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Suivi de la secheresse


Wilfried63

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Paparazzi, je te rejoins à 150%.

Sur le topic suivi Centre-Ouest, j'avais écris la même chose que toi en plus en plus cours, en mettant en avant mon inquiétude, comme tu l'as très bien expliqué avec tes 2 messages. Et tout de suite, je me suis fait attrapé par la patrouille, en transformant mes propos, "c'est quoi ce catastrophisme" etc etc...

Jamais je ne mettrai en avant un catastrophisme ou l'équivalent tout cours. Je suis inquiet pour les générations futures, en autre pour les enfants.

Je pense que les personnes ne voient pas l'accumulation de petites choses, qui en en font, en les additionnant, où les rajoutant bouts à bouts, des corrélations. Érosion marine, sécheresse répétée, arbres morts ou mal en point, zonal en perte de vitesse, blocage à répétition et long etc...

Avant un record de pluie ou de tn ou tx ne se répétait pas tous les ans, depuis les années 2010 à la louche, on les accumulent.

Sur Poitiers, le clain est à 0,1 m3 de débit avant coupure. Un arrêté de restriction sévère est pris un 27 septembre, assez rare pour être souligné.

Comme tu le dit si bien, quand on passera aux moyennes 1991-2020, là on pourra voir un peu au-delà, et comparer. Et si les températures continuent à augmenter, il faudra s'inquiéter.

Il faut continuer à observer les petites choses si anodines, mais importantes, pour voir et comprendre dans la situation où on se trouve cette année...

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Vu les discussions du topic long terme, je pense qu'il est intéressant de faire un point un peu plus détaillé et avec un peu de recul sur la situation pluviométrique à l'échelle du pays.   S

Bonjour,   Reprenons un peu le cours de ce topic dédié au suivi de la sécheresse, avec un petit point photo réalisé le week-end dernier et cette semaine sur le secteur des Vosges et du piémo

Difficile de trouver les qualificatifs pour désigner la période des dernières semaines dans le NE. C'est comme si on avait pris les paramètres atmosphériques et qu'on avait mis quasiment tous les curs

Images postées

Posté(e)
Saint-André-Allas 220m (24)

C'est incroyable ces photos @paparazzi... Merci pour tes récits clairs et précis.

 

Faisant beaucoup de vélo, je remarque que pas mal d'arbre au bord de la Dordogne sont en train de passer en dormance.... Et ce n'est pas le stress luminescent. @acrid vintaquatre pourra certainement le confirmer.

La

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Posté(e)
Saint-André-Allas 220m (24)

Effrayant ces photos @paparazzi... Merci pour tes récits et tes constations.

 

Je fais pas mal de vélos, et je remarque que pas mal d'arbre passe doucement en dormance en cette fin septembre, y compris le long de la Dordogne, @acrid vintaquatre pourra certainement le confirmer.

 

Mais pas de panique, il fait beau, tout le monde est content, on s'affolera éventuellement quand les forêt seront mortes :D

J'ose imaginer le futur bulletin météo qui annoncera la prochaine perturbation, l'air catastrophique qu'auront les présentateurs...

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Posté(e)
Alès - St Hilaire de Brethmas (30)
Il y a 4 heures, Yoann44 a dit :

Effarant ! 😰

 

 

Ces cartes montrent à quel point l'agriculture intensive a fait mal en France depuis la fin des années 60.

La disparition des espèces dans les régions du Nord est une tristesse bien imagée pas le satellite en été, lorsque les graminées sont fauchées et que les prés monospécifiques sont secs. Pour les papillons que j'affectionne tant, les extinctions se sont produites en masse dans les années 70 ; il n'y a plus guère que sur les coteaux calcaires secs et escarpés que l'on trouve encore l'entomofaune que l'on pouvait observer en de nombreux endroits au milieu des années 60. La météo de ces derniers mois est une chose, la déforestation, l’arasement, l'assèchement systématique, la destruction des haies, la mise en culture de la moindre parcelle, l'amendement abusé... donnent une bien pauvre image du territoire vu de l'espace.

 

Dingue combien la forêt d'Ailly/Somme ou même celle de Compiègne paraissent petites sur ces images ^^

 

Restent la Sologne, les Landes, évidemment toutes les régions de montagne pour voir le vert de la forêt. Les autres petits massifs bien isolés sont autant d'endroit où l'on pourrait facilement imaginer l’appauvrissement génétique des espèces venir à bout de la faune... bien avant que ne le fasse le changement climatique !

 

 

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Posté(e)
Moncoutié 13kms au nord de Cahors(46)-350m
Il y a 13 heures, Euphydryas a dit :

 

on pourrait facilement imaginer l’appauvrissement génétique des espèces venir à bout de la faune...

 

 

Il y'a aussi l'inverse qui se produit grâce a la magie des échanges commerciaux a l'échelle mondiale, la pyrale du buis en est un exemple symptomatique...

 

Ici dans le Lot le buis c'était symbolique et représentatif de nos vallées entourées de collines calcaire, accroché aux falaises, en colonies dans les sous-étages des bois et forêts des Causses, en haie sur des Kms le long des chemins forestier ou délimitant les champs et parcelles, et bien il n'est plus... 

 

Les attaques répétées de ce buis sauvage par la pyrale a eu raison de lui pour de bon cette année et il est clair qu'il ne redémarrera plus, combiné aux sécheresses estivales qui se répètent depuis 2015, avec donc une végétation qui devient marronnasse dés le mois d'août ça rajoute au décor cet ex buis, dont il ne reste que des groupes entiers de branches verticales sans feuilles et desséchées sur les collines, les falaises, les sous-bois, et c'est ballot car son système racinaire avait justement la propriété de figer et de retenir les sols...

Peu de monde s'en inquiète car pour beaucoup le buis n'est qu'ornemental, dans les jardins des châteaux ou autres belles demeures, chez les particuliers, on traite a tout va, pour d'autres il n'a aucune valeur économique tout simplement, mais quid de l'impact environnemental a long terme de sa disparition?

Il parait que "la nature" a une capacité de résilience bien au delà de celle de l'homme, certes, sauf que c'est l'homme qui le dit...

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Posté(e)
Vincennes (94) / Penta di Casinca (2B) / Quiberon (56)

Oui la situation est sérieuse en terme de sécheresse des sols superficiels et on voit bien que ça n'a fait qu'empirer depuis le mois de juin, où on avait un record d'humidité des sols ! A ce rythme le record bas n'est pas très loin, les régions du Massif Central aux frontières de l'Est sont touchées par les valeurs les plus proches des records, niveau record de sécheresse des sols superficiels  en ex région Rhône-Alpes.

 

GRA_OBS_Q_FRANCE_SWIAG_20180601_20180928.png

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Il y a 1 heure, cédric du Lot a dit :

 

Il y'a aussi l'inverse qui se produit grâce a la magie des échanges commerciaux a l'échelle mondiale, la pyrale du buis en est un exemple symptomatique...

 

Ici dans le Lot le buis c'était symbolique et représentatif de nos vallées entourées de collines calcaire, accroché aux falaises, en colonies dans les sous-étages des bois et forêts des Causses, en haie sur des Kms le long des chemins forestier ou délimitant les champs et parcelles, et bien il n'est plus... 

 

Les attaques répétées de ce buis sauvage par la pyrale a eu raison de lui pour de bon cette année et il est clair qu'il ne redémarrera plus, combiné aux sécheresses estivales qui se répètent depuis 2015, avec donc une végétation qui devient marronnasse dés le mois d'août ça rajoute au décor cet ex buis, dont il ne reste que des groupes entiers de branches verticales sans feuilles et desséchées sur les collines, les falaises, les sous-bois, et c'est ballot car son système racinaire avait justement la propriété de figer et de retenir les sols...

Peu de monde s'en inquiète car pour beaucoup le buis n'est qu'ornemental, dans les jardins des châteaux ou autres belles demeures, chez les particuliers, on traite a tout va, pour d'autres il n'a aucune valeur économique tout simplement, mais quid de l'impact environnemental a long terme de sa disparition?

Il parait que "la nature" a une capacité de résilience bien au delà de celle de l'homme, certes, sauf que c'est l'homme qui le dit...

 

Si les sécheresses réussissent à limiter l'implantation des ligneux, la végétation herbacée ou buissonnante, plus frugale,  profitera alors sans doute du surplus de lumière pour recoloniser le terrain progressivement. Elle fera à terme elle aussi office de protection minimum des sols.

A moins que la prochaine espèce invasive ne profite plus rapidement de la place laissée vacante pour occuper le terrain avant tout le monde...Même si toutes les plantes exotiques ne sont pas des dévoreuses insatiables d'espaces, loin de là, c'est un scénario à prendre en compte dans le futur: transitions bien trop rapides des zones climatiques, ne permettant pas aux végétations spontanées de suivre d'elles-mêmes le rythme des déplacements. Par contre, c'est tout bénéf pour ces fameuses invasives, qui non seulement reçoivent en effet une aide tout à fait appréciable de l'Homme dans l'extension de leur domaine , mais savent ensuite surtout profiter de la moindre opportunité pour s'imposer très rapidement aux dépens du cortège indigène, surtout si celui-ci est déjà en situation de déséquilibre.

C'est là que commence à se dessiner une première dimension éventuellement financière - et forcément douloureuse car indésirée, même si prévisible quelque part-  du changement climatique, dans notre pays. Ca échappe encore probablement à énormément de gens.

Là où ça peut devenir vertigineux, c'est que le drame pour les buis spontanés, pour cause de sécheresse ou de ravageur, c'est en effet qu'ils n'étaient pas là par simple hasard, tous seuls dans leur niche écologique, pour faire "beau" dans le paysage. EN élargissant la réflexion bien plus loin et en raisonnant cette fois par milieux naturels entiers ( ce qui se produit avec le buis n'est qu'un petit maillon de la chaîne), on peut commencer à entrevoir l'immensité de la tâche qui attend les quelques générations futures qui vont se prendre la "transition" en pleine poire.

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Posté(e)
Aubenas en Ardèche méridionale

moi aussi d'accord à 150% avec Paparazzi !

il faudrait que je prenne le temps de faire un reportage photo chez moi et je peux vous dire que ça foutrait la trouille !!!

des arbres morts par ici, il y en a par milliers, partout ! et des mourants pareil ! 

et aussi j'ai vraiment peur pour mes enfants et me demandent ce qu'ils vont devenir... déménager ? pour où ? quoi faire ?

et la plupart des gens ne se rendent compte de rien en effet, c'est sidérant ! ils sont même contents qu'il fasse beau tout le temps !

la question cruciale à court terme maintenant c'est est-ce que l'agriculture va pouvoir continuer à nourrir la population ?

moi qui suis dans le milieu agricole, j'assiste autour de moi à une espèce de Titanic généralisé.

peu s'en sortent, les conditions deviennent vraiment trop dure et les pouvoirs publics font la sourde oreille... 

 

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A Grenoble Saint Geoirs (nord-isère) , le cumul annuel atteint les 500 mm : https://www.infoclimat.fr/climatologie/annee/2018/grenoble-st-geoirs/valeurs/07486.html cela reste correct à l'instant T (moyenne annuelle à 850 mm), mais on note un déficit exceptionnel sur les 6 derniers mois, et sur le secteur pour y être passé il n'y pas longtemps, au sol c'est de la paille, un peu comme les photos que certains ont postées; de visu la situation est proche de celle d'août 2003. Peu de pluie couplé à un ensoleillement très excédentaire, et voilà comment on en arrive là... cela dit il suffira d'une seule dégradation musclée pour résoudre la sécheresse de surface (l'arrosage significatif et surtout durable post canicule de fin août 2003 avait vite remis "les pendules à l'heure")

Modifié par sebinnis
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Il y a 22 heures, paparazzi a dit :

Merci pour vos réactions, ça soulage un peu de voir qu'on est pas tout seul à sentir que ça part sérieusement en vrille...

 

 

Un grand merci pour ce constat de terrain édifiant !

A vrai dire c'est à la suite de quelques questions que je me posais sur ces sujets que j'ai trouvé les cartes postées plus haut, qui m'ont on peu fait tomber de ma chaise, et qui m'ont finalement apporté plus de questions que de réponses, notamment sur la manière dont la transition va s'opérer concrètement dans nos paysages. Et du coup ton analyse donne déjà un début de réponse, mais honnêtement je ne pensais pas qu'on en était déjà là. Peut-être qu'à Toulouse on a été moins concerné ces dernières années (pas d'années très sèches depuis 2011-2012), peut-être que le climat le masque un peu (pic de précipitations moyennes juste avant l'été, sécheresse occasionnelle déjà existante avant le RC), et sûrement que le fait d'être en ville coupe un peu de ces réalités, quand bien même il y a beaucoup de végétation dans les endroits que je fréquente au quotidien, c'est une verdure plus "artificielle", moins propice à voir des évolutions de fond.

Mais il est clair que je partage aussi la fin de ton message : ce qui nous arrive dessus est tellement gros qu'on a du mal à le concevoir comme quelque chose de réel, ça reste juste des chiffres abstraits pour une grande majorité de la population.

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Posté(e)
Saint-André-Allas (225 m) à 5 km à l'ouest de Sarlat (Périgord Noir), Condat-sur-Vézère (88 m) pour le travail
Le 28/09/2018 à 21:47, Euphydryas a dit :

 

Ces cartes montrent à quel point l'agriculture intensive a fait mal en France depuis la fin des années 60.

La disparition des espèces dans les régions du Nord est une tristesse bien imagée pas le satellite en été, lorsque les graminées sont fauchées et que les prés monospécifiques sont secs. Pour les papillons que j'affectionne tant, les extinctions se sont produites en masse dans les années 70 ; il n'y a plus guère que sur les coteaux calcaires secs et escarpés que l'on trouve encore l'entomofaune que l'on pouvait observer en de nombreux endroits au milieu des années 60. La météo de ces derniers mois est une chose, la déforestation, l’arasement, l'assèchement systématique, la destruction des haies, la mise en culture de la moindre parcelle, l'amendement abusé... donnent une bien pauvre image du territoire vu de l'espace.

 

Dingue combien la forêt d'Ailly/Somme ou même celle de Compiègne paraissent petites sur ces images ^^

 

Restent la Sologne, les Landes, évidemment toutes les régions de montagne pour voir le vert de la forêt. Les autres petits massifs bien isolés sont autant d'endroit où l'on pourrait facilement imaginer l’appauvrissement génétique des espèces venir à bout de la faune... bien avant que ne le fasse le changement climatique !

 

 

 

Merci ! Je me suis fait exactement la même réflexion (avant de penser à quoique ce soit d'autre) pour ce qui est de l'artificialisation des sols sur la moitié Nord...

On encaisse beaucoup mieux les "coups" (sécheresses temporaires, orages très pluvieux...) de Dame Nature dans nos régions boisées et (relativement) préservées de l'agriculture industrielle !

C'est resté vert tout l'été dans nos sous-bois, même dans les coins qui ont échappé à la plupart des orages estivaux...

Modifié par acrid vintaquatre
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Je me demandais si la secheresse des sols n'avaient pas un impact sur les tn que l on observe ponctuellement bien basse pour la saison depuis fin aout ? La secheresse des sols n influence t'elle pas l'albedo et donc quand les conditions sont propices, des tn plus basses qu'en temps normal et des tx plus chaudes aussi? 

Modifié par Antonio
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Il y a 11 heures, acrid vintaquatre a dit :

 

Merci ! Je me suis fait exactement la même réflexion (avant de penser à quoique ce soit d'autre) pour ce qui est de l'artificialisation des sols sur la moitié Nord...

On encaisse beaucoup mieux les "coups" (sécheresses temporaires, orages très pluvieux...) de Dame Nature dans nos régions boisées et (relativement) préservées de l'agriculture industrielle !

C'est resté vert tout l'été dans nos sous-bois, même dans les coins qui ont échappé à la plupart des orages estivaux...

Salut,

 

justement c'est là que le bât blesse, ici le bocage est attaqué alors qu'il était existant, la taille des champs de maïs pour l'ensilage croît de façon exponentielle et l'érosion des sols avec, les périodes de sécheresse sont mises à profit pour finir drainer les zones humides pour permettre le passage des gros engins en toute saison, même en agriculture bio, il n'y a pas de cahier des charges quant à la préservation de la richesse du milieu et les haies disparaissent, la monoculture intensive de conifères s'accélère. Donc des zones rurales qui auraient pu atténuer les effets du réchauffement climatiques ne pourront pas jouer leur rôle et c'est là que je rejoins Euphydryas sur le fait que ces sécheresses à répétition ne sont qu'un rouage des destructions en cours.

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L'interaction sol/climat est à plus d'un titre complexe mais fondamentale à prendre en compte pour atténuer le RC et atténuer également ses effets.

Cf cet excellent rapport sur l'état des sols en France http://147.100.179.105/gissol/rapports/Rapport_HD.pdf

Issu du site internet Gis Sol http://147.100.179.105/gissol/rapports/Rapport_HD.pdf

 

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chap%203_p115_logo_1000x1000.gif

 

Autre info sur le stock de carbone des sols en France, grand indicateur de leur capacité en rétention hydrique et de leur résilience aux sécheresses :

http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/Le_Point_Sur/2007/de121.pdf

 

Mais en France, comme dans nombre d'autres pays on est mal partis pour répondre réellement aux enjeux, je rejoins complètement les constats effectués plus haut, et travaillant dans le milieu agricole, je suis désespéré de voir que la majorité des installations agricoles sont encore des installations à vue productiviste et de grosse taille (même en bio).  En sachant de plus qu'actuellement (source : un conseiller MSA du 44) il y a une installation pour 3 départs à la retraite ce qui signifie que nombre de grosses fermes industrielles vont encore s’agrandir (pour info dans les 10 ans à venir 50% des paysans vont partir à la retraite, ce qui n'augure rien de bon pour l'environnement et l'état des sols...).

 

Dans mon secteur plutôt protégé par rapport à d'autres régions du remembrement agricole et de l'exploitation céréalière (terres pauvres acides, historiquement petites fermes à élevage extensif avec petit parcellaire) on arrache toujours plus de haies qu'on en plante, les prairies naturelles disparaissent à vitesse grand V au profit de prairies temporaires à mono-espèces de graminées pour ensilage ou céréales pour fourrage (les fermes d'élevage passant progressivement à un élevage intensif en stabulation avec robot traite), le travail du sol avec labour profond et avec matériel rotatif (rotavator) déstructurant profondément les sols de manière directe et indirecte (vie du sol), l'apport faible en MO à C/N équilibré à élevé (le stock d'humus dans les sols continue à diminuer drastiquement),  les zones humides continuent à être drainés, les rivières curées à contrario des études sur l'hydrographie qui indiquent la nécessité de laisser au maximum rivières et fleuves retrouver leur caractère naturel (cf le site rivières sauvages https://www.rivieres-sauvages.fr/pourquoi_le_projet_rs/ ) et j'en passe et des meilleurs ! 

Nombre d'effets combinés de l'agriculture d'aujourd'hui encore bien majoritaire qui a un impact sur toute la société (émissions de CO2/méthane, eau pollué et en moins grande quantité, écosystèmes menacés, etc...) et qui se tire aussi une balle dans le pied à court/moyen terme quand à sa résilience aux effets du RC (et même sans RC, on serait déjà dans la mouise, certes moins rapidement).

 

C'est tout le problème aussi du traitement des sujets aujourd'hui dans nos sociétés, on adopte un point de vue non pas global mais spécialisé (quand on parle du RC par exemple dans les médias ou des catastrophes naturelles accentuées (sécheresses, inondations) on ne parle quasiment jamais de l'effet amplificateur de l'agriculture industrielle sur ses effets...

 

En attendant sur ma ferme, j'essaye de faire mieux, mais on est mal partis à un niveau global. Et parfois on se sent vraiment, mais alors vraiment impuissants. 

 

Yoann

https://www.permabocage.fr/

Modifié par Yoann44
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Je me demande si une étude de ce genre est en cours dans les forêts tempérées, mais celle qui a eu lieu sur les forêts tropicales fait froid dans le dos et indique bien que l'Amazonie est passée de puits majeur pour le C02 à source nette de C02 !

https://lareleveetlapeste.fr/les-forets-tropicales-rejettent-desormais-plus-de-co2-que-les-etats-unis/

 

http://science.sciencemag.org/content/early/2017/09/27/science.aam5962 (l'étude en question)

 

Du fait non pas seulement de la déforestation mais aussi à cause de la dégradation de l'écosystème forestier, de la diversité spécifique des arbres et des sécheresses qui s'aggravent et entament la croissance des arbres (et donc leur capacité à stocker le C02).

 

Quand on voit l'état actuel des arbres sous l'effet des sécheresses successives dans certaines régions en France combiné au fait que nous avons planté massivement des espèces non-adaptées à la pression croissante du parasitisme croisée à la hausse de la gravité des sécheresses et de leur fréquence (je ne cite pas du tout les conifères, pas du tout) et que nous continuons à planter massivement en mono-spécifique, sans faire attention aux sols, à l'adaptation au RC et en ne laissant quasiment plus de rémanents....

Je me demande si dans les forêts tempérés nous n'arriverons pas bientôt à ce stade de source net au lieu de puits net...

 

Cette question de la capacité des forêts à rester à plus ou moins court terme des puits de C02 net pose également des questions s'agissant des politiques sur le climat :

 

- le bois énergie peut-il être considéré comme une énergie renouvelable, au delà des controverses déjà existantes ?

- peut on continuer à comptabiliser la superficie forestière dans le budget carbone d'un état, lui permettant ainsi de moins réduire ses émissions ? 

- ne doit on pas agir bien plus rapidement et radicalement contre toute politique de déforestation mais aussi de dégradation des forêts, non pas seulement dans les pays tropicaux mais aussi chez nous ?

- Ne doit-on pas mettre en place des politiques visant à tamponner l'effet des sécheresses sur les forêts (protection obligatoire des sols par utilisation du débardage animal, utilisation d'espèces adaptées (cf filière végétal local), forêts diversifiées et multistrates, obligation de laisser les rémanents sur place et non de les utiliser pour le bois énergie, protection réglementaire forte des milieux humides forestiers (et de tous les milieux humides d'ailleurs), etc...

 

Malheureusement, on n'a pas fini de voir les effets de la sécheresse sur nos bonnes vielles forêts et cela ne va faire qu'empirer. Le RC se permettant même la petite blague de rendre nos forêts émettrices de CO2 (bon au départ c'est plutôt le système économique qui nous l'a mis à l'envers, mais pour être poli on dira rien ;) )

 

J'espère que je ne suis pas HS ou message à déplacer ailleurs sinon :) 

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Le Voide (49-Maine et Loire), à 35 km au sud d'Angers et à 135 mètres d'altitude.

 

il y a 31 minutes, Yoann44 a dit :

 

Malheureusement, on n'a pas fini de voir les effets de la sécheresse sur nos bonnes vielles forêts et cela ne va faire qu'empirer. Le RC se permettant même la petite blague de rendre nos forêts émettrices de CO2 (bon au départ c'est plutôt le système économique qui nous l'a mis à l'envers, mais pour être poli on dira rien ;) )

 

Je me souviens avoir clairement lu une étude qui avait montré que durant l'été 2003,  l'écosystème européen était passé de puits à source de CO2, due à la sécheresse des sols.

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Marseille (13) (alt : 40m) et Gap (05) (alt : 780m)

Pour avoir fait le trajet Marseille > Paris aujourd'hui je suis resté choqué par les paysages de Bourgogne et de la région Parisienne. J'ai rarement vu ça et encore moins en plein Automne... 

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Petit florilège des conséquences actuelles de la sécheresse :

 

https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/secheresse-le-mais-a-trois-semaines-d-avance-c-est-une-premiere-1538167108

 

https://actu.orange.fr/societe/videos/secheresse-faut-il-s-en-inquieter-VID0000002ng6h.html#plmAnchor

 

https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/secheresse-la-detresse-des-eleveurs_2962891.html

 

http://www.leparisien.fr/societe/meteo-la-secheresse-bat-des-records-et-s-eternise-28-09-2018-7906107.php

 

http://www.lafranceagricole.fr/actualites/elevage/prairies-permanentes-la-secheresse-continue-afaire-des-degats-1,4,4014934165.html

 

https://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne-franche-comte/jura/dole/foret-chaux-elle-touchee-secheresse-1549986.html

 

Et il reste nombre d'articles que je n'ai pas mis ici...

 

Au niveau agricole, cela pose la question de l'adaptation du modèle agricole actuel aux conditions climatiques présentes et à venir...

Mais ne nous inquiétons pas la FNSEA a trouvé la solution : multipliez les réserves d'eau ! Que cela aggrave la situation au niveau de la ressource hydrique souterraine (fondamentale par ailleurs pour d'autres besoins de la société) et que cela détruit davantage l'environnement la FNSEA n'en a cure, il faut sauver à tout prix à très court terme le modèle agricole que ce syndicat prône. 

On a l'impression de voir un pyromane qui croit sincèrement qu'il est le pompier mais qui ne fait en fait que rajouter de l'huile au feu ! 

Sur l'impact des bassines entre autre dans le marais poitevin https://www.blog-marais-poitevin.fr/bassines-nouvelle-guerre-de-leau-marais-poitevin/

La FNSEA voudrait implanter plus d'une dizaine de milliers de bassines en France donc on peut dormir tranquille pour l'instant, la sécheresse actuelle n'est en fait rien comparé à ce qui risque de nous tomber dessus par la suite...

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Paris 75105, LagardeFreinet-Var, Pontarlier-Doubs, Fresse/Moselle-Vosges

 

Oui c'est très inquiétant.
 
Ce que je ne comprends pas c'est la légende associée à la figure montrée par MF sur leur site où tout est tout rouge ou presque et ils parlent  de fortes disparités, de régions très arrosées comme le Sud-Est ... alors qu'on atteint même pas 20% des pluies normales ...
 
"Malgré une forte disparité entre les régions très arrosées comme le Sud-Est et celles peu arrosées du Centre, septembre 2018 devrait se retrouver sur le podium des mois de septembre les plus secs des 60 dernières années, bousculant ainsi le trio actuel 1977, 1985, 1997."
 
* normales 1981-2010
Rapport à la normale de référence 1981-2010 des cumuls mensuels de précipitations agrégées en France en septembre 2018
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Il y a 1 heure, jt75 a dit :

 

Oui c'est très inquiétant.
 
Ce que je ne comprends pas c'est la légende associée à la figure montrée par MF sur leur site où tout est tout rouge ou presque et ils parlent  de fortes disparités, de régions très arrosées comme le Sud-Est ... alors qu'on atteint même pas 20% des pluies normales ...
 
"Malgré une forte disparité entre les régions très arrosées comme le Sud-Est et celles peu arrosées du Centre, septembre 2018 devrait se retrouver sur le podium des mois de septembre les plus secs des 60 dernières années, bousculant ainsi le trio actuel 1977, 1985, 1997."
 
* normales 1981-2010
Rapport à la normale de référence 1981-2010 des cumuls mensuels de précipitations agrégées en France en septembre 2018

je sais pas non plus ou MF a fait son relevé de septembre sur le nord les stations tournent entre 35 et 50 mm et encore 2 jours de pluie

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Il y a 19 heures, Iefan a dit :

Pour avoir fait le trajet Marseille > Paris aujourd'hui je suis resté choqué par les paysages de Bourgogne et de la région Parisienne. J'ai rarement vu ça et encore moins en plein Automne... 

 

Pareillement. 

Le plus marquant visuellement est dans le 71, tout est jaune et grillé, les pâturages sont limite de la terre battue tellement l’herbe a souffert.

  • Merci 1
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il y a 22 minutes, M4x a dit :

 

Pareillement. 

Le plus marquant visuellement est dans le 71, tout est jaune et grillé, les pâturages sont limite de la terre battue tellement l’herbe a souffert.

Samedi moi j'ai fait le trajet en train Intercités Toulouse Paris ( via  Cahors, Brive, Limoges, Châteauroux, Orléans), c'est grillé de bout en bout pour les prairies et les champs sont restés vierges après les récoltes de l'été, et avec des arbres en piteux état( ils ne sont pas jaunes à cause de l'avancée de l'automne), c'est encore pire que ce que j'imaginais !

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Oui, c'est très impressionnant pour un début octobre. Le problème, c'est que cette sécheresse s'éternise.

Mes arbustes de haie tirent la langue. En effet, je n'arrose pas. J'aurai trop honte par des haies justes ornementales.

Champs grillés, et j'ai été surpris aussi de voir le maïs coupé si tôt.

Exemple en photo de 2 forsythias fatigués par le manque d'eau. Depuis 11 ans ici, je n'ai jamais vu ça...

 

20181001_192248.jpg

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Il va falloir apprendre à stocker d'avantage les eaux de pluies sur tout le territoire.

Et pas qu'en montagne, il sera nécessaire le faire partout dans toutes les régions sous toutes les formes possibles qu'elles soient souterraines, en surface, en ville, en campagne il faut être très rapidement imaginatif à ce sujet.

La création de réseaux d'eau de fleuves va devenir également une idée à creuser.

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