez-vous les divergences ? Sur le dernier météogramme pour Gérardmer de l'ECMWF, on voit qu'il y a encore une incertitude sur la température à 850 hPa mercredi, mais la probabilité qu'elle remonte au-dessus de 0 °C jeudi est de toute manière élevée. Ensuite, elle fluctuerait en raison des ondulations de la zone barocline, il pourrait tomber temporairement un peu de neige en altitude mais la pluie est probable sur nos massifs. Il y a quelques jours, le signal de températures remontant vers 0 °C à 850 hPa jeudi prochain était déjà là, avec un tube de températures positives à long terme qui ne devait pas être négligé.
  13. Les messages SYNOP, METAR, etc. sont formés par des sections et plusieurs groupes de caractères. Pour prendre un exemple, sur la page, il y a l'état de la mer : code 3700 de l'OMM (p. C109 du guide). Il s'agit de renseignements complémentaires sur l'état de la mer à reporter dans le groupe WTsTs/SS’, où S est juste l'indice littéral ici et S' l'état de la mer. Donc si la mer est peu agitée, le chiffre du code à renseigner est 3 (slight). Ts est la température de l'eau. Exemple possible dans une partie d'un message d'observation : W08/S3 => mer peu agitée et température de surface de la mer à 8 °C.
  14. Bonjour, Le temps reste calme et sec aujourd'hui. Il y avait des nuages bas ce matin sur une partie de notre région, ils persistent par endroits de la Bourgogne à l'Alsace, et en Franche-Comté. A midi, c'était ensoleillé au nord d'une ligne Troyes-Nancy-Strasbourg (image satellite visible ci-dessous). Après les gelées nocturnes et matinales, la température est remontée et devrait souvent atteindre entre 7 et 10 °C en plaine cet après-midi. Un changement de situation va s'opérer graduellement ces prochains jours. L'anticyclone présent aujourd'hui des îles Britanniques à l'Islande va se retirer vers le Groenland et le nord du Canada. Nous resterons dans un courant de secteur nord jusque dimanche. Une advection froide est prévue de samedi à dimanche, il fera environ -6 °C à 850 hPa et cela se traduira par un temps frais en journée. Comme on peut le voir sur la seconde carte ci-dessous, des bas géopotentiels nous affecterons peu à peu par le nord. Il faut aussi remarquer les basses pressions sur l'Atlantique. Des conditions plus humides finiront par concerner la semaine prochaine notre région du nord-est de la France, où il n'a pas vraiment plu ou neigé depuis un moment. La zone barocline serait relativement basse en latitude à moyen/long terme, c'est donc une plutôt bonne nouvelle pour qui attend des précipitations. Ce weekend et lundi, les nuages deviendront plus nombreux. Dimanche et lundi en particulier, ils pourraient déjà lâcher quelques faibles précipitations de la Champagne-Ardenne à l'Alsace, quelques flocons sur les Vosges voire ailleurs à basse altitude, éventuellement de la pluie mêlée à de la neige localement. Mais la première véritable dégradation à venir serait liée à la circulation d'un front arrivant mardi par le nord-ouest. Ci-dessous pour illustrer, il s'agit de la prévision du DWD en journée de mardi, à partir du modèle allemand ICON, la perturbation étant prévue de gagner ensuite vers l'est. La pluie ou la neige s'inviteront. Les massifs vosgien et du Jura retrouveront alors un manteau blanc. La neige pourrait aussi tomber jusqu'en plaine entre mardi et mercredi et même tenir temporairement au sol par endroits, cela demeure incertain à l'heure actuelle, mais c'est une possibilité avec un "bon timing". Il y a une incertitude sur l'advection froide, voyez cependant le profil vertical GFS ci-dessous par exemple, transitoirement favorable à des chutes de neige en Lorraine : température négative sur toute l'épaisseur de la troposphère, DGZ humide entre 750 et 850 hPa. Affaire à suivre... Pour finir, voici un météogramme. En haut, c'est la nébulosité, on voit qu'elle augmente ce weekend et que par la suite, le ciel resterait souvent encombré. En vert, il s'agit de la hauteur de précipitations : il y a clairement des signaux tout au long de la semaine. Le vent de nord basculera aux secteurs O à SO, apportant de l'humidité, et il deviendra également plus soutenu. En fait, des coups de vent sont envisageables. D'ailleurs, le front prévu mardi/mercredi pourrait déjà être associé à de bonnes rafales de vent sur la région ! S'agissant des températures, on note la diminution des températures maximales entre vendredi et samedi puis des valeurs plutôt stationnaires, proches de 5 °C l'après-midi sur le diagramme ci-dessous. Il y aurait encore quelques gelées dans le nord-est à court et moyen terme, la présence de nuages limiterait toutefois un peu le refroidissement nocturne. Dans un régime d'ouest perturbé il ferait dans l'ensemble plus doux en seconde partie de semaine, mais les écart-types à cette échéance sont élevés.
  15. Intéressante cette Juliette. Les précipitations devraient à nouveau se renforcer ce soir et la nuit prochaine en Corse. Quand on analyse, on se rend compte du caractère "hybride" de cette perturbation entre fin février et début mars. Le lundi 27/02, conjointement à la mise en place d'un régime de blocage à grande échelle, une anomalie positive de tourbillon près de la surface s'est amplifiée au large des îles Baléares en aval d'une anomalie cyclonique froide d'altitude : les processus baroclines ont joué un rôle dans la cyclogenèse. On peut deviner ci-dessous, dans le canal vapeur d'eau, l'anomalie positive de vorticité potentielle (anomalie de basse tropopause dynamique en noir) interagissant avec la dépression de surface se creusant lundi après-midi : Eumetsat WV Un peu plus tard, les processus convectifs en mer sont devenus dominants. Voici un sondage GFS mercredi matin au sud de la Sardaigne, montrant un profil instable, caractérisé par une CAPE de l'ordre de 600 J/kg : Les flux de chaleur et d'humidité, la convection, participent encore à l'entretien du "cyclone méditerranéen". Ce matin à 8 h UTC : Eumetsat WV Les diagrammes de phase montrent la formation le 27 de la dépression à coeur froid faiblement asymétrique, plus caractéristique des perturbations qu'on rencontre aux moyennes latitudes. Rapidement, du 27 au 28, le système s'intensifie (baisse de la pression mer) tout en développant progressivement un coeur chaud dans les niveaux inférieurs de la troposphère suite à une séclusion. La structure a parallèlement perdu son asymétrie. Une coupe verticale sud-nord à travers le TLC permet de visualiser la petite anomalie chaude ce matin :
  16. La dépression méditerranéenne vue du ciel, un peu avant le coucher de soleil (Eumetsat, HRV RGB) :
  17. Oui, je sais, j'ai lu les messages
  18. Bonsoir, hormis dans de rares endroits qui seraient abri du vent, il serait en effet difficile d'observer en plaine de fortes gelées avec un courant aussi fort en basse couche la nuit prochaine. Voici une série de profils verticaux prévus par AROME en Meurthe-et-Moselle, pour visualiser sur un exemple l'évolution de la température et de l'humidité entre dimanche et lundi après-midi. A 16 h, on a une couche de mélange caractérisée par un gradient thermique vertical adiabatique sec entre la surface et 850 hPa (=> courbe d'état en rouge, la température diminue d'environ 1 °C tous les 100 m). En fait, on a une couche à température potentielle theta et theta-W constantes, suite à l'évolution diurne de la couche limite atmosphérique. La turbulence a un rôle d'homogénéisation des profils. Juste au-dessus, on a une mince couche d'air saturé entre 800 hPa et 850 hPa, correspondant à une couche nuageuse présente l'après-midi. La nuit, la surface perd de la chaleur par rayonnement infrarouge et si le ciel n'est pas couvert le bilan radiatif du sol est négatif, il se refroidit (sauf si on a du vent et une advection chaude venant compenser). Ce refroidissement se transmet à l'air situé juste au-dessus et, de manière générale, en l'absence de vent et par ciel dégagé, on peut observer la formation d'une couche d'inversion parfois très mince (quelques dizaines de mètres) et assez marquée. Mais s'il y a du vent, il y a du mélange, de la turbulence dynamique, et le refroidissement se fait sur une plus grande épaisseur atmosphérique de sorte que la température sous abri baisse moins. Le premier profil vertical ci-dessous, en milieu de nuit, montre ainsi que la température de surface ne devrait pas beaucoup diminuer à l'endroit choisi (environ -1 °C) et qu'on aurait toujours un gradient thermique vertical correspondant à peu près au gradient adiabatique sec jusqu'à 880 hPa. Il n'y a pas de couche stable nocturne, le vent est soutenu. En atmosphère libre, le profil thermique vertical change la nuit, il se décale vers la droite ce qui correspond à une augmentation de la température essentiellement liée à une faible subsidence de l'air. La carte suivante montre l'advection verticale de theta à 700 hPa, qui est positive (en rouge) du proche Atlantique à l'Allemagne, car l'air en descendant transporte des parcelles d'air plus chaudes du point de vue de la température potentielle (qui augmente avec l'altitude). Parallèlement, on observe un assèchement de la masse d'air. La température de surface prévue au petit matin (-2 °C) n'est pas aussi basse que si le vent était calme, il n'y a pas d'inversion près du sol mais toujours un gradient thermique vertical négatif (dT/dZ < 0) au-dessous de 900 hPa. Avec une température vers 850 hPa de -8 °C en début de matinée, à supposer qu'avec le réchauffement diurne la couche limite va comme la veille s'épaissir jusqu'à environ 850 hPa, on peut estimer qu'en plaine à 200-300 m d'altitude la température maximale atteigne environ +4 °C (il suffit de considérer une augmentation de température entre 1400-1500 m et la surface selon le gradient adiabatique sec, soit +12 °C pour 1200 m). C'est bien ce que montre le profil AROME prévu pour demain à 16 h. Le temps s'annonce sec, très ensoleillé !
  19. La limite pluie/neige commence à s'abaisser en plaine à l'est des Bouches-du-Rhône. A 18 h, 1.1 °C à Trets (264 m) et 1.8 °C à Cassis (212 m).
  20. Quelques petits flocons ici aussi vers midi, par 1.5 °C et un vent assez fort de secteur nord-est. La station de Nancy-Essey a enregistré 67 km/h en fin de matinée, et le vent moyen atteint 30 à 40 km/h. Le ressenti est hivernal, l'indice de refroidissement éolien approche -5. La circulation de l'anomalie basse de tropopause - la surface 1.5 PVU descend à 550 hPa ou ~ 5 km d'altitude - s'accompagne d'une faible stabilité statique dans la troposphère (cf champ de theta-E sur la coupe ci-dessous à travers le nord-est). Il y a même une légère instabilité convective localement (SBCAPE ~ 50 J/kg). Les nuages ont une faible extension verticale, avec des sommets jusqu'à environ 2000-2500 m en général en plaine. Mais c'est suffisant pour lâcher quelques flocons par endroits. Ci-dessous, la hauteur des sommets nuageux selon Meteosat (rose ~ 2500 m, bleu ~ 4000 m) et un profil vertical GFS (le Td en surface est plus bas que l'observation).
  21. Sur ce sondage de Stuttgart, la température est négative sur toute l'épaisseur de la troposphère. On note une petite inversion thermique nocturne près du sol, puis la température diminue jusqu'à 550 hPa, soit environ 4600 m d'altitude ici, correspondant à la tropopause. A partir d'un diagnostic dynamique, on obtient une tropopause qui s'abaisse au-dessous de 4500 m d'altitude au passage de l'anomalie positive de vorticité potentielle (ci-dessous l'altitude géopotentielle de la surface 1.5 PVU).
  22. Ce n'est pas une image satellite, il s'agit d'une image radar. Et comme dit au-dessus, tu compares en fait le champ de réflectivité avec un cumul de précipitations sur une heure.
  23. Incroyable, rarement vu à cette époque de l'année. Si çà continue, on va pouvoir sortir à nouveau ski et raquettes.
  24. Le sondage de Trappes la nuit dernière est intéressant, il montre la signature d'une subsidence en haute troposphère. Comme vous pouvez le voir, entre 400 et 600 hPa, la courbe d'état (T en rouge) suit l'adiabatique sèche, et la courbe de Tw (en bleu) suit la pseudo-adiabatique saturée. Quand les particules d'air descendent, il y a compression et elles se réchauffent adiabatiquement ! J'ai fait une coupe verticale ARPEGE à travers le département pour regarder la vitesse verticale, et il se trouve qu'on observe effectivement une couche d'air descendant entre 400 et 600 mb à 3 h UTC. Nécessairement, l'accélération vers le bas à 450 hPa implique une convergence du vent en haute altitude, pour respecter la conservation de la masse. La vitesse verticale atteint jusqu'à plus de 30 hPa/h. En prenant 20 hPa/h comme valeur moyenne, on peut facilement estimer qu'il faut environ 10 h à une particule d'air avec une telle vitesse pour passer du niveau 400 hPa au niveau 600 hPa (épaisseur = 200 mb). Et oui, çà peut sembler long, mais il s'agit de mouvements verticaux synoptiques, bien plus faibles que ceux rencontrés dans les nuages convectifs de l'ordre du m/s qui sont liés la flottabilité ! On peut convertir çà en cm/s, c'est relativement simple. D'après la relation hydrostatique, le gradient vertical de pression (le taux de variation de p avec z) vaut - rhô * g où rhô est la masse volumique de l'air et g la gravité (~ 10 m/s²). En utilisant cette relation, on obtient une relation approchée entre la vitesse verticale omega en coordonnée pression et la vitesse verticale w en coordonnée z : omega = - rhô * g * w, ou w = - omega / (rhô * g). Notez le signe opposé : la pression diminue avec l'altitude, donc si l'air descend (w < 0), sa pression augmente (omega > 0). En moyenne troposphère, la densité vaut ~ 0.7 kg/m^3 d'après l'équation d'état. On convertit les hPa/h en Pa/s pour avoir des unités SI : 25 hPa/h = 25 * 100 / 3600 Pa/s ~ 0.7 Pa/s. Dans notre cas particulier, on a donc : w ~ -0.1 m/s = -10 cm/s ! Bon, y avait encore plus simple en fait ! Le niveau 400 hPa est vers 7 km d'altitude, le niveau 600 hPa est vers 4 km d'altitude d'après le sondage : donc il faut 10 h aux parcelles d'air pour parcourir environ 3 km sur la verticale, soit ~ -300 m/h. Remarquez enfin le mouvement vertical faiblement ascendant juste au-dessous, vers 700 hPa. En valeur absolue, les ascendances sont plus faibles que la subsidence au-dessus. Pour éviter un bilan de masse positif, les mouvements verticaux impliquent une divergence horizontale vers 600 hPa. Maintenant, pourquoi on avait de la subsidence ? Sur la carte suivante à 300 hPa, c'est la vorticité relative hier après-midi. Le tourbillon anticyclonique est associé à des valeurs négatives (en vert et bleu). En fait, l'écoulement de nord à nord-est transporte ici du tourbillon anticyclonique sur une partie nord de la France en haute troposphère : on a une advection de vorticité négative. Sur la seconde figure, il s'agit de l'advection différentielle de vorticité absolue (vorticité relative + vorticité planétaire), c'est à dire la différence entre l'advection de vorticité absolue (AVA) à 500 hPa et celle à 300 hPa. Pourquoi on regarde l'advection différentielle ? Car la vitesse verticale à grande échelle peut être reliée aux advections thermiques ainsi qu'aux variations de l'AVA avec l'altitude (=> équation QG omega). Par exemple, une augmentation de l'advection de vorticité cylonique avec l'altitude associée à une advection chaude représente un forçage synoptique pour des ascendances. Mais dans notre cas, c'est le contraire : l'advection différentielle de vorticité absolue est négative (en bleu, AVA à 500 hPa > AVA à 300 hPa) ! On a ainsi un forçage pour de la subsidence, bien qu'une advection chaude puisse s'opposer plus ou moins à cet effet. Pour terminer, en faisant une trajectoire arrière, on voit le mouvement des parcelles d'air sur 48 heures précédant leur arrivée au-dessus de Trappes à 578 hPa la nuit dernière, à peu près au moment du radiosondage : elles ont bien pour la plupart un mouvement anticyclonique descendant entre le 24 et le 25. On note que la vitesse moyenne descendante est en fait plus faible que calculée au-dessus (un jour environ pour passer de 400 à 600 hPa).
  25. La température chute, on sent que c'est moins chaud que ce matin. Sinon, juste une remarque, mais il a une grosse carotte ton bonhomme de neige. Ne le vend pas tout de suite peut-être, tu pourrais regretter, on est seulement en février
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