lame2

Je suis loin d'être un pro, mais je suis d'accord avec toi Snow. Le run de GFS nous offre un changement de synoptique (au moins sur la durée du run) comme quelques scénarios GEFS minoritaires. Mais on remarque que ce changement s'opèrerait au prix d'une formidable poussée méridienne, relayée à plusieurs reprises. Tout cela restant très borderline: on remarque à chaque nouvelle pulsion, à chaque avancée du talweg Atlantique, qu'on peut revenir à la case départ. D'ailleurs, ce run est très proche du GFS 6z// qui pourtant, lui, finit par retomber sur notre récurrence actuelle. Ce 6z// donne le sentiment assez longtemps qu'un changement est possible avec une puissante advection douce qui part de la France, certes, mais qui s'amplifie, se déploie vers le Groenland à l'Ouest, jusqu'en Scandinavie à l'est, en allant "gratter" jusqu'au pôle au nord. C'est le genre de configuration capable de ramener un gros cut-off sur l'Europe continentale à l'est et capable d'obliger le talweg Atlantique à "s'émietter" en cut-off plongeant entre chaque pulsion, par séquence jusque vers la Méditerranée. Mais ce n'est pas ce que modélise GFS // par la suite: Il envisage toujours et inlassablement la plongée du jet vers le sud de l'Atlantique, la plongée associée du talweg et la poussée subtropicale en aval vers l'Europe occidentale. C'est alors reparti pour un tour presque comme s'il ne s'était rien passé. De très petites choses différencient longtemps GFS12z opérationnel et GFS6z// mais au final, ils divergent énormément. Il semble vraiment qu'il faille quelque chose d'extrême comme le modélise GFS 12z pour remettre en cause les conditions qui président à la continuité de notre récurrence.

Ce matin il y a une dizaine de scénarios GEFS qui envisagent l'amplification de la pulsion chaude entre mer de Norvège et Scandinavie en + du déterministe. Ces scénarios ne signifient pas systématiquement un changement majeur pour nous. Sur un bon nombre d'entre eux nous serions, soit dans l'alimentation douce de l'oméga, soit dans la zone de carrefour entre l'influence Atlantique et continentale. Très peu envisagent que le flux continental nous atteindrait. Mais pour le moment ce n'est pas ce qui doit nous préoccuper, attendons déjà que ce scénario d'amplification voire de blocage prenne encore de la substance (ou pas). Il y a encore 11 scénarios qui envisagent une pulsion plus à l'est s'étirant progressivement nous soumettant à coup sûr à un maintien de la récurrence actuelle.

Sur 8 scénarios GEFS (3-4-9-16-17-18-19-20) qui envisagent une amplification de la pulsion méridienne entre Est du Groenland et Scandinavie, 5 envisagent que le flux continental généré sur le flanc oriental de la pulsion, finisse par nous atteindre plus ou moins largement à un moment ou un autre (scénarios 4-16-17-18-20). Le scénario 3 ressemble à celui du déterministe en nous laissant longtemps au carrefour, le 19 fait baisser la zone barocline en nous soumettant à un flux d'ouest, le 9 nous ramène à la case départ avec un flux de SSO. Sur le reste du panel (13 scénarios) on a une parenté avec le scénario CEP: pas d'amplification vers la mer de Norvège mais extension plus à l'est de la dorsale et maintien d'un flux de SSO sans remise en cause de notre récurrence.

Oui c'est vrai Cédric, l'alimentation passe quasi systématiquement par la France sur quasiment tous les modèles et à quasiment toutes les échéances. Pour autant l'espoir pourrait peut-être quand même venir de cette très puissante poussée méridienne qui commence à être de plus en plus modélisée. Il semble que pour rebattre les cartes, il faille un événement de ce type capable de modifier la circulation en amont et en aval. Pour le coup, le dernier GFS envisage quand même une sacrée amplification de l'advection douce aux hautes latitudes pouvant évoluer en blocage avec à la clef des conséquences importantes sur la circulation amont et aval:

Tu humanises un peu trop Sky, Zonal va te taper sur les doigts.

Depuis des mois maintenant, nous constatons sans cesse le renouvellement de notre cuvette d'anomalies basses Atlantique. Elle descend avec une constance de métronome très bas en latitude sur l'Océan, franchissant d'ailleurs souvent allègrement la latitude des Açores en cut-off qui vont mourir très loin vers le sud. Cette circulation a pour effet, par levier, de soumettre l'Europe occidentale quasi continuellement à un flux de SSO très marqué. Cette configuration a pour parcularité de ne s'être interrompue depuis des mois que de façon très temporaire. Dans ces cas là, souvent, le jet qui plonge vers le sud depuis la sortie du continent Américain, s'oriente temporairement à l'ouest, poussant ainsi des anomalies basses jusque sur l'Europe continentale. Mais ces interruptions n'ont, pour le moment, jamais réussi à remettre en cause le schéma récurrent Le jet finit toujours par plonger à nouveau vers le sud, et les anomalies négatives précédentes restées bloquées au sud attirent les suivantes. Les portes de sortie de ce schéma semblent très limitées. La porte de sortie par "le bas" (accelération du jet d'ouest à la sortie du continent Américain) n'a pour le moment pas réussi à se mettre vraiment en place= il y a toujours "un fond de cuvette" qui traine sur l'Atlantique pour entretenir la récurrence. La porte de sortie par "le haut" (= détournement du jet vers le hautes latitudes en aval des anomalies basses Atlantique avec amplification d'une bulle tiède entre Islande et Scandinavie) a quelques fois été modélisée à LT. Mais cette porte de sortie est très périlleuse. Pour autant ça me plait assez de penser que le talon d'achille de notre récurrence pourrait également se trouver dans ce qui fait sa caractéristique et sa force. Cette récurrence exacerbée peut basculer vers autre chose, à condition que tout se goupille parfaitement: Lorsque les anomalies basses Atlantique plongent très fort vers le sud assez loin du continent Européen et qu'en parallèle, d'un jet qui s'oriente S/N sur l'Atlantique, les hautes latitudes se dégagent suffisamment à l'Est immédiat du Groenland pour permettre l'amplification de l'ondulation, on peut espérer basuler sur une autre configuration. GEM de ce soir à J+10 fait échos à ce schéma. Précisons bien entendu que GEM est isolé, qu'il envisage cette configuration à une échéance astronomique et que le schéma global à LT est au maintien de notre récurrence de façon très majoritaire. J'utilise uniquement cette carte pour illustrer une porte de sortie possible qui apparaîtra peut-être plus largement à un moment ou un autre....ou pas... Bon, là je crois que je suis vraiment raccord avec le thème du topic.

Peut-être mais pour que ça vienne de l'Est, il faut qu'il se passe quelque chose à l'Ouest, ça ne se fera pas par magie. Le contre-courant ne se créé pas tout seul. Ce genre de remarque m'étonne toujours. Sinon, on remarque que ça ne prend pas sur GFS-GEFS (poussée subtropicale trop à l'ouest- branche du jet trop brièvement détournée vers les hautes latitudes). Il semble au mieux qu'on puisse récolter un petit cut-off en attendant peut-être une activité dépressionnaire plus soutenue et au pire un amas de HP au dessus de nos têtes comme le suggéraient déjà les ensembles hier... en attendant le CEP.

J’ai évoqué ce we des éléments favorables à un changement de configuration synoptique sur nos modèles :Tendance du VP à s’étaler vers l’Est vers Spitzberg et Kara, Groenland se dégageant partiellement en anomalies basses du fait de ce mouvement vers l’Est, Ouest Atlantique plus dégagé aussi du fait d’un continent Américain quasi dépourvu de VP jusque haut en latitude. Ces éléments sont toujours présents dans les projections. Et comme en parallèle sur les déterministes, les anomalies basses Atlantiques ont moins tendance à être modélisées plongeant vers le large de la péninsule Ibérique, nous remarquons plus clairement le potentiel de la situation. Mais Il ne s’agit pour le moment que d’un potentiel, bien fragile. Dès que les anomalies basses Atlantiques sont modélisées descendre un peu plus SE vers la péninsule Ibérique, la plupart du temps la tentative de changement avorte. La bulle chaude qui se forme en amont ne joue pas son rôle de rempart à la circulation Atlantique (détournement du jet insuffisant) lorsque les anomalies basses descendent trop SE. Ceci-dit, les choses ne sont pas calées puisque nous remarquons que même la trajectoire de l'anomalie modélisée à 96 h n'est pas encore fixée complètement. Pour l'anomalie suivante c'est encore moins le cas, sachant que c'est elle qui enverrait le plus d'anomalies hautes vers les hautes latitudes. Toujours est-il que dans ce type de situation, surtout lorsqu'il se déroule sur l'Est Atlantique, le plus souvent le combat est remporté par la circulation d'Ouest. Dans ce cas, la montagne de HP au-dessus de nos têtes est envisageable (c'est ce que projette la PE majoritairement). Mais faut-il se fier au scénario majoritaire dans des situations de ce type ou plutôt s'attarder sur l'éparpillement? Il est sans doute plus sage, au vu de la complexité de la situation et de la finesse de passage d'un scénario à un autre, de s'attarder sur l'éparpillement et de ne pas conclure trop vite.

Ce sont les éléments synoptiques présents depuis des mois qui continuent selon moi à nous soumettre à une zone barocline anormalement haute en latitude sur l'Europe occidentale. Quand on regarde la situation initiale, on remarque cette cuvette récurrente sur l'Atlantique: elle matérialise une plongée des anomalies basses vers le sud de l'océan portée par une branche du jet. Cette cuvette se retrouve vers 120 heures en Afrique du Nord avec un fond plongeant très bas en latitude. La persistance d'une circulation de ces anomalies avec une trajectoire très sud sur l'Atlantique a pour effet de soulever de manière quasi continue des anomalies de tourbillon subtropicales en notre direction. Le plus souvent, les anomalies suivantes, ont tendance à suivre par interaction, les anomalies précédentes et ainsi de suite (même s'il y a parfois quelques respiration dans ce schéma). UKMO et GFS modélisent très bien ce schéma avec une anomalie "suivante" qui plonge au large de l'Espagne avec pour conséquence l'élévation d'une dorsale vers nous en flux de SO. Le CEP est plus nuancé avec une anomalie Atlantique "suivante" qui aurait une trajectoire plus septentrionale et qui rejoindrait le talweg Atlantique. "Mécaniquement", la zone barocline descendrait alors plus franchement vers nous. Mais même sur le CEP, les anomalies basses Atlantiques qui suivent continuent inlassablement à plonger. Cette situation est frustrante car on remarque toujours que certains éléments synoptiques sont propices au changement (migration d'une masse d'anomalies basses importantes vers le Spitzberg et Kara, VP moribond sur le Groenland, dorsale Américaine arrivant sur l'Ouest Atlantique à LT= propice à une circulation méridienne sur l'Atlantique- encore faudra-t-il un levier que pourraient jouer les anomalies basses Atlantiques à conditions qu'elle ne continuent pas à plonger vers le Sud et l'Est).

Je trouve qu'il y a de éléments encourageants pour un changement profond de synoptique sur nos modèles. Et en même temps, il y a quelques éléments perturbateurs récurrents qui semblent s'acharner à empêcher un réel bouleversement. Concernant les éléments encourageants: - Il y a indéniablement cette circulation assez fluide d'anomalies basses à partir du Groenland vers l'Europe du Nord à partir de 120 h jusqu'au bout de l'échéance. Cet élément est repris par tous les modèles. - En parallèle il y a une zone barocline à une latitude exceptionnellement élevée sur le continent Nord Américain à cette même échéance de 120 h avec un talweg très peu profond suivi d'une dorsale qui augure pour la suite d'une activité très calme sur l'ouest Atlantique. A partir de là, tout bon hivernophile commence à imaginer que le talweg en arrivant sur l'océan va soulever une dorsale en direction du Groenland avec effet de toboggan sur l'Europe occidentale et maintien d'un contexte méridien ensuite du fait de l'impressionnante dorsale américaine qui arrive juste après. C'est là que les modèles sont un peu moins encourageants que ces extrapolations. GFS, le CEP et une bonne partie des scénarios ensemblistes, envisagent en fait que le talweg Américain et les petites anomalies suivantes auraient une circulation très méridionale soulevant dans leur route vers l'Est un flux de SO empêchant les anomalies basses Nord Atlantiques de redescendre franchement vers nous. Pourtant la partie n'est peut-être pas encore perdue car on remarque que si le talweg Américain prend une trajectoire un peu plus septentrionale comme sur le 6z GFS de ce midi, la mécanique fonctionne mieux. En tous cas, la dorsale Atlantique suivante est modélisée très puissante sur une majorité de projection se encore ce soir. La encore, il faudra regarder le comportement des anomalies basses Atlantiques qui si elles plongent trop sur l'océan, comme elles ont tendance à le faire depuis des mois, pourraient encore nous jouer des tours.

Je crois qu'il faut qu'on ait un œil attentif concernant le gros déferlement d'anomalies basses qui commencera à débouler sur l'Atlantique à l'horizon du milieu/fin de semaine. Dans un contexte ondulant avec un AA en forme sur l'ouest Atlantique comme signalé par Run, on peut voir basculer cette circulation ONO vers une synoptique plus hivernale. Plus le toboggan sera modélisé pentu, plus le déferlement sera mobile vers l'Europe du NO et plus il favorisera un isolement d'anomalies hautes en aval favorable à une circulation + continentale sur une partie de l'Europe. Dans ce rapport de force, on sait que le plus souvent, la circulation Atlantique finit par emporter la partie. On voit en tous cas nos modèles évoluer avec une circulation de plus en plus ondulante et qui peine davantage que dans les précédentes sorties à modéliser un ZO tout emporter sur son passage de Baffin au Groenland jusqu'en Scandinavie en fin d'échéance.

On semble effectivement s'orienter vers une libération au moins temporaire du Groenland en anomalies basses . Pour ma part, je pense que si cette circulation doit évoluer vers la mise en place d'un GA, les modèles et notamment les ensemblistes ne vont pas tarder à le modéliser massivement même si on est à J+10. On se souvient en effet que les hivers où ces types de configurations se sont manifestées (2009-2010, 2010-2011), les modèles ont été très prompts à les détecter fortement longtemps à l'avance. Les réserves que j'émettrais sur la mise en place d'une telle configuration dans la modélisation actuelle concernent les éléments suivant: L'invasion de HP en direction du Groenland proviendrait, au moins dans un 1er temps du continent Américain et pas de l'Atlantique, du coup une grosse masse d'anomalies basses continuerait assez longtemps à circuler sur l'océan. Cette masse, par sa position, participerait à advecter assez longtemps un flux de SO en notre direction. Par ailleurs, elle pourrait ensuite gêner l'ascension d'une nouvelle ondulation en interagissant avec d'autres anomalies basses américaines par la suite.

Oui effectivement le rafraichissement de la fin de semaine prochaine semble plus prononcé et étendu que les précédents puisque même l'Espagne en profiterait. Il interviendrait au moment du passage d'un talweg Atlantique assez profond et dense qui descendrait jusque sur la nord de la péninsule ibérique (inédit cet été). Il aurait pour conséquence de couper l'alimentation subtropicale de la dorsale omni-présente depuis plusieurs semaines entre le sud des Açores, le nord de l'Afrique et remontant sur l'Espagne avec ses nombreux débordements sur la France. Le talweg Atlantique resterait compact et traverserait le pays d'est en ouest, provoquant le basculement, dans son sillage, du flux à l'ONO. Va-t-on alors vers un changement de régime? C'est très difficile de se prononcer pour le moment. Le maintien sur la modélisation à long terme d'un marais barométrique et d'une profonde cuvette sur l'Atlantique au sud, ne militent pas tellement en ce sens. Dans ce contexte, si une nouvelle pulsion subtropicale envahit à nouveau le Groenland par la suite, il est fort probable que la circulation méridienne induite et les anomalies basses positionnées sur le flanc orientale de la pulsion descendent à nouveau sur le proche Atlantique reformant l'oméga ibérique. Pour nuancer un peu le propos, on peut aussi noter que le profond talweg de la 2nde partie de semaine devrait s'isoler massivement assez bas sur l'Europe du nord en mettant du temps sans doute ensuite à se "résorber". Cette présence à venir (si je puis dire), pourrait avoir 2 conséquences: - gêner l'amplification vers le nord d'une éventuelle nouvelle dorsale Atlantique et au moins servir à faire obliquer le flux? - interagir avec le talweg Atlantique suivant qui pourrait alors avoir plus facilement une trajectoire ouest/est que nord/sud.

On se rend compte en regardant les échéances qui vont de maintenant à 144h qu'on a encore systématiquement quelque soit le modèle "un gouffre" sur l'Atlantique qui descend très bas en latitude systématiquement maintenu par la présence d'anomalies basses stationnaires au sud des Açores. Plus à l'Est, cette situation est favorable au maintien continuel lui aussi d'un flux de sud souvent très pentu venant de très bas (origine subtropicale et souvent même tropical) en direction de l'Espagne. C'est impressionnant de voir la modélisation de l'orientation des isohypses en direction de la péninsule dans les 7 jours à venir surtout au vu de ce que nous avons connu auparavant. Maintenant: Dans 48h: Dans 96h: Dans 144h: Pas étonnant dans ce contexte que dès lors que la circulation est envisagée devenir à nouveau un peu plus méridienne sur l'Océan, les bouffées brulantes ibériques soient envisagées envahir à nouveau la France à l'avant du talweg Atlantique. C'est ce qu'envisagent effectivement nos modèles pour jeudi-vendredi. Pour la suite, est-ce que le talweg sera suffisamment soutenu par le jet d'ouest pour balayer rapidement la bouffée chaude? Dans ce cas, sera-t-il assez profond pour redresser un peu le flux et aider l'Espagne à mieux respirer par la suite? Cela semble de moins en moins probable, même si cette version commençait à se voir davantage sur la modélisation dans les précédentes sorties. Il semble quand même que le talweg parviendrait à circuler vers l'Est et le nord de l'Europe avec à la clef pour le we une dégradation orageuse éventuelle par l'ouest la France dont la capacité à s'étendre vers l'Est et surtout le sud reste très incertaine. On sent que notre oméga ibérique pourrait finalement se consolider à nouveau par la suite avec mise en place possible d'une nouvelle cuvette d'anomalie basses au sud des Açores (?) alimentée éventuellement par une petite partie du fond du talweg de la fin de semaine prochaine.

On se rassure comme on peut. Quand je vois que la moyenne ENSCEP ne descend pas sous les 18°C à 850 HPA (souvent entre 20 et 24°C en allant vers le sud) entre mardi et samedi sur les 3/4 du pays. Et que ces mêmes 18°C minimum ne lâchent pas un bon 1/3 sud du pays à 240 h toujours selon la moyenne ENSCEP, je me dis que la prévision de MF revêt une certaine solidité. La principale inconnue concerne l'ampleur de la dégradation orageuse de jeudi et sa capacité à pénétrer vers l'Est (sans doute pas plus à l'est d'une ligne Bordeaux /Paris au mieux) et à rafraichir + ou - l'atmosphère; sachant que si rafraichissement il y a, il devrait être bien temporaire sur la majorité des régions. La crainte pour la suite (après la semaine du topic) est de voir une certaine récurrence se mettre en place avec une régénération systématique du complexe dépressionnaire centre Atlantique à partir du Groenland et remontées subtropicales voire tropicales se poursuivre à l'avant du sud des Açores et de l'Afrique vers le continent Européen.

Ce n'est pas véritablement un revirement de situation, la sortie GFS est l'illustration de la PE GEFS des derniers jours qui a toujours hésité sur la capacité de l'influence océanique à venir bousculer plus ou moins le bloc chaud sur sa façade occidentale.Mais il est vrai qu'aucun déterministe jusque là, n'avait modélisé cette option de façon si franche (qui reste bien chaude quand même), même si le CEP avant-hier soir donnait lui même quelques signaux en ce sens. Elle reste donc bien fragile. Le scénario CEP 0z reste malgré tout, hélas, le plus solide car repris maintes fois par les déterministes ces derniers jours et par l'ENSCEP de ce matin.

On remarque que le coup de chalumeau initial du 30 juin-1er juil devient de plus en plus solide quant à l'ampleur de la langue chaude initiale, sa trajectoire et sa température à 850 hpa (entre 18 et 25°C) sur l'ensemble du territoire avec un alignement des déterministes. Ensuite, à l'image de ce que propose les diagrammes au NO d'une ligne allant des Charentes aux Flandres, on remarque sur Paris par exemple un éclatement des courbes à partir du 2-3 juillet. Certes nous avons une moyenne qui reste très élevée souvent au-delà des 15°C à 850 hpa mais on a aussi un différentiel souvent proche de 10°C entre les courbes les plus basses et les courbes les plus hautes. Ces différences viennent à mon avis de la modélisation du jet d'ouest au-dessus de l'Atlantique. Il connaîtrait une rupture franche sur GFS 12z, et deviendrait moribond pour laisser s'épanouir à loisir le blocage chaud continental sur l'ensemble de la France. Au contraire, Il ne romprait pas totalement ou de façon très temporaire sur certains scénarios (S5 Panel GEFS ou CEP 12z par exemple) et permettrait au flux d'ouest de finir par lécher un peu le bloc continental sur sa partie occidentale. La courbe du déterministe américain étant la plus haute de son panel, on peut peut-être espérer un rééquilibrage vers le bas dans les prochaines actualisations. Quoiqu'il en soit le jet ne semble jamais suffisamment puissant pour remettre en cause complètement la présence du blocage sur au moins une partie de la France à l'échéance du topic. Il reste très souvent campé sur une bonne moitié sud du pays au moins entre l'extrême SO et l'extrême NE. Et on note aussi qu'il gagne à nouveau du terrain vers le nord et l'ouest du pays dès que le jet d'ouest connaît la moindre faiblesse.

Ce qui semble avoir changé depuis quelques runs sur nos modèles, c'est le comportement du jet d'ouest sur l'Atlantique. Jusqu'à hier, il était vu onduler et "tangenter" temporairement vers les Açores sans jamais véritablement rompre. Du coup, les anomalies basses Atlantiques finissaient souvent assez rapidement par forcer la route vers l'ouest et le nord pour chasser au moins temporairement, le bloc chaud continental en cours de formation au moins sur le NO du pays. Depuis quelques runs, on remarque que le jet est modélisé onduler de façon beaucoup plus prononcée que précédemment sur l'Atlantique en allant jusqu'à rompre, de sorte à ce que les anomalies basses restent sur l'océan. Elles ne peuvent plus avancer, elles ont même tendance à plonger à l'ouest de la péninsule Ibérique pour soulever des masses d'air brulantes en notre direction. Cette modélisation devient systématique sur les déterministes et majoritaire sur l'ensemble GEFS. Elle donne du crédit à un épisode plus long qu'initialement prévu surtout sur l'ouest du pays. Pour le reste de la France, le pic de chaleur pourrait avoir lieu en 2ème partie de semaine, le bloc le plus chaud s'élevant peut-être dans un 1er temps plus à l'ouest.

Je pense qu'il faut effectivement encore rester prudent sur la version finale. On voit que les modalités de passage d'un scénario type CEP à un scénario type GFS sont très minces et se jouent au niveau de l'interaction plus ou moins importante entre les anomalies basses préexistantes au large de l'Espagne et le cut-off Atlantique ainsi que sur la profondeur du talweg à l'origine du cut-off. De ce point de vue, on remarque qu'il y a encore une très forte hésitation sur le panel GEFS. Par contre on remarque souvent que pour la fin de semaine que le cut-off même lorsqu'il est très à l'ouest est le plus souvent repris dans la circulation d'Ouest.

Avant de parler de temps sensible, il faut attendre que le schéma synoptique se stabilise, ce qui n'est pas encore le cas. On voit en tous cas que nos déterministes nous modélisent une crête d'altitude montant souvent très haut en latitude avec une élévation suffisamment à l'ouest pour nous soumettre au moins temporairement à un flux nordique voire continental si le jet s'oriente suffisamment longtemps et avec suffisamment de puissance vers les hautes latitudes. Sinon, on sait très bien que les conditions peuvent être encore très hivernales même en mars si le schéma synoptique s'y prête.

Oui les projections sont assez en correspondance avec ce qu'on a connu à plusieurs reprises cet hiver: - ondulations Atlantiques provoquant des décrochages Arctiques dans notre direction avec pas mal d'air froid en altitude et surtout avec un flux à composante maritime (qui est la marque de cet hiver) limitant la baisse des températures au sol. - tentative d'extension de la dorsale Atlantique vers la Scandinavie visible sur GFS12z d'hier et sur une partie minoritaire des scénarios GEFS ce matin en 2nde partie d'échéance. Là encore, on reconnaît un marqueur de cet hiver pendant lequel on a approché à plusieurs reprises ce schéma sans qu'il ne se soit jamais concrétisé. Et quasiment à chaque fois la dorsale a fini par s'affaisser sur la France. On verra au fur et à mesure des actualisations si ce nouvel épisode se termine ou non comme les précédents; pour le moment c'est ce que es modèles projettent majoritairement

Hier matin encore, nos 2 déterministes GFS/CEP s'accordaient pour envisager la mise en place d'une dorsale aux racines subtropicales Africaines sur la France, à la faveur de l'isolement en cut-off du talweg Atlantique au large de l'Afrique du nord en fin de we prochain. Et puis au fur et à mesure des actualisations, on a vu que nos modèles ont réajusté leur modélisation pour, aujourd'hui, nous proposer la mise en place progressive d'un flux d'ONO dynamique en fin d'échéance. La branche principale du jet d'ouest était envisagée se positionner beaucoup plus haut en latitude qu'aujourd'hui avec une dorsale plus haute déviant le courant d'ouest très au nord. La PE suit globalement ce repositionnement de la zone barocline plus au sud ce qui est plutôt de bonne augure pour les amateurs d'agitation pour la fin du topic et le début du suivant avec possiblement un VP de plus en plus bas en latitude .

On parle d'échéances supérieures à 8-10 jours. Je parle bien d'espoir de changement sans certitude évidemment. Quand on regarde le panel GEFS à LT, on a des ondulations temporaires et des dorsales plus durables, tout ceci étant encore une fois très lointain et à ne pas prendre au pied de la lettre évidemment...

Oui il faut regarder la toute fin d'échéance et le début de la suivante pour espérer un changement; le temps qu'une partie du vortex Américano-Groenlandais se décale progressivement vers les hautes latitudes Européennes au fur et à mesure des ondulations Est Atlantiques. A partir de là, des perspectives méridiennes Ouest Atlantiques pourraient prendre le relais, un décrochage Arctique serait alors envisageable. Pour le moment c'est encore l'Europe continentale qui est en ligne de mire majoritairement (mais on est très loin dans l'échéance).

Il devient de plus en plus probable qu'une situation méridienne se mette en place en fin de semaine début de la suivante sur l'Est Atlantique avec des pulsions successives ayant tendance à se diriger vers la mer de Norvège ou Scandinavie; Sur GFS 0z, ces pulsions décrocheraient de petits cut-off en aval du vortex Américano-Groenlandais massif en notre direction. Mais pour le moment le déséquilibre semble être important entre ce vortex à l'ouest et le miettes qu'il lâche sur l'est. Laissons le temps à la modélisation de se réajuster après son virage d'hier.