williams Posté(e) 23 janvier 2021 Partager Posté(e) 23 janvier 2021 Le 22/01/2021 à 14:28, Discolulu a dit : Salut les p'tits loups, je mets ça ici, car la flemme de créer un topic ou de le trouver... lol.. connaît-on une relation entre le vortex polaire et trou de la couche d'ozone ? .. attention là, c'est hémisphère sud , mais j'imagine qu'il y a un vortex polaire aussi en Antarctique. Je trouve les deux animations saissisantes de similarité . . . Oui on connaît une relation entre le vortex polaire et trou de la couche d'ozone : ce qui est nommé le trou la couche d'ozone ce n'est pas un trou dans la couche d'ozone au-dessus de nous dans le ciel qui laisserait passer les rayonnement ultraviolets (UV) nocif du Soleil. Mais c'est un amincissement de la couche d'ozone spécialement au dessus du pôle Sud qui jusqu'au année 2000 était surtout du au CFC qu'on émettait jusqu'au années 90. Mais il faut voir que chaque printemps de l'hémisphère Sud ce "trou" revient comme cela a toujours était le cas car on observe une destruction significative de l'ozone dans la stratosphère au-dessus de l'Antarctique. Ceci est dû au vortex polaire qui chaque hiver isole l'air situé aux latitudes polaires du reste de l'atmosphère terrestre et aux très basses températures lors de l'hiver (au-dessous de -80°C) comme il fait nuit en permanence. Quand il fait très froid et qu'il n'y a pas de lumière, des PSC (Polar Stratospheric Clouds) se forment dans la stratosphère polaire. Puis au début du printemps la lumière du Soleil revient. Alors sous l'action du rayonnement ultraviolet (UV) tout les PSC qui se sont formés l'hiver dans le vortex polaire détruisent l'ozone et elle n'est pas remplacée comme à cette saison il n'y a plus d'apport de nouvel ozone atmosphérique. C'est dès la fin du printemps que la circulation atmosphérique change, et que de l'ozone qui vient de l'atmosphère tropicale réalimente l'atmosphère polaire. Voir ici et à la page suivante. Williams 1 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
DoubleKnacki Posté(e) 25 janvier 2021 Nastringues (24) & Tercis-les-Bains (40) Partager Posté(e) 25 janvier 2021 (modifié) Bonjour, Pas de grande évolution (ou de grande révolution) en stratosphère de prévue pour l'instant, avec la persistance franche d'anomalies de NAM- sans cesse repoussées dans le temps (rappelons qu'à la base, la NAM devait repasser dans le positif, vers fin janvier) au fil des mises à jour, sans réelle reprise du VPS. La résurgence de petits réchauffements continuant de titiller le tourbillon principal jusqu'aux premiers jours de février (du moins à 10 hpa) est peut-être en cause. Mais à force de persister dans le temps, on gagne justement du temps sur une reprise du vortex polaire stratosphérique qui au bout d'un moment n'aura forcément plus les cartouches nécessaires pour retrouver sa puissance hivernale et ça c'est une bonne chose. A l'heure actuelle et toujours autour de la frontière entre la troposphère et la stratosphère, l'emprunte du SSW reste présente avec un complexe de bas géopotentiels toujours décalé et positionné bien à l'Est, vers la Russie et au-delà. Je pense que si la troposphère ne parvient pas encore à donner " le ton ", cela provient d'un manque de chance et d'un manque de dynamique quelque part : Néanmoins et même si cela devrait être discuté dans le topic hivernal, le passage actuel en phase 7 assez active de la MJO, risque de renforcer probablement je pense durant la première décade de février le régime d'ondulations de grandes amplitudes (il y a quasi-systématiquement une réponse après une phase active de la MJO, passé un certain laps de temps). Je pense donc qu'il va falloir rentrer nettement dans le mois de février pour voir s'opérer peut-être soudainement, la modélisation d'échanges méridiens plus francs, même si en sent déjà chez GFS dans le très long terme, qu'à chaque mise à jour, la pression exercée sur le VP reste constante et qu'un régime de dorsales pourrait s'établir. A suivre, ce ne sont que des suppositions et non des prévisions. Modifié 25 janvier 2021 par DoubleKnacki 8 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Blacksun Posté(e) 26 janvier 2021 Plaisance du Touch (31) Partager Posté(e) 26 janvier 2021 Il y a 16 heures, DoubleKnacki a dit : Néanmoins et même si cela devrait être discuté dans le topic hivernal, le passage actuel en phase 7 assez active de la MJO, risque de renforcer probablement je pense durant la première décade de février le régime d'ondulations de grandes amplitudes (il y a quasi-systématiquement une réponse après une phase active de la MJO, passé un certain laps de temps). Je pense donc qu'il va falloir rentrer nettement dans le mois de février pour voir s'opérer peut-être soudainement, la modélisation d'échanges méridiens plus francs, même si en sent déjà chez GFS dans le très long terme, qu'à chaque mise à jour, la pression exercée sur le VP reste constante et qu'un régime de dorsales pourrait s'établir. A suivre, ce ne sont que des suppositions et non des prévisions. Effectivement, la prévision est bien difficile pour les modèles qui n'arrivent pas à gérer la situation... Au niveau de l'état de la stratosphère, comme évoqué par @DoubleKnacki peu de changement, et il est bien difficile de savoir à quoi attribuer la période qui semble favorable à partir du 7-8 Février... Au niveau des anomalies de NAM dans la dernière prévision GFS en date d'hier, une période très favorable en troposphère est envisagée à partir du 8 février. Il est bien délicat de dire s'il s'agit de la propagation du nouveau ralentissement des vents zonaux vers 10hPa envisagée vers le 02/01 suite à un nouveau SSW modéré, cela paraît un peu rapide mais pas impossible... La propagation des évènements en strato de la première quinzaine de Janvier semble bien en tout cas être bloquée définitivement en tropo dans les jours qui viennent (effet de la QBO positive ?) et on a juste une trop courte fenêtre entre aujourd'hui et après-demain au niveau hémisphérique. Les prévisions GFS et CEP ci dessous montrent le nouveau ralentissement des vents zonaux à 10hPa début février, plus net chez CEP que chez GFS... Tout ceci est un peu déroutant, et il n'est pas évident de comprendre les hésitations (normales) des modèles à long terme et de savoir à quoi les attribuer... Cela brouille les piste et si des analystes comme @Cirus ou @lolman123 passent par ici, s'ils peuvent nous donner leur avis sur les chances d'avoir toujours une bonne répercussion de la strato vers la tropo d'ici mi-février... Car je pense au vu des modélisations du jour que les anomalies de NAM envisagées par GFS aujourd'hui risquent d'être bien moins favorables... Mais il est vrai que c'est toute la difficulté de la prévision à TLT et les modèles - notamment GFS- ont tendance à forcer la circulation zonale à TLT en cette saison et peut-être à surestimer l'activité du vortex tropo (algorithmes prévus pour, forçant de la climatologie, et donc une prépondérance du zonal ?) Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
tao Posté(e) 26 janvier 2021 Naillat, 360m, 23 Partager Posté(e) 26 janvier 2021 (modifié) Il y a 5 heures, Blacksun a dit : Effectivement, la prévision est bien difficile pour les modèles qui n'arrivent pas à gérer la situation... Bonjour, j'ai toujours de grandes difficultés à comprendre ce genre de phrase. Si j'étais un provocateur né, je dirais qu'il s'agit d'un profond dépit amoureux, et que la signification cachée serait " les modèles ne répondent pas à nos attentes". Mais ce serait trop simple de s'arrêter là, et je ne suis pas provocateur juste pour le plaisir . Je n'arrive simplement pas à piger comment un modèle dont sont issues les données que tu présentes, ne les utiliseraient pas... Par rapport aux études sur la stratosphère ( c'est assez similaire pour la MJO ou l'ENSO...), d'après je que j'en comprends, des corrélations, des liens sont établis avec des types de circulation atmosphérique. Une phase de la MJO ou un réchauffement stratosphérique favoriserait tel type de configuration. Favoriser n'est pas induire ou entrainer de façon certaine... Si c'était le cas quid de l'aspect chaotique qui croît dans le temps et du coup du plaisir à essayer de comprendre les prévisions à long terme. D'ailleurs, si les conditions initiales, nul doute que les projections à long terme suivront, dans un sens ou dans l'autre. Pour ce qui est de ce réchauffement stratosphérique, jamais le stade de réelle scission du vortex n'a été atteint. Cependant l'oscillation arctique reste depuis des semaine en négatif. Je pense que la réponse au réchauffement est assez nette de ce côté là, bien que la connexion straosphère/troposphère n'a jamais été pleine et entière ce qui avait déjà été relevé postérieurement au SSW avec un certain soulagement hivernophile à l'époque... . Ensuite au niveau de la géographie, en altitude à 10 hPa, nous avons toujours gardé une branche de vent d'ouest sur notre zone de l'Hémisphère. Je pense que notre séquence de NAO- qui dure globalement depuis noël sera caractérisée par ce potentiel de circulation sous blocage en lien avec ce flux que n'a pas chamboulé le réchauffement. Ceci a aussi été rappelé au début de cette page, la NAO- n'est qu'une configuration dont les conséquences au niveau du sud de l'Europe peuvent varier fortement en fonction de la latitude, j'ai mis les anomalies en complément de la structure, ça me paraît intéressant de ne pas séparer ces données. On voit bien la zone qui pose question entre Europe de nord et du sud: Ceci dit, quand on lit attentivement les voies que peuvent favoriser un réchauffement de type déplacement, l'aspect zonal peut être exciter. Une telle circulation n'est d'ailleurs pas anachronique avec une AO-, pour preuve le magnifique zonal pacifique fin décembre début janvier. Enfin, pour finir, je l'avais déjà évoqué, mais je pense vraiment qu'il faut essayer de se départir de la tendance à lire les modèles avec en permanence une idée derrière la tête. Suite à un message dans ce sens là, ça n'a pas raté, les médias se sont engouffrés dans l'analyse orientée des conséquences d'un SSW sans plus de précautions. Je pense qu'il convient de suivre encore attentivement d'éventuelles réponses mais sans oublier qu'une de celle-ci peut aussi être un renforcement du flux d'ouest chez nous qui d'ailleurs précède régulièrement une installation de hauts géopotentiels sur le nord du continent européen. Modifié 26 janvier 2021 par tao 8 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
DoubleKnacki Posté(e) 26 janvier 2021 Nastringues (24) & Tercis-les-Bains (40) Partager Posté(e) 26 janvier 2021 (modifié) Il y a 8 heures, Blacksun a dit : Car je pense au vu des modélisations du jour que les anomalies de NAM envisagées par GFS aujourd'hui risquent d'être bien moins favorables... Bah finalement non, même si comme toi, je le pensais aussi 😁. Si on regarde le run le plus percutant à 10 hpa par le dernier GFS //, le VPS aurait vraiment du mal à se reconstituer, car constamment déplacé ou entamé par des réchauffements successifs. Autant dire que si ça continue ainsi jusqu'à la fin février voire début mars, je ne vois pas comment le vortex pourrait reprendre réellement l'avantage avec l'avancée dans la saison. A ce propos, je ne sais pas ce que peut valoir réellement les grandes analyses issues de ce site là : https://www.aer.com/science-research/climate-weather/arctic-oscillation/ mais pour celui qui met régulièrement à jour ses analyses (la dernière en date hier), pour lui de ce que j'ai pu comprendre le SSW s'est avéré être un événement puissant et inhabituel sur certains aspects. Ce qui semble être une prévision dans le temps de l'impact de ce SSW est bien mis en évidence ici : Source : https://www.aer.com/science-research/climate-weather/arctic-oscillation/ Hors erreur de ma part, si je pars sur le tout début janvier pour le début de l'événement, cela pousse à croire qu'il y aurait encore de l'impact en troposphère jusqu'à fin février au moins et encore une certaine influence jusqu'en mars... Modifié 26 janvier 2021 par DoubleKnacki 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Blacksun Posté(e) 26 janvier 2021 Plaisance du Touch (31) Partager Posté(e) 26 janvier 2021 Il y a 4 heures, tao a dit : Bonjour, j'ai toujours de grandes difficultés à comprendre ce genre de phrase. Si j'étais un provocateur né, je dirais qu'il s'agit d'un profond dépit amoureux, et que la signification cachée serait " les modèles ne répondent pas à nos attentes". Mais ce serait trop simple de s'arrêter là, et je ne suis pas provocateur juste pour le plaisir . Je n'arrive simplement pas à piger comment un modèle dont sont issues les données que tu présentes, ne les utiliseraient pas... Par rapport aux études sur la stratosphère ( c'est assez similaire pour la MJO ou l'ENSO...), d'après je que j'en comprends, des corrélations, des liens sont établis avec des types de circulation atmosphérique. Une phase de la MJO ou un réchauffement stratosphérique favoriserait tel type de configuration. Favoriser n'est pas induire ou entrainer de façon certaine... Si c'était le cas quid de l'aspect chaotique qui croît dans le temps et du coup du plaisir à essayer de comprendre les prévisions à long terme. D'ailleurs, si les conditions initiales, nul doute que les projections à long terme suivront, dans un sens ou dans l'autre. Pour ce qui est de ce réchauffement stratosphérique, jamais le stade de réelle scission du vortex n'a été atteint. Cependant l'oscillation arctique reste depuis des semaine en négatif. Je pense que la réponse au réchauffement est assez nette de ce côté là, bien que la connexion straosphère/troposphère n'a jamais été pleine et entière ce qui avait déjà été relevé postérieurement au SSW avec un certain soulagement hivernophile à l'époque... . Ensuite au niveau de la géographie, en altitude à 10 hPa, nous avons toujours gardé une branche de vent d'ouest sur notre zone de l'Hémisphère. Je pense que notre séquence de NAO- qui dure globalement depuis noël sera caractérisée par ce potentiel de circulation sous blocage en lien avec ce flux que n'a pas chamboulé le réchauffement. Ceci a aussi été rappelé au début de cette page, la NAO- n'est qu'une configuration dont les conséquences au niveau du sud de l'Europe peuvent varier fortement en fonction de la latitude, j'ai mis les anomalies en complément de la structure, ça me paraît intéressant de ne pas séparer ces données. On voit bien la zone qui pose question entre Europe de nord et du sud: Ceci dit, quand on lit attentivement les voies que peuvent favoriser un réchauffement de type déplacement, l'aspect zonal peut être exciter. Une telle circulation n'est d'ailleurs pas anachronique avec une AO-, pour preuve le magnifique zonal pacifique fin décembre début janvier. Enfin, pour finir, je l'avais déjà évoqué, mais je pense vraiment qu'il faut essayer de se départir de la tendance à lire les modèles avec en permanence une idée derrière la tête. Suite à un message dans ce sens là, ça n'a pas raté, les médias se sont engouffrés dans l'analyse orientée des conséquences d'un SSW sans plus de précautions. Je pense qu'il convient de suivre encore attentivement d'éventuelles réponses mais sans oublier qu'une de celle-ci peut aussi être un renforcement du flux d'ouest chez nous qui d'ailleurs précède régulièrement une installation de hauts géopotentiels sur le nord du continent européen. Bonsoir, Effectivement je comprends que ma phrase "la prévision est difficile pour les modèles qui n'arrivent pas à gérer la situation" soit un peu ambigüe... Ce que je voulais dire c'est que la grande versatilité actuelle des modèles pouvait pourquoi pas avoir comme origine la mauvaise lisibilité de l'interaction strato-tropo, mais peut-être effectivement qu'elle est au maximum de ce qu'on peut attendre de la situation actuelle et que les modèles en tiennent parfaitement compte... Et il est en outre difficile d'interpréter un indice comme les anomalies du Northern Annular Mode... Est une sortie conditionnée par la modélisation, ou bien sont ce des calculs qui conditionnent la modélisation ? Je me suis déjà posé cette question, l'oeuf ou la poule en quelque sorte... Ne serait pas un tout plutôt, les modèles ne pouvant pas calculer les conditions en strato sans celles de la tropo, et vice versa ? Là je laisse des gens plus calés répondre... Comme il a été rappelé plusieurs fois, nous n'avons pas eu de split majeur du vortex, donc l'évènement s'il n'est pas un split est plutôt à classer dans la catégorie "déplacement", et il est vrai qu'un déplacement du vortex strato a souvent comme conséquence un déplacement du vortex tropo ou un renforcement de celui-ci, ce qui nous est assez souvent défavorable... Le déplacement peut-être favorable à des synoptiques hivernales en Europe, si le vortex quitte par exemple le quadrant Groënland-Nord du Canada, pour migrer vers le Pacifique ou l'Asie, donnant la possibilité aux hauts géopotentiels de s'installer sur "l'extrême nord de l'Atlantique" pour généraliser... Dans notre cas actuel, le vortex ou ses principaux morceaux en tout cas sont plutôt côté Pacifique, donc cela a beaucoup de chances de nous être défavorable avec un vortex qui revient de notre côté en se renforçant, verrouillant les hautes latitudes de l'Atlantique Nord, et qui nous relance le bon vieux zonal en sortie du Labrador... Sauf qu'il existe des exceptions, ou en tout cas au moins une, sorte de situation "intermédiaire", pas des moindres pour nous en terme de conséquences hivernales, puisqu'il s'agit de la situation de janvier 2012, avec une situation d'usure du vortex par des réchauffement successifs... Ils étaient plus importants que cette année il est vrai, mais sans jamais avoir de split réel, donc il s'agit bien d'un "déplacement"... Pour finir avec un vortex très amaigri, affaibli et très dilué... Je ne trouve malheureusement pas de statistiques sur l'inversion des vents zonaux ou les anomalies de NAM éventuellement propagées en janvier 2012, y compris dans les pages précédentes de ce topic, pour étayer davantage mes propos et vérifier la ressemblance avec la situation de cette année... Il est très probable que la situation strato de ce mois de janvier 2012 a joué sur le vortex tropo en le réduisant en puissance et surface, favorisant sans doute l'émergence du puissant blocage russo-scandinave qui nous a concerné à partir du 29-30 Janvier... Qu'on comprenne qu'il ne s'agit pas de chercher à revivre 2012 (même si j'aimerais bien !😁) mais le déroulement des évènements strato cette année là a quelques ressemblances avec le mois de janvier actuel, je ne prétends pas que les conséquences seront les mêmes, je ne suis pas assez compétent pour l'assurer et peut-être que des analystes plus chevronnés me contrediront... Peut-être que le forçage s'il y en a sera uniquement de type NAO-, qui effectivement, à l'échelle globale France n'est pas le plus favorable aux conditions hivernales (et en tant que sudiste j'y suis forcément sensible) hormis des situations extrêmes comme novembre-décembre 2010. On peut même avoir à nouveau une circulation sous blocage comme celle que l'on vient de vivre... En 2012, le forçage avait été de type blocage, a priori, mais pas toujours évidemment, plus favorable, toujours à l'échelle globale France. Rien n'interdit de penser qu'il n'en sera pas de même cette fois, mais bien entendu avec la plus grande prudence, des signes vont encore dans ce sens dans les modèles ce soir, peut-être encore contredits dès demain... Ce qui serait surprenant, si l'on devait avoir un blocage en tout cas, c'est que la situation soit aussi marquée que celle de février 2012, car 10 jours avant, les signaux était bien plus présents et plus nets sur GFS ou CEP que maintenant (cf. archives GFS et CEP dans Météociel...) Et @DoubleKnacki, les prévisions des anomalies de NAM sont identiques à celles d'hier, pourvu que ça dure ! 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lolman123 Posté(e) 28 janvier 2021 Partager Posté(e) 28 janvier 2021 ~~ {Stratosphère et MJO, évolution en février} ~~ Ce post traitera des choses suivantes : - Évolutions stratosphériques en Février - Réactions possibles à la MJO - Conclusion ~~ {Évolutions stratosphériques en Février} ~~ Les prévisions stratosphériques pour le mois de février vont actuellement dans le sens de la continuité d'un VPS affaiblis, tournant autour de 10m/s avec une possibilité de nouveau renversement du vent zonal vers le 1er février : (Fig.1 - Prévision du vent zonal à 10hPa 60°N & Température à 10hPa 60-90°N) ECMWF va aussi dans le sens d'un VPS affaiblis : (Fig.2 - Prévisions du vent zonal à 10 hPa par ECMWF - Maj du 25 janvier) Ceci devrait contribuer à favoriser la poursuite d'un vortex troposphérique affaibli, ainsi que des tournures hivernales potentielles en Europe en raison de la MJO. Les prévisions de l'AO sont assez claires sur ce point: (Fig.3 - Prévisions et rétrospective de l'AO par gefs) Avec la poursuite du régime entamé depuis le 2-3 décembre, soit 60 jours consécutifs au 1er février, ce qui est remarquable, d'autant plus que ce régime est prévu de durer au moins jusqu'à mi-février, ainsi qu'environ 32 jours consécutifs sous NAO- au 1er février: (Fig.4 - Prévisions et rétrospectives de la NAO par gefs) Du côté des géopotentiels en stratosphère, ceux-ci sont toujours globalement positifs avec un couplage correct (avec le SSW) depuis le début en troposphère dans l'Arctique: (Fig.5 - Rétrospective de l'anomalie de geopotentiels (gph) dans l'Arctique depuis le 1er janvier) Cependant, un bon couplage n'est pas nécessairement synonyme de froid en Europe, car des différences locales peuvent exister. Nous l'avons vu ces derniers jours avec une NAO- particulièrement haut perché, nous mettant un peu plus sous un flux "zonal" sous blocage haut. Cependant, ceci pourrait changer début février, nous le verrons plus bas. Sur le placement des géopotentiels en strato, ceux-ci vont plutôt dans le sens d'un AS à 180h ainsi qu'une bulle de hps étiré de l'Angleterre à B-K en passant par l'Alaska. En fonction de la réponse en basse couche, ceci pourra favoriser ou non un régime de froid continental en Europe et plus largement sur l'Eurasie et la Sibérie. (Fig.6 - Prévisions de l'anomalie de géopotentiels en stratosphère à 30hpa pour le 4 février - Run 6z de gfs) À plus long terme, un lobe de bas géopotentiels pourrait se développer sur l'Europe associé à des anomalies de hauts géop sur l'Atlantique (surtout en basse couche) et l'Arctique en stratosphère : (Fig.7 - Prévisions de l'anomalie de géopotentiels en stratosphère à 30hpa pour le 12 février - Run 6z de gfs) Aux altitudes inférieures, la propagation est immédiate: (Fig.8- Prévisions de l'anomalie de géopotentiels en stratosphère à 50hpa pour le 12 février - Run 6z de gfs) Ceci se voit particulièrement bien en troposphère sur le dernier run de gfs. Les échéances sont néanmoins lointaines pour toute certitude, mais il convient de suivre l'évolution. Ces facteurs pourraient devenir favorable pour l'Europe à terme, si la prévision se confirme, que le couplage s'effectue et que la réponse à la MJO est correcte. Nous allons à présent voir les réponses possibles à la MJO 6-7 prévue. ~~ {Réactions possibles à la MJO} ~~ La MJO est prévue d'aller dans une phase 6-7 de manière modérés, cette dernière pouvant favoriser un régime de blocage/nao-, qui est renforcé lors d'un vps affaiblis. (Fig.9 - Prévisions de la MJO par gefs jusqu'au 10 février) Un post du World Climate Service à mis en avant les conséquences possibles de la présente phase lors d'un VPS affaiblis, et ces dernières sont particulièrement intéressantes, ici la fréquence de températures supérieures à la normale de 1 à 7 jours après la mjo 6-7 forte et le vps affaiblis: (Fig.10 - Fréquence des températures supérieures aux normales lors de la première semaine après un MJO 6-7 fort et un vps affaiblis - terciles) Nous trouvons une fréquence de températures supérieures aux normales nettement moindres en Europe, tandis que beaucoup plus significative au Groenland, trahissant un régime NAO-, ou blocage groenlandais. La fréquence de ces dernières (t° sup normales) est quasi nulle en Angleterre et certaines parties d'Europe (entre 15 et 25%), ce qui est un signal significatif. Sur la seconde semaine après la MJO 6-7 forte et le vps affaiblis, nous retrouvons quasiment le même pattern, avec un réchauffement significatif du canada, Groenland, tandis que le sud-ouest des USA ont une fréquence moindre de températures supérieures aux normes avec l'Europe et l'Atlantique nord-est pouvant trahir un régime de polaire maritime après un régime plus continental: (Fig.11 - Fréquence des températures supérieures aux normales lors de la seconde semaine après un MJO 6-7 fort et un vps affaiblis - terciles) Tandis que lors de la troisième et quatrième semaine, la douceur est plus présente en Europe, alors que les USA connaissent des températures un peu plus froides (regain de zonal?) (Fig.12 - Fréquence des températures supérieures aux normales lors des 3 et 4 èmes semaines après un MJO 6-7 fort et un vps affaiblis - terciles) Du côté de l'anomalie de la pression au niveau de la mer lors des deux premières semaines, une NAO- modéré à forte ressort: (Fig.13 - Anomalie de la pression au niveau de la mer lors des 2 premières semaines après un MJO 6-7 fort et un VPS affaiblis autour du 10 février) Les modèles vont actuellement dans ce sens, comme nous pouvons le voir sur l'image suivante : (Fig.14 - Prévisions des modèles pour les semaines 1,2,3 de février - Anomalie de géop) Le signal le plus fort ressort lors des semaines 1 et 2 avec un blocage en haute latitude, d'abord centré vers l'est (favorisant les flux continentaux), puis se décalant pour former une circulation sous blocage NAO-. Un signal émerge lors de la 3ème semaine de février avec la poursuite de la circulation sous BL, ce renforçant. Seul ECMWF ne fait rien ressortir. Il conviendra de suivre l'évolution d'ECMWF lors de la maj de ce soir vers 21h. ~~ {Conclusion} ~~ Nous pouvons conclure de ces éléments qu'un VPS affaiblis devrait continuer en février, avec un risque de renversement vers le 1er février, favorisant la poursuite du VPT affaiblis, où nous sommes à >60 jours d'AO- consécutifs depuis le 2 décembre et environ 32 jours de NAO- consécutifs, ce qui est remarquable. La propagation du SSW est correcte depuis le début dans l'Arctique (>60°N) et devrait le rester, avec des lobes de hauts géopotentiels positionnés entre la Scandinavie et l'Arctique principalement à mi-terme, favorisant en fonction des répercussions plus bas un flux continental en Sibérie, Eurasie, Europe. À plus long-terme, un lobe de bas géopotentiels pourrait se développer sur l'Europe associé à des hautes pressions Arctiques en stratosphère, pouvant donner des conditions froides en Europe/Eurasie et éventuellement un VPT qui explose comme sur le 6z de gfs, cependant ceci est quand même assez loin en échéance et aucune certitude ne peut être tiré à ce stade. Un accord entre CFS-GEFS-ECMWF existe sur un blocage basé à l'est durant la première semaine de février pouvant donner des flux d'est en fonction du placement, puis un déplacement plus large vers l'ouest et une circulation sous blocage durant la 2ème semaine. La 3ème semaine est plus incertaine mais la circulation sous BL pourrait se renforcer en ce décalant au nord (plus doux?) Les prévisions des présents modèles sont globalement cohérentes avec la réaction atmosphérique après un MJO 6-7 fort autour du 10 février et un VPS affaiblis, qui diminue l'occurrence de températures supérieures aux normes en Europe lors des semaines 1 & 2. Par ailleurs, un temps plus froid durant la première moitié du mois de février et plus doux ensuite rejoindrait mes tendances publiées en novembre. Lolman123 11 9 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
DoubleKnacki Posté(e) 5 février 2021 Nastringues (24) & Tercis-les-Bains (40) Partager Posté(e) 5 février 2021 (modifié) Bonjour, Retour à la normale depuis peu je crois, des données de ce site qui n'étaient plus mis à jour depuis fin janvier : https://stratobserve.com/ Petit regard du côté des anomalies de NAM- qui continueraient de persister largement dans le négatif au moins jusqu'à la mi-février, alors que le VPS tendrait lentement à retrouver peu à peu sa vigueur au fil des jours, mais au regard de cette dernière mise à jour, même en date du 20/02, la propagation de la puissance du tourbillon principal serait loin d'être réellement effectif en troposphère : A J+10 on note un replacement des basses pressions entre la mer de Barents et l'Est du continent US mais rien de très organisé je trouve, et de très percutant, avec un flux zonal peinant à retrouver de la vigueur : On peut comprendre pourquoi les modèles sont encore très hésitants même à long terme dans les projections, dans une réelle re-concentration du complexe de bas géopotentiels troposphérique et que les hautes pressions peuvent encore avoir le loisir si la dynamique le permet, de gagner les latitudes polaires. Si on y rajoute maintenant une MJO en phase 7 assez active : https://www.cpc.ncep.noaa.gov/products/precip/CWlink/MJO/CLIVAR/ncpe.shtml ; c'est donc assez cohérent avec des projections vraiment incertaines laissant tout à fait paraître la possibilité que la seconde partie de février puisse, accueillir un nouveau potentiel pour une synoptique hivernale, je pense, mais il ne faudra pas se louper une nouvelle fois... C'est quand même il faut le dire, sacrément rageant de voir qu'un tel impact n'a pas pu avoir les effets attendus à notre latitude... Modifié 5 février 2021 par DoubleKnacki 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 5 février 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 5 février 2021 Il y a 2 heures, DoubleKnacki a dit : sacrément rageant de voir qu'un tel impact n'a pas pu avoir les effets attendus à notre latitude... souhaités ! 😛 J'aurais dit « à nos longitudes » car il y eut des effets attendus ailleurs à même latitude. Il aurait fallu une attitude de bravitude pour avoir plus d'un interlude dans tous ces bidules stratosphériques abracadabrantudesques ! (je taquine) 1 6 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
DoubleKnacki Posté(e) 5 février 2021 Nastringues (24) & Tercis-les-Bains (40) Partager Posté(e) 5 février 2021 (modifié) il y a 5 minutes, _sb a dit : souhaités ! 😛 J'aurais dit « à nos longitudes » car il y eut des effets attendus ailleurs à même latitude. Il aurait fallu une attitude de bravitude pour avoir plus d'un interlude dans tous ces bidules stratosphériques abracadabrantudesques ! (je taquine) Le pire, j'ai pensé " souhaités " mais j'ai écris " attendus ", va savoir pourquoi 😆. Ouais, ces histoires de stratosphère, c'est un disque rayé depuis plusieurs hivers où on s'y attarde pour récolter pas grand chose au final. On peut pas dire que " ça ne fonctionne pas " la preuve étant cet hiver au niveau de l'HN et actuellement, mais comme toujours on est les dindons de la farce... Modifié 5 février 2021 par DoubleKnacki 5 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 5 février 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 5 février 2021 il y a 12 minutes, DoubleKnacki a dit : comme toujours on est les dindons de la farce... La stratosphère a non seulement de l'humour, elle est aussi gourmande ! À nos dépens 😛 On se fait boulotter ! Quoique, on aura peut-être notre revanche durant ces 15 prochains jours, au moins en partie, avec un os tranchant en Scandinavie ... 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 11 avril 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 11 avril 2021 1 1 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
lolman123 Posté(e) 11 octobre 2021 Partager Posté(e) 11 octobre 2021 ~ Analyse de l'évolution stratosphérique pour la fin de l'automne et conséquences potentielles sur l'hiver ~ Bonjour à tous, je déterre ce topic pour vous parler d'un événement qui va avoir lieu prochainement (et qui est envisagé depuis un moment maintenant) et qui pourrait avoir de longs impacts contrairement aux perturbations habituelles de la Stratosphère. Mon analyse portera sur la prévision d'un réchauffement stratosphérique de type canadien (ou SSW canadien, dans tous les cas ce sera a priori un SSW mineur, caractéristique de ce type de réchauffement) (celui-ci est beaucoup plus rare que les autres, par exemple de type Sibérien ou Nord-Atlantique, il ne s'est produit qu'une dizaine de fois depuis la deuxième partie du 20ème siècle et est difficile à identifier, il peut donner des impacts beaucoup plus longs que ces derniers) ainsi que ces implications à court et long terme (de fin octobre à fin janvier/début février, nous verrons pourquoi les impacts peuvent durer plusieurs mois). Tout d'abord, il faut savoir qu'un réchauffement stratosphérique canadien (CW en Anglais pour Canadian Warming) est un réchauffement stratosphérique centré sur le Canada pouvant déborder sur l'Arctique, plutôt que centré sur l'Arctique comme les autres SSW. Ce dernier n'atteint pas son intensité maximale sur la Sibérie mais sur le Canada/Ouest Arctique (d'un point de vue géographique polaire). Enfin, il se produit principalement entre Novembre et Décembre avec une préférence sur Mi-Novembre. Il se produit en fin d'automne/début d'hiver car le VPS n'est ni trop fort ni trop faible à cette période et cela permet d'obtenir une perturbation déplaçant plus facilement le VPS, cette perturbation n'étant pas aussi forte qu'en plein milieu de l'hiver pour diverses raisons. La partie 1 parlera des précurseurs de ce type de SSW et les comparera aux modélisations actuelles des modèles. La partie 2 portera sur les conséquences que cela implique à court-terme et les rétroactions que cela entraîne permettant d'établir des impacts potentiellement plus longs (ce n'est jamais automatique) au travers d'une série d'initialisation de SSW. Enfin, la partie 3 abordera les années analogues à 2021/2022 au niveau des conditions de surface troposphérique (état des indices). ~ Précurseurs des SSW canadiens et modélisations ~ La méthodologie permettant d'identifier les réchauffements canadiens se base sur l'observation de l'anomalie des géopotentiels mi-novembre à 30hpa (cela est plus représentatif que la température, les réchauffements canadiens étant particulièrement difficiles à identifier et pas beaucoup référencer). Étant donné qu'il faudrait un temps fou pour regarder tous les automnes depuis 1948, cela a été comparé avec les extrêmes de température en France entre fin novembre et début décembre, période de première vague d'impacts en moyenne. 3 SSW Canadiens ont été identifiés pendant une période de forte douceur, 7 pendant une période de froid marqué. Cela présente nécessairement un biais méthodologique car certains SSW Canadiens peuvent avoir eu lieu pendant une période où les températures n'étaient pas si extrêmes que cela en Europe/France. Cela semble néanmoins représentatif des impacts possibles de ce type de SSW. Les précurseurs des SSW canadiens sont similaires à ceux des SSW Majeurs (à savoir dépressionnaire sur le Groenland/Islande, blocage Anticyclonique sur l'Oural et dépressionnaire sur Béring/Aléoutiennes 1 à 2 semaines avant, ce qui excite l'onde 2 propice à un Split du VPS) à l'exception près que le schéma précurseur ne présente pas de conditions franchement dépressionnaires sur Béring et les Aléoutiens plus généralement. Par conséquent, nous nous retrouvons avec un schéma dipolaire plutôt que tripolaire qu'expose la fig.1, ce qui a pour conséquence d'exciter davantage l'onde 1 (une seule onde perturbant le VPS contre deux pour l'onde 2) que l'onde 2. Cela tend à provoquer un déplacement du VPS et un SSW mineur plutôt que majeur. (Fig.1 - Schéma précurseur des SSW Canadiens - Moyenne des événements à 500 et 30hpa, anomalie des géopotentiels) La fig.1 montre le schéma précurseur 1 et 2 semaines avant le SSW Canadien (notés S-2 et S-1). Nous identifions le schéma évoqué plus haut, à savoir les talwegs dépressionnaires sur l'Atlantique Nord du Groenland à l'Europe Occidentale lors de la S-2 associés à un blocage important dans l'Oural excitant l'onde 1 commençant déjà à perturber le VPS. Le même schéma se répète lors de la S-1, de façon moindre. Le SSW commence à prendre forme à partir de la S-1 pour atteindre son paroxysme lors de la S+1 (non illustré ici) sur le Canada. Nous observons par ailleurs des similitudes avec les modélisations actuelles (fig.2) montrant un déplacement du VPT sur la Sibérie. Cela contribue à augmenter l'enneigement de la zone renforçant l'Anticyclone Sibérien pouvant renforcer notre réserve froide continentale et le risque d'un second SSW plus tard. Ce déplacement d'un bloc froid sur la Sibérie en réponse au blocage de l'Oural est caractéristique à tous les SSW, notamment le Sibérien (souvent majeur). (Fig.2 - Comparaison entre les modélisations des modèles et le schéma précurseur d'un SSW Canadien en Troposphère) Au sein de la fig.2 est discernable de nombreuses similitudes entre le schéma précurseur d'un SSW Canadien et les modélisations actuelles. Parmi celles-ci, nous retrouvons bien le blocage sur l'Oural à la S-2 sur les deux modèles ainsi que le schéma dipolaire sur le Pacifique caractéristique de la PNA-. Le VPT est également déplacé sur la Sibérie. Le schéma semble déplacé vers l'est. Même chose pour la S-1 avec des modélisations très similaires, un blocage sur le Québec, l'Oural et un schéma dépressionnaire sur Béring. Cela s'aligne sur un tripôle alors que la S-2 se caractérise par un dipôle. La semaine avant le SSW semble donc plus propice à son intensification et à une excitation de l'onde 2. Dans l'ensemble, concernant les précurseurs en troposphère, nous concluons qu'un SSW Canadien est précédé 2 semaines à l'avance d'un schéma dipolaire dépressionnaire sur le Groenland/Islande et Anticyclonique sur l'Oural, tandis que la semaine avant ce dernier se caractérise par un schéma tripolaire (dépressionnaire sur Béring en plus du reste, soit un basculement en PNA+) propice à une intensification du SSW. Les modèles sont actuellement en accord avec cela, montrant que la signature d'un SSW Canadien est modélisée. Une autre façon de repérer l'occurrence du SSW Canadien consiste à regarder l'évolution de la température à 30hpa. Les modélisations actuelles sont totalement en accord avec le schéma présenté sur la fig.3. (Fig.3 - Évolution de l'anomalie de la température à 30hpa et comparaison avec les modèles, S-2 & S-1) En somme, la constatation de cette première partie d'analyse saute aux yeux : il semblerait que nous nous dirigions vers un rare réchauffement stratosphérique de type canadien en accord avec la synoptique troposphérique prévue la semaine prochaine et celle suivante ainsi que les modélisations en stratosphère. D'autre part, ce réchauffement devrait avoir lieu avec 3 semaines à 1 mois d'avance par rapport à la normale, ce qui est susceptible de décaler l'intégralité de la période d'impact d'un mois, pouvant donc minoré les périodes froides et accentuer les périodes douces, notamment au début. Les impacts tombant en Janvier sont susceptibles de tomber en Décembre, ce qui pourrait modifier ce que j'avais envisagé le 20 septembre dans mes tendances (inversion entre décembre et janvier) en cas d'impacts (il est trop tôt pour déterminer si les impacts seront concluants ou non, nous serons fixés d'ici la dernière semaine d'octobre, entre le 25 et début novembre pour la première vague d'impact). Nous allons à présent voir d'autres preuves que le réchauffement à venir sera bien de type canadien au travers des modélisations allant de la S+1 à S+4. ~ Impacts à court et long-terme ~ Les impacts de ce type de SSW peuvent aller de la semaine +1 à la semaine +15 (soit jusqu'à la fin de l'hiver en temps normal, ici jusqu'à début février, contre 4 semaines en moyenne pour un SSW classique). Que ce soit clair : le réchauffement canadien n'a pas d'impacts pendant 15 semaines mais généralement pendant 2 à 3 semaines (de la semaine +2 à +4). Les impacts se prolongent ensuite car ce dernier initie un second SSW (a priori mineur) au bout de la 5ème semaine en forçant un schéma troposphérique de nouveau favorable à ce dernier au bout de la 4ème semaine. Ce second SSW impacte ensuite la surface, de façon nettement plus forte que la première fois, prolongeant ainsi les impacts pendant 3 à 4 semaines. Un troisième SSW, cette fois majeur et a priori de type Sibérien, prend le relai au bout de la 10ème semaine (plus nettement à partir de la 11ème), soit fin janvier en temps normal, ici vers fin décembre/début janvier ou légèrement plus tôt. Ce dernier SSW mettant fin au VPS de façon définitive jusqu'à la prochaine saison (une sorte de SSW final précoce) semble moins propice à avoir de fort impacts que le premier et le second. Nous verrons cependant que dans la configuration actuelle (Nina + QBO-), cela peut être différent avec des impacts se prolongeant au-delà de la semaine +15. Ainsi, le premier SSW de type Canadien initie seulement la dynamique entraînant une succession de SSW prolongeant les impacts, mais le SSW canadien n'est pas à l'origine (rétroactions exclues, le SSW seul) des 15 semaines d'impacts potentiels en troposphère. L'occurrence du second SSW est donc la condition obligatoire à remplir pour des impacts allant au-delà de 2-3 semaines. Nous verrons que des signaux laissent actuellement penser que ce dernier pourrait se produire vers fin novembre/début décembre. La fig.4 montre les impacts à court-terme (S+1 à S+4) et la fig.5 compare cela avec les modélisations. (Fig.4 - Impacts à court-terme d'un SSW Canadien - Anomalie moyenne des géopotentiels à 500 et 30hpa) Nous observons que les impacts commencent à partir de la S+2 et durent jusqu'à la S+4 atteignant un paroxysme lors de la S+3, tandis que la première semaine après le SSW se caractérise par un Anticyclone (conditions douces) en Europe Occidentale. Cette première vague d'impact se caractérise principalement par un flux nordique sur l'Europe (polaire maritime) motivé et renouvelé par la persistance d'un blocage sur le Groenland. En stratosphère, le SSW se déplace progressivement vers l'Atlantique puis faiblis. Une seconde perturbation initiant plus tard le second SSW se forme en Sibérie lors de la S+4. En outre, le schéma troposphérique lors de la S+4 est propice à un second SSW avec la présence d'un blocage dans l'Oural associé à des basses pressions sur l'Islande/Europe. Cela devient plus flagrant sur la S+5. La première vague d'impact aurait lieu du 1 au 22 novembre. Les modélisations (en particulier de CEP) laissent actuellement penser que le couplage stratosphère-troposphère pourrait se dérouler avec succès. Dans ce cas, le mois de Novembre pourrait être en grande partie frais à froid. (Fig.5 - Comparaison des impacts d'un SSW Canadien aux modélisations) De grandes similitudes sont observées entre les modélisations et les impacts attendus. Cela est particulièrement intéressant (il conviendra de suivre avec attention la mise à jour de CEP hebdomadaire ce lundi soir pour confirmer ou infirmer cela) et va dans le sens des tendances saisonnières voyant un mois de Novembre plus froid que les précédents. Ainsi, les modélisations actuelles laissent penser à un couplage entre la stratosphère et la troposphère dans le bon timing, se déroulant avec succès impactant en grande partie le mois de Novembre. La fig.6 montre par ailleurs qu'il existe de premiers signaux d'un second SSW fin novembre sur ECMWF. (Fig.6 - Anomalie de la T°C à 10hpa et comparaison avec les attentes post-SSW) Un schéma très similaire au déroulement après un SSW Canadien est observé sur CEP. La seule divergence se trouve sur la S+4 montrant le début du SSW se produisant d'habitude une semaine plus tard. Je m'attends à ce que ce dernier soit décalé d'une semaine sur la mise à jour. D'autre part, le déplacement du SSW du Canada à l'Europe du Nord est bien reproduit par le modèle, conformément aux attentes. Pour revenir sur la question de la propagation du premier SSW, GFS 6z confirme cela (le 12z est même un peu mieux) avec la descente progressive des anomalies de géopotentiels vers la Troposphère et sur les vents zonaux, ce qu'illustre la figure suivante : (Fig.7 - Anomalie des vents zonaux et géopotentiels à 10 et 50 hpa pour le 27 octobre - GFS 6z) Par conséquent, les deux principaux modèles GFS et CEP s'accordent sur une propagation vers le bas du SSW, ce qui est un premier indicateur que cela pourrait avoir un impact rapidement (à largement confirmer d'ici là). À plus long-terme, de la S+5 à S+15, nous observons (en accord avec le second SSW) la mise en place d'une solide NAO- durant plusieurs semaines (de la S+7 à +9), précédé d'un flux continental durant la 6ème semaine après le SSW initial. Cela dépend bien évidemment de la tournure du second SSW déclenché ultérieurement par le SSW canadien. Si celui-ci se déroule comme prévu et impacte la surface, nous pourrions envisager une longue période froide en Europe durant environ 4 semaines. La suite est moins favorable pour nous mais plus favorable pour les USA (on inverse les rôles). La fig.8 illustre les impacts de la S+5 à S+10. (Fig.8 - Impacts d'un SSW Canadien (S+5 à S+10) - Moyenne des événements, anom. géopotentiels à 500 et 30hpa) La fig.8 révèle le second SSW lors des S+5 et +6, se déplaçant et s'atténuant nettement ensuite sur le Groenland. Ce décalage sur le Groenland initie une période de blocage en NAO- d'intensité variable en Troposphère. Nous observons en outre l'intensification du schéma propice au second SSW lors des semaines +5 et +6 avec notamment la mise en place d'un dipôle zonal sur le Groenland/AS faisant office de barrage (un peu comme avant le SSW de 2018, de mémoire). Ce schéma est probablement l'initiateur du second SSW et de son maintient dans le temps. Le blocage troposphérique évoqué plus haut persiste en outre jusqu'à la 9ème semaine. Un décalage s'opère ensuite plus favorable à l'Amérique du Nord. Un troisième et dernier SSW, le plus massif, s'initie au bout de la 9ème semaine (soit environ 4 semaines après le précédent) et atteint son paroxysme quelques semaines plus tard. Celui-ci marque la fin définitive du VPS jusqu'à la prochaine saison (voir fig.9 montrant les impacts de la S+11 à S+15). Celui-ci est rendu plus probable car le premier SSW est très précoce, ce qui accentue les chances d'un SSW plus massif en fin d'hiver, à l'image de 2016/2017 ou 2009/2010. Ce dernier semble moins favorable à des impacts allant dans le sens de sensations hivernales en Europe, étant plutôt favorable pour l'Amérique du Nord. Néanmoins, nous verrons plus tard que la configuration actuelle (Nina + QBO-) pourrait renforcer les 3 SSW ainsi que la durée de leurs impacts et l'intensité de ceux-ci. Il est possible que ce dernier SSW soit en partie initié par la configuration troposphérique de la semaine +6. Un long chemin est encore à faire pour arriver jusqu'ici mais c'est ni plus ni moins ce que favorise un SSW Canadien. (Fig.9 - Impacts d'un SSW Canadien (S+11 à S+15) - Moyenne des événements, anom. géopotentiels à 500 et 30hpa) Le dernier SSW est bien visible sur la fig.9, atteignant son paroxysme lors des 11 et 12èmes semaines. Celui-ci perdure ensuite un long moment avant de s'affaiblir. La configuration n'est globalement pas propice à un froid établi sur l'Europe hormis lors des semaines +13 et +15 respectivement dominés par un flux de nord et continental. Ce dernier SSW semble en revanche propice à un mois de Février (plutôt en Janvier cette année) particulièrement froid en Amérique du Nord. La fig.10 synthétise les périodes au travers d'un graphique montrant l'évolution temporelle de l'anomalie de la température par rapport à 1981-2010 dans le Nord de la France, de façon journalière (la NOAA ne proposant pas, à ma connaissance, de données en open-data moyennant l'ensemble d'une zone pour une période journalière donnée). (Fig.10 - Impacts (moyenne) des événements de SSW Canadiens sur le Nord de la France (50°N, 2.5°E)) Nous remarquons que l'évolution se caractérise par des températures proches des normes avant le SSW, suivi d'un fort et brutal redoux une semaine après ce dernier. Un refroidissement relativement court débute à partir du milieu de la 2ème semaine et dure jusqu'à la fin de la 4ème semaine (soit environ 2 semaines et demie) suivi d'un court redoux lors de l'initialisation du second SSW. Nous retrouvons ce même redoux caractéristique lors des semaines +10, +11 lors du début du troisième SSW plus majeur. Ce redoux semble donc caractéristique lors d'un SSW. Un important et long refroidissement se produit ensuite, durant 4 semaines (32 jours consécutifs avec une anomalie <0°C), avec un paroxysme lors de la 8ème semaine associé à un flux semi continental associé à un flux maritime. La 6ème semaine continentale semble moins froide que le reste de la période majoritairement dominée par la NAO-. La période d'impact du troisième SSW se produit entre la semaine 11 et 15, se caractérisant par une alternance entre froid et douceur (conflits ?) suivi d'un nouveau refroidissement d'origine continental. Cela veut dire qu'en cas d'impacts du SSW Canadien et en cas de bon déroulement des choses, le mois de Décembre pourrait être particulièrement froid (-1.92°C d'anomalie), tandis que Novembre et Janvier seraient proche des normes. Le réchauffement n'est pas pris en compte ou marginalement, il conviendrait donc d'ajouter 0.5 à +1°C. En outre, l'air froid de Décembre pourrait être minoré car le refroidissement se produit habituellement en Janvier, mais ici en Décembre car le SSW débute avec 3 semaines / 1 mois d'avance. Cette anomalie reste significative par rapport au climat actuel et aux mois de Décembre depuis 2011, réchauffement exclu ou pris en compte. En somme, nous avons vu qu'un SSW Canadien peut induire jusqu'à 15 semaines d'impacts (voire plus, mais ce ne sera pas traité ici, car cela dépend de trop de mécanismes encore mal cernés) au travers d'une succession de SSW induits par une configuration favorable en Troposphère probablement induise par le SSW initial. Enfin, un dernier SSW majeur en fin d'hiver survient et est rendu plus probable par le SSW très précoce. La condition obligatoire pour que les impacts se prolongent est que l'occurrence du second SSW ait lieu dans les temps et impacte la surface. Les modèles reproduisent fidèlement la première vague d'impact actuellement, laissant penser qu'une propagation n'est pas à exclure et semble probable à ce jour. Cela devra être largement confirmé par la suite. En outre, le second SSW commence à être pointé par les modèles dont CFS depuis récemment. Le vortex polaire stratosphérique pourrait être affaibli jusqu'à début-mi décembre avant un renforcement puis un nouveau SSW majeur début Janvier, étant donné que tout est décalé d'un mois. Cela pourrait entre autres être plus favorable pour janvier étant donné que ce SSW se produit plus tôt. Enfin, en cas de bon déroulement des choses (ce qui n'est pas totalement acquis actuellement), le mois de Décembre pourrait être particulièrement froid avec 2 périodes de froid continental séparés par un froid humide. Début novembre pourrait être particulièrement frais à froid dans ce scénario. Nous allons voir qu'un scénario présentant un froid beaucoup plus musclé en cas de bon déroulement est possible sous Nina + QBO-. ~ Années analogues à 2021/2022 ~ Peu d'années sont analogues à la fin de l'automne 2021/début de l'hiver 2022. En considérant les critères suivants ; Nina modérée, PDO-, QBO- modéré à fort et SST Atlantiques neutres à chaudes, seul l'hiver 2008/2009 est analogue à la situation actuelle. En réduisant le nombre de critères à la simple Nina modérée et au QBO-, 4 hivers sont identifiés, à savoir 1963, 1985, 2001 et 2006. 2001 est ajouté car il présente une anomalie proche d'un SSW Canadien mi-novembre. La moyenne de ces hivers donne des conditions hivernales beaucoup plus fortes et durables que la moyenne des événements. Associé à cela, les événements SSW successifs sont beaucoup plus forts et durables que la normale des événements. Le SSW initial présente des anomalies de géopotentiels beaucoup plus marqués à 30hpa, tandis que les impacts immédiats différents légèrement en troposphère, ce qui peut aider à identifier dans quel cluster nous nous situons. La figure ci-contre montre les impacts et précurseurs des SSW Canadiens plus massifs se produisant généralement sous Nina + QBO-. (Fig.11 - Précurseurs et impacts d'un SSW Canadien massif (S-2 à S+4) - Anomalie geop. à 30 et 500hpa) Au sein de la fig.11 est remarquable un SSW beaucoup plus massif que la moyenne, s'intensifiant fortement dès la S-1 avant de progressivement se décaler sur le Canada. Aucun affaiblissement notoire des anomalies ne ressort, tandis que le second SSW s'initie dès la 4ème semaine, un peu à l'image de CEP hebdomadaire voyant le second SSW une semaine avant la normale. En troposphère, les précurseurs ne sont pas fondamentalement différent des SSW Canadiens classiques. Ceux-ci sont juste intensifiés en accord avec un SSW plus massif. Dans l'ensemble, les impacts (S+X) sont différents des SSW moins massifs, avec la présence de dorsales Atlantiques marquées lors des semaines -1 et +1, se décalant ensuite vers l'ouest laissant la place à du polaire maritime. Les 3 et 4èmes semaines se caractérisent par un changement de configuration passant du zonal en bout de course à la patate anticyclonique sur l'Europe précédant le second SSW. Nous retrouvons donc ce réchauffement avant le SSW comme nous l'avons vu précédemment, de façon nettement intensifiée cette fois-ci. La période froide semble plus courte. Comparé aux modèles, nous ne sommes pour l'instant pas sur une configuration précurseure d'un SSW Canadien massif mais plutôt classique (voir fig.12). (Fig.12 - Comparaison des précurseurs et impacts synoptiques d'un SSW Canadien massif aux modélisations) Peu de choses sont similaires entre les précurseurs et impacts d'un SSW Canadien massif et les modélisations actuelles (cela peut encore changer !), hormis lors de la S-2 avec un décalage général du schéma vers l'est mais une dorsale Nord-Atlantique que nous ne retrouvons pas (elle est très minoré) sur la moyenne des événements moins massifs. Cela peut être un premier indicateur d'un SSW Canadien massif, mais toutes similitudes sautent à partir de la semaine avant le SSW. Cela semble donc indiquer qu'en dépit de la situation actuelle (Nina + QBO-), il semblerait que nous nous dirigions vers un réchauffement stratosphérique canadien classique, sous réserve de changements. Notons néanmoins que les vents zonaux pourraient battre des records de faible vitesse durant ce SSW, pouvant trahir son caractère fort. Un scénario intermédiaire entre la moyenne et les événements massif semble possible. La fig. suivante souligne les impacts de la S+5 à S+10 et la 14 de la S+11 à S+15. (Fig.13 - Impacts d'un SSW Canadien massif - Anomalie des géopotentiels à 30 et 500hpa, S+5 à S+10) Un VPS durablement affaibli est constaté avec la mise en place du second SSW à partir de la 5ème semaine, suivi d'une tentative d'attaque du lobe froid, en vain. Le dernier SSW majeur s'initie ensuite à partir de la 9ème semaine et s'intensifie nettement lors de la 10ème. Celui-ci semble être accompagné d'un split en 2 lobes du VPS, s'accompagnant d'un impact rapide en troposphère (déjà visible ici, et aussi sur la fig.14). Un blocage troposphérique durable s'initie à partir de la S+6 prenant des allures d'une NAO- d'intensité et de position géographique variable. Celui-ci dure jusqu'à la S+14 (soit 8 semaines consécutives !!). Les semaines +6 et +8, +9 et plus tard +15 sont les plus froides car celles-ci se caractérisent par un paroxysme d'intensité du blocage centré un peu plus à l'est (vers la Scandinavie). Dans l'ensemble, des conditions froides durables sont nettement favorisées par le second SSW, suivi du troisième impactant à son tour la surface, prolongeant la durée des impacts. (Fig.14 - Impacts d'un SSW Canadien massif - Anomalie des géopotentiels à 30 et 500hpa, S+11 à S+15) Des conditions similaires à celles observées précédemment sont discernables de la 11 à la 14ème semaine. La 15ème semaine renoue avec un flux continental tandis que la stratosphère reste en état SSW fort pendant des semaines. Dans l'ensemble, un SSW Canadien plus massif qu'habituellement est possible sous conditions Nina + QBO-, pouvant conduire à des impacts beaucoup plus longs et intenses que les SSW Canadiens se produisant dans des conditions différentes. L'ensemble des SSW sont accentués, tandis que le second s'est systématiquement produit (le VPS a été systématiquement chahuté lors de conditions Nina + QBO- en Décembre après un SSW canadien) lors de conditions Nina associés au QBO-, ce qui est particulièrement encourageant pour la poursuite des impacts. La fig.15 résume tout cela en une anomalie de température : (Fig.15 - Évolution temporelle de l'anomalie de la température au Nord de la France après un SSW Canadien massif) Nous observons que les premières semaines sont plus douces qu'un SSW Canadien classique, et que la période froide des semaines +2/+3 disparaît au profit de la douceur. Le froid est minoré lors de la S+1. Une longue période froide durant au moins 2 mois se produit à l'issue du second SSW, renouvelé par le 3ème à partir de la S+10. Cette période froide serait inédite pour le siècle actuel si celle-ci venait à réellement se produire (2010 et 2006 n'étaient pas aussi intenses et durables). La période froide s'étend en outre jusqu'au mois de Février et au-delà, mais cela ne sera pas discuté pour l'instant. Un mois de Décembre extrêmement froid est envisageable dans un tel scénario avec une anomalie de -3.49°C suivi de -1.84°C en Janvier, réchauffement exclu. En ajoutant le réchauffement et le fait que la période froide tombe 1 mois plus tôt que la normale, nous pourrions tourner vers un déficit de -2/-2.5°C en Décembre et -1°C en Janvier, ce qui reste conséquent. Je rappelle que ce scénario n'est pas acquis à l'heure actuelle et dépendra très largement du déroulement du second SSW début décembre. Si celui-ci échoue ou tourne mal, alors la possibilité d'impacts massifs et de froid durable sera exclue, et nous nous limiterions alors à 2 semaines de froid potentiel. CFS et CEP commencent néanmoins à envisager ce dernier. Enfin, le VPS n'a été fort que 2 à 3 fois sur 10 lors de la 5ème semaine (au niveau des géopotentiels) (c'est-à-dire lors du second SSW), ce qui est une bonne statistique. Je donnerais plus de précisions sur le second SSW éventuel ces prochaines semaines. ~ Synthèse ~ Cette analyse sur les réchauffements stratosphériques canadiens fait ressortir que ceux-ci peuvent, via le biais de diverses rétroactions, enclencher 2 mois d'impacts potentiels en troposphère contrairement aux SSW classiques où les impacts durent en moyenne 4 semaines. Cela provient d'une succession de SSW (3 au total, dont 2 mineurs sauf dans le cas d'un SSW Canadien massif rendu plus probable sous Nina + QBO-) initiés par une synoptique troposphérique propice à cela lors des 4, 5 et 6èmes semaines après le SSW initial. Le SSW initial est initié par un schéma dipolaire 2 semaines avant (dépressionnaire sur le Groenland et Anticyclonique dans l'Oural, excitant l'onde 1 déplaçant le VPS), basculant en schéma tripolaire ensuite propice à un renforcement du SSW Canadien. Nous avons vu que ces derniers sont rare (seulement une dizaine d'occurrences depuis 1968 et 2 ce siècle) et se produisent principalement entre Novembre et Décembre. Les impacts passent par une période froide de la 2ème à la 4ème semaine (variable en fonction de la force du/des SSW) après le SSW initial, suivi d'un net redoux. À la suite de cela, 4 à 5 semaines consécutives dominés par la NAO-, parfois un AS émergent, favorisant des conditions froides prolongées en Europe. Un troisième SSW intervient suite à cela (SSW majeur final, a priori, rendu plus probable par le SSW Canadien très précoce) mais semble moins favorable à des conditions NAO- prolongés, sauf dans le cas d'un SSW Canadien massif plus probable sous Nina + QBO-. Ces derniers peuvent initié 2 à 3 mois plus froid en Europe et sont par conséquent encore plus rares que les SSW Canadiens classiques (seulement 4 occurrences depuis 1963). Actuellement, les modélisations montrent la présence de l'occurrence d'un SSW Canadien entre fin octobre et début novembre. Celui-ci pourrait être d'intensité modérée et les vents zonaux pourraient battre des records bas. La première vague d'impact se situerait entre le 1 et le 22 novembre, ou plus court en cas de SSW Canadien massif (cela n'est pas privilégié pour l'heure) et commence à être envisagé par CEP et GEFS. La propagation du premier SSW semble donc une option probable à ce stade. Une semaine douce semble possible lors de la première semaine d'impact, vers les derniers jours d'octobre à début novembre, sauf en cas de SSW plus massif. Un second SSW commence à être envisagé, plus ou moins dans les temps, par CEP et CFS, vers fin novembre/début décembre, conformément au déroulement d'un réchauffement stratosphérique canadien, mais l'intensité demeure incertaine. Un troisième SSW plus majeur pouvant entraîner un split est possible vers fin décembre/début janvier 2022, toujours en accord avec le déroulement attendu. Si le second SSW se déroule correctement et que la propagation ne cafouille pas, une période froide durable pourra être envisagée. Il est néanmoins trop tôt pour se concentrer là-dessus, cela n'étant pas fixé à ce jour. Il conviendrait plutôt de se concentrer sur les impacts et l'occurrence du premier SSW. Concrètement, nous pouvons dire qu'une période froide associée au SSW Canadien n'est pas exclue de début novembre à fin novembre selon les modélisations actuelles, en réponse à ce dernier, mais cela reste sujet à prudence et incertitudes. Une semaine plus douce fin octobre/début novembre semble envisageable, tandis que l'enjeu le plus important semble se jouer en Décembre. Un fort potentiel semble exister dans l'ensemble. Merci de votre lecture, Lolman123. 17 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Cers Posté(e) 11 octobre 2021 Partager Posté(e) 11 octobre 2021 il y a 53 minutes, lolman123 a dit : La méthodologie permettant d'identifier les réchauffements canadiens se base sur l'observation de l'anomalie des géopotentiels mi-novembre à 30hpa (cela est plus représentatif que la température, les réchauffements canadiens étant particulièrement difficiles à identifier il y a 53 minutes, lolman123 a dit : Une autre façon de repérer l'occurrence du SSW Canadien consiste à regarder l'évolution de la température à 30hpa. Les modélisations actuelles sont totalement en accord avec le schéma présenté sur la fig.3. ? 🤔 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
DoubleKnacki Posté(e) 11 octobre 2021 Nastringues (24) & Tercis-les-Bains (40) Partager Posté(e) 11 octobre 2021 Merci @lolman123 pour cette vaste et longue analyse et pour le travail fourni. Après, je ne suis pas spécialiste dans le domaine pour donner un avis... Par contre, on sent peu à peu le retour très très progressif des futurs discussions animées au sujet de ces fameux SSW, un peu comme le retour des odeurs de cheminées par temps humide, planant dans l'air par vent calme 😁 ! A ce sujet, voici mon pressentiment pour un éventuel SSW au cœur de l'hiver qui arrive à pas de mammouth 😄 : 2 22 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Turquoise_ExNico41 Posté(e) 13 octobre 2021 Partager Posté(e) 13 octobre 2021 Bonjour, Au niveau du Canada, une SSW est prévue pour fin octobre. Pensez-vous qu'il soit trop tôt pour que cela ait des répercussions hivernales en France dès mi-novembre ? Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Hugo_HK Posté(e) 14 octobre 2021 Hong Kong Partager Posté(e) 14 octobre 2021 quel est (en gros) la fiabilité sur la prevision d'un SSW a 1 mois? ou encore a 2-3 mois d'échéance? 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 17 octobre 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 17 octobre 2021 À mon niveau, je suis d'accord avec @lolman123 sur la question des précurseurs, des liens entre troposphère et stratosphère sur cette seconde décade d'octobre grosso modo. La conclusion me paraît plus incertaine. @Lolman123 est d'ailleurs prudent. En effet, des rétroactions et liens de résilience peuvent être à l'œuvre pour ouvrir des probabilités froides entre Atlantique et Asie dans son ensemble. Mais on entre davantage dans l'analyse statistique que météorologique. C'est intéressant et c'est à recadrer clairement dans ce contexte statistique. Pour essayer d'avoir un peu plus d'éléments dans mon panier, j'ai regardé les modélisations : là aussi, rien de vraiment concret. Un SSW en entrée de dernière décade semble acquis, son intensité reste évasive. Quant à ses conséquences, c'est davantage volatile. C'est ce qui me gêne dans les conclusions sur les SSW et ce n'est pas propre à lolman. Les analyses sur ce sujet sont encore balbutiantes et centrées sur les causes et effets connues tout en sachant que le nombre d'inconnues est élevé. Pour moi, il convient de relativiser. Pour apporter un élément de réponse à @Hugo_HK, le regard à porter sur ce type de prévisions est du même ordre que sur les prévisions saisonnières : des probabilités à échelle large, et les normaliser éventuellement entre 1/3 et 2/3 ni en-deça, ni au-delà. Autrement, on tombe, quand l'a dit @Kyrion sur ce post, sur la simple recherche à tout prix d'un élément favorable à son souhait, du froid sur l'Europe pour un SSW en général. 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 17 octobre 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 17 octobre 2021 4 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
tao Posté(e) 17 octobre 2021 Naillat, 360m, 23 Partager Posté(e) 17 octobre 2021 (modifié) Il y a 7 heures, _sb a dit : En effet, des rétroactions et liens de résilience Bonsoir, les rétroactions je comprends, mais les liens de résilience, j'ai un doute... Est-ce une résistance au transfert des anomalies de la stratosphère vers la troposphère, si oui pour quelles raisons? La résilience c'est un peu le terme à la mode, il devrait aussi s'appliquer aux transferts entre les couches de l'atmosphère? Modifié 17 octobre 2021 par tao 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
_sb Posté(e) 17 octobre 2021 Aubagne (13400) Partager Posté(e) 17 octobre 2021 (modifié) C'est un terme à la mode en psycho/sociologie, il existe également dans d'autres disciplines scientifiques telles que l'étude des écosystèmes ou l'étude des propriétés physiques des matériaux. La haute troposphère et la basse stratosphère répondraient lors d'une perturbation (passage dans un sens comme dans l'autre) en apportant des éléments antérieurs en réaction au passage de la perturbation, à cause notamment de la relative rigidité de la tropopause. Ce sont des idées lues et elles ne sont pas acceptées par l'ensemble des chercheurs. Peut-être me suis-je mépris sur le concept terme. En tentant d'expliciter, cela me fait penser à la très fumeuse théorie de la mémoire de l'eau, c'est dire si j'avance avec des pincettes ! Modifié 17 octobre 2021 par _sb 3 1 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Flora Posté(e) 17 octobre 2021 Torfou, à la jonction 44-49-85. Begard (22) pour les vacances Partager Posté(e) 17 octobre 2021 Et merci pour cette très grande honnêteté, @_sb. 3 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Benjamin GADRAT Posté(e) 19 novembre 2021 Paris 4ème arrondissement Partager Posté(e) 19 novembre 2021 (modifié) Ça semble plutôt mal engagé pour un SSW fin novembre début décembre : http://www.atmos.albany.edu/student/hattard/realtime/u_65N_10hpa.png http://www.atmos.albany.edu/student/hattard/realtime/u_65N_10hpa_gefs.png A priori pas de gros bouleversements à attendre côté stratosphère. Modifié 19 novembre 2021 par Benjamin GADRAT 3 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Mammatus56 Posté(e) 20 novembre 2021 Genève (Suisse) 420m - Vacheresse (74) 800m Partager Posté(e) 20 novembre 2021 Effectivement, pas de boulversement et au contraire, une stagnation au dessus de la moyenne des vitesses de vents zonaux. Et là on peu être sur que couplage il y'aura 😑. D'ailleur, je sais qu'il y'a eu passablement de disscussions la dessus, notamment sur les effets de propagation des SSW, mais le contraire, lorsque que le VPS se reconcentre, quand peut-on en ressentir les répercussions en tropo? 2 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
Kyrion Posté(e) 20 novembre 2021 Saint-Nizier du Moucherotte (Vercors) - 1170m Partager Posté(e) 20 novembre 2021 (modifié) Tweet intéressant qui balaye de manière synthétique quelques aspects des SSW : Modifié 20 novembre 2021 par Kyrion 2 1 Lien à poster Partager sur d’autres sites More sharing options...
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