Cers

Bonsoir, Jolis profils demain jeudi sur le nord-est de l'Espagne et les Pyrénées ! Risque de (très) grosse grêle, et localement de forts vents convectifs.

Je me suis souvent questionné au sujet de l'organisation des forums de prévisions. C'est pas évident je sais, mais la subdivision en topics régionaux par exemple est à la fois pratique et inappropriée. Typiquement, si l'on veut discuter d'un front traversant l'ensemble du pays le lendemain, il faut poster dans le topic de prévision à plus long terme, ou alors choisir un topic régional... Pour l'incertitude, elle dépend de l'échelle des phénomènes météo qu'on cherche à prévoir. A 24 h, il peut y avoir une mauvaise prévisibilité à méso-échelle malgré une situation synoptique calée. Les probabilités ont encore leur place à courte échéance, et la prévision à court terme ne requiert pas moins de compétences qu'une prévision à plus long terme (même si on n'est évidemment pas sur la même chose). Mais c'est difficile d'interpréter correctement les produits issus des modèles sans connaissances particulières en météo, et sans connaître les principes de base de la prévision numérique du temps : çà donne la publication de ce genre de cartes à +300 h sans valeur. Je dis cela sans arrogance aucune. En fait, qu'on soit bien clair, je n'ai rien du tout contre les nouveaux arrivants qui veulent apprendre. Mais il y a aussi des gens qui ne retirent rien des explications apportées. Je soulignais surtout le fait que si l'on prend le temps de répondre, parfois de façon développée comme j'ai déjà pu le faire et d'autres aussi, le message est de toute façon "enterré". Je sais donner, je pense avoir contribué dans les forums de prévision et Q&R. J'ai également un blog où je partage des trucs, lorsqu'il me reste du temps (malheureusement peu depuis le printemps). Pour la passion, on ne partage pas tous exactement la même, dans le sens où la météo/climatologie englobe pas mal de choses (observations journalières, climat, agro-météo, tempêtes, chasse aux orages, prévision, ...) et que chacun a naturellement ses préférences/intérêts.

Ce que je trouve agaçant et décourageant, c'est ré-expliquer souvent les mêmes choses, voir les mêmes erreurs qui reviennent. Je réagis de moins en moins. A force, on a l'impression de radoter, que les éléments de réponse pédagogiques apportés ne sont pas correctement pris en compte. Malheureusement, une explication sur ce topic sera rapidement enterrée et ne pourra servir à quelqu'un d'autre à l'avenir. Et d'autres intervenants navigueront sur Météociel sans bases en météo, débarqueront naïvement avec leurs cartes de prévision à J+12. Cela vaut pour bien d'autres sujets abordés parfois dans les forums de prévision. Créer des liens vers Q&R a sans doute un intérêt...

Durant mon enfance (j'ai actuellement 34 ans), j'allais souvent à la ferme, et l'orge d'hiver se moissonnait dès fin juin, puis c'était le colza mi-juillet. Le blé était coupé fin juillet à début août. Apres mi-août les moissons des céréales étaient souvent terminées. L'ensilage du maïs se faisait ensuite en septembre/octobre.

Oui, c'est vrai. Dans une passoire thermique quand la température redescend à l'extérieur après une semaine de chaleur estivale, on peut au-moins profiter de températures clémentes à l'intérieur rapidement. La température dans mon logement actuel est assez bien corrélée à la température maxi extérieure d'ailleurs. En ce moment, çà évolue entre 26 et 32 °C dans la chambre selon les jours. En mai quand il faisait 11°C dehors, j'avais eu 12-13 °C dedans. Je crains quand même une éventuelle canicule, car autant quand il fait froid on peut s'habiller chaudement avant d'avoir recours au chauffage, mais dormir quand il fait très chaud c'est compliqué.

Et l'utilisation de la climatisation, la plupart du temps en France, n'est pas vraiment justifiée. A moins qu'il fasse extrêmement chaud ou d'être vulnérable, on peut s'en passer. D'une part c'est coûteux, d'autre part ça contribue au RC. Alors en effet, la chaleur est parfois difficilement supportable en été, davantage pour certains. En ce qui me concerne, je n'ai jamais utilisé la clim chez moi, ni de ventilateur. Je vis actuellement dans une passoire thermique, et il peut y faire très chaud. Plus de 30 degrés dans la chambre quand on va dormir c'est vraiment inconfortable, à fortiori si le point de rosée est haut. 🥵 En se confrontant à la chaleur, ce qui représente un stress pour l'organisme, des adaptations physiologiques se produisent, même si le corps a ses limites. Parmi les solutions pour avoir moins chaud en été, ou moins froid en hiver, je vous rejoins naturellement sur l'importance de l'isolation et des modes de construction.

Bonsoir, Pour compléter les messages au-dessus, voici l'image WV 6.2 µm Eumetsat de 21 h et quelques annotations. En tireté brun, j'ai représenté grosso modo l'axe de thalweg d'altitude qui remonte dans le courant de sud-ouest. L'anomalie basse de tropopause sur l'Espagne est associée à un jet-streak en haute troposphère (jaune). On repère une intrusion d'air sec en noir foncé. Dans la partie avant du thalweg, où on a des advections de vorticité cyclonique, il y a des ascendances forcées. La convection se déclenche en aval de l'anomalie de PV+ et en sortie gauche du maximum de vent, zone dans laquelle l'écoulement est fortement divergent en altitude.

Ce n'est pas une supercell, c'est un MCS qui s'apparente à un bow echo. On devine les bookend vortices à l'imagerie. Quant à l'image doppler, elle montre des vents très forts et une divergence. D'ailleurs, l'algorithme de Meteologix ne détecte pas de dipôle de rotation. Edit : j'ajoute le lien vers ce topic où il est question d'interprétation de V.

Salut le sud-ouest ! Le temps me manque ce weekend pour suivre la situation de près, c'est intéressant sur toute une partie du pays. Déjà une cellule avec rotation vers le sud du Centre. Je partage ma carte de 11 h ici

Je vois un courant de densité mais pas de signature d'un éventuel mésocyclone perso. J'ai peut-être mal regardé.

Sur l'image doppler, on voyait la signature d'une forte divergence (certainement le downdraft) associée à cette cellule intense (en vert, le mouvement se fait en direction du radar localisé à Toulouse, donc au nord de l'orage, et en rouge le mouvement se fait à l'opposé du radar).

Le courant de densité est le courant descendant sous l'orage, plus froid et plus dense que l'environnement. Il se propage et peut forcer le développement de nouvelles cellules en aval, en gros par soulèvement de l'air chaud et humide lorsqu'il glisse au-dessous.

Bonsoir, Comme prévu, une ligne orageuse (QLCS) s'est formée, profitant des ingrédients en place (convergence de basse couche + instabilité modérée), même si peu structurée. Elle s'est décalée vers l'ouest et a abordé l'Ile-de-France, mais elle semble bien se déstructurer à présent, laissant à l'arrière une vaste zone stratiforme. Sur une animation radar entre 19 h et 20 h, on pouvait voir une accélération du déplacement du système, plus particulièrement vers la commune de Provins (probable courant de densité). L'image radar des vitesses radiales met en évidence des vents proches de 80 km/h (en vert très clair à l'ouest de Provins, le mouvement se faisant en direction du radar). Edit : restructuration, sans doute grâce au soulèvement lié au courant de densité !

Oui Jérôme, les forçages d'altitude restent assez mous ce dimanche. On a quand même un petit thalweg qui traverse l'Espagne et engendre de l'advection de vorticité positive (PVA) en altitude. En soirée et la nuit, avec une possible contribution de la convection profonde initiée au nord de l'Espagne, on aura peut-être un peu de PVA dans l'extrême sud-ouest. Idem de lundi à mardi d'ailleurs, avec un possible axe de thalweg secondaire. En surface, le champ de vent est très variable, il ne semble pas y avoir d'axe privilégié pour l'initiation. En tout cas, on peut dire que les profils verticaux resteront parfois bien instables en cours de nuit. Mardi, les forçages verticaux synoptiques liés à la dépression se concentreraient sur l'Espagne (cf convergence des vecteurs Q par exemple sur une carte synoptique GFS), mais nous aurions tout de même probablement un peu de dynamisme atmosphérique suite à la migration du cut-off low. L'atmosphère pourra être significativement instable, en revanche le cisaillement vertical de vent n'est toujours pas prévu de grimper !

Bonsoir, Pas le temps d'intervenir en semaine, je lis de temps en temps vos messages. Ma prévision émise en début de soirée, pour ce dimanche. A+

Oui c'est bien cela Nico, il y a un facteur 2 environ. Sur pivotal weather c'est aussi exprimé en kt si je dis pas de bêtise.

10 m/s sur 0-6 km c'est en théorie insuffisant pour voir se développer des supercellules.

Il faut que j'importe des données foudre et plus généralement des observations dans mon SIG, pour pouvoir ensuite faire des vérifications. Je conserve un fichier de formes .shp pour toutes les prévisions. Pour les orages, il y a forcément des loupés là où la probabilité d'orage est faible mais non nulle, car mon zonage "orages possibles" correspond à un seuil de probabilité minimal défini donc des orages ne sont pas forcément impossible en dehors. Mais si ce seuil est trop bas, il y a trop de false alarms, donc c'est un compromis à trouver. L'an dernier, j'avais expérimenté deux zonages (possible, probable), mais çà me demandait davantage de travail et je remarquais que çà n'était pas toujours pertinent.

Les prévisions sont la plupart du temps postées les soirs voire plutôt en début de nuit (la dernière a été émise après 2 h ce matin) ou alors le matin durant le weekend. Pour le contenu, c'est donc en général : • une prévision texte à J+1 accompagnée d'une carte par type de phénomène en cas d'orages modérés à forts, pluies abondantes, vents violents, etc ; • une prévision texte indiquant les phénomènes éventuels pour les deux jours suivants, afin de répondre aux questions "quoi, où, quand, pourquoi" et discuter des éventuelles incertitudes, mais sans forcément rentrer dans le détail. Voici les deux dernières prévisions comparées aux observations foudre : $ --- A+

Le cisaillement vertical de vent augmentera très légèrement mardi après-midi dans le SO (jusqu'à 5-10 m/s). Le dynamisme atmosphérique restera faible, mais l'instabilité sera encore modérée (valeurs de MLCAPE > 1000 J/kg), et associée à de la convergence près du sol il y aurait par conséquent encore quelques déclenchements d'orages monocellulaires et multicellulaires faiblement organisés pouvant donner de fortes pluies voire de la grêle localement (éventuellement jusqu'à 2 cm de diamètre). Possibilité de microrafales également, d'autant plus que les gradients verticaux de theta-E sont prévus assez forts (> 15 K). Zonage à préciser.

Oui, je regarde à l'instant l'image radar, çà se développe dans le secteur ; on a une cellule convective à l'endroit que tu mentionnes, et une seconde entre Gerardmer et Vagney. Ici sur Soultz, quelques altocumulus instables, et on visualise au loin des nuages convectifs en direction du massif.

En ce moment il n'y aurait même pas besoin d'actualiser tant la prévision est similaire d'un jour à l'autre. Pas de màj ce soir, plutôt demain, car je suis en montagne. Je roupillerais bien au Hohneck tiens... 😴

Activité convective dans le secteur du Ballon d'Alsace, pas d'orage pour l'instant, mais des précipitations soutenues d'après l'imagerie.

Bonjour, Mes interventions sur IC sont devenues plus ponctuelles. L'activité ici est à l'image de l'activité du blog depuis le début d'année en raison d'autres priorités, j'en suis désolé. Je vais essayer de changer cela. En attendant de nouveaux articles, la page de prévision des phénomènes particuliers est en revanche toujours actualisée en fonction de la situation météo, normalement les soirs assez tard, si je ne m'endors pas en cours d'analyse ou de rédaction. Merci aux visiteurs. A+ Adrien

Salut ! La situation n'est pas commune, c'est vrai. Ecoulement d'est ou flux de sud-ouest, peu importe finalement : des anomalies de vorticité cyclonique liées à un jet d'altitude induisent de la divergence/convergence associées à des mouvements verticaux, et sont associées à une diminution de stabilité de l'atmosphère au-dessous. Comme tu sais, la convection humide profonde et orageuse requiert trois ingrédients pour avoir lieu : de l'humidité, de l'instabilité de flottabilité (représentée par la CAPE ou une variante) et une à plusieurs sources de soulèvement. Le cisaillement vertical de vent joue un rôle dans l'organisation interne des orages, la séparation des courants ascendants/descendants et les phénomènes orageux. Dans la situation qui nous intéresse, on a un temps chaud, une humidité suffisante et une instabilité convective modérée propice à la formation d'orages. La MLCAPE dans le sud-ouest dépasse par endroits 1000 J/kg l'après-midi, ce qui constitue déjà de "bonnes" valeurs ! Une anomalie cyclonique d'altitude circule grosso modo d'est en ouest, elle est associée à un axe de relativement fort tourbillon (dû à la courbure cyclonique des isohypses et au cisaillement horizontal de vent) qui est transporté par le vent. L'advection différentielle de vorticité cyclonique (le transport de tourbillon cyclonique augmente avec l'altitude) a pour effet d'amplifier la divergence d'altitude et les ascendances au sein de la troposphère, et la convergence dans les niveaux inférieurs. La circulation de l'anomalie contribue à créer un environnement favorable au développement de la convection profonde, pouvant être initiée près de la surface par un forçage de méso-échelle (convergence, relief, outflow boundary ...) comme classiquement en situation de marais barométrique. Quant au cisaillement vertical de vent, comme tu le soulignes il fait dans l'ensemble défaut, ce qui ne permet en général pas la formation d'orages bien organisés et durables. Une supercellule n'a aucune chance de se former dans un contexte trop peu cisaillé en profondeur, même si la masse d'air est très instable. Donc bien que l'environnement soit davantage favorable aux orages qu'en l'absence de dynamisme atmosphérique (du point de vue des mécanismes de soulèvement), la probabilité de phénomènes sévères (grêle > 2 cm, vents violents) dans une telle situation instable et moyennement dynamique existe mais est moindre que si l'hodographe pouvait largement supporter des organisations multicellulaires et supercellulaires. Les orages peuvent par contre typiquement produire d'intenses précipitations localisées, des chutes importantes de petite grêle et engendrer d'importants cumuls d'eau causant ruissellements/inondations locales, à fortiori lorsqu'elles sont peu mobiles ou touchent à répétition un même secteur. Lorsque l'instabilité est modérée à forte et que le cisaillement est faible, il peut éclore rapidement des orages particulièrement actifs, parfois à pulsations, donnant précipitations abondantes et microrafales.