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Où en est le Gulf Stream ?
TreizeVents a répondu à un sujet de max87 dans Questions - réponses sur la météo
Cette nouvelle étude (c'est toujours bien d'avoir la source primaire) vient avant tout confirmer un constat qui était déjà à peu près appréhendé, celui du ralentissement de la circulation océanique de l'Atlantique nord (AMOC). Il y avait déjà eu pas mal d'éléments publiés ces dernières années sur ce ralentissement, et cette nouvelle étude c'est en quelque sorte le gros coup de marteau qui enfonce bien plus profondément le clou non seulement en confirmant que ce ralentissement est réel, mais en plus en démontrant que l'AMOC n'avait pas été aussi faible qu'elle l'est aujourd'hui depuis au moins un millénaire - ce qui permet à la fois d'exclure a priori le rôle d'un cycle interne et de démontrer que ce ralentissement dépasse la variabilité naturelle des derniers siècles. Ce qui conforte l'idée que ce ralentissement est "contraint" par le changement climatique actuel : lorsque vous avez un mécanisme plus ou moins stable depuis très longtemps et qui subitement se met à varier beaucoup plus sensiblement qu'auparavant, le plus probable c'est qu'il est désormais perturbé / déséquilibré par une influence externe nouvelle (au hasard : le réchauffement climatique induit par les activités humaines...). Et pour dire que tout ceci n'est vraiment qu'une confirmation de ce qu'on suspectait déjà, voici une reconstruction de l'AMOC qui était partagée dans un billet de Realclimate datant de 2015 : On trouvait d'ailleurs dans ce même billet une intéressante carte de la tendance observée des températures entre 1900 et 2013, qui illustre très bien la problématique en Atlantique nord : Maintenant, cette nouvelle étude ne se prononce pas sur l'évolution future de l'affaiblissement de l'AMOC .. pour ça il y a déjà une littérature abondante et en perpétuel renouvellement, dont les résultats évoluent en même temps que le perfectionnement progressif des modèles. Dans la vaste majorité des cas, l'impact (refroidissement) modélisé reste relativement circonscrit aux régions océaniques de l'Atlantique nord, et n'impacte pas ou peu l'Europe. Quelques exemples, même s'ils commencent à dater un peu, de modélisations de l'impact de l'affaiblissement de l'AMOC pour la fin de siècle : La Terre du Futur fait copié / traduit / collé de l'article de Severe Weather, qui lui était allé chercher, forcément, l'une des simulations les plus extrêmes (mais aussi très isolée) qui collait à l'histoire qu'il voulait raconter : Cette figure provient de l'étude Global and European climate impacts of a slowdown of the AMOC in a high resolution GCM publiée en 2015, que vous pouvez télécharger à la fin de ce message. On peut contrebalancer par l'extrême inverse, à savoir les températures modélisées à l'horizon 2061-2080 par rapport à la moyenne 1961-1980 dans l'étude Climate impacts of a weakened Atlantic Meridional Overturning Circulation in a warming climate publiée l'année dernière : Vachement moins glamour quand même pour les glaciophiles. Comme quoi on peut trouver à peu près tout, et qu'il faut pas se laisser embarquer par la première carte venue. Le sujet est intéressant, il est encore largement en discussion et c'est potentiellement le plus gros facteur d'incertitude des prévisions climatiques des prochaines décennies dans la région Atlantique / Europe, mais attention aux titres "putaclics" et articles trop alléchants. Très, trop souvent, la réalité climatique s'avère bien plus fade que les grandes annonces. impacts_CD.pdf- 26 réponses
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Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
Mais finalement, tu réponds quand même à côté du point principal que je voulais mettre en exergue au départ : le problème ce n'est pas fondamentalement la force de la relation directe entre l'AO et les températures en Europe du nord, mais le fait que la valeur de cet hiver s'écarte très sensiblement de la distribution et que de point de vue cet hiver est un "OVNI" (dans le mauvais sens pour nous passionnés hivernophiles, mais ça les chiffres s'en moquent). Exemple bateau, j'ai monté des séries fictives avec une fonction alea que j'ai mets en graphique, par ordre décroissant de leur R². Sur la seconde distribution, on constate l'existence d'une valeur excessivement éloignée du reste de la population. C'est très net visuellement sur le graphique que ce point est un "outlier", et on peut l'exprimer mathématiquement, σ = 4,43 avec une loi normale. Je n'ai pas besoin de savoir si R² est plutôt bon ou plutôt mauvais pour me rendre compte que cette valeur est aberrante ; ce n'est pas le sujet et r² ne me dira rien la dessus. Peu importe que je puisse trouver des distributions avec un meilleur R² (première image) ou avec un moins bon r² (dernière image), même avec une bête fonction alea. A juste titre, on pourrait néanmoins me dire que le fait que cette valeur soit sortie sur une fonction aléatoire prouve qu'elle peut quand même bien être obtenue par pur hasard mathématique. C'est vrai, mais il m'a fallu une dizaine de lancers différents de 250 valeurs indépendantes chacun pour l'obtenir. Si j'en reviens à ma problématique de cet hiver en Europe du nord, la valeur de 2021 pointe à 3,07σ (valeur non définitive et qui pourrait encore augmenter) Et j'ai toujours en mémoire une répartie de Paix, dans sa prose parfois loufoque mais qui visait si juste : Dans le fond le R² n'est ici pas le sujet : si tu peux me démontrer que 2021 avec son σ = 3,07 est une valeur banale, là c'est moi qui veut bien te payer un coup à boire. J'ai pas envie d'aller faire le calcul précis, mais en probabilité on doit être à quelque chose comme une chance sur 500 de sortir une telle valeur (écart >=|3,1σ|), et une sur mille de le faire en positif comme ici. Et perso, me dire qu'à la louche on avait, indépendamment de tout autre paramètre et à la grosse (et même très grosse) louche, une chance sur mille de autant se faire enfler, j'avoue que ça me chatouille désagréablement Surtout que j'ai l'impression que cela fait un paquet de fois qu'on se fait enfler ces dernières années. S'il y a un dieu des probabilités météorologiques la haut, c'est clair qu'il aime pas les hivernophiles français depuis quelques années.- 497 réponses
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Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
Autre présentation avec les années "plutôt froides" au regard de la synoptique : Sur ta deuxième question, globalement la corrélation reste stable, mais il est vrai que particulièrement depuis la fin des années 1990 on a eu davantage d'hivers plus doux que la valeur théorique attendue au regard du seul indice AO (suivez mon regard...). Cela étant, la variabilité d'une année à l'autre est quand même assez forte, et il y avait eu aussi pas mal d'hiver plutôt doux au regard de l'indice AO dans les années 1960 notamment. --> J'ai juste repris les données des réanalyses NCEP, ce n'est pas toujours parfait mais cela donne quand même une vision d'ensemble qui est en général plutôt juste. --> R² = 0.523 et σ = 1,38 --> Tout comme l'AO, la NAO est un indice qui est plus pertinent pour analyser une disparité nord / sud en Europe qu'une disparité est / ouest. Voici mises sous forme de carte les répartitions des corrélations trouvées par le NCEP entre ces deux indices et les températures au sol en période hivernale, l'AO en premier (avec en noir le cadre sur lequel j'ai travaillé) et la NAO en second : Outre le fait qu'on remarquera l'impressionnante proximité des résultats entre les deux indices qui découle en bonne partie du fait que les deux sont liés mais qui conduit in fine à ce que la NAO ait une corrélation pas trop moche avec les températures aux Philippines (!), on voit clairement que ces indices ne sont pas bien taillés pour la France qui est au carrefour de ces influences entre Europe du nord et Europe du sud. Les deux indices ont des résultats intéressants pour le Nord Pas de Calais mais ne valent quasiment rien à Biarritz et Marseille. Comme exposé plus haut, l'intérêt d'une comparaison directe entre les indices AO/NAO et les températures en France est très limité car notre pays se situe en zone tampon d'influence de ces deux marqueurs synoptiques. Le R² à 0,006 suffit à dire que cela ne marche pas et qu'il n'y a pas besoin d'aller plus loin pour s'en rendre compte. Maintenant, démontrer que cela ne vaut rien en France et qu'on y trouve une corrélation qui "n'est pas aussi simple et aussi solide qu'on le croit", on peut arriver au même résultat avec les observations de Cuba ou du Sri Lanka. Mais le fait que cela ne marche pas en France (ou à Cuba) n'empêche pas que cela marche ailleurs et ne signifie pas que les résultats Scandinaves ne valent rien. D'après les cartes de réanalyses, on a d'ailleurs toutes les chances de trouver des meilleures corrélations pour l'AO en Alabama, en Libye et en Mandchourie qu'en France. Autre remarque, quand on analyse les corrélations entre les observations d'une région et un indicateur climatique de large échelle, plus la zone étudiée est petite en surface, plus la corrélation a des chances de s'étioler voir de devenir nulle. Un exemple parlant : --> Sur la zone Europe du nord (5° ouest à 45° est et 50° à 75° nord) on a R² = 0.564 --> Sur la zone Russie occidentale (45° à 90° est, même latitude) on a R² = 0.459 --> Sur la zone Russie orientale (90° à 140° est, même latitude) on a R² = 0.409 --> Sur les trois zones réunies on a R² = 0.622, donc davantage que chacune prise séparément. Et pour l'anecdote sur Moscou prise toute seule, on a R² = 0.241 pas de quoi en faire un plat. Je peux donc démontrer facilement que l'AO seule n'a pas de relation franche avec les températures moscovites. Cela fausse t-il pour autant l'existence d'une relation sur l'Eurasie dans son ensemble ? La France est bien petite, et des comparaisons auto-centrées sur notre petit bout d'hexagone avec des indices de grande échelle comme ceux-ci ne peut que conduire à une sortie de route. Et sur le R² en lui-même, il n'y a pas de seuil précis qui indique à partir de quel moment une corrélation peut être jugée intéressante en climatologie. Si tu considères qu'il faut attendre d'arriver à 0,8 pour considérer qu'il existe une relation et qu'en dessous de ce seuil la relation n'est pas prouvée, outre le fait que tu vas faire tousser un paquet de climatologues, tu devrais réussir à prouver sans grande difficulté qu'il n'y a aucune relation entre les canicules estivales et les périodes anticycloniques, qu'en hiver le vent d'est n'est pas plus froid que le vent d'ouest, ou encore que les régimes de blocage en hiver ne favorisent pas le froid en Europe continentale. "Just kidding", j'ai regardé par hasard les données du SOI (indice atmosphérique de l'ENSO) et les températures de surface en zone Niño 3.4 en période hivernale depuis 1870, et R² = 0,69. Avec un seuil minimal à 0.8, tu peux donc même prouver qu'El Niño n'est pas corrélé avec lui même. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
J'ai un vieil abri en bois que je voulais consolider après les intempéries hivernales, et, euh.. dites mesdames, vous savez qu'on est en février ? 🤔 -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
On devrait tourner sur un bilan légèrement positif sur l'Europe du nord (de l'ordre d'un demi-degré), avec quelques disparités (faible déficit sur le sud de la Norvège ou vers la Biélorussie par exemple, plutôt excédentaire de la Laponie à l'Allemagne). Par ailleurs, chose intéressante, je me suis amusé à une comparaison entre l'indice AO moyenné sur l'hiver et les bilans thermiques de cette zone, qui se définit traditionnellement en latitude comme un carré situé entre 50° et 75° nord et en longitude entre 5° ouest et 45° est. L'intérêt, c'est que cette zone est justement celle qui est la plus sensible à l'AO et qui présente les meilleurs niveaux de corrélation de tout l'hémisphère. On n'est pas surpris, il existe une corrélation assez manifeste : les hivers froids sont corrélés à des indices AO plutôt négatifs, et inversement. Et plus l'hiver s'écarte de la ligne , plus ses températures se sont inhabituellement décorrélées de l'AO : quand le point est très largement au dessus de la ligne c'est que l'hiver a été bien plus frais qu'attendu au regard de l'indice et quand le point est très en dessous c'est qu'au contraire l'hiver a été beaucoup plus doux qu'attendu. Sur ce point, 2021 (placement avec des données provisoires au 20/02) est indéniablement très doux au regard de son indice AO. Il rejoint en cela 1977 qui avait été un peu un OVNI de sa période .. et le fameux hiver 2010 qui a fait l'objet d'une abondante littérature scientifique sur le fait qu'il avait été anormalement peu froid au regard des indices synoptiques tels que l'AO. Je fais ça en "brut", mais considérant l'équation de la droite de régression, au regard de ses valeurs provisoires l'hiver 2020-2021 ressort avec 4,25° de plus que la valeur théorique attendue au regard de son indice AO. 2009-2010 avait atteint +4,36° et 1978-1979 était à +4,00°. Dit autrement, le bilan de cet hiver dépasse de plus de 4° la valeur théorique attendue à partir du seul indice de l'AO. Et ce qui est surtout parlant, c'est que l'écart entre la valeur observée et la valeur attendue dépasse 3σ, ce qui nous montre à quel point cet écart est exceptionnel même s'il n'est pas inédit. Et il n'est pas dit que les derniers jours du mois, prévus exceptionnellement chauds dans toute l'Europe du nord, ne fassent pas passer l'écart définitif de 2021 au dessus de celui de 2010.- 497 réponses
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Nouvelle fonctionnalité : indicateur thermique national
TreizeVents a répondu à un sujet de Fred59_ dans Vie du site Infoclimat
Vu que la Tm normale d'un hiver doit tourner autour de +6°, je ne pense pas avoir besoin d'expliquer pourquoi les valeurs affichées sont manifestement erronées. -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
J'ai un sentiment un peu mitigé et désagréable sur cet hiver quand j'essaye de tirer un peu le bilan des prévisions saisonnières. Indiscutablement, les prévisions qui envisageaient une grande douceur et des conditions zonales dominantes, particulièrement en janvier / février, se sont plantées dans les grandes largeurs. Le point va indéniablement à ceux qui envisageaient au contraire des conditions beaucoup plus perturbées. L'indice AO moyenné sur l'hiver devrait finir autour des -2, soit la seconde valeur la plus basse depuis plus de 50 ans et battu uniquement par l'OVNI de 2009-2010. Synoptiquement, cet hiver aura été un grand hiver. Pour autant, quand je regarde ce petit bout de terre immergée que nous nous partageons, et que nous appelons affectueusement l'hexagone, je ne peux que constater que ces derniers jours de février, et de l'hiver finissant, vont seulement conduire à déterminer quelle sera sa place définitive au sein des plus doux depuis le début des mesures. Loin du podium, convenons-en, mais quoi, le 8ème le plus doux ? le 6ème le plus doux ? Je précise par avance que ce que je vais écrire ici est un mélange d'humour noir, de désabusement et de second degré, mais en fait si on résume, est-ce qu'on peut dire que ceux qui annonçaient un hiver doux on eu raison sur le bilan en ayant tort sur la motivation, et que ceux qui expliquaient que cet hiver serait perturbé et frais/froid avaient raison dans la motivation mais tort dans le bilan ?- 497 réponses
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Dans les grandes lignes, c'est un peu ce qu'on avait vécu en janvier 2007 : la frustration d'un bilan mensuel extrêmement doux (le 3ème le plus doux relevé en France au moment où il s'est produit, battu deux fois depuis) alors qu'on avait eu une vague de froid particulièrement honorable en seconde quinzaine. J'ai lu quelque part quelqu'un qui disait qu'on se souviendrai pendant longtemps de cette vague de froid, même si le mois devrait finir un peu (sic) plus doux que la normale. Quand les gens regarderont les bilans dans 15 ans et verront février 2020 avec son +2,5° ou plus, combien se souviendront que ce mois a connu une vague de froid. Je gage qu'ils ne seront pas beaucoup plus que ceux qui aujourd'hui se souviennent ou parlent de janvier 2007 pour sa vague de froid et non pour son bilan thermique mensuel.
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Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Tout juste une douzaine de degrés avec une petite bise sensible de nord-est, le foehn ne nous atteint pas aujourd'hui. Couleur du ciel : jaune / orangé ... -
Prévisions Sud-Ouest - Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Arkus dans Prévisions à court et moyen terme
Les particules sahariennes risquent de pas mal "poser" sur la chaîne pyrénéenne, et notamment ses versants sud, par effet de blocage. L'effet "barrière" est assez nettement visible sur certains modèles, comme ici : On va probablement avoir droit une seconde fois en quelques semaines à des images presque martiennes la haut lundi matin. Au surplus, on pourrait avoir des lumières assez inhabituelles demain soir au coucher de soleil sur le sud de l'Aquitaine et jusqu'en Armagnac, et lundi au lever du soleil en Occitanie. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Il y a des photos qui font particulièrement mal, pour un mois de février. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Le front de turbulence a atteint la station de Dax : 16,3° à 12h42 avec 57 % d'HR .. 21,5° à 12h48 avec 34 % d'HR. Hausse de 8,8° en une heure dont 5,2° en 6 minutes. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Levée brutale d'un vent de sud particulièrement turbulent depuis une quinzaine de minutes, et le mercure a pris quasiment 7° dans la foulée. J'ai 21° sur la terrasse, contre seulement 14,0° au dernier relevé de la station de Dax qui est à moins de 10 km mais qui est encore en léger flux de nord-est. -
Prévisions Sud-Ouest - Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Arkus dans Prévisions à court et moyen terme
Je commence à me demander, au regard des prévisions des prochains jours, si on ne risque pas de battre sur certaines station le stratosphérique record de février 1990. Pour Toulouse par exemple, on tourne actuellement à environ 10,5° de Tm depuis le début du mois, contre 11,1° en février 1990. Il ne faudrait donc théoriquement que 12,6° de Tm sur les derniers jours du mois pour atteindre le record de 1990, et en valeur brute les prévisions de MF sur ces derniers jours est de 12,4°. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
J'aurais plutôt dit que le motif de la vigilance orange c'est "poussée rapide de la pelouse", la tondeuse se trouvant au niveau des conseils de comportement à adopter ... -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Tn 5,9° - Tx 22,7°, sous le soleil et agrémenté du bruit des tondeuses un peu partout. Voici le SOS, d'un hiver en détresse ...- 704 réponses
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Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Pas de givre non plus ce matin, 15,4° à 7 heures... -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Du bleu un peu pâle avec un voile qui s'est densifié dans l'après-midi. Nouvelle Tx annuelle avec 20,6° au plus chaud du jour. Les mimosas finissent leur floraison, par contre les marguerites et pissenlits ont explosé dans la pelouse. -
(Conseil : aller consulter la photo entière pour voir l'intégralité de la perspective et ne pas se limiter à cet aperçu).
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Tiens, mon enfance (et accessoirement mon pseudo) Blague à part, le 0,65°/100 mètres est avant tout une moyenne générale, mais c'est comme dire que la température moyenne annuelle est de 15,4° à Béziers. C'est certes vrai, mais selon la nébulosité, le sens du vent et/ou l'absence de vent, la saison, ou tout simplement l'heure du jour, la température relevée ne sera jamais la même et va parfois s'éloigner très sensiblement de cette moyenne de 15,4°. Le meilleur moyen de répondre à ta question, c'est déjà de circonscrire à un contexte en particulier, celui des après-midi caniculaires de la période estivale. Sans forcément aller chercher bien loin, on peut déjà aller regarder quelques observations. Si on considère uniquement les après-midi de juillet et août 2020 où le mercure a atteint au moins 30° en plaine, il a fait en moyenne 6,7° de moins à Murat sur Vèbre qu'à Lunas sur la température maximale du jour, et 7,3° de moins toujours à Murat qu'à St Jean Minervois. La station de Murat étant à ~760 mètres d'altitude plus haut que celles de Lunas et de St Jean, si on applique un 0,65°/100 mètres, on a un delta théorique de seulement 5,0°. Le delta observé est plus élevé : il a donc fait en moyenne plus frais la haut que ce qu'il aurait du en utilisant la moyenne théorique de 0,65°/100m. Le constat est inchangé même quand on prend un palier de départ plus élevé : résultat sensiblement le même par exemple en ne considérant que les jours où le mercure a atteint au moins 33° dans les stations de plaine. Sans pouvoir être certain de la fiabilité absolue de ce résultat (particularités locales des stations ?), c'est déjà assez rassurant pour les héraultais "d'en bas" qui montent chercher un peu d'air "la haut". Mais en fait, de manière générale, c'est assez conforme à ce qui est attendu dans les grandes lignes. Car en effet, le delta de température entre les plaines et les zones de moyenne montagne devrait, selon les modélisations, se réduire au fil du temps - tout comme il se serait en fait déjà réduit assez sensiblement depuis quelques décennies. Mais on ne parle ici que de la moyenne, et ce résultat est surtout tiré par les températures nocturnes (minimales) et par la période hivernale. En journée et en été, ce delta ne devrait pas évoluer. Il fera de plus en plus chaud en bas à 16 heures en juillet, il fera de plus en plus chaud en haut au même moment, mais les deux devraient progresser de manière plus ou moins équivalente. Il faut également rajouter, spécificité locale qui explique d'ailleurs peut-être en partie le delta observé avec la station de Murat, que les Monts de Lacaune jusqu'à la Salvetat sont aussi des réservoirs d'humidité par rapport à la sécheresse estivale du piémont languedocien. Cela implique une cumulification beaucoup plus fréquente l'après-midi, qui même si elle ne va pas forcément jusqu'à l'averse, apporte souvent une nébulosité bienvenue pour calmer les ardeurs solaires. Il arrive d'ailleurs fréquemment que cette nébulosité gagne les vallées du Jaur et de l'Orb .. trop tard pour avoir empêché le mercure d'atteindre des sommets, mais pile à temps pour l'empêcher de descendre trop vite une fois le soir venu.
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Suivi du temps dans le Sud-Ouest Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Le temps en France
Comme prévu le soleil a pris ses aises et le printemps commence à pointer, temps radieux à l'aube (Tn 4,6°) mais déjà bien doux malgré le voile cet après-midi (Tx 16,7°). J'ai entendu aujourd'hui le son des tondeuses, curieusement cela me rappelle que moi aussi je vais devoir m'atteler à la première tonte et que je m'en serais bien passé -
Statistiques et anomalies climatiques nationales
TreizeVents a répondu à un sujet de Aldébaran dans Evolution du climat
Tu sais @Barth61, j'avais un prof de math au lycée qui nous disait que quand on faisait trois fois d'affilée "1" au dé c'est qu'on était malchanceux, et que quand on faisait 14 fois "1" sur 15 lancés de dé c'est qu'on avait la matière a démontrer avec un haut niveau de confiance qu'il était pipé. Et cette démonstration que le dé est pipté, pour nos hivers, elle a été faite par plusieurs chercheurs qui ont démontré par le calcul que les synoptiques n'avaient pas suffisamment évolué dans leur forme et leur répartition pour expliquer à elles seules la trop nette réduction des extrema froids en Europe. Le nombre d'extrêmes froids relevés sur les trois dernières décennies est beaucoup trop bas par rapport au nombre de synoptiques favorables que nous avons eu durant cette période, et le delta est beaucoup trop flagrant pour ne pouvoir être expliqué par le hasard. Et ce n'est pas propre qu'à la saison froide, c'est aussi propre à la saison chaude. Et ce n'est pas propre qu'à l'Europe, c'est partout pareil. Et quand je parle de démonstration par le calcul, il ne s'agit pas que d'une ou deux études d'il y a dix ans qui auraient comparé de manière simple la NAO/AO avec les températures relevées, mais de dizaines et de dizaines d'études qui continuent d'ailleurs de s'empiler depuis des années. Tiens en exemple récent (janvier 2021), dans A methodology for attributing the role of climate change in extreme events: a global spectrally nudged storyline : des chercheurs démontrent à partir d'une méthodologie le rôle du réchauffement climatique dans les canicules en Europe en 2003 (rôle faible) et en Russie en 2010 (rôle majeur). Pour l'hiver, on a Cold waves are getting milder in the northern midlatitudes de 2019 qui démontre que dans les latitudes moyennes de l'hémisphère nord les records de froid se réduisent trois à cinq fois plus vite que la tendance de fond et que cette réduction massive est très vraisemblablement due au RC. Et à côté des ces études "fleuve" très pointues et globales, on a aussi des dizaines d'études plus régionales et ou focalisées sur des évènements particuliers. Par exemple en septembre 2020 a été publiée An attempt to explain recent changes in European snowfall extremes qui démontre la causalité du contexte de réchauffement climatique dans la très nette diminution des chutes de neige en Europe occidentale et du nord. Un peu plus tôt (mai 2019), dans Circulation analogues and uncertainty in the time-evolution of extreme event probabilities: evidence from the 1947 Central European heatwave, des chercheurs ont démontré qu'alors même que l'évolution de la fréquence d’occurrence de situations analogues à celle qui a causé la canicule de 1947 est restée négligeable, la probabilité d'observer des températures similaires à cet épisode a sensiblement augmenté ces dernières années. Tu peux ne pas te sentir convaincu par toutes ces démonstrations accumulées, et considérer qu'elles ne sont pas assez solides et convaincantes à tes yeux, mais il te faudra aller beaucoup plus loin que de la simple rhétorique et du "hit and go" comme dans tes posts précédents si tu veux espérer les contredire. Maintenant, si tu veux, on peut quand même se lancer dans des discussions d’apothicaire, pour aller trouver le détail qui explique que chaque situation récente a "foiré". Fun fact, on en trouvera toujours un. Et même plusieurs. Des tas. Pour en revenir à l'allégorie du dé, tu peux démontrer qu'au premier lancé la trajectoire tombante du dé a été perturbée par l'onde de pression causée par l'éternuement d'un gus à côté, et que sans elle il aurait basculé sur un 5. Qu'au second lancé, celui qui jeté le dé avait un bouton de moustique sur le côté de son majeur et que cela a accroché une face du dé au moment où il a l'a lâché mais que sans cette rotation on aurait fini sur un 4. Et on enchaîne sur le fait qu'au troisième lancé, il y avait une imperfection sur la table, vestige d'un raté de couteau, qui a dévié la trajectoire du dé et que sans cette déviation minime il aurait fini sur un 5. Et ainsi de suite. Maintenant, est-ce que le résultat convaincra qu'en fait on n'a juste pas eu de chance ? Je laisse les autres lecteurs décider. -
Suivi épisodes neigeux et pluies verglaçantes + vague de froid - Février 2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Matriciel dans Le temps en France
Un sacré paquet de stations de la moitié nord enregistrent leur Tx climatologique d'hier ce matin à 7 heures locales (6h UTC), situation somme toute peu fréquente. -
Statistiques et anomalies climatiques nationales
TreizeVents a répondu à un sujet de Aldébaran dans Evolution du climat
Il faudrait préciser un peu ton propos : tu écris d'abord que le problème c'est que les HP sont plus à l'ouest qu'avant, et quand je te réponds que ce n'est pas le cas bien au contraire, maintenant c'est l'inverse c'est parce qu'elles ne s'alimentent pas assez à l'ouest via l'Atlantique ou qu'elles ne montent pas assez en latitude (2006, 2007). Ou si elles le font, alors c'est la faute à la persistance de hautes pressions sur l'Europe centrale (1995, 2002). Pour ensuite écrire que le problème c'est l'alimentation du blocage - alors que justement les blocages côté Scandinavie ont tendance à être plus costauds et donc davantage alimentés en air chaud d'altitude. Et enfin pour revenir au final nous parler du fait qu'on n'arrive pas à avoir des anticyclones islandais. Je ne sais pas pour les autres lecteurs, mais à chercher des raisons dans tous les sens je ne finis par ne plus du tout comprendre où tu veux en venir sinon que tu cherches des excuses qui n'ont plus aucune logique commune. Quand je regarde les blocages du passés qui ont pourtant plutôt bien réussi, je vois des alimentations qui sont passées par l’Écosse (1962), par les Féroé (1972), par la Mer du Nord (1954), et même des trucs qui ont stagné sur l'Islande pour filer ensuite vers le Groenland (1985). Et je vois des situations où le blocage s'est centré à 60° nord (1962), ou à 65° nord (1965), a grimpé à 70° nord (1973), ou a même atteint Svalbard (1985). Dans les années récentes, et pour ces exemples on foire en passant par les Féroé (1997), on foire quand ça passe par l’Écosse (2002, 2006), on foire quand ça passe par la Mer du Nord (2007, 2018). On foire à 60° nord (1997, 2007), on foire à 65° nord (2006, 2018), on foire quand on va chercher Svalbard (2002). Si tu arrives à trouver un dénominateur commun la dedans en regardant seulement les élévations de hautes pressions... Un blocage au sens large, c'est une partition qui se joue toujours à deux : il faut un dôme d'air chaud qui s'élève jusqu'aux hautes latitudes et qui s'y isole, mais il faut aussi une masse froide prête à s'écouler juste en dessous et qui va permettre d'éviter qu'il s'affaisse trop rapidement. Ce n'est pas pour rien que l'indice officiel de la NOAA sur les blocages (blocking index) est basé sur la vigueur de la circulation froide qui se fait en retour d'est "sous" le dôme d'air chaud, et non sur ce dôme lui-même. Et quand on regarde dans ces quelques exemples les différences entre les situations passées qui ont réussi des situations récentes foireuses, c'est au niveau de cette alimentation froide que cela pêche. C'est pas un problème de "on a des HP trop à l'ouest", "l'alimentation n'est pas assez efficace", ou "on n'arrive pas à avoir un AI". Typiquement, les situations réussies sont celles où une masse d'air très froide est déjà présente et disponible entre la Baltique et la Mer Noire pour glisser de suite sous les fondations du blocage scandinave. L'une des constantes des situations des dernières années, c'est qu'on n'a pas cette réserve froide disponible au bon moment : le stock du réfrigérateur est déporté sur l'Oural, et il n'arrive pas assez vite pour venir tenir la construction. 1997, 2002, 2006, 2018 : on voit bien la bonne bulle froide qui s'apprête à déferler via l'Ukraine .. mais qui arrive après la guerre, la construction est déjà en train de s'affaisser. Seul 2007 tire un peu son épingle du jeu grâce à décrochage froid qui s'est fait en flux de nord sur l'Europe centrale juste avant l'installation du blocage - et cela a donné une vague de froid bien honorable d'ailleurs. Honorable mais sans excès, parce qu'on ne pouvait guère demander mieux à une masse d'air qui ne provenait pas de plus loin que la Hongrie. Bref, on n'a pas un problème de synoptique, on sait toujours efficacement monter un robinet, mais on a un problème d'alimentation froide à la source. CQFD. -
Statistiques et anomalies climatiques nationales
TreizeVents a répondu à un sujet de Aldébaran dans Evolution du climat
On peut essayer de se trouver des excuses rassurantes, .. mais c'est exactement l'inverse. Si globalement la répartitions des régimes notamment entre NAO- (blocages occidentaux, côté Islande) et "vrai" blocage (blocages orientaux, côté Scandinavie) est à quelque chose près stable dans le temps, dans le détail on note que les blocages scandinaves ont tendance à être de plus en plus marqués quand ils se produisent alors que les blocages islandais n'évoluent pas significativement en intensité. Sur la Baltique, le seuil des 5600 dam pour le géopotentiel 500 hPa a été atteint 47% plus souvent sur les trente dernières années que sur les trente précédentes. En Islande, ce même seuil n'a été atteint qu'environ 10% plus souvent, hausse qui peut s'expliquer par le seul réchauffement sans autre paramètre (augmentation progressive des hauteurs de géopotentiels). On n'en n'a pas manqué de gros épisodes de blocages scandinaves ces dernières années .. mais il n'y a pas eu beaucoup de grands soirs pour autant.