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Tout ce qui a été posté par TreizeVents
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Suivi de l'englacement au pôle nord
TreizeVents a répondu à un sujet de sirius dans Evolution du climat
Comme promis, le graphique "corrigé" pour Ostrov Golomyannyy : L’accélération bien que toujours présente est moins nette. Vous noterez surtout que le graphique peut paraître beaucoup moins "alarmiste", en ce sens que le zéro est atteint vers les +26° d'anomalie contre +17,5° précédemment. En fait ma bourde de calcul du premier graphique, c'est que je calculais la glace en sortie de période hivernale (1er juin) en prenant également en compte une estimation de fonte lorsque la température dépassait le point de dégel. En gros l'idée : à +17,5°, il se formerait quand même 70 cm de glace au cœur de l'hiver (graphique posté ce soir), mais à ce niveau d'anomalie il n'en resterait rien au 1er juin (graphique posté mercredi dernier). C'était donc un "faux raccourci" de présenter qu'on n'aurait plus de glace à +17,5°. -
Le topic du Jardinage
TreizeVents a répondu à un sujet de CC72074 dans Météo, environnement et société
J'ai la même chose, un vrai tapis de petites pousses de tomates, mais pas sur le tas de compost, directement en pleine terre à l'endroit où j'avais mes pieds (arrachés début octobre, ils n'ont pas aimé les excès d'eau). Cela me rappelle qu'une année (2014), sur les conseils d'un voisin j'avais semé quelques haricots en septembre pour avoir une récolte précoce de printemps, et au final j'ai fait une (petite) récolte fin novembre / début décembre. Mais cette année là était particulièrement exceptionnelle (pas une seule Tn en dessous de 4° de tout l'automne). Satisfait par contre cette année des radis blancs (daïkon), je viens d'en sortir un de 1,8 kg après un monstre de 2,3 kg la semaine dernière et j'en ai encore une dizaine de pieds à récolter. -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest - Novembre 2020
TreizeVents a répondu à un sujet de Arkus dans Le temps en France
Dites, vous auriez pas vu passer le mois de novembre ? Je le cherche depuis quelques jours, mais impossible de savoir où il est passé, je commence à m'inquiéter A l'origine il avait donné rendez-vous précisément sur ce topic il y a 14 jours, mais pas de nouvelles depuis... Si vous le voyez, vous pourrez lui dire que je le cherche ? -
Traduction automatique un peu foireuse d'un article initialement dans une autre langue ?
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Suivi de l'englacement au pôle nord
TreizeVents a répondu à un sujet de sirius dans Evolution du climat
@Matpo donne la bonne réponse, le FDD se calcule sur chaque Tm journalière. Exemple : Jour 1 : Tm = -2,8° = 1 FDD Jour 2 : Tm = -3,8° = 2 FDD, solde +3 Jour 3 : Tm = +1,2° = 0 FDD (on ne retranche pas le négatif), solde toujours +3 Jour 4 : Tm = -2,8° = 1 FDD, solde +4 Dans l'océan Arctique, la salinisation en surface est plutôt à la hausse d'une part car les courants atlantiques qui sont davantage salés pénètrent de plus en plus dans le bassin, et d'autre part car l'augmentation des turbulences (échanges entre l'océan profond et les eaux de surface) font aussi remonter vers la surface le sel qui était jusqu'à présent stabilisé dans les eaux profondes. Les apports d'eaux douces depuis les continent, provenant de la fonte des glaciers (Groenland) et du permafrost (Sibérie), sont loin de contrebalancer. J'en profite pour signaler une coquille dans le graphique de la réduction de banquise à Ostrov Golomyannyy en fonction de l'anomalie thermique que j'ai posté hier. Le calcul n'est pas fondamentalement faux, mais je me suis rendu compte après coup que j'ai fait une approximation un peu trop grossière sur une partie du calcul. Cela ne change pas fondamentalement le résultat final, mais néanmoins les valeurs présentées n'étaient pas très rigoureuses. Je referais un graphique corrigé dès que j'aurais un peu de temps (WE). -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
2016 du Lyonnais au Nord-Est et seulement grâce à des inversions, sinon effectivement 2010. Suffit de regarder les bilans de décembre de ces dernières années pour s'en convaincre. -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
L'année dernière, le vortex polaire stratosphérique était sous viagra. Cette année, encore mieux, il est sous amphétamines. Et le pire, c'est quand tu te rappelles que GFS/GEFS a un biais qui le conduit à souvent sous-estimer à très long terme la force du vortex. Franchement, mais franchement pas réjouissant pour notre début d'hiver. -
Suivi de l'englacement au pôle nord
TreizeVents a répondu à un sujet de sirius dans Evolution du climat
Petite parenthèse complémentaire concernant la création de banquise en fonction de la température. Je parlais de la formule qui permet de donner une estimation de l'épaisseur de glace formée, à savoir épaisseur créée (cm) = 1,33 x FDD (°C) ^ 0.58. Cette formule couramment admise est celle de Lebedev, établie en 1938. Quand on prend le temps de regarder ce que donne cette fonction, voici le résultat obtenu : On voit que la quantité de glace créée n'est pas linéaire : il faut 520 FDD pour créer les premiers 50 cm d'épaisseur, 1197 de plus pour rajouter 50 cm supplémentaires, 1738 de plus pour rajouter encore 50 cm, 2218 de plus pour rajouter à nouveau 50 cm, et ainsi de suite. Cela s'explique par l'effet isolant de la banquise : plus elle est épaisse, plus elle joue le rôle de tampon / isolant entre l'air froid et l'eau encore liquide, et donc moins de glace nouvelle se formera. Si cet détail est important, c'est parce que cela signifie qu'un réchauffement hivernal de l'Arctique ne va pas avoir une conséquence linéaire. Chaque degré qu'on rajoute dans le système, va perturber la création de glace de manière plus marquée que celui qui l'a précédé. J'ai pris hier l'exemple de Ostrov Golomyannyy, je vais rester dessus, voici un graphique qui représente la quantité (épaisseur) de glace créée en fonction de l'anomalie thermique enregistrée par rapport aux normales de la station sur l'ensemble de la saison d'embâcle : On retrouve bien cette évolution non linéaire : une saison hivernale plus douce de 1° que la normale c'est 6,1 cm de banquise théorique en moins, ce qui peut représenter un gros volume à l'échelle d'un bassin océanique mais qui est relativement faible au regard de la quantité globale de glace créée. Par contre, une anomalie de 16° au lieu de 15°, donc un simple degré de plus, et ce sont 15,7 cm de glace théorique qui partent à la trappe. Petite précision quand même, quand je montre les données théoriques de constitution de glace en fonction de la température, il est bien évident que le système est autrement plus complexe que cette simple courbe. Les dérives océaniques et les perturbations atmosphériques, qui viennent en permanence fragmenter le pack de glace, créer des accumulations à certains endroits et en fracturer d'autres en exposant à nouveau de l'eau liquide qui va alors plus facilement créer de la glace supplémentaire, apportent une sacrée dose de chaos dans tout ça. Ce que cela illustre néanmoins, c'est qu'il existe un effet de seuil en Arctique sur la création de glace. On peut parfois avoir l'impression que là haut, on encaisse des anomalies thermiques toujours plus massives en hiver, sans pour autant voir de baisse dramatique des valeurs de surface et de quantité de glace. Ce n'est pas forcément le meilleur indicateur, mais prenons par exemple les données d'extension du mois de mars, période du maximum hivernal : D'accord, cela baisse en tendance, mais cette tendance n'est ni excessivement rapide (toutes proportions gardées), ni en cours d'accélération. Alors qu'on a une envolée sur les courbes de température de ces dernières années dans tout l'Arctique, à l'image par exemple de la région sibérienne de Taymyr (graphique avec les températures annuelles, mais c'est en fait la saison hivernale qui porte le plus gros de la charge) : Le risque de tout ça, c'est de se faire d'une certaine manière "endormir" en pensant confortablement que les anomalies thermiques hivernales de la haut, qui se déconnectent de tout ce qu'on peut vivre par chez nous (comment pourrait-on se représenter en France une anomalie mensuelle telle que si elle était enregistrée sur un mois de janvier, cela nous conduirait à avoir les normales d'un mois de juillet ?), vont pouvoir continuer encore et encore de s'élever sans conséquences brutales. Parce que oui, d'une certaine manière, c'est facile et confortable de se dire qu'on peut encaisser un hiver à +8° en Arctique mais au final n'avoir rien de plus qu'un frémissement sur les courbes d'extension et de volume. En 2015/2016, tout le monde a fait "wow !" devant les valeurs enregistrées la haut, mais cet hiver ne ressort pas pour autant brutalement des historiques de suivi de la banquise. Cette année, on s'émeut (à juste titre - et moi aussi) du retard de reprise côté sibérien et des anomalies dantesques relevées en continu dans la région, mais on savait que tôt ou tard la reprise s'y ferait et il n'y avait pas de réelles inquiétudes la dessus. Sauf que, ce que notre petit confort intellectuel ne voit pas, peut-être ne veut pas voir, c'est qu'il y a un point de rupture qui sera probablement brutal. A 9° ça passe sans encombres donc on ne s'inquiète pas trop, à 11° ça passe sans encombre donc on ne s'inquiète pas trop, à 12,5° bon la banquise était vraiment en piteux état en sortie d'hiver mais elle était quand même bien là donc c'est la preuve que l'essentiel est solide et on a juste eu un mauvais passage, et paf d'un coup à 13,5° on se demande comment on a pu d'un coup battre le précédent record de surface en sortie d'hiver de 6 millions de km² et comment c'est possible qu'on n'ait toujours pas eu de banquise en mars dans certains secteurs de Beaufort et de Laptev. Ce n'est heureusement pas pour demain, ni pour après-demain. Mais, sauf grand coup de pied au derrière de nos émissions de CO2, c'est un scénario qui se produira. D'ailleurs là dessus, une petite remarque, il a été démontré par plusieurs chercheurs qu'historiquement l'Arctique n'a jamais été stable dans un cycle où il y avait de la banquise en sortie d'hiver mais pas en fin d'été. Dans les périodes froides / fraîches, il a toujours persisté une bonne partie de la banquise en été, et dans les périodes douces / chaudes, il n'y avait plus de banquise même en hiver. Alors le changement n'est pas non plus instantané, notamment à l'échelle d'une vie humaine, mais il a toujours été très court en terme de temps climatiques. Et si nous sommes à peu près tous ici conscients que ce n'est qu'une question de temps avant de voir apparaître le premier été sans qu'il ne reste de banquise, l'autre conscience que l'on doit avoir, c'est que cela signifiera que le chronomètre de survie de la banquise hivernale sera lui aussi enclenché. -
Suivi de l'englacement au pôle nord
TreizeVents a répondu à un sujet de sirius dans Evolution du climat
Même si la banquise arrive bien au final à reprendre ses droits sur les étendues des mers bordant la Sibérie (de toute façon ce n'est pas une surprise, cela devait bien arriver tôt ou tard), on a quand même engrangé des dégâts irrémédiables sur ces secteurs. Irrémédiables, en ce sens qu'on a perdu quoi qu'il arrive un peu plus d'un mois entier qui est traditionnellement déjà pleinement dédié à la reconstitution du pack de banquise. On peut le calculer par exemple avec Острове Голомянном (Ostrov Golomyannyy). En temps normal, on devrait avoir déjà accumulé depuis septembre environ 500 unités de FDD (freezing degree days) en considérant un seuil de calcul -1,8° qui correspond au point de congélation de l'eau océanique (salée), ce qui représente 49 cm de création de glace (formule classique : épaisseur de glace créée en centimètres = 1,33 x FDD ^ 0,58). Depuis le minimum 2020, on n'en n'a engrangé qu'environ 70, représentant 16 cm de création de glace qui ne s'est en réalité pas formée car tout est passé dans le refroidissement d'un océan qui était initialement en surchauffe. A l'échelle des mers sibériennes (Laptev et ESS), selon PIOMAS le volume de banquise formée au 31 octobre 2020 était négligeable, de l'ordre de 10 km^3 de glace, pour une moyenne d'environ 400 km^3 ces dernières années à date identique et probablement de l'ordre de 800 km^3 sur les années avant 2000. Sur une saison entière, Острове Голомянном accumule en valeur normale environ (je fais le calcul à la hache) 4800 FDD sous -1,8° correspondant à 181 cm de glace. Avec 500 FDD déjà perdus (on n'en n'a fait que 70 qui sont partis dans du refroidissement de liquide et même pas de la formation de glace), le "maximum théorique normal" du reste de l'hiver ne nous donne que 170 cm de glace. La diminution ne paraît pas énorme, mais 11 cm de glace aux échelles de surface de l'océan Arctique, c'est une bonne centaine de kilomètres cube de glace qui manqueront à l'appel au printemps prochain. Et si on relève le curseur en pronostiquant une anomalie globale sur tout le reste de saison hivernale de +3°, ce qui n'est franchement pas excessif vu les bilans de ces dernières années, la constitution de glace serait réduite à 150 cm. En pifométrique, ça doit faire dans les 400 kilomètres cube de glace qui sera manquante au printemps prochain. Et c'est pas l'énorme advection d'air doux et humide prévue cette semaine sur l'Arctique qui va inciter à l'optimisme. -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
J'aurais malheureusement tendance à répondre que c'est juste le gadget qui fait bien et que tout le monde a, mais quelque part tout le monde se moque bien éperdument de son sens. Avis personnel, mais je trouverais vraiment bien qu'un jour, on ait des sites et/ou médias qui soient capables de "s'auto-modérer" lorsqu'ils estiment qu'ils n'ont tout simplement pas les billes pour avoir une estimation raisonnable des conditions météorologiques à J+X ou M+X. Des fois, reconnaître qu'on ne sait pas et qu'on ne peut pas se prononcer, c'est aussi une preuve de professionnalisme et de sagesse. Mais malheureusement, trop de sites et/ou de médias vivent aujourd'hui non pas de la qualité mais de l'existence d'un contenu : peu importe que l'histoire qu'ils ont à vous raconter soit belle (prévision fiable) ou pas (sur ce coup, je l'ai jouée au dés...), du moment qu'ils ont une histoire. Histoire qui meublera un peu de temps d'antenne entre deux publicités, ou une page internet si possible également bien remplie de publicités.- 497 réponses
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Prévisions Sud-Ouest, novembre 2020
TreizeVents a répondu à un sujet de ninofishing dans Prévisions à court et moyen terme
J'allais dire que tu étais un peu taquin / exagérateur sur ce coup, puis je me suis rendu compte que sur les T2M le CEP modélisait une anomalie moyenne sur les 9 prochains jours atteignant +8° sur certains secteurs au pied des Pyrénées avec des pointes dépassant les +12° d'anomalie en fin de run. Vu que par exemple à St Girons les températures moyennes de novembre sont plus froides d'environ 6° que celles de mai d'environ 9° que celles de juin, en fait c'est même pas une exagération ... A relativiser toutefois avec la fraîcheur qui pourrait peu ou prou se maintenir dans les plaines intérieures, notamment autour de la Garonne ou dans les vallées encaissées du nord de Midi-Py, avec quelques inversions profitant de la mollesse du flux. -
Pour autre complément sur l'histoire des "super Niña", sans distinction particulière sur leur forme (EP/CP), le risque qui a été mis en avant par les chercheurs c'est celui d'un gros forçage en seconde partie d'hiver d'un cycle AO+/NAO+ via la haute atmosphère. Concrètement, les épisodes Niña génèrent de manière plus ou moins directe un refroidissement de la stratosphère tropicale, qui se propage jusqu'au pôle où il vient alimenter le vortex stratosphérique hivernal qui va lui-même en retour renforcer le vortex troposphérique - et ce mécanisme serait beaucoup plus solide sur les épisodes Niña marqués que sur les épisodes plus modérés. Il n'est d'ailleurs pas entièrement impossible que le différentiel relevé dans plusieurs études entre les impacts des Niña CP et celui des Niña EP résulte davantage de cette opposition forts épisodes / épisodes plus faibles. Par exemple dans le tableau de cette étude : Depuis les années 1950, dans la liste des Niña EP, une seule (1955-1956) a été classée comme forte (indice ONI d'au moins -1,5°), contre 5 faibles (indice ONI inférieur ou atteignant à peine les -1,0°). Sur la même période, sur l es Niña CP 8 des 12 épisodes relevés ont atteint le seuil d'épisode "fort", pour 2 "modérés" et 2 "faibles" (dont 2000/2001 qui est classé à part comme le seul épisode Niña CP/PDO+). Quand les épisodes forts représentent 17 % de l'échantillon des EP contre 67 % de celui des Niña CP, si en réalité le vrai critère c'est celui de l'importance de l'épisode, on devine bien pourquoi la balance indiquant un signal NAO+ sur les épisodes CP pourrait être faussée. Ce qui n’exclurait pas pour autant un rôle supplémentaire du type d'épisode, il me semble que j'avais lu quelque part que les épisodes CP généraient un déficit de convection plus important que les épisodes EP ce qui impliquerait un refroidissement accru de la stratosphère tropicale (sous réserve que ce souvenir soit juste, je n'ai pas retrouvé où c'était que j'avais vu ça). Quand on parlait hier du seuil des -2°, qui est la limite ce qu'on appelle un "super épisode", la problématique que l'on rencontre si on veut avoir une estimation de l'impact qu'un tel épisode pourrait avoir c'est qu'il n'y a pas eu beaucoup de "super-Niña" dans le passé, et que de ce fait les observations sont assez limitées. Difficile de tirer des conclusions robustes sur un échantillon trop réduit. Pour autant des chercheurs ont consolidé ce manque de relevés par des modélisations qui confirment le résultat d'un forçage AO+/NAO+ - modélisations dont on a testé la fiabilité en vérifiant notamment qu'elles arrivaient bien à reproduire ce qui se passait lors des "super Niño" dont on a eu davantage de cas dans l'histoire récente et donc davantage d'observations comparatives. Voici un exemple de ces modélisations de l'impact, sur les anomalies de pression au sol et pour le trimestre hivernal, d'une super-Niña : Cette modélisation est issue de cette étude, dont je donne au passage un passage de la conclusion : Le refroidissement lié aux épisodes de l'ENSO est proportionnel à leur importance, donc oui une Niña forte a un impact plus sensible qu'une Niña faible. Maintenant pour se donner une idée des ordres de grandeur, voir ce post de début septembre. Même dans une simulation d'épisode majeur (dernier graphique), dans les ordres de grandeur cela ramènerait seulement la température globale aux valeurs observées il y a deux / trois ans.
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C'est en effet curieux. Il est indiqué comme critère de classification dans la seconde étude ceci : Or durant la phase mature de l'épisode 84/85, identifiée dans le tableau comme étant le trimestre de novembre 1984 à janvier 1985, et dans le jeu de données utilisé par les auteurs soit la base HadSST, en zone 3 l'anomalie atteint -1,12° sur le trimestre avec un pic mensuel à -1,38° en décembre, contre respectivement -0,71° et -0.99° en zone 4. Ce qui aurait du valoir un classement en Niña EP, pas CP. Grosse coquille des auteurs et gros loupé des relecteurs ? J'aime bien d'ailleurs dans l'étude plus récente (premier tableau), les auteurs font référence à l'étude antérieure (celle du second tableau), en indiquant pudiquement et sans davantage de détails que leur résultat après avoir utilisé la même méthode de classification est "quite similar". Façon polie de dire "on a quasiment la même chose mais pas tout à fait, et on va éviter de justifier cette différence car on veut pas dire publiquement qu'ils ont fait une grosse boulette".
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J'ai repris le classement effectué dans cette étude qu'on avait évoqué il y a quelques jours : Sachant que ce classement de 2010-2011 en Niña CP/Modoki avait déjà été relevé dans d'autres études comme celle-ci : Pour relativiser quand même : le plus souvent le critère utilisé pour la distinction c'est une simple comparaison entre les anomalies maximales relevées en zone 3 et celles relevées en zone 4. Si l'anomalie maximale sur un mois a été relevée en zone 3 l'épisode est classé EP, et dans le cas contraire il est classé CP. L'épisode de 2010-2011, c'est un pic mensuel à -1,49° en zone 4 et -1.47° en zone 3 .. la zone 4 gagne (CP donc), mais franchement niveau significativité euh... (précision : données ERSST).
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Pour ce qui est des températures de surface océaniques, il faut en effet rester prudent surtout que les données journalières reposent essentiellement sur des données satellites qui peuvent avoir tendance à "exagérer" les anomalies au moment des pics d'intensité des épisodes ENSO. Si c'est important de le souligner, c'est parce que ces tous les historiques de l'ENSO sont basés sur des relevés de surface, qui sont toujours plus "modérés", et de ce fait comparer directement les données satellites avec ces historiques cela revient à comparer des betteraves avec des carottes. Les deux ont beaucoup de points communs mais si vous essayez de faire du sucre avec des carottes le résultat risque d'être mitigé. On vient effectivement d'atteindre le seuil des -2° d'anomalie en valeur journalière sur les données OISST, avec une anomalie moyenne d'environ -1,45° sur la semaine du 19 au 25/10 en zone 3.4. Sur les relevés HadSST (données de référence du BOM australien) on n'est "que" à -1,1° sur la même période et à période de référence identique. Sur les données ERSST (référence de la NOAA), on n'a pas accès aux relevés hebdomadaires, mais au pas mensuel on était à -0.77° en septembre en zone 3.4 contre -0.95° sur les données OISST. Et pour illustrer le fait que ce décalage est régulier, lors du pic de la Niña 2007-2008, au pas mensuel on était tombé en février à -1,89° en zone 3.4 sur les données OISST, contre seulement -1,66° sur les données ERSST. Dans l'historique posté plus haut par @Ahdz62, les valeurs présentées sont celles de l'indice ONI qui repose sur les données ERSST (lissage sur 3 mois). Qu'on atteigne le seuil des -2° en pas quotidien ou hebdomadaire sur les données OISST ce sera assez "facile", qu'on atteigne un ONI de -2 correspondant donc à une moyenne sur 3 mois de -2° en données ERSST, c'est une autre paire de manches..! Bref, la réponse à la question "atteindra t-on les -2° ?" dépend davantage du critère de sélection que d'une incertitude météo. Sur le type d'épisode, ce n'est que mon point de vue, mais je pense beaucoup plus important de regarder les schémas de circulation atmosphériques que le seul positionnement des anomalies de températures de surface. Non pas que ces positionnements soient dénués d'intérêt, pour les polynésiens par exemple cela en a, mais objectivement ce qui nous intéresse aussi beaucoup dans ce topic c'est les conséquences potentielles de l'épisode sur les régimes de circulation jusqu'à nos régions. Si on parvient à tenir un positionnement des anomalies de surface suffisamment oriental pour rester dans un schéma plus "EP" que "CP", mais que derrière on a à l'échelle du bassin Pacifique un schéma atmosphérique classique (avec toutes les conséquences que peut avoir jusqu'en Atlantique nord) d'un épisode "CP", l'intérêt de rester coller aux SST va vite être limité. Et sur ce point, je vais remettre ce que j'avais posté il y a quelques jours : Les choses n'ont pas forcément beaucoup évalué, et pour faire un rapprochement avec les prévisions saisonnières, rappelons déjà les signes distinctifs au niveau du positionnement des anomalies de géopotentiels durant la période qui correspond traditionnellement au pic d'activité des épisodes ENSO soit le trimestre novembre à janvier : Dans les épisodes de Niña EP (gauche), le centre nord Pacifique présente traditionnellement une forte anomalie négative (=dépressionnaire) surplombant un noyau de hauts géopotentiels (=anticyclonique) positionné dans les parages d'Hawaï, tandis qu'en Niña CP le nord Pacifique est dominé par les hauts géopotentiels et les dépressions sont déportées vers le Yukon et la Colombie Britannique. Voici le schéma modélisé, pour ce trimestre NDJ, par le panel multimodèles de C3S : Sans autres commentaires.
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Tsunami en cours suite au tremblement de terre sur les côtes Turques à proximité d'Izmir.
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Réanalyses, flux et stats
TreizeVents a répondu à un sujet de _sb dans Questions - réponses sur la météo
Bonsoir @_sb, Via cette page, il est possible de récupérer des données de plusieurs réanalyses pour un indicateur précis sur une maille donnée. Cela prémâche l'essentiel du travail, car on peut récupérer directement une donnée voulue et transférer le résultat dans un logiciel d'exploitation (pour ce genre de choses, je sais que ce n'est pas le nec plus ultra mais j'ai ma petite habitude avec, je passe par Calc qui sait faire beaucoup de choses). J'ai fait ça très (trop) approximativement, mais voici les mailles du NCEP : Dans le cas du petit calcul que j'ai postée dans le topic de suivi hivernal, j'ai fait ça un peu rapidement, j'ai juste récupéré les données du vent zonal et du vent méridien à 850 hPa sur les trois mois d'hiver dans la grille correspondant au centre nord, entre 46,25° et 48,75° de latitude nord et entre 1,25° et 3,75° de longitude est. J'ai procédé ensuite pour chaque jour au calcul de l'orientation du flux (même formule que celle donnée par @Pansa sinon que j'ai l'habitude de travailler en grades et non en degrés) et sa vitesse totale (√(u²+v²) ) pour exclure les jours où le flux n'était pas suffisamment fort pour être considéré comme actif - seuil que j'ai fixé arbitrairement à 4 m/s. Après, c'est assez simple de faire (sur Calc comme ailleurs) des formules qui permettent de relever le nombre de fois où on a eu un flux ayant l'orientation voulue (N/NO), et de décompter le nombre de fois où il y a eu dans les X jours qui ont suivi au moins un jour avec un autre flux ayant l'orientation voulue (E/NE). Lorsque j'avais fait l'analyse plus poussée sur les températures hivernales en fonction du flux, j'avais davantage poussé en faisant la moyenne à 925 et 850 hPa et sur les six mailles du centre nord de la France, soit 24 données (2 champs x 2 niveaux x 6 cases) à récupérer, soit à peine cinq minutes pour récupérer directement les données voulues. -
Suivi de l'englacement au pôle nord
TreizeVents a répondu à un sujet de sirius dans Evolution du climat
Petite remarque quand même, ce graphique représente l'évolution globale c'est à dire Arctique + Antarctique. Le gros du décrochage / palier récent (post 2015) résulte par ailleurs essentiellement du comportement de l'Antarctique qui est complètement sorti à compter de cette date de sa tendance haussière qui compensait partiellement la baisse en Arctique. -
Suivi du temps aux Etats-Unis.
TreizeVents a répondu à un sujet de THE_PHOENIX dans Amérique du Nord
L'énorme invasion froide sur le centre du continent nord américain fait littéralement s'affoler les courbes d'étendue de l'enneigement... -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
Il existe plusieurs indices différents pour le suivi de la PDO, avec du coup certains écarts selon les jeux de données utilisés (reconstructions différentes des SST à l'échelle globale), selon le cadrage (dans certains cas on ne prend en compte que l'océan au dessus de 20° nord, dans d'autres on prend tout ce qui se trouve au nord de l'équateur), et tout simplement selon les modèles de régression utilisés (EOF). L'étude sur les relations entre épisodes Niña, indice PDO et hivers européens s'est basée sur un jeu de données un peu ancien, produit par le JISAO qui est devenu depuis peu le CICOES, qui n'est plus mis à jour depuis quelques temps (abandonné ?), et dont la méthode avait été établie à la fin des années 1990 (précisément ici). Dans ce jeu de données, on peut voir que l'hiver 2000/2001 affiche effectivement un indice positif sur les trois mois DJF, petite parenthèse au milieu d'une longue séquence négative. Et effectivement, quand on regarde les relevés de SST de cet hiver là, on comprend pourquoi : C'est approximatif, mais dans l'idée si les températures de surface sont plus froides (par rapport à leur normale, pas en valeur absolue) dans le cadre vert que dans le cadre violet, le PDO est positif, et inversement. Et sur cette carte de mi-décembre 2000, on voit bien à l’œil qu'il y a une anomalie froide plus marquée dans le cadre vert que dans le cadre violet, conséquence logique car c'est bête et méchant le PDO ressort positif. Il reste bien une plage de SST chaudes entre 20° et 30° de latitude, mais elle est trop au sud pour contrebalancer. Je précise que là j'ai fait des cadres bien carrés pour illustrer, mais dans le "vrai" calcul c'est plus compliqué que ça. Depuis, il y a eu pas mal de nouvelles études et la NOAA utilise désormais des versions "améliorées" d'indices de suivi du PDO qui sont un peu plus complexes et qui ne vont donc pas forcément donner des résultats strictement cohérents avec les anciens jeux de données. Ni aussi didactiques à évaluer qu'une simple comparaison des anomalies de SST entre deux zones. Pour un exemple, voici un schéma type figurant dans un article de 2016 des anomalies de SST des cycles PDO en fonction également de l'ENSO : En période Niña, on voit qu'il ne s'agit plus d'une simple comparaison entre le centre Pacifique et les côtes américaines, mais qu'en fait ce qui joue essentiellement c'est le nord-ouest du Pacifique, à quelque chose près depuis les Aléoutiennes jusqu'au Japon. L'indice va plutôt être PDO- si on y relève des anomalies de SST positives, et PDO+ si on y relève des anomalies neutres ou négatives. Quand on regarde les observations actuelles, cette zone est en très forte anomalie positive, cohérent avec du PDO- : C'est cohérent avec le résultat de la NOAA (=> PDO-) posté par @Avallon89. A noter que la NOAA fait aussi référence à un autre jeu de données, H-300 : il s'agit d'une reconstruction de la PDO qui est réalisée en prenant en compte non plus les seules températures de surface, mais l'intégralité des 300 premiers mètres de l'océan (et ça vient d'ici), ce qui est forcément beaucoup plus stable - autant les températures de surface répondent à des évènements courts, autant toute la couche océanique met des années à évoluer. Cet indice océanique indique clairement qu'on est dans un cycle PDO- mais on n'a pas encore forcément beaucoup de recul pour identifier toutes les corrélations en jeu (est-ce un "vrai" indice dépendant d'un cycle climatique long, ou est-il le résultat de modification des courants et des déséquilibres liés au réchauffement global ? Le fait qu'il affiche une tendance linéaire significative sur sa courte période d'existence doit inciter à la prudence - le propre des indices cycliques étant de ne justement pas avoir de tendance). Enfin bref, en attendant on ne sait toujours pas quel temps il fera à Noël -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest
TreizeVents a répondu à un sujet de acrid vintaquatre dans Le temps en France
Bonjour, Grande douceur ce matin avec 18,6° et un vent bien sensible de secteur sud sous un ciel bouché mais le plafond nuageux est particulièrement haut et l'humidité relative plutôt basse (50%) traduisant le débordement du foehn pyrénéen. Pas mal de pluie prévue d'ici demain soir (60/80 mm) entre le front qui devrait arriver d'ici quelques heures et surtout le traditionnel régime d'averses en flux de NO qui se mettra en place à l'arrière. @Ventdautan ou @gaet34, par hasard, est-ce qu'on ne serait pas sur le point de battre le record mensuel de RR d'octobre sur la station de Dax ? Entre le relevé d'IC qui donne 215 mm depuis le début du mois mais auquel il manque une bonne partie de l'épisode diluvien du 3 octobre, et le fait que MF n'indique plus sur son nouveau site les records des différentes stations (ah le progrès, moins d'informations mais plus de widgets..), un peu compliqué de s'y retrouver -
Suivi du temps dans le Sud-Ouest
TreizeVents a répondu à un sujet de acrid vintaquatre dans Le temps en France
Journée un poil tristounette avec juste une petite averse à la mi-journée, mais sinon rien de rien. Tn 14,1° - Tx 18,9° pas d'excès. @970hPa il me semble qu'une de tes photos de l'orage d'hier soir est passée au bulletin météo de France 2 de ce soir. -
Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
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Tendances hiver 2020-2021
TreizeVents a répondu à un sujet de Benjamin GADRAT dans Tendances saisonnières
A ce qu'il me semble, assez souvent, quand on a un flux de nord / nord-ouest actif c'est qu'un décrochage froid est en cours en direction de l'Europe et on est concernés par un retour de nord-est qui peut être particulièrement froid lorsque ce décrochage s'isole sur l'Europe centrale pendant qu'un pont de hautes pressions se met en place depuis l'Atlantique vers la Mer du Nord. Mais cela peut aussi finir en "eau de boudin" lorsqu'on observe le retour immédiat après ce décrochage d'une cellule anticyclonique directement sur la France. Illustration d'une séquence décrochage puis soupe à la grimace : Illustration d'une séquence décrochage puis retour d'est : J'ai fait tourner un peu les réanalyses pour voir s'il était possible de calculer le nombre de séquences de flux de nord / nord-ouest qu'on avait eu ces dernières années, et comment ces situations s'étaient ensuite décantées, en prenant comme référence de calcul le centre nord de la France (secteur région parisienne). Sur la période 1990-2019, sur la réanalyse du NCEP on a eu 208 séquences d'au moins une journée en hiver (DJF) avec un flux de nord / nord-ouest actif (quelque soit le nombre de jours consécutifs, qu'elle ait duré un seul ou cinq jours cela compte pour une séquence). J'ai ensuite observé le nombre de fois où il y a eu au moins une journée avec un flux d'est / nord-est actif dans les quatre jours suivant le dernier jour de la séquence de flux de nord / nord-ouest. J'en ai trouvé 104, soit exactement la moitié - on aurait voulu faire exprès qu'on n'y serait pas arrivés. Dans les grandes lignes, on peut donc estimer qu'une fois sur deux un épisode de nord / nord-ouest peut avoir une issue favorable sur le plan hivernophile à très court terme. Attention cependant, j'ai pris volontairement deux exemples récents pas trop moches, après on a l'immense flopée des choses un peu bâtardes ou des "il s'en est fallu de peu". Exemple avec cette situation, qui compte comme favorable (on a eu un retour d'est après la séquence de flux de nord) mais qui n'a pas une tête à faire bondir de joie le passionné : Mais d'une certaine manière, cela montre qu'il y a manifestement un potentiel, si on part de l'hypothèse d'une récurrence à avoir des décrochages en flux de nord / nord-ouest, à en tirer plusieurs séquences hivernales intéressantes même si elles ne seront pas forcément ni durables ni intenses.- 497 réponses
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