Kyrion

N'hésite pas à étayer tes posts et à définir ce que tu appelles moyenne et basse altitude... Parce que concrètement sur les modèles pour l'instant on est sur une progression très lente de la limite barocline vers le sud et donc un rafraichissement tout aussi lent. En l'état actuel, il va falloir monter haut (iso 0° vers 1800/2000m) pour que ça soit intéressant, ce n'est pas ce que j'appelle la basse montagne. Rien est figé mais les sorties vraiment intéressantes sont plutôt rares ces dernières 48h je trouve.

Route du Rhum version Guadeloupe -> St-Malo :

Pour analyser un tant soit peu la sortie, on peut dire qu'elle est probablement extrême dans sa modélisation mais pas fondamentalement différente de sa sortie matinale. Extrême car il est le seul à modéliser une propagation et un isolement si rapide des HGP au niveau du Groënland. La circulation et la propagation rétrograde des bas géopotentiels se fait si rapidement que le blocage s'effondre sur ses racines orientales en 48h : En cela, il est tout de même différent de GFS et UKMO. La propagation est moins franche et l'interaction entre bas géopotentiels "polaires" et "atlantiques" moins rapide (échéance h+144, à comparer avec la première carte d'IFS) : Bref, sortie qui n'est pas déconnante puisque dans la continuité du cycle matinal mais tout de même assez éloignée des autres déterministes pour qu'on puisse supposer quelque chose de moins extrême.

IFS 12z va être... brulant.

Même si je suis le premier à me réjouir de certaines belles, la moyenne d'IFS doit tout de même nous inciter à la prudence. La bonne nouvelle, c'est que contrairement à certaines modélisations d'il y a 48h, le blocage ne semble plus devoir s'évacuer vers le continent américain. On devrait avoir une véritable circulation sous blocage ce qui n'était pas initialement acquis. La "mauvaise" nouvelle, c'est que par définition cette circulation sous blocage signifie que l'interaction ne fait plus vraiment de doute. Ca semble moins propre que certaines situations à GA. Probablement qu'on alternera pluie, pluie/neige mais pour l'instant pas de situation hivernale d'ampleur selon moi. En revanche, ça pourrait être intéressant pour les massifs, a fortiori les massifs du nord du pays et sinon > 1500m ailleurs en l'état actuel.

Neige à St-Nizier , la première vraie de l'année qui blanchit toutes les surfaces. Le tout sans un souffle de vent, c'est beau. Bor***, ça fait du bien

Oui, c'est un peu le problème en utilisant ce référentiel de décembre 2010, il est au blocage Groënlandais ce que 1999 est au tempête... On a tendance à imaginer trop souvent sa réitération sur les modèles tant il nous aura tous laissé un souvenir mémorable. Plus concrètement, je suis d'accord avec ton message. La situation est assez complexe à analyser parce qu'il y a dans la même synoptique des éléments très favorables et d'autres nettement plus défavorables sans que l'on sache pour l'instant réellement où l'on va se situer. Côté pile : - une advection massive de HGP vers le Groenland. Événement plutôt rare ces dernières années et cette fois-ci bien précoce ; et qui dit advection aux hautes latitudes, suppose généralement décrochage polaire en aval. La première onde est déjà en train de prendre forme côté Américain : Côté face : - on en parle assez peu, mais finalement un VP reste très concentré et a beaucoup de mal à pivoter et traverser la frontière ouest de l'Oural contrairement à ce qui était modélisé il y a encore quelques jours : Et enfin, la tranche de la pièce : - cette fameuse tranche c'est ce gloubi-boulga fait de multiples gouttes froides qui s'isolent ou sont reprises dans le courant d'ouest et qui à l'échelle infra synoptique dictent le temps sensible. Heureux hasard : leur trajet favori consiste à transiter aux abords immédiat de l'Europe occidentale... : Sur ces dernières cartes on a : - des bas géopotentiels sur le France - une goutte froide Ibérique - une seconde goutte froide qui transite par la Scandinavie - et la petite dernière qui traîne vers les Açores et dont on ne sait si elle va fuguer où rejoindre ses copines du continent Au final, on se retrouve avec deux éléments antagonistes que sont le blocage Groenlandais théoriquement favorable à un décrochage polaire et de l'autre la -trop- forte concentration du VP qui ne permet pas aux anomalies basses de glisser vers le sud. Et à l'interface de cela, des gouttes froides qui transitent sous blocage et dont on ne connait pas la destination. Je pense que l'élément déterminant va être la durée du blocage Groenlandais et sa réalimentation. Pour l'instant, son efficacité n'est que partielle puisque lorsque le VP pivote enfin favorablement pour nous à horizon du 10 décembre, le blocage est en phase de disparition et les interactions ont lieu de manière "défavorables" sur le proche Atlantique. Seuls éléments à peu près calés : - forte probabilité de précipitations au sud, notamment sur le pourtour Méditerranéen - dégradé de températures entre le NO/SE avec des masses d'air froide qui auraient pour l'instant du mal à dépasser la Manche Et comme souvent la France en variable d'ajustement entre fraicheur et humidité . Edit : une chose qui ne trompe pas sur l'intérêt de cette situation, le retour de @Couril29sur le topic NO .

Oui, on peut imaginer une 1ère séquence humide et douce sur notre pays avant une bascule polaire à mesure que la goutte froide sera reprise dans le courant d'ouest qui naturellement tentera de reprendre forme. C'est une remarque empirique mais j'ai du mal à imaginer que l'ensemble du pays puisse passer totalement à côté d'une offensive hivernale à un moment donné. On pourra toujours trouver quelques scénarios où la goutte froide demeure isolée sur la Péninsule Ibérique avec une advection continue de HGP sur l'Europe occidentale mais je pense que c'est loin de représenter l'issue la plus probable (même si le risque n'est pas nul). Pour moi, la nuance tiendra plutôt sur la durée de la séquence hivernale. Une certitude : il va y avoir de l'agitation ; soit par le prisme du froid ou par celui de l'humidité... voire les deux !

Je n'attendais pas forcément grand chose de la semaine précédente où le flux de SE avait été modélisé assez rapidement après la parenthèse fraiche à froide des prochains jours. En revanche, les cartes hémisphériques sont vraiment intéressantes pour la semaine couverte par ce topic : On a l'impression que ce qui se met en place cette semaine n'est que le premier temps d'une valse qui permet progressivement au VP de se positionner vers la Scandinavie/Oural. La propagation des hauts géopotentiels vers le Groënland est une tendance lourde sur les moyennes et probablement l'issue la plus favorable et simple pour basculer vers des conditions fraiches et humides sur notre pays. Bref, une foultitudes de sorties vont encore avoir lieu mais on a de très belles cartes ce soir. Les synoptiques à AG ont été rares ces dernières années.

Pour ma part un petit séjour prévu dans le Jura en janvier. Ca serait sympa de revoir la team glacière .

Moué, il y a quand même encore beaucoup de chemin avant que le froid atteigne notre pays . On est pour l'instant davantage sur une goutte froide qu'un véritable drain froid avec une circulation sous blocage. Le pied oriental du "blocage" ne perdant pas ses racines, il tend à favoriser un flux de SE qui retarde/limite l'advection froide vers l'Europe occidentale. Pour l'instant, même si la synoptique est originale par rapport à ces derniers mois, le froid en altitude reste cantonné à l'Europe centrale. L'indice de blocage réagit très peu sur GEFS. Il va falloir plusieurs réalimentations de ces HGP pour qu'on puisse bénéficier de cette masse d'air froide. Et qui dit pluralité de réalimentation dit aussi risque d'interactions défavorables. Pour l'instant, la synoptique me semble "favorable" à l'Europe centrale, pas plus, mais au moins y a matière à commenter.

Une idée de la fiabilité de la station Theys - Sept-Laux (2100m) ? Elle a enregistré une rafale de 220 km/h à 19h20. Il y a d'autres belles valeurs pour ce mois de novembre et l'horaire correspond à la passage de la ligne de grain donc... Edit : je viens de voir qu'elle a enregistré un 403 km/h en février

A l'échelle du continent Européen, effectivement la prévision semble plutôt solide (et encore avec cette synoptique, la T° à 850hPa apporte une information incomplète sur la réalité des températures au sol). On partait de tellement haut... :

Effectivement, différences sensibles entre les modèles pour notre petite zone spatiale mais finalement bonne convergence au niveau de la synoptique avec une limite barocline rejetée à des latitudes particulièrement élevée (nord de l'Islande) + VP globalement concentré : On surveillera ce qu'il se passera sur le bassin Méditerranéen + Balkans où les précipitations en lien avec la goutte froide pourraient être particulièrement intenses. Pour la France, après la petite poussée de fièvre du week-end, on semble se diriger vers un temps de saison pour la semaine couverte par ce topic : ni particulièrement douce, ni particulièrement froide, ni particulièrement humide, ni particulièrement sèche. L'élément "marquant" pourrait être la mise en place temporaire d'une bise/flux continental qui pourrait piquer nos joues habituées à la douceur. Je me permets le terme "marquant", puisque même pour le nord-est de la France, ce flux est porté disparu depuis des semaines :

Oui, comme un air de 2021 : A l'époque, il avait fallu attendre la 3ème décade pour observer un changement de synoptique.

Et les livres d'histoire se souviendront de l'été 2022 comme exceptionnellement humide

Je me demande ce qui peut déclencher un feu à un tel endroit !? Sinon fumées du feu de St-Egreve toujours visibles depuis Grenoble mais a priori ça ne semble pas particulièrement virulent. Côté temps : toujours un vent sensible et T° > 37° à SMH

Ou le bûcher pour prévisions fallacieuses ?

On verra la suite d'IFS matinale mais il faut reconnaitre que ça prend une tournure nettement moins favorable qu'hier pour qui aime le changement. Pas de bouleversements mais juste des ajustements "défavorables". Les cumuls de PP restent faméliques, y compris sur le centre-est où il s'agit essentiellement de pluies convectives ; on peut sans trop de risques supposer que les mailles larges de GFS surestiment grandement. Bref, ni optimiste ni pessimisme mais je ne trouve pas les dernières sorties très engageantes. On peut même supposer que l'apport humide pourrait rendre le ressenti nettement plus désagréable que ces derniers jours sur une majeure partie de la France avec un humidex potentiellement élevé.

S'il y a des messages, c'est qu'il y a matière à commenter. Rien que ça c'est plutôt bon signe en général ;). Je ne vais ajouter grand chose au débat, le seul truc que je trouve remarquable cette année c'est cette propension des modèles à systématiquement renouer avec des conditions caniculaires à long terme. Il y a un forçage avec cette ceinture subtropicale plus septentrionale qu'habituellement qui semble pour l'instant empêcher un véritable changement de récurrence. Vous ne trouvez pas que lorsque l'on regarde cette carte, on s'imagine qu'on vient d'ouvrir la vanne à thalwegs : - beau thalweg sur la France - AA haut perché sur l'Atlantique - dépression en phase de creusement sur l'Irlande Et au final, à peine 48h après, on se retrouve avec ça : Je ne dis pas que ça sera le cas ici parce qu'il semble y avoir un réel intermède frais et humide mais quand je vois cette carte je me dis qu'il va falloir de la patience avant de renouer avec une synoptique durablement hors saison, mais côte frais cette fois-ci.

D'ailleurs on sent la fumée actuellement dans le secteur du CEA.

Oui, après ça reste un vent "classique" par évolution diurne. Je pense que ça risque d'être plus compliqué à partir de mercredi/jeudi dès lors qu'on basculera sur un vent de S qui va faire baisser l'HR (20%) et qui sera probablement plus turbulent.

Je viens d'avoir une pensée totalement farfelue : l'équivalent de cette double vigilance orage/canicule serait grand froid/neige en hiver... Voilà c'est tout. 😌

Situation surprenante à Grenoble ce matin où pour la première fois depuis des temps immémoriaux nous n'avons pas vu le soleil pendant 3h d'affilé 🤔. Mais il n'est jamais très loin (Moucherotte à l'arrière plan) :

En l'occurrence, je pense que la moyenne ne veut pas dire grand chose vu la dispersion en deux blocs des scénarios : la fameux double tranchant de @Nico 14. Si on fait la moyenne des HGP et T° à 850 hPa effectivement on retrouve des températures de saison sauf que la moyenne est faite à partir de scénarios qui ressemblent à ça : On est pas loin de se retrouver face au dilemme que l'on peut avoir l'hiver entre dorsale Atlantique et zonal. A la nuance près, que cet été le zonal c'est un flux de SO à 20°.