lame2

Très content aussi de te lire et de retrouver Kéké sur le forum. Concernant un scénario type AS, il n'est pas absente de la modélisation. On rencontre 6 scénarios qui aboutissent à un fort isolement voire blocage en AS sur le panel GEFS (2-4-7-13-16-20). Ce n'est quand même pas rien quand on sait que ces scenarios sont affiliés à un GFS 12z qui a choisi l'option Atlantique avec un jet d'ouest qui finit par emporter pas mal de choses sur son passage. Ca reste un scénario minoritaire mais qu'il faut, à mon avis, regarder du coin de l'œil. Et puis, on remarque au fil des runs (les 3 derniers) que le CEP a tendance à repositionner le bloc Anticyclonique par petites touches plus à l'ouest et surtout à amoindrir la poussée du talweg Atlantique vers l'est= tendance à plonger en cut-off sur le proche Atlantique et moins de débordement d'anomalies basses. En tous cas, c'est vrai qu'on a tendance à accorder davantage de crédit au CEP ce soir qui est soutenu par UKMO et qui est en accord avec son ensemble et notamment quant à la trajectoire de l'advection douce (écart-type faible à 168 h l'ouest immédiat de la France montant jusqu'au RU).

Je dirai même que les différences apparaissent plus tôt pour découler sur les conséquences que tu décris. Et dès 96 heures, on remarque que le talweg Atlantique positionné au sud immédiat du Groenland vise déjà une trajectoire en direction du centre Atlantique prêt à interagir fortement avec les anomalies basses déjà présentes. Alors que sur GFS, le même talweg aidé par une jet déjà orienté vers l'Europe occidentale, s'apprête à prendre a direction de la France. On remarque toujours également une différence plus en amont (géographiquement et temporellement) dans l'appréhension de la pulsion initiale dont la crête a une trajectoire un peu plus en direction du continent Américain sur l'Européen que sur l'Américain, qui à mon avis explique par voie de conséquence la position différente du talweg Atlantique. Du coup, je pense qu'on ne devrait pas tarder à être fixé, car l'échéance approche, les éléments structurants étant positionnés un peu avant 96h. Et comme il a été remarqué, la stabilité du CEP sur sa modélisation de ces étapes milite en sa faveur. Mais, on remarque aussi que les différences sont ténues et sans accès au panel de l'Européen, il est difficile de savoir s'il est soutenu alors qu'on sait que GEFS soutient majoritairement son déterministe. Pour la suite, quelque soit le scénario, on voit qu'une autre ondulation est envisagée. Et dans un contexte initiale (vers 168h) où le talweg Atlantique est arrivé sur la France (ce sur quoi au final les modèles finissent par être d'accord), si elle réussit à bien monter en latitudes, les chances de mise en place de conditions hivernales augmentent. Encore faut-il que le chemin entre Groenland et Scandinavie reste ouvert (jet faible et VP moribond), ce qui est de moins en moins modélisé sur les dernières réactualisations mais l'échéance étant lointaine, tout çà a encore le temps de changer.

Si ça s'ouvre entre Groenland et Scandinavie pour la pulsion suivante, c'est le jackpot.

Que de différences encore entre le CEP 12z et GFS 12z sur l'appréhension de la cyclo Américaine dès 96 h et sur la trajectoire de la pulsion douce. En tous cas les 2 ensemblistes pointent les mêmes zones d'incertitude. Maintenant, je rejoins Orage Juice, finalement à choisir, d'un point de vue hivernophile, je préfère le scénario CEP à condition qu'il se déroule ainsi jusqu'au bout.

GFS et GFS// sont très proches d'un point de vue synoptique jusqu'à ce que la crête d'altitude atteigne le Groenland. C'est ensuite que le DET modélise une reprise d'un jet d'ouest entre Terre-Neuve/Islande et Nord de la Scandinavie. Cela précipite un peu le basculement de la crête d'altitude vers l'Europe occidentale à partir de 192h. Sur le //, le jet reste bombé et moins puissant à partir de Terre-Neuve en direction du Groenland et en redescendant vers le Nord-Scandinave. Du coup la pulsion suivante a d'emblée une trajectoire plus méridienne que sur le DET. A noter que sur les 2 "modèles" la pulsion suivante est impressionnante, elle monte jusqu'au Spitzberg, voire jusqu'en Nouvelle-Zemble pour le //. Ca se joue à des détails et on voit encore une fois tout le potentiel de la situation.

En tous cas l'écart-type continue à être important dans la zone dont je parlais hier (celle du talweg Amréricain à l'origine de la pulsion douce). Du coup il es toujours délicat d'appréhender la latitude jusqu'à laquelle va se déployer la crête d'altitude. Lorsque le jet se rompt franchement dans ces parages (ce qui n'est pas le cas dans la carte du lien), on est quasiment sûr que cette pulsion réussit à décrocher un maximum d'anomalies négatives et on a aussi quasiment la garantie que celle-ci a poussée s'amplifie aux hautes latitudes. Sinon quand on regarde basiquement les données pour notre semaine sur notre petite France, on remarque qu'on a maintenant très peu de scénario qui nous font échapper au moins à un petit coup de froid. Le nombre de scénarios qui nous soumettent à un ondulation marquée deviennent majoritaires tandis que ceux qui modélisent un véritable blocage restent minoritaires.

En tous cas sur GEFS, on voit bien que même si une brèche est ouverte sur le cadran Atlantique, cela n'est pas un gage d'amplification de la crête d'altitude vers un blocage. On a pas mal de scénario avec effacement plus ou moins progressif et plus ou moins rapide de l'ondulation.

La pulsion attaque peut-être trop frontalement le Groenland ce matin sur GFS, hier soir elle l'attaquait un peu par Baffin, ce qui faisait fonctionner à merveille l'effet de levier sur le vortex polaire présent sur l'inlandsis. Du coup, sur le 0z il n'y a pas de rupture du jet aux hautes latitudes, et la pulsion redescend plus vite. Sur le CEP cette pulsion est un peu mieux positionnée qu'hier un peu plus à l'Est mais ça n'empêche pas le talweg Atlantique de redescendre vers le centre de l'Océan plutôt que vers la France. Mais au delà de ces différences, je note surtout que sur les 2 modèles, la poussée méridienne initiale ouvre une énorme brèche sur l'Océan propice à de nouvelles ondulations. L'Européen le démontre bien après 200h et GFS aussi mais avec une pulsion qui s'élèverait trop près de la France. Sinon, on voit que dès que la pulsion n'est pas idéalement placée, toutes les petites anomalies négatives qui se trouvent en aval sur l'Atlantique prennent toute leur importance soit par l'interaction avec le talweg Atlantique soit par le soulèvement d'anomalies de tourbillon subtropicales qu'elles provoquent.

Pour ma part je crois que ça se joue vraiment au niveau de la position de la poussée méridienne Atlantique ou plutôt au niveau de la cyclo Américaine qui la propulse et au niveau du jet qui la pilote. Sur les cartes ci-dessous aux conséquences très différentes pour nous et correspondant au 0z GFS de ce matin et au 12z de ce soir, on s’en rend compte très clairement. Sur la carte de gauche (GFS 0Z de ce matin) lorsque la poussée méridienne est modélisée se déployer trop en direction du continent Américain (comme sur les 6z,12z, 18z GFS d’hier+CEP 12Z de ce soir), systématiquement, le talweg Atlantique sur le flanc oriental de la poussée, plonge vers le centre Atlantique par interaction avec les anomalies pré existantes ou même sans leur présence. C’est son cheminement logique, il descend au plus près du jet généré sur le flanc oriental de la poussée (flèche discontinue orange) et surtout de sa redescente. Sur la carte 12z de ce soir à droite (comme sur le 6z), lorsqu’elle est placée en direction du Groenland, elle nous garantit systématiquement en contrepartie une descente froide sur l’Europe occidentale par effet de basculement. Dans ce cas, le phénomène calibré exactement dans la bonne position et très puissant car porté par un fort courant jet (sans que trop de tourbillon subtropical ne soit perdu en route vers l’Amérique), arrive à contrecarrer des éléments qui sont le plus souvent habituellement défavorables= Groenland encombré en anomalies basses Anomalies basses Atlantiques pré existantes sur l’Océan pouvant jouer le rôle "d’aimant "pour le talweg. Illustration avec la situation juste avant que la poussée méridienne déboule vers l’Inlandsis le 25 Décembre avec le Groenland encombré et les anomalies basses stationnant sur le centre Atlantique : Quoiqu’il en soit, on remarque bien que les modèles ne sont pas calés et qu’à chaque sortie, on a encore pas mal de variations quant à la forme et la position de la cyclo à l’origine de cette poussée et quant à l’orientation du jet vers les 120-130 heures sur le continent Américain(zone cruciale à mon avis et entourée en rouge ci-dessous). D'ailleurs la carte de l'écart-type montre bien cette zone d'incertitude qui explose ensuite partout vers l'est! Cette échéance est encore un peu lointaine finalement pour avoir un scénario solide mais on voit que lorsque ça s'embarque bien dans cette région(d'un point de vue hivernophile dans ce secteur) la poussée emporte tout sur son passage même s'il y a des changements de modélisation en aval. Par contre lorsque la poussée prend trop la direction du continent Américain, on a souvent très vite tout le schéma qui s'écroule pour nous avec un talweg qui gonfle sur l'Atlantique. On va suivre avec beaucoup d'intérêt les prochaines sorties.

Oui visiblement seules les petites anomalies présentes sur l'Atlantique pourraient éventuellement contrarier la descente des anomalies polaires jusque sur la France. Car il semble bien que nous soyons face à une mouvement de fond sur l'Atlantique ouest propice à la mise en place d'une ample crête d'altitude pouvant évoluer éventuellement en blocage. Les fameuses petites anomalies Atlantiques peuvent, c'est vrai, dans ce contexte, soulever du tourbillon subtropical dans notre direction dans leur parcours vers l'est. En tous cas, sur UKMO, la zone barocline semble suffisamment basse à 144h pour nous permettre d'échapper à ce phénomène lorsque la crête s'élèvera. On voit d'ailleurs que sur GFS avec une zone barocline initiale plus élevée que sur l'Anglais, la montagne de HG Atlantique parvient finalement assez rapidement à nous positionner sous l'influence de la descente Arctique par effet de tobbogan.

Alors il y aurait ce soir quelque chose qui pourrait forcer le "machin" pour reprendre tes mots. Hier il n'y avait rien.... J'ai du mal à te suivre. Hier, tu as décerné la palme de l'objectivité, permet-moi ce soir de te décerner celle du revirement de position.

CEP est quand même moins esthétique que les autres modèles ce soir (même si dans l'idée mon post n'a pas pour objet de contredire Itomtom qui reste sur une approche globale): Avec une poussée méridienne Atlantique qui fuit encore partiellement vers le continent Américain (entourée en rouge ci-dessous) = la crête d'altitude au finale est donc beaucoup moins ample que sur GFS DET + // et GEM qui ont abandonné (temporairement cette "fuite") Et avec une interaction entre anomalies "Açoriennes" et talweg Atlantique (flèche noire) qui tend à faire plonger ce dernier sur le proche Atlantique en nous soumettant à un flux océanique. On voit que plus la poussée méridienne est modélisée puissante et canalisée comme sur le // et GEM, moins les grains de sable comme les petites anomalies Atlantiques viennent contrecarrer la progression de la descente polaire vers le sud

Oui GFS 6z pointe une possibilité qui apparaît assez souvent sur le panel GEFS avec une pulsion Atlantique puissante mais qui tendrait partiellement à s'échapper par le continent nord Américain de sorte que le drainage de l'air Arctique vers l'Europe occidentale serait beaucoup moins efficace que dans le précédent run et que l'édifice "basculerait" avant d'être relayé par une autre poussée chaude. On mesure bien tout le potentiel hivernal de la situation avec le GFS 0z de ce matin, on remarque aussi et bien évidemment tout le chemin qui reste à faire pour y parvenir avec d'autres sorties comme le 6z. Rappelons pour l'instant que la dynamique méridienne est clairement en route à partir de 144 h sur l'ouest Atlantique. C'est vers 180 h (une éternité) que la puissante poussée chaude commencerait à se déployer.

Il y a quand même quelques constantes que l’on note depuis quelques runs. Les anomalies basses qui sont actuellement très morcelées sur le continent nord-américain, réinvestiraient un peu plus massivement ces régions en ayant une trajectoire plus méridionale qu’actuellement entre 144 et 192h. Il en résulterait une accélération du jet à la sortie du continent Américain favorable à des remontées douces et à une circulation méridienne soit sur l’Atlantique, soit à la sortie immédiate du continent américain. C’est une tendance assez solide actuellement malgré le caractère lointain de la projection et le scénario médian de GEFS H+228 le met bien en évidence. Pour autant ce schéma méridien n’est pas systématiquement synonyme de basculement du flux avec une composante nordique sur notre petit bout d’Europe occidentale loin de là. A mon avis la raison principale est que cette circulation méridienne est pour le moment modélisée le plus souvent trop à l’ouest pour nous influencer réellement. Le scénario médian NAEFS 0z illustre bien cette situation en modélisant une anomalie positive de pression marquée, non par sur le Groenland mais à l’Ouest de l’Inlandis. Dans ce contexte, et si on reprend la projection du CEP de ce soir qui correspond assez bien à celle de NAEFS, on se retrouve le plus souvent en flux d’OSO soumis aux remontées douces liées à la circulation d’ouest située au sud de l’isolement. Pour autant, ce schéma "final" reste très lointain, et avant d'opter pour un scénario, il faut attendre que des éléments structurants se calent. On sait qu'on a une tendance à la mise en place d'une circulation méridienne à la sortie du continent Américain. On voit clairement qu'il y a encore beaucoup de variations quant à l'intensité de cette circulation et quant à son positionnement (il suffit par exemple de comparer GFS et CEP à 192 h pour s'en convaincre-cf plus haut).

Toujours une ondulation un peu plus ample que les autres ce matin sur les modèles à l'échéance du milieu de la semaine prochaine. Dans ce contexte de flux ONO, cela permettrait au talweg Atlantique de prendre temporairement une pente un peu plus soutenue vers la France (cela reste à confirmer). Mais il ne semble pas pour le moment, que cela suffise à remettre en cause la circulation actuelle. On constate après chaque déferlement sur l'Atlantique, que le VP se repositionne systématiquement sur le Groenland prêt à repartir pour un tour et fermant la porte aux velléités méridiennes.

On remarque ce matin à quel point le déferlement du gros morceau de vortex Canadien sur l'Atlantique nord appuyé par le jet d'ouest, embarquerait tout ce qui l'entoure dans un mouvement "descendant". Cette carte ci-dessous à l'échéance de jeudi prochain le montre: On remarque que les anomalies hautes américaines et Atlantiques environnantes auraient tendance à descendre dans son sillage en flux d'ONO. Dans ce contexte peu courant (surtout côté américain) et descendant, bien que l'Atlantique ouest soit peu encombrée après le déferlement, la cyclogènèse générée par le cut-off américain semble pour le moment peu en mesure de soulever une dorsale en direction du Groenland pour prendre le relais.

Je vois plutôt sur GFS les HG Nord-Canadiennes migrer du continent vers le Groenland entre 120 et 180 h sur GFS, cela participe au dégagement de l'Atlantique nord et c'est plutôt atypique comme mouvement. Mais bon, après difficile à dire ce que seront exactement les implications, surtout que ces anomalies anticycloniques ne pourraient que redescendre après ce cheminement. Il faudra une vrai relais au niveau Atlantique pour nourrir l'ondulation dans le même temps, là c'est à plus de 144h, donc pas forcément très bien appréhendé par les modèles pour le moment, attendons.

Depuis quelques jours, je surveille ce morceau d'anomalies basses impressionnant et très massif qui va débouler du continent américain vers l'océan Atlantique à l'horizon de lund. C'est littéralement un morceau de vortex qui va débouler sur l'Atlantique avec une énergie considérable en traversant l'Océan de Terre-Neuve à la Scandinavie entre lundi et jeudi et qui va parfaitement interagir avec les anomalies chaudes de surface. En parallèle ce wagon d'anomalies basses sera propulsé violemment vers l'est par une très puissante branche du jet orientée OSO à 300 hpa. On remarque à l'approche de l'échéance, que les modèles réajustent leur appréhension des conséquences de ce mouvement de vortex au niveau de la tropopause. A l'échéance de mercredi, on se rend compte que GFS et CEP envisagent, au fur et à mesure des réactualisations, que le vortex entrant en cyclogènèse, embarquerait de plus en plus d'anomalies basses sur l'Atlantique et surtout, laisserait un cut-off sur le continent nord-américain plutôt qu'un talweg: 　 　 Il en résulte une ondulation Atlantique vue à la hausse sur les modèles européen et américain au fur et à mesure de ces derniers runs car la route du nord s'ouvrirait davantage pour les anomalies hautes Atlantique à l'arrière du monstrueux talweg et la propulsion serait facilitée par le cut-off. Il semble pour le moment que le comportement de ce fameux talweg ne soit pas encore bien appréhendé ou en tous cas que les conséquences à l'arrière soient encore à définir complètement , les zones d'incertitudes grandissent d'ailleurs sur la carte des écarts-types sur l'Atlantique après son passage. Dans ces conditions on peut se demander si les déterministes jouent le rôle d'aiguillons pour nous approcher du juste scénario ou s'ils sur-réagissent par rapport au comportement des anomalies basses? On peut juste remarquer qu'on a souvent des surprises lorsqu'on est confronté à de tels déferlements Atlantiques.

Je trouve surtout que GFS et les autres se rapprochent de plus en plus du scénario majoritaire (voir les ensembles et CEP/UKMO) qui modélise une trajectoire beaucoup plus zonale du cut-off Atlantique. Le scénario d'un isolement de ce cut-off au large de la péninsule ibérique qui a toujours été minoritaire semble en voie d'abandon.

Grave ou sérieux, tu joues sur les mots Cotissois. En tout état de cause, à partir du moment où une situation est sérieuse, il est tout à fait légitime que les médias en parlent. Et je remarque que très peu d’entre eux ont un discours catastrophiste, ils essaient souvent plutôt d’être pédagogues sachant qu’il existe des solutions politiques pour limiter à terme les émissions à l’origine de ces pollutions. Si les médias jouent leur rôle en parlant de ce problème, il a plus de chance d’être pris en compte par les décideurs. En tous cas, la difficulté avec ce type de pollution est que les effets sont difficilement mesurables immédiatement même si on sait qu’à terme, une exposition aux particules concernées augmente les risques de bronchite chronique, asthme, cancer du poumon, problèmes placentaires…

C'est vrai qu'avec un ciel aussi limpide et un temps aussi splendide, je ne vois pas pourquoi on nous ennuie avec la pollution... Quoi? on voit à peine la tour Eiffel? Pas grave, il fait beau, c'est quand même ça le plus important!

C'est vrai qu'on constate depuis plusieurs runs l'affaiblissement progressif du vortex Canadien au profit d'un décalage partiel de celui-ci vers la Scandinavie. Dans le même temps on remarque un mouvement rétrograde vers l'ouest des pulsions subtropicales Atlantiques, cette rétrogradation étant sans doute facilitée par l'affaiblissement du VP Américain. Maintenant, on voit bien que le débordement jusqu'à nous des anomalies basses issues de ce repositionnement du VP n'est pas garanti, la puissance des pulsions Atlantiques restant elles-mêmes encore différemment perçues par les modèles. Et comme le précise Christophe, à ce moment charnière du changement de saison, les décalages mêmes limités des centres d'action peuvent largement changer la donne quant au temps sensible. On remarque quand même sur le panel des possibles, certains scénarios qui envisagent un changement assez radical avec mise en place d'un toboggan assez marqué qui opérerait un fort contraste avec nos conditions actuelles comme des scénarios avec une zone barocline restant très nordique et avec un VP restant cantonné au en latitude sur l'Europe du Nord (le 2nd type de scénario étant enclin à disparaître).Et évidemment entre les 2, il reste des scénarios plus modérés. En tout état de cause, il faudra, à mon avis, suivre si l'affaiblissement du VP canadien et temporaire ou plus profond.

Sur le panel GEFS, on a une grande majorité de scénarios qui envisagent une ondulation Atlantique. C’est quasiment une 1ère cette année. Par contre on remarque aussi d’une part que l’ondulation est souvent peu ample et se propage rarement vers les hautes latitudes et d’autre part que la situation initiale de l’Islande, voire le Groenland, en passant par la Scandinavie et l’Europe occidentale puis continentale serait douce. En conséquence, la crête d’altitude ne décrocherait pas souvent grand-chose dans son parcours vers les hautes latitudes. Et Il faudra voir dans les prochaines sorties comment évoluera l’appréhension de cette ondulation qui serait très dépendante du comportement du VP Américain. Est-ce que cet énorme vortex va plonger partiellement vers l’Atlantique à partir du Labrador comme on en a l’habitude depuis le début de l’hiver et annihiler plus ou moins partiellement l’ondulation? Ou va-t-il se positionner plus favorablement en plongeant davantage vers le sud du continent nord-américain pour permettre par effet de levier une forte pulsion vers le Groenland ? En tous cas ce VP Américain est impressionnant, il représente à lui seul quasiment la moitié de l’ensemble du vortex, et c'est peut-être cette dimension qui peut créer la surprise? Et vue sa dimension, il pourrait peut-être produire les 2 effets décrits plus haut avec une partie septentrionale qui plongerait sur l’Atlantique et une partie méridionale qui soulèverait une dorsale ?

Je crois qu'il y a davantage de probabilités pour une remontée de dorsale sur l'Atlantique que précédemment (davantage de modélisations en ce sens qu'avant même si ça reste lointain). D'abord on voit modélisé sur le continent Américain une très puissante poussée méridienne (plus ample que les précédentes) et c'est à mon avis une partie de ce qui fait la différence. Sa puissance aurait pour effet de faire dégringoler une grosse partie du VP sur l'Est du continent Américain (plus importante aussi que les précédentes). Ce VP plongerait littéralement vers le sud, porté par une puissante branche du jet orientée au nord sur le centre du continent nord-Américain. Du coup, l'Atlantique serait moins encombré en anomalies basses en 2nde partie de semaine et le VP Américain pourrait jouer le rôle de levier pour soulever une ondulation Atlantique s'il plonge largement vers le sud avant de prendre la direction de l'Atlantique vers l'est comme les modèles le suggèrent depuis hier matin. Ce qui est remarquable dans ce schéma, c'est de constater la quasi absence de masses d'air froid sur le continent Européen au moment ou l'ondulation pourrait se propager. Evidemment l'amplitude et la propagation de cette ondulation vers le nord restent difficiles à appréhender pour les modèles a vu de l'échéance. Ses effets nous concernant restent eux aussi difficiles à prévoir pour le moment.

C’est vrai que le CEP nous a habitué à quelques dérapages cet hiver. Ces dérapages ont souvent correspondu à la mise en place de variantes dans notre circulation d’ouest avec par exemple la mise en place d’un AF aux alentours du 10 Décembre, la mise en place d’un isolement en mer de Norvège sans incidence véritable sur la circulation d’ouest vers la mi-janvier et avec la transition vers un flux de NO vers le 19 Janvier. Ces variantes ont également été possibles par le biais d’ondulations Atlantiques qui se sont plus ou moins élevées pour installer tantôt cet AF, tantôt cet isolement en mer de Norvège tantôt ce pseudo toboggan sur l’Atlantique en flux de NO temporaire. Là encore, nous sommes face à la modélisation d’une ondulation qui s’élèverait vers l’Islande à partir de 96h et qui se propagerait de manière exponentielle vers le Spitzberg jusqu’au pôle selon l’Européen sur le reste de l’échéance du run. Mais pourquoi le CEP s’évertue à nous sortir ses scénarios à VDF quasiment à chaque fois qu’on se trouve face à une « respiration » de notre flux d’ouest. Il me semble tout simplement que la cyclogenèse musclée induite par une circulation d’ouest établie, est un élément moteur pour propulser fortement des anomalies hautes vers les hautes latitudes lorsqu'elle se positionne favorablement. Et à chaque fois qu’une ondulation se produit avec les conséquences suivantes : Bifurcation d’une branche Atlantique du jet vers le Groenland Plongée d’une autre branche vers le bassin méditerranéen Il est alors envisageable que la branche qui bifurque prenne le dessus sur l’autre et cantonne les anomalies basses Atlantiques à l’ouest en les empêchant de poursuivre zonalement vers nous . En même temps, ce type de scénario est extrêmement fragile et ne supporte pas le moindre décalage. Si la bifurcation n’est pas très marquée, si le plongeon vers la méditerranée, ne se produite pas suffisamment à l’ouest, si les anomalies basses Atlantiques avancent un peu trop vers l’Est, le jet d’ouest finit souvent rapidement par reprendre sa route vers l’Europe occidentale à partir de l’Atlantique. C’est ce qui est modélisé sur la plupart des modèles pour le moment. Il y a un peu de bruit sur GEFS depuis plusieurs runs pour faire échos au CEP, mais c’est bien diffus pour le moment. Et Il faut rapidement que l’Européen soit relayé par l’Américain ou son ensemble pour donner du corps au scénario du changement.